It is you, daphne ? - (daphne)

Elle ne sait plus quoi faire, elle fuie… rapidement, trop vite, sur son cheval. Elle n’évite pas le sentiment étrange qui grandit en elle, sans qu’elle ne puisse faire quoique ce soit. Elle sait que cette sensation ne va pas disparaitre, bien au contraire. Elle ne fait qu’augmenter, encore et encore. Puis d’un seul coup, elle sent le sol se dérober sous les sabots de son cheval, la sensation d’ivresse qu’elle ressentait ne s’estompa, bien au contraire, elle ne faisait que grandir. Elle fuyait, elle fuit toujours, mais là… Elle ouvre en grand les yeux et se retrouve dans sa chambre, seule, haletante. Perdue. Déboussolée, presque essoufflée.

Son souffle se fane quand elle prend conscience réellement de l’endroit où elle se trouve. Elle va y arriver, se sortir de la tête cette sensation de déjà vu. Et puis ce manque, ce manque énorme tel que celui-là. Elle déteste cette sensation, elle repousse d’un revers de la main l’étrange sensation qui vient de gonfler en elle. C’est surement ces dernières retrouvailles qui la chamboulent autant. Elle ne pensait pas retrouver des connaissances, et cela lui redonne l’espoir. L’espoir de revoir sa soeur, et… non, elle refuse de prononcer cette pensée aussi fortement. Elle regarde par la fenêtre, elle a rendez vous, et elle est heureuse de ressentir cela. Elle finit par se préparer et elle arrive dans cet endroit assez cosy. Elle cherche du regard Eloise avant de trouver nez à nez avec…

« Miss Bridgerton. » Souffle-t-elle entre ses lèvres.

Serais-ce encore une rencontre fortuite ? C’était à peine croyable, pour la première fois, depuis un long moment, la famille Bridgerton avait, cette surprenante tendance à venir son existenceE. Cette nouvelle existence qui lui convenait plutôt bien. Même si parfois le sentiment d’être seule était grandissant. Elle ajoutait alors.

« Est-ce bien vous ? » Finissait-elle par lui demander, plus fortement. Elle l’avait déjà vu, ça elle en était certaine.

Daphne avait une journée chargée. Chargée en émotion. Elle avait revu son frère. Mon dieu que c'était agréable de retrouver une seconde personne de sa famille. D'abord Eloïse, puis Anthony, puis maintenant la jeune femme qui allait épouser son plus vieux frère. Ou en tout cas c'était ce qu'elle avait compris, la jolie brune. Elle s'était apprêtée, avait prit tout ce dont elle avait besoin. Elle se sentait bien ce matin. Aussi bien qu'une femme aimante qui voit son futur mari la tromper. Mais peu importe, pour une fois elle avait réussi à passer une nuit complète sans être réveillée. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Simon était le seul à pouvoir lui répondre. Elle l'aime, cet homme. Il semble l'aimer, mais pourquoi va-t-il voir d'autres femmes ? Est-ce réellement de l'amour ? L'amour c'est...c'est une relation passionnelle entre deux personnes. Deux personnes qui se respectent et se donnent à l'autre. Deux personnes qui se regarde comme la septième merveille du monde. C'était à moitié le cas. Elle voyait comme il la regardait. Elle voyait les petit sourires en coin quand elle faisait une petite remarque drôle. Mais elle ne voyait pas l'amour.

Aujourd'hui, elle allait rencontrer la femme que Anthony aimait. Rien que cette phrase était inimaginable. Lui qui ne voulait pas se marier. Du moins pas quand elle était dans leur ancien monde. Pas là où elle s'est perdue. Elle avait mis très peu de maquillage, avait fait une queue de cheval haute, mis une robe un peu chaude et des bottes hautes à talons. Elle n'était pas très grande Daphne. Elle n'était pas petite non plus, mais quand elle entendit son nom être prononcé, elle se sentit encore plus petite. Une belle jeune femme se trouvait devant elle. Grande, mâte de peau, magnifique. Son frère avait bien choisis. Il avait bon goût, finalement. « Miss Sharma, n'est-ce pas ? Ma sœur m'a beaucoup parlé de vous. Anthony est un cachottier, je ne pensais pas rencontrer une aussi belle jeune femme. ». Elle se stoppa quelques secondes avant de reprendre : « On peut peut-être aller s'asseoir ? Eloïse m'a dit que nous avions rendez-vous. Donc j'imagine que nous sommes au complet. Elle avait homis de me dire qu'il n'y aurait que vous ai moi. ». Encore une fois elle s'arrêta. « Je suis terriblement désolée de parler autant. On peut se tutoyer ? » demanda-t-elle simplement en s'asseyant à une table dans le café.

C'était une surprise, mais rapidement, elle comprit qu'Eloïse était derrière tout ça. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, car il était agréable pour elle de passer du temps avec l'aînée des Bridgerton une femme qu'elle admirait, comme la plupart des membres de la famille d'ailleurs. Elle secoua légèrement la tête à cette trouble pensée.

« Miss Sharma, n'est-ce pas ? Ma sœur m'a beaucoup parlé de vous. Anthony est un cachottier, je ne pensais pas rencontrer une aussi belle jeune femme. » Elle rougit.

Malgré elle, Kate rougit de plus belle en entendant ces mots. C'était bien évidemment Eloïse la soeur en question, par contre clairement elle n'était pas prête à entendre parler de lui. C'était se voiler la face que d'imaginer un seul instant passer à travers ce genre de sentiment. Puis un immense espoir grandit en elle. Parlait-il d'elle ? Bien sur que non, sinon elle n'aurait pas dis une chose pareille. Elle se mordit la lèvre un long moment avant de soupirer fortement.

« Il est fort probable qu'il n'est point le même avis que vous, me concernant. »

Le sourire de circonstance qui s'inscrit sur ses lèvres étaient aussi imposant que la déception qu'elle pouvait avoir. Mais elle ne fit rien, Kate était très douée pour cacher ses émotions. Puis il faut savoir qu'en cet instant elle était bien plus curieuse par la présence de Daphne que tout autre problème bien plus futile.

« On peut peut-être aller s'asseoir ? Eloïse m'a dit que nous avions rendez-vous. Donc j'imagine que nous sommes au complet. Elle avait hormis de me dire qu'il n'y aurait que vous ai moi. »

Elle rit désormais bien consciente qu'effectivement Eloïse était tout a fait le jeune femme à agir de la sorte à son égard. Elle appréciait cela, ce trait de caractère mais que dire du reste.

« Ce fut le cas pour moi également, je vous suis. » Elle la suivit afin de s'installer dans un endroit assez agréable et bien plus loin de la porte d(entrée.

« Je suis terriblement désolée de parler autant. On peut se tutoyer ? » « Oh non ne le soyez pas... » Elle se reprit. « Ne le soit pas. »

Elle n'était pas encore habituée à cette manière qu'avait les gens ici, de se tutoyer aussi rapidement. Elle aimait les avantages de ce nouveau monde, mais certaines choses ne lui étaient pas naturelles. Cependant, son indépendance et d'autre avantage eux n'avaient aucun prix. Elle posa son regard sur Daphne, toujours bien surprise de la trouver très belle.

« Le temps a passé depuis notre dernière partie de criquet. » Avouait-elle avant d'ajouter. « Comment vas-tu depuis tout ce temps ? »

En réalité, Daphne n'avait aucune idée de ce dont parlait Kate. En fait elle était certaine que Kate était la femme qu'Anthony fréquentait. Elle leva un sourcil, fronça l'autre. C'était la mine qu'elle faisait quand elle réfléchissait. Elle était un peu troublée. Se pourrait-il que Kate ne soit pas la bonne Sharma ? Il lui avait parlé de l'affreuse sœur de la jeune femme. Mais en aucun cas la brune pensait qu'il s'agissait de Kate. Comment s'appelait l'autre soeur, déjà ? Daphne ne trouvait plus. Lui avait-on dit, seulement ? En réalité, Anthony et sa soeur s'étaient retrouvé il n'y a pas si longtemps, et parler protocolairement était encore de mise. C'est à dire qu'ils ne parlaient pas en donnant le prénom des personnes. Seulement leur nom. Elle avait donc entendu le nom : Miss Sharma. Ne sachant pas comment cela s'écrivait, la sœur aînée des Bridgerton (si on ne compte ni Anthony, ni Benedict, ni Colin mais que l'on pense simplement aux filles de la famille), se dit que la jeune femme en face d'elle portait bien son nom. Elle avait du charme.

Puis elles s'assirent et, encore une fois, Daphne fut complètement perdue. De quelle partie de criquet parlait-elle ? Oh, sûrement Kate était-elle arrivée ici après avoir vécu un peu plus longtemps dans leur ancien monde. Ancien monde...Quel terme déprimant, quand on y pense. De moins en moins, cela dit, puisque la jeune femme avait retrouvé une de ses sœurs et un de ses frères. "Je suis navrée je ne vois pas de quoi v...tu parles.". Oui, elle aussi avait toujours un peu de mal avec le tutoiement en se voulant tout de même plus chaleureuse. Même si, ironiquement, c'était elle qui l'avait proposé. Pourtant elle fut interrompu rapidement par une serveuse. Elle lui demanda un café latté avec un peu de chantilly. C'était son petit plaisir. Et étonnement les deux ensemble fonctionnaient bien. "Je suis arrivée ici après un duel, qui n'a pas aboutit, entre Anthony et Simon. J'ai appris par Eloïse que j'avais un fils. L'av...l'as tu vu ? Mais avec Simon...Nous ne sommes pas mariés. Je n'attends que cet événement depuis trois ans, mais il est volage et..." elle s'arrêta une petite seconde. "Cela ne doit pas t'intéresser. Parle moi de ces parties de criquet. Tu bats mon frère, j'espère. Parce qu'il gagne beaucoup trop !". S'exclama-t-elle, avant de rire de bon coeur.

C’était troublant qu’après autant de temps dans ce nouveau environnement que Kate puisse rencontrer des personnes de son passé. C’était agréable, elle n’allait clairement pas cracher dessus, mais surprenant pour diverses raisons. Elle avait fini par perdre un peu espoir quant à revoir des personnes qu’elle connaissait. Après tout, elle avait mis du temps à rechercher Edwina, et elle ne l’avait pas trouvé, bien au contraire. Sa présence lui manquait d’autant plus que la dernière conversation qu’elles avaient eu toutes les deux n’était pas joyeuse, bien au contraire. Elle désirait la revoir, et sa rencontre avec Daphne, donnait un espoir nouveau, qu’elle n’osait nommer ouvertement.

« Je suis navrée je ne vois pas de quoi v...tu parles. »

Kate plissa les yeux, apparemment, son « absence » durait depuis plus longtemps qu’elle. Elle s’était demandée si tout le monde avait vécu l’expérience de la même manière. Apparemment ce n’était pas la même chose pour tout le monde et elle fut étonnée que Daphne n’est pas les mêmes souvenirs qu’elle.

« Je suis arrivée ici après un duel, qui n'a pas aboutit, entre Anthony et Simon. J'ai appris par Eloïse que j'avais un fils. L'av...l'as tu vu ? Mais avec Simon...Nous ne sommes pas mariés. Je n'attends que cet événement depuis trois ans, mais il est volage et... »

Daphne s’arrêta un instant, le temps qu’elle assimile tout ce qu’elle venait de dire. Surprise de ce qu’elle entendait, elle partageait certaine chose, et d’autre… un peu moins il fallait bien le dire. Elle ouvrit la bouche, avant de se raviser. Elle n’était pas certaine, elle même de tout comprendre.

« Cela ne doit pas t'intéresser. Parle moi de ces parties de criquet. Tu bats mon frère, j'espère. Parce qu'il gagne beaucoup trop ! »

Elle fit un signe de la tête qui signifiait qu’elle ne ressentait pas le même sentiment. Au contraire, tout cela l’intéressait beaucoup. Elle plissa les yeux un instant, cherchant en toute honnêteté les mots qui était adéquate.

« Qu’il n’est pas étonnant que ton frère et Simon est eu un duel… » Elle soupirait. Qu’il pouvait être agaçant ce vicomte Bridgerton lorsqu’il s’y mettait.

« Et bien… Il n’y a eu qu’une seule partie, où en effet, j’ai lancé la boule de ton frère dans le lac. » Elle gloussait presque en se remémorant cela. « Tu étais mariée, dans ma temporalité, et tu avais un enfant. Très mignon d’ailleurs. Le bonheur se lisait sur ton visage. »

Clairement oui, mais elle ne lui disait pas combien elle était très perspicace concernant les intentions de son frère en vers sa personne. Elle avait vu quelque chose qu’ils n’avaient pas remarqué Anthony et elle.

« Tu as revu Simon ? Ou un tout autre membre de la famille ? » Demandait-elle très sérieuse afin de connaître ce qu’il en était.

Beaucoup de personnes manquaient à Daphné. Sa mère surtout, mais aussi ses frères et son autre sœur. Eloïse était là et c'était déjà quelque chose qui lui faisait des frissons. Elle avait Anthony et Eloïse, c'est fou, non ? Et Simon. S'il peut compter. Puiqu'il est complètement hors de lui. Pas dans le sens énervé. Dans le sens où il n'était pas lui-même. Ou en tout cas il n'était pas celui que la belle Daphné connaissait. Il avait changé du tout au tout depuis leur arrivée. Peut-être espère-t-il revoir des personnes de sa famille ? Lady Danbury par exemple. Cette femme si électrisante et si impressionnante. Elle pouvait donc se douter que Kate attendait des personnes de sa famille. Et Daphné était pressé de les rencontrer.

« Non ce n'est pas étonnant. Anthony était hors de lui. Il avait une telle haine dans le regard. » c'est alors que Daphné eut le regard un peu évasif. Elle repensait à cette époque. Cette époque qui était loin maintenant. Très loin. Trop loin.

« Eloïse m'en a parlé. J'aurais adoré me souvenir de ça. Mais peut-être que nous l'aurons ici, cet enfant ? Peut-être... ». Encore une fois : son regard se fit plus évasif. Elle était très contente de ce que disait Kate, mais elle ne voulait pas trop montrer ses faiblesses non plus et se reprit en souriant. Sourire encore et encore. C'était l'arme de la belle.


« Comme tu as pu le comprendre oui j'ai vu Simon. Nous sommes fiancés depuis..ouf je ne compte plus le temps, il n'est pas forcément pour le mariage on dirait. Mais on vie ensemble, on se montre notre affection. Il ne rentre pas toujours le soir. Mais bon. Toi que peux-tu me dire sur toi ? »

Kathani pencha légèrement la tête sur le côté en imaginant Anthony provoquer en duel son ami, l’homme qui allait épouser sa soeur. Elle n’était pas étonné de son comportement, elle l’imaginait tout à fait faire ce genre de choses, il pouvait se montrer tellement têtu parfois. Tout comme elle, mais elle n’allait jamais l’avouer. Jamais.

« Non ce n'est pas étonnant. Anthony était hors de lui. Il avait une telle haine dans le regard. » Elle leva les yeux au ciel. « Je veux bien le croire. »

Bien évidemment, elle avait vu plus d’une fois ce regard à son égard, d’ailleurs lors de cette fameuse partie. Elle ne savait pas s’il s’agissait de la haine ou autre chose. Non, bien sur que non, elle ne voulait pas y penser plus que cela. Malgré

« Eloïse m'en a parlé. J'aurais adoré me souvenir de ça. Mais peut-être que nous l'aurons ici, cet enfant ? Peut-être... »

Kate se mit à sourire, prenant conscience qu’un enfant changeait beaucoup de choses dans une vie. Elle n’avait pas vraiment envie d’y penser, non pas qu’elle n’aimait pas les enfants loin de là, mais elle ne s’était jamais vraiment attarder sur ce point. Elle s’était souvent imaginée, finir une vie assez seule, sans se soucier d’avoir quelqu’un dans sa vie. Mais en entendant Daphne en parler, elle sentit son coeur se soulever. Elle serait une bonne mère, elle aussi.

« Je l’espère pour vous deux. »

Elle souriait avant d’écouter attentivement les paroles de Daphne, une petite pression dans l’estomac. Elle avait envie de connaitre ce qui s’était passé, même si elle avait une petite idée, puisqu’elle avait rencontré de loin.. Anthony…

« Comme tu as pu le comprendre oui j'ai vu Simon. Nous sommes fiancés depuis..ouf je ne compte plus le temps, il n'est pas forcément pour le mariage on dirait. Mais on vie ensemble, on se montre notre affection. Il ne rentre pas toujours le soir. Mais bon. Toi que peux-tu me dire sur toi ? »

Elle semblait heureuse d’une certaine manière mais elle ne lui répondait pas forcément, après tout ce n’était pas aussi simple. Elle grimaça légèrement, afin de tenter de calmer les battements de son coeur. Cela ne servait à rien, elle refusait juste de faire quelque chose d’insensé.

« oh… Et bien. » Elle marqua une légère pose. « J’ai ma propre entreprise, de livres. Une librairie en ligne. Je vis seule, j’ai un chien, ce n’est pas Newton mais je l’adore. Je n’ai pas revu Mary et Edwina, malheureusement, je les espère heureuses et ensemble où elles sont… Et puis, je suis célibataire. Et je crois que je dois me satisfaire de cela. » Soufflait-elle entrée ses lèvres.