(terminé) Guérir de ses blessures ▿ Kurt

Clarke ne savait pas ce qu'elle était en train de faire. Elle avait déjà un métier, elle était déjà débordée par ses recherches et ses amis et tout ce qu'elle avait à faire. Pourtant, afin de se changer les idées et d'arrêter de ressasser tout ce qui n'allait pas dans sa vie - en l’occurrence, la perte de sa fille dont elle était incapable de se remettre malgré les mois qui étaient passés - elle s'était mise à dessiner autre chose que les visages familiers de ses proches. Ça lui avait pris comme ça, un jour, pendant une pause à l'hôpital. Ce n'était pas son métier, elle n'était sans doute pas particulièrement douée pour imaginer des vêtements, mais elle l'avait fait et le faire lui avait apporté un certain réconfort. Le temps de ses dessins, elle réussissait à penser à autre chose, à se concentrer sur autre chose et à oublier Madi et tous ses problèmes.

Encore une fois, sans trop savoir ce qu'elle était en train de faire, elle se rendait chez un styliste afin de lui montrer ses fameux dessins. C'était absolument n'importe quoi, bien sûr, et elle en avait conscience, mais ça lui faisait du bien. Elle n'y avait pas réfléchi plus que ça, les choses s'étaient simplement faites, comme ça. Et, pour une fois, Clarke avait pris les choses comme elle venait, sans chercher à tout contrôler. Ce qui était suffisamment rare pour le noter. Elle avait donc trouvé un nom et une adresse, elle avait poussé la porte et, sans réfléchir davantage, elle s'était lancée. « Bonjour, je... Je ne sais pas bien ce que je suis en train de faire pour être tout à fait franche avec vous. » Ce n'était certainement pas la meilleure entrée en matière, mais ça avait été la sienne. « Je dessine un peu et... Je ne sais pas, je me suis dit que vous pourriez jeter un coup d'oeil à certains de mes dessins ? » Fallait-il préciser que ce n'était pas son métier ? Et que cet homme avait sans doute mieux à faire que regarder les dessins de tous les gens qui passaient dans le coin ?

Si Clarke croisait quelqu'un qu'elle connaissait, elle aurait été bien incapable d'expliquer ce qu'elle était en train de faire. Jamais elle n'avait imaginé montrer ses dessins à un styliste. Jamais, même, elle ne s'était imaginée dessiner autre chose que les visages des êtres qui lui étaient chers ou les événements de son passé. Clarke avait toujours trouvé refuge dans le dessin et, cette fois encore, pour affronter la mort de Madi, elle avait recommencé. Dessiner ne la guérissait pas de ses blessures, mais ça lui permettait de penser à autre chose l'espace d'un instant.

Malgré tout, elle aurait pu garder ces dessins-là pour elle et continuer de dessiner dans son coin. Elle n'avait pas vraiment réfléchi en réalité - ou trop, peut-être. Elle sombrait tellement qu'elle avait tenté de trouver une échappatoire, une solution, quelque chose. C'était ainsi qu'elle s'était retrouvée là, hésitante - elle qui se montrait pourtant rarement si hésitante. La vérité était qu'elle se sentait particulièrement stupide, dans cette situation. Ce n'était pas elle, ça. Et ce n'était pas parce qu'elle faisait tout pour paraître être cette femme qu'elle allait le devenir comme par magie.

Alors qu'il se présentait et qu'il acceptait très gentiment de jeter un coup d'oeil à ses dessins, Clarke avait affiché un sourire, pour le remercier. « Clarke Griffin. » Répondit-elle en sortant les dessins de son sac pour lui tendre la pochette où ils étaient rangés. « Je vous remercie. » Après tout, il prenait de son temps pour elle, sans même la connaître ou savoir s'il y avait un quelconque quelque chose à sortir de ses dessins. « Je suppose qu'il aurait été préférable que je vous téléphone d'abord ou que je demande un rendez-vous, mais... » Clarke qui tentait de se justifier et qui hésitait toujours tout autant, c'était décidément bien rare. « Je crois que j'ai fait ça sans réfléchir, en réalité. » Parce qu'elle avait besoin de trouver quelque chose pour se raccrocher et ne pas sombrer davantage. « N'ayez pas peur de me dire la vérité, je ne me vexe pas facilement. » Après tout, ce n'était pas le style de dessins que Clarke avait l'habitude de faire et puis elle n'allait pas se vexer alors qu'elle ne savait même pas pourquoi elle se retrouvait là à montrer ses dessins à cet inconnu.

Clarke n'était pas ce genre de personnes, habituellement. Elle avait tendance à réfléchir avant d'agir. Elle avait tendance à prendre des décisions logiques et sensées. Sauf que Clarke, cette fois-ci, s'était retrouvée ici, des dessins à la main, en train de s'excuser pour son manque de politesse en n'ayant pas pris rendez-vous d'abord. Qu'espérait-elle ? Ses dessins avaient toujours été un moyen de penser à autre chose, de faire quelque chose qu'elle aimait profondément. Aujourd'hui, elle se retrouvait à montrer des dessins à un inconnu, des dessins dont elle n'était même pas certaine de la valeur. Après tout, tout ça ne ressemblait pas à ce qu'elle dessinait habituellement.

Pourtant, l'homme prenait le temps de jeter un coup d'oeil. Clarke lui assurait d'être franc, qu'elle ne se vexait pas rapidement. Et elle se vexerait pourquoi d'ailleurs ? Parce qu'on lui dirait que ses dessins n'étaient pas bons ? Quoi de plus normal, ce n'était pas son travail, après tout. Et pourquoi ne serait-il pas franc ? En réalité, elle n'attendait rien de ce rendez-vous improvisé. Elle n'était même pas capable de dire pourquoi elle était ici, alors.

L'homme regardait avec attention. Clarke restait silencieuse, fixant un point fixe invisible devant elle. Il n'y avait aucun stress, rien. Simplement, elle attendait un verdict. Ses premiers mots ne l'étonnèrent pas. En effet, Clarke était habituée à dessiner des visages, des corps, des paysages qu'elle connaissait. Les vêtements... Non. Elle ne savait même plus comment et pourquoi elle s'y était essayée, en réalité. Néanmoins, la suite l'étonna davantage. Il trouvait qu'elle avait véritablement un style et lui proposait même de collaborer avec ses dessinateurs. Clarke resta interdite un instant. Non seulement, elle faisait n'importe quoi, mais en plus, ça fonctionnait ? « Vraiment, vous êtes sérieux ? » Souffla-t-elle, sans trop savoir quoi dire. Elle n'était jamais venue dans cette optique, mais... Et si ça lui permettait d'occuper le peu de temps libre qu'elle avait en dehors de l'hôpital pour penser à autre chose ? Si elle occupait chaque seconde de son temps, bien sûr, elle serait plus épuisée qu'elle ne l'est déjà, mais elle cesserait peut-être, enfin, de penser à Madi en permanence ? « Que devrai-je faire ? » L'interrogea-t-elle alors, avant d'accepter quoi que ce soit.

Clarke ne s'expliquait pas elle-même sa présence ici, ni pourquoi elle avait pris le temps de présenter ses dessins. Elle n'attendait rien, elle l'avait fait, tout simplement. Pourtant, il lui proposait quelque chose. Clarke avait déjà un métier qui lui prenait énormément de temps - plus encore parce qu'elle y consacrait plus d'heures qu'elle ne le devrait afin de ne pas avoir le temps de penser à Madi - et accorder, même quelques heures, à autre chose finirait par l'épuiser plus qu'elle ne l'était déjà... Mais elle avait envie d'accepter. Elle avait envie de faire quelque chose d'autres, quelque chose qui lui permettait de se changer les idées, quelque chose qui lui permettait de se vider l'esprit. Si cette opportunité venait de lui tomber dessus, comme ça, un peu comme un miracle tombé du ciel, peut-être y avait-il une raison, non ?

Tout naturellement, Clarke se questionnait, notamment sur ce qu'elle devrait faire. Elle pouvait se contenter d'accepter, mais il était préférable de savoir si elle s'en sentait capable ou non. Kurt lui expliquait donc ce qu'il attendait d'elle et il était même prêt à lui apporter son aide personnellement si elle en éprouvait le besoin. Elle avait alors pris une seconde pour réfléchir. Le voulait-elle ? Après tout, qu'est-ce que ça lui coûtait d'essayer ? Juste essayer. « Eh bien... Je ne suis pas certaine de ce que je suis en train de faire, mais... J'accepte. » Avouer qu'elle ne savait pas ce qu'elle était en train de faire n'était pas la meilleure des choses très certainement, mais elle se voulait franche, au moins. « Même s'il s'avère que ce n'est pas fait pour moi, je pourrai apprendre des choses en travaillant à vos côtés. » Et comme elle était passionnée par le dessin - même s'il était d'un autre genre, celui pour lequel elle se passionnait - ce ne pouvait être que bénéfique pour elle. « J'ai vu certaines de vos créations et elles sont magnifiques. » Soufflait-elle, en toute franchise. Il méritait bien un compliment après l'opportunité qu'il lui donnait. « C'est une véritable chance, merci. » Une chance d'apprendre, une chance de se vider la tête, une chance d'occuper son esprit à chaque instant afin de ne jamais avoir le temps de penser à autre chose - et surtout pas à sa fille.

Clarke ignorait ce qu'elle était en train de faire ou d'accepter, mais elle avait envie de tenter l'expérience. C'était quelque chose de nouveau, mais quelque chose qui lui appartenait vraiment. Autrefois, dans son monde, elle n'avait pas vraiment eu le choix concernant sa vie. Elle s'était retrouvée à diriger sans vraiment le choisir, à faire des choix, à prendre les décisions, à sauver le monde sans le choisir. Elle l'avait fait parce qu'il le fallait, voilà tout. Lorsqu'elle était arrivée dans ce monde, elle s'était retrouvée étudiante en médecine, comme elle aurait dû l'être sur l'Arche. Mais était-ce vraiment ce qu'elle voulait, elle ? Le dessin avait toujours été sa passion, sa chose à elle. La seule chose que personne ne pourrait jamais lui prendre, alors... Pourquoi pas ? S'essayer au dessin d'une autre manière, peut-être que ça pourrait l'aider ?

Clarke apprendrait, essayerait. Puis, si ce n'était pas sur elle, elle arrêterait, tout simplement. Elle le complimenta donc sincèrement avant de le remercier pour la chance qu'il était en train de lui offrir. Le jeune homme se montrait si gentil avec elle qu'elle en était touchée. Ce monde avait de bons côtés, aussi, en fin de compte. Il lui proposait alors, maintenant que les choses étaient réglées, de lui faire visiter l'atelier. Clarke hocha la tête, avant d'ajouter : « Avec plaisir, oui, j'ai hâte de découvrir tout ça. » C'était sincère. Elle avait hâte de pouvoir se plonger dans ce monde inconnu, mais qu'elle espérait plein de promesses. « Vous faites ça depuis longtemps ? » Ce n'était peut-être pas très formel de poser ce genre de questions, mais qu'y avait-il de formel dans cette sorte d'embauche, de toute façon ? Puis, si elle s'intéressait à ce jeune homme et à ce qu'il faisait, c'était un compliment, quelque part de voir que l'on s'intéressait à sa personne. 

Clarke était donc décidée. Elle allait essayer. La première chose que Kurt lui proposait, donc, était de visiter les ateliers, ce qu'elle avait accepté avec plaisir. Avec attention, elle observait chacune des pièces qu'elle visitait et elle écoutait les différentes explications de son interlocuteur. Ils visitèrent le bureau, où ils se trouvaient lors de leur discussion, puis l'atelier de dessin et enfin, celui de création. Elle n'avait jamais visité de lieu de ce genre auparavant, mais tout lui semblait être à sa place, pratique, bien rangé - autant que puisse l'être un atelier, tout du moins. Elle s'y sentait naturellement bien, étrangement. Elle s'y sentait étrangère, oui, mais elle avait l'impression d'y avoir sa place, malgré tout.

Par curiosité, alors, la jeune femme lui avait demandé s'il faisait ça depuis longtemps. C'était fait pour lui, c'était une évidence. Elle le sentait. Il était fait pour ce métier. Elle avait envie d'apprendre à le connaître. Elle avait envie de le découvrir parce qu'il était passionné, gentil et doué. Il lui expliqua alors qu'il faisait déjà ça, en partie, dans son monde et qu'il avait continué en arrivant ici. Il ajoutait, également, qu'il s'agissait d'une passion - et cela se voyait. « Ça se voit, que c'est une passion, pour vous. » Ajouta-t-elle en souriant, avant de rajouter : « J'en suis certaine, vous avez l'air très gentil et je suis certaine que je pourrais dire la même chose de tous les autres. » Il n'y avait pas de raisons, après tout, pour qu'elle ne se sente pas bien. Cet endroit pouvait devenir un lieu de détente pour elle, un lieu où elle penserait à autre chose que sa fille disparue, un lieu où elle pourrait se changer les esprits. « Vous avez des choses à me faire signer, des choses à me faire lire peut-être ? » Demanda-t-elle, afin de tout mettre en ordre.

Il était évident que ce métier était fait pour Kurt. Clarke n'avait aucun doute là-dessus. Ce genre de choses se sentait. Il ne faisait pas ça pour l'argent ou pour la reconnaissance. C'était agréable de voir quelqu'un d'aussi passionné par ce qu'il faisait. Puis, il y avait ce petit plus non-négligeable : il était particulièrement gentil et semblait tout à fait agréable. Clarke ne passerait pas des journées entières ici, parce que son emploi du temps à l'hôpital ne lui permettrait pas, néanmoins, il était préférable de travailler dans une bonne ambiance et quelque chose lui disait que ce serait le cas ici. Il lui semblait déjà que, quelque part, elle se sentait un peu à sa place dans cet endroit.

La visite terminée, convaincue qu'il fallait absolument qu'elle fasse cet essai - l'impression que lui donnait Kurt le lui confirmait, en réalité - Clarke s'intéressait aux formalités moins amusantes, plus administratives. Peut-être devait-elle prendre connaissance de certains documents et en signer ? Sans doute, même. Ce n'était pas comme chez elle, autrefois, où chacun faisait ce qu'il avait à faire et prenait la place qu'il devait prendre. Ici, dans ce monde, tout était toujours réglementé par des tas de papiers. « Je vous suis. » Souffla alors la jeune femme, alors que ce dernier lui indiqua qu'il y avait un contrat de travail à signer et qu'ils le feraient autour d'un verre, dans son bureau. « Je travaille énormément à côté, j'ai parfois de grosses journées, ça ne posera pas de problèmes, j'espère ? » Après tout, elle ne comptait pas être à plein temps ici, mais elle préférait s'assurer que ce petit point lui conviendrait - elle y pensait un peu tard, néanmoins. « Finissons-en rapidement avec toutes ces formalités. C'est bien une chose que je déteste dans ce monde, tous ces papiers qu'il faut toujours remplir. » Souffla-t-elle, en souriant, histoire de paraître un peu moins froide et sérieuse - parce qu'elle supposait que c'était ainsi qu'ils devaient la voir.

Clarke était plutôt excitée à l'idée de découvrir autre chose que ce qu'elle avait toujours connu, toute sa vie. Ce n'était pas une nouvelle carrière qui s'ouvrait à elle, mais une nouvelle façon de vivre sa passion. Une nouvelle façon qui allait lui permettre, elle l'espérait, de se changer les idées et d'oublier un peu Madi. Pour que tout fonctionne, il fallait néanmoins mettre certaines choses au clair, notamment à propos des heures de travail. En effet, Clarke avait des horaires compliqués puisqu'elle travaillait à l'hôpital et qu'elle ne pouvait pas tout prévoir à l'avance, les aléas étant fréquents. Heureusement pour elle, Kurt semblait comprendre et accepter ce petit point. Comme simple réponse, alors, elle se contenta de sourire, heureuse de savoir que ça ne le dérangeait pas.

Il fallait désormais signer les papiers rendant les choses officielles. Ils se dirigèrent donc vers le bureau de Kurt. Clarke, histoire de plaisanter un peu, préférait en finir rapidement avec toutes ces histoires. Il n'était jamais très plaisant de remplir des papiers et Clarke détestait ça, donc autant sauter cette étape rapidement. Kurt imprima donc les contrats puis les tendit à Clarke, en même temps qu'un verre de vin. « Je vous remercie. » Souffla-t-elle en attrapant les deux. Aussitôt, elle jeta un coup d'oeil aux papiers. « Quand devrai-je commencer ? » S'interrogea-t-elle alors en relevant les yeux vers son interlocuteur. « J'ai hâte de commencer. » Précisa la jeune femme, souriante, en portant son verre à ses lèvres. Elle avait hâte de découvrir cet univers et de pouvoir se changer les idées, c'était une évidence.

Ce n'était pas la partie que Clarke préférait : signer des papiers, lire des contrats... L'avantage dans son monde d'autrefois, c'était que tout ça n'existait pas vraiment. Dans un monde post-apocalyptique, il n'y avait pas vraiment de temps à perdre en contrat et en papier. Il fallait faire la guerre, survivre, négocier des traités... Ils étaient bien trop occupés alors pour la paperasse. Chacun faisait ce qu'il avait à faire pour survivre et chacun se trouvait une place. C'était un peu comme une évidence. Les choses se faisaient naturellement, se faisaient parce qu'elles devaient être faites. Néanmoins, ce monde n'était pas le sien et elle se devait de lire les contrats que son nouvel employeur lui présentait. Elle le fit donc avec attention, puis elle s'intéressait à certaines modalités, notamment la date à laquelle elle devait commencer. A vrai dire, elle avait plutôt hâte. Elle n'avait pas la moindre idée de comment les choses se passeraient, mais elle avait hâte, tout de même, de découvrir cet univers.

Alors, après avoir trinqué, le jeune homme lui indiqua qu'elle commencerait lorsqu'elle le désirerait. Clarke hocha d'abord la tête, avant d'ajouter : « Dans ce cas, je viendrai dès demain. » Cela lui permettrait de rencontrer l'équipe avec laquelle elle devrait travailler peut-être et de se plonger dans cette nouvelle activité pour oublier tout le reste. Le plus tôt ne pouvait être que le mieux. « Autant commencer le plus vite possible. » Souffla-t-elle, en souriant. « Pensez-vous qu'il soit utile que je ramène quelque chose en particulier ? » Demanda-t-elle sans oser le tutoyer, même s'il la tutoyait, lui. Elle se doutait bien qu'il avait tout le matériel nécessaire, mais peut-être jugeait-il utile qu'elle apporte des dessins en particulier pour les présenter à l'équipe, par exemple ?

Clarke était plutôt impatiente de commencer et de découvrir ce nouveau monde. Il était donc décidé qu'elle commencerait dès le lendemain pour se familiariser avec l'endroit et les équipes. Autant commencer au plus vite et ne pas faire traîner les choses. Après tout, elle ne pourrait passer que quelques heures par semaine dans ces locaux puisqu'elle travaillait à l'hôpital à côté et que son activité principale lui prenait énormément de son temps. Le reste du temps, elle travaillerait depuis chez elle. Néanmoins, la situation ne semblait pas poser problème à Kurt pour le moment. Peut-être que le problème se poserait plus tard, avec le temps ? Ils verraient en temps voulu et s'arrangeraient si ce devait finalement être le cas.

Clarke buvait un peu du contenu de son verre, tandis qu'elle attendait une réponse à sa dernière question, à savoir si elle devait apporter quelque chose de particulier. Il pourrait être utile, en effet, qu'elle apporte une partie de son travail pour le présenter aux équipes. Après tout, elle n'allait pas arriver les mains vides pour regarder les autres travailler. Il s'agissait d'une collaboration et il fallait donc bien partir de quelque part. Le plus simple lui semblait être de partir de son travail pour qu'on la conseille, qu'on lui montre ce qui allait et ce qui n'allait pas et qu'elle puisse apprendre au plus vite pour se montrer utile. « Des dessins de vêtements, je m'y mets dès que je rentre. » Souffla-t-elle, en souriant, prête à y passer le reste de la journée et toute la nuit, s'il le fallait. Il suffisait surtout de montrer ce qu'elle savait faire alors il n'y avait pas besoin d'en faire mille, simplement quelques-uns. « Je vous remercie pour tout. » Lança alors Clarke, jugeant qu'il était utile de le remercier pour sa gentillesse et pour la chance qu'il lui donnait alors qu'il ne la connaissait pas.

Il y avait une forme d'impatience chez Clarke à faire ce qu'elle n'avait jamais vraiment fait auparavant. Peut-être que si elle avait eu une vie totalement normale et banale, elle se serait tournée vers le dessin plutôt que la médecine ? Sur l'Arche, il n'était pas question de faire du dessin son métier puisqu'il n'était pas utile à la communauté. Sa place dans la société, ses connaissances et le métier de sa mère l'avaient tout naturellement mené vers la médecine. Il s'agissait plus d'une évidence que d'un choix. Mais si sa vie avait été totalement différente, ses choix de carrière l'auraient-ils été, eux aussi ? Peut-être. Peut-être qu'elle allait se découvrir plus qu'une simple passion ? Peut-être qu'elle allait se découvrir un certain talent pour le dessin de vêtements ? Elle l'espérait, même si le but premier de tout ça était de se vider suffisamment la tête et de s'occuper suffisamment l'esprit pour oublier la perte de sa précieuse petite fille.

Puisque tous les détails étaient réglés et qu'elle devait rentrer au plus vite pour se mettre aux dessins de ces vêtements qu'elle devait ramener dès le lendemain, elle s'était relevée, prête à partir. Clarke avait évidemment remercié le jeune homme pour sa gentillesse, sa patience et pour la chance qu'il était en train de lui donner. « J'espère que je ne vous décevrai pas, dans ce cas. » Elle sentait une impatience réelle chez lui de découvrir de quoi elle était capable. Elle allait y travailler toute la soirée et toute la nuit s'il le fallait. Elle tenait absolument à s'appliquer autant que possible pour montrer le meilleur de ses capacités et prouver qu'elle était capable de plus. Elle espérait, par conséquent, que ses efforts seraient remarqués et appréciés et que Kurt apprécierait son travail.