Pour une Saint-Valentin d'exception

feat. Camilo

C’est la première Saint-Valentin que Lucy passe en couple. Elle ne sait pas ce qu’on est supposé faire, ce qui est trop, ce qui est cliché, ce qui n’est pas assez… Parce que c’est leur première Saint-Valentin, Lucy a envie de faire les choses bien… Mais à quoi ça ressemble, exactement, de faire les choses bien ? Elle, elle agit selon son instinct, elle n’a fait que ça depuis les débuts de sa relation avec Camilo… et ça a eu l’air de ne pas fonctionner si mal que cela. Mais là, c’est pas pareil. Pour une raison peut-être absurde, elle prend la chose très au sérieux. Pourtant, Camilo ne lui met absolument pas la pression, preuve en est du même qu’il lui a envoyé ce matin alors qu’elle était en en cours. Camilo a le don de la faire sourire et rire plus que n’importe qui. Bon sang ce que Lucy l’adore… Elle l’adore sincèrement…

C’est peut-être ça, qui lui met un peu la pression, en fait. Elle l’adore tellement… elle n’a pas envie de tout gâcher, elle a envie de le lui montrer de la bonne manière. Et la bonne manière, à ses yeux, c’est une manière qui leur ressemble. Cette manière qui leur ressemble ne peut pas être à l’image de toutes les autres. Un dîner au restaurant en tête à tête ? Bien sûr que Lucy apprécierait, d’autant qu’elle adore manger, mais c’est d’un classique ! Après tout, ils pourraient faire ça absolument n’importe quand, pas vrai ? Non, elle veut marquer le coup, et alors, elle y pense : Camilo a découvert Cair Paravel à Narnia même, mais Lucy n’a pas encore eu l’occasion de l’emmener dans ce magnifique palais à l’image de celui o* elle avait habité, et qu’elle avait découvert par le plus grand des hasards en un lieu qui lui laissait soupçonner une certaine forme d’illogisme. Elle aurait dû les découvrir bien plus tôt… et pourtant.

Alors c’est décidé. A peine l’a-t-elle rejoint qu’elle l’a invité à la suivre à travers les rues de la ville. Elle a tout prévu. Bon, rien de grandiloquent : elle a prévu quelques bougies chauffe-plat, une bouteilles de champagne, des flutes en plastique, de quoi grignoter, des plaids, bref, tout pour passer un moment confortable dans un petit cocon dont ils pourront profiter rien que pour eux. C’est presque en sautillant qu’elle quitte le taxi qui les a déposés devant Cair Paravel prenant la main de Camilo pour le conduire jusqu’à l’entrée de l’édifice.

« Je sais qu’avec notre petite virée à Narnia, tu perdais un peu de l’effet « wouaw » désiré, mais avoue que c’est l’endroit idéal pour une petite soirée en tête-à-tête, pas vrai ? »

Pour une Saint-Valentin d'exception

feat. Camilo

Lucy ne quitte pas Camilo de son regard brillant d’enthousiasme tandis qu’elle le voit découvrir cette surprise qu’elle espérait à la hauteur de ses attentes. Et en effet, Camilo ne dissimule rien de son ravissement. Il est impressionné, et il sent qu’il est tout aussi excité qu’elle à l’idée de passer sa soirée de Saint-Valentin dans un contexte aussi exceptionnel et idyllique. Elle non plus ne s’était pas attendue à cela, même après Narnia. La nouvelle avait été sacrément déroutante et en même temps particulièrement attrayante. Avoir un peu de Narnia à portée de main, dans ce monde, ça a le don de la rassurer et de la réconforter…

« Oui !! C’est incroyable ! Tout est à l’identique, si ce n’est que le palais est désert… C’est comme s’il nous avait attendus, Edmund, Susan, Peter et moi. » Elle attrape la main de Camilo, impatiente de l’entraîner dans tous les recoins de ce lieu absolument merveilleux. « Je me suis demandé si on ne pourrait pas juste décider d’y poser nos valises et décider d’habiter ici. Après tout, Cair Paravel est à nous », ajoute-t-elle avec légèreté.

Lucy n’est qu’à moitié sérieuse à ce sujet, ceci dit, ce n’est pas totalement faux, pas vrai ? Ce palais est le leur, celui des enfants d’Adam et d’Eve qui avaient apporté la paix et la prospérité à Narnia. Elle ne trouverait pas anormal d’assumer la propriété de cet endroit. En revanche, elle devine tout de même qu’on ne les laissera pas faire si facilement… Et c’est bien normal, après tout. Légalement, ce serait probablement un bordel sans nom.

« M’enfin, faire une coloc avec toute la fratrie, merci mais non merci, hein. Je les adore mais bon. » Elle rit doucement. « Et puis, pourquoi est-ce que j’aurais besoin d’un immense palais quand je t’ai, toi », ajoute-t-elle en venant se blottir contre lui.

Entendre Camilo lui affirmer qu’il trouve son idée parfaite, ça lui plaît vraiment beaucoup, ça lui plaît même énormément. Elle ne veut rien plus que lui faire plaisir. Qu’ils puissent passer cette soirée ensemble, c’est tout ce qu’elle demande pour passer la Saint-Valentin idéal.

« C’est toi qui es parfait », répond Lucy au moment ou Camilo se saisit de son poignet pour y attacher un bracelet simple et élégant. Le sourire s’élargit. « Il est magnifique ! » Lucy prend le temps de l’observer sous toute les coutures. Camilo aurait pu décider de ne rien lui offrir, ça n’aurait pas été bien grave, mais l’attention la touche malgré tout. « Merci, je l’adore !! » Lucy ponctue ces paroles d’un baiser sincère. « Je t’aime tellement, Camilo. » Elle pose son front contre le sien. « Tu as faim ? J’ai apporté de quoi manger. »

Pour une Saint-Valentin d'exception

feat. Camilo

« Je sais pas si ça passerait de juste affirmer que je suis reine de Narnia pour justifier de rester vivre ici », remarque Lucy d’un ton amusé. Elle le voudrait bien… oui et non, elle aime l’idée de pouvoir juste visiter cet endroit comme bon lui semble. « Malheureusement, j’ai pas de document officiel pour le prouver », ajoute-t-elle d’un ton faussement dramatique. « D’ailleurs, si ça se trouve, je te mène en bateau depuis tout ce temps », ajoute-t-elle avec un grand sourire malicieux. « Et puis, y a peut-être d’anciens rois et reines de Narnia sur le coup. »

En pensant à cela, Lucy songe qu’elle voudrait vraiment les regarder. Quoi qu’il en soit, ce n’est bien sûr qu’une plaisanterie. Même si elle sera toujours un peu nostalgique de son ancienne vie, elle aime sa nouvelle vie telle qu’elle est. Elle n’a vraiment besoin de rien de plus que ce qu’elle a. Sa famille auprès d’elle, et Camilo dans sa vie, que pourrait-elle bien espérer de plus, pas vrai ? Oui, elle est vraiment heureuse comme ça, et rien de ce qu’elle a trouvé ici est incapable de soutenir la compétition avec Cair Paravel ou tout ce qu’elle a connu à Narnia.

« Je dois t’avouer que moi aussi, je préfère pouvoir te garder pour moi toute seule », affirme-t-elle avec un grand sourire, avant que leurs lèvres ne se retrouvent, en un baiser tendre, devenu si naturel entre eux. Lucy est beaucoup trop heureuse de la tournure que prend leur Saint-Valentin. Tout est parfait, absolument tout, et il n’y a définitivement rien qu’elle changerait si on le lui demandait. Absolument rien… Et elle a envie d’en profiter un maximum. « J’espère bien que tu as faim, parce que je crois que j’en ai fait un peu trop… », admet-elle avec un léger sourire d’excuse.

Elle prononce ces mots et, en même temps, elle tire de son sac tout ce qu’elle a ramené : des cookies et un cake fait maison, des fruits, une bouteille de champagne, une autre de soda, des chips, un assortiment de gâteaux secs… Oui, elle en a probablement trop fait… d’un autre côté, Lucy est gourmande, elle est à peu près convaincue d’être bel et bien capable de manger tout ça, et sans trop de difficulté – ou bien à peine.

« Sinon, ma journée était longue, tu n’imagines pas ! J’ai pas réussi à mem concentrer de toute la journée, je n’arrêtais pas de penser au moment où j’allais te retrouver », admet-elle avec un naturel à toute épreuve. « Tu fais beaucoup de mal à mes études, tu le sais, ça ? » ajoute-t-elle d’un ton mutin.

Bien sûr, elle n’en pense pas le moindre mot, mais elle prend un certain plaisir à taquiner son petit ami malgré tout… Et il y a un fond de vérité à tout ça. C’est vrai qu’elle passe peut-être un peu trop de temps à penser à son petit ami. Elle ne peut pas s’en empêcher.

Pour une Saint-Valentin d'exception

feat. Camilo

Lucy sourit doucement quand Camilo confirme qu’en effet, vu l’entretien que va devoir demander une telle demeure, ce n’est probablement pas la peine d’en réclamer la légitimité. Lucy n’a pas besoin d’un si grand espace dans tous les cas. Elle se sentira très bien dans un tout petit appartement, blottie dans les bras de son petit ami. Où se trouve Camilo, Lucy trouve un foyer, elle n’a définitivement pas besoin de quoi que ce soit d’autre, elle n’a définitivement besoin de personne d’autre, pas le moins du monde. Elle aime être ici pour la nostalgie que ça lui inspire, mais les choses s’arrêtent là.

Elle aime l’entendre lui confirmer, avec toute la douceur qui le caractérise, qu’elle pourra toujours l’avoir pour elle toute seule. Lucy est généreuse, partageuse, mais en matière d’amour, elle est probablement un peu possessive. Ou plutôt, elle ressent une telle connexion avec Camilo Madrigal qu’elle a souvent l’impression qu’elle n’aurait besoin de rien d’autre. C’est faux bien sûr, elle a besoin de sa famille, elle a besoin de ses amis. Mais Camilo… Camilo tient une place toute particulière dans sa vie et dans son cœur, une place qui lui est impossible de nier.

« J’essaie d’être à ta hauteur », dit-elle en riant quand Camilo lui affirme qu’elle est vraiment parfaite. Elle aime voir les choses sous cet angle elle aussi.

Ni l’un ni l’autre ne sont réellement parfaits, en vérité, ils ont même très bien conscience de leurs défauts… mais ils sont en revanche parfaits quand ils sont ensemble. Ils révèlent le meilleur de l’autre, et entre eux, tout est toujours simple, agréable, harmonieux… tout est toujours parfait et particulièrement simple, quand il est question d’eux. Ils se sont parfaitement trouvés, tous les deux, comme deux pièces d’un même puzzle qui s’assembleraient l’une et l’autre à la perfection.

« Tu peux l’être, oui… vraiment, c’est insupportable », elle plaisante de plus belle quand Camilo s’excuse d’occuper ses pensées au point d’accaparer ses journées. « Vraiment ? » elle ajoute, malicieuse, quand Camilo lui promet que, de son côté, la chose est également réciproque. « Comment je peux en être sûre. Et que tu ne dis pas ça juste pour me faire plaisir ? »

Elle le taquine, bien évidemment, rien de tout ceci n’est sérieux, mais elle attend malgré tout une réponse de la part de son interlocuteur – cela va sans dire.

« J’ai besoin de preuves », ajoute-t-elle, uniquement par humour.

Pour une Saint-Valentin d'exception

feat. Camilo

Ses lèvres suspendues au-dessus des siennes quelques secondes les effleurent sans pour autant les toucher. Elle sourit, dans l'expectative. Elle trouve, à vrai dire, autant de plaisir, dans la promesse que dans le baiser en lui-même. Elle aime ça, la complicité, l'anticipation... elle aime tous ces sentiments que Camilo sait si bien lui procurer, comme personne d'autre au monde n'en serait capable. Quand elle est en sa présence, quand leurs regards plongent l'un dans l'autre, elle peut ressentir quelque chose de fort et de remarquable, quelque chose qui transcende toute notion préalablement apprise. C'est lui et elle. Eux deux. Et le monde qui semble soudainement se dissiper dans la brume d'un délicieux immobilisme.

Et finalement, ils s'embrassent, et comme pour chacun de leurs baisers, c'est d'une évidence folle, pour Lucy. Elle ressent leurs coeurs qui battent à l'unisson, et le sentiment qu'elle ne serait capable de gagner une complicité et une tendresse telles avec personne d'autre. Camilo est à part, Camilo lui donne le sentiment de renaître chaque fois qu'il sourit, d'exister pleinement chaque fois qu'il l'embrasse. Elle lui rend son baiser avec douceur et une certaine dévotion, soucieuse de lui communiquer toute la force de l'amour profond qu'il lui inspire. L'amour, le vrai, se joue dans cet instant, à tant de détails subtils qui savent la faire délicieusement frémir.

"Je disais que tu n'avais pas ton pareil pour détourner le sujet", affirme-t-elle en souriant, tout en caressant doucement ses joues du bout des doigts.

Mais elle ne le pense pas vraiment. Elle ne peut trouver de plus belles preuves de son affection que dans la manière dont il la dévore du regard comme si elle était la huitième merveille du monde, dans la façon dont il lui laisse toujours entendre qu'il serait, pour elle, prêt à absolument tout, de même qu'elle se sent prête à tout pour lui. Un discours puissant et qui pourtant se passe de mots, car le temps d'un baiser, ils se sont déjà tout dits... Ils n'ont pas besoin de grandes déclarations - même si les grandes déclarations ne sont pas toujours déplaisantes. Ils n'ont besoin que d'être ensemble.

"Je t'aime, Camilo Madrigal", lui dit-elle en le regardant dans le blanc des yeux, avant de l'embrasser de nouveau.