Il n’y a pas si longtemps, dans une autre vie, Jesse Pinkman avait caressé l’espoir que ce putain de cancer dévore Walter White de l’intérieur. Il lui a souhaité de crever seul, comme une merde, sans plus personne pour pleurer son cadavre. C’est ce qui a plus ou moins fini par arriver, quelque part, mais alors, Jesse ne savourait pas tant la satisfaction d’être radicalement débarrassé de Mr White que celle d’être enfin libre après des mois de réclusion dans des conditions insupportables et déshumanisantes. Le sang qu’il a sur les mains, Jesse en garde une trace profonde, violente, il ne se remettra jamais de la mort de Gale qu’il a assassiné d’une balle entre les deux yeux, pas plus que de tous ces dommages collatéraux, ces vies prises violemment et qui ne l’auraient peut-être pas été si, le jour où son ancien prof de chimie était venu le trouver pour lui proposer de cuisiner et dealer de la meth, il s’était contenté de l’envoyer chier dans les grandes largeurs. Oui, il y a bien des vies qu’il aurait aimé épargner. Pas celle de Walter White. Certainement pas celle de Walter White.
Et pourtant. Alors qu’il attend, fébrile, dans cette putain de salle d’attente aseptisée, Jesse constate avec quelle anxiété il se surprend à redouter un verdict qu’il aurait autrefois considéré comme libérateur. Rattrapé par sa maladie dans ce monde qui ne fait pas de cadeau à certains et offre une nouvelle chance à d’autres, Jesse avait d’abord songé, à ce constat, que le karma était une garce, mais que dans le cas de Walter White, c’était une garce qui faisait sacrément bien son travail. Il n’avait eu aucune sorte de compassion pour ce pauvre homme, dans un état physique dégradé, à la mémoire prétendument défaillante (il a fallu longtemps à Jesse pour qu’il admettre que Walter était probablement sincère à ce sujet et ne cherchait pas juste à le mener en bateau par pure facilité), qui n'avait plus ni famille, ni amis sur qui compter. D’aucuns estimeront sans doute cruelle sa réaction initiale, qui a été de l’envoyer chier sans rien vouloir entendre. D’un point de vue extérieur, Walter White faisait alors pitié. Au sens le plus littéral du terme.
Et au final, ouais, Jesse a eu pitié. Quelle satisfaction est-ce qu’il aurait retirée d’obtenir sa revanche sur ce pauvre type qui avait déjà tout perdu… De fil en aiguille, Jesse a installé Walter dans son appartement au toit qui fuit, et parce que Walter n’était pas encore en état de travailler, il a magouillé de son côté – en appliquant bien les leçons de son ancien professeur pour ce qui est de la « cuisine » - histoire de pas crever de faim non plus. Quand il devait présenter Walter à son entourage, il se contentait d’un « C’est mon vieux sans explication ». Il y avait eu une pointe d’ironie dans cette affirmation tout d’abord. Puis finalement une certaine tendresse. Parce que oui, fait chier, ce con a fini par s’attacher à Walter dans ce monde, comme il s’était attaché à lui à l’époque. Pire encore, il s’imagine que cet endroit, c’est une chance pour lui de se racheter, de refaire sa vie et de devenir quelqu’un de bien. Ou de meilleur, ce qui devrait pas être difficile vu qu’il y a de la marge, quand même, et que c’est difficile de faire pire que le stade qu’il avait atteint. Sauf que pour que seconde chance il y ait, faut quand même qu’il survive, ce con.
Alors oui, il attend, fébrile, agitant les jambes. Il a terriblement envie de s’en griller une, mais il veut attendre d’abord le retour de Walter. A chaque aller et venue dans la pièce, il relève brusquement la tête avant de réaliser son erreur. Pourquoi est-ce que ça prend autant de temps. C’est pile au moment où il songe à quand même se la griller, cette putain de clope, que la silhouette de Walter apparaît dans l’entrebâillement de la porte ?
« Alors ? »
Jesse fait mine de se sentir moins concerné qu’il ne l’est réellement. Sur le chemin du retour, pour se donner une contenance, il se plaindra certainement des frais d’hôpitaux exorbitants qu’il doit dépenser à côté de lui avant de lui rappeler à quel point il déteste ce genre d’endroits (il faut dire qu’il y a accumulé un paquet de mauvaises expériences). Mais là, tout de suite, il veut surtout connaître le verdict des médecins.
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Silene Oliveira
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▿ Date de naissance : 05/06/1985
▿ Age : 39
▿ Métier : Incapable de changer, elle continue de baigner dans des affaires louches de braquage et de vol.
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur :
Rio. Es mi debilida. Es como un Mozart, pero con los ordenadores. Programa desde los 6 años y lo sabe todo de alarmas y electrónica. Para el resto de cosas de la vida es como si hubiera nacido ayer.
Seul… Sans souvenir. Sans passé. Walter n’était qu’un homme dans une foule inconnue. Pourtant, par le fruit du hasard, il avait rencontré Jesse Pinkman. Un être de son passé. La rencontre ne fut pas des plus réconfortants. Ce jeune homme lui avait craché au visage toutes les atrocités qu’il avait pu commettre. Toutefois, que pouvait-il dire face à des actes dont il ne possédait pas le moindre souvenir ? Walt ignorait les circonstances de ses agissements d’antan… Certains étaient justifiés, d’autres n’étaient que simple barbarie… Quoiqu’il en soit, Jesse restait son seul point d’ancrage dans cet univers et le détenteur des éléments de son passé…
Légèrement anxieux, il attendait patiemment le médecin en charge de sa maladie. Installé sur un canapé rustique en cuir, il se frottait nerveusement les mains. Plusieurs interrogations traversaient l’esprit du scientifique. Allait-il s’en sortir ? Est-ce que son temps était compté ? Combien de temps lui restait-il ? Malheureusement, l’imprévisibilité de ce mal empêchait à tout bon docteur d’établir avec certitude la mort de son patient ou sa rémission. Afin de chasser ses sinistres pensées, Walter détailla le bureau joliment décoré. Les tableaux n’avaient aucunement changé de place. Les babioles disposées sur ses étagères étaient toujours au même endroit et ceux depuis sa première visite. Le temps avait beau s’écouler, cette pièce possédait la même stérilité en tout temps. Après quelques minutes interminables, une figure munie d’une blouse blanche fit irruption. Un sourire illuminait le visage de l’individu. Était-ce une bonne chose ? « Bonjour, monsieur White ! Comment allez-vous ? » Lança-t-il dans la foulée. « Bonjour docteur Becker. Eh bien… On peut dire que ça va. Mes symptômes s’atténuent. Les nausées sont moins fréquentes… Donc, j’estime que ça va. » Répondit-il machinalement. Il décrivait simplement les éléments changeants, mais ne croyait pas à une amélioration de son état. Quant au médecin, ce dernier partageait davantage d’enthousiasme. Agilement, il agrippa son dossier médical et le feuilleta. Un lourd silence s’installa entre les deux individus. Ce mutisme alimenta l’angoisse de Walter. Ses tics nerveux reprirent de plus belle.
« Je vais être franc avec vous, monsieur White. » Ses sourcils se plissèrent à cette entrée en matière. Finalement, les nouvelles n’étaient pas si bonnes. Sa muqueuse buccale s’assécha. Il déglutit difficilement dans l’espoir d’hydrater cet assèchement. Le stress l’accablait et la réaction de son corps était imprévisible face à cet était. « Le traitement fonctionne bien sur votre cancer. Petit à petit, la tumeur diminue… Regardez-vous par vous-même. » De l’épais dossier, il extirpa une radiographie de la cage thoracique de Walter. « Vous voyez… Comparé à la première séance, votre cancer réagit étonnamment bien au traitement. Bien sûr, il m’est difficile de prévenir l’avenir, mais vous êtes en bonne voie de guérison. » Cette information assomma Walter. Il lui fallut plusieurs minutes pour assimiler cette bonne nouvelle. Sa guérison impliquait d’innombrables facteurs, qu’il ne souhaitait pas perdre. Un léger sourire étira timidement le coin de sa lèvre. Malgré tout, White démontrait un certain soulagement. Il allait vivre… Du moins, quelques mois de plus… « Je vais… Vivre… Plus longtemps ? » Fut les seuls mots qu’il réussit à articuler. « Il est trop tôt pour le dire, mais vous avez de grandes chances de vous en sortir. À l’heure actuelle, votre cancer reste inopérable, mais s'il continue à réagir de cette manière. Une lobectomie serait envisageable. Bien sûr, vous devez continuer les séances… » Le médecin continua à d’assommer Walter avec un tas d’information. Le professeur de chimie l’écouta avec peu d’attention. Son esprit était parasité par d’autres éléments.
« Au revoir, monsieur White. A dans trois semaines. » Avec un sourire forcé, il salua son docteur d’un signe de la main et s’extirpa de cette salle. Il n’eut pas le temps de souffler que Jesse lui saute dessus. Le jeune homme exprimait une réelle inquiétude à son égard. Au fond de lui, Walter souhaitait lui apporter l’étincelle d’espoir qui se profilait, mais certains doutes persistaient. Et si une possible guérison impliquait l’éloignement de Pinkman ? Walt ne pouvait pas le perdre… Les médecins lui avaient proposé divers traitements pour pallier sa perte de mémoire, mais le coût gargantuesque de sa radiothérapie l’empêchait d’accéder à ce privilège. Quant à Jesse, il détenait certains souvenirs et ne possédait pas de coût… Alors, un choix avait été nécessaire… « C’est… Constant… » Lâcha-t-il, mais l’air interloqué de Jesse en demandait plus. « Ce n’est ni mauvais, ni bon… Je dois poursuivre mon traitement… Si mes poumons ne me lâchent pas avant. » Sans plus tarder, il força le pas en direction de la sortie… Il avait besoin de prendre l’air. « Il faut que je sorte d’ici. » Un subterfuge pour le sortir des oreilles indiscrètes de l’hôpital et éviter à Jesse d’obtenir d’amplement informations à son sujet. Une fois à l’extérieur, Walter prit une grande inspiration et s’appuie contre la rambarde de l’hôpital. « Ça me pendait au nez… » Lança-t-il en fixant le sol. « Je n’ai pas de souvenirs… Je ne sais pas qui je suis… Mais je mérite ce qu’il m’arrive… » Continua-t-il afin d’amadouer Jesse… Il ne pouvait pas le perdre… Pas maintenant… Décidément, les bonnes vieilles habitudes ont la vie dure avec Walter White.
- - The most important moments are the ones that make you realize there’s no turning back. You have crossed a line, and you’re stuck on the other side now.
Jesse Pinkman
▿ Ton univers : Breaking Bad
▿ Date de naissance : 24/09/1987
▿ Age : 37
▿ Métier : Confidentiel
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur : Disons que l'amour ne lui a pas franchement réussi jusqu'ici.
Constant. A ce choix de mot, Jesse grimace. Constant, ça veut dire que sa situation n’a pas empiré, donc quelque part, c’est que ce n’est pas si mal – mais constant, ça veut aussi dire que sa situation ne s’est pas amélioré, et c’est pas franchement plus rassurant. En même temps, à quoi est-ce qu’il s’attendait, hein ? Ah si, à ce que miraculeusement, du jour au lendemain, cette putain de tumeur disparaisse. Jesse se surprend à découvrir à quel point il est capable de s’inquiéter pour un homme qu’il avait autrefois si profondément, viscéralement haï, et pour de bonnes raisons.
Il ne dit pas que, parfois, en songeant à ces épisodes de leur vie ancienne sur lesquels Walter ne pourra jamais revenir, Jesse n’a pas ressent de ces élans de haine pure qui auraient pu aisément l’encourager à détruire Walter White pour de bon… mais dans ces moments où la pensée lui vient que l’homme qu’il a accueilli sous son toit est à l’heure actuelle si vulnérable qu’il n’aurait pas besoin de grand-chose pour le briser et le détruire pour de bon (l’empoisonner à la ricine, par exemple, c’est pas mal comme idée, ça, non ?), il la rejette en bloc… Il a fini par souscrire à la pensée que l’homme qu’il est sous les yeux n’est pas l’homme qu’il a connu, ou plutôt ne l’est plus, et qu’il pourrait même devenir quelqu’un de meilleur, quelqu’un de bien, pour peu qu’il ne retombe pas dans ses anciens travers… si on peut appeler ça comme ça.
Auprès de Walter, Jesse se sent une réelle responsabilité, pas seulement parce qu’il le prend en charge depuis leurs retrouvailles, mais parce qu’il a l’impression d’être aussi le dépositaire de ce que sera ou non son avenir… comme s’il était capable de le garder sur le droit chemin quand lui-même n’a pas mis quelques mois à faire sa popote dans son coin pour la vendre à petite dose afin de payer son loyer, et de vivre vaguement décemment. Il a une responsabilité envers lui, celle qu’un fils aurait envers son paternel qui perdrait gentiment la boule. C’est comme ça qu’il le présente aux autres, d’ailleurs, quand il ne veut pas s’embarrasser d’explications plus contraignantes : comme son père. De l’excuse toute faite au sentiment concret d’avoir retrouvé une sorte de père, il n’y a qu’un pas… d’un autre côté, pour faire mieux que ses connards de parents, il suffisait déjà d’être présent, ce qui n’est pas forcément le pire à réussir.
« Ouais, on va sortir », confirme Jesse en déposant un tape maladroite dans le dos de Walter comme si cette dernière serait en mesure de rassurer celui qui venait d’apprendre une nouvelle ni bonne ni mauvaise, ce qui dans le milieu médical s’apparente donc à une mauvaise nouvelle, claire et nette.
Une fois dehors, Walter visiblement mal en point, se lamente, et ses paroles qui auraient dû le faire rire jaune (yeah, that’s called karma, bitch) lui serrent le cœur. Si, il a sûrement cent fois mérité ce qui lui arrive, mais Jesse veut quand même croire, en toute naïveté, qu’il peut encore mérité une seconde chance.
« Ouais… », qu’il fait maladroitement, faute de savoir ce qu’il peut répondre à ça. « Vous savez ce qu’on devrait faire ? » Se défoncer, là, sur le parking de l’hosto, au beau milieu de l’après-midi. « Se taper un burger XXL, ou se faire un cinoche, je sais pas… Qu’est-ce que vous en dites, hein, Mr White ? Qu’est-ce qu’ils savent, ces toubibs, de toute façon. »
Cent fois plus que lui, ça c’est sûr.
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Silene Oliveira
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À ses dires, Walter aperçut une inquiétude voilée d’une certaine amertume à son égard. Son mensonge, bien que nécessaire pour garder sous contrôle cette situation, lui enserra le cœur. Ce pauvre jeune homme avait développé une véritable sympathie à son encontre… Manipuler les émotions de Jesse ne plaisait pas à White, mais que ferait-il s’il apprenait la réabsorption de sa tumeur ? Aurait-il toujours cette empathie à son encontre ? L’aiderait-il toujours ? C’est cette incertitude qui l’empêchait d’avouer la vérité, ou du moins, de cacher une certaine part de vérité. Car dans les faits, le médecin se voulait positif, mais cette maladie, par son imprévisibilité, ne permettait en aucun cas une guérison assurée… Il fallait garder à l’esprit que cet état n’était pas permanent ! White se savait condamner… Cette bonne nouvelle était éphémère… Par ce mensonge, il préparait Pinkman à l’éventualité de son décès. En quelque sorte, il lui rendait service… Enfin, Walt le percevait de la sorte… En réalité, il ne faisait que manipuler, pour la énième fois, Jesse… Inconfortable face à la situation, le jeunot de la bande était malhabile et porta sa main dans son dos pour une tape amicale. Rassuré par le fait que son mensonge soit passé, il esquissa un léger sourire à la réaction de son acolyte.
À l’extérieur, loin du service d’oncologie et d’un possible sabordage de son plan, il relâcha une certaine pression. Probablement attendri par ses jérémiades, Jesse ne pesta pas contre lui. Péniblement, il se rappelait leur toute première confrontation… Ce dernier ne l’avait en rien épargné. Ses mots avaient été durs, mais incroyablement justes… Certes, il ne se rappelait plus la personne qu’il était, mais elle sommeillait en lui, quelque part.
L’interpellation de Pinkman l’ôta de sa rêverie. Ce dernier eut la brillante idée de lui proposer des activités banales. Au début, sa proposition ne lui dit rien… À Albuquerque, White n’était pas du genre à accepter les activités proposées par Jesse. À ses yeux, il n’était simplement là que pour faire de la méthamphétamine… Des partenaires de business, ni plus, ni moins… Mais ici… Il avait l’opportunité d’interagir davantage avec son colocataire, vu qu’il n’avait que lui. Accepter cette proposition montrerait à Jesse que Walt avait bel et bien changé… Du moins, il lui offrirait davantage de crédits à ce propos. Finalement, par résignation, il haussa les épaules. « Peut-être pas un burger XXL… » Son regard parcourra le parking en face de l’hôpital à la recherche de leur véhicule. « Pas pour ma ligne, mais je digère assez mal la viande ces temps-ci. » Les effets secondaires de son traitement lui rappelaient constamment, ô combien, il était difficile pour lui de s’alimenter quand les nausées venaient l'emmerder. « Puis merde ! T’as raison, Jesse. » Cette phrase ne sortait que rarement de la bouche de White. Dans une autre vie, il évitait de lui offrir ce privilège et le rabaisser, souvent, au rang d’idiot. « Au diable le cancer ! Ça fait plus de trois ans que je vis avec ce cancer… Je vais peut-être mourir, aujourd’hui, ou demain ? Je viens toutes les deux semaines à l'hôpital dans l’espoir de voir ma condamnation à mort reculé de quoi ? Un mois ? Un an ? » Souffla-t-il après cette révélation. « Merde ! » Ria-t-il nerveusement. Il se tourna vers Jesse et lui offrit un sourire sincère. « Parce que jusqu’à ce que la mort m’emporte, je compte bien vivre le reste de ma vie comme je l’entends ! » Il tapa dans ses mains. « Alors, autant faire les deux ! Tu sais ce qu’il y a en salle ? »
Décidément, cet individu avait beau avoir perdu ses souvenirs. Ses talents d’acteurs restaient intacts… Toutefois, malgré ce petit jeu, il résidait, dans ses dires, une véritable réalité.
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Jesse Pinkman
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Le sourire que Jesse force à afficher sur son visage se tort légèrement au moment d’entendre son interlocuteur lui faire remarquer que se gaver de burger bien gras n’est pas forcément le plus recommandé dans sa condition… ouais, c’est sûr… c’est probablement plus recommandé que de cuisiner de la meth dans des proportions industrielles, cela dit, mais on va comparer ce qui est comparable. L’inquiétude de Jesse à l’égard de Walter n’est pas feinte, il se soucie vraiment de son état, il veut réussir à lui changer les idées, et quand son ancien professeur lui fait cette remarque, sa priorité est presque aussitôt de se rattraper, mais Walt ne lui en laisse finalement pas le temps. On ne vit qu’une fois, pas vrai ? – ouais, enfin, pas si on tient compte de la logique très bizarre de ce monde qui a ramené Walter White à la vie mais passons. Jesse ne va certainement pas contredire son acolyte alors que ce dernier consent à admettre qu’il a raison – chose qui arrive suffisamment rarement pour être notée. Il fau que Walter profite de l’instant présent, il faut qu’il réussisse à savourer ce qu’il lui reste de vie… Même si… fais chier… comment est-ce qu’on peut à ce point redouter de perdre quelqu’un qu’on a cent fois rêvé de voir crever au cours de son existence ? Mais ce Walter n’est pas celui que Jesse a connu, pas vraiment… il est celui qu’il a connu quand il n’était qu’un lycéen paumé qui dormait au fond de sa classe quand il daignait se pointer en cours.
« Dites pas ça, vous êtes solide, un vrai roc », tente maladroitement Jesse avant d’admettre qu’il ne sert définitivement à rien d’insister. Dans tous les cas, la mentalité de Walter ne lui semble pas si mauvaise, loin de là, même… après tout, il faut bien qu’il sache savourer, ne serait-ce qu’un peu, la vie qui lui est offerte, même si elle doit être plus courte qu’il ne le voudrait… Va savoir si le retour de son cancer dans cette vie est un putain de retour de karma, mais dans tous les cas… peut-être bien qu’il doit profiter de cette seconde chance, peut-être que tout le monde a droit à cette seconde chance.
Jesse hausse les épaules et dégaine son téléphone tandis qu’ils rentrent dans la voiture, à la recherche du programme du cinéma local, son doigt défile sur l’écran pour découvrir tout un tas de titres de films qui ne lui disent absolument rien.
« Aucune idée », conclut-il alors. « Laissez-moi deviner, vous votre came c’est les vieux westerns et les films de gangsters… Y a un film avec un type baraqué qui tient un flingue sur l’affiche, ça vous parle ? » suggère-t-il avec un sourire en coin. « Au pire on verra sur place », il reprend alors, avant de tourner un regard plus soucieux vers lui. « Faut pas vous en faire. Et puis, dans tous les cas, je suis là, moi, hein ? »
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Un roc ? Il est vrai que Walter White avait surpassé bien des épreuves, mais celle-ci possédait une fatalité bien définie… La boucle se répétait. Inlassablement. Indéniablement. Walter revenait miraculeusement à la vie et était condamné à vivre un enfer jusqu’à ce que son cancer l’emporte… Voilà, le destin funeste réservé à ce vil serpent et manipulateur… Du moins, c’est ce que son entourage pourrait supposer, car en réalité, les nouvelles n’étaient pas si terribles, si funestes… Tout ce plan, superbement joué, pour éviter à Jesse d’avoir le moindre doute quant à la véracité de ses propos. Il n’avait pas envie de perdre sa fameuse poule aux œufs d’or ! Jesse avait prouvé plus d’une fois sa loyauté envers White… Et ceux qu’importe l’univers où les deux individus évoluaient ! Ici, sur cette île mystérieuse, Jesse l’aidait à avancer, essayait de le conseiller et l’assistait en termes de dépenses… Une véritable aide qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre ! Malheureusement pour Jesse, le côté manipulateur de Walt ressortait petit à petit. La crainte de perdre son seul ancrage dans cet univers l’empêchait d’être transparent avec lui… Il n’était pas de mauvaise foi, non ! C’était cette dualité et ses conséquences qui le rendaient prévoyant. Ce n’était pas un mensonge, mais, plutôt, une simple déformation de la réalité… Son cancer était en bonne voie, pas totalement guéri… Donc, il ne faisait que jouer sur les mots… L’imprévisibilité de cette maladie lui accordait ce privilège. À sa tentative maladroite, il lui offrit un fin sourire. Son soutien lui était d’une certaine manière précieuse. « Ouais… » Répondit-il, lui-même, peu convaincu de ses dires.
Dans la voiture, Jesse sortit son téléphone portable et consulta les films à l’affiche. Lorsqu’il aborda les goûts de son coéquipier, Walt le regarda avec un air mi-outré, mi-amusé. Décidément, Pinkman le prenait pour un véritable cliché sur patte ! « J’ai vraiment la tête à aimer ce genre de film ? » L’expression de Jesse confirmait sa question. Il leva les yeux au ciel avant d’enfiler sa ceinture. « Quoi ? Tu as quelque chose à me dire que je ne sais pas… Quel genre de cliché tu vas me coller sur le dos… Hein, Jesse ? » Son ton était léger, enclin à la plaisanterie. Sans doute, l’un des biens faits de cette amnésie. D’habitude, son humeur massacrante n’aurait pas été aussi propice. « Un homme avec une arme ? Ça correspond à cinquante pour cent des affiches que l’on voit au cinéma. Soit, plus précis, Jesse. » La précision… Ce manque de rigueur leur avait, d’ailleurs, coûté quelques mésaventures à Albuquerque. « Je pense que l’on a meilleur temps. » Le silence retomba dans l’habitacle du véhicule. Ses iris croisèrent celle du conducteur. Son air soucieux ne lui échappa pas. Walter baissa la tête et soupira. Cette situation le mettait dans un réel inconfort, mais il finit par remonter son visage. « Merci, Jesse... Vraiment. » Ses paroles étaient vêtues d’une réelle sincérité. Sans lui, sans sa précieuse aide, il ne serait pas là où il serait aujourd’hui…
« Allez, démarre. » Lança-t-il pour biser cet échange sentimental. Ici ou au Nouveau-Mexique, il n’avait jamais été friand de telle démonstration affective. Pinkman le connaissait et savait qu’à ce moment précis, il avait toute la gratitude de son ancien professeur de chimie. « Passe par la vingt sixième. On évitera une partie de la circulation. »
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Jesse n’est pas forcément le plus doué pour analyser le comportement des autres, mais il n’est pas non plus aussi con qu’il peut en donner l’air, parfois. Il voit bien que ses paroles, qui avaient vocation à être encourageantes, n’ont pas particulièrement convaincu Walter, qui ne lui répond que pour la forme mais sans pour autant penser un seul mot de ce qu’il vient de dire. Ce « ouais » a quelque chose de particulièrement défaitiste, mais Jesse décide de faire l’impasse. Il veut jouer son rôle au mieux. Et son rôle – ou en tout cas le rôle qu’il s’est découvert dans ce nouveau monde –, c’est d’épauler et de soutenir celui qu’il présente comme son père aux yeux de tous. Oui, c’était très mal parti, pourtant, et il arrive à Jesse de se laisser rattraper par le dégout ou la rancœur quand il jette un regard un peu trop insistant en arrière, mais il est convaincu que Walter peut devenir une meilleure personne, et est une meilleure personne. A présent, il se sent tributaire de tout ce qui pourrait lui arriver. Si Walter doit s’engager sur un chemin contestable, Jesse y sera pour quelque chose, et il ne pourra pas prétendre le contraire.
« Un peu, ouais », répond Jesse quand Walt lui demande s’il semble du genre à aimer les westerns et les films de gangsters… c’est probablement de ce genre de bousins qu’il a tiré le style de Heisenberg, ce satané chapeau et ces fichues lunettes de soleil. Et ces rêves de grandeurs, et ces airs de barons de la drogue sur le retour. « Dites-moi que j’ai tort, peut-être ? Vous avez pas dit que j’ai tort », fait-il en se renfonçant dans son siège de voiture, l’air particulièrement fier de lui. « Ça veut dire que j’ai raison. »
Il fait l’impasse sur la réflexion de Walt sur le fait d’être plus précis. Parfois, il lui parle encore comme un prof à son élève… et parfois, ce ton de voix serait presque celui non pas paternaliste mais dangereusement autoritaire qu’il employait parfois quand Jesse devait être à ses ordres et accusait ses réprimandes quand leur travail illégal n’était pas à la hauteur de ses attentes. Il préfère ne rien dire, la tension n’a pas le temps d’être palpable dans l’habitacle de la voiture que le professeur l’apaise immédiatement avec ces mots de remerciements sincères que Jesse ne pensait clairement plus entendre de sa part.
« C’est rien. Vraiment. Pas d’quoi en faire tout un plat... »
Ce n’est pas rien, pas vraiment. Mais c’est quelque chose de naturel. Jesse s’efforce d’être présent pour Walt parce qu’il considère que c’est la chose à faire, parce que leur situation n’a pas besoin d’être aussi pourrie que dans leur ancienne vie, parce qu’ils n’ont pas besoin de souffrir autant qu’ils ont souffert à l’époque.
Quoi qu’il en soit, Jesse ne rajoute rien et se contente de démarrer le véhicule, sans savoir s’empêcher de faire une réplique volontairement contradictoire quand Walter lui suggère une rue qu’il ne veut pas emprunter.
« Ça va, je connais la route, c’est toujours moi qui conduis », réplique-t-il de mauvaise foi.
Résultat des courses, ils perdent plusieurs longues minutes dans le trafic avant de finalement rejoindre le parking d’un vaste espace commercial qui avait le mérite de comporter à la fois cinéma et fast-food. Il ne veut pas laisser à Walter le soin de faire le moindre commentaire alors qu’ils s’installent à la table d’un diner aux couleurs clinquantes.
« Bon et sinon… », tente Jesse. « Les cours, tout ça », s’efforce-t-il d’avoir une conversation normale. « Comment ça se passe ? »
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