Il était une fois...
Je suis né le 9 mars 1984 à Chicago. Le premier de la famille Spector. Mes parents, Elias et Wendy Spector de confession juive m'ont bercé d'amour et de bienveillance pendant mon enfance. Et puis, Randall est apparu complétant la famille. C'était comme un cadeau du ciel. Il était mon petit frère même si il était bien plus peureux et plus docile que moi je n'ai jamais pu l'être. J'étais la tête brûlée du duo.
Et ce jour ci, ce dimanche là, alors que mes parents préparaient un barbecue, j'eus l'idée d'aller dans une grotte que j'avais découverte quelques temps plus tôt. Mais mes parents nous avaient mis en garde, il pleuvait ce jour là, bien plus que prévu. Je leur ai dit qu'il n'y avait pas de danger, que je veillerai sur Randall. Je le pensais vraiment à ce moment là. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. La grotte s'est rempli d'eau et je n'ai jamais pu le sauver. Il s'est noyé et c'était entièrement ma faute. Et ma mère pensait ainsi.
Depuis ce drame, la famille n'as plus jamais été soudé. J'ai été le paria, le meurtrier, celui qui avait prit une vie juste comme ça. Et ma mère me le faisait savoir constamment. Mon père tentait de me réconforter comme il le pouvait mais les coups étaient de plus en plus violent, de plus en plus intense et de plus en plus souvent. J'étais fan à l'époque d'un aventurier britannique du nom de Steven Grant, et je m'imaginais déjà devenir comme lui, vivre des aventures extraordinaire, loin de cette vie triste, dans cette maison hantée du souvenir de mon frère et surtout loin des coups de ma mère qui, tous les jours, me rappelait sans cesse que Randall était mort par ma faute.
Et puis, il y eut les coups de trop. L'esprit fragile, rongé par la culpabilité, je basculais dans la folie jusqu'au point de non retour....
Haï, maltraité et battu presque jusqu'à la mort, Steven prit le relai dans mon esprit fragile. Marc en dormance, Steven gérait les choses tellement plus facilement. Comme si, aucun souvenir de cette mère violente n'était présent. C'est comme effacé par magie, enfoui dans mon esprit et mon cœur. Je ne me rendait pas compte des moments de bascule les premières fois entre Marc et Steven. Mais à chaque fois que ma mère venait dans ma chambre pour me battre, Steven prenait le relai pour tout effacer. Comme un pansement sur mes blessures les plus profondes.
A l'adolescence, n'en pouvant plus de cette situation, je décidais de partir et fuir mon passé. Je m'engageais dans l'armée pour échapper à mes problèmes mais l'entraînement et les ordres n'aidaient pas à passer le traumatisme. Au contraire, il me plongeait dans l'alcool avec violence et Steven n'arrangeait pas les choses je fus renvoyé de l'armée pour désertion, et mes amnésies me rendait soit disant trop instable. Je devins alors mercenaire. Je ne savais faire que cela de toute façon. J'obéissais aux ordres sans me poser de questions. Trop réfléchir me faisait basculer alors j'obéissais sans me soucier des conséquences. Bushman, mon commandant m'envoya dans le désert égyptien pour piller un ancien tombeau. Sur le site de fouille, je fis la rencontre d'un homme : Abdallah El-Faouly. C'était un homme brillant. Il me faisait à mon père en un sens.
Mais les malheurs ne tardent jamais à revenir et une nuit, alors que je dormais un peu plus loin, j'entendis des coups de feu. Bushman commençait à faire le ménage. Il ne voulait pas de survivant et les archéologues devenaient des témoins gênants. J'ai tenté de l'arrêter mais je devenais une gêne pour lui alors il m'as collé une balle dans le thorax. La douleur et le feu réveilla tous les nerfs de mon corps. Je réussis à m'enfuir et survivre. Errant dans le désert, j'étais persuadé que ce jour là, j'allais mourir. Il aurait peut être mieux valu tout compte fait.
Je tombais sur un vieux temple avec une statue immense d'un dieu à tête de corbeau. Je me vidais de mes dernières forces et me mis à délirer. J'implorai ce dieu de me laisser vivre. Je crus à une hallucination quand je vis la statue bouger. Mais c'était bien réel. Il se nommait Kon-Shu. Il me soignerait, me laisserait vivre, si j'acceptais d'être son avatar dans ce monde. Pourquoi pas, de toute façon, ca ne pouvait pas être pire... C'est comme ça, que Kon-Shu s'empara de mon esprit déjà fragile et croyez moi, avoir un dieu dans votre crâne, cela flinguait pas mal de connexion neuronales.
Je devins ce jour là Moon Knight.
J'étais Marc Spector, un gars banal la journée mais la nuit je devenais Moon Knight pour accomplir la vengeance de Kon Shu et tuer les cibles que le dieu à tête de corbeau me donnait. Et puis, il y avait la mort de Abdallah. Même si je n'avais pas tiré la balle, c'est comme si je l'avais car j'avais conduit Bushman jusqu'à l'homme. C'est comme ça que j'ai rencontré Layla. Elle est joyeuse, belle, forte mentalement. Tout ce que je n'étais pas. Je voulais lui dire pour son père mais le chagrin que je voyais sur son visage à chaque fois que je l'évoquais me ravisait. C'était la première fois que j'étais aussi lâche d'annoncer une vérité. Au lieu de cela, j'en suis tombé amoureux. Elle ressentait la même chose que moi et nous nous sommes mariés rapidement. Avec elle, j'ai vécu mes plus belles années d'aventures.
Mais il y a un souci : Kon-Shu. Cet oiseau de malheur veut faire de Layla, MA femme son prochain avatar, reconnaissant en elle une force et un courage, des qualités qui plaisent à ce dieu. Alors quand Kon-Shu m'as fait part de son projet, je devins dingue et préféra l'éloigner de lui même si cela voulait dire de moi. Alors je pris la décision pour nous deux et un soir, préféra poser des papiers de divorce, emporta mes affaires et quitta la ville pour aller trouver une de mes anciennes planque à Londres. Incapable de gérer ce nouveau fait, Steven prit le contrôle du corps....
Oh non non non non ! Mais qu'est ce qu'il me veut ? Pou... pourquoi vient il ici ? Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Je suis somnambule ? Je me souviens pas de ma nuit et pourtant, j'ai de la terre et du ... du sang sur les mains ? Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Fatigué, je n'ose même pas me rendormir, de peur de laisser "mon corps" faire ce qu'il veut la nuit. Je préférai m'attacher à ce poteau... ah mais oui, la voilà la solution ! Une chaîne au pied, un cadenas plus tard, je finis par m'endormir...
Pour me réveiller au milieu d'un champ dans la suisse profonde. C'est un rêve c'est ça ? Oui, c'est forcément ça. Je errais jusqu'à tomber sur un village où je fis la rencontre d'un espèce de gourou avec une voix posée qui se prénommait Harrow. Ce dernier m'as appelé comment ? Marc ? Non moi c'est Steven. Confus, je lui rétorquais qu'il se trompait. Je suis juste vendeur au museum à Londres moi ! Il me demande un scarabée ? Quel... oh nom de dieu, je l'ai dans les mains ! Ca y est, c'est forcément un rêve, je suis mort c'est ça ? Elle est où la caméra ?
Sans comprendre, cela devient vite le bordel et alors que je risque la mort à cause d'une chute d'arbre (cela sonne vraiment comme un rêve), me revoilà dans mon lit, attaché. Ca y est, je suis fou !
Décidant de tirer au clair tout ça, je finis par tomber sur un sac contenant des ... oh merde... des faux passeport ! De l'argent ! Mais il y a combien là ? Beaucoup trop ! Je gagne même pas ça en un an ! Si ca se trouve, je suis trafiquant la nuit ! Je hurlais un coup et sursauta quand le téléphone présent dans le sac sonna subitement. Layla. C'est qui ça ? Allez Steven, soit courageux ! Je décrochais. Une femme au téléphone me hurla alors dessus. Pourquoi ils m'appellent tous Marc ! MOI c'est STEVEN !
Layla finit par me retrouver et s'en suivit une série d'aventure entourant ce mystérieux scarabée. Parce que, oui, au final, ce scarabée existe bel et bien. Harrow nous entraîna dans un complot compliqué qui consistait à réveiller Ammit, une déesse et sa justice divine. Mon cul oui !
Layla m'expliqua qu'elle était ma femme. La femme de Marc Spector. Et la vérité fut établi. Je failli mourir une autre fois et découvrit qu'en fait, Marc était le propriétaire original de ce corps alors que moi, enfin, Steven, je n'étais qu'une création de son imagination. Le fait d'être passé dans la Douat a permit à Marc et moi de se dire enfin les choses et trouver la paix et un équilibre. Marc était tout à fait capable de contrôler ce corps et si il avait besoin de moi, il sait qu'il peut compter sur moi.
Je me réveille encore une fois dans mon lit. Mais je n'étais pas attaché. Il n'y a plus besoin. A mes côtés, se trouve la femme que j'aime. Ma femme. Je lui ai caché bien des choses, l'ai éloigné de bien des dangers, mais elle semble m'aimer suffisamment et m'a prouvé que je pouvais tout à fait compter sur elle.
Mais il y eu ce soir là, une lune rouge. Une lune horriblement rouge. Impossible de me défaire de sa lueur. Et me voilà plongé et aveuglé par sa lumière. Et puis ce flash blanc et le néant.
Je me réveillais incapable de me souvenir de quoi que se soit. Juste que j'étais Marc Spector et d'un nom qui tournait en boucle dans mon esprit : Layla. Elle était quelqu'un d'important, quelqu'un à qui je tenais. Je l'aime je crois. Ma femme ? Cela sonne juste dans mes trippes. Mais c'est comme si, dès que j'essayais de me souvenir de quelque chose, un mal de tête énorme prenait le dessus. Alors les premières semaines, j'ai tenté de comprendre. Puis les mois d'après, j'ai cessé tout simplement de chercher. Il n'y avait rien, aucune info de cette ville étrange dont personne ne peut s'échapper. J'avais encore mes capacités militaires et les mit à profit au service d'un job. Cela ne demandait pas beaucoup d'effort. On m'appelait, me donnait un lieu et une date et il suffisait d'y aller et de protéger une personne. Et garde du corps, ça rapporte bien malgré tout. Je suis entré dans une routine sans m'en défaire. Même si cela me tue de l'intérieur. Alors pour me dépenser, je vais à la salle de musculation, boxer sur un ring, faire des randonnées en forêt. Me dépenser physiquement comblait le vide mental que je ressentais et toujours ce nom en boucle.
Layla.