Il pleuvait, mais Anna n'y faisait pas vraiment attention. Elle ne pensait plus qu'à tout ce qu'ils avaient échangé, tout ce qu'elle entrevoyait depuis cette conversation, toutes les possibilités qui s'offraient, elle en avait l'impression, à elle désormais. Parcourir cette ville à la recherche de réponses, d'informations... Elle l'avait déjà fait, d'une certaine façon, mais cette fois-ci elle ne serait pas seule. Elle ne serait pas seule et elle avait l'impression que de nouvelles questions étaient nées de leur conversation. Des questions pour lesquelles elle avait hâte de trouver des réponses. Ou d'essayer, tout du moins.
Tout en sortant pour aller boire ce verre promis, ils pourraient continuer à discuter - et manger quelque chose, parce que comme Anna l'avait dit, discuter ainsi ouvrait l'appétit. Martin trouvait les mots justes. Ça n'ouvrait pas que l'appétit pour la nourriture, mais pour toutes les connaissances, pour toutes les réponses, pour toutes les recherches, pour tous les questionnements... Ils avaient faim d'apprendre et de comprendre.
Gonzague, finalement, ne les accompagnait pas. Anna, trop absorbée par sa conversation et par ses pensées dans lesquelles elle était en train de se perdre, ne se posait même pas la question du pourquoi. Il avait certainement changé d'avis ou n'avait pas envie de les entendre délirer à propos de cet endroit, de ces mystères et de tout le reste pendant des heures. A aucun moment, sans doute un peu trop naïve et innocente, elle n'avait compris un quelconque sous-entendu - et heureusement pour Gonzague qui aurait certainement eu droit à une Anna particulièrement bavarde pour se défendre de telles accusations. « Il n'a peut-être pas envie de nous entendre parler de cette ville et de nos nombreuses questions pendant des heures... Je ne suis pas certaine que tout ça l'intéresse particulièrement. » Expliqua-t-elle en souriant, même s'il était vrai qu'imaginer Gonzague préférer travailler était assez amusant. Après tout, ce verre avait été sa motivation pour commencer à travailler et, finalement, il le refusait.
Les deux étudiants se dirigeaient désormais vers le bar, affrontant ainsi la pluie qui tombait. Anna ne trouvait pas ça particulièrement désagréable. Au contraire, l'ambiance créée par le temps donnait une tout autre dimension à tout ce qu'ils s'étaient dit. « Oui, c'est exactement ça ! » S'exclama-t-elle, un peu trop fort, appréciant particulièrement la comparaison que Martin venait de faire. Elle la trouvait juste, proche de la réalité et de l'image qu'elle se faisait de cet endroit. « Peut-être que nous sommes tous là pour ça, justement. Pour s'unir, se rencontrer, faire qu'on accomplisse quelque chose tous ensemble... Qu'on écrive ce fameux livre, tous ensemble. » Anna avait parfois la même impression. Cette ville semblait régie par des règles particulières et différentes de tout ce qu'elle connaissait et, en même temps, elle ne semblait pas avoir de but particulier. Et si, son but était de tous les unir, de les faire se rencontrer, de créer des liens pour, à la fin, accomplir un but commun ? Des êtres uniques, particuliers, qui formaient un tout, une unité, une force... Après tout, tout était possible, non ?
Ils ne s'arrêtaient jamais. Leur imagination n'avait plus de limites. Ils s'ouvraient à toutes les possibilités, ils réfléchissaient et laissaient leur imagination vagabonder. Ils arrivèrent enfin au bar. Trempés, ils se secouaient comme ils le pouvaient avant d'aller s'installer et de commander. « Et elle finit par nous récompenser. » Ajouta-t-elle à sa comparaison entre cette île et un professeur. Ils étaient, pour la plupart, privés de leurs proches et de ce qu'ils connaissaient le plus. Ils affrontaient l'inconnu et les épreuves. Puis, un jour, alors qu'il s'y attendait le moins, ils retrouvaient ceux qu'ils aimaient. Etait-ce une récompense ? Une façon de les contrôler davantage ? Encore une fois, il n'y avait que les questions, pas les réponses. Difficile à dire, donc.
Anna était plutôt d'accord avec tout ce qu'il disait. L'important était peut-être de poser les questions. Toutes celles qui pouvaient être posées et les bonnes questions. Mais n'y avait-il jamais de mauvaises questions de toute façon ? Les réponses, le bout du chemin, n'étaient peut-être pas ce qu'ils devaient chercher à atteindre à tout prix... Pourtant, la curiosité d'Anna la poussait à vouloir comprendre pour de bon et à obtenir ses réponses. Accepter que ce ne serait peut-être jamais le cas - parce qu'elle avait parfaitement conscience que c'était le plus probable - était certainement le plus difficile à ses yeux. « Se poser tant de questions, c'est... Je ne sais pas... Ça nous permet de mieux appréhender les choses, de voir ce monde d'une autre façon, de voir les mystères qui l'entourent. » Il n'était pas toujours facile d'expliquer le fond de sa pensée, mais Anna faisait au mieux. « C'est important, c'est essentiel et c'est ce qui nous fait avancer. Chaque question nous pousse à réfléchir, à penser autrement, à voir des choses que nous n'avions pas vu jusqu'à présent. » A ses yeux, les questions étaient fondamentales, importantes. Il fallait se les poser pour s'ouvrir davantage. Ces questions leur apprenaient beaucoup. Sur eux. Sur ce qui les entourait. « Elles nous permettent de mieux comprendre ce qui nous entoure, de nous interroger sur nous-mêmes aussi... » Oui, elle était d'accord avec lui pour tout ça. Et elle ne faisait que le confirmer.
« Je sais qu'il est plus que probable que jamais nous n'aurons de réponses à nos questions, mais... C'est difficile à accepter. » Elle souriait, tout en buvant une gorgée de son verre. Elle savait qu'il fallait l'accepter et elle le disait elle-même, mais il fallait faire un travail sur soi avant d'en être pleinement capable. « Mais tout ça, ça nous changera, ça nous fera voir les choses autrement, ça nous permettra de comprendre les choses d'une autre façon... Et même si ce ne sont pas les réponses que nous attendions, nous serons gagnants dans tous les cas. » Ça, elle en avait parfaitement conscience. Réponse ou non, ils ne pouvaient que ressortir gagnants de tout ça.
Martin Andersen
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Le silence entre nous, brisé seulement par le murmure lointain de la ville sous la pluie, se transforma en un dialogue presque sacré, alors que nous avancions, emmitouflés dans nos pensées respectives, vers ce refuge urbain promis. Le visage d'Anna reflétait cette curiosité inextinguible, un miroir de ma propre quête de sens, au milieu de cette averse qui semblait laver les dernières hésitations qui auraient pu nous retenir.
« Tu sais, Anna, ce que tu dis là, c'est très juste. » Ma voix, teintée d'une chaleur sincère, brisait le bruit monotone de la pluie, alors que nous franchissions le seuil du bar. « Chaque question nous rapproche un peu plus de la compréhension, même si les réponses semblent parfois se dérober juste au moment où on pense les saisir.» Je retirais mon manteau trempé, le posant avec soin à côté de moi, avant de plonger mon regard dans le sien, cherchant à capter toute l'étendue de ses pensées.
« Et pour ce qui est de Gonzague, eh bien... » Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres, évaporant toute trace de sérieux. « Peut-être qu'il nous a simplement laissés à notre sort, convaincu que nous trouverions notre chemin à travers les méandres de nos interrogations. Ou peut-être préfère-t-il le confort silencieux de ses propres pensées. Qui sait ? »
Je me penchais en avant, captivant son attention avec une intensité renouvelée. « Tu as mentionné quelque chose d'important, l'idée de voir le monde différemment grâce aux questions que nous posons. Je pense que c'est là le véritable voyage, pas les réponses que nous pourrions ou non trouver, mais le changement en nous que ce processus éveille. »
Le serveur arriva, nous interrompant momentanément pour prendre notre commande. Après un échange de regards complices, nous optâmes pour deux boissons semblables, poursuivant sur notre lancée. « Tu vois, Anna, chaque gorgée de ce truc, chaque conversation que nous avons, tout cela fait partie d'une expérience plus large, un apprentissage qui nous transforme, nous façonne. »
Je pris une pause, laissant l'atmosphère du bar nous envelopper, avec ses conversations étouffées et la musique de fond qui ajoutait une couche de mystère à notre rencontre. « Et c'est précisément parce que nous sommes conscients que nous n'aurons peut-être jamais toutes les réponses, que notre quête prend tout son sens. C'est le voyage qui compte, l'ouverture d'esprit qu'il nécessite, et comment il nous change, nous, au fond. »
Je laissais mes mots flotter un instant, observant leur effet sur elle. « Imaginons un instant que nous trouvions une réponse, une vérité ultime... Ne perdrions-nous pas alors ce qui nous rend si vivants, cette quête incessante qui nous pousse à aller de l'avant ?» Ce n’était pas impossible… « Mais tu as raison, c'est difficile à accepter. La nature humaine nous pousse à chercher des réponses, à vouloir conclure, fermer le livre. Et pourtant, c'est peut-être dans cette résistance, cette lutte contre l'inévitable inconnaissable, que nous trouvons notre plus grande force. »
Je m'adossais contre le dossier de la banquette, observant les gouttes de pluie dévaler la fenêtre à côté de nous. « Peut-être qu'en fin de compte, ce que nous cherchons, ce n'est pas tant les réponses elles-mêmes, mais la façon dont la quête nous réunit, nous et les autres. Comment, à travers elle, nous tissons des liens indéfectibles, forgeons des amitiés qui résistent à l'épreuve du temps et de l'adversité.»
Je me tournais à nouveau vers Anna, mon regard plein d'une intensité renouvelée. « Et si le véritable but était là, dans ce partage, cette capacité à nous ouvrir aux autres, à apprendre d'eux, avec eux ? Après tout, ne sommes-nous pas plus forts ensemble, plus capables de faire face à l'inconnu, armés de nos questions, de notre soif commune de comprendre ? » J’avais l’impression qu’Anna et moi étions sur la même longueur d’ondes, pour tout ça. « Peut-être qu'en fin de compte, Anna, ce que nous gagnons, ce n'est pas une bibliothèque de réponses, mais un cœur et un esprit plus ouverts, prêts à accueillir le monde dans toute sa complexité. Et ça, c'est peut-être le plus beau des voyages. »
Je levais mon verre en direction d'Anna, un geste symbolique marquant notre pacte non-dit, notre engagement à poursuivre cette quête, peu importe où elle pourrait nous mener. « À notre voyage, Anna. Que nous trouvions les réponses que nous cherchons ou non, que nous soyons changés par elles de manière inattendue, je suis convaincu que le chemin parcouru ensemble sera notre plus grande récompense. »
La soirée s'étira, nos conversations se déployant et se ramifiant en mille et une directions, chaque pensée partagée tissant un peu plus étroitement le lien entre nous. Dans cet échange, dans cette communion d'esprits, nous avions trouvé quelque chose de précieux, une étincelle de lumière guidant notre chemin à travers les ombres de l'inconnu.
Anna était heureuse de cette rencontre. S'ils se connaissaient déjà, ils n'avaient jamais pris le temps de discuter sérieusement et profondément. C'était désormais chose faite et elle pouvait assurer qu'ils s'entendaient à merveille. Ils s'ouvraient des possibilités, ils se permettaient des rêves, ils partageaient des idées... C'était une vraie belle rencontre. Une rencontre où ils n'en finissaient pas d'échanger, de parler, de discuter.
Ils évoquaient leurs nombreuses questions, leurs buts. Ils évoquaient ces questions qui leur permettraient de s'ouvrir l'esprit, de mieux comprendre. Ils évoquaient ces questions qui ne devaient pas forcément attendre de réponses. C'était une chose difficile à accepter pour Anna, mais c'était une chose dont elle avait conscience. Malgré tous ses efforts, jamais elle ne pourrait trouver toutes les réponses à toutes ses questions. Quant à Gonzague, qui ne semblait pas partager leur passion nouvelle, Anna n'en savait rien. Aux suppositions de l'homme, elle se contentait de hausser les épaules. S'il se plaisait seul avec lui-même, alors il en avait parfaitement le droit. Chacun vaquait désormais à ses occupations et ce n'était pas forcément plus mal.
Elle oubliait cet autre étudiant pour se reconcentrer sur leur discussion. Sur leur discussion et sur les questions qu'il était important de se poser. Sur ces questions qui permettaient de voir le monde autrement, de s'ouvrir à quelque chose de nouveau. Sur ce point, Anna avait bien des choses à dire, mais elle ne pouvait rien ajouter puisqu'ils avaient été interrompus par l'arrivée du serveur. Après avoir passé une commande identique, Martin reprit la parole. Lorsqu'il était lancé, il était comme Anna, inarrêtable. « Je suis persuadée, moi aussi, que chaque détail, chaque question, chaque décision, nous apporte quelque chose de nouveau, de différent. La moindre chose peut nous changer, peut nous amener à voir les choses différemment. » Sur ce point, une fois encore, Anna était d'accord. Chaque élément, dans une vie, avait les moyens de tout changer. Chaque décision, même sans importance en apparence, pouvait tout changer, pouvait entraîner une série de décisions qui changerait tout. Rien n'était jamais sans importance, en réalité.
Martin soulevait alors un point important. Un point qui demandait réflexion. Anna rêvait d'obtenir les réponses à ses questions, même si elle avait conscience que c'était presque mission impossible. Mais s'il avait raison ? Si tout le sens de cette quête résidait dans cette conscience, dans cette absence de réponses ? Si tout le sens était dans ce que ce voyage leur apporterait ? Si les réponses gâchaient tout ? Si les réponses leur faisaient oublier l'essentiel. Après tout, il avait raison, s'ils trouvaient les réponses... Que leur resteraient-ils alors ? Ils perdraient leur objectif, leur raison... « Je n'avais pas pensé aux choses de cette manière, c'est vrai... » Souffla-t-elle, pensive. Les réponses étaient importantes parce qu'elles permettaient de satisfaire la curiosité, mais l'étaient-elles tant, finalement ? Avoir toutes les réponses, n'était-ce pas perdre tout l'intérêt ? Tout le plaisir ? Peut-être... Avec ce point de vu, peut-être accepterait-elle plus facilement de ne jamais avoir toutes les réponses. « Ce que tu dis me donne à réfléchir... J'ai toujours cherché les réponses à tout... Peut-être que ce n'est pas toujours la bonne solution, le véritable objectif. » Dans certains cas, obtenir des réponses était une évidence, une obligation, même, mais peut-être pas à chaque fois.
La quête, le lien, la transformation... Finalement, toutes ces choses comptaient davantage, comptaient plus que tout le reste. « Tu as raison. » C'était ça le plus important. Cet endroit les poussait à s'unir, à faire front ensemble. L'importait résidait peut-être là ? Dans le fait d'être ensemble, de travailler main dans la main, d'agir en groupe ? Dans le fait de redécouvrir l'importance de l'humain, de l'autre, des relations ? Dans le fait de forger des amitiés que rien ne pouvait briser ? De revenir au propre de l'être humain et d'oublier le superficiel et le superflu ? Oui, cette façon de voir les choses plaisait beaucoup à Anna. « J'aime beaucoup ta façon de voir les choses. L'idée d'être plus fort ensemble. J'ai grandi toute seule, entourée de ma famille. Les secrets, les doutes, les mensonges... J'ai mis très longtemps avant de savoir ce que voulait vraiment dire être ensemble, avant de savoir ce que voulait vraiment dire avoir un lien important avec quelqu'un. Et j'ai appris, en grandissant et en comprenant tout ce qui se passait autour de moi, qu'il n'y avait rien de plus important qu'être ensemble, que se soutenir... » Ne pas mentir, même pour se protéger, faire confiance, s'entraider, compter les uns sur les autres... C'était le plus important. Anna l'avait appris à l'instant où Elsa avait révélé, sans le vouloir, ses pouvoirs. Elle avait compris sa solitude, elle avait compris pourquoi elles n'avaient jamais eu de lien et elle avait compris l'erreur qu'avait fait sa famille en la mettant à part. Alors, plus que personne, elle savait l'importance d'être ensemble et la force qui s'en dégageait. « Alors, je suis d'accord avec toi. Nous ne sommes jamais plus forts que lorsque nous travaillons tous ensemble, comme si nous ne formions qu'un. » Ça, c'était une évidence. Ce voyage, cette quête, elle en rêvait désormais et elle partageait son avis : c'était sans doute cela, le plus beau des voyages. Un voyage qu'elle avait hâte d'entamer pour de bon. Celui de l'esprit, de la curiosité, de la découverte, du lien.
« A notre voyage. » Répéta-t-elle en levant son verre, prête à passer la soirée à refaire le monde, à évoquer ses idées et ses hypothèses et à écouter celles de Martin pour ouvrir son esprit à d'autres perspectives.
Martin Andersen
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Je pris une longue inspiration, laissant l'arôme du whisky se mêler à l'atmosphère déjà chargée de réflexions et de découvertes partagées. Nos verres, posés sur la table, captaient les lueurs tamisées du bar, créant des reflets qui dansaient sur le bois usé.
« Tu sais, » commençai-je, mon regard fixé sur les ombres mouvantes, « il y a une chose dans tout ce que nous avons partagé ce soir qui résonne particulièrement en moi. La manière dont tu parles de cette quête sans fin, de cette soif d'apprendre et de comprendre... ça me touche profondément. » Je marquai une pause, choisissant mes mots avec soin, voulant transmettre toute l'intensité de mes pensées. « Nous traversons la vie armés de questions, espérant secrètement ne jamais trouver toutes les réponses. Parce que c'est dans cette recherche, dans cette incessante curiosité, que nous sommes véritablement vivants. »
Anna était une jeune femme curieuse, pleine d’initiative et nous avions en commun, elle et moi, une soif d’apprendre, une soif de découvrir et une soif de réponses qui nous avait rapprochés aujourd’hui. Elle incarnait la jeunesse, j’étais plutôt dans la deuxième moitié de ma vie et pourtant cet écart d’âge ne nous avait pas empêchés d’être sur la même longueur d’ondes, parce que nous avions des esprits ouverts et que nous étions prêts à nous interroger sur toutes sortes de sujets qui s’enchaînaient à la suite sans qu’on ne puisse contrôler ce qui nous arrivait. C’était magique. Je continuai, encouragé par son attention silencieuse. « Et il y a ce sentiment, tu ne trouves pas ? Ce sentiment que chaque petite révélation, chaque éclat de compréhension, ne fait qu'ajouter à l'immensité de ce que nous ignorons. Comme si chaque réponse obtenue ouvrait une porte sur mille nouvelles questions. »
Le serveur passa près de nous, remplissant discrètement nos verres avant de se fondre à nouveau dans l'arrière-plan. Je profitai de ce moment pour rassembler mes idées. « Chaque personne ici a une histoire, une quête personnelle. Certaines trouveront ce qu'elles cherchent ce soir, d'autres partiront avec de nouvelles questions. Mais n'est-ce pas magnifique ? N'est-ce pas la preuve que la vie, dans toute sa complexité, est un mystère que nous ne devrions jamais cesser d'explorer ? »
Anna et moi avions aussi chacun une histoire, quelque chose que nous avions vécu, traversé, surmonté, peut-être, et qui avait guidé nos pas ensuite dans les choix que nous avions fait dans cette nouvelle ville. Elle avait évoqué des secrets, des doutes, des mensonges… des épreuves pas faciles quand on ouvrait les yeux, car cela remettait beaucoup de choses en question. Mais elle en avait tiré une belle leçon, une formidable avancée dans la vie…
« C’est bizarre, on a toujours besoin de surmonter des choses pas simples pour se rendre compte de l’importance des relations avec les autres. » Elle n’avait pas été dans les détails de son récit, mais je me sentis invité à raconter quelques bribes de ma propre vie. « J’ai aussi eu mon lot de doutes et de mensonges… mais les plus lourds sont venus de ma femme. J’avais perdu ma joie de vivre, j’avais perdu mes rêves… et je l’avais perdue, elle aussi, tout comme mes fils s’étaient éloignés de moi. » Des liens familiaux bancals, une routine trop vide… c’était ce qui m’avait poussé à tenter autre chose. « C’est l’amitié qui m’a sauvé, le fait de vivre autrement… et puis la perte d’un ami m’a ouvert les yeux sur l’importance de profiter de chaque instant, de ce que chaque moment de la vie peut nous offrir… »
La mort de Tommy avait été comme une décharge électrique, l’impulsion pour relancer le moteur… « C'est là, je crois, que réside la beauté de notre connexion. Non pas dans les réponses que nous pourrions partager, mais dans les questions que nous explorons ensemble. »
Le temps semblait suspendu alors que nous explorions plus avant les méandres de nos pensées, chaque mot renforçant le lien qui se tissait entre nous. La musique basse du bar enveloppait nos paroles, les portant dans un espace où seul le partage comptait. « Anna » dis-je en levant mon verre vers elle, un sourire sincère éclairant mon visage, « je suis reconnaissant pour ce moment, pour cette soirée. Peu importe où nos chemins nous mèneront après cela, je chérirai cette conversation, ce partage d'incertitudes et de rêves. »
Et tandis que nos verres s'entrechoquaient dans un tintement clair, je sus que peu importait la destination, le voyage lui-même était déjà une réponse magnifique. « Que nous trouvions ou non ce que nous cherchons, ce chemin que nous parcourons ensemble... c'est peut-être là le plus grand des voyages. »
Anna était heureuse de ce qu'elle avait appris et découvert durant cette journée. Annoncée banale, elle s'était révélée particulièrement enrichissante, pleine de rêves et de surprises. Cet étudiant, elle pensait devoir partager un simple travail avec lui. Elle pensait devoir partager quelques heures de son temps pour obtenir une note à la fin... mais elle avait gagné tellement plus. En l'espace de quelques instants, en un rien de temps, un lien invisible, mais puissant s'était créé. En un rien de temps, ils avaient partagé bien plus qu'elle n'avait jamais partagé avec quiconque dans ce nouveau monde. Ils s'étaient trouvés. Ils étaient destinés à se trouver. Ils pensaient de la même façon, se compléter. Ils étaient tous les deux avides de connaissances, de réponses. Ils étaient tous les deux remplis de questions auxquelles il n'y avait certainement aucune réponse. Ils étaient tous les deux habités par cette soif d'apprendre, de comprendre...
Lorsqu'il parlait, Anna l'écoutait avec attention. Elle sentait une force derrière chacun de ses mots, une intention puissante qui résonnait en elle, qui lui parlait, qui la poussait à réfléchir plus encore. Elle semblait faire naître chez lui des émotions similaires. Ils se touchaient l'un et l'autre, ils se comprenaient. C'était particulièrement troublant et fascinant, cette façon qu'ils avaient de se comprendre concernant ce monde et ces questions. « Je ne m'étais pas sentie aussi vivante depuis une éternité... » Souffla-t-elle pour confirmer les derniers mots de son interlocuteur. Cette quête, ce commencement de quelque chose, ces questions posées qui en entraînaient des dizaines et des dizaines d'autres, cet enthousiasme, cette force... Oui, elle se sentait vivante comme jamais.
Anna était le genre de femme à aimer obtenir les réponses à ses questions. Elle était curieuse par nature, têtue et obstinée. Elle n'aimait pas ne pas maîtriser une situation ou ne pas comprendre quelque chose. Pourtant, Martin avait raison. Il l'avait convaincue, il lui avait fait comprendre... Elle aimait obtenir des réponses à ses questions, oui, mais elle aimait plus encore les questions qui entraînaient d'autres questions, dans un cercle qui n'avait jamais de fin. Elle aimait cette sensation d'infini. Elle aimait sentir son esprit partir dans tous les sens, se questionner encore et encore et ne jamais se satisfaire des réponses qu'il avait obtenu... Elle aimait se sentir vivante comme elle se sentait vivante ce soir. Elle aimait avoir l'impression que plus rien n'avait d'importance en dehors de cette quête. Elle aimait ne plus se soucier de son environnement, ne pas avoir l'impression de remarquer ce serveur qui passait à côté d'eux ou ces gens qui les entouraient. Elle aimait cette impression d'être seule au monde, avec ses doutes, ses incertitudes, ses questions, sa soif d'apprendre... Et elle aimait avoir quelqu'un à ses côtés, pour partager tout ça, pour l'encourager. « Je le ressens moi aussi. J'aime l'idée que tout ça n'aura jamais de fin, que de nos réponses naîtront toujours de nouvelles questions. » Pour une femme qui appréciait obtenir des réponses à ses questions, elle avait compris beaucoup de choses ce soir. Notamment, des choses sur elle-même.
La jeune femme, plus que jamais, était rêveuse. Elle rêvait à tout ce que cet homme disait. Elle rêvait en regardant chaque personne autour d'elle et en se posant des questions à son sujet. Qu'espérait-elle ? Que désirait-elle ? A quoi pensait-elle ? Sa vision de la vie était celle qu'elle avait envie d'adopter. Quelque chose de complexe, mais de magnifique. Quelque chose d'infini, une quête permanente... Oui, elle avait toujours voulu faire de chaque instant de sa vie une aventure, une quête. Pour la partager, il en venait même à confier certaines choses, à parler de lui, plus personnellement. Il lui parlait, sans entrer dans les détails, de sa femme et de ses fils, de l'amitié qui l'avait sauvé, de cet ami perdu... Elle était tellement désolée pour lui. Elle ignorait à quel point leur vie était comparable parce qu'elle ignorait tout des détails, mais elle avait l'impression de vraiment comprendre. « J'ai perdu mes parents, j'ai longtemps cru ne rien valoir aux yeux de ma soeur, je suis loin de presque tous ceux que j'aime aujourd'hui et... Je sais l'importance de la vie, des instants partagés avec ceux qu'on aime. Je sais que chaque instant est précieux parce que personne ne peut dire quand sera le dernier... Je veux voir cette nouvelle vie comme une nouvelle chance qu'il faut saisir. » Il fallait profiter de chaque instant et malgré les difficultés de cet endroit, Anna voulait en faire une nouvelle expérience de laquelle elle ne voulait rien regretter. Cette expérience passait par les questionnements, la compréhension... Cette expérience passait par le besoin de créer des liens puissants avec d'autres en la partageant. Des gens avec qui elle n'aurait rien partagé autrefois. Parce qu'ils n'auraient rien eu à partager.
Pour marquer ce moment, ils levaient leur verre. L'un et l'autre promettaient de chérir cette conversation qui leur avait ouvert les yeux sur bien des choses, qui les avait poussés à se questionner. Qu'importe où cette quête les mènerait, tout ce qui importait, en cet instant, était cette conversation et ce qu'ils avaient pu en retirer. « A ce que nous découvrirons et aux questions qui resteront sans réponse. » Ajouta-t-elle, confirmant ainsi l'idée que le grand voyage était plus important que leur destination, finalement.
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La journée avait été bien plus intéressante que ce que j’avais pensé au départ. La perspective d’un travail de groupe pouvait être sympa, même avec un membre « bras cassé » dans l’équipe. Le projet avait avancé et, finalement, on avait terminé par avoir une conversation d’un tout autre niveau… J’avais toujours aimé la philosophie, j’avais toujours trouvé que le questionnement perpétuel avait quelque chose de très stimulant intellectuellement. Il n’y avait pas que le rire qui était le propre de l’être humain, les réflexions existentielles étaient aussi assez typiques de notre condition d’êtres pensants. La philosophie était un jeu intellectuel qui fascinait les esprits curieux. Elle représentait un défi constant, incitant les penseurs à questionner l'essence de la réalité et les valeurs humaines. Chaque questionnement philosophique ouvrait des portes vers de nouvelles perspectives, obligeant à examiner les certitudes sous un autre angle. On découvrait que les réponses n'étaient jamais définitives, mais toujours sujettes à une interrogation perpétuelle… Les discussions animées des philosophes, souvent enflammées, nourrissaient un désir insatiable de comprendre le monde et soi-même. Dans ces moments de réflexion intense, chaque penseur savourait ses recherches comme un enfant dégusterait des tranches de mangue et de papaye, ces fruits exotiques, avec leur saveur sucrée et juteuse, symbolisaient un peu la richesse et la diversité des pensées philosophiques.
Avec Anna, la discussion était fluide, naturelle… tout s’enchaînait sans que l’on ait besoin de chercher plus loin, il ne fallait rien forcer, tout venait tout seul… C’était le genre de moment rare, précieux, un feeling qu’on ne pouvait pas avoir tout le temps ni avec tout le monde. C’était amusant, en quelque sorte, de se rendre compte qu’on n’avait pas besoin d’être de la même génération, ni du même monde ou autre pour se trouver à partager des moments comme ça.
Elle-même le disait, il y avait quelque chose qui l’avait fait se sentir vivante, comme ça n’avait pas été le cas depuis bien longtemps. C’était une sensation que je comprenais et que je partageais également. « J’adore cette sensation ! » Et je ne pensais pas que ça puisse être quelque chose qui pouvait se partager avec cinquante personnes. C’était là toute la magie du moment.
J’aurais pu être son prof, j’aurais même pu être son père… et pourtant, je ne lui parlais pas comme si j’avais l’un de ces statuts. On se parlait d’égal à égal… et là aussi, c’était quelque chose de très beau. Bien souvent, il y avait des barrières sociales qui faisaient qu’une conversation pouvait partir en vrille… les différences d’âge, de sexe, de culture, d’éducation… eh bien tout cela n’avait pas d’importance entre Anna et moi.
D’ailleurs, elle me confirmait que nous étions dans une sorte d’osmose intellectuelle, elle et moi. Cette soif infinie d’apprendre, de comprendre… ce désir insatiable de partager et de réfléchir… Nous avions quelque chose de très particulier ensemble ces dernières heures. Ce tourbillon de questionnement, ces interrogations qui en entrainaient chacune d’autres, qui poussait l’esprit humain à repousser ses limites, à envisager des choses qu’il n’avait jamais envisagées… Cette pensée arborescente était riche de tout un tas de songes et de rêves, mais également de concret et de réel. Tout était lié, en quelque sorte, et le fil de la pensée humaine était aussi long et imprévisible que les rencontres que l’on pouvait faire, au cours de la vie…
« C’est vraiment ça ! chaque questionnement est comme un arbre dont les branches se multiplient et s’étendent dans toutes les directions… » Dans la vision que je me faisais, chaque ramification représentait une idée nouvelle qui éclot et s’épanouit sous les feuilles colorées…
Certaines questions n’avaient pas besoin de réponses, c’était vrai, et nous nous étions bien rendu compte que tout ce qui s’était dit depuis tout à l’heure amenait notre curiosité à être de plus en plus insatiable. J’appréciais parler avec Anna. Nos échanges étaient purs et c’était aussi très beau. Vint alors, tout naturellement, le moment où nous eûmes un peu plus tendance à nous livrer, à parler de nous. Anna me parla de ses parents, puis de sa relation avec sa sœur… les proches, la vie… des éléments clés dans l’existence, mais pas toujours évidents à garder…
« Je comprends… Nouvelle vie, nouveau départ. J’ai un peu le même sentiment… ma femme et mes enfants sont à Copenhague et moi… je ne sais même pas exactement où je suis. Une île, une ville… bien loin du Danemark, mais c’est l’occasion de ne pas reproduire les mêmes erreurs… et puis, les gens qu’on aime, j’ai envie de croire qu’ils sentent qu’on tient toujours à eux, malgré la distance, malgré le temps… »
J’avais mis du temps à accepter, bien sûr, mais je préférais me dire que tout allait bien pour Anika et les garçons. J’avais appris à vivre autrement, sans leur présence physique. Et j’avais trouvé une sorte d’équilibre. « C’est pas plus mal de changer de vie, j’aime beaucoup discuter avec toi. Et je ne suis pas sûr qu’on se serait parlé dans nos anciennes vies. »
De prime abord, Martin et Anna ne partageaient pas grand-chose. De prime abord, ils ne se ressemblaient même pas et rien n'était destiné à les rapprocher. Peut-être avaient-ils déjà échangé quelques mots à propos d'un cours ou d'autres choses, mais ils n'avaient jamais été amenés à discuter ainsi. Cet exposé, ce travail de groupe, les avait rapprochés sans qu'ils ne s'y attendent. Les choses s'étaient faites naturellement. Sans forcer. Sans s'obliger. A force de discuter, d'oser s'ouvrir peu à peu en donnant le fond de sa pensée, ils avaient compris qu'ils se ressemblaient bien plus qu'ils ne le pensaient et qu'ils partageaient bien plus. Leurs façons de voir les choses, de penser le monde et de rêver se ressemblaient, se mêlaient presque parfaitement. Il y avait quelque chose de pur, de l'ordre du naturel entre eux. Ils se comprenaient presque instinctivement. Ils se parlaient sans filtre et sans retenue. Ils n'avaient aucune gêne à exprimer leurs croyances, leurs imaginations, leurs questions. Il y avait un lien naturel entre eux, un lien qui semblait s'être tissé au fil de la journée, mais qui semblait, surtout et avant tout, être destiné à se tisser un jour ou l'autre.
Elle voyait les choses comme lui, mais il les exprimait mieux. Cet arbre de questions, elle le visualisait parfaitement. C'était exactement de cette façon qu'elle pensait les choses, ce qu'ils venaient de se dire, les questions qui avaient entraîné d'autres questions qui avaient elles-mêmes entraîné d'autres questions. C'était un arbre qui prenait racine au plus profond d'eux-mêmes, au plus profond de ce qu'ils étaient. Les branches n'avaient aucune limite, elles pouvaient se démultiplier à l'infini pour ajouter chacun de leur questionnement.
Ce lien qui les unissait si naturellement... Cette façon de voir la vie, ce monde... Les questions qu'ils se posaient depuis le début... Tout ça avait contribué à ce qu'ils s'ouvrent davantage l'un à l'autre, à ce qu'ils s'ouvrent sur des sujets plus sensibles, plus personnels. Anna se sentait naturellement en confiance avec lui, alors même si elle le connaissait très peu, elle se sentait capable de confidences sur sa vie, ses sentiments, ses proches. Anna évoquait donc sa famille et ses relations compliquées avec Elsa, sans trop savoir pourquoi elle faisait ces confidences. C'était ainsi et voilà tout. Tout ne s'expliquait pas toujours.
Alors, à son tour, Martin venait se confier sur sa vie privée. Il voyait les choses à sa manière. Nouvelle vie, nouveau départ. Anna essayait de voir les choses comme ça pour une grande partie de sa vie, mais ce n'était pas toujours simple. Elle n'arrivait pas à voir les choses de manière aussi philosophiques que lui, pas pour tout, en tout cas. Elle espérait plutôt voir toute son ancienne vie réapparaître ici, comme par magie. Le tout, en acceptant que sa vie avait changé, que cet endroit était une nouvelle chance... C'était un mélange de tout. D'acceptation et d'attente. De nouveautés et de choses de son ancienne vie. Un mélange entre l'espoir de retrouver ceux qu'elle aimait et le fait de continuer d'avancer, malgré tout, en espérant qu'ils soient heureux quelque part. C'était une sensation étrange et indescriptible, en réalité. « J'imagine comme cela doit être difficile lorsque l'on a des enfants... » Souffla-t-elle. Bien plus difficile, même. Pourtant, il réussissait à voir les choses posément, philosophiquement. C'était incroyable. « J'aime l'idée que ceux qui ne sont pas ici avec nous nous sentent toujours près d'eux, comme si nous étions des anges... Des anges incapables de les voir, mais des anges qui les aiment... qui les aiment tellement que cet amour est capable de franchir n'importe quelle frontière afin qu'ils continuent de le ressentir... » Oui, c'était de cette façon qu'elle avait envie de voir les choses. De cette façon qu'elle pouvait se rassurer sur ceux qui étaient loin d'elle, qu'elle aimait et qu'elle craignait de ne jamais revoir. « On ne se serait même jamais rencontrés certainement. Nos anciennes vies ont l'air d'être tellement différentes... » Pour le peu qu'elle en savait, tout du moins. Il était alors tellement difficile d'imaginer qu'ils puissent se rencontrer d'une façon ou d'une autre. Et se parler... encore moins, évidemment. Pourtant, n'étaient-ils pas faits pour se rencontrer et échanger comme ils l'avaient fait aujourd'hui ? N'en avaient-ils pas eu la preuve ?
Martin Andersen
▿ Ton univers : Druk (Another Round)
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Let's dance !
Put on your red shoes and dance the blues
Let's dance !
To the song they're playin' on the radio
Let's sway
While color lights up your face
Let's sway
Sway through the crowd to an empty space
Le ciel s'assombrissait lentement, enveloppant la ville dans un voile de crépuscule. La lumière dorée du soleil couchant se reflétait faiblement sur les vitres des immeubles, donnant à la scène un air presque irréel, comme si le temps lui-même hésitait à basculer complètement dans la nuit. Je me retrouvais là, dans cette rue déserte, l'esprit encore troublé par les conversations que j'avais eues plus tôt avec Anna.
Anna... Il y avait quelque chose de profondément intrigant chez elle. Une force douce, une curiosité inépuisable, et une capacité à voir au-delà des évidences qui la rendaient unique. Nos échanges avaient réveillé en moi des émotions et des réflexions que j'avais depuis longtemps laissées en sommeil. C'était étrange, mais aussi libérateur, de sentir qu'on pouvait se connecter si intensément avec quelqu'un que l'on connaissait à peine. Le lien qui s'était tissé entre nous en si peu de temps semblait défier la logique et les conventions sociales.
Je repensais à ses mots, à la manière dont elle avait exprimé ce sentiment de distance avec ceux qu'elle aimait, ce désir de croire que malgré tout, malgré la séparation physique, cet amour pouvait transcender les frontières du tangible. « J'aime l'idée que ceux qui ne sont pas ici avec nous nous sentent toujours près d'eux... comme des anges incapables de les voir, mais qui les aiment tellement que cet amour est capable de franchir n'importe quelle frontière... » Avait-elle murmuré, et ces paroles avaient résonné en moi bien plus profondément que je ne l'aurais imaginé.
Je me rendais compte que, moi aussi, j'avais envie de croire cela. Que, malgré la distance qui me séparait de ma famille, de mes enfants, il existait un fil invisible qui nous reliait encore, un fil d'amour indéfectible. Cette pensée me réconfortait, me permettait d'accepter plus facilement l'absence, le vide que j'avais ressenti depuis que je m'étais éloigné d'eux. Mais était-ce vraiment le cas ? Est-ce que ce fil pouvait résister à l'épreuve du temps et de la distance, ou était-ce simplement une illusion que je me créais pour ne pas sombrer dans la mélancolie ?
J'avais quitté Copenhague en laissant derrière moi un morceau de mon cœur, avec l'espoir que ce changement de vie me permettrait de trouver un nouvel équilibre. Et voilà qu'Anna, avec sa vision poétique de la vie et des relations, venait raviver ces questionnements que j'avais soigneusement enfouis. Elle avait cette capacité à exprimer des idées complexes avec une simplicité désarmante, comme si tout cela était une évidence, une vérité universelle que je n'avais qu'à accepter. « C’est toujours un déchirement, mais oui, je crois aussi que ce genre d’amour peut tout traverser… »
Je marchais lentement, les mains enfouies dans les poches de ma veste, le regard perdu dans le vide, mais l'esprit en ébullition. Nos discussions avaient ouvert une brèche dans ma carapace, et des pensées que j'avais évitées de confronter faisaient désormais surface, m'obligeant à les affronter. Cette journée m'avait montré que, malgré les différences apparentes, il était possible de trouver une complicité inattendue, une connexion profonde avec une autre personne.
Elle avait raison, nos vies étaient tellement différentes... et pourtant, nous nous étions trouvés, comme si c'était inévitable. Peut-être que la vie avait cette façon mystérieuse de nous conduire là où nous devions être, de nous faire rencontrer les bonnes personnes au bon moment, celles qui nous aidaient à avancer, à comprendre un peu mieux ce que nous étions vraiment.
Je m'arrêtai un instant, levant les yeux vers le ciel, où quelques étoiles commençaient à percer à travers le voile de la nuit naissante. Le monde était immense, rempli de mystères et de questions sans réponses, mais c'était aussi ce qui rendait chaque instant, chaque rencontre, si précieux.
Anna et moi, nous n'avions pas besoin de nous comprendre entièrement pour apprécier ce que nous partagions. Il y avait cette magie dans l'échange, dans cette exploration intellectuelle et émotionnelle qui nous avait rapprochés. Peut-être que nous étions, chacun à notre manière, à la recherche de quelque chose de plus grand que nous, une vérité qui nous échappait, mais qui devenait plus tangible à chaque discussion, à chaque idée partagée.
« C’est vrai… Peut-être que nous ne nous serions jamais rencontrés dans nos anciennes vies... » avais-je murmuré, écho de ses propres paroles. Et pourtant, nous étions là, face à face, partageant nos doutes, nos espoirs, nos peurs. Cette rencontre n'était pas le fruit du hasard, j'en étais persuadé. Elle avait un sens, une raison d'être, même si nous n'en comprenions pas encore toutes les implications. « Mais je suis heureux de te connaître, Anna, tu es le genre de rencontre exceptionnelle. »
Je me demandais où tout cela nous mènerait. Allions-nous continuer à nous découvrir, à nous dévoiler peu à peu, ou bien cette complicité naissante allait-elle se dissoudre avec le temps, comme tant d'autres choses dans la vie ? Seul l'avenir nous le dirait, mais en cet instant, je me sentais étrangement en paix avec l'incertitude.
Je savais que j'avais trouvé en Anna une interlocutrice précieuse, quelqu'un avec qui je pouvais partager bien plus que des mots. Ses questions, ses réflexions avaient éveillé en moi une part de moi-même que j'avais trop longtemps négligée. Et pour cela, je lui en étais reconnaissant.
Le vent se leva légèrement, apportant avec lui la fraîcheur de la nuit. Je frissonnai, mais ce n'était pas désagréable. C'était comme si ce souffle d'air venait balayer les dernières réticences, les derniers doutes qui m'empêchaient d'accepter pleinement ce qui était en train de se passer.
Je savais que je devais retourner à notre discussion, continuer à explorer ces chemins sinueux de la pensée et de l'émotion que nous avions commencés à tracer ensemble. « Tu sais, Anna, peut-être que nous sommes justement ici pour ça, pour découvrir des parties de nous-mêmes que nous n'aurions jamais explorées ailleurs... » Je laissai ces mots en suspens, sachant qu'ils trouveraient écho en elle, comme tous les autres que nous avions échangés.
Il était temps de laisser Anna, de continuer à laisser nos esprits évoquer cette conversation qui avait pris une tournure inattendue, mais fascinante. Je me remis en marche, le cœur un peu plus léger, prêt à plonger à nouveau dans cet échange unique, prêt à voir où cela nous mènerait.
Anna voulait croire que certaines choses étaient plus fortes que tout le reste, que certaines choses étaient capables de tout. Elle voulait que l'amour soit l'une de ces choses. Elle voulait croire que l'amour pouvait tout surmonter, même le temps, même la distance, même la séparation. Peut-être était-elle rassurée par cette idée parce qu'elle se disait que si c'était réellement le cas, les gens qu'elle aimait et qu'elle avait peut-être laissés dans son monde ressentaient toujours à quel point elle les aimait ? Parce que ces mêmes gens continuaient de l'aimer, malgré tout ? C'était rassurant pour elle, d'avoir cette idée en tête. Alors, elle souhaitait y croire. Vraiment. L'amour était plus fort que tout. Il fallait y croire pour continuer, pour ne jamais perdre espoir. L'amour était sa force. Ça l'avait toujours été.
Après ce qu'ils venaient de vivre aujourd'hui, ne pouvaient-ils pas croire en tout ce qu'ils voulaient ? Un lien aussi étrange qu'inattendu s'était créé entre eux. Sans qu'ils ne cherchent quoi que ce soit, sans qu'ils ne forcent quoi que ce soit. La nature seule avait fait son oeuvre. Ou le destin. Ou qu'importe ce qui poussait les choses à se faire comme elles devaient se faire. A partir de là, pouvaient-ils ne pas y avoir quelque chose de possible ? Ils étaient si différents. Ils ne semblaient avoir aucun point commun et ils s'entendaient pourtant si bien sur tellement de sujets... Dans une autre vie, dans un autre monde, ils ne se seraient sans doute jamais parlé, jamais rencontré, même. Quel gâchis cela aurait été ! Ils avaient trop à se dire, à se faire découvrir, à s'apprendre pour cela. Mais c'était ce monde qui les avait réunis. Ce monde qui les avait poussés à avoir des vies suffisamment proches pour se rencontrer et échanger. « Je suis heureuse moi aussi. Vraiment. » Répondait-elle à ses mots tout en souriant, touchée par son compliment. Compliment qu'elle pouvait tout à fait lui retourner tant il était rare de tomber sur quelqu'un comme lui. Capable de la supporter, de la comprendre. Capable de divaguer avec elle sur tous les sujets de ce monde. Capable d'ajouter des questions à ses questions. Capable de lui faire comprendre que les réponses n'étaient pas le plus important. Il avait définitivement été une rencontre importante et décisive pour elle. Une rencontre qu'elle n'oublierait pas et qu'elle espérait continuer à voir par la suite, pour échanger encore et encore.
Il avait peut-être raison. Comme pour bien d'autres choses. Peut-être qu'ils étaient tous ici pour des raisons bien particulières. Peut-être qu'ils étaient tous ici pour découvrir ceux qu'ils étaient au plus profond d'eux-mêmes. Peut-être qu'ils étaient ici pour découvrir des facettes cachées qu'ils ne soupçonnaient même pas. Anna, en tout cas, aimait beaucoup cette idée. Elle aimait avoir l'impression d'avoir un but, une raison d'être, une raison d'être ici. Arendelle lui manquait parfois et il lui arrivait de se demander ce qu'elle faisait ici. L'idée qu'elle n'était pas là pour rien avait quelque chose de rassurant, de réconfortant. Elle n'avait plus autant l'impression d'errer sans but dans un monde inconnu qui était devenu le sien depuis plusieurs années. « J'aime cette idée. Celle que nous ne sommes pas là pour rien... C'est effrayant de se dire que nous sommes ici sans but, alors que... S'il y a une raison derrière tout ça... C'est rassurant. » Se répétait-elle en se perdant dans ses pensées. Comme pour bien d'autres choses, ce sujet lui donnerait matière à réfléchir pour tout le reste de la soirée, et pour des jours, certainement. Sans Martin à ses côtés, elle pourrait continuer à éveiller sa curiosité, à se questionner et à chercher des réponses introuvables afin de tout partager avec lui la prochaine fois qu'ils se verraient.
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(Terminé) Work hard, live well || ft. Anna d'Arendelle