2020. Je me souviens de cette chaude nuit d'été comme ci s'était hier. On était parti camper quelques jours dans la forêt. Je n'étais pas le premier emballé à l'idée mais au final... J'ai adoré ce sentiment d'être déconnecté du monde. Sans portable, sans les réseaux sociaux. On se baignait dans la rivière, on explorait la faune et la flore. Et le soir autour du feu on se racontait des histoires d'épouvantes. Et on avait fini par rejoindre cette immense château que Bryan nous baratiner tous. Un monstre vivrait entre ses murs, et toute personnes foulant son sol finirait sur un piquet.

J'étais hésitant à l'idée de m'y rendre. Mais vous connaissez l'effet de foule. Entre garçons on se sent tout de suite plus fort et plus en sécurité. Alors je les ai suivi en espérant que toute cette histoire n'était que fiction. Et même arrivé là bas, même en ayant ses cadavres sous les yeux. Mon esprit de logique me disait que ça ne pouvait être que des effets spéciaux. C'est bien connu par chez moi, et c'est très bien fait. J'étais mal à l'aise. J'ai même demandé a partir mais Bryan n'en fit qu'a sa tête. Il voulait explorer. « C'est pas de l'urbex ça, c'est de la violation de propriété. On ne devrait même pas être ici. » J'avais réussi a faire entendre raison à tout le monde. Enfin presque.

Nous sommes rentré au camp. Et le lendemain matin, Bryan avait disparu. J'ai vu tellement de film d'horreur avec mon meilleur ami Ned que je pensa immédiatement au pire après avoir hurlé son nom dans la forêt. Nous étions encore le petit matin, je courrais a en perdre l'haleine qua,d j'apperçu mon ami avec horreur. Je ne l'ai dis à personne mais je me suis mis a vomir de la bile non loin. J'ai vu tellement de choses incroyables. Des événements terribles mais là... c'était un tout autre niveau. Je devais être blanc comme un linge, au bord du malaise avec cette odeur indescriptible.

Je n'ai rien pu faire pour éviter ça. Enfin si peut-être que j'aurais du le convaincre avant de ne pas s'y rendre. J'ai passé mon temps a refaire le monde avait des « si ». Je n'avais plus rien d'un super héros, j'étais redevenu un simple lycéen. J'ai voulu a plusieurs reprise passé cette porte, sur un coup de tête, sur le coup de l'émotion. Mais je ne savais pas à quoi m'attendre en passant la porte. Mes jambes tremblaient et l'image de mon ami revenait irrémédiablement en mémoire comme pour me signaler de faire demi tour.

Alors je me suis préparé. J'ai étudié et même qu'avec le temps... j'avais retrouvé certaines de mes facultés perdu. Et me voilà ce soir à nouveau aux portes de cette demeure immense. Pour confronter le monstre à l'intérieur. J'avais mis bien trop de temps avant d'agir et je m'en voulais. Vêtu entièrement de noir, masque sur la tête, je me suis mis a escalader le mur. Pour ne pas mourir dans l'immédiat j'ai opté par mon option favorite : l'effet de surprise. Et c'est moi qui faisait la moral à Bryan de ne pas entrer par effraction ?

On pourrait presque dire que Spidey et sommes deux personnes différentes. Deux vies. Un corps.
Et me voilà dans un couloir que je traverse en silence, toujours bien fixé au plafond. Mais plus j'avance , plus j'ai l'impression de m'enfoncer dans un labyrinthe sans fin. J'en perd la notion du temps. Avait-il déserté les lieux ? Je finis par remettre les pieds au sol en entrant dans une immense bibliothèque. Et au centre de celle ci se trouvait une cheminée. Fraîchement éteinte. C'est là que je ressentis à nouveau cette sensation de danger. Ni une ni deux je me suis remi au plafond. Me sentant plus en sécurité en hauteur. J'ouvris alors mon sac, pensant que c'était le meilleur endroit où procéder. Je compte patienter. Attendre qu'il passe la porte.

Et là, je le bombarderai de gousses d'ails jusqu'à se qu'il me supplie d'arrêter.

C'était clairement stupide comme plan. Complétement inconscient et je me rend bien compte avant même que nos regards se croisent. Ce geste était irréfléchi pour quelqu'un qui a mijoté aussi longtemps avant d'agir. Ça ne me ressemble pas. Et cette colère qui monte en moi ne fait pas parti de ma personnalité. Je prone la paix et le pardon comme un véritable petit saint. Je ne tue pas mes ennemis, je les entoiles. Je laisse la justice juger ensuite les criminels que j'ai su stopper. Je lui faisais confiance.

Mais ils n'ont pas agi comme je l'espérais pour Bryan. Il ne reposera jamais en paix et personne ne le sera le temps que son bourreau n'aura pas payer de son crime. Ses crimes a en juger des restes squelettiques ornant l'entrée. Sa voix me glace le sang. Je peux sentir mon corps tout entier me crier de m'en aller. J'ai toujours été à l'écoute de mon instinct et ça m'a bien sauvé la mise dans de nombreuses situations. Mais là il fallait que je la mette en sourdine, pour mon ami. « Et je suis là pour ça ! » avais-je fini par rétorquer avec aplomb. J'étais là pour Bryan et pour toute les autres victimes qui ont suivi. Je refusais d'être dicté par la peur même ci celle ci parcourait mes veines. « Il avait seulement 17 ans... »

Je ne pensais pas qu'y repenser dans une telle situation m'affecterait autant. J'en ai la gorge nouée de repenser à ses parents. Aux funérailles et à la tristesse que ça avait engendré dans le lycée. Et dans le désarroi dans laquelle je me trouvais en cet instant naquit cette colère qui ne me ressemblait en rien. Je n'étais jamais le premier a frapper. Pourtant j'ai lancé ma toile pour me balancer. Pour réduire cette distance entre nous jusqu'à ce qu'elle atteigne le zéro absolue. Je pensais lui donner un violant coup de pied dans l'abdomen mais finalement j'ai relâché ma toile. Je me suis laissé tomber. Mes mains prises sur ses épaules je l'ai accompagné dans sa chute. « 17 ans ! Il avait toute la vie devant lui et vous... et vous... ! » Mes doigts resserraient cette prise tendit que le reste de mon corps tremblait. De peur ? De rage ?

C'est la première fois de ma vie que je ressentais l'envie...