Ice cream & Friendship [Cirilla]

Ice cream and friendship

feat. Cirilla

Lucy marque un temps d’hésitation avant de décider de faire un pas à l’intérieur de la boutique… Pas parce qu’elle s’inquiéterait pour sa ligne (elle a parfois ces sursauts d’inquiétude mâtinés de narcissisme qui lui font redouter de ne pas correspondre à certains standards de beauté – et ça s’aggrave à chaque fois qu’elle pense à Camilo – mais c’est fort heureusement un diktat auquel elle cède très rarement), mais plutôt parce qu’elle ne sait pas vraiment mesurer l’état de sa gourmandise.

D’aucuns diraient que la question ne se pose pas de toute façon… certes, les beaux jours reviennent doucement, les journées se rallongent et la promesse du printemps pointe le bout de son nez, mais on ne peut tout de même pas oublier que c’est encore l’hiver, que les épais manteaux sont de mise, et donc que ce n’est pas forcément le moment de se laisser tenter par une coupe de glace trois parfums… Oui, mais bon… Aux personnes qui tiendraient ce genre d’arguments, Lucy répondrait qu’il n'y a pas d’heure, ni de saison, ni de météo pour la glace. Bon allez, oui, elle va se laisser tenter, ce sera sa récompense après une journée de cours particulièrement éprouvante où elle a à peine pu prendre du temps pour elle-même. Très clairement, ça lui fera du bien de se poser et de se gaver de sucre glacé… Et ça lui fera une pause avant de s’y remettre, parce que clairement, elle a encore du pain sur la planche.

Elle s’était doutée, bien sûr, que les études pour devenir vétérinaire seraient nécessairement exigeantes, mais elle n’avait pas imaginé que ce serait à ce point. Elle insiste, bien sûr – son amour pour les animaux l’emporte sur tout le reste, mais malgré tout, elle doit bien reconnaître que la tentation de s’engager sur une voie plus facile l’effleure régulièrement. Mais elle l’oublie bien vite une fois son moral, difficile à mettre en berne, revenu à son maximum. A présent qu’elle peut, qui plus est, se ressourcer auprès de Susan ou de Peter, la question se pose encore moins : bien sûr qu’elle ira au bout de ses ambitions. Toujours.

Alors elle rentre finalement chez le glacier, et son sourire s’élargit au moment de reconnaître la jeune femme à la caisse, devenue son amie à force de la voir régulièrement à ce même comptoir.

« Ciri ! J’espérais que je te verrais », la salut Lucy avec un grand sourire. Et elle ne dit pas uniquement ça parce que Ciri a tendance à lui offrir des glaces gratuites. « Comment tu vas ? ça faisait un moment. »

Elle profite du fait que la boutique soit relativement vide pour faire un brin de causette, elle se dit que c’est l’occasion.

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

Cirilla arrive au magasin à l'heure : aujourd'hui, c'est elle qui fait l'ouverture. Cette semaine, c'est son tour. Mais ça ne la dérange pas, de toute manière elle ne dort pas très bien depuis qu'elle est arrivée en ville. Ici, tout est très étrange. Rien que la technologie, particulièrement avancée par rapport à ce qu'elle a toujours connu, lui fait bizarre même après trois ans passés ici. Seule et livrée à elle même dans un monde qui lui est totalement inconnu, elle a rapidement compris qu'elle devrait s'en sortir sans l'aide de personne. Elle a donc trouvé un logement de fortune, puis un travail chez ce glacier. Le propriétaire, certainement parce qu'il a eu pitié d'elle, l'a engagée alors qu'elle n'avait absolument aucune expérience. Hormis le combat, et surtout dépossédée du chaos, Cirilla n'était rien d'autre qu'une jeune femme normale. Une jeune femme normale qui a été princesse dans ce qui est maintenant une autre vie et qui par conséquent, ne sait pratiquement rien faire au quotidien. Alors Ciri a appris. Ça na pas été simple tous les jours, mais elle pense avoir réussi à se débrouiller du mieux qu'elle pouvait.

Aujourd'hui encore, elle espère retrouver un jour son père adoptif et le reste de ses amis. De ceux qui sont devenus sa famille, au fil des mois. De ceux qui ont pris soin d'elle au moment où elle en avait le plus besoin. Postée derrière le comptoir, elle entend la sonnette désormais familière retentir à l'entrée du magasin. Quelqu'un entre, ce qui n'est pas plus mal : il n'y a pas foule aujourd'hui et Ciri commençait à s'ennuyer ferme ! Un grand sourire vient ensuite illuminer son visage quand elle voit qu'il s'agit de Lucy. D'abord cliente régulière, elle est devenue l'amie de Cirilla, plutôt naturellement. Ciri, peu habituée à avoir des amis (et encore moins de la gente féminine) était contente d'avoir enfin quelqu'un de son âge à qui parler ! Avec qui échanger. "Salut !" lui dit-elle en la regardant approcher. "Je vais bien ! C'est vrai que ça faisait un bout de temps que tu n'es pas venue. Est-ce que toi ça va ?" s'enquit-elle en commençant à préparer la commande de Lucy. Elle n'a plus besoin de lui dire ce qu'elle veut, depuis le temps. Les clients réguliers ont tendance à commander les mêmes choses et Cirilla a la chance d'avoir une excellente mémoire !

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feat. Cirilla

« Je sais, je manque à tous mes devoirs ! Comme si les températures hivernales devaient m’empêcher de savourer une bonne glace ! » sourit Lucy quand Cirilla confirme qu’elle n’est pas passée depuis un moment.

Oui, c’est le cas, et elle s’en veut un peu car elle ne voudrait surtout pas que son amie s’imagine qu’elle la snobe ou quoi que ce soit de cet acabit : ce n’est absolument pas le cas. Bien au contraire. Mais Lucy, très occupée et très sociable, passe son temps à jongler entre ses différents cercles sociaux, et parfois, quand elle se laisse dépasser, entre ses cours et tout le reste, elle a tendance à oublier de donner des nouvelles. Dans le cas de Cirilla, ceci dit, il faut dire qu’elle n’a pas été la seule. Les derniers événements ont naturellement poussé Lucy à se concentrer avant tout sur sa famille et ses retrouvailles avec chacun de ses membres, et ils ont été très naturellement sa priorité.

« Je vais bien, je vais très bien, même ! Et ça ira encore mieux avec de la glace au chocolat », dit-elle avec un très large sourire… salivant d’avance à l’idée de ce qu’elle va pouvoir savourer.

Elle doit reconnaître que son amitié avec Cirilla a quand même vraiment de bons aspects pour bien des raisons. N’allez pas croire que Lucy est quelqu’un d’intéressé, ce n’est pas le cas du tout, mais il n’y a jamais eu quoi que ce soit de mal à joindre l’utile à l’agréable, vraiment.

« Il s’est passé plein de choses, récemment. Tu sais, mes frères et ma sœur ? Je les ai retrouvés ! Même en te le disant, j’en reviens toujours pas. Je suis tellement heureuse, t’imagines même pas. Et aussi… »

Elle baisse la voix, comme si elle avait peur que tout le monde autour l’entende alors que pour le moment, il n’y avait qu’elles deux dans la pièce.

« J’ai embrassé Camilo. »

Voilà, c’est sorti. Trop d’informations que Lucy était impatiente de lui apprendre, faute de savoir quoi choisir, elle avait tout déballé d’un coup au bout du compte. C’est une chose qu’elle ne se serait pas vu confier à ses frères et sœur, c’était un coup à ce qu’ils viennent la chambrer… c’est assez inévitable, mais bon, ça attendra. Cirilla est une privilégiée, c’est la première fois qu’elle en parle à quelqu’un, mais ça lui fait du bien de partager ce moment et de ne plus le garder pour elle.

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

Cirilla ne peut s'empêcher de sourire face à la bonne humeur de son amie. Si il y a bien quelque chose que Ciri admire chez Lucy, c'est sa joie de vivre si communicative. Elle est toujours impressionnée par la facilité qu'à Lucy d'illuminer tout ce qui se trouve sur son passage, quand elle entre dans une pièce. Cirilla balaie alors ses excuses d'un léger revers de la main. "Il n'y a pas de soucis, je sais bien que tu es très occupée ! Je commençais juste à m'inquiéter un peu... J'avais peur que tu aies trouvé un autre magasin de crème glacé et que tu nous fasse des infidélités" plaisante-t-elle alors. Mais non, elle n'en tient pas rigueur à son amie. Pas une seconde. Soudain, Lucy lui annonce qu'elle a retrouvé sa famille et Ciri sent son coeur bondir de joie pour Lucy. Ça la rend vraiment heureuse de savoir que Lucy n'est plus "seule" ici. Et en même temps, ça lui donne un sacré espoir. L'espoir qu'il y ait une sacrée possibilité pour qu'elle aussi, retrouve les siens. Elle espère pouvoir revoir Geralt bientôt, parce qu'il lui manque beaucoup. Ainsi que les autres Witchers, bien évidemment ! "Wow, c'est vraiment... Je suis super contente pour toi, Lucy !" s'exclame-t-elle en terminant de préparer la commande silencieuse de Lucy. "Comment sont-ils ? Ont-ils changé, comme toi ?" Ici, le temps est l'espace semble tellement différent. Quand elle est arrivée, Ciri était déjà plus âgée que dans son propre monde, et maintenant elle a même atteint la vingtaine ! Finalement, ses yeux s'écarquillent quand Lucy lui annonce qu'elle a embrassé Camillo. Elle arrête alors tout ce qu'elle était en train de faire et pose ses coudes sur le comptoir, se penchant en avant pour être plus proche de Lucy et pour s'assurer que personne ne les entende. "Quoi ?! C'est vrai ?! Mais tu veux dire... que tu l'as embrassé... sur la bouche ? Enfin, comme les adultes font en vrai ?" Pour Cirilla, ce concept est assez étranger. Elle a très rarement vu des gens s'embrasser à la cour et même chez les witchers, forcément. Mais elle en a entendu parler, en tout cas et pour elle, le concept est totalement étrange, presque irréel !

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feat. Cirilla

« Jamais je ne te trahirais, pas pour toutes les crèmes glacées de l’univers », fait mine de s’offusquer Lucy quand Cirilla plaisante au sujet des infidélités que la jeune femme pourrait éventuellement leur faire au sujet d’un autre glacier : non, ce n’est pas le cas du tout… Bien sûr, la glace est un prétexte, Lucy a beau adorer s’en gaver à outrance, c’est la compagnie de Ciri qu’elle recherchait avant tout, et elle est beaucoup trop heureuse de pouvoir en profiter enfin.

Eh oui, son excuse est la plus vieille et la plus bateau du monde, et pourtant, c’est bel et bien une vraie excuse, c’est vrai qu’elle est particulièrement occupée et ne trouve pas assez de temps pour ses amis. Elle est contente de réussir à en consacrer à Ciri, ceci dit, car le fait de ne pas lui avoir parlé depuis longtemps fait, par la même occasion, qu’elle a des dizaines de choses à lui dire, et elle tient, très clairement, à n’en manquer aucune… Elle n’est pas certaine que son amie sera intéressée par toutes, mais ça ne l’empêche pas pour autant de vouloir tout lui dire, une bonne fois pour toutes.

Lucy, avant tout, est contente de pouvoir lui apprendre qu’elle a enfin retrouvé sa sœur et ses deux frères. C’est une nouvelle qui la rend si heureuse qu’elle serait capable de la partager avec la terre entière, même ceux qui seraient les plus susceptibles de s’en moquer, même des personnes qui ne l’auraient rencontrée que deux secondes dans leur vie et qui n’en auraient absolument rien à faire du tout. Mais Ciri, elle, en a quelque chose à faire. Ça se voit qu’elle est sincèrement heureuse pour elle, et à Lucy, ça lui fait franchement plaisir.

« Ils ont changé, oui, mais en même temps, je les aurais reconnus entre mille », répond la jeune femme, ravie de l’intérêt que porte son amie à ces révélations. « Tu vois, quand on s’est retrouvés, ça a un peu été comme si on s’était quittés la veilles, comme si tout le reste n’avait jamais eu lieu… »

Ces trois années passées ici loin les uns des autres, et leur mort, surtout… mais c’est facile pour elle de voir les choses ainsi : elle n’a pas souffert comme ça a été le cas de Susan, qui a vécu son deuil toute seule… Mais Lucy décide de chasser ces pensées les plus terribles : elle veut se concentrer sur le positif, et uniquement le positif. Et il y en a tellement ! Comme, par exemple, ce fameux baiser avec Camilo. Et pour le coup, c’est une exclusivité, Lucy n’en avait encore parlé à personne.

« Oui, comme les adultes font en vrai », répète Lucy, que la formule utilisée par Ciri amuse. « Tu sais qu’on est des adultes nous aussi ? » ajoute-t-elle, malicieuse.

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

"Ça me rassure ! Ça aurait été gênant que je sois obligée de te trouver et t'emmener ici avec un bon coup de pieds aux fesses" rit Cirilla face à la plaisanterie de Lucy. Baisser sa garde et se rapprocher d'une fille n'a pas été chose aisée pour Cirilla. Beaucoup plus habituée à être entourée de testostérones et d'hommes plus bourrins les uns que les autres, forcément... Elle n'a pas eu d'excellents modèles en matière de relationnel ! Mais Lucy a une personnalité tellement solaire et agréable ! Il est impossible de ne pas s'attacher à elle et Cirilla ne fait pas exception. Lucy lui parle ensuite de sa famille, qu'elle a enfin retrouvé après des années de recherche et Ciri ne peut qu'être heureuse et soulagée pour elle. "Mmh, je sais ce que c'est" répond-elle pensivement alors qu ça lui rappelle sa propre vie. Celle d'avant, le jour où elle a retrouvé Geralt. Où elle l'a vu pour la première fois mais qu'elle a immédiatement su que c'était bien lui qu'elle cherchait. Bien lui que le destin a mis sur sa route. Alors oui, elle peut parfaitement imaginer Lucy reconnaitre sans mal les membres de sa fratrie, peu importe l'époque et l'endroit où ils se trouvent. "Tu dois être soulagée" ajoute-t-elle avec un sourire. Et encore, c'est très certainement un euphémisme. Parce que Ciri elle même se dit que le jour où elle retrouvera Geralt sera certainement l'un des meilleurs de sa vie. Elle retrouvera alors une partie d'elle-même. Elle n'ose alors imaginer Lucy : retrouver ses deux frères et sa soeur doit être quelque chose de plus de merveilleux ! Puis elle lui parle de ce fameux baiser entre Camilo et elle, ce qui la surprend encore plus. Puis elle roule des yeux et rit face à la boutade de Lucy. "Très drôle ! Je sais bien qu'on est adultes, mais... Je ne sais pas. Ce genre de chose ne m'est jamais venue à l'esprit." Elle l'avoue avec un haussement d'épaule. Surtout parce que c'est la vérité. Même lorsqu'elle était princesse à la cour et qu'on la prédestinait à quelques prétendant qui étaient loin d'être horribles à regarder, Cirilla n'a jamais ressenti l'envie d'en embrasser un !

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feat. Cirilla

« Tu sais ce que c’est ? ça sent l’anecdote que tu ne m’as pas encore racontée, ça », fait Lucy avec un sourire malicieux. « Dis-moi tout », ajoute-t-elle en lui adressant le regard le plus attentif.

Même si Lucy s’entend particulièrement bien avec Cirilla, la jeune femme ne peut pas prétendre tout savoir de son interlocutrice. Bien des informations lui manquent à son sujet. Elle ne peut que deviner ce qu’a été sa vie autrefois, mais elle est loin de s’en être fait une idée très précise encore. Alors elle se doute que son interlocutrice a dû vivre ce genre de retrouvailles… Peut-être pas dans ce monde, mais qui sait si ça n’a pas été le cas dans l’ancien ? En tous les cas, Lucy ne demande qu’à en apprendre plus à ce sujet. Tout ce qui concerne son amie l’intéresse, dans tous les cas, de même qu’elle veut croire que son amie s’intéresse aussi à tout ce qui la concerne.

Comme son fameux baiser avec Camilo. Lucy ne peut s’empêcher de s’amuser de la réaction de son amie. Et oui, pour la peine, elle a tendance à la chambrer un peu, par la même occasion. Bien sûr que Ciri sait qu’elles sont des adultes (encore que bien souvent, Lucy a encore le sentiment d’être une enfant, et elle n’est pas forcément pressée d’atteindre ce seuil de maturité où ses lubies encore enfantines ne seront plus considérées comme de son âge), ça ne l’empêche pas d’être très loin de ces préoccupations. Ce que Lucy peut comprendre, dans le fond. Tout le monde n’est pas fait pour ça, en même temps. Certaines filles s’intéressent aux garçons, ou à d’autres filles, et certaines ne s’intéressent pas du tout, et il n’y a pas spécialement de mal à ça.

« T’as de la chance, ça demande beaucoup de temps de cerveau, l’amour, l’attirance, ce genre de choses… Tout ça pour se poser tout un tas de questions qui servent à rien. »

Mais en même temps, les sentiments qu’elle éprouve pour Camilo sont aussi l’une des choses les plus belles qu’elle a expérimentées de toute son existence. Et elle n’échangerait ça pour rien au monde.

« Mais ça viendra peut-être. T’as jamais eu de béguin ? Pour personne ? » l’interroge-t-elle, peut-être un peu trop insistante, elle peut bien l’avouer.

Puisqu’elles en sont au stade des confidences, forcément, Lucy essaie d’en grapiller quelques-unes de la part de son amie. Mais elle comprendrait aussi que tout ça ne l’intéresse pas du tout. Elle le comprendrait parfaitement… et ça ne les empêcherait pas d’avoir bien des choses à se dire, sur bien d’autres sujets.

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

Cirilla arque un sourcil et sourit, amusée. Elle ne compte plus le nombre de fois où Geralt est venue la chercher, tôt le matin, afin qu'elle fasse son entrainement. Parfois, c'était même un des autres Witchers qui se chargeaient de cette "mission" et effectivement, elle était quasiment ramenée par la peau des fesses sur le terrain d'entrainement ! Même si c'était assez dur sur le coup, ça a forcé Cirilla a être plus rigoureuse et au bout d'un moment, elle se réveillait même avant eux et se contentait d'attendre qu'ils débarquent dans sa chambre, pensant venir la réveiller... Et ils la trouvaient assise sur son lit, prête à sortir. Elle rit encore à la tête qu'à fait son père adoptif la première fois qu'elle a usé de ce petit stratagème ! D'abord surpris, il a ensuite sourit et lui a montré la sortie de la pièce d'un simple hochement de tête. "Disons que d'être presque élevée par un groupe de chasseurs de monstres, ce n'est pas de tout repos !" Elle partage ensuite avec Lucy l'anecdote des matins d'entrainement, riant encore à ce souvenir. C'est dans ces moments là que Geralt lui manque le plus... Elle a envie de le retrouver, elle aussi d'avoir sa chance d'avoir sa famille auprès d'elle...

Vient ensuite le sujet de l'amour et là, on ne peut pas dire que Cirilla soit des plus calées dans le domaine. Entre la royauté et le fait d'être traquée et presque mise à mort par les ennemis de la couronne... oui, on ne peut pas dire qu'elle ait eu vraiment le temps de s'adonner à ce genre de "loisir". Et puis, chez les Witchers, bien que tous soient des hommes, ils étaient bien plus vieux qu'elle et elle les a immédiatement considéré comme des grands frères. Rien d'ambigu, en somme ! Face à l'explication de Lucy, Cirilla fait la grimace. "Ça a l'air... peu attirant, comme truc." Et puis, elle se prend déjà bien assez la tête au quotidien pour en plus commencer à songer à aimer quelqu'un ! Puis, après la question de Lucy, Cirilla secoue sa tête. "Non, jamais. Pourtant, j'ai été entourée de garçons à la cour, j'ai été sauvée par un garçon dans la forêt, une fois... mais non. Ou en tout cas, je ne m'en suis pas rendue compte, si c'était le cas." Elle hausse les épaules. "Je suppose que ce n'est pas tellement facile de craquer sur quelqu'un quand on est en danger de mort, pas vrai ?" poursuit-elle avec humour.

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feat. Cirilla

Même si Lucy est loin d’avoir eu la vie banale de n’importe qui (mais qui ici pourrait se targuer d’avoir une banale ? Dans cet endroit, c’est le non-exceptionnel qui semble finir par faire office d’exception), elle a tout de même eu une vie bien différente de celle de Cirilla, et ça, cette dernière le lui fait aisément comprendre en quelques explications seulement, tandis qu’elle lui fait part de son quotidien, environnée de chasseurs de monstres, avec ce que cela impliquait d’exigences et de contraintes. C’est sûr, ça ne devait pas être facile, mais un regard en direction de son amie lui laisse suggérer qu’elle est tout de même nostalgique de tout ça… sans doute parce qu’elle est nostalgique de ses proches, chose que Lucy comprend sans mal : il en a été de même pour elle, et ça très longtemps.

Elle songe que pour la peine, elle évitera de parler trop longuement de sa fratrie retrouvée. Même si ça la comble de bonheur et d’enthousiasme, elle ne veut pas plomber le moral de Cirilla dans la foulée. Elle est surtout impatiente qu’elles puissent toutes les deux parler de leurs familles respectives sans que l’ombre de leur absence plombe la conversation, ça compte plus que le reste à ses yeux. Alors pour le moment, elle se contente d’écouter, toujours émerveillée quand elle entend son interlocutrice lui parler de ce qu’a été son ancienne vie.

Puis le sujet dérive sur la relation encore toute récente de Lucy avec Camilo, si récente que Lucy n’en a encore parlé à personne sinon à son amie, si récente qu’elle est encore toute fébrile quand elle en parle. C’est qu’embrasser Camilo, c’était non seulement embrasser le garçon qu’elle aime, mais aussi vivre les émotions d’un premier baiser, une émotion qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant, et qu’elle trouve remarquable. Elle ne peut s’empêcher de sourire quand Cirilla affirme que ça a rien de franchement attirant.

« C’était franchement pas si mal », répond Lucy avec le sourire. Elle comprend totalement que ce puisse ne pas être le truc de Cirilla, mais Lucy, elle, clairement, ne se verrait plus se passer de la présence et des étreintes de Camilo. Ils ont, à ses yeux, une saveur toute particulière. Une saveur inégalable. « Peut-être que les garçons, c’est pas ton truc ? » suggère Lucy, malicieuse, quand Ciri remarque qu’elle a beau avoir été entourée de garçons, ça ne l’a jamais effleurer… « En vrai, être en danger de mort, j’imagine que ça encourage ce genre de pulsion. Le fait de se dire que tout pourrait s’arrêter, et tout… En tout cas ce garçon t’aura marqué plus que les autres. » Elle sourit. « Tu verras, si ça doit t’arriver, tu t’en rendras compte tout de suite, tu te poseras pas le cas. Et si c’est pas le cas… » Elle hausse les épaules. « … c’est pas bien grave, après tout. »

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

Pour Cirilla, tout ce qui se rapporte à la romance n'est pas quelque chose de tangible. Ça reste très flou et ce n'est pas un concept qu'elle comprend vraiment. DEs gens amoureux, elle en voit souvent dans cette boutique de vente de crème glacée, mais ça reste surfait pour elle. L'amour, elle le connait mais les formes d'amour qu'elle a déjà expérimentés étaient purement platoniques et tellement forces, dirigées par le destin lui-même. Voilà pourquoi elle a un peu de mal à saisir l'idée, puisqu'elle ne l'a jamais vécu de son côté. Mais elle ne sait pas si elle doit vraiment en être triste ou non. D'être apparemment en retard de ce côté là, par rapport aux jeunes femmes de son âge. "Pas si mal ?... C'est comment, alors ?" Ce n'est pas là de la curiosité mal placée, parce que Cirilla se pose vraiment sur les sensations que ça peut procurer. Elle se demande vraiment comment son amie a vécu la chose. "Et tu es... Amoureuse de lui, ou quelque chose comme ça ?" doit-on être amoureux de la personne pour avoir une relation aussi privilégiée ? Cirilla a toujours été entourée de personnes éperdument amoureuses, d'où sa question. Puis elle sourit et secoue la tête. "Je n'ai peut-être jamais embrassé qui que ce soit, mais ce sont les garçons que j'aime. Enfin, je crois. Je n'ai jamais pensé aux femmes de cette manière là, donc je suppose que ça fait de moi une "hétéro" comme on dit ici ?" Elle n'a pas encore tous les codes, mais elle essaie de s'adapter. Puis elle sourit, rassurée par son amie. "J'aimerais bien que ça m'arrive, quand même. Je sais que l'amour peut faire mal... Mais ma grand-mère et son mari étaient vraiment très amoureux et je pense que je voudrais connaître ça un jour. Ils étaient prêts à tout l'un pour l'autre. Heureusement, ma grand-mère n'a pas eu à vivre longtemps après l'avoir perdu..." Elle est morte seulement quelques heures plus tard et Ciri ne peut s'empêcher de se dire que si ça n'avait pas été le cas, elle aurait souffert tout le reste de sa vie, de l'absence de son âme soeur.

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« Honnêtement ? J’ai aucune idée de comment décrire ça », fait Lucy quand Cirilla lui demande ce que « pas si mal » signifie à ses yeux. Lucy pourrait être embarrassée et vouloir répondre par des périphrases, mais ce n’est pas le cas, pas le moins du monde, même. Au contraire, elle comprend la curiosité de son amie et ne la vit pas particulièrement comme une indiscrétion, mais ce n’est pas pour autant qu’elle sait vraiment mettre des mots sur ce qu’elle ressent quand elle embrasse Camilo ou quand elle est avec lui. C’est une expérience nouvelle pour elle, exaltante parce que nouvelle, et elle a le sentiment d’avoir encore tout à apprendre à ce sujet au bout du compte. « Disons que ça donne l’impression d’être enfermé dans une bulle hors du temps, tout ce qu’il y a autour finit par ne plus compter, et crois-moi, ça fait un bien fou. »

Et après, la réalité vous rattrape, mais ce n’est pas bien grave, parce que l’on sait que l’on réussira à voler d’autres moments à la dérobée, qui seront eux aussi tout aussi précieux. C’est comme ça que Lucy le ressent, mais elle se doute que ce n’est pas le même ressenti pour tout le monde dans tous les cas… Elle aime penser que chaque histoire est différente parce que tous les individus son différents, et que pour cette raison, comparer ces dites histoires n’aurait pas beaucoup de sens. C’est une chose qu’elle aime regarder sous cet angle, parce que quand elle le fait, elle a l’impression que rien au monde ne peut être inaccessible à qui que ce soit.

« Oui, je suis amoureuse de lui. Ça faisait un moment que je le savais mais j’étais pas certaine qu’il pense la même chose, tu vois ? Alors quand il m’a fait comprendre que c’était son cas aussi, c’était… magique. »

C’est le seul mot qui lui vient à l’esprit, si naïf peut-il sembler être. Ceci dit, elle est bien placée pour savoir que la magie est chose autrement plus complexe qu’on ne le présume… et c’est aussi ce qui fait sa beauté.

Cirilla se confie à son propre sujet, lui apprend être assez convaincue d’aimer les garçons, puisque les filles ne l’ont jamais attirée. Elle hoche simplement la tête quand Cirilla suggère que « hétéro » doit être le terme adéquat pour décrire sa sexualité. Avant d’ajouter qu’elle voudrait connaître ce frisson-là elle aussi, même si elle sait que l’amour peut faire mal… ce que Lucy sait aussi sans l’avoir expérimenté elle-même pour autant.

« Je suis sincèrement désolée pour tes grands parents. » Elle affiche un fin sourire contrit. « C’est sûr que ça peut faire mal d’aimer autant, mais je suppose que c’est la rançon de toutes les belles choses ? C’est toujours douloureux de les perdre, mais on aurait sans doute été autrement plus malheureux si on ne les avait jamais connues. »

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

Ciri n'en veut pas à Lucy de ne pas pouvoir décrire ce qu'elle a ressenti. Après tout, les sentiments et les impressions sont toutes tellement différentes et intenses que parfois, il est impossible de mettre des mots dessus. Donc oui, elle comprend. Et oui, elle ne cherchera pas à essayer de savoir plus que ça... Elle n'aura plus qu'à le vivre par elle même, pour savoir ce que ça fait réellement ! "Je vois... Tout ça, c'est très vague pour moi, parce que c'est exactement ce que je ressentait quand j'étais avec Geralt... Et pourtant, nous ne faisions pas ce genre de choses ?" Geralt est un père pour elle, et elle l'aime tout comme elle a aimé sa grand-mère. Peut-être est-ce cela, le point commun ? Le fait d'apprécier assez quelqu'un pour qu'il nous aide à nous sentir bien ? Finalement, Lucy lui donne raison. L'amour est un sacré moteur apparemment, peu importe sa forme. Elle esquisse un sourire, ravie de voir son amie heureuse à ce point. "Je suis contente qu'il t'aime en retour, alors. Mais dis-lui bien que s'il te fat du mal, il aura affaire à moi." Et là, ce ne sont pas des paroles en l'air. Cirilla est prête à tout pour protéger ses amis et les gens auxquels elle tient. Elle sait que l'amour est aussi beau qu'il peut faire souffrir et elle refuse de voir son amie avoir mal à cause d'un garçon. "Et tu pense que l'amour vaut la souffrance que l'on risque de ressentir à cause de l'autre ? Que ce soit de sa faute ou non ?" Elle sait d'avance que sa grand-mère aurait pleuré son mari pendant longtemps. Elle ne se serait même sans doute pas remariée ensuite, mais si elle avait pu, elle aurait continué à vivre. Cirilla ne sait pas si elle est prête à aimer à ce point. Ou si ce sera un jour réellement une option pour elle, d'ailleurs. "Tu me le présentera, dis ? Ce garçon que tu aimes tant ?"

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« Oh… Je suppose que peu importe la forme que prend l’amour, c’est toujours un peu ce qu’on ressent quand on aime quelqu’un. Je n’aime clairement pas Camilo comme j’aime mes frères et ma sœur, mais ils ont le même pouvoir de me rendre heureuse », fait Lucy avec un sourire quand Ciri, de son côté, cherche à associer ce que Lucy lui décrit à quelque chose qu’elle connaîtrait et lui parle de Geralt.

Lucy ne sait pas grand-chose de ce Geralt, mais Ciri lui en a déjà parlé, et suffisamment pour que la jeune fille sache quelle importance il revêt à ses yeux, celle qu’un père aurait pour sa fille. Et au final, l’amour familial est tout aussi précieux, voire même davantage. L’essentiel est d’être aimé et d’être entouré, peu importe la manière. Malheureusement, ici, il est trop fréquent de ne pas avoir auprès de soi les personnes à qui l’on tient, mais on peut heureusement se créer d’autres relations. C’est en ce sens, notamment, que les amitiés gagnent une telle valeur, et de l’amitié, Lucy en ressent très sincèrement à l’adresse de Ciri, raison pour laquelle elle veut la savoir heureuse et, plus important encore, bien dans sa vie, et ça sous tout rapport. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais Lucy compte bien soutenir Cirilla autant qu’elle le peut quoi qu’il en soit.

« Oui, je pense vraiment que ça vaut la peine d’avoir mal si c’est par amour… Je veux dire, la douleur est proportionnelle au bonheur qu’on ressent, tu vois ? Alors si on veut être vraiment heureux, il faut accepter qu’il y ait éventuellement une contrepartie », dit-elle sincèrement en réponse à la question de son amie. « Bon, ça ne veut pas forcément dire que ce sera ton cas, hein… mais on ne sait jamais. »

C’est comme pour tout, il n’y a pas de mal sans bien, et réciproquement. C’est difficile à accepter, mais une fois qu’on l’a fait, ça devient immédiatement beaucoup plus facile. Par certains aspects, en tout cas. Pour d’autre… eh bien… avoir mal continue de faire mal, malheureusement, c’est comme ça que les choses fonctionnent.

« Bien sûr que je te le présenterai », ajoute-t-elle ensuite avec enthousiasme. « Je suis sûre que vous allez bien vous entendre, en plus, et ça lui fera plaisir de te rencontrer. »

Camilo avait été son jardin secret, en quelque sorte, mais maintenant que leur relation est plus qu’officielle, Lucy ressent l’envie de la partager avec le monde entier, que tous les gens qu’elle aime apprennent à l’apprécier également.

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

Ciri comprend un peu mieux les sentiments que Lucy décrit. Pourtant, elle n'a jamais aimé quelqu'un comme elle aime Geralt. Ou du moins, elle ne s'est jamais sentie heureuse avec qui que ce soit, comme elle se sent avec Geralt. Pourtant, elle a aimé sa grand-mère et l'aimera toujours. Et elle a été aimée par elle : seulement, ce n'était pas le même niveau. Cirilla respectait infiniment son aînée et c'était ça, sa version de l'amour pour elle. Du profond respect. Et sa mort est encore une plaie béante dans le coeur de Cirilla, d'ailleurs. Tout comme celle du mari de sa grand-mère. Elle n'aurait jamais cru qu'ils lui manqueraient autant, tous les deux... "J'espère que je connaitrais ça, un jour. " Bon, elle n'est pas particulièrement pressée, mais ça a l'air d'être un sentiment sympa. Celui de pouvoir compter sur l'autre. D'être appréciée et aimée tout simplement. Oui, Cirilla veut définitivement connaitre ça. Quitte à souffrir, ce n'est pas grave. Ce n'est pas comme si elle ne l'avait jamais vécu, ce n'est pas comme si son coeur n'avait pas déjà été brisé. Elle peut souffrir un peu, ça ne lui fait pas peur. Puis elle sourit quand Lucy lui confirme qu'elle lui fera rencontrer ce fameux Camilo, dont elle lui parlait plus tôt. "Ça lui fera plaisir, vraiment ?" demande-t-elle, surprise. "Pourquoi donc ? Tu lui a déjà parlé de moi ?"

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Lucy affiche un sourire sincère à l’adresse de Cirilla quand cette dernière assure espérer connaître un sentiment similaire un jour. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve, et la jeune femme ne pourrait articuler une telle promesse à l’adresse de son amie, mais elle veut croire que ça lui arrivera tôt ou tard, parce que Cirilla a toutes les raisons d’être aimée. Lucy ne s’est pas liée d’amitié avec elle sans raison.

Elle lui trouve de très nombreuses qualités qui font qu’un garçon – ou une fille selon sa préférence – finira probablement par vouloir l’aimer de la même manière que Camilo l’aime, et ce sentiment sera bien évidemment réciproque. Mais il ne sert à rien de forcer les choses. Quand Ciri se sentira prête à vivre ce genre de relations, elle le saura à coup sûr, c’est une certitude.

Lucy, en tout cas, n’a pas le sentiment de le survendre. Tout ce qu’elle décrit en ce qui concerne Camilo, elle le pense très sincèrement, de tout son cœur, et elle est convaincue que c’est une émotion qui peut convenir à tous, vraiment, et qui saurait convenir à tout le monde. Et d’ailleurs, Lucy est impatience que son amie puisse faire la connaissance de son petit ami.

« J’en suis certaine ! En plus tu verras, il est super sociable. »

Elle sourit quand elle entend la surprise dans la voix de Cirilla à l’idée que Lucy ait pu parler d’elle à ses proches. C’est vrai que sociable comme elle est, ce n’est pas les amis qui manquent à Lucy, mais chacun sait trouver une place particulière dans son esprit. Et donc, pour cette raison, elle a tendance à parler d’eux quand elle est en présence d’autres. Surtout que, bavarde comme elle est, elle ne se prive jamais d’en dire le plus dans son quotidien.

« Et oui, il a déjà entendu parler de toi. Mais en bien, je te promets. Et même s’il ne te connaissait pas du tout, je suis sûre qu’il voudrait te voir après que je lui aie parlé de toi. » Elle sourit. « Il est génial, tu verras. Je crois bien que c’est impossible de ne pas s’entendre avec lui. »

Elle dit ça, mais la vérité, bien sûr, c’est qu’elle a tendance à perdre toute objectivité quand il est question de Camilo. Même en cherchant bien, elle est incapable de lui trouver le moindre défaut. C’est comme ça, elle l’a dans la peau.

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En toute honnêteté, Cirilla ne peut pas dire qu'elle n'est pas habituée à ce que l'on parle d'elle. Après tout, elle a été princesse, future reine avant de devenir une apprentie Witcher. Elle a donc l'habitude des murmures, des regards sur son passage et ce depuis qu'elle est gamine. Mais là, ça lui fait un effet différent. Lucie est une amie qui lui est chère, l'une des seules qu'elle a, finalement. Alors oui, le fait que celle-ci parle d'elle à ses proches, ça lui fait bizarre. Elle n'est pas habituée à ce qu'on parle d'elle en bien, à ce qu'on s'intéresse réellement à sa personne et non à ce qu'elle peut potentiellement apporter. Oui, c'est une vraie bouffée d'air que Lucy lui apporte là, et ça lui fait même plaisir. Elle sourit donc et se dit qu'il ne serait peut-être pas si mal qu'elle rencontre ce garçon, effectivement. S'il est aussi bien que Lucy le dit, alors ils devraient bien s'entendre, non ? "Sociable, c'est bien qu'il le soit, mais est-ce qu'il te traite bien ? Je veux dire, est-ce qu'il te traite comme la reine que tu étais et que tu resteras ?" C'est là une phrase à double sens : déjà, parce que les femmes devraient toujours être choyées et bien traitées par l'homme qu'elles aiment, mais surtout parce que c'est la vérité. Que ce soit de naissance ou pas, elle a été reine et cela force le respect. Cirilla en sait quelque chose ! "Très bien, alors je dirais que j'ai hâte de voir ça !" Rencontrer de nouvelles personnes, ça rend toujours Cirilla plutôt nerveuse, parce qu'il lui faut un petit bout de temps avant qu'elle ne puisse être en confiance. Après tout, elle a tellement été manipulée et trahie... Mais elle est prête à faire cet effort, pour Lucy. "Et sinon, ton super petit ami mis à part, qu'est-ce qui t'amène ?" demande-t-elle tout en nettoyant son comptoir, le coeur déjà plus léger.

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« Tu poses toujours les bonnes questions, toi », fait Lucy avec un sourire aussi amusé que sincère quand Ciri lui demande si, au moins, Camilo, non content d’être sociable, la traite et la considère bel et bien comme la reine qu’elle est.

Lucy pourrait jouer la carte d’une humilité quelconque, en prétendant qu’elle n’est pas vraiment reine, en fin de compte, mais elle n’a pas l’intention de le faire, car elle est bel et bien la reine de Narnia, c’est du moins ce qu’elle se ressent être et ce même loin de son royaume. Être considéré comme la reine que l’on est, ce n’est pas être vénéré ou quoi que ce soit de la sorte, c’est être respecté. Et c’est un fait, Camilo la respecte bel et bien. Il se soucie toujours de sa présence et de son bien-être, il fait toujours preuve de la plus grande douceur et de la plus totale considération. Elle est convaincue, de ce point de vue comme de beaucoup d’autres, qu’elle est la plus grande chanceuse qui puisse être. Elle ne pourrait se sentir plus aimée, plus soutenue et plus choyée.

« Mais oui, il me respecte, il prend soin de moi, j’ai vraiment de la chance de l’avoir. Il ferait un excellent roi pour la reine d’exception que je suis. »

Pas qu’il soit question d’aller trop vite en besogne non plus, mais en même temps, Lucy, en grande romantique pétrie de convictions, est absolument certaine que Camilo est l’homme de sa vie, et que leur histoire ne pourra qu’être belle, et durer longtemps. Tant pis si ça doit sembler rapide ou utopiste, ça lui est même complètement égal.

« Eh bien, c’était la glace qui m’avait amenée en priorité, mais j’avoue que mon super petit ami a accaparé toute l’attention. » Elle sourit. « Enfin, la glace et toi, bien sûr, j’avais envie de papoter un peu avec toi, de tout et de rien, je trouvais que ça faisait beaucoup trop longtemps », ajoute-t-elle avec toute la sincérité du monde, parce que c’est ce qu’elle pense bel et bien.

Lucy profite toujours de chacune des conversations qu’elle partage avec Cirilla. Et cette conversation ne fait bien évidemment pas exception. Elle est heureuse d’avoir pu partager tout cela avec Ciri, même si elle se dit qu’elle est peut-être un peu barbante avec Camilo, et encore, elle serait capable de faire bien pire si elle s’écoutait tant elle se sent l’obligation de dire et de montrer combien elle se sent amoureuse.

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Dans sa vie, on ne peut pas dire que Cirilla a possédé énormément d'amis. Au contraire, elle a toujours été plutôt solaire, bien qu'entourée de plein de gens. Le comble et le fardeau de la royauté, en y repensant... En tout cas, maintenant qu'elle est arrivée à se faire de vrais amis, autant dire qu'elle y tient et qu'elle en prend soin, comme s'ils étaient de sa famille, en réalité.
Et Lucy ne fait pas exception. Oui, elle est suffisamment forte et capable de se débrouiller par elle-même, mais Ciri ne peut pas s'en empêcher. Elle préfère largement savoir Lucy bien dans sa vie, autant sentimentale que professionnelle. C'est pourquoi elle veut s'assurer de sa sécurité et de son bien-être concernant le petit ami de celle-ci.

À la réponse de Lucy, Cirilla ne peut s'empêcher de rire. "Eh bien, je suis contente que tu aies trouvé le Roi de tes rêves alors... Il n'aurait pas un frère, par hasard ?" Elle demande ça par pur humour, sans arrière pensées aucune. L'amour et elle, ça fait deux et elle est bien loin de pouvoir arriver à séduire qui que ce soit ! Surtout maintenant qu'elle n'a plus ni royaume, ni richesses tout en sachant que c'était surtout cela qui attirait les prétendant à son époque. D'ailleurs, elle ne sait pas vraiment si sa grand-mère l'aurait un jour poussée à épouser qui que ce soit. Sans doute que oui, pour la prospérité du royaume, mais Ciri doute qu'elle ne l'aurait forcée à avoir une union sans amour.

Finalement, Cirilla sourit de plus belle face à l'enthousiasme de son amie à l'idée de venir la voir et de parler avec elle devant une crème glacée. Ça aussi, ça lui fait vraiment plaisir. Avoir quelqu'un pour qui elle compte dans cette ville, oui, ça la soulage. Ça l'aide à tenir le coup, alors qu'elle n'a encore retrouvé personne de son monde en trois longues années. "C'est vrai que ça faisait un petit moment" concède Cirilla "Mais je comprends. Je crois qu'on dit que l'amour rend aveugle, non ? N'est-ce pas parce qu'il fait ignorer le temps qui passe ?" demande-t-elle tout en posant ses coudes sur le comptoir et son menton sur son poing refermé, un petit sourire aux coins des lèvres. "N'attends plus aussi longtemps pour venir me voir. Tu m'as manqué, Reine Lucy."

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Le roi de ses rêves… est-ce que c’est niais, comme appellation ? Va savoir… Lucy s’en fiche, parce que Lucy est amoureuse, et qu’elle est fière de l’être. Elle n’a aucune honte à ressentir ce qu’elle ressent, et à afficher haut et fort ses sentiments. Lucy Pevensie est une jeune fille entière autant qu’elle est émotive. Elle ne trouve rien de mal au fait d’afficher ses émotions, alors c’est ce qu’elle fait, et c’est ce qu’elle ne cessera bien évidemment jamais de faire. Et ça lui plaît de pouvoir partager sa joie de vivre avec son interlocutrice, d’autant plus qu’elle sent que cette dernière s’intéresse sincèrement à tout ce qu’elle lui apprend.

« Il en a un, mais il risque d’être un chouia trop jeune pour toi, j’en ai peur », fait Lucy avec un sourire quand son interlocutrice lui demande si Camilo n’aurait pas un frère qu’elle pourrait lui présenter.

Non, elle ne pense pas que Cirilla irait bien avec Antonio, en revanche, elle est convaincue qu’elle finira par faire le bonheur d’un garçon un jour, elle en est même certaine. Cirilla a tout pour elle après tout. Du moins aux yeux de Lucy qui ne lui trouve jamais que des qualités, vraiment. Lucy aime énormément Cirilla, très sincèrement. Et elle veut qu’elle soit heureuse. Son bonheur à elle ne passera peut-être pas par la rencontre avec un garçon, mais elle lui souhaite de connaître l’amour malgré tout, et ce peu importe la forme que cet amour en question prendra.

« Peut-être bien », reconnaît Lucy avec un sourire d’excuse quand Cirilla suggère que l’amour rend aveugle et serait bien capable de faire oublier le temps qui passe. Elle ne va pas dire le contraire. C’est vrai que quand elle est avec Camilo, Lucy est dans sa bulle, et elle aurait peut-être un peu trop tendance à oublier tout le reste autour. C’est même certain, en réalité. « Je te promets à compter d’aujourd’hui de venir te voir aussi longtemps et aussi souvent que nécessaire », lui promet la jeune femme avec sincérité. « Et d’ailleurs, afin d’honorer ma promesse, je te propose de décider dès maintenant de notre prochain rendez-vous. T’aurais pas envie de te faire un cinéma, par exemple ? Ou on peut juste passer la soirée chez moi… je tenterais de préparer un truc à dîner – je garantis pas le résultat, mais on sait jamais », suggère-t-elle, pleine de bonne volonté.

Oui, elle cherche à se rattraper, mais elle est sincère dans ses intentions quoi qu’il en soit. Elle sera forcément ravie de passer plus de temps en compagnie de Cirilla.

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Ciri sourit et balaie la réponse de son amie d'un léger signe de la main, amusée. Elle n'est pas là pour rencontrer qui que ce soit. Enfin, si ça lui tombe dessus, tant mieux... Mais elle ne saurait de toute façon pas comment se comporter. Alors elle va se contenter d'observer les autres être heureux et épanouis, pour le moment, attendant patiemment son tour. "D'accord, tant pis alors !" dit-elle tout de même avec un petit rire. Puis elle se sent soulagée malgré elle quand Lucy promet de venir la voir plus souvent et de moins la "négliger". Elle n'est personne pour quémander des visites ou pour se plaindre que ses si rares amis ne viennent pas assez la voir : après tout, elle préfère largement les voir heureux, même si ce n'est pas en sa présence. Mais dans un sens, elle est rassurée de savoir qu'elle n'est pas totalement abandonnée. Que l'on pense quand même à elle, malgré tout.

"Aussi souvent et longtemps ? Attention, ça ne va pas tomber dans l'oreille d'une sourde, ça hein !" plaisante Cirilla en sachant parfaitement qu'elle ne compte pas monopoliser non plus son amie. Elle n'est pas de ce genre du tout, d'ailleurs. "Et pourquoi pas les deux ? Un ciné et une soirée entre filles ?" propose-t-elle. "J'apporterai les glaces. Et pas d'inquiétudes, j'ai déjà mangé des choses horribles dans mon monde avec les Witchers, rien ne peut être pire que ça !" Malheureusement ou pas, Cirilla ne ment pas ! La chasse, la viande crue (ou pas), les légumes qui n'en étaient pas forcément, les potages d'herbes... bref, on ne peut pas dire que sur la montagne où elle a vécu avec les sorcelleurs, elle ait eu une alimentation royale ! Alors au contraire, elle sera même contente de découvrir la cuisine de Lucy !

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Lucy esquisse un fin sourire quand, dans un léger rire, Cirilla reconnaît que ce n’est pas si grave si le frère de Camilo n’a pas l’âge de lui convenir. Elle trouvera bien chaussure à son pied tôt ou tard, c’est une chose au sujet de laquelle la jeune femme n’a absolument pas le moindre doute. Elle serait prête à le parier, même. Cirilla est une jeune femme adorable autant que passionnante. Quand on apprend à la connaître, on ne peut être que séduit par sa personnalité, et la reine de Narnia a envie de croire que, tôt ou tard, elle se trouvera quelqu’un qui saura lui reconnaître toutes ses belles qualités et l’aimer à sa hauteur.

« Tant mieux, alors, j’aime tenir mes promesses, mais c’est plus simple si on me les rappelle, j’ai une mémoire d’asticot », affirme Lucy dans un léger rire quand son amie lui fait remarquer que sa promesse n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde.

En même temps, c’est un engagement qu’elle a bien envie de tenir. C’est dommage de se passer d’une belle amitié telle que la leur, et oui, elle estime que ça ne lui fera pas de mal de passer plus de temps en compagnie de son amie Cela pourra leur donner l’occasion de sortir et de se motiver mutuellement à bouger quand elles seraient plutôt tentées de rester sur leur canapé à ne rien faire.

« Le programme idéal ! » confirme Lucy quand Cirilla lui propose de combiner ses deux idées et de faire à la fois une soirée ciné et d’enchaîner avec une soirée pyjama qu’elles ont techniquement passé l’âge de fer. Autant dire que ça lui convient très bien. Son sourire s’élargit quand Cirilla ajoute qu’elle apportera les glaces. Ça fait sens, vu les circonstances. « Quoi donc ? Tu m’intrigues… » l’interroge la jeune femme quand elle lui dit qu’avec les Witchers, dans son monde, elle avait clairement mangé des choses horribles.

Lucy se pose tout un tas de questions pour la peine sur ce que la miss a dû goûter. Elle-même, dans son propre monde, avait déjà procédé à des essais culinaires que l’on pourrait aisément qualifier de… plutôt malencontreux. Mais elle veut croire que ça n’a pas grand rapport avec ce qu’a déjà pu manger Cirilla, et ça l’intrigue, comme l’intriguent toujours toutes les informations, même les plus infimes, que son amie peut partager au sujet de sa vie passée. Elle ne demande qu’à en apprendre plus à ce sujet. Tout ce qu’elle peut découvrir de nouveau et d’inconnu lui plaît infiniment.

@Lucy Pevensie  & Cirilla.

"Ça, c'est pas sympa pour les asticots" taquine Ciri avec un petit sourire moqueur. Pourtant elle n'en pense pas un mot, parce qu'elle adore Lucy quoi qu'il arrive. Qu'elle se sente un peu délaissée ou pas, Lucy est son amie et Cirilla accorde une importance toute particulière à leur amitié et ce depuis le début. Ce n'est pas tous les jours que Ciri peut se faire des amis, Lucy a été la bouffée d'air frais dont elle a eu besoin après toutes les épreuves traversées... Et toutes celles qui lui reste encore à affronter. Parce que Cirilla est loin d'être idiote, elle sait bien que si tout le monde se retrouve ici, ce n'est pas par hasard et que la ville doit avoir son lot d'abrutis et de personnes prêtes à tout pour le pouvoir. Loin pour Ciri l'idée de subir une guerre ou quoi ou qu'est-ce... mais les jeux de royaumes, de pouvoir et de richesses, ça elle connait. Elle a vécu, elle a été en plein dedans et autant dire qu'elle n'a pas tellement hâte de voir quelque chose comme ceci débarquer en ville. Ce serait vraiment le pompon.

"Ne t'inquiète pas, je me rappellerai à ton bon souvenir, promis !" renchérit Ciri, cette fois plus sérieuse. Puis elle éclate de rire face à la curiosité de Lucy face à l'expérience que Cirilla a vécu chez les Witchers. Bon sang, tout ça lui parait tellement loin maintenant ! "Oh, tu veux réellement savoir ? Eh bien c'était vraiment un tout, là bas. Déjà, imagine moi entourée de dizaines d'hommes, tous aussi bourrus et casse pieds les uns que les autres !" lance-t-elle avec un rire. "Ils ne croyaient pas en moi au début et ils m'en ont fait voir de toutes les couleurs... Mais ils sont devenus ma famille. Ils m'ont protégée et ont pris soin de moi. Enfin, à leur manière quoi. Sauf les soirs où les prostituées venaient, là je n'existais clairement plus ! Et tant mieux d'ailleurs parce que... ew." Ce souvenir là, Ciri pourrait aisément s'en passer d'ailleurs ! Elle se rappelle encore de ce groupe de femmes, accrochées aux bras (entre autre) des Witchers. Ce n'est pas si souvent qu'elles venaient, mais dans ses moments là ils en profitaient et Geralt veillait à ce que Ciri reste bien sagement dans sa chambre. Comme si elle aurait voulu qu'il en soit autrement ! Elle grimace en y repensant et secoue doucement sa tête pour déloger ces idées de son esprit. "Il faudra que je te raconte tout ce que j'ai vécu là bas, un jour..." Elle marque un temps de pause avant de lever les yeux vers Lucy et de demander : "Et d'ailleurs, en parlant d'un jour : quand est-ce que je vais avoir le privilège de rencontrer ton petit ami au juste ?!

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Lucy rit de bon cœur à la réflexion de son amie sur les asticots. C’est typiquement le genre de blague qu’elle aurait été capable de faire elle-même, et elle est presque un peu déçue de ne pas y avoir pensé la première… Ce qui ne change ceci dit pas grand-chose au fait qu’elle a bel et bien une mémoire des plus déplorables, et qu’elle ne cherchera certainement pas à le nier… Ou plutôt, disons qu’elle a une mémoire sélective. Elle aime se souvenir de certaines choses… Et il y en a d’autres qu’elle est capable d’oublier en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ceci dit, pour ce qui est de son amitié avec la jolie blonde et de sa promesse d’être plus présente pour elle et de s’organiser très vite une soirée entre filles, elle entend bien ne pas avoir la mémoire courte.

La mémoire de Ciri, de son côté, est vive au moment d’évoquer les souvenirs de son ancienne vie, et Lucy boit ses paroles avec le plus grand intérêt quand elle évoque son histoire et ce qu’avait été sa vie à l(époque. Elle entourée de dizaines d’hommes selon ses termes « bourrus » et « casse-pieds ». Bourrus et casse-pieds, voilà qui définit bien la plupart des hommes en effet. Mais connaissant Ciri, Lucy ne doute pas un seul instant du fait qu’elle ait su se faire une place au milieu de tous ces hommes et savoir très précisément s’imposer. C’est que Ciri n’en donne peut-être pas l’air à qui ne la connaîtrait pas très bien, mais elle a clairement son petit caractère. Et c’est ce qu’elle résume, pour commencer, ils l’ont sous-estimée, mais ils ont fini par l’intégrer à leur grande famille. Lucy grimace à l’évocation des prostituées qui tenaient compagnie à ces hommes le soir. Ew, oui. Lucy non plus n’a pas forcément envie d’en entendre davantage.

« Oh que oui, tu devras tout me raconter… Raison de plus pour se faire cette petite soirée, je pense pas que ce soit le lieu ou le moment idéal, mais t’imagines pas à quel point j’ai envie de tout savoir. »

Et pour cause, Ciri est quelqu’un de remarquable. Et tout ce que Lucy entrevoit de son histoire le confirme toujours. Forcément, Lucy ne peut qu’être impatiente de tout découvrir de ce que fut la vie trépidante de son amie.

« Et pour ce qui est de rencontrer Camilo… C’est quand tu veux. Je vais pas lui demander de s’incruster à notre soirée entre filles, bien sûr, mais on pourrait peut-être aller se boire un café tous les trois, un de ces quatre ? »

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Cirilla sourit en pensant à la soirée qu'elle pourra sans doute bientôt passer avec Lucy. Elle a un peu hâte, parce que étant dans un petit appartement, la solitude l'enveloppe souvent. Donc elle a un peu de mal à gérer parfois. Autant elle aime sa tranquillité et préférait se taper le crâne avec une casserole plutôt que de voir du monde, autant des fois elle aimerait avoir quelqu'un avec qui parler avant de se coucher, ou encore au réveil.

"Eh bien, ce sera quand tu veux ou quand tu peux surtout" répond Cirilla avec un sourire et un hochement de tête. Elle sait que Lucy est très occupée par ses études ou encore sa vie sociale, donc Ciri préfère ne pas en demander ou en attendre trop, pour ne pas mettre une pression supplémentaire et inutile à son amie. Puis elle demande, intriguée :
"Donc tu penses qu'il voudra bien me voir ?" Et puis, ce n'est pas parce qu'elle veut rencontrer que lui le voudra aussi, après tout ?! En tout cas, elle est d'accord pour un café et partage l'idée de Lucy : ce serait assez étrange qu'un garçon veuille participer aux trucs concernant les filles ! Quoi que, qu'est-ce qu'elle en saurait, puisqu'elle n'a jamais encore eu d'amies filles avant d'arriver dans cette ville...
En réalité, depuis qu'elle est arrivée ici, elle a découvert tellement de choses qui n'existaient même pas dans son monde ! L'aéroport et les voyages en avion notamment ! Le train ou le bus ainsi que les voitures, qui ont été une véritable révolution pour elle ! Bien évidemment, sans parler des spécialités en terme de nourriture, comme les crêpes, les glaces, les raclettes ou la tartiflette ! Au départ, ce qu'elle prenait pour une malédiction s'est avéré être quelque chose d'assez positif pour elle, même si le changement n'a pas été des plus simples. Comme sous anesthésie, elle a mis du temps avant de s'acclimater, de se faire au calendrier horaire notamment, au cours du temps beaucoup plus moderne que ce qu'elle connaissait.

"Un café, ça me va !" lance-t-elle avec un rire. Finalement, elle voit une cliente arriver. Celle ci est une dame âgée qui est assez habituée de la boutique et Cirilla la voit passer tous les jours ou presque. Quand elle ne rentre pas pour acheter son cornet favori, tout en lui narrant comment elle soigne encore et toujours son cher petit géranium, elle se contente passer doucement dans la rue, marchant lentement à cause de sa prothèse à la hanche. Cirilla n'a encore aucune idée de ce que ça peut être, mais la vieille dame lui a encore dit que cette "maudite prothèse" la faisait souffrir en ce moment, pour ce que ça vaut... En tout cas, ce que Ciri a bien saisi, c'est que le temps où elle faisait pirouette ou parapente (là encore, elle ne sait pas ce que c'est, c'est la vieille dame qui lui en a parlé), est bel et bien terminé ! Cirilla la regarde passer dans la rue avec un petit sourire avant de se tourner vers Lucy. "En parlant de cinéma... Est-ce que tu sais ce qu'est un "film d'horreur" ? J'ai entendu un groupe en parler il y a quelques jours et... C'est vraiment comme une langue étrangère pour moi. Pourquoi quelqu'un irait voir un film s'il est horrible ?"

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« Tu sais quoi ? » fait Lucy en tirant son téléphone de la poche de son pantalon pour y dénicher son agenda (qui lui sert surtout à noter ses devoirs – qu’elle peut quand même parfois oublier de faire parce qu’elle est une sacrée tête en l’air. « On va se fixer une date tout de suite, comme ça, pas d’excuse. »

Ce n’est qu’une fois qu’elles se sont mis toutes les deux d’accord sur une date qui leur convienne à tous les deux et qu’elle se promet de ne surtout pas oublier qu’elles peuvent reprendre le cours de leurs conversations, et Lucy s’amuse d’entendre Ciri s’étonner à l’idée que Camilo puisse avoir envie de la rencontrer. Elle peut le comprendre. Elle pourrait prétendre que c’est moins un fait sociétal ici, mais c’est vrai quand même que beaucoup de distinctions restent faites entre filles et garçons et que les derniers ne devraient pas s’intéresser aux activités ou aux conversations des premières selon ces préjugés, mais dans tous les cas, le petit ami de Lucy n’est pas comme ça. Il n’a jamais été comme ça. Il s’est toujours montré très compréhensif et surtout très sociable. Il sera probablement ravi d’avoir une occasion de passer du temps en compagnie de Ciri, avec qui le courant devrait bien passer. Il est toujours ravi de faire de nouvelles connaissances, et il est capable de faire la conversation facilement.

« Il va être ravi de te voir. Je sais pas, j’ai l’intuition que vous allez très bien vous entendre, tous les deux. Et j’ai le nez pour ce genre de choses », affirme-t-elle d’un ton qu’elle veut le plus certain et convaincu possible. « Dès que j’ai plus d’infos, je te dis ça, et on se fait ce fameux café », assure-t-elle avec bonne humeur.

Ciri en profite pour rebondir sur le sujet du cinéma, et Lucy affiche un sourire en coin quand elle lui parle du concept de film d’horreur, parce que certaines personnes en parler. Et sa question est effectivement très légitime, en réalité. Parce que Lucy s’est posé le même genre de questions.

« De ce que j’ai compris, c’est des films qui ne sont pas forcément horribles en soi, mais qu’on regarde pour se faire peur. Des histoires de monstres, ou avec du sang partout, ce genre de choses. » Lucy grimace. « J’en ai jamais regardé… je pense que c’est pas mon genre de films. »

Sans surprise, Lucy, elle, elle préfère les histoires d’aventure, ou les comédies romantiques, les histoires qui ont une fin heureuse… Pourquoi regarder des drames et des films d’horreur quand les films devraient être le moyen d’évasion le plus privilégié.

« Mais si t’as envie de tenter le coup un de ces quatre, on pourra toujours se regarder ça chez moi, avec plein de pop corn, la lumière allumée et la possibilité d’arrêter à tout moment si on trouve ça trop affreux. »