C’était ce qu’avait claironné Jesse d’un ton enthousiaste quand Finn lui avait appris ses fiançailles. Cela dit, et bien que très heureux pour son ami, il faut tout de même reconnaître que Jesse aurait certainement servi le même prétexte à Finn si ce dernier s’était contenté de lui annoncer qu’il s’était acheté une nouvelle paire de chaussures. Tous les prétextes étaient bons, dans tous les cas, pour boire plus que de raison sur fond de musique beaucoup trop forte et finir ses soirées complètement défoncés allongés à même la moquette ou un quelconque carré d’herbe, histoire de refaire le monde.
Ceci dit, ça reste vrai que Jesse est heureux pour Finn. De toutes ses fréquentations, il est certainement la plus équilibrée (pas que ça signifie grand-chose en l’occurrence tant, dans tous les cas, les personnes qu’ils fréquentent ont toutes, dans l’ensemble, de sérieux problèmes quelle qu’en soit leur nature. Ouais, il mérite d’être heureux, et il prendra un peu de son bonheur par procuration, parce que Jesse et l’amour, ça fait cinquante. Il a bien fréquenté quelques filles, depuis son arrivée dans ce nouveau monde, mais il s’est toujours gardé de s’attacher à aucune d’entre elles ou a pris le plus grand soin de les fuir quand il a senti que ça commençait à être bel et bien le cas… Ouais, c’est plus simple de regarder les autres réussir, dans tous les aspects de leur vie, que de se concentrer sur la sienne, de vie, qui dans l’ensemble, est passablement merdique.
Cela dit, ça pourrait être pire. En même temps, si la vie lui a bien appris quelque chose, c’est qu’on peut dans tous les cas toujours faire pire… et au final, si on regarde, sa vie est quand même sacrément pénarde, dans le fond. Il vivote un peu à l’ancienne, comme du temps où il coupait la merde qu’il vendait avec des épices, très fier de son coup foireux. Mais y a quand même une différence, et cette différence s’appelle Walter White. A quel moment a-t-il jugé que le garder sous son toit était la meilleure chose à faire, quand est-ce qu’il a fini par accepter qu’il ne mentait peut-être pas, que ses discours égarés n’étaient pas une manipulation de plus ? Il n’en sait fichtre rien. C’est arrivé, c’est tout. Et le pire de tout, c’est que maintenant, au lieu d’avoir le démon contre lui, comme au bon vieux temps, il réussit à s’inquiéter pour ce pauvre vieux cancéreux sans personne et encore moins de souvenirs, qui pourrait bien lui claquer entre les pattes à tout moment. Ouais, si y a moyen de se mettre la tête à l’envers et de plus penser, alors c’est pas plus mal, dans le fond.
Affalé sur un fauteuil, Jesse passe son joint à Finn d’un geste un peu hagard : la soirée a déjà été bien entamée, et ils ont clairement pas chipoté sur les doses (il manquerait plus que ça). Jesse est dans un état un peu second, mais certainement pas suffisamment pour ne pas s’engager dans une de ces conversations qui ne semblent prendre de sens que dans ces moments-là, où Jesse est capable d’entendre que Finn vient d’une autre galaxie sans directement le traiter de putain de cinglé, entre autres choses.
« T’as déjà eu ce sentiment, toi ? qu’on est dans un genre de boucle ? Tu sais, tu penses que tu vas en sortir, mais finalement ça te revient dans la gueule. Toujours les mêmes emmerdes, les mêmes histoires, et c’est sans fin… ? »
Il est défoncé, c’est l’heure de philosopher.
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(abandonné) Le monde est stone [Finn]
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