(terminé) SUJET COMMUN N°4 ▿ intrigue n°3

Mary était en pleine réunion. Elle écoutait très attentivement ce que chacun disait autour de la table. L’ancienne reine continuait de faire suivre sa cousine et elle avait besoin de savoir ce que ses hommes de mains avaient trouvé sur elle, s’ils avaient de nouvelles informations. Ils essayaient également de mettre en place de nouveaux plans d’actions. La réunion durait depuis de nombreuses heures déjà, la brune ne s’était pas rendue compte de l’heure, mais elle avait encore tellement de choses à voir, elle allait sans doute terminer très tard dans la nuit.

Mary fut stoppée dans son long monologue. Elle venait de recevoir un message des plus alarmant. Son petit garçon avait été enlevé. La brune se laissa retomber sur son siège. Comment était-ce possible ? Pour une fois qu’elle n’avait pas son petit garçon avec elle. Pour une fois qu’elle l’avait laissé chez elle, au lieu de l’emmener sur son lieu de réunion. Il était malade, alors la mère avait voulu que son enfant reste chez lui, au chaud, pour pouvoir se reposer. Mais quelle idiote. Elizabeth était derrière tout cela, il n’y avait aucun doute à avoir. Elle avait attendu le bon moment pour s’en prendre à James. Un moment où Mary n’était pas là pour le surveiller. L’ancienne reine reprit ses esprits rapidement, le message disait qu’elle devait être sur les lieux dans une demi-heure. Elle avait intérêt à faire très vite. « La réunion est terminée. Tu m’accompagnes. » Mary désigna l’un de ses hommes de mains. Mary n’allait pas bien et ça se voyait, mais elle ne devait rien dire, elle n’en avait pas le droit.

Après une bonne quinzaine de minutes de voiture, la brune demanda à son chauffeur de s’arrêter et d’attendre son ordre. Elle ne prenait aucun risque, elle était à une vingtaine de minutes à pied de l’entrée de la forêt, mais elle ne voulait pas que l’homme qui l’avait accompagné sache où elle était. La brune se mit à courir, pour ne pas perdre de temps, elle savait qu’en marchant, elle n’arriverait pas à temps.

À bout de souffle, la brune était arrivée à l’entrée de la forêt. Paniquée à l’idée de ne pas retrouver son fils ou pire encore, à l’idée de le retrouver sans vie. Mary s’avançait dans la forêt, son corps tremblant de partout. « James. » Il était petit, mais il était en âge de se manifester s’il entendait la voix de sa mère. Elizabeth allait le payer cher. Mary prit quelques secondes pour reprendre sa respiration, pour réfléchir. Si Elizabeth avait enlevé James, où était-elle cachée et pourquoi jouer à ce petit jeu ? Une voix féminine lui demandant qui elle était résonnait non loin d’elle, une chose était certaine, ce n’était pas celle d’Elizabeth. Et il faisait bien trop noir pour voir le visage de cette femme. « Où est mon fils ? » Mary s’était avancée vers cette voix, n’ayant qu’une idée en tête : retrouver James. « C’est Elizabeth qui vous envoie, c’est ça ? » Mary était agressive, mais elle était plus qu’inquiète pour son garçon, elle savait que sa cousine était prête à tout, que son enfant était en danger à ses côtés.

Amy rentrait d'une journée comme une autre. Elle avait travaillé tout l'après-midi et s'apprêtait à rentrer pour retrouver son mari, chez elle. Elle se fatiguait un peu plus vite qu'avant et elle commençait à trouver les journées au journal un peu longue. Alors, comme chaque soir, elle avait hâte de se jeter dans son canapé pour se reposer un peu devant un programme stupide à la télé ou avec un bon livre dans les mains. Sauf que cette fois-ci, lorsqu'elle ouvrit la porte d'entrée de la maison, ses yeux se posèrent automatiquement sur une enveloppe blanche posée au sol, l'empêchant de se précipiter sur son canapé. Elle se baissa pour la ramasser, maudissant au passage la personne qui avait fait ça parce que ce n'était pas le plus simple de se relever après s'être baissée avec un ventre comme le sien. Après quelques efforts, elle déposa son sac et ses clés sur la petite table à l'entrée, et ouvrit enfin l'enveloppe qu'elle avait entre les mains. C'était étrange, il n'y avait aucune adresse, rien. Elle en sortit alors une feuille sur laquelle il semblait y avoir des indications. Elle se sentit mal à mesure où elle lisait ces mots, déposant une main sur son ventre. La lettre disait que Rory avait été enlevé et que si elle voulait le retrouver, elle avait trente minutes pour se rendre en bordure de forêt. Elle n'avait le droit ni d'appeler Rory, ni d'appeler qui que ce soit. Alors elle se débrouillerait seule.

Il lui avait fallu une minute pour se calmer. Elle s'était mise à pleurer, se sentant impuissante face à une telle situation, et elle avait peur. Peur qu'il arrive quelque chose à son mari. Ils avaient été séparés tant de fois par le passé. Il était déjà mort et revenu à la vie. Il avait été effacé de l'univers, mais elle l'avait fait revenir. Il était revenu. Alors elle n'allait tout de même pas le perdre ici, maintenant qu'ils vivaient une petite vie tranquille dans cette ville ? Pas après avoir vécu tant de choses dans l'espace et dans le temps ! Pas après avoir combattu des extraterrestres et affronté des situations incroyables et dangereuses ! Dans cette autre vie, on lui avait déjà pris son bébé, sa petite fille à peine née. Ici, avant la naissance de leur second enfant, allait-on vraiment lui prendre son mari ?

Dans un premier temps, sa réaction fut de fouiller chaque pièce de la maison en criant le prénom de son mari. Elle priait pour que tout ne soit qu'une mauvaise blague. Qu'il soit là, quelque part ou qu'elle reçoive un message lui disant qu'il était encore au travail. Mais ce ne fut pas le cas. Alors, prenant conscience qu'elle avait déjà perdu du temps, elle se précipita vers sa voiture, ne prenant ni le temps de récupérer son sac, ni de fermer à clé sa porte d'entrée. Elle roula plus vite que la vitesse autorisée, essayant d'être prudente malgré tout, mais ses pensées étaient ailleurs, sa vue troublée par les larmes. Une fois arrivée, elle stoppa la voiture et en sortie en vitesse. Elle s'avança alors, ignorant si elle devait s'enfoncer davantage pour commencer ses recherches ou attendre d'être contactée. Elle sortie son portable de sa poche, mais il n'y avait rien. Aucun message, aucun coup de téléphone. Rien. Que devait-elle faire ? Elle paniquait, ne savait comment réagir et restait figée sur place. Elle n'osait s'aventurer dans la forêt si ce n'était pas ce qu'il fallait faire. Et elle ne voulait pas perdre de temps à rester là, sur place, à ne rien faire.

Alors qu'elle continuait de chercher quoi faire, elle entendit deux voix non loin, à quelques mètres à peine. Sans hésiter, elle se dirigea vers ces deux voix féminines, se fichant qu'elles puissent n'avoir aucun lien avec toute cette histoire ou qu'elles étaient en train de discuter. Elle ne s'approcha pourtant pas plus, essayant de rester cachée. Il faisait nuit, on n'y voyait presque rien alors elle espérait pouvoir rester discrète et écouter la conversation des deux femmes. Elle espérait entendre quelque chose, un indice, n'importe quoi sur l'endroit où était détenu son époux.

« Ne faites pas l’innocente. » Mary s’emportait, elle avait les nerfs à vif. Son petit garçon avait été enlevé. Sa cousine était forcément à la tête de cet enlèvement. Il n’y avait pas d’autre solution. Qui d’autre ? Non, c’était bel et bien Elizabeth. Elle avait toujours voulu la nuir, en enlevant James, elle était certaine d’affaiblir sa cousine.

Mary était persuadée que la femme qui se trouvait face à elle était l’une des complices d’Elizabeth. « Et moi, je veux retrouver mon petit garçon. Et croyez moi, je suis prête à tout pour ça. » L’ancienne reine, ne prêtait pas réellement d’attention à ce que disait la jeune femme. Elle recherchait sa sœur, tout comme Mary recherchait son enfant. Sauf que la jeune mère était persuadée que ce n’était qu’une ruse pour la piéger plus facilement.

Qu’est-ce qu’elle attendait d’elle ? Quelle question. C’était plutôt à Mary de la poser. C’était elle qui avait reçu une lettre, elle qui était venue ici suite à la demande d’Elizabeth. « Qu’est-ce que j’attends de vous ? Mais vous vous moquez de qui ? C’est plutôt à moi de vous poser cette question. » Quelque chose n’allait pas. Mary haussait le ton, mais elle avait la sensation que l’inconnue qui se trouvait face à elle était sincère, mais c’était impossible.

Alors que Mary s’apprêtait à hausser le ton, souhaitant connaître la vérité, elle fut interrompue par une voix masculine. « Tout va parfaitement bien. Qui êtes-vous et que voulez-vous ? » La jeune mère soupçonnait toutes les personnes qui se trouvait en ces lieux. Enfin, jusqu’à ce que le jeune homme reprenne la parole. « Attendez une seconde. Vous disiez rechercher votre sœur, c’est bien ça ? Et vous, vous recherchez quelqu’un également. » Mary s’adressait aux deux personnes qui se trouvaient à ses côtés. Ça commençait à devenir étrange. Soit ces deux personnes étaient en train de lui mentir, soit ils étaient tous dans le même cas. La brune avait repensé à cette lettre, lorsqu’elle l’avait reçu au bureau, elle l’avait rangé dans l’une de ses poches. « Est-ce que vous aussi vous avez reçu une lettre comme celle-là ? » La lettre en main, Mary la tendait aux personnes qui se trouvaient face à elle. S’ils étaient vraiment tous les trois dans le même cas, ils allaient peut-être pouvoir s’entraider.

Combien de personnes étaient concernées ? Combien de personnes avaient été enlevées ? Mary commençait à douter. Elizabeth n’était peut-être pas derrière tout cela après tout. Est-ce qu’elle avait pu enlever toutes ces personnes ? Elle voulait atteindre Mary, elle voulait la blesser, mais là, elle n’y était peut-être pour rien. Mais alors qui était derrière tout cela ?

Alors que Mary essayait de comprendre, en voyant que la jeune inconnue avait elle aussi reçu une lettre identique à la sienne, elle fut stoppée par un cri. Un homme semblant rechercher sa fille. Un second enfant avait donc été kidnappé. Y avait-il encore beaucoup de monde concerné ? Pas le temps de se poser plus de questions, en voyant les inconnus courir, Mary les avait suivit sans hésiter. En arrivant, l’ancienne reine était tombée sur deux hommes, l’un d’eux possédait la même lettre. Et tout comme elle, il en avait conclu qu’ils étaient tous là pour la même chose. En s’approchant un peu plus, Mary avait reconnu cet homme, il s’agissait de Ben, son voisin, elle ne lui avait parlé qu’une seule fois lors de la lune rouge. C’était le seul lien qu’elle avait avec toutes ces personnes et il était minime. Tout cela était de plus en plus étrange.

"Est-ce que l’on se connaît déjà entre nous ou avons-nous une connaissance commune, ce serait intéressant de savoir." Le jeune pensait donc comme Mary, il y avait peut-être un lien entre eux tous, une personne qui pouvait les lier d’une manière ou d’une autre. « La seule personne que je connaisse ici, c’est Ben. » En effet, il s’agissait de la seule personne que Mary reconnaissait. « Je ne sais pas si vous vous souvenez, je suis votre voisine. Nous nous sommes croisés le soir de la lune rouge. » C’était un événement marquant, mais leur conversation et leur rencontre, il pouvait ne pas s’en souvenir.

Alors que le petit groupe était en train de réfléchir à pourquoi ils étaient tous là, la brune fut interpellée par des voix. Une féminine et une masculine apparemment. Ils semblaient être cachés derrière un arbre. Et pour le coup, elle était persuadée qu’ils étaient en train de les observer, il s’agissait peut-être des ravisseurs cette fois-ci. « Chut. » Mary essayait d’être discrète, mais elle avait besoin d’entendre si les voix étaient bel et bien là et pour cela, tout le petit groupe devait être silencieux. L’ancienne reine montra discrètement de la tête l’endroit d’où provenait les voix. Sans perdre plus de temps, la jeune mère s’était approchée déterminée à comprendre ce qu’ils attendaient d’elle. « Je peux savoir ce que vous fichez là tous les deux ? Et surtout, je peux savoir ce que vous attendez de nous tous exactement ? »

Amy s'était cachée derrière un arbre, tentant d'être discrète pour écouter la conversation de deux femmes, bientôt rejointes par un homme. Peut-être étaient-ils complices de l'enlèvement de Rory ? Ou peut-être avaient-ils des informations ? Elle n'en savait rien, ne comprenant pas grand chose à la conversation, si ce n'était quelques mots lui indiquant bien que ces gens parlaient d'un enlèvement. Ou plutôt de plusieurs. C'était étrange. Y avait-il eu d'autres victimes ? Pourquoi ? Amy ne comprenait pas le but de tout ça et n'avait, de toutes façons, pas la tête à réfléchir correctement à la situation pour trouver une solution. Les doutes d'Amy sur un enlèvement multiple se confirmèrent lorsque les trois inconnus sortirent tour à tour une lettre de leur poche, semblable à celle qu'elle avait également dans l'une de ses poches.

Les choses s'accéléraient, ils semblaient être nombreux dans cette forêt à la recherche de proches. Peut-être était-ce juste des complices jouant les victimes ? Non, ça n'avait pas grand sens, il n'y avait aucune raison à ça. Un cri fit sursauter Amy et la sortit de ses réflexions. Des yeux, elle en cherchait la provenance, mais ne voyait rien. Elle n'osait pas bouger, craignant d'être repérée par les ravisseurs, pourtant, elle ne pouvait pas rester planter là indéfiniment. Elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage, qu'elle sursauta de nouveau lorsqu'elle entendit une voix tout à côté d'elle. Elle ne l'avait même pas entendu arriver. Cela aurait pu être n'importe qui, d'ailleurs peut-être était-ce n'importe qui ! Elle se montrait prudente, reculant d'un pas, gardant une certaine distance avec l'homme qu'elle regardait de haut en bas pour veiller à ce qu'il ne tente rien contre elle. Elle se contenta de dire oui de la tête lorsqu'il lui parla de la lettre, la sortant de sa poche pour lui montrer. « Rien ne nous dit qu'ils ne sont pas complices... Ou que vous ne l'êtes pas » rétorqua-t-elle. Amy réfléchissait à la meilleure solution : rester seule ou rejoindre ce groupe. La solution vint d'elle-même lorsqu'une femme s'approcha d'elle et de l'inconnu, leur demandant ce qu'ils attendaient d'eux. Amy secoua la tête, ne comprenant pas tout de suite. Pensait-elle vraiment qu'Amy était complice de ces enlèvements ? Comment aurait-elle pu enlever qui que ce soit dans son état ? Enceinte de six mois, il lui semblait compliqué d'imaginer qu'on la considère comme suspecte, mais ce n'était pas stupide après tout. Elle pouvait avoir participé à ces enlèvements, comme eux tous. Avant de pouvoir répondre à la femme, un homme s'approcha d'eux, leur demandant juste s'ils avaient reçu une lettre eux-aussi. Elle leva une main, contenant la lettre, pour montrer que oui, sans ajouter un mot.

Les choses se passèrent à une telle vitesse ensuite qu'Amy ne comprit pas tout. Chercher. Fouiller. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Elle sentait qu'il n'y avait rien du tout ici. Pourtant, elle participait. Tentait de retrouver ses esprits pour faire les choses bien et retrouver son mari. Sauf qu'ils furent interrompus par l'un des hommes qui avait reçu un message. Elle sortit son portable, mais rien. C'était étrange. Personne, à part lui, ne semblait avoir reçu de message. Il proposa alors de se séparer, de former des groupes... « Pourquoi êtes-vous le seul à avoir reçu un message ? Qui nous dit que vous n'êtes pas des leurs et que vous n'essayez pas de nous séparer ? » Plus facile de s'attaquer à des groupes de deux qu'à un groupe de sept. Elle devenait parano, accusant un inconnu, mais il lui fallait trouver un sens à tout ça, des réponses, quelque chose qui lui montrait qu'ils allaient réussir à retrouver ces disparus. Et l'idée d'être séparé lui faisait peur. Quelque part, la jeune femme se sentait en sécurité entourée de tant de monde. Avec une seule personne, elle craignait pour elle. Elle savait se défendre, mais enceinte, dans une forêt qu'elle connaissait peu, de nuit et avec toutes ces émotions qui se bousculaient en elle, elle avait peur d'être une cible trop facile. Peur de tomber sur un ravisseur qui avait prévu un plan parfait, planifié la suite et qui n'attendait qu'une chose : les séparer. « Quelqu'un connaît cet homme ? Je veux dire, vraiment ? » Pas juste une connaissance. L'avoir croisé une fois par hasard ne faisait pas de lui quelqu'un de bien. Ne pas le connaître ne faisait pas non plus de lui un coupable. Elle, après tout, ne connaissait personne dans tout ce petit groupe et ça ne faisait pas d'elle une coupable pour autant.