▿ Ton univers : Je suis une partie de chaque univers existant en ce monde.
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Dim 12 Sep - 14:55
INTRIGUE N°2, chapitre II ▿ Clarice & Elizabeth
Tu ne sais plus comment tu es arrivé là, tu ne sais plus pourquoi tu es là, mais tu sais que quelque chose ne va pas. Dans la vie, tu as vécu suffisamment de choses affreuses, difficiles ou effrayante pour comprendre qu'une situation va dégénérer. Tu les connais peut-être, ils sont ta famille ou tes amis, ils sont tout ce que tu as dans ce monde ou ils sont de parfaits inconnus. Pourtant, tu ressens une haine profonde à l'encontre de ces autres personnes ou peut-être de la peur. A vrai dire, il devient difficile pour toi de comprendre tes propres sentiments.
Vous êtes dans ce château, comment êtes-vous arrivées ici ? Pourquoi ? Vous n’en avez aucune idée ? Il est peut-être l’heure de montrer votre vrai visage.
Clarice, tu es remplie de sang. D’où vient-il ? Est-ce qu’il t’appartient ou est-ce qu’il appartient à quelqu’un d’autre ? Regarde ce que tu tiens dans la main : une arme. Tu n’es donc pas la victime, tu es la coupable. Tu as déjà commis un meurtre, tu sais que tu peux en commettre d’autre. Qui est la victime ? Tu ne le sais pas, après tout, tu ne la vois pas, mais au plus profond de toi tu trouveras peut-être qui tu as tué : un proche ou un innocent ? A toi de le découvrir.
Elizabeth, ce château ne te dit rien ? Ne ressemble-t-il pas à ton propre château ? Pour le moment rien ne prouve qu’il est à toi, mais ça ne saurait tarder. De toutes façons, tu as autre chose en tête pour le moment, tu as ce couteau en main et tu as cette fille en face de toi. Elle a commis un meurtre, elle est couverte de sang et à une arme en main. Tu seras sans doute sa prochaine victime. A toi de décider, veux-tu vivre ou mourir ? Veux-tu commettre un crime de plus pour te sauver ou veux-tu laisser ce passé derrière toi ?
Phrases entendues par Clarice : « Tu sais que tu es capable de tuer. Une fois encore, tu as ôté la vie de quelqu’un. Tu es un monstre Clarice. C’est toi qui aurait dû mourir à la place de ta victime. Tu es le mal en personne, le monde se porterait mieux sans les criminels, sans toi. »
Phrases entendues par Elizabeth : « Tu dois survivre et la tuer. Ou tu préfères mourir de ses mains et mettre fin à ton atroce vie. Tu n’es plus à un meurtre près Elizabeth. Et en même temps, tout le monde ne rêve que d’une chose : te voir disparaître. »
▿ Vos personnages se sont retrouvés ici sans savoir pourquoi ou comment. ▿ Ils se sentent mal, ils ne réussissent plus du tout à gérer leurs sentiments, leurs émotions. Ils se contrôlent très difficilement. ▿ Il est impossible pour eux de se débarrasser de la petite voix dans leur tête qui répète en boucle les mêmes phrases. Ils peuvent essayer de lutter, lui demander de se taire, mais ils ne peuvent pas ne plus l'entendre. ▿ Il est impossible d'inventer ce que la voix vous dit ! Vous devez jouer avec les phrases ci-dessous uniquement, pour le moment. ▿ Il est possible pour vous d'inventer les hallucinations, ce que votre personnage voit, ce qu'il ne voit plus. ▿ Vos personnages sont confrontés à leur passé, leurs peurs... A la fin de votre sujet, lorsque votre personnage sera libéré, il est possible pour vous qu'ils ne se souviennent pas de tout ce qu'il a vécu/appris. Cela permet à ceux qui ont perdu la mémoire et qui ne veulent pas la retrouver de ne pas se souvenir. En revanche, les blessures physiques et la fatigue ne peuvent pas disparaître. Il ne sera, tout simplement, pas capable d'expliquer d'où ça vient. ▿ Le PNJ interviendra de temps à autre, mais pas à chaque tout, donc n'attendez pas.
Invité
Lun 13 Sep - 13:30
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Une absence... C'est la première fois que ça m'arrive... C'est un phénomène connu en théorie du comportement, et beaucoup de tueurs se dissimulent derrière le prétexte d'oubli momentané de leurs actes pour dissimuler la folie... Parfois, leur plaidoyer est confirmé par une analyse psychologique... Mais moi... Moi, ce genre de choses ne sont pas supposées m'arriver. Oui, c'est vrai, je suis en lutte depuis des mois, des années, même, avec mes souvenirs et mes angoisses, et ils m'ont parfois plongée dans des états proches de la tétanie. Mais au point de ne plus me souvenir de rien ?
Pourtant, je dois me faire une raison. J'ai ouvert les yeux sur ce couloir aux murs de pierre, et je n'ai pas la moindre idée d'où je suis, ni de comment j'ai atterri ici. Ce constat en lui-même suffirait sans doute à provoquer en moi la panique la plus pure et la plus viscérale, mais ce n'est pas tout. Si encore, je me retrouvais seulement en territoire inconnu... J'ai envie de dire, malheureusement, que c'est une habitude, mais il n'y a pas que ça. Il y a... Cette odeur caractéristique. De poudre et de sang. Ce poids trop caractéristique, aussi... Entre mes mains, le doigt encore sur la gâchette, il y a mon arme de service... Elle est brûlante. Elle a servi récemment... Dans la pénombre, je détaille la chemise blanche passée négligemment sur mon jean. Pas d'uniforme ni de tenue de travail, je ne suis pas en service, et pourtant, ma chemise est maculée de sang. Un sang qui n'est pas le mien...
A qui ce sang appartient-il ? Mon coeur bat soudainement la chamade. D'instinct, je veux lâcher mon arme, mais je m'abstiens. Je suis peut-être en danger. Je ne me serais jamais servie de cet arme sans motif valable... n'est-ce pas ? Je n'ai ôté qu'une seule vie de toute mon existence, et c'était la vie d'un criminel, qui en aurait ôté bien d'autres si je n'étais pas intervenue. Je n'aurais jamais fait ça... Je n'aurais jamais... Mais dans l'état où je me trouve, comment ne pas laisser le doute m'assaillir ? Et comment ne puis-je pas seulement être capable de me remémorer les circonstances de ma présence ? J'examine le sol autour de moi, en quête d'un corps, un corps qui peut peut-être encore être sauvé. Mais je n'entends rien...
Puis soudain, plus loin, du mouvement. Par réflexe, je pointe mon arme face à moi. Il y a une femme, à l'autre bout du couloir, et qui me fait à présent face.
❝Ne bougez pas❞, je l'exhorte, mes bras tremblants pointent mon arme dans sa direction.
« Tu sais que tu es capable de tuer. Une fois encore, tu as ôté la vie de quelqu’un. Tu es un monstre Clarice. C’est toi qui aurait dû mourir à la place de ta victime. Tu es le mal en personne, le monde se porterait mieux sans les criminels, sans toi. »
Cette voix me semble si proche, mais ce qu'il me reste de raison m'affirme qu'elle ne peut appartenir qu'à cette femme... Je tremble de plus en plus, mon souffle se coupe, les battements de mon coeur s'accélère. Comment peut-elle savoir... ?
❝Qui êtes-vous ? Comment savez-vous qui je suis ?❞ .
Elizabeth s'éveillait doucement, difficilement. Ses yeux se posèrent sur un plafond qu'elle ne reconnaissait pas. Aussitôt, elle se tourna pour découvrir des murs qu'elle ne connaissait pas non plus. Sa tête lui faisait terriblement mal. Elle se sentit mal, prise au piège. Elle n'avait plus aucun souvenir de comment elle était arrivée ici. En une fraction de seconde, l'ancienne reine se remit debout. Il lui fallait vite sortir d'ici avant de découvrir ce qu'elle y faisait parce qu'elle n'avait clairement pas envie de le découvrir. Ses yeux observèrent donc les alentours, à la recherche d'une porte, d'une fenêtre, d'une sortie quelconque. Si Elizabeth ignorait où elle se trouvait actuellement, elle savait qu'elle était dans une très vieille demeure. Peut-être même un château. Ces murs lui étaient familiers, ces meubles aussi. Elle frissonnait. De peur. Etait-elle retournée chez elle ? Venait-elle de faire le chemin en sens inverse ? Son coeur qui s'accélérait la poussa à presser le pas. Ce fut seulement à cet instant qu'elle remarqua qu'elle avait quelque chose dans la main : un couteau. D'où venait-il ? L'avait-elle depuis le début ? Elle était tellement distraite, apeurée qu'elle ne l'avait même pas remarqué.
La psy serra plus fort ce couteau, elle le voyait désormais comme son meilleur ami, le seul capable de la défendre. Sans plus attendre, Elizabeth se dirigea vers la porte la plus proche d'elle. Elle était déjà ouverte, il n'y avait plus qu'à la traverser et affronter le potentiel danger qui se trouvait derrière. Elizabeth poussa un long soupir pour se donner du courage, serra davantage le couteau qu'elle avait entre les mains et avança son bras qui le tenait bien devant elle pour se protéger. Et enfin, elle franchit la porte.
Il lui avait alors fallu quelques secondes pour remarquer cette femme et l'arme qu'elle pointait sur elle. Elizabeth eut d'abord un mouvement de recul. Elle aurait pu tenter de s'enfuir, mais la femme aurait très bien pu lui tirer dans le dos. Et dans l'hypothèse où la fuite aurait réussi, où aurait-elle pu se réfugier, comment aurait-elle pu sortir d'ici ? Elle ne connaissait pas cet endroit, c'était donc peine perdue.
A cet instant, Elizabeth était littéralement pétrifiée par la peur. Son pauvre couteau, à une telle distance et face à une arme à feu, n'aurait aucune utilité, pourtant elle continuait de le brandir en direction de l'inconnue comme s'il la protégerait d'une balle. « Tu dois survivre et la tuer. Ou tu préfères mourir de ses mains et mettre fin à ton atroce vie. Tu n’es plus à un meurtre près Elizabeth. Et en même temps, tout le monde ne rêve que d’une chose : te voir disparaître. » Ces mots qu'elle entendait, elle avait l'impression qu'ils étaient dans sa tête et ils commençaient à se répéter inlassablement. Elizabeth ne voulait pas mourir. Mais elle ne voulait plus tuer non plus. Elle ne voulait plus être cette femme. Et cette voix n'avait pas tort. Elle pouvait disparaître. Elle ne manquerait à personne puisqu'elle n'avait, de toute façon, personne. Elle était si seule. Sa mort... Non, elle devait lutter contre cette voix ! Elizabeth refusait de mourir, refusait d'abandonner. Il ne fallait pas qu'elle se laisse convaincre, elle devait se battre.
Comme l'autre femme lui avait demandé, Elizabeth ne bougeait plus. Elle restait immobile, luttant contre cette voix intérieure et contre les questions de cette femme qu'elle ne comprenait pas. Puis elle remarqua, enfin, le sang qui recouvrait la femme. Elle n'allait pas s'en sortir, cette maudite voix avait raison. Cette femme était une meurtrière et Elizabeth était certainement sa prochaine victime. « Je vous en prie, ne tirez pas... Je... Je ne vous veux aucun mal ! » Certainement peu crédible lorsqu'on pointait un couteau en direction de son interlocutrice, mais lorsque cette interlocutrice pointait une arme dans votre direction, c'était au moins justifiable. « Je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais même pas où je suis ou comment je suis arrivée ici. Je... Je m'appelle Elizabeth. » Elizabeth n'avait jamais été une grande bavarde, mais elle tentait de se justifier comme elle le pouvait, se mélangeant les pinceaux, s'expliquant mal, donnant les informations comme elles lui venaient... Mais il fallait dire qu'avoir une arme pointée sur soi n'aidait pas. « Ce sang... » Celui qu'elle avait sur elle, l'odeur qu'il y avait autour d'elles. « Vous allez me tuer, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle alors le plus calmement possible, presque comme si elle venait d'obtenir une réponse à une question silencieuse. « Tu dois survivre et la tuer. » Dans ce cas, elle allait devoir se défendre, comme la voix le lui ordonnait.
Invité
Jeu 30 Sep - 13:55
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Un instant, nous nous regardons en chiens de faïence, sans bouger. La peur et la défiance paralysent chaque fibre de mon être. Je n'avais plus ressenti un si vif sentiment de danger que depuis que je me trouvais dans l'antre de Buffalo Bill... Ou face à la cellule du Dr Lecter. Tous mes sens sont en alerte. Je ressens, intimement, profondément, que c'est ma vie, ou la sienne. Et je ne veux pas mourir, je ne veux surtout pas mourir. Comment être sûre ? Il y a cette voix qui répète la même litanie à mon oreille, encore et encore... et pourtant, ce n'est pas celle de mon interlocutrice. Je le comprends quand elle s'adresse à moi, et je comprends d'autant moins ce qui m'arrive. Que dois-je comprendre, alors ? Elle me supplie de ne pas tirer, elle m'assure qu'elle ne me veut aucun mal... elle a l'air sincère... Mais comment être sûre qu'elle est sincère ? Et ce sang, à qui appartient-il ? J'ai si peur de connaître, ou plutôt d'admettre, la réponse à cette question. «Une fois encore, tu as ôté la vie de quelqu’un. »
Non, ce n'est pas possible, ça ne peut pas être possible. Et même si ça doit être le cas, je ne recommencerai pas. Je ne prendrais pas la vie de cette personne qui jusqu'ici, bien qu'armée, n'a affiché aucune intention hostile à mon égard. Je vaux mieux que ça... Cette vie, si je l'ai prise, peu importe comment c'est arrivé, je n'ai pas voulu la prendre. Ce n'est pas possible autrement. Ce n'est pas possible.
« Tu es un monstre Clarice.... Tu es le mal en personne... »
Mais qu'elle se taise, cette fichue voix ! Elle m'empêche de me concentrer convenablement, elle m'empêche d'ordonner mes pensées... Mon bras, celui qui tient mon arme, tremble de plus en plus tandis que je sens une nouvelle crise de panique affleurer. Je dois être plus forte que ça, plus forte que cette voix qui me hurle le nombre de mes erreurs.
❝Je n'ai tué personne. Et je n'ai pas l'intention de vous tuer. Je ne suis pas un monstre❞, dis-je d'un ton trop ferme sans doute, presque autoritaire, presque autant pour répondre à celle qui s'est présentée sous le nom d'Elizabeth que pour me convaincre moi-même que c'est bel et bien le cas. Malgré mes affirmations, je ne baisse pas mon arme, je ne veux pas donner à cette femme la moindre occasion de m'atteindre. ❝Si vous dites vrai, nous somme dans la même situation, je ne sais pas non plus comment je suis arrivée ici.❞
Est-ce que nous nous retrouvons toutes les deux dans le même bateau, au final, prisonnières d'une situation que nous ne comprenons pas ? Peut-être bien... Ou bien c'est un piège, et cette femme est un ennemi, la raison pour laquelle je suis ici, la raison pour laquelle j'entends cette voix lancinante. Je ne dois pas baisser ma garde. .
La peur pétrifiait Elizabeth. Elle était incapable de bouger - hormis ce mouvement de recul lorsqu'elle avait vu l'arme pointée sur elle. Elle brandissait son couteau inutilement vers l'autre femme, vers la meurtrière. Une arme à feu contre un couteau. Autant dire que le combat serait inégal et que bien vite l'ancienne reine le perdrait.
Elizabeth ne comprenait rien. Où était-elle ? A qui était ce château ? A qui était le sang qui recouvrait cette femme ? Pourquoi la menaçait-elle ? Etait-elle sa prochaine victime ? Elizabeth n'avait aucune réponse alors elle avait tenté de se justifier bêtement, expliquant qu'elle ne lui voulait aucun mal, la suppliant également de ne pas lui faire de mal... Pourtant, au fond d'elle, elle savait parfaitement que ça n'avait aucun intérêt. Si cette femme l'avait emmené ici pour la tuer, elle la tuerait. Ses suppliques et ses explications n'y changeraient rien. Et elle était évidemment sa prochaine victime. Pourquoi serait-elle ici autrement ? Il lui fallait raisonner autrement, il lui fallait imaginer la victoire et non la défaite. Peut-être avait-elle les moyens de se défendre ? Cette voix insupportable qui parlait en boucle dans sa tête semblait lui laisser croire. Alors pourquoi ne pas l'écouter ? « Tu dois survivre et la tuer. Ou tu préfères mourir de ses mains et mettre fin à ton atroce vie. Tu n’es plus à un meurtre près Elizabeth. Et en même temps, tout le monde ne rêve que d’une chose : te voir disparaître. » Il suffisait qu'elle devienne le bourreau et qu'elle ne reste pas la victime. Ce ne serait pas la première fois qu'elle prendrait une vie. Elle en était capable. Encore fallait-il qu'elle puisse approcher la femme sans que cette dernière ne lui tire dessus. Et en même temps, avait-elle envie de redevenir cette femme qu'elle avait été ? Avait-elle envie de tuer à nouveau ? N'était-ce pas son destin que de finir dans cette maison, seule et abandonnée, condamnée à une mort certaine que personne ne remarquera. Après tout, elle ne manquerait à personne puisqu'elle n'avait personne. L'ancienne reine tenta alors de chasser ses idées en secouant la tête. Il fallait qu'elle se reconcentre sur le problème actuel.
Enfin, l'inconnue prit la parole. Froide, autoritaire, elle assura qu'elle n'avait tué personne et qu'elle n'avait pas l'intention de tuer Elizabeth. Elle précisa également qu'elle n'était pas un monstre. Tout ce que voyait Elizabeth tendait à faire penser le contraire, pourtant. Mais ça, elle n'allait pas lui dire, ne voulant pas risquer de la mettre en colère. Le comportement de cette femme n'inspirait aucune confiance à Elizabeth qui ferait n'importe quoi pour fuir. Elle réfléchissait à la meilleure façon de quitter cet endroit, de s'enfuir, mais avec une arme pointée sur elle et une voix qui ne quittait pas sa tête, cela devenait plus que compliqué de s'entendre réfléchir.
L'inconnue prétextait alors être dans la même situation qu'Elizabeth et ne pas savoir ce qu'elle faisait ici. Tout poussait à croire qu'elle mentait, au moins aux yeux d'Elizabeth. Mais cette dernière avait bien compris qu'elle devait rester sur ses gardes, que c'était elle ou l'inconnue. Elle devait être intelligente sur ce coup-là et faire semblant de lui accorder un minimum de confiance. « Si nous sommes dans la même situation et si vous ne me voulez aucun mal, baissez cette arme alors ! S'il vous plaît ! » sa voix n'était pas aussi assurée qu'elle l'aurait aimé, mais elle avait fait du mieux qu'elle le pouvait. Elle avait peur, sa peur devait se lire sans mal, mais elle voulait se montrer forte malgré tout. « Nous réfléchirons plus facilement à ce qui est en train de nous arriver si l'une n'est pas en train de menacer l'autre. » et comme pour confirmer ses dires, l'ancienne reine baissa son couteau - qu'elle gardait, malgré tout, dans sa main - qui était, de toute façon, une bien maigre protection. Même si cette voix lui répétait en boucle qu'elle devait la tuer et que ce couteau était son seul moyen d'atteindre son but.
Invité
Ven 19 Nov - 13:05
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Mon regard passe de mon interlocutrice à l’arme que je tiens entre mes mains, de l’arme à mon interlocutrice. Elle a raison, nous n’arriverons à rien si nous continuons de nous menacer comme nous le faisons. J’ai une arme à feu, elle un couteau. En toute logique, je suis plus à même qu’elle de lui faire du mal, mais rien ne me dit qu’elle n’a pas une arme cachée, rien ne me dit que je peux lui faire confiance. C’est de ça qu’il est question : il faut que nous réussissions à nous faire confiance, et cela semble impossible dans de telles circonstances.
Malgré tout, quand je vois la jeune femme baisser son couteau, j’accepte de baisser mon arme. Dans tous les cas et quoi qu’il arrive, je n’ai aucune envie de tirer. Pour la seule fois où il m’a fallu tirer pour tuer, et même si c’était un cas de légitime défense, je me suis sentie terriblement mal. J’en ai gardé un profond et un violent traumatisme. Est-ce qu’il faut que j’en ajoute un à la longue liste ? Mais il y a cette voix qui à mon oreille continue de me répéter que je suis un monstre : et c’est une pensée absolument horrible.
❝D’accord, d’accord.❞
C’est un exercice de négociation classique… il faut accepter une concession pour en obtenir une autre de la part de l’autre. Ce n’est pas un jeu différent auquel nous nous livrions quand Hannibal était dans sa cellule et qu’il demandait une information personnelle à mon sujet en échange d’une information sur le tueur que je cherchais à débusquer. Quid pro quo. Alors je décide de non seulement baisser mon arme mais de la déposer au sol, à mes pieds. Ce faisant, je tremble de tous mes membres. Est-ce que je ne suis pas en train de commettre la pire erreur qui puisse être ? C’est bien possible, en réalité. Mais je ne sais pas quoi faire d’autre. Si nous ne faisons pas un pas l’une vers l’autre, nous n’irons nulle part.
❝Voilà, vous voyez, je suis désarmée, dis-je les mains levées en l’air pour prouver ma bonne foi. Lâchez votre arme, vous aussi, et nous pourrons parler❞, j’ajoute en faisant un pas vers elle.
Mon cœur bat à tout rompre : est-ce que je ne suis pas en train de faire la pire erreur de tous les temps ? Franchement, c’est ce que je commence à me dire bel et bien, mais je ne peuxd pas faire marche arrière… et je n’arrive pas à réfléchir correctement… pas avec cette voix oppressante au creux de mon crâne… parce que la voix, oui, continue, encore et encore, de me tourmenter. .
Cette voix dans sa tête la poussait à croire qu'elle était en train de prendre les mauvaises décisions. Peut-être. Mais même si elle devait tuer cette femme, elle ne pourrait rien si elle était armée. Elizabeth ne valait pas grand chose avec son couteau - ni même à mains nues, d'ailleurs - surtout face à une arme à feu. S'il fallait qu'une prenne le dessus sur l'autre afin de s'en sortir, mieux valait qu'elles se battent à armes égales. En signe de bonne foi, donc, Elizabeth baissa son couteau, sans pour autant le lâcher, et incita l'autre femme à faire de même avec son arme. Il fallait gagner sa confiance et, surtout, Elizabeth devait se protéger. Ce n'était pas elle, après tout, qui visait quelqu'un avec une arme et qui était pleine de sang. A cet instant précis, la plus dangereuse des deux paraissait être cette femme et non Elizabeth. La réalité était potentiellement tout autre, mais Elizabeth devait paraître bien inoffensive et apeurée - ce qui n'était pas totalement faux.
Elizabeth sentit alors un poids la quitter lorsqu'elle observa la femme faire ce qu'elle venait de lui demander, posant alors son arme sur le sol. Sauf si elle cachait une autre arme, elle était maintenant davantage en sécurité que quelques minutes auparavant. Elle ne risquait plus de se prendre une balle à n'importe quel moment et elle se sentait plus à l'aise pour converser avec quelqu'un qui ne la menaçait pas, évidemment.
La psy hésita un instant lorsque la femme lui indiqua qu'elle avait lâchée son arme et qu'Elizabeth devait faire de même. Bien sûr, c'était évidemment, c'était le jeu. Chacune son tour. C'était ainsi qu'on opérait pour gagner la confiance de l'autre. Mais son coeur battait si vite, puis il y avait cette voix incessante dans sa tête, son esprit embrouillé... Tout la poussait à croire qu'elle allait faire la pire erreur de sa vie si elle posait ce couteau. Pourtant, si elle refusait, cette femme s'armerait de nouveau et il n'y aurait plus aucune négociation possible. Alors après avoir poussé un long soupir pour se donner du courage, l'ancienne reine jeta son couteau sur le côté sans jamais perdre des yeux son interlocutrice qui s'était avancée d'un pas vers elle, les mains levées. « Je ne connais pas votre nom... » Elizabeth s'était présentée, pas elle. Pour discuter, peut-être serait-ce plus pratique, non ? « A qui est tout ce sang si vous n'avez tué personne ? » Elizabeth voulait bien réfléchir à toutes les solutions possibles pour fuir cet endroit, mais elle voulait - devait - d'abord s'assurer que cette personne ne la poignarderait pas dans le dos à la première occasion - chose qu'Elizabeth pouvait facilement concevoir puisqu'elle était prête à le faire si c'était la seule solution pour partir d'ici en vie, comme cette voix dans sa tête le lui soufflait, bien qu'elle n'ait aucune envie de redevenir ce genre de femme. Elle avait donc d'autant plus de raisons de se méfier de cette femme, elle pouvait très bien être comme elle.
Invité
Ven 28 Jan - 13:47
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Je n'ai pas la moindre idée de ce que je suis en train de faire. Est-ce que je ne suis pas simplement en train de commettre la pire erreur que l'on puisse imaginer ? Probablement que oui. Me voilà désarmée, dans une situation que je ne comprends pas, en compagnie d'une inconnue potentiellement dangereuse. Des années d'entraînement à l'académie du FBI m'ont offert de disposer de certains réflexes et compétences que je peux mettre à profit, même désarmée, mais ce n'est pas pour autant que je me sens à mon aise. Au contraire, je me sentirais plutôt nue, démunie face à une ennemie potentielle à laquelle je cède du terrain beaucoup, beaucoup trop facilement. Crawford me taperait sans doute sur les doigts s'il me voyait en cet instant. Mais Jack Crawford n'est pas là. Grand mal lui fasse. Je reste sur le qui-vive, je refuse de me laisser avoir. Mais je ne veux pas non plus que ce soit un accès de défiance qui, ironiquement finisse par me mettre en danger. Finalement, mon adversaire pose à son tour son couteau... je me sens légèrement rassurée. Mais légèrement seulement. Elle ne sait toujours pas quoi penser exactement.
❝Clarice Starling...❞, je réponds avec prudence au moment où elle observe qu'elle ne connaît pas mon nom.
J'ai hésité à utiliser une fausse identité, un alias, mais tout compte fait, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, vraiment pas... Est-ce que ce nom lui servira à quelque chose ? Elle ne doit pas savoir qui je suis, et c'est sans doute mieux ainsi.
❝Je travaille pour la police❞, j'ajoute en cherchant mon badge dans la poche intérieure de ma veste, avant tout dans le but de me donner une légitimité, de faire comprendre à mon interlocutrice qu'elle a tout intérêt à ne pas me provoquer. Je suis du côté de la loi et de la justice... enfin je m'y efforce, en tous les cas.
Quand elle me demande à qui appartient le sang dont je suis recouverte, je sens tout mon corps trembler, tout à coup terrifiée par ce que j'aurais pu faire sans le savoir, angoissée par la litanie de cette voix qui ne me laisse pas tranquille.
❝Je n'en sais rien❞, je daigne avouer, angoissée, c'est certain, par ce constat que je ne m'explique tout simplement pas : que je suis dans l'entière incapacité de m'expliquer. Je choisis l'honnêteté, sans savoir si elle va me mener où que ce soit. ❝Je me suis réveillée ici, avec tout ce sang sur moi... je ne sais pas comment je suis arrivée là, mais je vous promets que je n'ai tué personne.❞
Mais qu'est-ce que j'en sais au fond ? Est-ce que je suis vraiment certaine de n'avoir tué personne ? Non, je n'en sais absolument rien. Et même si je veux croire que je ne peux pas avoir été à ce point inconsciene de mes actes... eh bien, je ne sais absolument rien. .
Désormais, elles étaient désarmées toutes les deux. Elizabeth venait de poser son couteau. L'inconnue avait déposé son arme. Elizabeth se sentait rassurée, même si elle n'était pas stupide au point de croire qu'elles combattaient maintenant à armes égales. Cette femme pouvait très bien avoir des capacités qu'elle, elle ne possédait pas. L'important, pour le moment, était que la psy puisse gagner la confiance de cette femme. Il fallait qu'elle lui fasse confiance pour pouvoir survivre. Sauf si cette inconnue avait déjà tout un plan en tête, plan qui consistait à faire disparaître Elizabeth. Dans ce cas, gagner sa confiance n'avait pas le moindre intérêt.
La première chose qu'elle demanda fut alors son nom. Elizabeth s'était présentée, mais elle ne connaissait toujours pas le prénom de cette femme. Le nom de l'inconnue importait peu en réalité, mais Elizabeth se disait qu'il serait plus simple de discuter ainsi et, surtout, elle avait l'impression de savoir quelque chose sur cette femme qui l'avait menacée de son arme quelques instants auparavant. Ça avait un côté rassurant, stupide et inutile peut-être, mais rassurant. Avant que la psy ne puisse ajouter quoi que ce soit, l'inconnue précisa qu'elle travaillait pour la police et plongea sa main dans la poche intérieure de sa veste. Elizabeth se tendit immédiatement, imaginant qu'elle en ressortirait une arme ou elle ne savait quoi d'autre. Sans bouger pourtant, elle la laissait sortir quelque chose de cette poche et, heureusement pour elle, il s'agissait bien d'un badge. La jeune femme n'ajouta rien à la présentation de ce dernier. En cet instant, qu'elle soit de la police ne changeait rien pour Elizabeth. Cette femme restait un potentiel danger pour elle et elle se devait de rester prudente face à n'importe quel danger. Faire aveuglément confiance à quelqu'un était une idée stupide qui ne pouvait conduire qu'à un désastre. Comme l'instinct de survie d'Elizabeth était particulièrement développé, elle n'accordait jamais - ou presque - sa confiance aussi facilement. Paradoxalement, sa naïveté lui faisait parfois accorder sa confiance aux mauvaises personnes, tandis que sa méfiance l'empêchait de faire confiance aux bonnes personnes.
Mais l'important à cet instant restait ces taches de sang que la femme avait sur ses vêtements. Ce n'était pas le sang de Clarice, Elizabeth en était certaine alors à qui était-il ? Quelqu'un d'autre avait-il eu le plaisir de goûter à ses menaces et à une balle ? Elizabeth voulait quitter cet endroit plus que tout, mais elle ne pouvait pas s'allier à une inconnue couverte de sang pour le faire. D'abord, il lui fallait des réponses et être rassurée - même si Elizabeth savait d'avance que quoi que cette inconnue dise, elle ne serait pas rassurée.
Elizabeth ignorait ce que l'on attendait d'elles, mais s'il fallait la tuer pour être libérée, elle le ferait sans la moindre hésitation. Elle se doutait donc que du côté de l'inconnue, l'hésitation n'existerait pas - ou pas longtemps - non plus. Il fallait être prête à tout pour survivre et, dans ce genre de situation, la pitié n'existait plus. Il ne restait que l'égoïste et l'envie de vivre, à n'importe quel prix. Il fallait donc qu'elle comprenne jusqu'où elle était prête à aller avant de tenter une alliance et de l'éliminer s'il le fallait. Cette voix lui soufflait suffisamment depuis le début : tuer ou être tuée. Elle n'avait aucune autre solution. La voix était claire : « Tu dois survivre et la tuer. Ou tu préfères mourir de ses mains. »
La réponse à cette question ne pouvait convaincre Elizabeth de l'innocence de cette femme. Elle n'en savait rien ? Comment ne pouvait-on pas savoir à qui appartenait le sang qui nous recouvrait ? Elizabeth n'y voyait qu'un mensonge stupide, une vaine tentative de se protéger. Clarice tenta de donner davantage d'informations, mais rien qui ne puisse convaincre la psy. En revanche, si elle lui mentait, pourquoi ne pas avoir trouvé une meilleure excuse ? N'avait-elle tout simplement pas eu le temps, surprise par l'arrivée d'Elizabeth, d'inventer le bon mensonge ? « Puisque vous ignorez d'où vient ce sang, vous ne pouvez pas affirmer avec certitude que vous n'avez tué personne. » Ce n'était pas une question, mais bien une affirmation. Soit elle savait d'où il venait et elle pouvait donc confirmer qu'elle n'avait tué personne, soit elle ne savait pas d'où il venait et donc elle ne pouvait rien affirmer du tout. « Vous auriez tout aussi bien pu oublier pour ne pas avoir à supporter ce que avez fait... » Elizabeth avait peur, mais elle tentait de rester sûre d'elle et de lui montrer qu'elle ne lui faisait pas confiance - à tort, peut-être. Le plus simple aurait peut-être été de faire semblant de la croire sans discuter, pour éviter de la mettre en colère. Mais il était hors de question qu'elle puisse paraître effrayée ou faible face à une potentielle meurtrière. « Où vous êtes-vous réveillée ? Peut-être devrions-nous nous y rendre pour vérifier que personne n'a besoin d'aide ? » Si elle avait tué quelqu'un, ce n'était pas forcément à l'endroit même où elle avait rouvert les yeux, mais c'était un début, une piste pour commencer.
Invité
Ven 25 Fév - 12:52
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Malheureusement, la réponse très pragmatique de mon interlocutrice est de celles que je ne peux pas contester. Elle a bien sûr raison. Je suis dans l'incapacité totale de justifier de la présence de ce sang sur mes vêtements, ni des événements qui ont précédé mon arrivée ici, ce qui signifie donc que, peut-être - très probablement, le sang que j'ai sur les mains est aussi concret que métaphorique... Mon coeur s'accélère, la panique me gagne à l'idée d'avoir non seulement commis un meurtre, mais de ne pas être capable de m'en souvenir.
« Tu sais que tu es capable de tuer. Une fois encore, tu as ôté la vie de quelqu’un. Tu es un monstre Clarice. C’est toi qui aurait dû mourir à la place de ta victime. Tu es le mal en personne, le monde se porterait mieux sans les criminels, sans toi. » Cette voix continue de te me le souffler, impérieuse, radicale. Puis-je vraiment faire mine de ne pas l'entendre ? Plutôt que de me murer dans cette impossibilité, ne devrais-je pas l'admettre comme un fait, ne pas me demander si j'ai tué, mais qui j'ai tué ? Peut-être bien... mais en présence de mon interlocutrice, je ne veux rien afficher de tel. C'est trop risqué, trop dangereux. Et je le sais. Même si je devais avoir eu conscience de ce meurtre, je devrais le nier. Le mensonge est mon issue, le mensonge est ma parade. Cette femme se méfie bien assez. Je dois être innocente autant que je veux l'être. Je ne suis pas un montre. Pitié, faites que je ne sois pas ce monstre...
❝Quoi, vous êtes psy, maintenant ?❞ je réplique en guise de piètre défense, sans réaliser que c'est effectivement le cas.
Moi et mon expérience lamentable avec tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux psys et au domaine de la psychiatrie. Mais le principe du refoulement, je ne le connais que trop bien, et est-ce que je peux prétendre que ce n'est pas un tour de passe-passe que mon esprit a déjà adopté par le passé. Pourquoi je me souviens si peu de mes derniers instants dans l'autre monde ? L'effet des drogues ? Sans doute. Mais je sais, aussi, que je ne veux pas me souvenir.
❝D'accord, vous avez raison, faisons ça❞, je soupire, admettant que revenir d'où je suis reparti est peut-être une première étape. ❝C'est par là❞, dis-je en tournant les talons pour qu'elle me suive, jetant sans cesse des regards à la dérobée derrière moi. Je n'aime définitivement pas l'avoir dans mon dos. Mais c'est aussi une autre manière de lui faire comprendre qu'elle peut avoir confiance. Même si moi, je ne lui fais plus confiance. ❝Merde❞, je souffle, décontenancée, après plusieurs pas. ❝Je ne reconnais plus rien...❞
Ce n'est pas une manoeuvre de ma part, je ne reconnais effectivement plus rien.
Cette Clarice était incapable de justifier de ce sang qu'elle avait sur elle. Les solutions n'étaient pas infinies. Puisqu'elle ne paraissait pas blessée, ce sang appartenait à quelqu'un d'autre. Un malheureux accident avec quelque chose contenant du sang ? Clarice qui tombe sur un cadavre ou qui essaye de sauver quelqu'un, se tachant au passage ? Clarice qui se défend d'une agression et blesse son agresseur ? Clarice qui tue quelqu'un et qui ne s'en souvient pas ? Ou Clarice qui tue quelqu'un et qui s'en souvient parfaitement, mentant simplement pour rester en vie et ne rien risquer ? Quoi qu'il en soit, la jeune femme, puisqu'elle disait tout ignorer de ce sang, ne pouvait pas assurer avec certitudes qu'elle n'avait fait de mal à personne. Tout son être pouvait rejeter l'idée, ça n'en faisait pas une certitude malgré tout, comme Elizabeth l'affirmait. La réponse de la jeune femme tira alors un sourire à Elizabeth. Mauvaise psy, mais psy reconnaissable quand même. « Effectivement, je suis psy. » Répondit-elle, sans plus de détail, à ce qui n'était censé être qu'une remarque.
Cette Clarice mentait peut-être. Peut-être que son seul but était de conduire Elizabeth dans un piège. Piège dans lequel la psy se jetait peut-être en proposant, elle-même, de se rendre sur les lieux où la jeune femme s'était réveillée, afin d'y rechercher des indices. Si elles comprenaient et résolvaient ce mystère, peut-être auraient-elles la chance de comprendre ce qu'elles faisaient ici et la chance d'en ressortir ? La femme accepta sans discuter, tournant le dos pour s'avancer vers ce fameux lieu. Si Elizabeth avait été armée, l'occasion aurait été idéale pour éliminer cette femme et se protéger d'un quelconque piège ou d'une quelconque attaque. Néanmoins, elle devait lui laisser le bénéfice du doute. Si elle n'était coupable de rien, peut-être serait-elle utile pour sortir de cet endroit ! A deux, elles seraient toujours plus fortes. C'était une évidence.
A plusieurs pas derrière l'inconnue, elle l'entendit jurer. Elle ne reconnaissait plus rien ? Jolie ruse, mais Elizabeth ne se laissait pas prendre ! Elizabeth se stoppa alors, refusant de s'avancer davantage, cette voix dans sa tête insistant sur le fait qu'elle devait tuer cette femme et que tout n'était qu'un piège. Elle aurait dû l'écouter dès le départ. Accorder sa confiance était toujours une erreur. Elizabeth devrait pourtant le savoir mieux que quiconque à force. « Vous ne reconnaissez plus rien ? » Souffla Elizabeth, immobile et morte de peur. « Vous pensez vraiment que je vais croire à ça ? » Elle ne put retenir un rire amer, agacée de s'être fait piéger de la sorte. « Quoi que vous voulez, vous n'aurez rien. Alors tuez-moi tout de suite si c'est ce qui m'attend à la fin ! » Elizabeth ne donnerait aucun aveu, alors même si elle craignait la mort plus que tout, Clarice perdrait son temps. Si elle avait été envoyée par Mary, Elizabeth ne parlerait pas. Si elle avait été envoyée par n'importe qui d'autre, Elizabeth resterait tout aussi discrète. Alors, elle préférait mourir plutôt que d'être torturée physiquement ou psychologiquement - elle ne souffrirait pas et la personne en face ne perdrait pas de temps. Malheureusement, ce n'était pas aussi simple que ça généralement. S'ils voulaient la faire parler, ils useraient de tous les moyens possibles. Heureusement, elle ne tenait à personne alors il ne pouvait faire pression sur personne pour la faire parler. « Ou peut-être préférez-vous me pousser à bout ? Que je vous agresse d'abord pour prétexter la légitime défense ? » Elizabeth se laissait emporter par la crainte et par cette voix qui l'envahissait bien trop. Elle divaguait et laissait sa paranoïa refaire surface. Cette Clarice avait bien failli l'avoir une fois, désormais, elle ne la laisserait plus faire.
Invité
Mer 6 Avr - 14:05
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
J'affiche une grimace, pas tout à fait certaine de devoir croire mon interlocutrice quand, contre toute attente, elle m'apprend sans ciller qu'elle est effectivement psy. Est-ce que je dois vraiment la croire ? Je préfère ne rien croire et me méfier de tout, en cet instant. Pour ma propre sécurité, j'aurais tendance à penser que c'est le mieux à faire. Je ne peux avoir de certitude sur rien, je crois que elle non plus, et c'est particulièrement désarmant. Si elle est vraiment psy, je ne suis pas certaine que ça joue en sa faveur. Les psys et moi, c'est une longue histoire de désamour, et qui ne date pas d'hier.
De manière générale, j'ai tendance à vouloir m'éloigner des personnes de son acabit. Pas de commentaire, donc, je reviens sur mes pas et l'essaie de comprendre. Sauf que c'est vrai... j'ignore si mon observation est le fruit d'une pure panique où si elle vient d'un fondement plus réel, mais je ne reconnais effectivement plus rien. Quand mon interlocutrice répète les mots que je viens de dire, je sens qu'il y a de la défiance dans sa voix, mais je n'en suis pas moins honnête... Et je n'aime pas que l'on remette ma parole en question. Certes, je peux être qu'elle a objectivement toutes les raisons de se méfier de moi, et je n'en ai pas moins de me méfier d'elle. Mais je me serais bien épargnée d'ajouter cette variable à une situation qui me panique déjà très franchement. Je veux m'éloigner d'elle, sortir d'ici, faire taire cette fichue voix dans ma tête. Mais rien ne se passe.
Je frissonne légèrement en entendant son rire dans mon dos et affiche un air sévère en la regardant. Comme si cette situation m'amusait plus qu'elle, comme si j'avais un réel intérêt à me jouer d'elle. Mais je commence sérieusement à me demander si ce n'est pas tout simplement elle qui cherche à me piéger, là, tout de suite, et si c'est le cas, cette pensée me déplaît profondément.
❝Arrêtez ça❞, fais-je, sévère, plaquant mes mains sur mes oreilles pour ne plus entendre le flot de ses paroles agressives et cette fichue voix qui, ce faisant, ne me semble que résonner plus clairement au creux de mon crâne, malheureusement. ❝Je n'ai pas l'intention de vous tuer, alors arrêtez un peu, pourquoi est-ce que vous vous imaginez à ce point que c'est le cas. A moins de ne pas avoir la conscience tranquille...❞, je m'agace en essayant de reprendre contenance.
Sauf que mes paroles, loin de me donner le beau rôle, ont sans doute pour effet de me donner un air encore moins innocent... pour ce que ça changera tant Elizabeth semble convaincue de ma culpabilité.
Les explications de Clarice ne faisaient que l'enfoncer davantage, selon Elizabeth. Elle mentait. Elle entraînait Elizabeth quelque part, sans que cette dernière ne puisse dire où, en prétextant vouloir retrouver à qui ce sang appartenait. Sauf qu'Elizabeth en était certaine désormais - les preuves étaient sous ses yeux, d'après elle, entre son comportement, le sang sur ses vêtements et les voix que la psy avait dans la tête - cette fille était en train de la piéger. Elle se jouait d'elle, peut-être pour la pousser à bout ? Clarice semblait agacée du comportement d'Elizabeth et ne semblait pas heureuse de voir qu'Elizabeth ne la croyait plus. Fallait-il qu'elle acquiesce à tous ses mensonges sans rien dire alors que les évidences étaient là ?
Sa voix froide et ses mains qu'elle plaquait sur ses oreilles, comme pour la faire taire, n'aidaient en rien Elizabeth à changer d'avis. Pour elle, il ne s'agissait que de manipulation. Elle tentait de se faire passer pour la victime et de faire passer Elizabeth pour la coupable. La peur qui habitait l'ancienne reine l'aidait à garder son calme pour le moment. Inverser les rôles, c'était une belle façon de la manipuler. Malheureusement, ça ne fonctionnait pas. Elizabeth ne pouvait nier - même si elle allait le faire - qu'elle avait de mauvaises intentions à l'égard de son interlocutrice. Cette voix dans sa tête lui faisait comprendre depuis le début qu'une seule en ressortirait vivante. Alors même si elle essayait de garder confiance jusqu'à présent, c'était fini désormais. Cette fille était un danger pour sa vie et ses secrets. Pour se protéger, il n'y avait qu'une chose à faire, sacrifier le danger. « Laquelle de nous est couverte de sang ? » Rétorqua Elizabeth face aux propos de Clarice. « Laquelle de nous prétend ne pas retrouver la pièce où elle s'est réveillée alors qu'il s'agit peut-être de la solution à tout ça ? » Comprendre d'où venait ce sang les libérerait peut-être, s'il y avait une façon de les libérer et si cette Clarice n'était coupable de rien. « Dois-je continuer de lister les raisons qui me poussent à croire que vous essayez de me tuer ? Ou préférez-vous continuer à nier les évidences ? » Parce que si la conscience d'Elizabeth était loin d'être tranquille, ce n'était pas ce qui la poussait à croire que cette femme voulait sa mort - enfin, si, quelque part, cette voix la poussait à croire qu'elle allait mourir à cause de sa vie et de son passé. « C'est elle qui vous envoie, n'est-ce pas ? » Ce elle ne méritait aucune précision. Si Mary était à l'origine de ce mystère et de la présence de cette femme, elle le saurait et n'avait pas besoin du prénom pour comprendre la question. Bien évidemment, il y avait peu de chances pour que cette dernière le dévoile, mais elle pouvait toujours tenter de jauger sa réaction à sa question.
Invité
Jeu 19 Mai - 13:58
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Bon, d'accord, un point pour elle. Je suis couverte de sang. Et pire encore, j'ignore comment c'est arrivé ni à qui ce sang appartient. Vu comme ça, je peux reconnaître qu'elle a raison de me méfier, mais je ne saurais expliquer ce qui est arrivé, et je ne veux pas me justifier du fait que je ne suis pas une criminelle. Et il y a cette voix qui s'obstine à me répéter tout ce que je n'ai pas la moindre envie d'entendre ! Autant dire que ça ne me plaît pas, mais alors pas du tout. Bref, même si je n'aime pas être considérée comme une coupable et une criminelle, que je déteste ça, même, je peux reconnaître qu'elle a de bonnes raisons de considérer les choses de cette manière.
❝Vous ne pensez pas que si j'avais vraiment des intentions criminelles envers vous, je ne mentirais pas sur tous ces sujets ?❞ Je laisse passer un temps de pause. ❝D'accord, je peux reconnaître que les faits que vous soulevez font de moi la coupable idéale... mais vous savez ce qu'on apprend dans mon milieu ? Quand les preuves sont trop nombreuses et trop flagrantes, c'est qu'on est sur une mauvaise piste.❞
Ce n'est pas exactement le cas, pas du tout même. Parfois, quand les preuves s'accumulent et sont flagrantes, alors ça veut dire que l'on est sur la bonne voie. Mais j'ai été habituée, au cours de ma traumatisante carrière, à des affaires dont la conclusion n'était pas aussi manifeste.
Je ne peux nier les évidences, mais je peux nier ma responsabilité. Parce que je ne suis pas responsable. Ou plutôt, je ne veux pas être responsable de quoi que ce soit... Je ne peux garantir d'où vient ce sang ni ce qui m'est arrivé ou ce que j'ai fait à mon réveil. Ne pas être tout à fait moi-même, j'ai connu ça, cette sensation de flottement, d'être en dehors de mon corps, quand j'étais livrée à la merci d'Hannibal, et qu'il m'appelait Mischa... Mais là, c'est encore différent. Cela dit, je ne peux pas tolérer pour autant d'être à ce point peu maîtresse de moi-même.
❝Je ne sais pas de qui vous parlez❞, je soupire quand elle évoque ce "elle" que je ne suis pas capable d'identifier, en effet. Visiblement, mon interlocutrice à des ennemis. Une ennemie en particulier, en tout cas. Dans d'autres circonstances, je chercherais peut-être à en apprendre plus, mais là, en toute franchise, je n'en ai pas la moindre envie, vraiment pas. Je ne crois pas que ça nous aidera... quoique, peut-être que je suis un dommage collatéral... Ou bien c'est elle, le dommage collatéral. Car après tout, moi aussi j'ai des ennemis, et non des moindres. ❝Et je m'en fiche, je veux juste sortir d'ici et rentrer chez moi, alors on pourrait s'y mettre, non ?❞
Les réponses de cette inconnue faisaient presque sourire Elizabeth. De qui se moquait-elle ? Toutes les preuves semblaient l'accuser d'avoir tué ou blessé quelqu'un. Elle avait eu une arme à feu entre les mains, quand Elizabeth n'avait été armée que d'un couteau. Elle était couverte de sang, quand Elizabeth n'avait rien. Elle s'était soi-disant réveillée quelque part ici, comme Elizabeth, sauf qu'elle était incapable de dire où. Non, décidément, Elizabeth ne pouvait pas en faire une innocente victime. Au contraire, elle paraissait être la coupable idéale. Trop, peut-être ? Une chose était certaine, d'après la psy, elle ne pourrait jamais être trop prudente alors autant rester sur ses gardes avec cette femme. « Vraiment ? Et moi la vie m'a appris que si les preuves sont trop nombreuses et trop flagrantes, c'est simplement que la coupable se moque de laisser des traces ou qu'elle est simplement trop imprudente. » Assura la rousse avec détermination. De nombreux criminels n'étaient pas prudents ou se moquaient simplement de laisser des traces parce qu'ils étaient persuadés d'être intouchables. Alors non, son argument ne tenait pas. Pas aux yeux d'Elizabeth, en tout cas.
Persuadée désormais que cette voix disait vrai, elle voyait en cette femme une envoyée de Mary. Bien sûr, elle niait. Elle lui avouerait tout lorsqu'elle serait en train de mettre fin à ses jours, ses yeux plantés dans les siens lorsqu'elle rendrait son dernier souffle. Sauf que ce moment n'arriverait pas. Il n'arriverait pas parce qu'Elizabeth avait bien l'intention de réussir et de gagner. Cette voix la poussait à commettre l'irréparable pour se sauver. Elle commettrait l'irréparable. « J'ai l'impression que vous ne savez pas grand chose... » Souffla Elizabeth face aux révélations - aux mensonges, pour être plus exactes - de cette femme. Elle ne savait pas où elle s'était réveillée, elle ne savait pas d'où provenait ce sang, elle ne savait pas qui était ce elle... « C'est tellement pratique ! » Affirma la rousse, son regard accusateur planté dans le sien. « Croyez-vous que ça m'amuse d'être coincée ici avec vous ? » Si elle en doutait, Elizabeth pouvait lui confirmer qu'elle ne prenait pas le moindre plaisir à être en la présence de cette femme qu'elle ne voyait que comme une menace, accompagnée de cette maudite voix. « Quelle idée merveilleuse proposez-vous, puisque vous êtes incapable de retrouver l'endroit où vous vous êtes réveillée ? » C'était à son tour de proposer une idée merveilleuse et qui, peut-être, pourrait l'innocenter. Et enfin, peut-être, pourraient-elles avancer et s'en sortir.
Invité
Jeu 18 Aoû - 12:55
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Peut-être que je devrais m'intéresser aux épreuves que cette femme a traversées, à la vie qu'elle a menée. C'est peut-être ainsi que je parviendrai, une bonne fois pour toutes, à comprendre ce qui nous arrive. Ce n'est peut-être pas sans raison que nous nous retrouvons tous les deux dans cette situation, et c'est probablement quelque chose que nous devrions creuser. Peut-être... J'aimerais la qualifier de paranoïaque, mais les circonstances prêtent à l'être, et moi aussi je me sens paranoïaque. Mettre en avant nos intuitions et nos inquiétudes n'est pas ce qui nous sortira de là... mais est-ce que quoi que ce soit sera susceptible de nous sortir de là ? J'en doute franchement de plus en plus.
❝Vous n'avez pas l'air d'en savoir plus que moi et ça ne m'arrange pas davantage, comme c'est commode...❞, je réplique, agacée de cette situation. Si vraiment, nous nous retrouvons dans le même pétrin, je voudrais franchement que nous nous serrions les coudes plutôt que de nous attaquer mutuellement.
Mais la défiance restera de mise... et forcément, cete fichue voix, ces mots qui tournent en boucle dans ma tête, ça n'arrange absolument rien, loin de là. Malgré tout, si je ne laisse pas le bénéfice du doute à mon interlocutrice, je crois bien que nous n'irons vraiment nulle part. Quitte à tomber dans un autre piège... après tout, je suis d'ores et déjà piégée quoi qu'il en soit.
❝Explorer les lieux jusqu'à trouver une issue serait une bonne idée, non ? Car pour le moment, à part nous regarder en chiens de faïence et nous accuser mutuellement de tous les mots, nous n'avons pas fait grand-chose.❞
Oui, même si je vois bien que je n'ai certainement pas convaincu mon interlocutrice de ma bonne foi, elle semble au moins capable d'entendre mes suggestions - alors, je vais me contenter de cela, et espérons que cela suffise. Je prends une grande inspiration, jette un regard circulaire autour de moi.
❝Dans cette direction !❞
Pourquoi cette direction en particulier ? Je n'en sais fichtrement rien, mais je ne dévie pas de ma ligne de conduite. Aller de l'avant, peu importe si c'est pour que cela nous conduise au mauvais endroit. Quand nous aurons exploré cet endroit de fond en comble, nous trouverons bien une issue, voilà tout.
J'avance, tête haute, le fait qu'Elizabeth soit derrière moi ne m'arrange pas, je me méfie mais je renonce à l'envie de jeter un regard en arrière. Mes pas se répercutent en écho tout autour de nous tandis que je progresse dans ce couloir qui ne semble pas avoir de fin. Et je m'inquiète. A gauche et à droite, il n'y a que des murs. Devant, il n'y a que l'obscurité. Pas de portes, pas de fenêtres, rien.
Dans ce genre de situation, il était sans doute préférable de voir en l'autre une alliée plutôt qu'une ennemie, mais c'était une chose bien difficile pour Elizabeth. Toute sa vie était dirigée par la peur et la paranoïa. Une situation aussi mystérieuse et particulière que celle qu'elles étaient en train de vivre poussaient forcément ces deux choses à leur maximum. Plus encore lorsque la personne en face était armée, pleine de sang et incapable de donner des explications claires quant à la provenance de ce sang.
Alors que l'inconnue ne retrouvait pas l'endroit où elle s'était réveillée, les deux femmes s'envoyaient réflexion sur réflexion. Toutes les deux sur leurs gardes, elles tentaient de déterminer, à leur façon, qui semblait la plus coupable des deux. En réalité, ça n'avançait à rien. Qu'elles se méfient était une chose normale, prudente, qu'elles s'agressent sans chercher à sortir d'ici était parfaitement inutile. Elles perdaient du temps, au mieux, au pire, elles se mettaient davantage en danger. C'était la réflexion de cette femme qui lui avait fait définitivement comprendre. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle paraissait plus innocente que cette femme recouverte de sang, mais elle ne l'ajoutait pas.
Alors, plutôt que de l'agresser de nouveau - enfin, même si elle en conservait une pointe - Elizabeth lui avait demandé si elle avait une idée pour agir. « Nous avons tenté de retrouver l'endroit où vous vous étiez réveillée, tout de même. » Ce n'était pas grand chose, c'était vrai, mais elles avaient tenté quelque chose tout de même. Quelque chose de vain, mais quelque chose. La proposition de l'autre femme n'était pas stupide. Explorer les lieux n'était pas une mauvaise idée. Le seul problème était que n'importe quoi pouvait leur tomber dessus. Quelque chose les attendait peut-être quelque part et elles s'apprêtaient peut-être à se jeter dans la gueule du loup, sans le savoir.
Pourtant, sans plus discuter, Elizabeth avait suivi Clarice quand cette dernière avait décidé d'une direction. Derrière elle, elle avançait prudemment, tout en observant partout autour d'elle. « Depuis combien de temps avançons-nous comme ça ? Pas une porte, pas une fenêtre... » Souffla Elizabeth, laissant sa méfiance de côté un instant. « On dirait que ce couloir n'a pas de fin et... » Elle n'avait rien ajouté. Dans l'obscurité, devant elles, Elizabeth avait cru voir quelque chose. Une ombre qu'elle avait distinguée, malgré la présence de Clarice devant elle. « C'est... » Murmura-t-elle, avant de reprendre : « Vous avez vu la même chose que moi ? » La peur, l'obscurité, l'ambiance... Tout pouvait faire penser qu'elle avait halluciné ce qu'elle avait cru voir, mais elle voulait s'en assurer. L'ignoble grincement qui avait suivi la question d'Elizabeth la poussait pourtant à croire qu'elle n'avait pas rêvé ou alors qu'elle devenait complètement folle à cause de la situation. « On devrait faire demi-tour et vite. » Avait soufflé Elizabeth, prête à courir si Clarice pensait également que c'était la meilleure chose à faire.
(Ce n'est pas grave, t'en fais pas )
Invité
Jeu 8 Sep - 14:10
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
D'accord, je peux reconnaître avoir été excessive en affirmant que nous n'avions rien tenté jusqu'ici, mais ce qui est certain, c'est que nous avons passé plus de temps à rejeter la responsabilité de cette situation sur l'une ou sur l'autre, plutôt que de partir en quête d'une véritable solution. Peut-être que nous aurons tort de nous faire mutuellement confiance... mais je crois que nous progresserons mieux en nous donnant une chance... en tout cas, je le souhaite, car si je reste ici un peu plus longtemps, je crois bien que je vais devenir folle... non, je suis déjà folle, c'est sûr et certain. Toute cette situation n'a aucun sens, je me suis laissée rattraper par mes cauchemars, et à présent, ils font partie de moi.
Elizabeth semble consentir à me suivre, et c'est un premier soulagement, même si, au fond, je devrais peut-être décider de partir dans mon coin sans plus me soucier d'elle le moins du monde. Mais au fond, je dois le dire, je ne veux pas rester seule, je ne veux pas rester seule avec mes pensées, avec cette voix qui répète encore et encore les mêmes phrases, de façon lancinantes, cruelles et insupportables.
Nous avançons avec prudence, et pendant un long moment, on n'entend plus que le bruit de nos pas et de nos respirations. Je ne suis pas sereine, je ne suis pas sereine du tout, j'ai l'impression qu'au détour de n'importe quel couloir, une ombre pourrait surgir, cette ombre qui nous observe à distance, qui souffle des propos indécents à mon oreille. Depuis combien de temps avançons-nous comme ça ? Je n'en sais rien, mais plus nous progressons vers nulle part, plus mon angoisse augmente. En effet... pas de portes, pas de fenêtres... Oui, ce couloir semble n'avoir pas de fin... Je me tends quand Elizabeth se fige... Je m'arrête également, suis son regard.
❝Je l'ai vu, moi aussi❞, dis-je, dans un souffle.
Enfin... je crois ? Je n'en suis pas certaine du tout, je suis peut-être victime de mon imagination vacillante, être en pleine hallucination... mais si nous le voyons toutes les deux...
❝On court❞, je confirme avant d'attraper le poignet d'Elizabeth afin de l'inviter à courir avec moi en sens inverse.
On prend notre jambe à notre cou. Je cours au ppoint d'en avoir le souffle coupé, jusqu'à ne plus en pouvoir. Quand je m'arrête enfin, le coeur battant à tout rompre, j'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds.
❝C'est sans fin... Peut-être que nous devrions cesser de fuir... affronter cette chose, peu importe ce que c'est.❞
Elles avançaient, en vain. Ce couloir était interminable. Ce couloir ne conduisait nulle part. Il n'y avait ni porte, ni fenêtre. Il n'y avait que l'obscurité et l'infini. Clarice était devenue, soudainement, le moindre des soucis d'Elizabeth. Ce vieux château avait des allures de château hanté. Clarice devenait alors une alliée. Sa seule alliée. Ce château, ce couloir, cette voix dans sa tête... Ils étaient là ses véritables ennemis. Et cette ombre. Soudaine. Rapide. Presque invisible. Trop, peut-être, pour être réelle ? Elizabeth était soumise à une angoisse importante alors peut-être n'était-ce que son imagination qui projetait ses peurs ? Elle aurait aimé le croire et s'en convaincre. Pourtant, Clarice avait vu la même chose. Être deux à voir la même chose, au même moment, rendait la chose beaucoup plus réelle. Trop réelle. Il fallait se rendre à l'évidence.
Il n'y avait pas mille solutions qui s'offraient à elles. Continuer et ignorer cette ombre. Continuer et affronter cette ombre. S'arrêter et attendre, peut-être indéfiniment. Faire demi-tour et fuir aussi loin que possible de ce couloir mystérieux et angoissant. Elizabeth, aussitôt, optait pour la dernière solution et elle était ravie de voir que, pour une fois, son alliée était d'accord avec elle. La main de la femme s'était alors agrippée au poignet d'Elizabeth pour l'entraîner dans sa course. Elizabeth s'était mise à courir, tentant de suivre le rythme, au mieux. Elle courait pour sa vie, comme elle ne l'avait jamais fait auparavant, pour fuir quelque chose qui n'existait peut-être même pas et dont elle ne savait rien.
Malheureusement pour elles, leur course ne menait nulle part. Elles avançaient, encore et encore. Elles forçaient sur leurs jambes, toujours un peu plus. Elles puisaient dans leurs dernières forces, mais rien. Toujours ce même couloir angoissant qui prenait des airs de prison. Toujours aucune fenêtre ou aucune porte. Quelque chose soufflait à Elizabeth qu'elles pourraient courir pendant des heures comme ça, en vain. Alors qu'elle réfléchissait à tout ça, autant que son cerveau épuisé par cette course le lui permettait, Clarice s'était stoppée. Elizabeth, épuisée et à bout de souffle, avait fait la même chose. Ses jambes tremblaient tant, qu'elle s'était adossée au mur, à côté d'elle, pour reprendre son souffle et ses esprits. « Nous n'avons aucune arme et... Nous ne savons même pas contre quoi nous devrons nous battre. » Rien pour se défendre, aucune certitude quant à la nature de leur adversaire... Leurs chances de réussir étaient minces, mais, en fuyant, elles semblaient nulles. Alors, il fallait faire un choix. « D'accord... D'accord ! Vous avez raison. » Admettait finalement la psy, en inspirant un grand coup pour se donner du courage et se redresser. « Alors que faisons-nous ? On la provoque pour la forcer à se montrer ? » Et comment feraient-elles ça alors qu'elles ne connaissaient rien de cette ombre ?
Invité
Lun 17 Oct - 13:02
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
Courir. Courir encore et encore. Courir jusqu'à en perdre le souffle. Courir dans l'espoir que cela change quoi que ce soit. Est-ce que cela changera quoi que ce soit ? C'est peu probable... Non, ça ne changera probablement rien, en vérité, et nous devons raisonner autrement si nous voulons espérer nous en sortir... mais de quelle manière, alors ? J'aurais peine à le dire... je me sens diminuée, entravée dans mes possibilités. J'ignore quoi dire ou quoi faire... je n'ai pas de solution au problème que nous rencontrons. Mon esprit très pragmatique semble ne pas être en mesure de faire la part des choses, et pour la peine, je me sens plus perdue, plus égarée que jamais.
Comment faire alors ? Je ne vois qu'une seule façon de faire... faire front commun face à cette créature, peu importe ce qu'elle est.... ce n'est probablement que de cette manière que nous réussirons. Mais si je me leurrais ? Si je m'égarais dans mes propres tergiversations. Entre le contexte déplaisant, cette voix dans ma tête et... absolument tout le reste, c'est assez difficile de faire la part des choses et de savoir de quelle manière m'y prendre. Reprendre notre souffle est, de toute façon, une nécessité, pour elle comme pour moi... je me sens chancelante. Être ainsi mise à l'épreuve, autant physiquement que psychologiquement, n'aide évidemment pas... C'est une véritable épreuve, et c'est difficile de passer outre le sentiment prenant, violent, viscéral, de ne pas être à la hauteur, d'être dépassées... et peut-être bientôt englouties, ni plus ni moins, par nos propres démons.
Elle a raison, bien sûr... sans armes et sans savoir contre quoi nous nous battons, nous prenons des risques inconsidérés, mais je gage que nous n'avons pas le choix, et je pense qu'elle consentira à se ranger à mon avis, par la force des choses. Cette situation, si elle me déplaît immensément, ne laisse aucun doute quant à ce qu'elle exige de nous - à savoir une sorte de résignation alarmante qui va à l'encontre de tous nos instincts les plus primaires.
❝J'espère avoir raison...❞
Ma voix tremble. Elizabeth accepte de suivre mes recommandations... quoi qu'il puisse arriver, j'ai par conséquent une responsabilité vis-à-vis d'elle, et cela a naturellement de quoi m'inquiéter, parce que je n'ai aucune idée de ce que je fais, je ne sais pas du tout si j'ai raison de ne pas nous encourager à poursuivre.
❝Comment on provoque une ombre ?❞ Je pousse un soupir enragé, désespéré, et tant pis pour mon sens du ridicule. ❝S'il y a quelqu'un, montrez-vous, tout de suite ! Fini de jouer.❞
Dans un premier temps, il a l'air de ne rien se passer, il semblerait que j'ai crié ces mots en vain... mais finalement, une forme de plus en plus distincte et effrayante se rapproche dans notre direction.
Courir ne menait nulle part. Il n'y avait pas d'issue. Elles auraient pu courir sur place que la situation aurait été exactement la même. A bout de souffle, les deux femmes n'avaient eu d'autres choix que de s'arrêter un instant. Elles s'affaiblissaient en courant ainsi. Elizabeth, à bout de force, s'était adossée au mur tout en écoutant la proposition de Clarice : affronter plutôt que fuir. Elizabeth était capable d'affronter le danger lorsqu'elle n'avait pas le choix, mais là, de quel danger s'agissait-il ? Quelle créature allait-elle devoir affronter ? Une ombre ? Ni l'une, ni l'autre n'en savait quoi que ce soit. Affronter l'inconnu, c'était prendre le risque d'y rester. Pourtant, y avait-il réellement d'autres solutions ? Elizabeth n'avait d'autres choix que de s'y résoudre : elles devaient affronter cette chose, qu'importe ce qu'elle était.
Il fallait mettre ses instincts de côté, il fallait se battre sans arme et sans conscience de quel ennemi affronter, il fallait se résigner à affronter cette créature. Ainsi, peut-être pourront-elles sortir d'ici, toutes les deux et en vie. Fuir ne semblait pas fonctionner, de toute façon. Tout le problème désormais était de trouver comment provoquer une ombre. Côte à côte, Clarice posa la même question. Elizabeth ne répondit rien. Elle se concentrait tant sur la menace qui arrivait peut-être, que sur le contrôle de sa propre peur. Provoquer une ombre, comment pourrait-elle savoir comment faire ? Ce n'était pas son activité quotidienne préférée - celle de Clarice non plus, visiblement. Alors, sans attendre de réponse - qui ne serait de toute façon, sans doute, jamais arrivée - Clarice s'était mise à crier contre ce fantôme afin de le provoquer. Elle l'enjoignait à se montrer parce que le jeu était terminé. D'abord, Elizabeth avait cru que ça n'avait pas fonctionné, mais finalement, cette forme étrange s'était approchée d'elles, à vive allure. « Et que faisons-nous, maintenant ? » Souffla Elizabeth, la panique prenant entièrement possession d'elle. Elizabeth était paralysée par la peur, mais, pire encore, elle avait l'impression que l'air devenait étouffant. Plus la créature s'approchait, plus il y avait une sorte d'épaisse brume qui se rapprochait d'elles. « Pourquoi n'attaque-t-elle pas ? » Elizabeth ne comprenait pas. Cette forme restait là, immobile, devant elles. Seule cette fumée les incommodait, mais la créature ne faisait rien. « Que voulez-vous ? » Demanda Elizabeth, presque comme une prière. Elizabeth, en désespoir de cause, face au silence évident de cette chose, les yeux toujours fixés sur cette créature, souffla à Clarice : « Vous entendez une voix, vous aussi, n'est-ce pas ? » Elle l'espérait, sinon elle allait avoir du mal à justifier ces mots. « Que vous dit-elle ? Peut-être est-ce la solution à tout ce mystère. » Ce n'était qu'une idée, une supposition peut-être complètement stupide, mais elles devaient bien agir et faire quelque chose. Autant tout tenter, même si ça ne menait à rien.
Invité
Mar 10 Jan - 14:33
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
J'en ai vu, des choses angoissantes au cours de ma vie. Mais jamais aucune qui ressemble à celle-ci. Dans cette situation, l'angoisse prime sur toutes les autres émotions que je pourrais ressentir, et c'est un véritable exploit que de faire face à cette ombre qui avance droit vers nous sans simplement m'effondrer au sol. Provoquer l'ombre a fonctionné, voilà à présent qu'elle se précipite dans notre direction. Et maintenant, que devons-nous faire ? J'aimerais avoir la réponse à cette question, mais ce n'est définitivement pas le cas. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il nous faut faire ou de ce qu'il adviendra de nous à présent. J'ai le coeur qui bat la chamade et le désagréable pressentiment que tout pourrait bel et bien s'arrêter, ici et maintenant, sans nous laisser la moindre chance ou possibilité de repli... Et si c'était véritablement la fin ? Non... J'ai côtoyé la mort si souvent... Et sous de si nombreuses formes... Mais je refuse l'idée même que ce puisse, ici et maintenant, être mon sort. Je ne le tolère pas, je ne l'accepte pas... c'est même hors de question.
Que faisons-nous maintenant ? La voix d'Elizabeth me paraît bien lointaine au moment où elle me pose la question, et la vérité, c'est que je n'en sais absolument rien. Si je n'écoutais que mon instinct, une fois encore, je me contenterais probablement de courir, de courir à toutes jambes sans demander mon reste, mais je sais bien que ça ne nous mènera nulle part... Non, je dois juste me ressaisir... Si je le peux... D'autant que... ma camarade d'infortune a raison : l'ombre ne bouge pas. Elle reste là, face à nous, statique. Elle est là, menaçante, mais muette et fixe à présent, comme si elle attendait quelque chose de nous... Mais comment sommes-nous supposées le comprendre ou le deviner si elle ne nous en dit pas plus ? Je me sens perdue, perturbée... Mais quand Elizabeth me demande si j'entends bien des voix, moi aussi, je retrouve un certain ancrage avec la réalité. Je hoche la tête, sans rien dissimuler du malaise qui m'étreint tout à coup.
❝Je n'entends qu'elle depuis tout à l'heure❞, je lui confie, un peu mal à l'aise. ❝Encore et encore et encore.❞ Si bien que je n'ai aucune difficulté à répéter ces mots par coeur, à la syllabe prêt, d'un ton sans timbre. ❝Tu sais que tu es capable de tuer. Une fois encore, tu as ôté la vie de quelqu’un. Tu es un monstre Clarice. C’est toi qui aurait dû mourir à la place de ta victime. Tu es le mal en personne, le monde se porterait mieux sans les criminels, sans toi.❞ Je me crispe et mon coeur bat de plus belle... Comment convaincre mon interlocutrice que je ne suis pas une tueuse de sang froid, après un discours pareil ? ❝Je ne suis pas une criminelle...❞
Et si elles avaient fait la pire de toutes les horreurs en provoquant cette ombre dont elles ne savaient absolument rien ? Courir n'avait rien donné. Fuir était impossible. Il avait bien fallu faire quelque chose, mais était-ce le bon quelque chose ? Cette créature se dirigeait droit vers elles. Elizabeth était terrifiée. Elle avait besoin de réponses à ses questions. Des réponses qu'elle ne pouvait obtenir de personne. Cette créature ne semblait pas décidée à s'expliquer - à supposer, déjà, qu'elle était capable de parler. Clarice - si elle ne mentait pas - n'avait aucune réponse.
Un instant, Elizabeth s'était imaginée que cette ombre allait les tuer en une seconde, mais il ne s'était rien passé. L'ombre restait là, plantée devant elle, immobile. Elle patientait. Elle attendait. Elle les observait. A ce petit jeu, elles allaient pouvoir jouer longtemps si elles ne comprenaient pas. Que voulait cette ombre ? Un aveu ? Un mot ? Un pardon ? Elizabeth tentait alors de réfléchir le plus logiquement possible, malgré la peur et la terreur. Elles s'étaient toutes les deux réveillées ici. Elizabeth avait une voix dans la tête, Clarice aussi, sans doute ? Et il y avait cette créature. Et si elle était là pour les forcer à avouer leurs péchés ? Elizabeth avait déjà remarqué cela, dans cette ville, elle avait tendance à les confronter aux pires actions de leur vie. Cette ville prenait souvent des airs de purgatoire, pour son plus grand malheur.
La jeune femme lui confirma entendre des voix - ce qui la rassurait parce qu'Elizabeth aurait eu beaucoup de mal à justifier cette question. L'air était étouffant, la présence de cette ombre était angoissante et elle sentait, désormais, le risque qu'elle avait pris en posant cette question. Pourtant, elle tentait de se concentrer tout en ne lâchant jamais des yeux cette créature. La voix, dans la tête de Clarice, lui répétait qu'elle était capable de tuer, qu'elle avait déjà tué, qu'elle était un monstre et qu'elle aurait dû mourir à la place de sa victime. Elizabeth avait dégluti difficilement. Cette femme était dangereuse, mais elle l'était, elle-même, alors... Sans rien savoir l'une de l'autre, Elizabeth pouvait déjà dire que, d'une certaine façon, si cette voix avait raison, elles avaient des points communs - parmi les plus terribles, malheureusement. « Peut-être est-ce le moment de confesser vos péchés et de ne plus vous cacher ? C'est peut-être ce que cette créature attend de nous ? » Ce n'était que des suppositions - qui s'avéreraient dangereuses s'il fallait se confesser réellement ou si elles le faisaient pour rien. « Je ne vous juge pas. » Souffla-t-elle, en lui jetant un rapide coup d'oeil avant de reposer son regard sur l'ombre qui ne bougeait pas. « Alors, tout ce sang sur vous, vous avez réellement... tué quelqu'un, ici ? » La question était légitime et elle attendait la vérité, cette fois-ci, persuadée que c'était peut-être la solution pour sortir. Alors oui, plus que jamais cette femme lui paraissait dangereuse, mais elle ne pouvait pas la juger quand elle connaissait ses propres crimes. « Et ce n'était pas la première fois ? » C'était en tout cas ce que cette voix lui avait soufflé, même si elle prétendait ne pas être une meurtrière. Et il fallait bien explorer cette piste si elles espéraient sortir d'ici à un moment ou à un autre.
Invité
Jeu 19 Jan - 9:05
❝Elizabeth & Clarice❞ INTRIGUE N°2, chapitre II
❝Mes péchés...❞, je répète, confuse.
A entendre mon interlocutrice, j'ai vraiment l'impression qu'elle voit en moi la plus dangereuse et redoutable des criminelles. Je ne vais pas mentir non plus, je ne suis pas exempte de péchés, loin de là, je suppose que personne ne l'est... Mais j'ai le sentiment, à présent, que l'on se joue de moi. Bien sûr que cette voie dans ma tête n'arrange rien, et je n'aurais probablement pas dû la partager. Elle est comme la voix de ma conscience... Une voix déplaisante, qui me ramène aux épisodes les plus éprouvants de mon existence.
❝Je vous l'ai dit, je n'ai pas menti. Je me suis réveillée avec ce sang sur mes vêtements, j'ignore ce qu'il s'est passé, mais j'ai la certitude de n'avoir tué personne ici, je ne suis pas un assassin de sang froid, je ne suis pas une psychopathe...❞
Je n'en reviens pas d'avoir besoin de me justifier à ce point... mais je peux me mettre à la place de mon interlocutrice. Les éléments isolés qui me concernent ne plaident absolument pas en ma faveur. En revanche, ils ne me caractérisent absolument pas. Et je refuse d'être définie en fonction de ces seuls éléments, alors qu'il est clair et certain à mes yeux que rien n'est aussi simple.
❝Je suis flic. Et dans le cadre de mon travail, toujours dans le cadre de mon travail, oui, j'ai tué des hommes. En légitime défense, parce que je n'ai pas eu le choix. Le premier était un psychopathe atteint de dysphorie de genre qui dépeçait ses victimes pour s'approprier leur peau. Le second était une criminelle notoire et trafiquante de drogue qui avait déjà abattu plusieurs de mes collègues.❞ Je m'interromps. ❝Je regrette profondément ce que j'ai fait. Prendre une vie, c'est...❞ Je marque une pause. ❝C'est une chose dont on ne se remet jamais complètement.❞
Hannibal me faisait souvent l'apologie du meurtre, et minimisait l'importance de ses victimes en les comparant à du simple bétail, mais je n'ai jamais souscrit, pas un seul instant, à sa vision. Il savait m'attirer dans ses filets... par bien des aspects, il avait suscité mon intérêt, un intérêt que l'on pourrait qualifier de malsain. Mais pour rien au monde je n'aurais adopté son mode de vie. Jamais.
❝Cela fait peut-être de moi un assassin, mais jamais je ne tuerai un innocent de sang-froid autrement que pour me protéger ou protéger d'autres personnes.❞ Je fixe longuement mon interlocutrice. ❝Vous ne m'avez pas dit ce que cette voix vous dit, à vous...❞
Cet endroit était peut-être une prison créée de toute pièce par cette ville afin de les forcer à confesser leurs péchés. A son arrivée dans cette ville, Elizabeth s'était bien imaginée être arrivée dans son enfer personnel et, depuis, elle avait eu la malchance de vivre des mésaventures qui l'avaient convaincu que cette ville était capable de tout. Alors oui, peut-être que Clarice devait assumer ses péchés - mais cela voulait dire qu'Elizabeth aussi, et elle n'en avait pas spécialement envie, pour être tout à fait franche.
Évidemment, face aux révélations de cette femme et face aux propos que cette voix tenait, Elizabeth s'imaginait que tout n'avait été qu'un mensonge, qu'elle cachait bel et bien un crime et que ce sang appartenait à une victime - innocente ou non - cachée quelque part dans cet endroit. Pourtant, Clarice continuait de nier : elle n'avait pas menti, ce sang était sur elle à son réveil et elle ignorait tout de ce qui s'était passé. Et, même si elle persistait à clamer haut et fort son innocence, elle assurait ne pas avoir tué. Comment, si elle ne se souvenait pas, pouvait-elle être certaine de ce point ? Elizabeth ne pouvait s'empêcher de trouver sa défense trop bancale pour la croire sur parole. Elle prétendait n'être ni un assassin de sang-froid, ni une psychopathe. Elizabeth ne relevait pas, mais elle n'en pensait pas moins. D'apparence - si l'on oubliait ce sang - peut-être qu'elle pouvait passer pour innocente, mais Elizabeth était bien placée pour savoir que l'apparence ne voulait pas dire grand-chose.
Clarice se décida alors à lui donner davantage de détails. Elle avait bel et bien tué, mais toujours dans le cadre de son travail. Mieux encore, elle lui détaillait ses crimes. Si cet endroit attendait d'Elizabeth qu'elle en fasse autant, il était clair que les deux femmes n'étaient pas prêtes de sortir d'ici. Elle garderait le silence, quoi qu'il se passe - et c'était un jeu auquel elle était bien trop entraînée pour perdre. Le manque de réactions d'Elizabeth face à ce qu'elle décrivait devait, néanmoins, montrer que ce n'était pas quelque chose qui lui était totalement étranger - ou alors, qu'elle manquait cruellement de sentiments et d'émotions. En revanche, à ce qui avait suivi, la jeune femme avait baissé les yeux. Elle savait ce que prendre une vie voulait dire. Si elle ne regrettait pas la plupart de ses décisions, certaines avaient été plus difficiles que d'autres et la hantaient encore aujourd'hui. « Vous ne faisiez que vous défendre. Vous avez agi pour le bien du plus grand nombre. » Pourquoi prendre sa défense et tenter d'apaiser sa culpabilité ? Elizabeth n'en savait rien, elle n'avait pas réfléchi. Peut-être était-ce pour se déculpabiliser elle-même, à travers ce qu'elle lui disait à elle ? Elizabeth était bien mal placée pour la juger, alors que pouvait-elle bien répondre à tous ses aveux ? Rien. Et la créature ne semblait rien avoir à redire non plus. L'ombre était toujours là, immobile et silencieuse.
Et, évidemment, la question lui était retournée. Si Clarice avait dû passer aux aveux, c'était évidemment au tour d'Elizabeth. La jeune femme se maudissait d'avoir suggéré cette idée complètement stupide. « Tu dois survivre et la tuer. Ou tu préfères mourir de ses mains et mettre fin à ton atroce vie. Tu n’es plus à un meurtre près, Elizabeth. Et en même temps, tout le monde ne rêve que d’une chose : te voir disparaître. » répéta-t-elle sans avoir besoin d'écouter la voix dans sa tête, tant elle lui avait répété ces mots. Prise au piège, elle n'avait pas eu le choix, même si répéter ces mots était dangereux. Ils dévoilaient les pires faiblesses d'Elizabeth qui craignait la solitude plus que tout, certaine qu'elle ne manquerait à personne, et qui avouaient ses pires crimes : elle aussi avait déjà tué. « J'espère simplement que cette voix ne dit pas vrai. J'espère que ma survie ne dépend pas de votre mort. » Parce que si l'une des deux devaient mourir, ce serait forcément Clarice - Elizabeth y comptait bien, en tout cas.
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(Terminé) INTRIGUE N°2, chapitre II ▿ Clarice & Elizabeth