Il avait fini par se faire rattraper... Encore... A vrai dire, c'était compliqué de se cacher sur une putain d'ile où tout le monde semblait se connaitre. Et il ne pouvait pas compter sur Klaus pour... Enfin bref... Il avait réussit à se tirer de l'orphelinat avec brio, il avait réussit à passer une semaine en dehors de ces murs.
Five n'était pas à cours de ressources, il avait gardé pas mal d'argent sur lui de ses anciens contrats, donc il pouvait largement se débrouiller. Le soucis étant qu'il avait toujours l'apparence d'un gosse et qu'on lui demandait souvent des comptes. Comme où était ses parents... Ce genre de choses.
Alors qu'il était dans une superette, on l'avait calculé et visiblement, le mec derrière le comptoir avait appelé les flics. Il y avait eu un signalement à son compte et... c'était comme si le destin s'acharnait sur lui. Comment arriverait-il à comprendre quoi que ce soit ? Comment arriverait il a rentrer chez lui s'il ne pouvait pas sortir des murs de ce putain d'orphelinat. Et hors de question d'attendre sa majorité apparente. C'était beaucoup trop long.
Par contre, pas de nouvelles de Klaus. Il n'était pas enclin à l'aider. Et Five se doutait qu'il devait se torcher la gueule dans un coin de l'ile et à faire la fête. Quoi qu'il en soit, il allait se démerder seul et s'en sortir seul. Comme d'habitude.
Le flic le tirait dans le commissariat par le bras, Five se débattant et râlant sur lui. Il avait les poignets liés par des menottes. Normalement ca n'était qu'un gosse en fugue mais Five... avait déjà fait beaucoup de mal à un des flics qui pissait le sang du nez. On l'installa sur une chaise devant un bureau. Five se mit à hurler au dessus du dossier:
" Allez vous faire foutre ! Je retournerai pas dans votre merde là... "
Ca n'était pas que de la colère qu'il ressentait, mais un vrai désespoir. Il en avait marre de cette situation. Il aurait même espéré que le vieux Reginald soit en vie sur cette ile, ca l'empêcherait d'avoir des soucis. Il se retourna et s'avachit sur sa chaise en soufflant. Il regarda ses poignets liés avant de se mordiller la lèvre inférieure en essayant de faire tourner son cerveau le plus rapidement possible.
Il devait se tirer de là, sans attendre... Encore un oeil au dessus de son épaule. Un des flics le regardait. Five lui répondit d'un sourire ironique et leva un doigt en sa direction. Le mec revint alors vers lui à la charge.
" T'as vraiment un soucis avec le respect toi... "
Five qui ne retira pas son sourire lui répondit du tac au tac:
" Nan j'ai surtout un soucis avec ta gueule... "
Il lui attrapa le col, Five le fixa dans le fond des yeux et eut une exclamation moqueuse.
" Et tu vas faire quoi ? Me frapper... Ouhhhh !"
Five faisait diversion pour essayer de chopper ses clefs dans sa poche. Il posa ses mains attachés sur sa veste comme pour prendre de la distance, et essaya de glisser ses doigts dans celle ci pour attraper le trousseau discrètement. Mais ce fut un ce moment là que l'autre le lâcha quand la porte d'entrée du commissariat claqua.
Par malheur, ses doigts aillant effleurés les clefs, elles sortirent et tombèrent sur le sol entre eux deux. Five baissa les yeux et grimaça. Le mec comprit alors ce qu'il avait essayé de faire.
" Oups. " Fit il d'une façon innocente.
" Tu veux finir derrière les barreaux toi... - C'est pas de ma faute si t'es un gros con de flic... "
Là, okay, c'était gratuit. Il vit la lueur dans le regard du flic qu'il risquait de passer un sale quart d'heure. Il l'attrapa par l'arrière du col pour l'obliger à se lever et le trainer... ailleurs... Five tira en arrière.
" Mec t'es sérieux là ? Tu vas faire quoi ? Me cogner dans un coin ? Ouais parce que là... Ca fait pas du tout discret, devant tout le monde... Et quoi ? " Il regarde autour s'il y avait des réactions. Aucune. Merde. Il avait peut être fait chier un peu trop de monde pour le coup. Plus personne ne voulait avoir affaire à lui. Et pour la fuite ca allait être compliqué car il ne pouvait plus se téléporter.
Il poussa dans un bureau et ferma la porte derrière lui. Five recula et le regarda, décidé à ne pas se laisser faire par ce cow-boy de flic. Il donna un coup de pied droit dans son entre jambe, le type grogna et se plia en deux. Five essaya de passer sur le côté mais le type se redressa pour l'attraper en pleins vol et le pousser contre une armoire. Il lui donna un coup dans les côtes qui lui coupa le souffle un instant... " On parlera de légitime défense dans ce cas... "
Five donna un coup de boule sur le front du flic pour qu'il recule, il se redressa en toussant et esquiva pour aller vers la porte, il l'ouvrit à la volée pour partir en courant qu'il se retrouva face à une nana. Il lui rentra dedans de pleins fouet.
Dernière édition par Five Hargreeves le Sam 30 Oct 2021 - 15:27, édité 1 fois
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Mar 22 Juin 2021 - 13:34
❝Five & Clarice❞ Mettre les deux pieds dans le plat
❝Il se passe quoi, là, exactement ?❞ je demande, atterrée, à ma collègue, tandis que j'entends, depuis la pièce voisine, un vacarme sans nom. ❝Ils sont en train de déménager le bureau d'Awkins ou quoi ?❞
Des interrogatoires musclés, il y en a ici. On ne va pas se mentir, certains ne sont pas particulièrement à cheval sur la délicatesse et le protocole (il est affligé de constater combien de mes collègues ont le coup et la gâchette facile, surtout s'ils doivent avoir affaire à l'un ou l'autre délinquant ou récidiviste qui leur a par ailleurs déjà compliqué la tâche par le passé), mais là... Ma collègue n'a pas l'air beaucoup plus informée que moi. Elle dit qu'apparemment, on aurait arrêté un gamin qui aurait mis une supérette sens dessus dessous et agressé certains des nôtres dans le processus. Rien de très heureux mais rien de très exceptionnel non plus. Elle ajoute que c'est un gamin très jeune. Je m'imagine un ado de seize-dix-sept ans ou un jeune adulte en pleine crise de rébellion. Est-ce que ça vaut bien la peine de démonter l'intégralité du commissariat pour si peu ?
Installée à mon bureau, je résiste à la tentation d'aller jeter un oeil pour voir ce qui se passe. Je n'ai pas à m'en mêler... Et on déteste que je m'en mêle, je le sais bien. J'ai tout intérêt à me concentrer sur mes propres affaires à la place. C'est préférable, pour tout le monde. Mais si vraiment, ce gamin est en train de se faire malmener dans la pièce d'à côté, est-ce que je peux vraiment fermer les yeux et prétendre que je n'entends rien. Finalement, quand j'entends des échos de voix de l'autre côté, je décide de ne pas rester inactive. J'ignore sublimement les avertissements de ma collègue et abandonne mon poste pour me diriger vers la pièce voisine.
Je n'ai pas le temps de m'approcher de la porte que celle-ci s'ouvre à la volée. Sur le gamin en question, qui me rentre dedans de plein fouet. Je le retiens par les épaules du mieux que je peux. Il a l'air d'avoir quatorze ans... ? Quinze ans, grand maximum. Un gosse paumé, juste ça, est-ce que ça valait la peine de faire tout ce foin ? La réponse est évidente, non, bien sûr que non.
❝Je prends la suite, Awkins❞, je décrète d'un ton ferme à l'adresse du flic qui a suivi le pauvre gamin comme un beau diable.
Ce dernier proteste tout d'abord, mais je parviens - assez miraculeusement - à lui faire entendre raison, au moins temporairement. Sans doute qu'il n'est pas mécontent de me refourguer le "bébé'. Ou attend-il impatiemment que je m'en prenne plein la tronche à mon tour.
❝On va aller à mon bureau, d'accord ?❞, dis-je en m'adressant directement au gamin. ❝Comment tu t'appelles ?❞
D'accord, ca n'était pas le plan d'évasion du siècle, mais il devait s'extirper des coups de ce sale flic avant de passer un vrai sale quart d'heure. Alors qu'il sortait dans le couloir, il rentra directement dans une femme qui semblait vouloir entrer dans la même pièce. Elle l'attrapa par les épaules, lui évitant de tomber de son côté.
L'autre balourd était déjà aux basques de Five. Notre Hargreeves jeta un regard par dessus son épaule en serrant les dents. La femme flic prit alors le relai et le remit à sa place. Five regarda la nana avec de petits yeux. Five savait bien quand il devait rester silencieux et c'est ce qu'il fit. Elle allait s'occuper de lui ? Elle ne savait pas dans quoi elle plongeait là... Five fit un grand sourire à l'autre connard qui jeta l'éponge et s'éloigna d'eux.
" Adieu ducon. " Lui lança-t-il avant qu'il ne parte.
La femme flic prit alors les devant. Five se tourna vers elle. Elle semblait le prendre pour un gosse. Comme tous les connards de ce commissariat d'ailleurs. C'était assez pénible en soit... Et Five ne s'habituait jamais vraiment. La tête relevée, les lèvres légèrement pincées, quand elle lui demanda son nom, Five finit par lancer simplement:
" Five. "
Que dire de plus ? Il observa la nana et la suivit jusqu'à son dit bureau. Il observait et essayait de voir ce qu'elle allait lui proposer. Si elle pensait avoir affaire à un mioche, elle se gourait sur toute la ligne. Il se laissa tomber lourdement sur la chaise en face d'elle. Il lui fit un sourire ironique et lui lança:
" Et vous ? Vous allez me proposer quoi ? Un tour de manège ? Une joyeuse balade à l'orphelinat ? Me tabasser aussi dans un coin ? Au fait... "
Il leva ses poignets qui étaient attachés pour lui montrer ses entraves.
" Vous ne pensez pas que c'est un peu excessif pour un mioche comme moi ? "
Il fit son large sourire ironique dont il avait le secret. Il espérait qu'elle se laisse berner. Elle était peut être la seule nana dans cet endroit à ne pas avoir subit ses foudres et c'était peut être l'aubaine pour se sortir de là. De toute manière, il devait sortir d'ici. Déjà car il n'avait rien à foutre enfermé et même s'il ressemblait à un gosse, il n'en était pas un et c'était... frustrant en fait.
❝Five & Clarice❞ Mettre les deux pieds dans le plat
Five, vraiment ? Je veux faire un commentaire, mais je m'abstiens... Il ne découvrira pas aujourd'hui qu'il porte un nom pour le moins incongru, il en a forcément déjà conscience, pas besoin de mettre le doigt dessus, d'autant qu'avec un nom pareil, j'imagine qu'il a accusé un certain nombre de remarques... A moins que Five soit un nom normal là d'où il vient ? (Car j'ai bien compris qu'on peut venir d'absolument n'importe où, ici...) Qui sait si ce n'est pas mon nom qui lui paraîtrait, à lui, incongru. Au moins, il semble daigner se montrer un peu plus conciliant envers moi qu'il ne l'a été envers cette brute épaisse d'Awkins (mais en même temps, Awkins a un haricot flottant dans des litres d'eau en guise de cerveau), ce sera plus simple pour décider de son sort ainsi.
Nous nous installons donc à mon bureau, et Five - il va falloir que je m'habitue à ce nom - s'installe face à moi. Je veux prendre la parole mais il reprend, et son discours me met mal à l'aise. J'ai juste le sentiment d'avoir face à moi un gamin paumé qui a l'impression d'avoir épuisé toutes ses options et ne sait plus comment faire pour s'en sortir. J'ignore comment sont les conditions de vie à l'orphelinat, mais je devine qu'il n'a aucune envie d'y retourner... quant au reste, le comportement de mon collègue a été tout bonnement inadmissible.
❝C'est excessif pour n'importe qui❞, je réponds posément à Five, que j'essaie d'infantiliser le moins possible, même si c'est tentant.
Pas parce que je suis capable de me faire la moindre idée de l'âge qu'il a, mais parce que je devine que je n'obtiendrai rien de lui en le traitant comme le gamin qu'il est pourtant. Il doit avoir quoi ? - Quinze ans ? A cet âge-là, on cherche à prouver, à soi et aux autres, qu'on est capable de s'en sortir par ses propres moyens, qu'on est complètement autonome. Il se braquera peut-être moins en me voyant le traiter... un minimum on va dire - en égal.
Je le pense, cela dit, la violence dont a fait preuve mon collègue - et qui n'est pas exceptionnelle chez lui, ni chez beaucoup de mes pairs, est inacceptable. Je sais, on m'arguera que j'ai le coeur trop tendre et que quand la situation l'exige, il faut savoir agir. J'ai su agir... J'en garde des séquelles. Mais la notion d'urgence et de nécessité est très relative dans l'esprit de personnes comme Awkins.
❝Est-ce que tu veux bien m'expliquer ce qui s'est passé ?❞
Je veux connaître sa version des faits, pourquoi il a été conduit ici et pourquoi la situation a ainsi dérapé. Ensuite, en fonction de ses réponses, eh bien... J'aviserai.
Le but de Five était simplement de se sortir de se pétrin et partir loin de tout ça. Il n'allait pas se laisser dompter si facilement. Five était très malin et il savait quand il voyait une ouverture. Et cette nana lui en donnait une béante. Elle l'invitait même à sortir de là... Inconsciemment mais quand même. Bon d'accord, elle semblait très gentille et voulait sincèrement l'aider, mais Five... enfin c'est Five... Il n'avait pas besoin qu'on le materne.
Il eut un léger mouvement de sourcil dans un sourire quand elle répondit positivement à sa remarque. Il observait cette femme, et attendait de voir ce qu'elle allait lui demander. Et elle lui demanda d'exposer les faits. Il eut une exclamation ouverte avant de lui répondre en premier lieu:
" Vous parlez d'avant que j'arrive ici, ou lorsque votre collègue a essayé de me tabasser dans un coin ? " Il se secoua la tête, il avait très bien compris la question, mais voulait en foutre pleins la gueule au gros con qui l'emmerdait depuis un bout maintenant.
Five croisa les jambes et pris ses aises. Avec cette allure, il ressemblait plus à un adulte qu'à un gosse. Ca pouvait même sembler perturbant, il s'en foutait. Mais de toute manière, il n'était pas un gosse. Il commença alors à parler des faits concrètement:
" Alors pour tout vous expliquer, j'aimerai juste qu'on me foute la paix. On a décidé de me coincer dans un orphelinat alors que j'ai autre chose à foutre. Je sais me démerder tout seul, je l'ai toujours fait. J'ai un frère dans la nature qui doit faire n'importe quoi... Voir d'autres andouilles de ma fratrie dans le coin. J'ai pas que ça à faire que de jouer à chat perché avec vos collègues à la con. "
Il se pencha en avant en posant ses coudes sur le bureau de la jeune femme et ajouta, un sourire ironique sur les lèvres:
" Sinon, j'étais en cavale pour pas rentrer dans cette merde qu'un abruti de caissier a appelé les flics, car j'ai un avis de recherche sur la gueule. Je me suis défendue, j'ai cassé quelque truc avant d'arriver ici... la suite, vous la connaissez... Votre cher collègue a voulu me casser la gueule dans un coin. Facile quand on est face à un gosse qui n'a plus de parents pour porter plainte. "
Il claqua la langue et croisa les bras en se redressant. Il avait été franc et honnête. De toute manière que expliquer de plus ? Si au moins il pouvait se téléporter de nouveau, il pourrait échapper à toute cette merde. Avis de recherche sur la gueule ou non, il aurait vite fait de prendre la poudre d'escampette.
" Et vous ? Vous allez faire quoi ? Me refourguer à ses connards de l'orphelinat ? "
❝Five & Clarice❞ Mettre les deux pieds dans le plat
La posture et le comportement de ce gamin sont vraiment perturbants, déstabilisants. Il se tient et il s'exprime comme s'il avait le double de son âge, si ce n'est plus, et j'ai bien du mal à savoir sur quel pied danser avec lui. Qu'il cherche à se comporter en adulte ne signifie pas que je doive le considérer comme tel, il n'en reste pas moins une personne vulnérable, que j'estime être mon rôle de protéger, et ce qu'importe s'il accepte cette aide ou non... ce n'est pas entièrement de son ressort, en l'occurrence, à vrai dire. Alors je l'écoute parler, j'isole les informations qu'il me délivre et - déformation liée à mon ancienne profession - je cherche à lire entre les lignes, à comprendre qui ce gamin est vraiment. Une entreprise vaine, je suppose, parce que pour cela, il faudrait qu'il accepte de mettre son ego de côté, et du haut de sa pourtant petite carrure, ce ne semble définitivement pas être le culot et l'ego qui lui manquent.
Il se plaint d'avoir été envoyé à l'orphelinat, il l'a visiblement vécu comme une injustice. En l'absence de tuteur légal, ce n'est pourtant pas le pire endroit où il aurait pu atterrir... Mais soit, il y a visiblement vécu de très mauvaises expériences, et paraît convaincu de pouvoir se débrouiller par ses propres moyens : un gamin des rues, sans doute - cela justifierait certainement son attitude qui tranche avec celle qu'ont tendance à avoir tous les adolescents de son âge.
❝J'ignore ce que je vais faire pour le moment, je ne suis pas entièrement certaine de saisir complètement ta situation❞, je réponds en essayant de faire preuve de la plus grande patience du monde. Ce n'est à l'évidence pas chose facile. Et il ne semble pas avoir l'intention de me faciliter la tâche en quoi que ce soit. Heureusement, l'expérience m'a appris la patience, et je suis capable de rester de marbre (relativement) en présence de tueurs en série et de cannibale, je devrais bien être capable de gérer ce gamin. ❝Si ton expérience à l'orphelinat s'est avérée traumatisante, je peux trouver un alternative pour que tu n'y retournes pas, en revanche, j'attendrai que tu me détailles ton expérience, afin d'éviter que d'autres enfants ne subissent ce que tu as éventuellement subi.❞
Pour le reste, je dois avouer ne pas être certaine d'avoir complètement suivi, sans doute parce que je me laisse un peu trop aisément désarmer par le flot d'insultes que ce gamin est à l'évidence capable de sortir en un temps record. Je bosse au milieu de flics au vocabulaire aussi fleur qu'on l'imagine dans ce milieu, et pourtant, je crois que je n'ai jamais croisé de tels charretiers auparavant.
❝Tu as parlé d'un avis de recherche te concernant ?❞
Five fit de petits yeux quand elle dit qu'elle ne savait pas trop quoi faire en vu de la situation. Au moins, avec cette nana, il pouvait en placer une. Il ne voulait pas retourner dans cet endroit. Il n'avait rien à foutre là bas. Il n'était pas un mioche et surtout... Il devait surveiller son frère, et essayer de récupérer ses pouvoirs pour qu'ils puissent tous se tirer d'ici. Que ca soit son frère, ou les autres... Il devait les retrouver. Il laissa parler la jeune femme.
Elle pensait donc qu'il avait vécu un évènement traumatisant. Cette remarque le fit hausser les sourcils d'un air dubitatif. Que devait il faire ? Qu'allait il répondre ? Mentir ? Foutre dans l'embarra ceux de l'orphelinat ? Ils verraient bien vite qu'il mentait et ca n'était clairement pas son but de foutre les autres dans la merde.
" Je n'ai jamais dit qu'ils étaient maltraitant. " Dit il très sérieusement. " Je n'ai simplement rien à foutre là bas. J'ai peut être l'air jeune, mais je n'ai pas besoin qu'on vienne me dire quand est-ce que je dois bouffer... Dormir ou autre. Je me suis toujours démerdé tout seul, et ca me rappelle trop... " Trop quoi ? Il se pinça les lèvres et baissa le regard. " ... Ca me rappelle trop la maison, quand mon père était encore en vie. Ecoutez... "
Il se redressa et se mit sur le bord de sa chaise en posant les coudes sur le bureau de la jeune femme.
" ... J'ai des frères et soeurs quelque part... Ils sont majeurs. " Il roula des yeux en disant celà, car c'était ironique mais Five n'était pas stupide, il savait fort bien qu'il pouvait hurler à tout le monde qu'il était l'ainé de la famille, personne ne le croirait. " Je dois les retrouver et c'est pas là dedans que j'y arriverai. J'ai... retrouvé un de mes frères, mais ca n'est pas le summum de l'intelligence. "
Il soupira, baissa la tête pour réfléchir. Son avis de recherche concernait aussi Klaus... Enfin ce qu'il avait foutu avec Klaus plus exactement. Mais ils avaient été totalement déchainé par les drogues et l'alcool que son frère lui avait fait prendre.
" En fait ce qu'il s'est passé et qui a conduit à cet avis de recherche. J'ai mon frère... Klaus... Il a... " Dire que son frère l'a drogué à son insu n'était peut être pas la chose à dire. " On a picolé, on a pris des trucs... Comme on peut faire entre frangins quoi... On a fait quelques conneries. Si j'avais 18 ans, le problème ne se poserait même pas... Faut que j'ai l'air d'un gamin de quinze piges putain... " Dit il en tapant du poing sur la table, agacé et en se reculant. Il croisa les bras sur sa poitrine. " Klaus n'est pas un modèle, mais c'est mon frère. Et il a besoin de moi. Comme les autres... je pense pas que vous pouvez comprendre... "
❝Five & Clarice❞ Mettre les deux pieds dans le plat
Il me prend un peu de court en me rétorquant que non, personne ne l'avait maltraité à l'orphelinat. Certes, je préfère entendre cela plutôt qu'autre chose, d'autant que j'ai le sentiment qu'il est au moins honnête à ce sujet, mais je comprends d'autant moins son comportement. Sa volonté de ne plus revenir à l'orphelinat, son agressivité latente, tout me laissait à supposer qu'il y avait plus à en déduire que ce que laissaient supposer les apparences. Apparemment, je me suis trompée, mais par conséquent, j'ai encore moins de clés de compréhension de la situation que ce dont je disposais au départ, et j'ai peine à vraiment analyser de quoi il retourne.
Il reprend en ajoutant que c'est la discipline stricte de l'orphelinat qui ne lui convient pas. Je fronce les sourcils.. Mieux vaut un cadre que pas de cadre du tout, pas vrai ? Enfin, qui suis-je pour en parler ? Mes propres années d'orphelinat n'ont définitivement pas été les plus heureuses de ma vie, mais toujours plus que la période que j'ai vécue auprès de mon oncle... Lui, c'est à son père, qu'il pense. A nouveau, la suspicion de maltraitance dans l'enfance est grande, mais pour cette fois, je ne dis rien et ne saute pas trop vite à une conclusion qui semble pourtant trop évidente. Je le laisse poursuivre son récit sans l'interrompre, avec le besoin et l'intention de comprendre une bonne fois pour toutes de quoi il retourne.
Là où il éveille davantage mon attention, c'est quand il m'apprend qu'il a des frères et soeurs qui seraient capables de le prendre en charge. Sauf qu'il ne les a pas retrouvés. Comme c'est le cas pour beaucoup ici, il s'est sans doute retrouvé là sans trace de quiconque appartenant à sa vie passée. Si ce n'est ce fameux Klaus, donc, qui naturellement attise ma curiosité. Et donc Five ne dresse pas un portrait des plus flatteurs au demeurant, sympa pour le grand frère... et pas pratique pour moi. Je ne peux décemment pas ramener l'adolescent à son frère s'il doit s'avérer que ce dernier n'est pas en capacité de s'occuper de son frère mineur. Un mineur qui n'a définitivement pas l'air d'avoir conscience de l'être, et me parle de ses abus d'alcool et de drogue comme si de rien n'était... Et bien, on n'est pas sortis de l'auberge. Non, définitivement, hors de question de laisser son frère s'occuper de lui.
❝On va lancer un avis de recherche pour retrouver Klaus, et tes autres frères et soeurs par la même occasion❞, dis-je, faisant le choix de compartimenter mes objectifs. J'aurais encore bien des questions à poser à Five, clairement, et cela viendra, mais pour l'instant, je vais me focaliser sur quelque chose de plus concret. ❝Est-ce que tu pourrais me communiquer des informations qui faciliteraient leur signalement ?❞
La jeune femme continuait visiblement de croire qu'il était ce à quoi il ressemblait: un adolescent. En même temps, il ne pouvait pas lui en vouloir, même s'il commençait à en avoir marre. Okay, vivre une nouvelle jeunesse pouvait être génial quand on y pense, sauf quand on a encore l'air d'un gosse... Parce qu'on lui refusait pas mal de choses, on le gagatisait... Enfin bref, la joie quoi.
Five croisa les bras quand elle proposa à Five d'emettre un signalement pour retrouver Klaus et les autres de sa famille. Pourquoi pas... Mais bon... Il en connaissait certains... Ils allaient plus se planquer qu'autre chose.
" Avec Klaus, appâtez le avec une bonne dose de Coke, il se pointera dans l'heure... " Dit il ironiquement. " Plus sérieusement, je pense qu'il doit faire de nombreuses visites dans les squats, mais j'ai pas envie de trainer mon ptit cul là bas... Vous êtes une personne intelligente et vous me comprendrez. Sinon physiquement, c'est un grande tige, les cheveux mi-longs, avec un goût vestimentaire approximatif. On ne le rate pas. "
Il se racla la gorge pour les autres de sa famille, il allait devoir aussi dresser un portrait.
" Alors Luther est très grand, barraqué avec un corps de gorille... Littéralement je parle. Diego, typé mexicain, je sais pas quel look il peut avoir ici. Ca dépend s'il a laissé ou pas le look Antonio Banderas... Allison, afro-américaine qui peut attirer les regards de la gente masculine, et Vanya, brune, les cheveux détachés bien souvent. Niveau vestimentaire... laissant à désirer... "
Il était assez cash mais au moins, il était aussi clair au niveau de ses descriptions. Bon, peut être que Clarice allait le regarder en coin mais il s'en fichait. Il n'avait pas mentionné Ben car pour lui il était mort et il resterait mort. Pour Five actuellement, il lui était impossible de le retrouver par ici.
" Je ne sais pas ce que je peux vous ajouter d'autre ? Mais je ne pense pas que vous trouverez quelconque piste. J'ai déjà pas mal fouillé dans le coin. Du coup, vous allez faire quoi ? Me refiler à mon frère toxico ? Je suis pas sûr que vos collègues soient d'accord... Sinon vous allez me refoutre au trou ? Je suis mineur... Je connais déjà la suite... "
Il claqua la langue dans la bouche en roulant des yeux d'un air ironique, Five n'était pas con et il n'était clairement pas le gosse qu'il semblait être qui plus est...
❝Five & Clarice❞ Mettre les deux pieds dans le plat
J'affiche une légère grimace quand j'entends en quels termes Five se permet de parler de ce Klaus. S'il a vraiment grandi au milieu d'une famille de toxicomanes, il ne faut sans doute pas s'étonner qu'il ait gagné un tel comportement... Je n'en ai que plus de compassion à son adresse, une compassion qu'il ne mérite, bien évidemment, absolument pas, mais ça, malgré sa manière peu subtile de me le faire comprendre, je ne l'accepte toujours pas.
Je veux voir en lui une âme égarée, qu'il faut impérativement sauver, et bien évidemment, je mets tout en œuvre pour le faire bel et bien, même si c'est peine perdue et que tous les signes sont là, bien présents, pour me le faire comprendre et me sommer d'arrêter. Je prends tout de même note de ce que Five m'apprend au sujet de son frère, pas dans l'intention de remettre l'adolescent entre ses mains - je manque de lucidité mais pas à ce point tout de même -, mais pour empêcher que ce dernier ne puisse l'influencer, et pour qu'il rejoigne une structure adaptée, également, car ce junkie a manifestement besoin d'aide, même si Five force peut-être le trait. Après tout, ce ne serait pas étonnant, ça a l'air d'être dans son caractère, et puis, ce n'est jamais qu'un ado (non).
A mesure que je notais ces différentes descriptions, un détail - qui n'en était pas un - ne pouvait que me faire tiquer : des origines et des caractéristiques très différentes... pour des frères et soeurs, c'était intrigant, mais peut-être avaient-ils tous été adoptés... ? L'histoire de Five a l'air aussi passionnante qu'incroyable, au sens strict du terme - je ne suis pas capable d'y croire. Ce qui complique forcément une situation qui m'empêche de savoir vraiment quoi faire de toutes les informations que me donne mon jeune interlocuteur, et dont je ne sais pas exactement ce que je suis susceptible de faire ou non.
❝Malheureusement, sans tuteur légal, tu sais déjà ce qui va se passer... le mieux que je puisse faire pour le moment est de te conduire à l'orphelinat et de rechercher tes frères et sœurs, pour leur signaler ta présence.❞ Je marque une légère pause. ❝Je suis certaine que tu les a cherchés activement, mais ici, nous disposons de davantage de moyens, qui sait, ils seront peut-être efficaces❞, j'ajoute d'un ton que j'espère encourageant. La vérité, c'est que je ne peux rien lui promettre. De toutes les histoires que j'entends, c'est le destin qui décide facétieusement de vous placer sur le chemin de vos proches ou non, et personne n'a vraiment de pouvoir là-dessus. ❝Pour peu qu'ils ne soient pas tous toxicomanes à l'instar de votre frère. En ce qui le concerne, je m'assurerai personnellement qu'il ne puisse pas te faire de mal.❞
Five commençait réellement à regretter son don de téléportation à cet instant. Enfin... Il le regrettait à chaque seconde depuis qu'il était ici mais c'est dans ces moments là qu'il aurait tout donné pour pouvoir se téléporter à l'autre bout de la ville afin qu'on lui fiche la paix. Et il ne pouvait pas...
Quand elle lui fit le discours de tous ses autres collègues, Five commença à avoir un rire ironique en détournant le regard et en secouant la tête. La même rengaine. Peut être avait il gagné quelques minutes, mais on avait décidé de le refoutre dans ce trou à rats. Et là, la colère commençait à monter en lui.
" Bien... Je m'en doutais... Alors déjà, je peux tenter le coup, même si comme tous les autres, vous allez me rire à la figure mais... je ne suis pas un gosse même si j'en ai l'air... Et puis... je pense que vous n'avez pas compris: je ne foutrai plus jamais les pieds là bas. Si vous le faites, je vais trouver un moyen de me tirer encore... Et vous le savez... " Il releva la regard vers la jeune femme et ajouta. " Je suis doué dans mon domaine, si je dois les retrouver, je les retrouverai par moi-même. "
C'était son Ego qui parlait mais Five n'était pas le dernier des manchots et oui, certes, il savait très bien se débrouiller seul. En même temps, il avait l'air d'un adolescent, mais il avait bel et bien soixante ans dans sa tête. Il haussa les sourcils quand elle parla de sa fratrie. " Déjà, mon frère a des circonstances atténuantes et pour tout vous avouer, c'est plutôt moi l'emmerdeur de service dans la famille... " Il se redressa et se pencha vers elle au dessus du bureau en faisant de petits yeux suspicieux. " Ne parlez pas de mes frères et sœurs comme ça. C'est quelque chose que je n'accepte pas. Ce sont peut être des boulets pour certains, ils sont écervelés, ils font pas mal de connerie, mais ils ont plus de valeur que n'importe quel de ces flics de merde derrière cette porte. "
Bien que Five parlait parfois très mal de sa fratrie, il n'aimait pas qu'on les prenne pour ce qu'ils n'étaient pas. Il les aimait malgré tout et il ne voulait pas qu'ils passent pour des connards simplement parce que certains avaient fait quelques erreurs de parcours. Lui, ne pouvait pas dire mieux quant à sa grande erreur. Et puis, vu leur enfance, il n'est pas étonnant qu'ils aient tous été un peu atteint socialement.
❝Five & Clarice❞ Mettre les deux pieds dans le plat
J'entends bien que la perspective de renvoyer Five à l'orphelinat ne l'enchante pas le moins du monde, mais je n'ai pas d'autres options, en l'absence de tuteur légal. Autant dire que nous tournons en rond, et il pourra bien prétendre qu'il est plus âgé qu'il n'y paraît (et c'est vrai que c'est aussi ce que son comportement et son discours laissent à penser), cela ne me fera pas changer d'avis pour autant...
Je me fie à ce qui est indiqué sur sa carte d'identité, et le fait est que oui, je continue de penser qu'il sera plus à l'abri à l'orphelinat que nulle part ailleurs, même s'il a l'air de penser tout le contraire de son côté. J'essaie d'être la main secourable, et je sens qu'il ne m'apprécie pas dans ce rôle, sans doute parce qu'il considère qu'il n'a besoin du secours de personne. Je m'abstiens de tout commentaire quand il m'assure qu'il quittera l'orphelinat aussi vite qu'on l'y conduira, je n'ai pas la main là-dessus, même si ce discours ne me rassure pas, car à vrai dire, je m'inquiète pour sa sécurité. Quant au fait de retrouver ses frères par ses propres moyens... Je suppose que s'il en avait vraiment la possibilité, ce serait déjà chose faite, en fin de compte. Quoi qu'il a bien retrouvé son frère toxicomane, donc... et comment dire que cela ne me rassure pas davantage en fin de compte.
Au sujet de son frère, d'ailleurs, s'il n'a pas mâché ses mots avec lui un peu plus tôt, voilà qu'il n'hésite plus à prendre sa défense, à présent. Les liens du sang... En attendant, même si les drogués ont souvent des circonstances atténuantes, ce n'est pas pour autant que je leur confierais les yeux fermés la garde de leurs frères adolescents, ce n'est à l'évidence pas de cette manière que je fonctionne. Je passe sur l'outrage à agent, qu'importe.
❝Je t'aiderai à retrouver tes frères et soeurs, que tu m'en estimes digne ou compétente ou non, en revanche, oui, je n'ai pas d'autre choix que de te ramener à l'orphelinat... ça ne m'enchante pas plus qu'à toi, mais je suis à court d'option. Et tu ne me facilites pas vraiment la tâche, je dois dire.❞
Ce n'est pas en insultant l'ensemble du commissariat et en jouant les adultes qu'il obtiendra le respect ou l'écoute qu'il attend manifestement. Quoi qu'il ne l'obtiendrait très certainement quoi qu'il puisse décider de faire dans tous les cas.
❝Je t'y conduirai en personne, si tu préfères ne plus avoir affaire à aucun de mes abrutis de collègue, même si je devine que tu ne me tiens pas en très haute estime non plus.❞
Je n'attends pas vraiment d'approbation de sa part, l'instant d'après, je rassemble mes affaires, prévient quelques collègues et l'invite à me suivre à l'extérieur. S'il accepte de se montrer coopératif.