S’il y avait bien quelque chose pour laquelle Stiles n’était pas habilité, c’était d’aller sur le terrain quand tout se barrait en cacahuète. Comme par exemple, les échanges de coups de feu entre la police et un gang de yakuzas qui faisait rage en ce moment-même. Des yakuzas, sérieux. Stiles aurait tout vu sur l’île. C’est exactement ce genre de réflexion qui va te faire te prendre un coup de karma en pleine tête ! se morigéna-t-il intérieurement.
Stiles ne faisait pas partie des agents de terrain et de ce fait ne possédait pas d’arme à feu. Ce qui, s’il était tout à fait honnête, n’était pas plus mal. Il avait toujours préféré sa bonne vieille batte, mais elle ne faisait clairement pas le poids face à des yakuzas armés jusqu’aux dents. Et puis, il y avait également son petit problème d’hématophobie. Même si par miracle Stiles parvenait à toucher quelqu’un, voir la personne saigner était un moyen sûr de le faire tomber dans les pommes. La seule raison pour laquelle il se trouvait au milieu de ce bordel, c’était que le FBI suspectait la présence d’au moins un sorcier dans les rangs des yakuzas, et que Stiles était le mieux équipé pour trouver un plan à la volée, grâce à ses connaissances mais aussi ses capacités de réactions et de raisonnement dans les situations tendues.
Ce genre de situation était définitivement tendue ; en fait, autant barrer cet adjectif pour le remplacer par « merdique ». Ignorant comme il le pouvait le bruit ambiant et les corps qui tombaient, Stiles observait si quelqu’un, comme lui, se tenait en retrait. Quelqu’un de protégé, à l’abri des balles et de la cacophonie, mais suffisamment proche pour réagir au quart de tour. En somme, quelqu’un qui aurait un rôle de soutien similaire à celui que Stiles tenait pour le moment.
Son attention fut cependant déviée par un nouvel arrivant… qui manqua de faire hurler Stiles comme le fanboy qu’il était. L’île avait ramené beaucoup de personnes et de créatures bien vicieuses ; mais comme en contrepartie, elle avait également ramené quelques super-héros de son enfance. Et c’était tellement cool ! L’excitation enfantine et l’émerveillement ne quitteraient probablement jamais Stiles à chaque fois qu’il voyait une personne costumée les aider. Grâce à son boulot, il pouvait même les voir de manière assez régulière. Rien que pour ça, Stiles aurait tenté de rejoindre les forces de l’ordre, pensa-t-il en voyant Spider-Man – Spider-Man ! lui répéta son esprit surexcité – se balancer d’une toile à l’autre et faire diminuer nettement les rangs des yakuzas.
Il fallait admettre que de voir l’homme masqué faire des acrobaties en plein milieu des deux groupes avait de quoi mettre des étoiles dans les yeux de n’importe qui. Aussi, Stiles s’autorisa à le suivre des yeux pour encore quelques pirouettes avant de reporter son attention sur le gang dont les membres tombaient à présent comme des quilles. Cela avait le mérite de lui faciliter le boulot, et la meilleure partie : Spider-Man ne blessait sérieusement personne.
Stiles reprit donc son observation attentive. Il ne voyait rien qui lui mettait la puce à l’oreille ; peut-être n’était-il pas nécessaire dans cette fusillade. À peine se fit-il cette réflexion que son regard s’accrocha sur un homme à quelques dizaines de mètres, entouré par un groupe de quatre qui se rapprochait de plus en plus de lui. Il semblait parler sans s’arrêter et… le pointer du doigt ?
Merde, merde, merde ! Stiles n’avait pas pensé que le groupe adverse aurait tenté la même tactique que le FBI. Par instinct, il plongea au sol. Bien lui en prit ; un seconde plus tard, une balle lui égratigna l’épaule. On avait probablement visé ses jambes pour l’empêcher de fuir, pensa-t-il avec une pointe d’hystérie. Il resta accroupi et tenta de se dissimuler de la vue des yakuzas, se rapprochant de ses collègues pour se fondre dans la masse, mais de ce fait aussi de l’action.
Une balle traversa la cuisse d’un agent avant d’entailler profondément la pommette de Stiles. Celui-ci se figea. Les cris de l’agent lorsqu’il tomba au sol semblèrent étouffés sous les oreilles bourdonnantes de Stiles. Par réflexe, il porta les doigts à sa joue lancinante ; ils en revinrent tachés de sang.
C’en fut trop pour le jeune homme ; ses yeux roulèrent dans ses orbites, et le sol se précipita vers lui.
Peter ne s'attendait pas a ce que sa soirée prenne ce genre de tournure. Pourtant il fût un temps, c'était monnaie courante de se retrouver face à des gangsters. Des yakuzas de surcroit. Comme il a pu en combattre des centaines dans les quartiers de New-York. Le costume, tout ça avait pris fin le jour où il a pris le parti de se qu'on pourrait appeler « un super-vilain ». Il ne s'agissait pas de n'importe qui sous l'apparence de cette monstrueuse gargouille destructrice. Il s'agissait de son petit ami, Harry. Ex petit ami désormais. -longue histoire- Il ne s'était pas imaginé que protéger l'homme qu'il aime aurait autant de conséquences. Une réputation souillée par les médias, une méfiance de nombreux agents de police qui doutait désormais en sa qualité de héros.
C'était comme revenir trois ans en arrière. Quand le monde entier était persuadé qu'il était derrière l'attaque des drones à Londres et du meurtre de Mysterio. C'était un coup dur pour Parker qui se retrouva forcer d'abandonné le costume, sans savoir si il pourra le reporter un jour sans encombre.
Le temps avait fait son travail. Peter avait finalement pris la décision de rompre avec Harry. En finir avec cette relation qui les détruisait tout les deux. Et petit à petit il se sentait redevenir lui-même. Il retrouvait ses proches qu'il avait mis de côté tout ces longs mois de calvaire. Il avait le sentiment d’apercevoir la lumière au bout du tunnel. Brooklynn était plus optimiste que lui pour la réputation de Spider-Man. Étant une experte des réseaux sociaux elle se donna pour mission de l'aider a redorer son image. Alors qu'en réalité, pour certaine personne... Ces événements n'ont rien changé sur leur admiration de l'homme araignée.
Peter sortait d'un repas de famille, Will et Hannibal habitant dans le quartier. Un quartier ou il y passait des heures la nuit en tenue de Spider-Man. Lockwood Hill est l'épicentre du crime sur cette île. Pourquoi vivaient-ils dans un quartier pareil d'ailleurs ? Mais des coups de feu le firent sortir de ses rêveries. Et là, étonnement après tout ses mois d'absence il s'était mis en pilote automatique. Il n'avait jamais perdu la main. Il balance son sac à dos derrière une benne, et d'un simple geste l'Iron-Spider se dessina au dessus de ses vêtements. Il s'empressa donc de longer le mur à la vertical du bâtiment le plus haut. Ainsi, il avait une parfaite vue d'ensemble. La police était sur place, le FBI plus précisément, ça tirait de tout les côtés. Il devait agir vite avant qu'il n'y est plus de blesser. Il s'élança alors, évitant les balles avant d'envoyer un premier coup de pied au visage du malfrat. « Je vous ai manqué ? » lança-t-il gaiement avant d'entoiler les armes de deux autres mecs pour finir par les assommer avec. « Allez je confisque vos joue-joues, la fête est terminée. Tout le monde au lit ! » C'était comme ci il ne s'était jamais arrêté. L'adrénaline à son maximum Spidey se mit en œuvre de réduire le camp adverse un à un. Il finit par remarquer du coup de l'oeil la position délicate où se trouvait un agent. Il allait se faire canarder si il ne le sortait pas de là mais plusieurs hommes étaient déjà sur lui. Il activa ses quatre bras mécaniques qui sortirent de son dos pour l'aider a mettre plusieurs ennemi au tapis en une fois. Mais qu'est-ce qu'un agent pas armé faisait ici ? Il devait être nouveau dans le métier. Pas le temps de s'attarder là dessus. Il s'empressa de désarmer les ravisseurs avant d'emporter dans la volée l'agent en pleine crise. Il le reposa à un point à hauteur, à l'écart du chaos. « Hé-hé hé.. du calme mon pote. C'est rien c'est juste.. » Un vilain bobo ? La détresse du garçon avait de quoi décontenancer n'importe qui. Mais il ne devait pas lui aussi se laisser prendre par la panique sinon ils ne s'en sortiraient jamais. « Comment tu t'appelles ? Stiles ? Cool moi c'est Spider-Man. Écoute, prend tout ton temps pour respirer c'est un truc que j'ai vu à la télé. » Les mains fermement posé sur les épaules de l'agent Peter désirait veiller a se qu'il se sente bien avant de retourner en bas si ils ont besoin d'aide. « Bon dans la série c'était une femme enceinte mais c'est la même chose » s'empressa-t-il d'expliquer. « Inspire... Expire. Inspire … Expire. Ça va, tu te sens un peu mieux ? »
Son malaise passager ne dura que quelques secondes ; assez longtemps pour que Stiles ne se rende pas compte d’être porté comme une demoiselle en détresse et exfiltré sur un toit, mais une fois en sécurité, il reprit ses esprits… pour se retrouver nez-à-nez avec Spider-Man.
- Wah ! s’exclama-t-il, un onomatopée à mi-chemin entre la surprise et l’émerveillement.
C’est par réflexe qu’il indiqua ensuite son nom, amusé malgré lui que Spider-Man prenne la peine de se présenter. De près, et au son de sa voix, le super-héros semblait… jeune. Peut-être plus jeune que Stiles. Ce fut cette réalisation qui força Stiles à se calmer en prenant de grandes inspirations comme le lui conseillait son sauveur plus que les instructions en elles-mêmes. Il avait beau être embarrassé, c’était loin d’être son premier rodéo. Et même si la situation avait été tendue, sa réaction semblait exagérée.
À y réfléchir, Stiles s’était senti sur les nerfs toute la matinée, écrasé par le poids de sa responsabilité. De plus, la mise en place d’une telle opération avait pris des jours, et bien qu’il était loin d’avoir été le seul agent impliqué, il avait pris part à tous les préparatifs et toutes les discussions. Le jeune homme avait confié Wolfy à une de ses collègues qui ne prendrait pas part à l’opération et s’était jeté corps et âme dans le plan, ce qui voulait dire que…
Stiles grogna. Il était incapable de se rappeler combien d’heures il avait dormi, ou ce qu’il avait mangé pour la dernière fois. Et à quand remontait sa dernière dose d’Adderall ?
Merde, quel crétin. Sans son chien pour lui donner une routine, et emporté par la fièvre qui s’était emparée des locaux du FBI, il en avait oublié sa santé. Pas étonnant que le moindre truc lui ai fait péter les plombs.
Mais la prévenance et la maladresse toute attachante de son idole le calmèrent de manière phénoménale. Essayant de garder son sérieux face à l’attitude franchement drôle de Spidey et son envie presque irrépressible de demander un autographe, Stiles se redressa et offrit au super-héros un sourire qu’il espérait rassurant.
- Ça va, merci de m’avoir sorti de là, et désolé, vraiment. J’étais juste…
Le sorcier. Putain ! Ce foutu sorcier lui était sorti de la tête !
Stiles se releva d’un bond pour observer l’affrontement à leurs pieds et vit l’homme continuer ses incantations sans s’arrêter. Son côté tête brûlée lui hurlait d’y retourner immédiatement avant que qui que ce soit d’autre ne soit blessé, mais la raison l’emporta.
- Spidey ! dit-il avec une urgence dans la voix. Cet homme, il faut l’assommer ! Le plus vite possible ! Et dire à tous les agents que c’est pour lui que j’ai été envoyé sur le terrain !
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