Nothing but fun

feat. Camilo

Bon, allez, ce soir, on lâche sa pile de bouquins et on se vide l’esprit… Lucy n’a jamais été aussi scolaire que Susan ou encore Peter, et à présent qu’elle fait face à l’exigence d’un cursus comme celui qu’elle a décidé de poursuivre, elle ne peut s’empêcher de se demander si elle a fait le bon choix. Oh, en soi, ses études la passionnent vraiment, et son stage est tout aussi intéressant, par ailleurs, elle est convaincue que mettre ce qu’elle peut posséder de potentiel au profit des animaux est une bonne chose – ici, les animaux ne parlent certes pas, mais on acquiert une sensibilité différente quand on a été habitué à les entendre et même à s’en faire des amis… -- mais il est certain qu’il ne lui laisse que peu de temps pour elle-même.

Or, ça ne va pas à Lucy que de rester seule avec elle-même. Quand elle est seule chez elle, elle a la bougeotte, elle a besoin d’expérimenter de nouvelles choses, de rencontrer de nouvelles personnes. Les tête-à-tête avec ses cours ne sont pas exactement le comble de l’épanouissement pour elle. D’autant qu’ici, c’est comme redécouvrir l’émotion qui l’a habitée le jour où elle a découvert Narnia pour la toute première fois : un nouveau monde à explorer, avec ses propres codes et ses propres singularités, certes, un monde qui se rapproche davantage de celui où elle est née – à environ un siècle près, mais tout de même bien différent, et par de nombreux aspects qui, même après trois longues années, n’ont toujours pas cessé de la fasciner. Bref, tout ça pour dire que ce soir, elle décide de ne pas étudier mais, à la place, de prendre l’air et de s’amuser un peu.

L’avantage, quand on vit dans le quartier universitaire de la ville et qu’on est suffisamment investie dans la vie étudiante en dehors des inénarrables cours, c’est qu’il n’y a pas besoin de s’interroger longtemps sur ce qu’on pourra bien faire : il y a toujours une soirée organisée quelque part dans laquelle on pourra s’incruster si on le décide. En l’occurrence, c’est une soirée sans thème particulier, juste de la musique forte, sans doute beaucoup d’alcool (sur ce point, Lucy reste relativement raisonnable après un laisser-aller dont son crâne se remémore encore un peu trop bien), des amis et une bonne ambiance.

Comme c’est souvent le cas quand une soirée se profile à l’horizon, Lucy a proposé à Camilo de l’y rejoindre. Sans ambiguïté. Entre amis. Mais oui, Lucy. La vérité, c’est qu’elle l’aime beaucoup, Camilo. En sa compagnie, elle a toujours un large sourire aux lèvre – ça change pas de d’habitude, dirons certains, Lucy étant quasiment toujours d’humeur joviale. Peut-être bien, mais ce n’est pas exactement pareille… Bref, elle évite de s’interroger là-dessus dans tous les cas, tandis qu’elle rentre dans la grande salle des fêtes qui accueille la soirée… A la recherche d’un visage familier, elle est ravie de rapidement trouver Camilo, qu’elle rejoint sur la piste de danse.

« Hey ! T’es là depuis longtemps ? »

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feat. Camilo

Lucy ne sait pas lutter contre ce léger frisson qui la traverse de part et d’autre et qu’elle n’expérimente jamais autrement, quand Camilo lui adresse un geste aussi simple que de la prendre par les épaules afin de l’inviter à s’éloigner de la piste de danse. Chaque geste de sa part prend à ses yeux un sens singulier, qui n’en aurait aucun si n’importe qui d’autre, proche ami ou simple inconnu, décidait de faire exactement la même chose. Elle est juste heureuse d’avoir son temps, sa considération, de profiter d’un geste de sa part, qu’elle trouve toujours, et très naturellement, d’une douceur infinie qu’elle voudrait qu’il n’adresse à aucun autre en dehors d’elle. Mais assez rêvé, Lucy ! Elle reprend tout de même rapidement ses esprits afin de se focaliser sur l’instant présent. Elle a envie de passer un bon moment avec un ami, pas se laisser bêtement perturbé par tous ces petits riens qui viennent constamment lui rappeler qu’il y a bien longtemps qu’elle a oublié d’être insensible au charme de Camilo Madrigal.

Camilo qui lui apprend donc qu’il n’est là que depuis quelques minutes. Quelques minutes, et pourtant, il a déjà pris la température de la salle, et déjà impressionné quelques-unes des personnes présentes avec ses pas de danse qui ne ressemblent qu’à lui. C’est assez fou comme Camilo peut être à son aise, absolument dans son élément, en n’importe quelle circonstance. Enfin, Lucy n’est pas forcément en reste non plus, mais il lui faut être entourée de personnalités aussi énergiques que la sienne pour recharger ses propres batteries.

« Il paraît que leur punch est super. Tu m’en sers un ? » suggère-t-elle quand Camilo lui demande ce qu’elle veut boire.

Lucy est une buveuse raisonnable, elle n’aime pas l’idée de se mettre la tête à l’envers ou de se retourner l’estomac, elle n’est vraiment pas convaincu que ce soit là les ingrédients d’une bonne soirée, contrairement à ce que certains peuvent affirmer, mais un petit verre pour commencer la soirée en beauté, par contre, ça ne fait pas de mal, et ce n’est jamais de refus, par ailleurs, pour se mettre tranquillement dans l’ambiance.

« Quoi de neuf ? Tu vas bien ? J’espère que t’es prêt, parce que j’ai tout un tas de choses à te raconter », reprend Lucy avec un enthousiasme qu’elle ne dissimule pas, pressée de mettre son ami à jour sur les derniers événements, parce que s’il en est un avec qui elle a envie de partager ce qui l’émeut et la bouleverse, et qu’elle tient toujours à tenir à jour sur tout ce qu’elle peut bien vivre, c’est définitivement Camilo, de même qu’elle s’impatiente toujours d’avoir de ses nouvelles.

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feat. Camilo

« Santé », répond Lucy, rayonnante, en entrechoquant leurs gobelets avant de porter le sien à ses lèvres.

On ne lui avait pas menti, il est effectivement très bon, juste sucré ce qu’il faut : il n’y a qu’ainsi que Lucy sait apprécier les boissons alcoolisées : quand elles ne vous arrachent pas la gorge, ne vous martèlent pas la tête et ont, en bonus, le goût d’une boisson complètement différente. Enfin… elle n’a pas l’intention d’épiloguer trop longtemps sur le contenu de son verre, elle est trop impatiente de raconter à son ami les derniers événements, ravie de pouvoir le faire au passage dans le confort d’un canapé un peu à l’écart, qui lui donne le sentiment qu’ils se coupent un peu du monde et que Camilo n’a plus d’yeux que pour elle… C’est un sentiment assez intimidant, et un rien désarmant, elle doit bien l’avouer, mais c’est aussi un sentiment particulièrement agréable… Enfin bref… Ne parlons ni de punch ni des beaux yeux de Camilo… elle va le tenir à jour sur ce qu’elle a vécu récemment.

« Donc, l’autre jour, je passe à côté de la librairie – tu sais, la Rose éternelle, sur Hogwarts Place ? J’évite d’y aller généralement parce qu’une fois sur deux je tombe sur ce vendeur hyper-antipathique et déprimant… bref ! Là, je vois une affiche, pour une séance de dédicace. Et sur l’affiche, tu devineras jamais quel était le nom de l’autrice en signature. » Non, il ne devinera effectivement jamais si elle ne parle pas plutôt que de faire des tours et des détours comme c’est souvent le cas en ce qui la concerne (elle est définitivement beaucoup trop bavarde). « Susan Pevensie. » Le sourire de Lucy s’élargit. « Ma sœur est ici, tu te rends compte ? »

Oh ça, pour s’en rendre compte, Camilo doit effectivement s’en rendre compte tant elle tanne son entourage au sujet de Susan, Edmund et Peter. Elle n’y peut rien, c’est plus fort qu’elle ! Et puis… tout ce qu’elle a vécu de plus fort dans sa vie, elle l’a vécu à leur côté. Tous les frères et sœurs partagent un lien particulier (et Lucy sait que Camilo est, de son côté, très proche de sa sœur et de son frère – et de ses cousines), mais forcément, partager de telles aventures rapproche naturellement encore davantage, il est impossible qu’il en soit autrement.

« J’étais tellement heureuse de la revoir ! Et c’est comme si n’avait rien changé, tu sais, comme si on s’était vu la veille ! Et encore mieux, elle avait déjà retrouvé Peter. Alors tu penses bien que je suis allée le voir ni une ni deux. » Nouvelle gorgée de punch. « Alors bon, Edmund est toujours aux abonnés absents, mais maintenant, je sais qu’il est là, et ça change tout ! Tu les verrais ! Je suis sûre que tu les adorerais. Bon, c’est pas forcément de grands fêtards, mais quand on sait y faire, ils savent s’amuser. »

Elle s’arrête, bien consciente d’être complètement en train de monopoliser la conversation – vraiment, ça a été plus fort qu’elle, pour le coup.

« Bon et toi alors ? Qu’est-ce que tu as à me raconter ? »

Nothing but fun

feat. Camilo

Le sourire avec lequel Camilo accueille les nouvelles que lui donne Lucy valent tout l’or du monde à ses yeux. Parce que c’est aussi pour ça qu’elle est irrésistiblement tombée sous son charme : la manière qu’il a de s’intéresser à vous, de s’enthousiasmer pour vos joies, de compatir à vos malheurs. Il est généreux, entier, il ne fait jamais semblant. Quand il le voit à la fois surpris et heureux pour elle, elle sait qu’aucune de ces deux émotions ne sont feintes : et ça lui fait du bien. Parce que quitte à partager un événement à ce point important pour elle, elle a besoin que la nouvelle soit accueillie avec bonheur et enthousiasme, elle a besoin de sentir que sa joie n’appartient pas qu’à elle seule mais peut aussi se transmettre à ceux qu’elle aime. Bien sûr, c’est une joie naturellement partagée avec Peter et Susan, mais ce n’est pas pareil avec les principaux concernés.

Bref, oui, c’est en effet une super nouvelle, et oui, même si rien ne le lui garantit, elle est absolument convaincue à présent qu’elle ne tardera pas à retrouver Edmund… Tout se débloque d’un coup d’un seul. Pour quelles raisons ? C’est absolument incompréhensible aux yeux de Lucy, mais elle est du moins certaine d’une chose, c’est que quand la chance commence à vous sourire, c’est un signe qu’elle continuera encore de la même façon, et sans aucune interruption.

« Oh mais il faut, je serais trop contente que tu les rencontres, en plus je suis sûre qu’ils t’adoreraient – en même temps c’est facile, tout le monde t’adore », ajoute-t-elle alors que ses joues rosissent légèrement. Heureusement, dans l’atmosphère ambiante, elle veut croire que cela ne se voit pas.

En vérité, elle ne sait trop sous quel prétexte elle présenterait Camilo à son frère et à sa sœur, mais Lucy a envie que sa famille fasse la connaissance de toutes les personnes qui comptent pour elle dans ce nouveau monde, elle estime même que c’est une chose indispensable, et elle aurait sûrement peine à en démordre. Elle a envie d’ajouter quelque chose, mais Camilo reprend alors la parole pour lui apprendre une chose qu’elle n’aurait absolument pas soupçonné : lui aussi a commencé, petit à petit et après des années de recherches infructueuses, à retrouver les membres de sa famille.

La nouvelle laisse Lucy sans voix tant cette dernière semble au fond insensée. S’il y a une chose qui les a réunis pour commencer, c’est ça : leur sens de la famille. Combien de fois Camilo lui a-t-il parlé des Madrigal ? Combien de fois Lucy lui a-t-elle parlé des Pevensie ? Ils étaient unis par une recherche incessante et infructueuse. Et là, maintenant…

« Mais Camilo, c’est merveilleux ! » s’exclame Lucy avec le plus vif enthousiasme. Sans réfléchir, elle prend brièvement Camilo dans ses bras, manquant renverser son punch au passage. Elle ne prend conscience de ce qu’elle vient de faire qu’au moment de s’écarter de lui. « Ça peut pas être une coïncidence, qu’on retrouve les membres de nos familles quasi en même temps, t’es pas d’accord ? Il a dû se passer quelque chose ! » Elle sourit, vraiment ravie. « Bon ça tient pour toi aussi, je veux absolument les rencontrer ! »

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feat. Camilo

Est-ce que Lucy a vraiment une quelconque légitimité à rencontrer aucun des membres de la famille de Camilo : la réponse semble évidente, non, pas vraiment, ou pas plus que n’importe lequel des amis du jeune homme, sans doute. Et pourtant, Lucy a envie de se sentir privilégiée, de se dire que le jeune homme ne s’amuserait pas à présenter n’importe qui aux membres de sa famille, et que s’il suggère de le faire, c’est qu’elle n’est pas n’importe qui à ses yeux. Après tout, de son côté, c’est bien le cas. Même si elle est impatiente de voir ses frères et sœur mettre un pied dans sa vie, elle ne se verrait pas non plus leur présenter toutes les personnes qu’elle a appris à connaître ici : seulement ceux qui comptent le plus… et elle doit bien avouer : Camilo se tiendrait très naturellement au sommet de cette liste.

Elle ne sait pas s’ils l’adoreraient vraiment, même si Lucy est une jeune fille sympathique et qui se sait bien éduquée, mais oui, elle a envie de croire qu’elle serait capable de s’entendre avec les membres de cette famille atypique. Camilo lui avait déjà un peu parlé de Dolores, d’Antonio, d’Isabel, Luisa… et Mirabel, bien sûr. De ce qu’elle en sait, elle est convaincue qu’elle ne pourra que les aimer, quant à ses parents… elle mettrait un point d’honneur à ce qu’ils l’apprécient.

Quand Camilo ajoute que ses parents la trouveraient forcément géniale, parce que c’est ce qu’elle est, elle se sent devenir si rouge qu’elle n’est plus tout à fait certaine que l’obscurité et les lumières artificielles ambiantes suffisent à le dissimuler. Est-ce qu’il a dit ça comme ça ? Est-ce qu’il le pense ? Est-ce que Camilo Madrigal la trouve vraiment géniale ? Ce n’est pas son genre que de dire des choses qu’il ne pense pas, donc c’est qu’il doit le penser, pas vrai ? A cette pensée, elle sent son cœur se réchauffer à vitesse grand V. C’est bien là la chose la plus douce qui puisse être.

« Oui , hum… t’as raison, ça vaudrait quand même mieux, ce serait un peu bizarre si je rencontrais tout le monde d’un coup, ils risqueraient de s’imaginer que t’as l’intention de demander ma main ou un truc du genre. »

A peine a-t-elle prononcé ces mots que Lucy se moleste intérieurement… Non mais ce qu’elle peut en dire, des bêtises. Elle voudrait bien mettre ça sur le compte du punch, mais elle en a à peine bu quelques gorgées. En fait, ça doit plutôt être ça : elle n’en a pas encore assez bu. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour se rattraper. Alors elle finit le contenu de son verre presque cul-sec.

« On va danser, ça te dit ? » suggère-t-elle alors comme pour faire oublier tout ce qu’elle vient de dire.

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feat. Camilo

Lucy a peur d’avoir jeté le plus terrible des malaises sur leur conversation avec cette blague qui, à l’évidence, n’avait absolument rien de drôle, et qu’elle a regretté d’avoir prononcée à l’instant même où ces mots se sont échappés de ses lèvres. Malheureusement, il était déjà trop tard, naturellement, pour y revenir… Danser un coup et ne pas avoir l’occasion de parler durant ce temps, elle se dit que c’est ce qui sera le mieux pour eux deux, afin de reléguer cet instant de gêne aux oubliettes, et que plus ni Camilo, ni elle, n’aient à y songer.

Oui, se déhancher sur la piste de danse, c’est une bonne idée. Encore que danser au milieu de plein de gens, ce n’est pas un souci pour Lucy, qui n’a aucun mal à se déhancher et qui n’a pas vraiment peur de se rendre ridicule, mais danser en présence de Camilo, ce n’est pas la même chose. En fait, c’est danser avec Camilo, qui n’est pas la même chose… Mais là encore, elle a bien conscience de se prendre un peu trop la tête, en fin de compte.

Comme pour se donner du courage, Lucy vide d’un trait le reste de son verre (heureusement, il n’y restait pas grand-chose) et prend la main que Camilo lui serre. Elle sent un délicieux frisson lui parcourir l’échine au seul contact de ses doigts contre les siens. Bien sûr, ça ne dure qu’un bref instant, mais c’est si évident pour elle que c’en est d’autant plus déstabilisant : elle pourrait répéter ce même geste avec de nombreux autres, et l’effet en serait radicalement différent.

C’est à la fois embarrassant, parce qu’elle ne veut pas éprouver du malaise en compagnie d’une personne qui autrement la fait se sentir si bien… et en même temps, tout ce qu’elle peut grapiller d’attention de la part de Camilo, ces brefs moments où elle a le sentiment qu’il ne se concentre que sur elle et oublie tout le reste, valent tout l’or du monde à ses yeux.

Une fois debout, ils se fraient un chemin parmi les danseurs, et l’espace d’un instant, elle a envie d’oublier qu’ils existent… avant d’éclater tout bonnement de rire au moment de voir Camilo se déhancher de manière volontairement ridicule, en agitant les épaules sans une once de sérieux. Lucy ne tarde pas à faire de même, et bientôt, elle se détend et accepte de prendre ce moment pour ce qu’il est : un moment de partage et de plaisir, avec un type qui lui plaît, certes, mais surtout avec qui elle s’entend terriblement bien, et sur le moment, c’est ce qui compte… Bientôt, elle sautille, agite les bras et les jambes en tout sens, sans plus envisager d’afficher la moindre once d’élégance.

Mais après deux morceaux à peine, le rythme devient moins effréné, le rythme plus calme, plus lancinant, et des couples commencent à s’enlacer autour d’eux… Lucy baisse les yeux. Il est peut-être temps de se rasseoir, tout compte fait.

Nothing but fun

feat. Camilo

Lucy songe à suggérer à Camilo de retourner s’asseoir, de reprendre un verre de punch, peu importe, elle a déjà préparé sa réplique : elle dira que la musique n’est pas terrible, ou fera une remarque stupide sur les slows de manière générale, qui gâcheraient l’ambiance quand pourtant elle a très, très envie de se donner un prétexte de se rapprocher ainsi de Camilo. Oui, bien sûr que ce serait le prétexte idéal, mais Lucy ne se précipitera pas dessus comme la faim sur le monde, ce serait… ridicule, pas vrai ? Oui, forcément ridicule. Alors oui, autant retourner s’asseoir et jouer au jeu de qui est en couple, qui espère l’être et qui voudrait se retrouver à mille kilomètres de là en regardant les danseurs sur la piste. Mais ce n’est pas ce qui se passe.

A la place, Camilo lui adresse ce fin sourire qui à lui seul suffit à faire battre son cœur à un train fou avant de lui tendre la main. Lucy constate, à son léger agacement, que la sienne tremble au moment de la saisir. Finalement, non, ils ne vont pas s’asseoir. Hésitante, Lucy se rapproche de Camilo, elle laisse ce dernier guider ses gestes comme si elle n’en était pas tout à fait maîtresse, et c’est comme si la scène se passait au ralenti. Elle profite de sa chaleur, de son odeur, de sa présence, et elle a le sentiment que le reste des danseurs autour d’eux n’est plus qu’un décor flou et confus, comme s’il n’y avait plus qu’eux au monde. Ses mains sont moites, son cœur bat trop fort, mais pour rien au monde elle n’échangerait ce moment contre aucun autre. Elle se sent heureuse, comblée, complète. Elle se sent à sa place.

Dans son esprit défilent des dizaines de films. Elle n’aurait rien à faire, juste à lever la tête, pour rencontrer ses lèvres et l’embrasser, et en cet instant, qu’est-ce qu’elle peut avoir envie de l’embrasser ! Ce n’est pas nouveau, bien sûr, ça fait un moment que Lucy a pris conscience des sentiments qu’elle éprouve pour Camilo, et que l’envie de l’embrasser l’effleure toujours dans ces moments où elle se dit que ce serait sans doute idéal, idéal dans l’idée où Camilo partagerait ses sentiments, mais qu’est-ce qu’elle en sait, en réalité ? Rien, en fait, elle est plutôt convaincue du contraire.

Autre époque, autres mœurs, sans parler de la vie à Narnia, même si Lucy s’est adaptée, du moins a tenté de le faire, et qu’elle ne s’est pas trop mal débrouillée, elle a gardé quelques vieux réflexes, comme le sentiment que ce devrait être à l’homme de faire le premier pas.

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feat. Camilo

Lucy ne pense plus à rien, et elle songe qu’elle voudrait que cette danse dure éternellement, et c’est pourtant comme si elle retenait son souffle. Quand la musique changera, Lucy retrouvera son souffle, et sans doute aussi qu’elle retrouvera son attitude d’amie cool et sympa, sans prise de tête… mais elle n’a pas envie de redevenir trop vite cette Lucy-là. Celle qui s’illusionne, celle qui s’imagine que quelque chose est possible, que quand Camilo la regarde, il y a quelque chose dans ses yeux qu’elle n'avait jamais vu chez personne d’autre. Ce n’est pas forcément très utile, mais en même temps, ça lui fait beaucoup de bien.

Comment ne pas se faire des dizaines de fils différent quand Camilo lui fait, avec cette sincérité déconcertante, cette déclaration qui fait battre son corps terriblement fort. Il aurait aimé qu’ils dansent ensemble comme ça plus tôt ? Vraiment ? Elle essaie de discerner de l’ironie dans ses paroles, mais elle n’en ressent aucune, et Camilo n’est pas comme ça, ni cynique, ni ironique. Elle meurt d’envie de lui dire qu’elle aussi aurait voulu danser comme ça avec lui plus tôt, mais elle n’arrive pas à articuler le moindre mot, elle sent une émotion plus forte encore que toutes celles qu’elle avait jamais ressenties auprès de lui l’étreindre.

Le regard qu’il pose sur elle aurait pu l’intimider, ce n’est pas le cas. Elle y découvre de la tendresse, et même une certaine forme de vulnérabilité qui la touche immensément. C’est aussi ça qu’elle aime, chez Camilo. Elle aime, oui, quand il fait le clown, quand il la fait rire, elle aime son assurance et sa conversation, elle aime son tempérament blagueur et son caractère avenant, mais elle l’aime aussi, et sans doute davantage encore, quand elle le voit ainsi.

Elle ne veut rien présumer de ses sentiments, elle se sentirait présomptueuse de le faire, à vrai dire, mais ce qu’il y a en lui de plus généreux, de plus sensible, de plus humain la touche au-delà des mots. Et elle l’aime d’autant plus. Oui, c’est bien ça, ce qu’elle ressent. Elle l’aime… et elle ne croit pas que ce soit si excessif de sa part que de le dire. Lucy ressent les choses profondément, sans aucune compromission.

« Moi aussi », confesse-t-elle doucement, dans un souffle, si bas qu’elle n’est pas vraiment sûre qu’il l’ait entendue.

Encouragée par l’intimité du moment, elle décide de briser le peu d’espace restant entre eux et, timidement, doucement, de déposer ses lèvres sur les siennes en un baiser tendre et hésitant. Impossible pour elle, à présent, de faire marche arrière.

Nothing but fun

feat. Camilo

C’est comme si le temps s’était arrêté le temps d’une danse, le temps d’un baiser, et l’angoisse se saisit de Lucy au moment d’entendre la musique changer, et de sentir leurs lèvres s’éloigner, contrastant avec la sensation de pur bien-être qu’elle avait éprouvée quelques secondes auparavant, alors que le monde avait cessé d’exister autour d’eux et que Camilo avait été le seul à compter encore. Alors que son cœur cogne si fort contre sa poitrine qu’elle redoute que son cavalier l’entende, elle s’inquiète soudainement de ce qui n’était peut-être que le fruit de l’impulsion d’un moment destiné à n’être que ça, un moment…

Si ça doit être le cas, Lucy sait déjà qu’elle le conservera dans ses pensées et dans ses souvenirs comme quelque chose de magique, de précieux. Et les choses magiques et précieuses le sont souvent parce qu’elles sont uniques… Pour autant, la jeune femme n’a aucune envie que ça s’arrête, pas comme ça, pas maintenant. Elle a envie de pouvoir encore savourer la caresse de ses lèvres contre les siennes, elle veut se donner l’occasion de savourer et d’une affection dont elle n’avait jamais soupçonné avant cet instant qu’elle puisse être réciproque.

Les paroles de Camilo mettent immédiatement un terme à tous les questionnements de Lucy, qui ne s’inquiète plus dès lors de ce qu’il peut bien penser ou de tout ce que cela peut bien signifier. Elle s’ancre à nouveau dans la beauté, dans l’intensité de l’instant présent, et elle aime terriblement entendre de telles paroles, qu’elle a tendance à trouver aussi douces que réconfortantes, un aveu comme elle devine qu’il en fait rarement… Elle le sait, Camilo se protège derrière tous les rôles qu’il se donne, et si ça fait aussi partie de son charme, ce n’est qu’un jeu, qui laisse entrapercevoir quelque chose de bien plus profond, de bien plus vrai.

« Ça tombe bien », répond Lucy en passant une main dans ces cheveux dont elle lui a plus d’une fois envié à voix haute les boucles si bien dessinées. « Toi, c’est exactement ce que je préfère chez toi », reprend-elle très honnêtement.

Et ça peut sembler tout bête à dire, mais c’est la vérité. Elle aime quand Camilo fait le pitre, mais elle aime ce qu’il y a en lui et qui se laisse entrevoir quand on prend vraiment la peine de le regarder, de le regarder vraiment, et qu’on ne se contente pas de gratter sous la surface. Elle aime sa gentillesse, sa générosité, sa bienveillance, et cette importance si particulière qu’il accorde à sa famille, et dans laquelle elle ne peut que se reconnaître.

« T’aurais pas envie qu’on sorte un peu… ? »

Après ce qui vient de se passer, Lucy préfère largement l’idée de rester seule à seul avec lui qu’au beau milieu de cette piste de danse bondée et bruyante, même si, le temps d’un slow, elle a véritablement eu le sentiment qu’ils étaient seuls au monde et que rien n’existait en dehors d’eux.

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feat. Camilo

En cet instant, Lucy ne s’inquiète pas d’exposer ce moment pourtant intime au regard des autres, parce que tous les autres n’existent pas. Les pensées de la jeune femmes sont entièrement tournées vers Camilo, si bien qu’elle oublie absolument tout le reste. Lui seul existe, et elle se moquerait bien d’un regard hasardeux qui s’attarderait trop longuement sur eux. Malgré tout, elle aspire à plus de calme, à présent, et elle affiche un sourire satisfait quand Camilo accepte en effet, d’un hochement de tête, de se diriger vers le jardin en même temps qu’elle.

Tandis qu’ils mettent un pied à l’extérieur et lèvent d’un même mouvement les yeux vers un ciel chargé d’étoiles, Lucy se sent soudainement comme invincible, un sentiment de douceur et de certitude l’enveloppe au point de lui faire totalement oublier tout le reste. Tous les doutes que Lucy avait pu ressentir, toutes ses interrogations, et la crainte que Camilo ne s’intéresse jamais à elle… tout ça s’est comme évaporé : elle n’y songe même plus. Elle ne sait plus penser à rien qui ne soit pas eux. C’est comme si on l’avait glissé au cœur d’une bulle de bonheur, de celles que l’on aurait grand peine à faire éclater. Elle se sent bien, si certaine de ce qu’elle vit, sui convaincu que ce moment était le meilleur.

Son regard quitte le ciel étoilé et sans nuage pour se reporter sur Camilo. Avec douceur, elle prend ses mains dans celles de Camilo, savoure le contact de leurs doigts entrelacés. Chaque geste, même le plus simple, prend une saveur toute particulière. Quand il rompt le silence, elle lève les yeux pour plonger son regard dans le sien, et son visage s’illumine aux paroles de Camilo, si belles et si spontanées qu’elle ne se verrait pas les remettre en question. Est-ce qu’elle devrait lui répondre que c’est trop tôt, qu’ils devraient attendre de savoir où tout ceci les mène pour se dire ce genre de choses ? Peut-être, mais Lucy n’a aucune envie d’être inutilement prudente. Cela fait des semaines et des mois qu’elle sait que son cœur bat pour lui et uniquement pour lui. Cette déclaration, la plus belle entre toutes, ne peut que lui réchauffer le cœur à un point inimaginable.

Sa main vacante vient doucement caresser sa joue. Elle ne répond pas tout de suite, pas parce qu’elle hésite ou qu’elle doute, uniquement parce qu’elle veut savourer ce moment à sa juste valeur et s’en imprégner à sa très juste mesure.

« Je n’ai peur de rien », fait-elle avec un soupçon de malice au creux de la voix. Elle se rapproche de lui pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres. « Je t’aime. Je crois pas, je sais que c’est le cas. »

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feat. Camilo

Chacun de leurs baisers est comme une redécouverte d’elle-même. Elle avait su, depuis un moment déjà, identifier ses sentiments pour Camilo comme des sentiments amoureux, mais c’est la première fois qu’elle le ressent avec autant de certitude. Elle a l’impression que la nature même des émotions qu’il lui inspire à gagné en intensité. Elle se sent heureuse tout contre lui, elle aime sentir ses lèvres contre les siennes, et leurs baisers qui gagnent en intensité en même temps qu’ils gagnent eux-mêmes en confiance. Et c’est, en cet instant, comme s’ils avaient toujours été ensemble, comme si ce moment n’était que la continuité toute naturelle d’une relation entamée de longue date.

Leurs sentiments ne les avaient pas attendus pour être éprouvés, alors oui, c’est d’un naturel désarmant que de confirmer à Camilo qu’elle l’aime, et elle s’en fiche des conseils avisés de ses amis qui lui diraient sans doute tous qu’elle aurait plutôt intérêt à attendre. Elle n’a pas envie d’attendre, elle, elle a juste envie de savourer, à sa juste valeur, cet océan d’émotion qui la traverse et qui lui donne le sentiment d’être plus vivante qu’elle ne l’a jamais été auparavant.

Elle ne peut s’empêcher de rire en même temps que Camilo quand ce dernier, retrouvant un peu de cette expansivité que Lucy trouve tout aussi séduisante chez lui, s’exclame avec enthousiasme au sujet de leur amour partagé. Ils s’aiment. Oui, ils s’aiment. Est-ce qu’elle se rend compte ? Eh bien, elle n’en est pas encore tout à fait sûr, en réalité… C’est si étrange, quelque part… Et si bien en même temps. Elle adore voir Camilo ainsi, elle aime se dire que tout ce bel enthousiasme est seulement dû à leur bonheur respectif.

« Bien sûr, oui », répond Lucy en s’amusant de la fausse arrogance de Camilo, dans laquelle elle ne peut pas croire ne serait-ce qu’une fraction de seconde, même si en vérité, oui, le charme de Camilo Madrigal mériterait d’entrer dans la légende. En tout cas, pour ce qui est de Lucy, elle est tout à fait conquise. « C’est que c’est difficile pour moi de trouver qui que ce soit capable de rivaliser avec mon propre charme. C’est que tu dois te montrer digne d’une reine, à présent, tu le sais, ça ? »

Elle affiche un sourire en coin et serre la main de Camilo dans la sienne. Comme c’est simple. Comme c’est naturel. Pourquoi s’est-elle seulement posé la moindre question jusqu’alors quand ce qu’ils vivent et partagent en cet instant paraît tout simplement aller de soi.

« C’est vrai qu’on forme un beau couple. On va faire des jaloux. »

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feat. Camilo

Lucy affiche un sourire amusé quand Camilo emploie le terme « majesté » pour la qualifier, évidemment avec ironie, parce qu’il n’y avait nul besoin de prendre tout ceci au sérieux. Bien sûr qu’il n’a pas besoin d’être à la hauteur d’origines royales qui ici ne signifient rien et qui ailleurs n’auraient pas signifié grand-chose pour autant. Voilà longtemps qu’on ne l’a plus appelée ainsi, « Majesté », et elle ne peut pas vraiment dire que ça lui manque. L’époque qui est associée à ces insignes qualificatifs, quand elle vivait à Narnia et était en charge, avec ses frères et sa sœur, de ce royaume, lui manque et lui manquera toujours.

Mais si elle s’est toujours sentie une âme de reine au sens où elle se sentait une responsabilité envers Narnia et son peuple, elle n’avait jamais couru après les titres, la gloire ou toutes ces choses, et elle est même plutôt ravie de pouvoir mener un train de vie beaucoup plus humble. Camilo n’a pas besoin de faire quoi que ce soit pour être « à la hauteur », il n’a besoin que d’être lui… Elle aime ce qu’elle est quand elle se trouve en sa présence, et le reste, en comparaison, n’a plus beaucoup d’importance, plus aucune importance, même.

Elle pouffe légèrement au moment de le voir lui faire un baise-main tout sauf nécessaire. Avec lui, toute situation semble douce, légère, et c’est un constat qu’elle aime vraiment, terriblement. Elle veut de cette légèreté, de cette simplicité, dans chaque aspect de son existence, le moindre d’entre eux. Elle ne se voit pas vivre sans ce sentiment de confiance infinie, elle ne se voit pas vivre sans cet éclat singulier, unique, que Camilo apporte à sa vie. C’est quelque chose de difficile à décrire, mais quelque chose de remarquable, également.

« Malheureusement, je ne l’ai pas ici », fait-elle en prenant de faux airs princiers histoire de jouer le jeu auquel son petit ami (c’est ce qu’il est, non ?) la pousse à se livrer en cet instant. « Si tu veux être digne d’être mon prince, il va falloir que tu m’en trouves une autre, ou mieux, que tu la fabriques toi-même. » Elle sourit. « Tu pourrais me décrocher la lune et en extraire la pierre pour y tailler le plus beau des diadèmes ? Tu dois au moins ça à ta reine, n’est-ce pas ? » fait-elle en poussant le jeu à l’excès. Mais, bien évidemment, elle est convaincue que ce jeun saura amuser Camilo autant qu’elle. Ils ont tous deux la même innocence, la même vision, la même perception des choses. Et, évidemment, ça change tout.

Nothing but fun

feat. Camilo

Lucy ne peut s’empêcher de rire de bon cœur face aux pitreries de Camilo, auxquelles à l’évidence elle adhère plus que largement, en plus de ne surtout pas hésiter à leur donner toujours plus de crédit. Elle aime leurs moments de douceur, leurs moments de tendresse, leurs moments de poésie, elle aime aussi et tout autant les moments où ils ne songent plus qu’à plaisanter et à se faire rire. Quand Camilo lui parle d’aller décrocher la lune de ce pas, elle songe que c’est exactement ce genre de choses qui l’ont fait tomber amoureuse de lui en premier lieu. Et alors elle reprend conscience du fait que, pour une improbable raison qu’elle serait bien en mal de s’expliquer elle-même, il est amoureux d’elle lui aussi. C’est étrange, cette sensation, quand rien, absolument rien ne trouble votre cœur. Quand ne demeure que la joie pure d’être ensemble, sans conditions, sans restriction, sans aucun de ces « mais » qui viennent toujours tout gâcher. C’est, pour tout dire, une expérience des plus grisantes.

« Je trouve que tu abandonnes bien vite », fait Lucy en croisant les bras sur sa poitrine, l’air faussement déçu quand Camilo, après avoir tendu la main en direction de la concernée, avait fini par admettre que le diadème de lune ne serait pas accessible pour ce soir.

Mais Camilo rebondit très vite et jette son dévolu sur quelques pâquerettes qu’il se plaît à nouer entre elle pour en faire une couronne. Fascinée, Lucy l’écoute parler des fleurs dont ils profitaient en abondance grâce au pouvoir d’Isabela, un grand sourire aux lèvres. Presque solennellement, elle s’incline pour que Camilo dépose la couronne de fleurs au sommet de son crâne, comme l’avait fait Tumnus autrefois quand elle avait été nommée reine de Narnia.

« C’est bien mieux qu’un diadème de lune », confirme-t-elle en réajustant ledit diadème sur sa chevelure brune. « Maintenant, il va me falloir un trône, un palais, des sujets… oh, un royaume, aussi, accessoirement », fait-elle avec un sourire malicieux en le regardant, surtout amusée de pouvoir mettre à l’épreuve l’imagination sans faille de son petit ami. « Tu crois que tu peux faire ça pour moi ? » demande-t-elle en étant tout à fait convaincu qu’il sera à tous les coups rivaliser d’inventivité pour exaucer ses rêves absolument et définitivement improbables.

C’est aussi une chose qu’elle apprécie grandement au sujet de Camilo : avec lui, l’impossible semble soudainement devenir envisageable. Chaque perspective qu’ils peuvent partager n’en devient par conséquent que plus grisante, en fin de compte.