Patrocle a vu le jour il y a bien des siècles de cela, dans la grèce antique. Fils d’un roi, il a grandi protégé et aimé de ses parents. Il a brièvement été l’un des prétendants d’une certaine Hélène de Sparte, sans se douter à l’époque puisqu’il n’était âgé que de neuf ans quand il l’a rencontrée, que plus tard ce serait elle qui serait « Le visage qui ferait voguer mille navires ».

Un an plus tard, Patrocle tue pour la première fois, par accident évidemment. Ce petit gamin timide et chétif n’aurait jamais fait de mal à une mouche. Mais ce garçon était méchant avec lui, depuis toujours. Ce jour là, il a provoqué Patrocle plus que de raison, se moquant de lui et de son apparence. S’en fut trop pour lui, qui a poussé son assaillant et qui l’a fait tomber sur le sol. Malheureusement, son crâne a heurté une pierre et ce coup lui a été fatal.
Le père de Patrocle a retrouvé son fils quelques minutes plus tard, pleurant toutes les larmes de son corps et tremblant comme une feuille, au pied d’un arbre.

Le père du jeune homme que Patrocle a tué par accident a immédiatement demandé réparation pour la mort de son fils ainé. Patrcole devait donc être banni du pays ou bien tué. Le roi s’étant battu corps et âme pour conserver son pouvoir durant toutes ces années, n’a pas contesté la demande de l’homme bafoué, sacrifiant son fils sans discuter : il a donc décidé de le bannir.

C’est ainsi que Patrocle s’est retrouvé à Phthia. Hébergé par le roi Peleus, il est devenu orphelin du jour au lendemain, abandonné et renié par ses propres parents. Pour pouvoir être admis dans ce nouvel endroit, le père de Patrocle a payé le poids de son fils en or, ce qui a signé là l’accord. Et Patrocle s’est trouvé là, seul dans un pays qu’il ne connaissait pas. Là, il a tout de même trouvé un jeune garçon, à peine plus âgé que lui : le fils du roi Peleus, Achille. Ils s’étaient déjà rencontré, une fois, cinq ou six ans auparavant. Ils ont ainsi refait connaissance et Achille ne l’a pas une seconde traité comme un ex prince. Comme un paria. Au contraire, il a fait de Patrocle son ami au fil du temps.

Quelques semaines à peine après son arrivée, Achille a invité Patrocle à assister à ses entrainements, chose qui n’arrivait jamais puisque Achille s’entrainait seul et que personne n’avait l’autorisation de le suivre ou même de le regarder faire. C’était donc un grand honneur pour Patrocle, qui a même tenu à affronter Achille par la suite.

À l’âge de douze ans, Patrocle rencontre la mère d’Achille pour la première fois. Celle-ci est une sorte de déesse qui déteste réellement les humains : il craignait donc cette rencontre. Mais elle s’est contenté de le regarder en disant « Bien. Tu seras mort bien assez tôt ». Des mots qui ont glacé le sang de Patrocle.

Un an plus tard, Patrocle a treize ans et il commencé à sentir les choses changer. Notamment ses sentiments, surtout ceux qu’il porte envers Achille. Il ne supporte pas l’idée qu’il passe du temps avec des servantes, surtout la nuit. Et Achille finit toujours par venir le voir, pas se coller contre lui et l’enlacer, comme ça… sans que Patrcole ne demande rien. Et c’est ce qui le rend encore plus confus, parce qu’il se rend compte qu’il aime ça…
Jusqu’au jour où il craquer, et vient carrément embrasser Achille. Celui ci répond à son baiser, vaguement, avant de prendre la fuite et de laisser Patrocle planté là. Le soir-même, quand Patrocle va se coucher, il trouve Achille près de son lit : Il lui annonce qu’il doit partir dès le lendemain matin, pour aller bénéficier de l’enseignement d’un Centaure appelé Chiron.

Et le lendemain, Achille part, laissant Patrocle derrière lui. Il réfléchit toute la journée, se rendant compte que rien ne le retient ici. Il décide donc de partir à la suite d’Achille, qu’il retrouve quelques heures plus tard. Celui-ci espérait que Patrocle vienne le retrouver.
Par la suite, Chiron a proposé à Patrocle de lui enseigner l’art de la guérison, ce qu’il a accepté en sachant que ce serait sans doute utile. Il a également toujours refuser de quitter Achille, quoi qu’il arrive.
Ils passent plus de deux ans dans cet endroit, à bénéficier d’un enseignement rigoureux sur la médecine, les soins et les poisons et contrepoisons. À l’âge de seize ans, Patrocle sait qu’il ne pourra jamais se marier, même s’il en a bientôt l’âge. Les femmes ne l’intéressent pas : il ne pense qu’à Achille. Et d’ailleurs, celui-ci partage son attirance et ses sentiments, puisqu’il l’embrasse de lui-même cette fois. Les choses vont ensuite beaucoup plus loin et Patrocle n’a jamais été aussi heureux.

Du moins, c’était le cas jusqu’à ce que la guerre éclate.

Les soldats grecs ont été appelé afin de se rendre à Troie, où a fui une jeune reine prénommée Hélène. Elle a quitté son mari sans rien dire, tombée amoureuse de Paris, le prince de Troie. Achille a été l’un des premiers choix des rois présents pour le départ et celui-ci a accepté sans trop savoir dans quoi il s’embarquait. Patrocle l’a bien évidemment suivi : jamais il ne laisserait Achille partir seul. Demi dieu ou pas demi dieu. Sauf que la guerre s’éternise. Elle dure plus de dix ans et bientôt, Patrocle s’approche de la trentaine et sent encore les mots de la mère d’Achille peser sur ses épaules : « Tu vas mourir bien assez tôt ». Est-ce ici qu’il mourra ?
De son côté, Achille enchaîne les victoires et ne prête guère attention à la prophétie que lui a révélée sa mère avant qu’il ne parte : « il ne doit pas tuer Hector, le fils aîné du roi de Troie, sinon ça le mènera à sa propre perte. » Achille n’a que faire de tout cela, parce qu’il ne cesse de répéter qu’il n’a aucun grief contre Hector.

Malheureusement, les prophéties sont souvent faites pour se réaliser. Ce jour là, Patrocle prend la place d’Achille lors d’une bataille. Il combat vaillamment, mais est finalement tué par Hector, aidé par le dieu Apollon. Furieux, ivre de rage et de tristesse, Achille défie Hector et le tue, pour venger Patrocle. Mais avant cela, comme il sait qu’il finira par en mourir, Achille ordonne à ses hommes de mélanger ses cendres avec celles de Patrocle. Ordre qu’ils vont respecter.

Une fois la guerre terminée, une tombe est érigée pour Achille et seul son nom figure dessus. Comme les cendres de Patrocle sont mélangées aux siennes mais qu’il n’a pas droit à sa propre tombe, l’esprit de Patrocle est encore coincé sur terre. Il n’a pas accès à l’au delà et ne peut donc retrouver Achille, qui lui doit reposer en paix. Soudain, Patrocle voit la mère d’Achille approcher et ils parlent tous les deux : comme si Patrocle était encore bien vivant, auprès d’elle. Elle se rend compte qu’elle l’a mal jugé et le surprend en usant de ses pouvoirs pour que son nom soit inscrit sur la tombe, auprès de celui de son amant. Les portes de l’au delà s’ouvrent donc pour Patrocle et il peut enfin aller retrouver Achille. Être en paix.

Et en paix, il l’était avant d’ouvrir et yeux et de prendre une profonde inspiration. Pour la première fois depuis des siècles d’ailleurs. Le voilà dans un monde qu’il ne connait pas, avec des gens qu’il n’a jamais vu. Totalement perdu et ne parlant d’abord pas la langue, Patrocle a été obligé de s’adapter. D’évoluer. Il n’a d’ailleurs encore aucun souvenir de sa vie précédente, ni d’Achille. Par contre, il lui arrive de rêver d’un mystérieux jeune homme, qu’il n’a pourtant encore jamais croisé en ville…