(terminé) TW : Violence, sang, torture. || Sweet nightmares [Alucard]

Sweet nightmares

feat. Alucard

La folie peut prendre bien des formes… Pour certaines, elles n’ont d’intérêt aux yeux de Pitch que parce qu’elles suscitent l’inquiétude de ceux qui la subissent, et cela l’amuse immensément, la peur nourrit son esprit plus sûrement que n’importe quelle émotion, et il la savoure autant que nécessaires. Pour d’autres… elles atteignent ce seuil qui suscite non seulement l’intérêt mais également la sympathie du croque-mitaine. C’est définitivement la folie d’Alucard, non pas douce mais furieuse, qui a su séduire Pitch en premier lieu. D’un tempérament pourtant relativement solitaire, il s’était laissé attirer par le tempérament hors du commun de cet homme singulier (si on peut le qualifier d’homme, ce terme semble aussi peu approprié pour Alucard qu’il ne l’est pour Pitch), raison pour laquelle il lui concédait ces intrigantes fantaisies qu’il ne prendrait probablement pas la peine d’accorder à d’autres. A plus forte raison que le retour de ses pouvoirs, s’ils ne sont que le centième pour l’instant de ce qu’ils étaient autrefois, le rendent particulièrement euphorique, et à plus d’un titre.

Depuis le retour de ses cauchemars, qu’il s’amuse à disperser à travers la ville au gré de ses envies, Pitch se sent renaître. C’était une chose que de créer cette peur artificielle qu’offre sur un plateau d’argent le cinéma d’horreur, mais ce n’est pas la même chose de façonner des cauchemars en bonne et due forme, de ceux qui hantent réellement vos nuits et desquels vous ne pouvez pas réchapper.

Parce que Pitch aime être observé, faute sans doute d’avoir été vu et reconnu durant trop longtemps, relégué au rang de simple légende intangible, il n’a trouvé aucun mal à accepter la requête d’Alucard quand ce dernier lui a demander de l’accompagner tandis qu’il irait disperser ses cauchemars au gré de ses humeurs et de ses envies. La requête que devait suivre, cette nuit, alors qu’ils sont tous les deux installés dans le confortable appartement de Pitch après une soirée passée à semer la terreur, doit l’intriguer, pour ne pas dire que cela le prend de court… Alucard veut que Pitch teste l’un de ses cauchemars sur lui. Ce n’est pas commun, et Pitch ne saurait dire à quel point le fait qu’une personne soit consciente du cauchemar à venir altère la peur qui devrait en résulter, mais cette possibilité l’amuse, suffisamment en tout cas pour qu’il daigne se prêter aux jeux.

« A quoi ressemblerait ton pire cauchemar, selon toi ? » l’interroge-t-il d’une voix doucereuse tout en portant à ses lèvres le verre de whisky qu’il s’est servi un peu plus tôt, curieux de connaître les éventuelles limites de celui qui semble en avoir bien peur.

Pitch, sensible à la peur d’autrui, n’en a jamais réellement ressenti émanant de la personne d’Alucard, ce qui ne veut certes pas dire qu’un n’en éprouve pas, mais du moins qu’il cache particulièrement bien son jeu. Au fond, cela n’a que peu d’importance, car les cauchemars, dans toute leur atrocités, se révéleront d’eux-mêmes le moment venu, mais curiosité oblige, Pitch veut entendre la réponse d’Alucard.

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Pitch hoche simplement la tête, quand son interlocuteur lui fait remarquer ne posséder aucune peur… C’est en effet une chose qu’il a rapidement cernée chez son interlocuteur, et qui l’a rapidement intrigué… C’est pour cette raison, probablement, qu’il s’est si bien entendu avec lui. Des hommes, Pitch a contemplé de tout temps les angoisses et s’en est nourri avec plaisir et satisfaction… il y a quelque chose de plaisant autant que de surprenant dans le fait de trouver, chez son interlocuteur, cette absence totale de peur… Tout le monde a peur de quelque chose, c’est ce que Pitch présumerait si Alucard n’avait pas eu tendance à prouver le contraire. Quand Pitch lui-même ne déroge pas à la règle, et possède bien une peur tout à fait réelle, bien qu’il fasse mine de l’ignorer, Alucard semble faire exception, et cela ne pousse que davantage encore le croque-mitaine à accepter la proposition que son interlocuteur lui a formulée un peu plus tôt.

« Qui sait, je pourrais peut-être te surprendre », suggère malgré tout Pitch avec une esquisse de sourire amusé aux lèvres.

Alucard lui parle de ce quelque chose qu’il sent s’éveiller en lui, un jeu auquel il veut jouer. Si ce n’est dans l’optique d’avoir peur, du moins dans celle de se laisser surprendre. Difficile de refuser quoi que ce soit à Alucard quand la suggestion lui est adressée sur ce ton doucereux, et avec une curiosité en même temps qu’une avidité évidente.

« Tu l’auras voulu », fait-il alors en réponse quand Alucard lui offre de jouer avec lui.

L’espace de quelques secondes, Pitch tourne autour de la silhouette de son ami comme un vautour rôderait autour de sa proie – une manière de réfléchir à la meilleure attitude à adopter. Pitch s’interroge vraiment… Découvrira-t-il d’Alucard une chose que lui-même ignorerait ? Au fond, il en doute, mais le jeu en vaut la chandelle. L’ennui. C’était la réponse que lui avait donné son interlocuteur un peu plus tôt. Peut-on personnifier l’ennui… Ses cauchemars pourraient-ils piéger Alucard dans un état d’insoutenable latence, où les secondes ressembleraient à des heures, voire à des années, le piégeant dans un cycle d’apathie totale et violente.

Dans tous les cas, les peurs se révèlent d’elles-mêmes, il n’est nul besoin de les provoquer. Alors, Pitch se concentre. Il ferme les yeux quelques secondes, puis agite légèrement les doigts, davantage pour le décorum que par nécessité, pour faire surgir du néant de charmants cauchemars prenant la forme de chevaux noirs et vaporeux, qui évoluent à présent autour d’Alucard, cognent contre sa poitrine, et cherchent à réveiller en lui ne serait-ce qu’un semblant d’angoisse.

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Docilement, Alucard laisse le champ libre à Pitch. C’est un jeu dangereux auquel ils se livrent, aussi bien l’un que l’autre, mais ni l’un ni l’autre ne semble réellement mesurer l’éventuelle dangerosité de leur acte… Ou plutôt si, ils en ont pleinement conscience, et c’est précisément ce qui les amuse. L’un comme l’autre prenne un malin plaisir à se jouer de leurs limites respectives. La curiosité l’emporte sur l’un, la soif d’expérience sur l’autre, et ils ne demandent à présent que de découvrir ce que sera le résultat. Depuis qu’il connaît Alucard, Pitch ne l’a pas vu afficher l’ombre de la moindre peur ne serait-ce qu’un seule fois. Pour quelqu’un comme lui, qui se nourrit de l’angoisse d’autrui, c’est un constat particulièrement frustrant. Mais quelque part aussi fascinant. Cela ne lui donne que plus envie de repousser les limites de celui qui ne semble en avoir aucune… Et quoi de mieux en la circonstance que d’essayer d’appliquer sur lui ses plus violents cauchemars.

Pitch, en cet instant, est à la fois le spectateur et le spectacle. Il orchestre le cauchemar d’Alucard d’une main de maître, mais c’est bien ce dernier qui trouve dans sa psyché torturée et dans des souvenirs plus ou moins vivaces la matière de ses songes. La réaction d’Alucard n’est définitivement pas celle qu’aurait eu aucun autre cobaye. Bien loin de hurler d’angoisse, il rit de bon cœur, et ce rire est, il est vrai, communicatif. Alucard lui confirme aimer ses pouvoirs. Pitch les aime vraiment beaucoup, lui aussi… même s’il se sent encore partiellement incomplet en ce qui le concerne. Ses pouvoirs sont impressionnants, et plus les jours passent, plus le Croque-Mitaine a le sentiment de pouvoir retrouver sa puissance d’antan. Mais il lui manque encore nombre des talents qui le distinguaient autrefois, et qu’il espère recouvrer tôt ou tard… Plus tôt que tard, d’ailleurs.

« S’il te plaît tant d’explorer ces émotions refoulées, nous pourrons recommencer autant que tu le voudras. » Il l’observe avec un sourire carnassier. « Aujourd’hui tu es un pantin à mon service, mais ce n’est pas pareil quand on choisit son marionnettiste », constate-t-il avec plaisir, mêlant son rire à celui d’Alucard.

Mais alors qu’il prononce ces mots, un nouveau phénomène se produit. Un phénomène qui échappe à la compréhension – et peut-être bien aux compétences – de Pitch, qui le fixe avec de grands yeux, dans l’incapacité de comprendre ce qui se passe. Petit à petit, il voit son ami se métamorphoser en un être monstrueux… Un être qui à lui seul pourrait incarner le cauchemar de n’importe qui. Un immense chien noirs dotés de nombreux yeux rouges, à la gueule immense et aux crocs menaçants. En un mouvement, il parvient à anéantir les précieux cauchemars de Pitch…

« C’est nouveau, ça… » observe Pitch avec la plus grande prudence. Est-ce que c’est lui qui a créé ce cauchemar d’une forme nouvelle ? Ou bien est-ce bien Alucard qui a révélé en cet instant une part de ses aptitudes dont Pitch l’ignorait capable. Pitch ne prend pas peur, parce que la bête ne semble pas hostile. En revanche, il est saisi d’un désagréable sentiment d’incompréhension. « Comment est-ce possible ? »

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Leurs rires déments s’entremêlent. La peur n’a pas lieu d’être en des circonstances si fabuleuses. Seule demeure l’euphorie. La peur, c’est pour les autres, ils la savoureront auprès de tous ceux qui se découvriront horrifiés par le spectacle qui s’offrira à eux, et auquel ils ne sauront échapper. Pitch n’a jamais vu Alucard ainsi : il semble plus heureux qu’il ne l’a jamais été de toute son existence. Et c’est une chose que Pitch saisit parfaitement. Alucard a retrouvé une partie de lui-même, tout comme Pitch au moment de retrouver ses cauchemars. Ils avaient besoin, l’un et l’autre, de retrouver leur plein et entier potentiel, afin de le savourer autant que possible. Et à présent que leurs compétences sont retrouvées, ils ne peuvent tout naturellement qu’envisager de les conjuguer. Oui, Pitch n’a aucun mal à comprendre l’attitude extatique de son ami, et il n’a qu’une seule envie : celle de l’encourager.

Alucard a certainement raison : leurs pouvoirs n’ont pas mystérieusement disparu pour réapparaître comme ça d’un claquement de doigts. Ces pouvoirs ont toujours été en eux, mais pour une raison ou une autre, ils ne parvenaient pas à les convoquer comme ils l’auraient voulu. Sa capacité de transformation avait toujours été en lui, tout comme Pitch reste le croque-mitaine, peu importe qu’il se sente encore quelque peu affaibli à l’heure actuelle. Un sourire carnassier étire les lèvres de Pitch quand il dit qu’il le fait renaître. Pitch se sent flatté, il aime l’idée d’avoir eu quelque rôle que ce soit à jouer dans cette apparition monstrueuse qu’il trouve particulièrement remarquable. Remarquable parce qu’elle incarne à elle seule tout ce que Pitch apprécie le plus. En s’encourageant mutuellement, ils alimentent leurs noirceurs respectives, et ils pourraient bien, à deux, devenir tout bonnement inarrêtables.

« Tu lis dans mes pensées », répond Pitch du ton le plus amusé et convaincu qui puisse être quand son interlocuteur, sans l’ombre d’une hésitation, lui propose d’aller chasser et terroriser quelques âmes.

C’est pile la suggestion qu’il avait eu l’intention de lui faire. Bien sûr qu’il veut chasser et terroriser des âmes en détresse. Il n’a qu’une hâte, celle de se gargariser de leur peur, qu’une impatience, celle de voir les ténèbres – leurs ténèbres – à l’œuvre.

« Ouvre la marche, je te suis. »

S’il est impatient de déployer ses cauchemars sur tous les quidams ensommeillés qui croiseront sa route, il est davantage curieux de voir le monstre à l’œuvre, d’entendre ces cris de terreur qui précèderont la terrible agonie de ces individus qui n’auront pas la moindre chance de s’en sortir, pas la moindre possibilité d’échapper à leur sort ô combien cruel… Il veut être le spectateur des crimes les plus sordides d’Alucard avant que d’y participer et d’y contribuer à son tour… De par son aspect, il peut entrevoir de quoi il pourrait bien être capable, mais il a grand besoin d’en apprendre davantage. Il veut jouer les spectateurs avant de se joindre à ce numéro qui promet d’être ce qu’il y a de plus magistral.

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Amusons-nous ! Oh oui, Pitch ne demande que ça ! Depuis son arrivée dans ce monde étrange, et même bien avant, en réalité, il a éprouvé une frustration de plus en plus grande, et pour le moins insoutenable. Il était insatisfait, terriblement insatisfait. En se lançant dans le business du film d’horreur, il commercialisait le frisson, mais ce n’était pas assez… la barrière de l’écran protège les spectateurs de la véritable peur, et en fin de compte, tout est à refaire. Rien n’est plus frustrant aux yeux du Croque-mitaine. Il veut savourer la peur dans son expression la plus pure, il n’y aura qu’ainsi qu’il se découvrira capable d’éprouver de nouveau ce qu’il ne se sentait plus capable de ressentir alors. Ce qu’incarne la transformation d’Alucard, c’est la peur dans sa plus pure expression, et jumelée à ses cauchemars enfin retrouvés, il est convaincu de ne plus seulement semer une peur fugace ou une vague angoisse, mais bien de la terreur, de l’horreur…immense, puissante, violente… Tout bonnement insoutenable. Pour s’amuser, oui, ils vont s’amuser ! Comme jamais ils ne se sont amusés, ou du moins pas depuis bien longtemps.

Pitch talonne son ami alors que ce dernier retrouve sa terrifiante forme de chien ténébreux. Il jette son dévolu sur un couple d’amoureux. Un homme et une femme profitant de la pénombre pour se blottir l’un contre l’autre, le temps d’une promenade dans un des parcs de la ville. Pitch n’intervient pas pour commencer, il se contente de jouer les spectateurs, alors qu’ils observent cette ombre dangereuse. La femme est impressionnable… Pitch se joue de ses peurs, lui insuffle des pensées angoissantes pour attiser la panique que son compagnon s’efforce de calmer. Il y parvient dans un premier temps, mais pas pour longtemps. Car c’est au tour d’Alucard de surenchérir, et il le fait à la perfection. Pitch ne peut s’empêcher de rire au moment de voir la créature apparaître sous le nez du couple. Quel bonheur de voir l’homme fuir la scène à toutes jambes dans un véritable hurlement de terreur ! Et quel bonheur de voir son supplice se poursuivre alors qu’Alucard décide de le pourchasser. Pitch, dans le même temps, attrape les bras de la jeune femme afin de l’obliger à observer la scène.

« Tu ne voudrais pas manquer le spectacle », suggère-t-il à son oreille alors que la créature projette l’un des bras de sa victime dans leur direction. Le cri d’horreur, déchirant et suraigu, qui s’échappe alors des lèvres de la jeune femme est probablement une des plus belles mélodies qu’il ait jamais entendues. « Oh tu ne vas pas tourner de l’œil tout de suite, quand même ? »

Mais la demoiselle, soumise à des émotions bien trop intense pour elle, sombre immédiatement dans l’inconscience et s’effondre au sol. Pas de chance pour elle, dans cet état, elle est à sa merci, et en guise de cauchemar, l’image du corps mutilé de son amant s’impose sous ses paupières closes. A son réveil, elle voudra croire à un mauvais rêve… avant de réaliser avoir pénétré un cycle perpétuel de terreur.

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La jeune femme traumatisée, hantée par les cauchemars les plus horrifiants et les plus sanglants que l’on puisse concevoir (encore que la réalité dépasse largement le cauchemar tant Alucard réserve à cet homme sans la moindre dignité le sort le plus déplaisant mais également le plus mérité qui puisse être), rouvre les yeux juste à temps pour entendre le lâche qui lui sert de petit ami suggérer de sacrifier sa copine à sa place. Tout comme Alucard, Pitch a la lâcheté en horreur… et ce petit crétin a nettement dépassé les bornes. On peut être un exemple de sadisme et avoir son propre code moral, en l’occurrence, Pitch ne peut qu’éprouver la démarche d’Alucard. Son regard passe de son ami, méconnaissable, à sa victime tremblante mais bien réveillée, qui avec de grands yeux observe la créature s’en prendre à celui qu’elle ne pourra pas sauver… Qui ne mérite pas d’être sauvé.

Elle hurle à lui en arracher les tympans, mais Pitch y est parfaitement indifférent. Et pour cause, il ne se délecte que trop de la terreur pure qui imprègne l’air. Elle est palpable, elle embaume, elle le fait se sentir plus puissant que jamais. Depuis son arrivée sur cette île, il fait de son mieux pour ressentir ce frisson extatique, pour éprouver la peur d’autrui et s’en nourrir, mais rien, absolument rien n’était comparable à ce qu’il éprouvait autrefois, quand il ne se contentait pas de procurer des cauchemars aux uns et aux autres… il était le cauchemar d’autrui. Ici et maintenant, il a le sentiment de se retrouver plus que jamais… et pour cette raison, il ne peut qu’éprouver la plus grande des reconnaissances à l’adresse de son ami, qui a eu la meilleure des idées en lui proposant cette virée criminelle et violente, qui le met de la plus excellente des humeurs.

Le bruit des os qui se brisent, de la vie qui s’échappe, petit à petit de ce corps qui n’est plus que l’ombre de lui-même, tout résonne à ses oreilles comme la plus délicieuse des mélodies au monde. Ce véritable massacre ne laisse aucune chance à cet homme de s’en sortir, et Pitch peut le voir expirer son dernier souffle, constat qu’il accueille dans un rire fort et dément. Il s’amuse, ce soir, comme il ne s’était plus amusé depuis longtemps, et il sait que ce n’est qu’un début. Un simple regard échangé avec Alucard suffit à l’en convaincre plus que largement. Après quelques secondes, c’est sur la jeune femme, impuissante, sanglotante, qu’il baisse les yeux.

« Et maintenant, qu’est-ce qu’on va faire de toi, mm ? » Il marque une pause, comme s’il prenait le temps de réfléchir. Ce n’est pourtant pas le cas le moins du monde. « Si on te garde en vie, ton existence ne sera plus rien d’autre qu’un perpétuel cauchemar… » Ses lèvres s’étirent en un sourire toujours plus carnassier. « Peut-être qu’on devrait abréger ses souffrances. »

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L’air est baigné d’une atmosphère délicieuse… C’est quelque chose d’à peine perceptible pour l’être humain moyen, mais pour Pitch, c’est… tout bonnement grisant, une sensation indescriptible, tout il s’abreuve presque jusqu’à l’ivresse. L’horreur, l’abomination, la peur… A leur paroxysme… Oh, inutile de le dire, n’est-ce pas, tant la chose est évidente, le croque-mitaine prend, en cet instant précis, un pied des plus monumentaux. Il n’aime que trop ce sentiment qui le fait frissonner et en même temps l’enveloppe de la plus douce des chaleurs… Il ne l’avait pas ressenti avec tant de certitude et de précision depuis bien longtemps… Il prend une grande inspiration, extatique, tout en regardant droit dans les yeux le supplice de la victime qu’Alucard ne ménage pas le moins du monde. Le spectacle serait probablement insoutenable à beaucoup, de ceux que l’on n’ose même pas projeter sur grand écran au risque d’être banni de toutes les salles, mais bon sang, qu’est-ce que c’est beau. Pitch a réellement le sentiment de n’avoir rien vu de plus merveilleux, émouvant, presque, depuis bien longtemps.

Du regard, Pitch toise les multiples yeux de son ami sans savoir plus précisément sur lequel s’arrêter, appréciant la lueur rougeâtre et terrifiante qui en émane. Une créature des ténèbres, un véritable cauchemar sur pattes… Bien sûr que c’est là un spectacle auquel Pitch ne saurait tout naturellement qu’être sensible. Leurs pouvoirs conjoints, ils pourront plonger cette ville tout entière dans l’horreur et les ténèbres, dans des proportions qu’il n’avait jamais connu, pas même durant ce précieux Moyen-Âge qui lui laisse toujours le plus nostalgique des sentiments chaque fois qu’il y pense. Pitch ne sait que rire franchement, proche de la douce euphorie ou de la folie la plus pure quand la créature vient passer sa langue salie de ses meurtres sur le visage de la jeune femme horrifiée. Il se sent fébrile, il se sent plus puissant que jamais. La terreur de cette jeune femme est de celles qu’il n’a jamais connues…

Il est partagé, conscient du fait que deux solutions s’offrent à lui. La tuer sur place ou la laisser partir. La première proposition est peut-être la plus raisonnable, celle qui leur apportera le moins d’ennuis, mais quand bien même elle devait décider de faire le récit de cette soirée, qui donc la croirait ? Personne à coup sûr. Ils n’ont guère besoin de s’inquiéter de cela.

« Tu peux y aller…. », souffle-t-il à son oreille. « Plus vite que ça. Tu verras, si tu y mets du tien, tout ça ne ressemblera qu’à un mauvais rêve. »

Un cauchemar qui se répétera, encore et encore, sans que Pitch ne l’autorise à passer à autre chose, on ne peut plus satisfait de lui-même. Car oui, cette jeune femme est bien partie pour devenir l’une de ses cibles privilégiées. La jeune femme, passablement traumatisée, finit par obéir, et par quitter les lieux d’un pas chancelant d’abord, puis à toute jambe. Pitch rit de plus belle.

« Nous devrions peut-être ne pas trop nous éterniser. »