Il était une fois...
« Quand j'étais petite, j'ai rêvé que je me tenais dans une pièce et que je regardais une fille qui était à la fois moi, mais sans être moi. Qui, elle-même, regardait une autre fille qui était elle aussi moi sans l'être. Ma mère a cru que c'était un cauchemar mais moi, j'ai compris que c'était le début de ma carrière dans la physique. »
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• Après avoir décidé de poursuivre une carrière de physicienne, à la suite d’un rêve qui l’a marqué durant son enfance, Rosalind a entrepris d’effectuer des expériences sur les atomes. C’est en réussissant à suspendre l’un d’eux en l’air qu’elle eut l’idée d’essayer avec une pomme – puis, plus ambitieuse, s’imaginait une ville. Son projet fut financé par Père Comstock – en l’échange de quoi, elle lui laissa une partie de la gloire quant à la création et la gestion de la ville -, qui ainsi devint prophète de Columbia, la cité flottant dans les nuages.
• Au cours de ses expérimentations avec le « champ Lutece », comme a préféré le nommer, elle pu faire la rencontre d’une version masculine d’elle-même, d’une autre réalité, avec qui elle correspondit en morse grâce à des atomes. Lorsqu’elle en fit part à Comstock, il lui indiqua de trouver un moyen d’avoir accès aux univers parallèles ; qui lui seraient utiles pour ses « prophéties ». Rosalind, qui s’était prise d’affection pour Robert, s’empressa de construire une machine.
• Robert subit une dissonance cognitive, dès son arrivée dans ce Columbia. Rosalind, n’éprouvant habituellement aucun intérêt les autres, est à son chevet jour et nuit. Elle lui transfuse son propre sang, lorsque son nez se met à saigner, lui joue du piano et chante des berceuses pour calmer ses angoisses. Elle trouva en son jumeau la compagnie qui lui avait toujours manquée – une version exacte d’elle-même, avec seulement un chromosome différent ; et une empathie qui lui faisait défaut.
• Comstock usa de la machine pour prétendre qu’il pouvait prédire le futur, et travailla avec l’industrie Fink, afin de proposer des technologies modernes aux habitants de Columbia. Rosalind, imaginant déjà les répercussions, le laissa pourtant faire – ne se sentant que peu concernée par ce qui allait en résulter, bien qu’elle reconnût sa part de responsabilité.
• Tel qu’elle s’y attendait, les répercussions arrivèrent – elle n’avait seulement pas prévu tout ce qui allait en découler. Comstock vieillit prématurément, le rendant ainsi incapable de continuer une lignée, et ainsi léguer Columbia à sa descendance. Imaginer la destruction de sa chère ville, toute sa gloire, il supplia alors les jumeaux Lutece de l’aider ; ce fût ainsi qu’ils eurent l’idée d’user de la machine pour trouver une réalité où Comstock avait eu une progéniture, et lui proposer de vendre sa fille pour éponger ses dettes.
• Ce soucis réglé, un autre se présenta : Elizabeth démontra être capable, en vieillissant, de pouvoir ouvrir des failles temporelles ; un morceau de son doigt ayant été sectionné et laissé dans son univers d’origine. Les Lutece conclurent qu’avec ces pouvoirs, elle risquait de mener Columbia à sa destruction ; la prophétie que Comstock voulait à tout prix éviter. Rosalind n’en avait que faire ; Robert, rongé par la culpabilité, lui posa un ultimatum : soit elle l’aidait à régler ce problème, soit il retournait dans sa réalité d’origine. Ne croyant pas qu’il y eût de solution à cette situation, elle fut pourtant contrainte d’accepter, trop attachée à lui.
• En découvrant leur plan, Comstock envoya l’inventeur Fink détruire leur machine – il eut si bien réussi, qu’il les tua également. Pourtant, si leurs corps étaient bien présents, ils étaient encore, en réalité, vivants ; dispersés à travers l’espace et le temps, leur permettant ainsi de se rendre où ils voulaient, quand ils voulaient. A la fois mort et en vie. La situation affecta grandement Robert, tandis qu’elle convenait à Rosalind. Tant qu’elle pouvait être avec son jumeau, elle était comblée – bien qu’elle se trouvât contrainte à mettre en place le plan de son frère.
• Ce fût le commencement de longs essais, avec Booker DeWitt… Aucun concluant ; agaçant Rosalind, qui n’appréciait guère de s’embarquer dans des expériences dont l’échec était connu d’avance. Ce n’était plus aussi amusant au bout de la centième - et plus - fois, bien qu’elle pût profiter de quelques variations. Telle que la fois où l’un des Booker est décédé, alors que les Lutece lui avait offert une potion censée le rendre plus résistants. Elle avait rencontré des rats de laboratoire plus fort qu’eux. Plus intelligents, aussi.
• Puisque Booker ne parvenait pas à changer le cours de sa destinée, Elizabeth prit les choses en mains… De façon assez littérale : en assassinant les DeWitt, avant qu’ils ne deviennent Comstock, et construisent Columbia. Rosalind était-elle enfin libérée de cette lignée ? Non. Pas avant d’avoir aidé Elizabeth à assassiner un dernier Comstock, dans une autre réalité, et une tout autre ville – avant que la fille elle-même n’y périsse. Et, avant même qu’elle ne puisse enfin se réjouir d’être libérée de ce cycle, la lune rouge fit son apparition.
• Elle en fût profondément vexée, puisqu’elle avait eu le choix, à un moment, de retourner à Columbia avec son frère, vivre une véritable vie, en l’échange de leur pouvoir. Ils avaient refusé, malgré l’envie, de peur de ne plus pouvoir explorer l’univers. Et la voici transporter dans une ville inconnue, coincée, sans son frère. Une vie à recommencer à zéro ; des mystères, redevenus mystères.
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ENREGISTREMENT_03_janvier_2019
La conclusion à laquelle je suis arrivée, est que la lune rouge m’a transportée dans une tout autre dimension, bien que je sois étonnée de ne pas avoir subi de dissonance cognitive. Je ne suis plus dispersée à travers le temps et l’espace, comme autrefois. La sensation est étrange. Enfin, je préfère voir cela comme une occasion de… Recommencer mes recherches, sans avoir de DeWitt ou de Comstock à remettre dans le droit chemin. Je n’ai pas encore retrouvé mon frère... Il y a une possibilité pour qu’il n’existe pas ici... Je… Préfère ne pas penser à cela.
ENREGISTREMENT_05_janvier_2019
Je me suis blessée les doigts de matin en manipulant une pièce métallique. J'étais étonnée de voir le sang couler, et surtout ressentir la douleur. La fatigue, la faim, la soif… Cela confirme que je suis à nouveau totalement un être de chair. Un état dont je me serais honnêtement passée.
ENREGISTREMENT_19_mars_2019
La ville est curieuse. Elle me semble « vivante », et s’adapte à chaque habitant. Nous nous sommes tous retrouvés ici de la même manière. J’ai commencé à construire un plan pour une nouvelle machine. Celle-ci sera plus abouti que celle que nous avions créé avec mon frère, étant donné les matériaux que j’ai à ma disposition.
ENREGISTREMENT_26_septembre_2019
Cher frère. Je ne sais laquelle de ces obligations est la plus… Consternante. Devoir subir des cours pour obtenir un doctorat, ou bien devoir enseigner afin que mes projets soient financés ? Je ne vois, pour le moment pas, d’autres solutions. A moins que je ne trouve un Comstock ici… Je plaisante. Ah. Pas après tout le mal que nous nous sommes donnés pour les faire disparaitre.
ENREGISTREMENT_01_janvier_2020
Mon très cher frère... Je ne puis m'empêcher de me demander si, finalement, ta disparition n'est pas volontaire de ta part… Si tu n’as pas fondé la famille que tu désirais tant. Je ne pourrai aller contre ta volonté si tel est le cas. Je n'ai toujours voulu que ton bonheur... Néanmoins je ne sais plus comment vivre sans... Hm. Je veux seulement savoir ce que tu es devenu.