Danger in the school [PV Lucy Pevensie]

Après sa rencontre avec Héraclès, Françoise était un peu inquiète en ce qui concernait ses camarades. Elle avait eu la preuve qu'il y avait effectivement du racket et du vol autour de l'école. Elle avait pu se défendre parce qu'elle possédait un minimum de self-défense, mais elle pensait aux petits collégiens qui n'avaient pas forcément la possibilité de le faire. Ils allaient sûrement se retrouver en danger et elle ne pouvait pas les protéger à elle toute seule. Son nouvel ami lui avait bien signifié qu'il lui accorderait son aide si elle en avait besoin. Mais même à eux deux, ils ne pourraient sûrement pas tout résoudre.

Cela dit, il y avait une personne dont le travail consistait à protéger les élèves de l'école. Françoise n'avait jamais réellement su pour quelle raison Lucy se trouvait là. Il était possible que la mairie ait investi, mais certains disaient que c'était un cadeau fait par la responsable de l'entreprise de sécurité qui l'employait. La raison pour laquelle cette personne aurait offert un service de sécurité à l'école restait mystérieuse aux yeux de Françoise, mais elle tenait à croire que c'était pour de bonnes raisons. En attendant, elle était celle qui avait le plus de chance de pouvoir intervenir à cause de ce problème.

« Bonjour Lucy, vous allez bien ? Est-ce que je peux vous parler ? »

Françoise avait déjà discuté avec elle afin de connaître les raisons de sa présence, mais aussi d'essayer d'en apprendre plus sur la sécurité des alentours de l'école. Mais elles n'étaient jamais devenue proches, pas au point de se parler tous les jours ou très familièrement. La jeune justicière était persuadée que ce serait une personne intéressante avec qui elle apprécierait de discuter, mais pour le moment, elle tenait surtout à l'avertir du danger pour qu'elle puisse prendre les mesures nécessaires comme elle le devait par rapport à son poste. Après tout, d'autres personnes lui en avaient peut-être parlé.

« Il s'agit de la sécurité de mes camarades. C'est vraiment important. »

Françoise avait toujours eu beaucoup de respect pour les adultes jeunes ou vieux et elle estimait devoir en avoir encore plus pour quelqu'un qui se chargeait de sa sécurité. Elle abordait dont Lucy avec l'attitude qui s'imposait, même si elle savait bien que la jeune femme était toute disposée à écouter les demandes de ceux qu'elle protégeait, surtout si cela concernait leur sécurité. Il leur avait été dit à plusieurs reprises que cette personne était là en cas de problème et qu'ils avaient le droit de lui parler s'il y avait quelque chose de dangereux qui se produisait. Pour Françoise, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

Elle n'avait donc pas hésité maintenant qu'elle savait que ce qu'elle avait découvert était réellement quelque chose de dangereux pour ses camarades. Elle avait eu la preuve en se faisant attaquer elle-même et si ce n'était pas vraiment la façon la plus sécurisée de faire les choses, c'était sans importance pour celle qui était en fait une jeune justicière. Évidemment, les personnes qu'elle côtoyait ne le savaient pas forcément et auraient pu lui reprocher son attitude. Mais elle ne comptait pas donner tous les détails à la protectrice de l'école. Pour le moment, elle avait juste besoin de savoir ce qui concernait de la situation au sens général à proprement parler.

« J'ai découvert qu'il y avait des individus dangereux qui s'en prenaient aux élèves isolés afin de leur prendre leurs affaires. Ce ne sont pas des élèves de l'école, je ne sais pas trop quel âge ils ont, mais certainement au moins un ou deux ans de plus que les plus âgés ici. J'ai eu quelques échos de la part de mes camarades et ça commençait à m'alerter. »

Mais ce n'était pas une preuve et c'était la raison pour laquelle elle était allée chercher des informations. Ça ne changeait rien, il fallait quand même qu'elle tienne compte du fait qu'elle ne devait pas trop se mettre en avant. Mais il n'était pas besoin de dire qu'elle était allée chercher les ennuis. Elle aurait très bien pu être attaquée sans rien faire de particulier, comme n'importe lequel des élèves qui avaient été pris pour cible. Elle avait donc l'intention de rester évasive sur les raisons pour lesquelles il s'en était pris à elle en particulier. Ce n'était pas précisément son chemin du retour, mais cela non plus, Lucy n'avait pas besoin de le savoir.

« Ils s'en sont pris à moi aussi. Manque de chance pour eux, j'ai fait un peu de self-défense. Et puis, il y a un homme qui est venu à la rescousse. Bref, ils ont filé la queue entre les jambes, mais à mon avis, il y a des personnes plus vulnérables qui pourraient servir de cible. Je crois qu'il faudrait faire attention. »

On pouvait s’inquiéter de savoir que la sécurité des élèves était menacée, mais en ce qui concernait Lucy, c’était encore pire. La jeune femme en était directement responsable et elle devait faire attention à ce que ce genre de situation ne se reproduise pas. C’était pour cette raison que Françoise était allée la prévenir d’entrée de jeu ou presque. Disons qu’elle avait enquêté un peu avant mais globalement, elle l’avait prévenue assez rapidement par rapport à ses affaires habituelles où elle ne prévenait personne et faisait les choses à sa manière. Là, elle avait dû accepter une première aide et elle en prévoyait une seconde. Inhabituel pour elle.

Mais quitte à impliquer Lucy dans cette situation dangereuse, autant y aller jusqu’au bout et exprimer à quel point elle était directement concernée puisqu’elle avait elle-même été la cible de ces individus. Cela sembla intéresser grandement Lucy. Elle lui parla de témoignage et de reconnaissance. Avec tout cela, elle n’avait même pas pensé à garder en mémoire le visage de ces individus pour pouvoir les reconnaître le moment venu. Après, elle ne savait pas bien s’ils travaillaient en équipe ou si ceux qu’elle avait vus étaient les seuls opportunistes. C’était un des aspects imprécis de son expérience. Elle n'avait pas toutes les informations.

« Je suis désolée. Je n'ai même pas pensé à regarder à quoi ils ressemblaient. Ils s'y sont mis à six ou sept tout autour de moi, probablement pour me faire peur et éviter que je ne réagisse. Mais je suis pas du genre à me laisser faire. C'était à quelques rues de l'école, un peu derrière. Vous ne pouvez pas voir ce genre de choses en gardant l'entrée. Ça ne m'étonnerait pas qu'il sache que vous êtes là et que vous nous protégez. A mon avis, ils ont choisi un endroit ou vous ne pouvez pas les voir. »

Mais peut-être que le jeune homme qui l'avait protégée on avait vu un peu plus. Elle n'avait aucune certitude sur la question non plus, mais si quelqu'un pouvait donner plus d'informations, ce serait lui qui avait vu la scène de loin et qui avait peut-être vu des détails avant d'intervenir. S'il pouvait donner des informations, cela permettrait peut-être de faciliter à Lucy la protection de ces camarades. Ça ne résoudrait peut-être pas tout, mais cela diminuerait d'autant la difficulté de son enquête. Et il était évident qu'elle allait devoir en faire une pour réussir à éviter les problèmes à ses camarades.

« Il s'appelle Hercule. Il m'a laissé sa carte au cas où j'aurais envie de m'entraîner avec quelqu'un pour me trouver un coach sportif. Il a peut-être vu quelque chose que je n'ai pas vu, mais c'est un vrai héros. Il m'a vraiment aidée. »

Françoise était contente d'avoir eu spontanément la bonne idée d'inclure Lucy dans la protection des élèves au-delà de l'école. Elle avait été intimement persuadée d'entrée de jeu que la jeune femme tiendrait à s'investir dans ce problème en particulier puisqu'il concernait les lycéens et les collégiens. Elle était persuadée que Lucy considérait que son travail allait au-delà d'une simple surveillance de l'école en elle même et représentait l'expression de véritables valeurs qui impliquaient un investissement important. Elle n'avait pas dû se tromper puisque la jeune femme lui demanda de ne pas s'excuser, même si elle ne les avait pas vues précisément.

« Je crois qu’ils ne sont pas vraiment désireux de se battre violemment, et que si on leur cède docilement, ils ne vous font pas de mal. Mais moi, j'ai peur des conséquences de ceux qui joueront les fiers-à-bras et qui refuseront même s'ils ne sont pas vraiment capables de les affronter. »

D'ailleurs, Lucy n’hésita pas une seule seconde avant d'affirmer qu’elle allait étaler son périmètre. Cela confirmait exactement ce que la jeune justicière pensait. Ce n'était pas seulement un rôle de planque, il y avait quelque chose derrière et une véritable volonté de protéger les plus jeunes. La jeune fille se demandait simplement pour quelle raison la propriétaire de l'entreprise avait décidé de mettre quelqu'un à ce poste. Il était possible que ce soit pour des questions d'image. Protéger des enfants, cela pouvait permettre de bien se faire voir. Mais elle avait l'intuition qu'il y avait autre chose derrière tout ça.

En attendant, il lui paraissait normal de communiquer le contact de la personne qui lui était venue en aide et qui pourrait peut-être lui donner plus d'informations sur les bandits qu'il avait peut-être remarqués davantage qu'elle, et qui pourrait peut-être secourir également d'autres personnes à l'occasion, s'il ne l'avait pas déjà fait. Quelle que soit ce qui se passerait ensuite, il était toujours bon pour Lucy d'avoir ce contact, en sachant le rôle qu'il avait joué dans l'agression de Françoise elle-même. Elle n'était pas sûre qu'elle s'en serait sortie aussi bien sans son intervention. Elle avait même à peu près la certitude que ce n'était pas le cas.

« Je suis contente que vous soyez là pour vous charger de tout ça. Je dois admettre que ça me fait un peu peur de savoir qu'il y a des gens qui sont prêts à attendre des enfants au coin d'une rue pour les détrousser. S’il ne s'agissait que de mauvaises blagues entre élèves, je serai moins inquiète. Mais là, jeunes ou pas, c’étaient bel et bien des adultes. »

Elle se demandait quand même comment quelqu'un comme Lucy pouvait réussir à dépasser ce genre de menace. Même si elle savait se battre au corps à corps, Françoise en était capable aussi et elle savait que ce ne serait pas suffisant. Il y avait très certainement d'autres choses et d'autres aspects qu'elle ne prenait pas en compte mais elle en était curieuse, d'autant plus que c'était le genre de cas où elle aurait aimé pouvoir se débrouiller seule pour se sortir de ce genre de problème. Normalement, elle en avait appris assez pour pouvoir le faire.

« Comment vous vous en sortez pour affronter ce genre de menace ? Je suis curieuse. Vous avez des armes que nous, lycéens, n’avons pas ? Je veux dire, tout le monde peut apprendre un peu de self-défense comme je l'ai fait mais ça ne permet pas forcément de sortir victorieux de ce genre d'agression, surtout quand les autres sont nombreux. Vous arrivez à affronter un grand groupe toute seule, vous ? »

Françoise n'aimait pas non plus l'idée que des adultes s’en prennent à des enfants, même si c'était de jeunes adultes et qu'il s'agissait d'adolescents, cela restait vraiment malveillant. Malgré tout, elle savait bien qu'il y avait des personnes pour considérer la facilité que c'était de s'en prendre à d'innocents enfants. Forcément, on les intimidait et on les rackettait facilement, ce qui représentait moins de travail que de s'en prendre à des adultes qui se défendaient. Heureusement qu'il y avait un moyen pour les protéger, et c'était probablement Lucy qui en était la clé.

Elle n'avait pas l'air beaucoup plus surprise, même si elle était tout autant désolée par l'attitude de ces personnes. Françoise devinait qu'elle avait dû en voir d'autres, même si elle n'était pas davantage contente de savoir qu'il existait des gens avec ce genre de mauvaises intentions dans les environs de l'école. Elle n'était évidemment pas inquiète pour elle-même, mais elle l'était très sérieusement pour les camarades qu'elle avait qui n'étaient pas aussi capables qu'elle de se défendre. Ils étaient un certain nombre qui n'avait pas de capacités d'autodéfense, même minimes. Françoise devrait peut-être songé à demander au professeur Vasquez de prévoir un peu d'enseignement de ce genre pour tout le monde.

« Je me dis qu'ils n'ont peut-être pas eu le choix, mais ça n'excuse pas tout. Vous croyez que je devrais demander à notre professeur d'éducation physique de donner des cours d'autodéfense à tout le monde ? Cela pourrait peut-être donner un coup de main… »

Mais elle était surtout curieuse de savoir comment Lucy pourrait résoudre ce genre de problème. Françoise n'avait pas forcément envie de faire partie d'une agence de sécurité. Elle aimait bien la commodité que lui conférait le fait d'être une justicière indépendante et elle adorait de ne devoir rendre de compte à personne sur les missions qu'elle choisissait d'entreprendre. Cela dit, elle avait conscience de sa propre faiblesse et puisqu'elle n'était pas toujours capable de réussir à la surmonter, elle avait besoin de conseils.

« J'aimerais beaucoup aider mes camarades. Je sais un peu me défendre, mais même cette fois, je n'ai pas été capable de m'en sortir toute seule. Ils étaient trop nombreux. Je me dis parfois que c'est normal et que c’est orgueilleux de vouloir réussir à agir toute seule, peut-être qu'il n'y a pas vraiment d'autre façon de les aider que de venir vous voir, en fait. Mais j'ai tellement l'impression d'être inutile. »

Françoise avait presque l'impression que le discours de Lucy s'adressait un peu à elle. Elle se demandait si la jeune femme n'avait pas conscience que la jeune fille à qui elle s'adressait pouvait avoir tendance à se mettre en danger. Ça ne surprendrait pas outre-mesure Françoise qu'elle l’ait compris, dans la mesure où elle était quand-même allée dans un quartier et dans des rues dont elle savait qu'elles étaient dangereuses alors qu'elle ne s'y rendait jamais, juste pour prouver sa théorie et confronter les brutes qui s'en prenaient à ses camarades. Françoise était une héroïne mais il était possible que cela ne plaise pas à Lucy qu’elle joue les héroïnes justement.

« Il y a une petite nuance entre vouloir se protéger d'un danger éventuel et courir au-devant de ce danger, je pense. Fort heureusement, la majorité des élèves ne sont pas des têtes brûlées qui pensent pouvoir arrêter tout un groupe de voyous à eux tout seuls. Je suppose qu'il y a des exceptions évidemment et il faudrait peut-être un peu de sensibilisation, non ? »

De toute façon, Lucy ferait bien ce qu'elle voudrait, il n'était pas de sensibilisation qui pourrait empêcher Françoise d'agir comme elle pensait que c'était le mieux. Dans sa vie de justicière, elle avait toujours placé la sécurité de ses camarades au-dessus de tous les autres combats qu'elle avait pu mener et elle ne changerait pas, simplement parce qu'il semblait que les choses pourraient être plus simples de cette façon là. Elle n'avait pas besoin que ce soit simple pour elle, mais si cela pouvait l'être pour les autres, alors ça l'arrangeait. C'était même tout ce qu'elle demandait.

Françoise n'avait jamais manqué de confiance en elle et elle n'avait jamais réellement remis en question les méthodes qu'elle employait. Mais elle n'avait jamais non plus été confrontée à un tel degré de banditisme avec un tel degré de difficulté à les affronter seuls. Et elle avait l'impression de pouvoir trouver en la jeune femme qui assurait leur sécurité un modèle et un exemple de la bonne conduite à tenir et de l'évolution qu'elle devait apporter à son rôle pour que tout se passe bien. Elle appréciait le fait que la jeune femme ne la juge pas et mette en valeur les qualités de ce qu'elle avait choisi d'accomplir. Cela lui faisait du bien de se rendre compte que ses choix n'étaient pas aussi mauvais qu'elle aurait pu le craindre.

« Je te remercie de me le dire de cette façon. Je ne suis pas toujours assez prudente, même si c'est le bien de mes camarades qui me motive principalement. »

Elle était bien placée pour savoir que ce n'était pas toujours avec les poings que l'on solutionnait une situation. Elle avait plus souvent piégé des bandits qu'elle ne les avait assommés parce que même si sa force augmentait avec l'âge, elle avait toujours été plus frêle qu'un super héros que n'importe quel justicier pouvait l'être. Il ne fallait pas oublier qu'elle avait commencé ce genre de performance à l'école primaire et qu'il était plus facile de faire en sorte que quelqu'un se mette tout seul dans une situation où la police pouvait le récupérer, plutôt que de le mettre ko avec des poings aussi fragiles. Mais se confier à quelqu'un et lui transférer la responsabilité des choses était assez nouveau pour elle.

« J'ai pensé qu'il fallait vous avertir. Après tout, je ne vois pas comment vous pourriez protéger efficacement notre école si on ne vous dit pas les choses anormales qu'on a remarqué. Bien entendu, il s'agissait de harcèlement, A l'intérieur de l'école entre élèves par exemple, je crois que je préviendrai d'abord les professeurs. Mais là ce n'est pas pareil et je pense que beaucoup de mes camarades ne seraient pas capables de se défendre en face des adultes, même jeunes. »