(terminé) (FB) I pull one tiny thread and their whole world unravels into chaos. [Eris & Pitch]

I pull one tiny thread and their whole world unravels into chaos

feat. Eris

Ce tournage est sans aucun conteste possible le plus chaotique auquel Pitch ait jamais assisté. Toutes les mésaventures, qu’elles soient humaines ou matérielles, s’enchaînent à un point tel que ça en deviendrait presque comique si toute cette situation ne lui tapait pas à ce point sur le système. A chaque étape de la production, il se produit un nouvel événement qui vient corrompre le projet tout entier, et les nerfs de Pitch, mis à rude épreuve, ne supportent définitivement plus cette situation infernale à laquelle qui plus est la presse locale a fini par se mêler… Pitch est impatient d’en avoir fini une bonne fois pour toutes. S’il produit des films, c’est au détriment des autres, c’est dans le but de leur provoquer des cauchemars, pas dans celui d’en faire son cauchemar personnel…

A un moment, il a bien été tenté d’annuler complètement le projet, mais ils ont tellement investi dans ce dernier que s’arrêter maintenant serait, de toute évidence, jeter une somme beaucoup trop considérable par les fenêtres, une somme que Pitch ne peut pas se permettre de gâcher. Ah, l’argent ! Pitch sait que de tout temps, ou du moins dès l’instant de son existence, il a gouverné le monde au point qu’il soit l’une des sources d’angoisse les plus grandes dans beaucoup de foyer… de l’extérieur, c’était amusant, mais Pitch n’avait pas besoin de se loger, de se nourrir, de dépendre d’un système économique dont il pouvait juste rire à distance des rouages alambiqués. Aujourd’hui, c’est différent… il s’inscrit de plein pied dans ce système, que cela lui plaise ou non, et il n’a pas d’autre choix que de l’accepter.

Alors oui, le tournage se poursuit, et à chaque nouvelle journée son lot de contrariétés, qui obligent Pitch à se retrouver sur place plus souvent qu’il ne le voudrait… Les « coups du sort » s’accumulent de telle sorte dernièrement que Pitch commence à soupçonner que quelqu’un s’amuse à saborder son film en interne… mais qui donc ferait cela ? Un acteur jaloux ? Un technicien sous-payé ? Une boîte de production rivale ? Il n’en sait rien pour être honnête, mais il espère bien obtenir le fin mot de l’histoire. Alors qu’il observe à distance le tournage insatisfaisant d’une scène mettant en scène deux acteurs qui semblaient parfaitement s’entendre avant que… ne leur prenne soudainement l’envie de s’engueuler dessus constamment, faisant fi de tout professionnalisme au profit de leurs épuisantes querelles…

Tout en sirotant son café, il contient son agacement et laisse courir son regard d’un côté à l’autre de la pièce, à la recherche d’un exutoire sur lequel passer ses nerfs… Mais s’il ne va pas à son exutoire, c’est l’exutoire qui vient à lui… sous l’apparence d’une jeune femme terriblement attirante, et qui, en quelques mots, se révèle très rapidement tout aussi agaçante.

« S’il continue comme ça, c’est moi qui la lui briserai personnellement », soupire-t-il en dévisageant son interlocutrice. « Vous êtes qui exactement ? Une journaliste ou un vautour du même genre, je suppose… »

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feat. Eris

Véritable vautour et fière de l’être… On aura définitivement tout vu. Ceci dit, Pitch peut-il affirmer qu’il ne s’est pas longtemps considéré différemment ? Lui aussi a agi en véritable vautour, à l’affût de la détresse et de la terreur humaine, que ce soit dans son monde initial, qui lui en avait confié le rôle par essence, ou dans ce monde, où le profit financier et le succès lui importent en réalité bien moins que la perspective d’avoir causé des nuits de pire angoisse à tous ces humains impressionnables à la catégorie desquels il rechigne encore et toujours d’admettre qu’il fait également partie – même si la chose est on ne peut plus évidente.

Pitch baisse les yeux sur la main que lui tend la jeune femme alors qu’elle se présente sous le nom d’Eris. Il ne la serre pas et se contente de relever le regard avec mépris. Son rire suffisant et son comportement fier (qui pourraient lui faire penser à quelqu’un d’autre, au passage, mais ne vous attendez pas à ce que Pitch Black daigne balayer devant sa propre porte) ne l’invitent pas spécialement à se montrer plus agréable avec elle. Il ne supporte pas, de manière générale, les personnes qui s’estiment en pleine maîtrise d’elles-mêmes. Ces personnes sont généralement les moins impressionnables, et sans surprise, cette pensée est insoutenable à un homme tel que lui.

« Je ne veux rien du tout, on ne se promène pas sur mon plateau comme sur le marché, si vous êtes en quête de sensations, je vous conseille les grands-huit. » Ah, les grands-huit ! Une source de frayeur si gratuite qu’elle en serait presque frustrante… mais Pitch prend tout de même un plaisir coupable à cette source facile de terreur. Un petit péché mignon qui ne lui a tout de même pas fait choisir cette solution de facilité au moment de devoir se trouver un métier dans ce monde. « C’est un acteur, il n’aura qu’à prétendre que sa jambe est en parfait état », ajoute-t-il en parlant suffisamment fort pour que son acteur principal puisse l’entendre d’où il se trouve.

Il prend un léger risque à prononcer ces mots en présence de son interlocutrice, et il le sait. Ce n’est pas parce qu’elle prétend ne pas être journaliste que c’est vrai. Les journalistes sont des menteurs-nés, c’est bien connu, mais il laisse faire. En tant que producteur, il a sa petite réputation de tyran… mais honnêtement, ça ne lui déplaît pas. Que l’on ait peur de travailler avec lui. Il ne compte pas se laisser distraire par ce genre de contrariété… En revanche, cela reste une certitude que, pour ce qui est de le distraire, cette femme s’y entend très bien, et qu’il peine à songer à autre chose, en cet instant.

« Vous allez me dire ce que vous faites vraiment ici, maintenant ? »

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feat. Eris

« J’y songerai la prochaine fois, j’adore qu’on m’apprenne mon métier, surtout quand mon métier ne consiste pas à employer moi-même les équipes de sécurité, oui, m’apprendre la partie de mon métier qui ne fait absolument pas partie de mon métier, je vis pour ça, je vous en prie, continuez, ne vous arrêtez surtout pas. »

Est-ce que Pitch n’aurait pas juste un tantinet les nerfs ? Mais non, pensez-vous. Au contraire, il fulmine. Non seulement le roi des cauchemars est particulièrement agacé de constaté que le cauchemar à l’œuvre sur le plateau de tournage n’est absolument pas son œuvre, mais en plus, il est tout autant agacé par la présence de cette femme aussi agaçante qu’attirante qui semble ne pas avoir son pareil pour prononcer très exactement les mots qu’elle ne veut pas lui entendre dire… vraiment, c’est insupportable. C’est d’autant plus insupportable que dans le même temps, il est contraint de constater son impuissance. Chaque fois qu’il cherche à reprendre un semblant de contrôle sur la situation, cette dernière semble empirer plus encore. Comment est-ce seulement possible ? Bonne question, hein… Lui-même n’en a définitivement pas la moindre idée, toujours est-il qu’il en est là malgré tout, et que si cette situation a déjà de quoi l’épuiser, c’est pire encore au moment de devoir faire face au jugement de cette femme dont il ne comprend vraiment pas les raisons de la présence.

Des intrus ou des intruses sur des plateaux de tournage, il en a croisé régulièrement, armés d’excuses plus ou moins valables, pensant qu’ils pourront se faire passer à la dernière minute pour des assistants, comme si personne n’était capable de les dissocier du voyeur lambda. Certains essayaient d’approcher le plus près possible de leurs acteurs préférés, d’autres étaient des paparazzis en quête de scoops. Mais dans le cas de son interlocutrice, il n’arrive définitivement pas à déterminer ce qu’elle peut bien rechercher.

« Eh bien vous allez observer ailleurs et essayer de voir si je m’y trouve, je m’en voudrais si la sécurité à ce point inefficace devait vous virer d’ici à grand coup de pied dans le derrière… vraiment, ce serait terrible », ajoute-t-il avec décontraction. « Je ne suis pas amateur de frisson, j’aime la peur, la vraie, dans son expression la plus pure… »

Il aime surtout avoir le contrôle… ce qui n’est définitivement pas le cas en cet instant, bien au contraire… et ça le rend dingue d’être à ce point diminué, de ne pas être capable de véritablement comprendre ce qui arrive… de même qu’il n’arrive pas à deviner le rôle que cette femme a vraiment joué dans tout ça.

« Maintenant vous me dites vraiment ce que vous venez faire ici ou bien vous me faites le plaisir de décamper gentiment, c’est compris ? » Il lui adresse son sourire le plus carnassier. Croyez-moi, vous n’avez pas envie de connaître la vraie peur. »

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feat. Eris

« Plus intéressant que vous, je ne vous le fais pas dire », réplique Pitch de mauvaise foi quand son interlocutrice lui fait remarquer, en le narguant ostensiblement qu’une seule femme ne faisant que discuter suffirait à ce qu’il appelle la sécurité.

Sauf qu’il ne se laisse pas prendre à ce petit numéro innocent, et il n’est clairement pas de ceux que la galanterie étoufferait au point d’accorder le bénéfice du doute à une femme seule. Non, il sent bien que cette femme est responsable au moins en partie de la situation dans laquelle il se trouve. Et si ce n’est pas le cas, alors elle commet quoi qu’il en soit l’erreur de s’en délecter, et ça, il ne le supporte pas, pas plus qu’il n’accepte de se laisser déstabiliser par l’attitude certes désarmante et provocatrice, mais aussi… assez séduisante de cette femme qui ne doit que davantage l’insupporter pour cette raison, en réalité.

« Ce ne sont pas des menaces, quand je passerai réellement aux menaces, croyez-moi, vous le remarquerez. Je veux que vous partiez alors décamper. Je suis multitâche, je peux malmener mes acteurs et faire de votre vie un cauchemar en même temps, contrairement à vous qui n’êtes apparemment capable que de ricaner en vous tenant droit comme un piquet et en ne servant absolument à rien. »

Incroyable comme cette jeune femme est capable d’user ses nerfs en un temps record. Pourtant, s’il veut faire preuve d’un semblant d’honnêteté, il devra admettre qu’elle ne fait rien de mal. Elle se contente d’être là, ce qui ne le dérangerait pas tant que cela si, dans le même temps, elle ne prétendait pas le dominer comme c’est le cas. Et elle ne prétend pas seulement le faire, elle en est capable en quelques mots. Il ne sait pas comment elle s’y prend – ce qui l’agace encore plus, mais moins il se sent avoir le contrôle, plus il ressent l’envie de le faire payer à son interlocuteur au bout du compte.

« Pour être honnête, ce dont vous avez envie ou non ne m’intéresse absolument pas. Ici, les choses se passent selon mes envies, et je veux que vous gaspilliez l’oxygène de quelqu’un d’autre ? C’est trop compliqué à comprendre ? Vous voulez peut-être que je le répète plus lentement ? Ou il y a des mots que vous n’avez pas compris, peut-être ? »

Il poursuit avec toujours plus de mauvaise foi. Il semble inarrêtable quand vient le moment de se montrer désagréable autant que possible avec celle qu’il ne veut plus voir, surtout parce qu’une partie de lui redoute déjà que, s’il devait trop la voir, cela pourrait bien se retourner contre lui, d’une manière ou d’une autre.