Il était une fois...
Conquête trop aisée est bientôt méprisée.
W.Shakespeare
La vie est faite de telle sorte que la fortune sourit toujours à ceux qui la méritent le moins. Ceux qui ne la méritent pas y goûte alors que d’autres doté de bons sens, de discernement et de bonté en sont privés. Mais voici bien une chose dont on ne peut juger que partiellement, puisque l’humain est fait de telle manière qu’il garde toujours en lui une part de sa personnalité que rares peuvent vraiment apercevoir. Voici ici, l’histoire d’
Henry Crowford et d’autres personnages important pour son histoire. Après ce court résumé ne vous figurez pas connaître l’homme entièrement. Cependant, vous pourrez commencer à vous en faire une image des plus précises.
Henry est le fils ainé de la famille
Crowford, il a une sœur de seulement quelques années sa cadette du nom de Mary. À la mort de leurs parents puisqu'ils ne sont pas encore en âge de pouvoir vivre seul et que
Henry doit attendre ses vingt et un ans pour hériter de la fortune familiale le frère et la sœur sont recueillis par leur oncle, un Amiral et sa femme. C’est pour vous un moment peu important, mais pour
Henry et Mary, c'est ce qui va conditionner la suite de leur caractère et qui va leur inculquer la façon de voir le monde. Le frère et la sœur vivent à Londres, une ville de faux-semblants, de vanité et de luxe qui ne fait que les conforter dans leurs travers et sur leur supériorité.
Henry, libertin libre-penseur, séduisant et amoral, évolue habituellement dans une société londonienne aux mœurs relâchées, un monde d'apparences, de frivolité élégante et raffinée, de prétention et de bel esprit. Léger et vaniteux,
Henry a sans cesse besoin d’attirer l’attention sur lui. Il séduit et joue avec les cœurs, adorant rendre une jeune fille folle de lui avant de briser ses rêves et de passer à une autre. Le mariage n’est pas sa priorité et n’étant pas une femme, il n’a pas besoin de s’établir pour avoir une sécurité. Il est son propre maître et donc libre de faire ce qu’il lui plaît. Cependant, malgré tous ses défauts, il sait se faire apprécier de la bonne société et partout où il va, il se fait des amis.
Mary voyant sa tante trompée et mal menée par un époux misogyne et amorale va alors avoir que peu de bons sentiments envers la gent masculine qui devient pour elle un bon moyen de s’élever encore plus. Quant à
Henry, devenu le favori de son oncle, il grandit avec une bien piètre idée du bonheur conjugale et des femmes. Néanmoins, malgré la grande complaisance de leurs oncle et tante, les deux jeunes gens reçoivent la meilleure éducation possible. Grand amateur de Shakespeare et de littérature
Henry aime à jouer des rôles depuis son plus jeune âge, toujours un masque jamais son vrai visage au-devant des gens. Seule sa sœur arrive à le manier et à le comprendre totalement. Mais Mary ne vaut pas mieux que lui niveau caractère et si elle n’est pas libertine, ce que son sexe ne lui permettait pas à l’époque, elle est égoïste tout comme lui et n’a que peu de sens moral.
Henry ira même faire ses études Westminster et à Cambridge.
Alors qu’
Henry arrive enfin à l’âge d’hérité du grand domaine d’Everingham dans le comté de Norfolk, et des 4 000 Livres (de l’époque) annuelles rattaché à son domaine. Sa tante meurt. Son oncle peut soucier des convenances et de la morale installe sa maîtresse chez lui. Sa sœur, encore célibataire, ne peut décemment pas vivre sous le même toit qu’un couple non marié qui partage le même lit. Sous l’invitation de sa demi-sœur, Madame Grant elle se voit contrainte de quitter Londres pour Mansfield, une bourgade à la campagne loin de tout confort et de luxe puisque cette demi-sœur, bien qu’aimée et la femme d’un pasteur. Double peine pour Mary, car pour elle, esprit libre et égoïste, il n’y a rien de pire qu’un homme faisait carrière dans la religion. Cependant, elle accepte et la voilà partie pour Mansfield. Elle aurait préféré s’installer à Everingham mais cela aurait imposé à
Henry d’y vivre également en tant que maître de maison et il n’en avait pas du tout envie. Et même si sa sœur était peut-être la seule véritable femme qu’il aimait d’un amour sincère et fraternel il n’était pas assez généreux pour lui accorder cette faveur et mettre en berne ses amusements à Londres. Il promet cependant à sa sœur qu’une lettre d’elle lui suffira à venir l’arracher aux malheurs de la campagne.
Bien décidé à ne rester que quelques jours à la campagne et de repartir vers des plaisirs plus à son goût,
Henry trouve cependant la compagnie à la campagne plus intéressante que prévu. En effet, Madame et Monsieur Grant sont dans le cercle plutôt intime de la famille de Sir Thomas Bertram. Mary immédiatement se met en tête de séduire son fils Thomas qui héritera de son rang, de sa fortune et de son domaine. Quant à
Henry, sa demi-sœur, madame Grant à bien l’intention de lui faire épouser Julia, la fille cadette de Sir Thomas. Cependant, Mary met en garde sa tante sur son frère, le mariage ne fait pas partie de ses priorités et il aura plus tôt fait de briser le cœur de cette charmante jeune fille plutôt que de lui passer la bague au doigt. Surtout qu’
Henry lui et plutôt tombé sous le charme de l’ainé des filles Bertram, Maria, qui cependant est fiancé au riche, mais idiot et balourd Sir Rushworth. Cela n’empêche en rien à
Henry de faire miroiter à la cadette une possible alliance et de flirter allégrement avec Maria qui trop heureuse de son attention et amoureuse de lui se laisse faire et participe même à cette tromperie des plus outrageantes. Cependant, personne à part Fanny Price, la jeune cousine prise en pitié par la famille Betram quand elle n’avait que dix ans semble voir ce qui se trame dans les allées et les couloirs du domaine. Ici, il me faut faire une petite pause pour parler de Fanny.
Fanny Price est la fille de la sœur de lady Betram. Mais sa mère ayant épousé un matelot pour faire enrager sa famille se retrouve avec 10 enfants à charge, peu d’argent et un époux sans cesse ivre. Elle demande donc de l’aide à ses deux sœurs. Lady Betram qui par sa beauté a réussi à épouser Sir Thomas Bertram et Miss Noriss qui bien d’une grande beauté n’a eut d’autres choix que d’épouser un pasteur voyant son âge avancé et aucuns comtes ou Lord ne venir demander sa main. Miss Noriss qui n’a jamais eut d’enfant, radine, mais qui aime se montrer généreuse quand cela ne lui demande pas de sortir une pièce propose à son demi-frère de prendre en charge un des enfants de sa pauvre sœur pour la décharger un peu. Sir Thomas, n’y voyant pas d’inconvénients décide donc de prendre en charge l’ainé des filles alors âgées de dix ans, Fanny. Il aidera en outre les enfants de Madame Price en leur trouvant des places dans la marine. Fanny va grandir dans un foyer luxueux, elle va être éduquée et nourri. Mais on lui fera bien comprendre, surtout sa tante Norris et ses cousines qu’elle n’est pas leur égale. Fanny silencieuse, habitué à ce que son avis ne compte pas et souvent invisible à côté de la beauté de ses cousines observe donc l’arrivée dans l’entourage de Mansfield park du frère et de la sœur
Crowford. Tout de suite, elle note leur sens du libertinage, de l’amusement à outrance, de l’inconvenance et du manque de respect. Cette colère envers les deux jeunes est appuyée par le fait qu'Edmund, son cousin, celui qui lui a immédiatement montrer de l’affection et qui est son plus grand ami dans la maison tombe sous le charme de Mary. Qui a vite abandonné le fait d’épouser l’ainé de la famille qui ne lui montre aucuns intérêt et qui commence à tomber sous le charme d’Edmund malgré le fait qu’elle répugne l’idée d’épouser un homme de religion. Edmund en tant que cadet ne peut espérer hériter de quoi que ce soit et donc décide de devenir pasteur.
Fanny donc observe les changements dans la maison et surtout l’inconvenance du comportement de ses cousins et notamment de sa cousine Maria qui bien que fiancée accueille et recherche les attentions de
Henry Crowford.
Henry s’amuse à éveiller chez les deux sœurs de forts sentiments, mais quand il comprend que Maria s’attend à ce qu’il la demande en mariage pour lui permettre de rompre ses fiançailles avec M. Rushwort, il repart à Londres ayant créé entre les deux sœurs la zizanie. Puisque Julia, lorsqu’une répétition de théâtre des plus inconvenantes a vite compris qu’
Henry lui avait préféré sa sœur fiancée.
"S’il existe dans le monde une fille qui ne soit pas influencée par l’ambition, je suppose que c’est Fanny :
mais demandez-lui de vous aimer, et elle n’aura jamais le courage de vous refuser. "
Aussitôt que miss Crawford garda le silence, son frère recommença à l’entretenir des charmes de Fanny :
sa beauté, sa figure, ses grâces, la bonté de son cœur étaient un sujet inépuisable.
Il avait lieu de vanter sa raison et sa modération ; il l’avait vue souvent mise à l’épreuve.
Quelle était la personne de la famille, à l’exception d’Edmond, qui n’eût pas exercé continuellement sa patience ?
Elle avait de la vivacité dans ses affections ; pour s’en convaincre, il suffisait de la voir avec son frère.
Mais ce n’était pas tout, Henri Crawford avait trop de bon sens pour ne pas sentir le prix des bons principes dans une femme, quoiqu’il fût peu accoutumé à réfléchir sérieusement.
J’aurai une entière confiance en elle, dit-il, et c’est là ce dont j’ai besoin.
Si vous l’aviez vue ce matin, écoutant avec une douceur et une patience inaltérables toutes les demandes de sa tante, travaillant avec elle et pour elle, achevant ensuite une note pour le service de cette femme stupide, et tout cela fait avec une douceur sans prétention, comme si elle ne devait jamais avoir un moment à sa disposition ; ses cheveux si bien arrangés, comme ils le sont toujours ; une boucle de sa chevelure tombant en avant pendant qu’elle écrivait, et que de temps en temps elle rejetait en arrière ;
et au milieu de tout cela, me parlant quelquefois, et m’écoutant comme si elle avait pris plaisir à m’entendre… Extrait de Masfield Park - Jane Austen.
À son retour à Mansfield, Maria a épousé contre son gré son fiancé et elle est partie vivre avec lui à Londres, sa sœur Jula, tout à fait réconcilier avec elle la suivit. Mansfield Park se trouve bien démunie. Mais
Henry trouve un nouvel amusement, rendre amoureux de lui la jeune Fanny Price. Si sa sœur au début tente de l’en empêcher, car Fanny est une jeune femme adorable, elle finit par abandonner comprenant que son frère y trouverait là un grand amusement. Cependant,
Henry tomba dans son propre piège et c’est lui qui pour la première fois en vingt et un ans d’existence tomba amoureux de la douce, de la belle et de la tendre Miss Price. Il lui demanda sa main, qu’elle refusa. Elle l’avait vu se comporter de manière inconvenante avec ses cousines, ne se soucier ni des convenances ni de la morale ni même prendre en compte la confiance et la gentillesse de Sir Thomas à son encontre. Cependant,
Henry, profondément amoureux pour la première fois de sa vie ne compte pas laisser tomber. Il continue sa cour fiévreuse, aidé de sa sœur qui ne cesse de vendre les mérites de son frère. Il obtient même l’aide de Sir Thomas ravie que sa nièce ait pu s’attirer les flammes d’un homme si fortuné. En effet, Fanny bien que sa nièce n’a rien pour se recommander, elle est pauvre et sans naissance. Jamais elle ne pouvait espérer qu’un homme du rang de
Henry ne demande sa main. Cependant, Fanny reste certaine d’elle et repousse sans cesse le pauvre
Henry.
L’oncle, en colère que Fanny ne voit pas la chance qu’elle a, la renvoie chez sa mère afin de lui faire regretter Mansfield Park et de lui faire voir les avantages qu’un mariage avec
Henry pourrait lui apporter. Et surtout lui faire comprendre que sa naissance et sa famille n’aurait jamais dû la mettre sur la route d’un tel homme et qu’elle n’en rencontrera sûrement jamais un autre.
Henry notamment a réussi à percer une flèche dans le cœur de Fanny, c’est grâce à lui que son frère adoré, William se voit promu au rang supérieur dans la marine. Bien qu’elle ne change pas totalement d’avis sur lui, elle se rend compte qu’il est capable de générosité et qu’il peut faire passer autrui avant lui.
Henry lui montre qu’il accepte sa famille, qu’il se moque qu’elle soit basse extraction, qu’il est prêt à tout lui offrir même plus, qu’il est prêt à tout pour elle, même à changer. Cependant, la jeune femme le repousse toujours en lui disant d’examiner sa propre conscience. En vérité bien qu’elle note de l’amélioration, le jeune femme ne le croit pas capable de changer véritablement.
Henry retourne à Londres, avec la ferme 'intention de se rendre à Everingham et de tenir sa promesse à Fanny de s'occuper de son domaine et d'en être le maître effectif. Cependant, il est distrait par le stratagème de Mary pour reprendre contact avec Maria, nouvellement mariée. Piqué par l'accueil hautain de Maria, il est mis au défi de la réveiller. Sa réponse devient incontrôlable et conduit à une liaison adultère non désirée, bientôt découverte, qui fait honte et disgrâce à Maria et sabote son mariage. Dans un acte de simple fantaisie,
Henry détruit, irrévocablement, toute bonne impression qu'il aurait pu faire avec Fanny pendant sa cour.
Le sympathique
Henry, ayant causé des dégâts considérables, est maintenant reconnu comme, insensible, amoral et égoïste. Les perceptions sociales du genre sont telles que, bien qu'
Henry souffre pour ses péchés, Maria souffre davantage. En effet, elle est une femme adultère ayant eu une relation hors mariage, elle ne retrouvera jamais sa place et sa famille ne peut plus décemment la voir, cela signifierait sinon qu’ils sont d’accord avec son comportement. Bien qu'
Henry et Maria s'enfuient ensemble au départ, il refuse de manière prévisible de l'épouser. Maria dont le mari n’a eut aucun mal à obtenir le divorce, perds sa place dans la bonne société et auprès de sa famille. Elle est envoyée loin dans une maison perdue au milieu de nulle part avec sa tante Noriss qui lui avait toujours trouvé des excuses.
Henry lui, bien que démasqué, n’a que peu de conséquences à subir, il garde son domaine, son argent et son rang. Et bientôt, il reprendra sa vie, à la différence prêt qu’il ne se passe pas un jour sans qu’il regrette celle qu’il a perdue à jamais Fanny. Il ne peut s’empêcher de penser qu’avec elle à ses côtés, il aurait été heureux et aurait changé en mieux.
Et puis un nouveau monde, c'est offert à lui. Un monde inconnu et bien plus moderne qui faisait de lui un tout nouvel homme. En effet, il apprit bien vite que ce qui faisait de lui un être amoral et libertin dans l’Angleterre Géorgienne, n’était plus si mal vu que cela dans cette nouvelle temporalité.
Intelligent et cultivé il ne lui faut pas longtemps pour prendre ses marques, ayant toujours eu soif d’aventure et de nouveauté, il trouve tout cela ici sans trop que cela ne lui provoque de désagrément. Il hérite d’un théâtre, mais heureusement pour sa nature oisive et fêtarde, il est également l’héritier unique de nombreuses actions dans de grandes entreprises, ce qui lui permet de garder un rythme de vie plutôt aisé sans avoir à trop faire d’efforts.
Il profite donc des nouveaux éléments de cette vie moderne avec le plus grand plaisir ! Tout y est beaucoup plus libre et beaucoup plus en adéquation avec sa façon de voir le monde et la vie. Tout le monde y est plus libre et plus maître de son destin. Les femmes sont cependant plus difficiles à faire tomber amoureuse.
Henry y découvre par ailleurs que l’amour est plus libre, l’amour avec un grand A, il vient d’une époque où bien qu’existante, l’homosexualité était une chose vu d’un très mauvais œil, un péché capitale qui pouvait apporter bien des épreuves.
Henry se voit donc ouvrir une toute nouvelle porte qu’il compte bien franchir.
Sinon de sa vie quotidienne, il n’y a que peu de choses à savoir, il prend grand plaisir à regarder des films, à écouter de la musique. Il aime les mets qu’il découvre les nouvelles manières de s’exprimer et de s’habiller. Tous les jours lui apportent de nouvelles surprises et en tant qu’homme s’ennuyant rapidement, c'est pour lui une bénédiction.
Alors avez vous envie de vous frotter à Henry Crowford ?