(terminé) Prise la main dans le sac || Elizabeth

Depuis quelques semaines, Lara était intéressée par une maison. Pourquoi celle-ci en particulier ? Elle n’en savait rien à vrai dire. À chaque fois qu’elle passait devant, elle avait envie de s’y faufiler pour aller voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Persuadée de pouvoir y trouver quelque chose d’intéressant. Soit en tant que passionnée d’Histoire, soit simplement en tant que voleuse. Pourtant, elle ne connaissait rien au sujet de la propriétaire, elle ne connaissait rien non plus sur cette maison, elle n’y avait même jamais mis les pieds. Sauf que Lara avait toujours tendance à écouter ses intuitions. Parfois à tort, mais bien plus souvent à raison. Alors puisque cette drôle d’intuition durée depuis des semaines, elle devait s’y rendre. La vie de la jeune femme qui y vivait semblait très organisée et réglée. Elle quittait toujours la maison à la même heure et revenait toujours à la même heure. Il n’y avait quasiment jamais de débordement d’horaires. Sauf qu’à chaque fois, elle était absente uniquement en plein jour. Et que s’infiltrer dans une telle maison au cœur d’un quartier très vivant en plein jour était sans doute très risqué. Alors elle allait devoir venir ici en pleine nuit, même si la propriétaire était présente. En observant les lieux, la brune avait fini par comprendre où se trouvait la chambre de la jeune femme, alors elle serait très prudente, ne s’aventurant pas trop par ici, même si les pièces les plus intéressantes pouvaient éventuellement se cacher par là.

La nuit tombée, Lara se prépara donc pour se rendre sur les lieux de son prochain vol. Pour entrer, elle avait bien compris que ce ne serait pas si facile, puisque la propriétaire semblait prendre soin à fermer toutes les portes et fenêtre, mais c’était sans compter sur les talents de Lara, qui avait appris à s’infiltrer dans des endroits bien plus hostiles depuis plusieurs années maintenant. Escaladant la façade par l’arrière, Lara avait trouvé la faille parfaite pour s’infiltrer à l’intérieur de la maison avant d’être vue. Son sac sur le dos et son arme toujours à portée de main, la brune s’avançait dans la plus grande discrétion n’étant éclairée que par une lampe de poche qu’elle avait emmenée avec elle. En fouillant la première pièce Lara était presque déçue. Elle était en train de se dire que son intuition semblait mauvaise. Rien n’avait de valeur par ici. Pas de grandes valeurs en tout cas. Ne perdant pas espoir, la brune continuait de s’avancer, regardant partout autour d’elle, ainsi que dans les placards et tiroirs de chaque pièce. Pensant également à regarder derrière certains objets accrochés aux murs… Mais rien. Lara lâcha alors un juron, ne se préoccupant même pas de la propriétaire qui ne dormait qu’à quelques pas d’elle. Le juron à peine lâché, les yeux de Lara s’était posé sur un objet intéressant. L’objet en lui-même n’avait aucune valeur, mais sa forme et son emplacement, montrait qu’il y avait quelque chose d’anormal. Bien évidemment, la brune ne perdit pas une seconde. Elle s’avança silencieusement, mais rapidement vers l’objet, afin de l’ouvrir. Voilà, elle avait enfin trouvé un objet de valeur. Une bague en très bon état et qui devait valoir une véritable petite fortune. Un sourire aux lèvres, la brune prit la bague, avant de tout remettre en place, afin que la propriétaire ne se doute de rien en se levant. Le temps qu’elle remarque quoi que ce soit, Lara se sera déjà débarrassée de la bague en échange de l’argent qu’elle valait. À peine avait-elle terminé de remettre tout en place, qu’elle fut surprise par un bruit. N’ayant pas le temps de rejoindre l’endroit par où elle était entrée, la brune tenta d’aller se cacher, pour ne pas être vue, en attendant d’avoir de nouveau le champ libre.

A moitié endormie, toujours sur ses gardes, comme toutes les nuits depuis son arrivée ici, Elizabeth avait l'impression d'entendre des bruits inhabituels. Ou alors, il s'agissait de son intuition qui lui soufflait que quelque chose n'allait pas et qu'elle devait se réveiller ? Elle n'en savait rien, mais elle avait fini par se lever. Elizabeth ressentait quelque chose, une sorte de mauvais pressentiment qui éveillait tous ses sens et qui la poussait à se montrer plus prudente encore que d'habitude. Par précaution, la jeune femme attrapa le couteau qu'elle gardait précieusement dans le tiroir de sa table de chevet - couteau qui avait une présence rassurante pour elle, lui donnant l'illusion stupide d'être un minimum en sécurité. Discrètement - ou autant qu'elle pouvait l'être - la jeune femme se leva et se dirigea à pas lents et discrets vers la porte de sa chambre. Fermée, elle l'entrouvrit aussi discrètement que possible, malheureusement un léger grincement s'était fait entendre. Le coeur d'Elizabeth se mit à battre si fort face à ce bruit qu'elle s'imaginait que quiconque ici pouvait l'entendre. Se stoppant sur le pas de sa porte, sa main resserrant sa prise autour de son couteau, elle écoutait tous les bruits qu'elle pouvait entendre. C'était le silence complet. Il n'y avait plus le moindre bruit. Alors, peut-être les avait-elle imaginés ?

La jeune femme avait hésité un instant à retourner se coucher, mais quelque chose la poussait bêtement à continuer. Il fallait qu'elle s'assure être en sécurité, sa crainte d'être en danger permanent ne la quittant jamais, elle risquait de ne plus dormir si elle ne s'en assurait pas. Sortant de sa chambre, la jeune femme entra dans la pièce voisine à cette dernière. C'était une pièce qui lui servait pour stocker ses affaires, meublée comme une chambre d'amis alors qu'elle n'hébergeait jamais personne. Il lui avait semblé que les bruits venaient d'ici. Hésitante, elle ne savait pas ce qu'elle devait faire : parler ? Fouiller ? Faire comme si tout allait bien en cherchant faussement quelque chose ? « Je vous ai entendu, je sais qu'il y a quelqu'un ! » Lança-t-elle finalement avec assurance, masquant sa peur, tout en allumant la lumière, le couteau prêt à être utilisé en cas de besoin. La logique aurait voulu qu'elle appelle la police, mais s'il s'agissait de quelqu'un envoyé par Mary, elle n'aurait pas le temps d'arriver avant qu'Elizabeth ne subisse le destin choisi par sa cousine. Elle se sentait presque stupide de parler, peut-être, toute seule, mais elle préférait montrer son assurance pour forcer la personne à fuir en se sachant découverte ou pour la forcer à se montrer. Elle avait bien peu de chances de pouvoir se défendre, mais elle préférait affronter le problème plutôt que l'ignorer, en finir au plus vite plutôt qu'attendre. Le demi sommeil dans lequel elle se trouvait et la peur envahissante qu'elle avait au fond d'elle ne l'aidant sans doute pas à raisonner aussi logiquement qu'elle aurait dû pour sa propre sécurité.

Lara ne savait pas pourquoi elle avait été attirée par cette maison. Elle semblait ordinaire, ne semblait pas cacher de véritables objets de valeur. Pourtant, Lara avait le sentiment de devoir s’y rendre. Et comme son instinct ne la trompait que rarement, la brune s’y était infiltrée en pleine nuit. Dans sa tête, son plan était simple et parfait. Elle n’avait qu’à entrer, fouiller sans bruit et repartir avec ou sans objet de valeur. Lara ne comptait pas tout fouiller, elle n’en aurait pas le temps. Elle devait faire vite pour ne pas réveiller la propriétaire. Par chance, la voleuse était très rapidement tombée sur un objet de valeur : une bague. La brune s’empressa de ranger la bague, avant de tout remettre en place. Il n’y avait plus qu’à repartir et rentrer chez elle. Sauf qu’un bruit s’était fait entendre. Lara n’avait plus le temps de courir jusqu’à sa sortie. Elle serait vue. Alors elle devait essayer d’être la plus discrète possible. Cachée, elle n’avait plus qu’à attendre que la jeune femme qui s’était levée retourne se coucher, persuadée qu’elle avait rêvé la présence de Lara. La main sur son arme, Lara attendait calmement, retenant presque sa respiration. Mais la peur s’intensifiait puisque la propriétaire se trouvait désormais dans la même pièce qu’elle. En entendant sa phrase et en voyant la lumière s’allumer, Lara s’était soudainement crispée, persuadée que sa cachette n’allait pas la dissimuler bien longtemps. Tentant de se cacher un peu plus, la brune recula alors jusqu’à toucher le mur. Sauf qu’en reculant, elle avait fait rouler l’un des objets qui se trouvaient sur le sol. « Merde ! » lâcha-t-elle dans un chuchotement.

Ne pouvant plus faire semblant de ne pas être là, Lara lâcha un soupire. Lâchant son arme, qu’elle dissimula sous ses vêtements, la brune fit quelques pas en avant, levant les mains pour montrer qu’elle n’avait aucune mauvaise intention. « Je ne vous veux aucun mal. » dit-elle avec un ton assuré. « Je… » Que pouvait-elle dire ? La vérité ? Lara ne voulait pas de problème. Elle savait que si la jeune femme appelée la police, elle serait arrêtée. Et elle n’avait nullement envie de faire un séjour en prison, surtout que son séjour serait long, si tous les vols qu’elle avait commis lui était bien remis sur le dos. « Qu’est-ce que vous voulez en échange de votre silence ? » Autant être franche directement, non ?

Le coeur battant à une vitesse folle, la main serrée fermement autour de son couteau, Elizabeth tentait de se montrer assurée et de cacher sa peur à l'intrus qui se trouvait, peut-être, chez elle. Il y avait eu du bruit. Ou peut-être l'avait-elle rêvé. A vrai dire, elle n'en savait rien. Elle était parano et voyait le mal partout. Elle avait la sensation d'être suivie à chaque instant, la sensation que chaque personne autour d'elle lui voulait du mal, la sensation que Mary était partout. Alors, il lui était difficile de raisonner avec logique, plus encore alors qu'elle était à moitié endormie. Devant la porte où elle avait cru entendre du bruit, le couteau en main, elle avait donc allumé la lumière et avait prévenu le potentiel inconnu qu'elle était au courant de sa présence. Elle se disait qu'il se sentirait alors obligé de sortir de sa cachette et... Alors, elle ferait quoi ? Elle l'attaquerait avec son minuscule couteau de cuisine ? Elle se battrait ? Elle mettrait son assaillant au sol et appellerait tranquillement la police ? Il y avait bien plus de chances pour qu'elle se retrouve prise au piège, coincée, en danger et qu'elle finisse mal. Plus encore si cette personne avait été envoyée par Mary parce qu'alors ses ordres devaient être clairs.

Après quelques secondes d'un silence parfait, Elizabeth se disait qu'elle avait sans doute rêvé le bruit. Elle s'apprêtait à éteindre et à retourner se cacher au fond de son lit quand un nouveau bruit la fit sursauter. Un objet venait de rouler, au sol. Évidemment, il ne pouvait pas avoir fait ça tout seul, il y avait donc bel et bien quelqu'un. Plus encore, elle avait entendu un souffle. Un mot, peut-être ? Le coeur d'Elizabeth avait raté un battement et elle avait senti tout son corps tressaillir. Incapable de savoir ce qu'elle devait faire, la jeune femme resta pétrifiée sur place, en cherchant des yeux la personne qui se cachait dans cette chambre.

Soudainement, une jeune femme sortit de sa cachette, les mains levées en l'air. Elizabeth, par instinct de protection, recula d'un pas, son couteau levé en direction de l'inconnue. La psy tenta d'ouvrir la bouche, mais aucun son n'en sortait. Elle était tétanisée, pétrifiée. L'inconnue parla donc la première, assurant qu'elle ne lui voulait aucun mal. Mieux encore, elle lui demandait ce qu'elle voulait en échange de son silence. Elizabeth, dans un premier temps, ne répondit rien. Ses yeux ne lâchaient pas l'inconnue. Elle vérifiait chacun de ses mouvements, chacune de ses respirations, par crainte qu'elle ne lui saute dessus pour l'attaquer. « Que faites-vous ici ? » Elle n'échangerait pas son silence, sans même savoir ce qu'elle venait faire ici. Avait-elle été envoyée par Mary ? Etait-elle en train de voler quelque chose ? Lui voulait-elle du mal ? « Que voulez-vous ? » Précisa-t-elle, si elle avait hâte de la voir fuir, elle avait plus hâte encore de comprendre ce que cette femme faisait là, chez elle.

Lara ne s'était pas montrée assez prudente. Elle aurait dû être plus discrète. Ainsi, elle aurait pu dérober l'objet de son choix et repartir sans que personne ne la voit. Malheureusement, la propriétaire de la maison s'était réveillée et s'était dirigée dans la pièce où était cachée Lara. Si la voleuse voulait être discrète, elle s'était vraiment loupée. En tentant de se reculer pour ne pas se faire voir, elle avait fait chuter un objet au sol, trahissant immédiatement sa présence et sa cachette. Il n'y avait plus aucune raison de rester cachée. La voleuse quitta alors sa cachette, tout en mettant ses mains en évidence, pour montrer qu'elle n'était pas dangereuse. Après tout, elle ne connaissait rien de cette femme et elle ne savait pas comment elle pouvait réagir face à une personne en train de la voler.

Que faisait-elle ici ? Que voulait-elle ? La réponse était claire : elle cherchait des objets de valeurs pouvant être revendus. Mais ce n'était peut-être pas la réponse à donner. Pourtant, il n'y avait pas vraiment d'autres moyens d'expliquer sa présence ici, en pleine nuit. Pas d’autres moyens d'expliquer le fait qu'elle se soit cachée en l’entendant arriver. “ Je…” Lara réfléchissait à quel mensonge pouvait la sortir de ce mauvais pas. Mais en réalité, il n’y en avait sans doute aucun. La voleuse lâcha alors un léger soupir, fermant les yeux un instant. “ Pour être honnête avec vous, j’étais… J’étais en train de voler. “ Faute avouée, faute à moitié pardonnée, non ? “ J’ai repéré votre maison il y a quelques jours. Je vous ai vu en sortir et je me suis dit que vous étiez sans doute l’une des fortunés de la ville.” Enfin, Lara s’était visiblement trompée. Chez cette femme, elle n’avait trouvé qu’un seul objet de valeur. Mais elle n’avait pas eu le temps de tout fouiller, si ça se trouve, la rousse avait une pièce remplie d’objets de valeur.

Elizabeth ne réagissait pas comme elle aurait dû le faire. La réaction la plus logique aurait été de fuir et de prévenir la police de la présence d'une étrangère chez elle, mais elle n'était pas rassurée à l'idée de subir les représailles de Mary - si cette dernière lui avait envoyé cette invitée surprise - ou à l'idée de voir autant d'inconnus débarquer chez elle pour arrêter cette femme. Alors, finalement, malgré la peur, elle l'affrontait elle-même. Un couteau dans une main, sur ses gardes, elle cherchait à comprendre les raisons précises de sa présence dans cette maison. Que pouvait-elle faire d'autres, après tout ?

La jeune femme semblait hésiter sur la réponse à donner. Etait-ce bon signe ou non, Elizabeth n'en savait rien. Il était probable qu'elle cherchait à mentir, mais pourquoi ? Pour cacher son méfait ou pour protéger la commanditaire - Mary ? L'inconnue semblait pourtant se résigner et tout avouer. Elle était venue pour la voler. C'était l'hypothèse la plus probable dans la plupart des cas, mais pas dans celui-ci. Pas pour Elizabeth. Alors, Elizabeth ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle mentait peut-être et que cet aveu n'en était pas un en réalité. C'était le mensonge idéal. Le mensonge qui paraissait parfaitement refléter la réalité. Ses réactions pouvaient être joué. Peut-être même que se faire découvrir était dans ses plans depuis le début.

Comme pour se justifier davantage, la voleuse précisait les détails. Elle avait repéré la maison, elle avait cru y trouver quelques objets coûteux et elle était venue lui rendre une petite visite. Pourquoi spécifiquement cette maison alors que toutes les maisons de cette rue étaient presque identiques, en réalité ? « Qu'est-ce qui me prouve que vous n'êtes pas en train de mentir ? » Demandait-elle, plutôt que de lui ordonner de partir d'ici. A vrai dire, Elizabeth craignait les réactions de cette femme d'apparence inoffensive alors elle préférait la faire parler. Puis, de toute façon, elle ignorait ce qu'elle devait faire ou comment la faire partir, sans aucun risque de retour. Elle ne pouvait pas retourner se coucher tout naturellement, comme si rien ne venait de se passer, alors elle se retrouvait prise au piège.

Lara venait de rater une mission aussi simple que celle qu’elle s’était donné cette nuit. Elle n’avait pourtant rien à faire. Elle devait simplement répéter ce qu’elle avait déjà fait des dizaines de fois sur cette île. S’infiltrer dans une maison endormie, fouiller et repartir avec discrétion. Et l’aventurière n’avait pas été capable de faire ça. Elle avait bien trouvé un objet de valeur, mais elle n’avait pas eu le temps de repartir avec. La propriétaire s’était réveillée bien trop tôt. Sans doute à cause d’un bruit fait par Lara. Et voilà qu’elles se retrouvaient face à face. Et bien évidemment, Lara devait expliquer sa présence ici. Comment le faire sans avouer la vérité ? Non, elle n’avait pas le choix, elle devait se trahir elle-même. Mais malgré la sincérité de la voleuse, la rousse semblait suspicieuse. Pourquoi serait-elle en train de mentir ? Pourquoi s’accuserait-elle d’un crime qu’elle n’avait pas commis ? Lara savait très bien qu’en disant qu’elle était venue voler, elle risquait la prison. Alors si elle avait dû inventer un mensonge, elle en aurait trouvé un qui lui évitait la prison. Même s’il était difficile d’excuser son entrée par effraction. « C’est ridicule, je ne mentirai pas en m’accusant d’un crime que je n’ai pas commis. » Sauf s’il s’agissait d’un crime pire encore. Mais Lara ne connaissait même pas cette femme qu’aurait-elle bien pu faire de pire que de la voler ? « Bon d’accord. » Lara leva les yeux au ciel avant de sortir de son sac l’objet qu’elle avait dérobé. « Voilà votre preuve. » La brune espérait seulement que cette preuve soit suffisante aux yeux de la rousse qui semblait avoir quelque chose à craindre. « J’ai repéré votre maison, je vous ai vu quelques fois, j’ai supposé que vous deviez avoir des objets de valeurs, alors je suis venue chez vous, j’ai fouillé et je n’ai trouvé que ça. Et je m’apprêtais à partir quand vous vous êtes levé. Je n’avais pas l’intention de vous faire quoi que ce soit. » Lara ne savait pas si ses paroles allaient être suffisantes pour convaincre la propriétaire, mais elle l’espérait.

Elizabeth était morte de peur. Elle se retrouvait seule face à ce qui semblait être une cambrioleuse. Elle semblait, oui, parce que la jeune femme restait persuadée qu'elle avait plutôt une envoyée de Mary face à elle. La voleuse tentait de se justifier et de s'expliquer, mais Elizabeth n'arrivait pas à lui faire confiance - ce qui était, en réalité, plutôt tout à fait logique. Et, surtout, elle ne savait pas comment réagir ou quoi faire. Son couteau ne lui servirait à rien - sauf si cette femme l'attaquait - parce qu'elle n'allait pas se retrouver avec un cadavre au milieu de chez elle. Elle refusait de voir la police débarquer de crainte de voir tant de gens chez elle et craignant les représailles de Mary. Alors, que devait-elle faire ? La laisser repartir ? Si elle faisait ça, rien ne lui assurait que cette femme ne reviendrait pas accompagnée pour faire ce qu'elle avait à faire.

« Sauf si vous cherchez à vous protéger d'un crime pire encore ou s'il est préférable pour vous de cacher vos véritables intentions. » Rétorqua la jeune femme. Si elle était là pour l'assassiner, mieux valait mentir en parlant d'un vol. Si elle était là pour récolter des informations ou pour le compte de Mary, mieux valait prétendre le contraire pour éviter les représailles de celle qui l'employait.

Finalement, la jeune femme, pour confirmer ce qu'elle était venue faire ici, avait sorti quelque chose de son sac. A ses mouvements, Elizabeth s'était tendue, craignant de la voir sortir une arme, mais elle n'avait pas réussi à lui dire d'arrêter. Elle lui avait bel et bien dérobé quelque chose, mais était-ce une preuve suffisante ? Pas aux yeux d'Elizabeth et de sa parano qui la poussait à croire que ça ne pouvait être qu'une mise en scène pour se protéger de ce genre de situations, justement. La jeune femme continuait à lui donner des justifications, qu'Elizabeth n'était même pas certaine de croire, une fois encore. Rien ne saurait la convaincre, certainement. « Il n'y a rien dans cette maison, vous ne trouverez rien. » Et elle avait beaucoup de mal à croire qu'il puisse s'agir d'un hasard, mais elle se taisait cette fois-ci. « Reposez ce que vous avez pris et sortez de cette maison ! Et dîtes à Mary d'arrêter, elle ne trouvera rien ici, elle perd son temps. » S'exclama la jeune femme en trouvant le courage en elle de s'avancer vers l'intruse. « Si je vous revois ici, vous le regretterez. » C'était clairement une menace qu'elle prendrait comme bon lui semble, mais Elizabeth n'allait pas se laisser intimider, malgré la peur qui l'habitait.

Lara ne se faisait que très rarement surprendre en plein vol. Généralement, elle devait mentir pour convaincre les autres qu’elle n’était pas en train de voler. Cette fois-ci, les choses étaient différentes. Pour se protéger d’un crime qu’elle n’avait pas commis, Lara avait dû avouer être venu ici pour dérober de potentiels objets de valeurs. L’aventurière avait expliqué avoir repéré cette maison et avait décidé de s’y infiltrer, pensant trouver quelques objets d’importances ici. Sauf que cette information ne semblait pas convaincre la résidente, persuadée qu’elle pouvait inventer ce vol pour se protéger d’un crime encore plus grave. Mais elle ne connaissait même pas cette femme, elle ignorait même son nom. Alors quel crime plus grave aurait-elle pu commettre au nom de quelqu’un d’autre ? Cela n’avait aucune logique. Lara ne savait même pas quoi lui répondre et se contenta d’un long soupir de désespoir.

Sa seule solution avait été de sortir l’objet qu’elle avait dérobé. Au moins, elle allait bien voir qu’elle était vraiment venue là pour ça. Mais même face à cette preuve, la jeune femme ne semblait pas convaincu. Puis elle lui affirma qu’il n’y avait rien ici, que Lara ne trouverait rien. En effet, la voleuse l’avait bien remarqué. Seul cet objet semblait avoir un peu de valeur ici. Bien évidemment, elle n’avait pas eu le temps de fouiller la maison comme elle l’aurait voulu, mais l’intérieur semblait moins riche que ce que la propriétaire laissait paraître dans sa façon d’être.

En voyant Elizabeth se rapprocher, Lara eut le réflexe de poser, discrètement, sa main sur son arme, juste au cas où l’inconnue deviendrait trop menaçante. Mais elle lui avait simplement demandé de reposer ce qu’elle avait volé, avant d’ajouter que l’aventurière devait prévenir une certaine Mary de cesser. Lara ne comprenait absolument rien, mais la jeune femme semblait trop entêtée pour écouter la moindre parole de Lara, alors la jeune femme se contenta de reposer l’objet sur l’un des meubles qui se trouvait non loin d’elle. « Si un jour, je croise cette Mary, je la préviendrai. » Elle voulait bien prévenir cette femme, mais sans savoir qui elle était, cela risquait d’être compliqué. « Et gardez vos menaces pour vous. » Ajouta-t-elle d’un ton froid et sec. Si cette femme devenait un problème trop gênant, Lara n’aurait aucune hésitation. L’aventurière ne s’était jamais laissé envahir par les dangers. Sur ces mots, la brune s’était avancée jusqu’à la fenêtre par laquelle elle était entrée, repartant comme elle était revenue, avec la déception en plus. En tout cas, elle savait qu’elle n’avait rien à craindre, parce qu’elle savait que cette femme était bien trop apeurée par, elle ne savait quoi, pour prévenir la police de l’effraction qu’elle venait de faire.