(Terminé) Retrouvailles ⊹ Madeleine.

Depuis quelques semaines, Sophie ne vivait plus seule. Après sa visite dans un refuge, la jeune femme avait pris la décision d'adopter un petit chat, qu'elle avait, tout naturellement, appelé Beau-Minon, souvenir de son passé. Ce petit chat lui avait permis de rompre un peu la solitude dont elle était souvent victime. Elle passait énormément de temps avec lui, à jouer ou à s'en occuper. Contrairement à la petite fille qu'elle était, Sophie traitait cet animal avec beaucoup d'amour et de douceur, retenant chaque leçon qu'on lui avait apprise lorsqu'elle était une enfant. Il était hors de question pour elle de reproduire les mêmes erreurs, une fois encore. Cet animal, elle voulait qu'il soit le plus heureux des chats. Et il allait l'être. Tout comme elle se sentait bien mieux et plus heureuse depuis qu'il était entré dans sa vie.

Un jour où Sophie était partie rendre visite à Camille, Beau-Minon en profita pour se glisser par une fenêtre mal fermée pour s'enfuir. Sophie, lorsqu'elle était rentrée chez elle, avait appelé son chat partout, l'avait cherché partout comme à chaque fois qu'elle franchissait le seuil de sa porte. En vain. Sans perdre une seconde, inquiète et morte de peur à l'idée de ne pas le retrouver, elle partit à sa recherche. Elle fouilla d'abord les alentours, le quartier, en appelant son chat, en regardant sous chaque voiture. Il n'était nulle part. Un peu désespérée, la rousse s'était dirigée vers le parc qui n'était pas bien loin de chez elle. Peut-être que le chat avait été attiré par l'endroit et l'attention qu'il pourrait y trouver ? Ce fut donc un peu désespérée, se considérant comme maudite désormais - la malédiction consistant à lui interdire tout animal - que la jeune femme entra dans le parc. Elle observait un peu partout, se baissait pour regarder sous chaque chose, grimpant sur les bancs pour avoir une vision plus large... Elle demandait même à chaque passant qui lui répondait à chaque fois la même réponse : ils n'avaient rien vu.

Après un long et profond soupir, Sophie s'apprêtait à rentrer chez elle. Elle allait prévenir Camille pour lui demander de l'aide. Il fallait qu'elle vienne l'aider à chercher et peut-être pouvait-elle se débrouiller pour faire ces affiches que l'on voyait parfois ? Pour être certaine, elle demanderait également à quelques-uns de ses amis de venir l'aider. A plusieurs, ils retrouveraient forcément ce chat. Le contraire pour elle était inconcevable. Hors de question d'abandonner son chat. Mais en s'avançant, alors qu'elle se trouvait sous un arbre, elle entendit un miaulement. Aussitôt Sophie leva les yeux puisque le miaulement semblait venir d'au-dessus. Elle ne voyait rien. Mais le bruit se répéta deux fois. Il était forcément dans cet arbre. Sans perdre une seconde et se fichant éperdument du regard des passants, la rousse grimpa dans cet arbre, se perchant sur une branche puis une autre à la recherche de Beau-Minon, tout en continuant de l'appeler.

Sophie était perchée en haut de son arbre à la recherche de Beau-Minon. Elle ne le voyait pas, mais elle continuait de l'entendre. Il était forcément quelque part par ici, elle l'entendait. Alors elle montait de branche en branche, grimpait de plus en plus haut, se faufilant partout et jetant des regards partout. Sans succès. Sophie soupirait, continuait d'appeler et de chercher. Elle perdait patience et en même temps, elle chercherait durant des heures s'il le fallait. Elle refusait d'abandonner son chat. A supposer que dans cet arbre, il s'agissait réellement de son chat et pas d'un autre. A partir de maintenant, jamais plus Sophie n'oublierait de refermer une fenêtre. Hors de question de partir à la chasse tous les jours. Et pourquoi Beau-Minon n'était pas resté sagement à la maison en compagnie de Salem ? Lui, au moins, ne s'était pas enfui.

Soudain, alors que la rousse était toujours perchée en haut de son arbre en appelant sans s'arrêter Beau-Minon, une voix l'interrompit. La jeune femme sursauta, se cramponnant bien fort à l'arbre pour ne pas tomber. Elle baissa la tête pour observer la personne, mais elle n'y voyait presque rien alors elle se contenta de répondre à la question qu'on lui posait. « Mon chat, Beau-Minon, a disparu. Je crois qu'il est dans cet arbre, mais je ne le trouve pas. » expliqua la rousse. « Je ne vais pas me blesser, j'ai l'habitude, je grimpe aux arbres depuis toujours. » précisa-t-elle, presque vexée qu'on puisse imaginer qu'elle était capable de se blesser. Et comme pour prouver ses dires, la rousse tenta de descendre à toute vitesse, avec agilité. Sauf que ses jambes se prirent dans sa robe qui s'était accrochée à une branche. Elle évita la chute simplement en se rattrapant fermement à l'une des branches. Sophie poussa alors un long soupir de soulagement, laissant ses membres se calmer et arrêter de trembler. « Vous voyez, qu'est-ce que je vous disais ? » Lança-t-elle souriante. Oui, elle avait failli tomber, mais elle préférait voir l'autre côté de la chose : elle ne l'était pas et elle s'était rattrapée. Il n'y avait donc aucun risque pour qu'elle se blesse d'après elle.

Elle descendit donc complètement de l'arbre, ne jetant pas le moindre regard à la jeune femme, trop concentrée à regarder le trou énorme qu'avait laissé la branche sur sa robe. « Vous n'auriez pas croisé un chat, par hasard ? » demanda-t-elle, osant enfin lever les yeux. Et une sensation étrange l'envahit immédiatemment. Elle n'ajouta rien tant elle pensait simplement rêver. Pourtant tout son corps lui criait que c'était elle. Que ce visage lui était plus que familier. Mais après plus de deux ans passés en ville, était-ce encore seulement possible ?

Se percher dans un arbre n'était sans doute pas l'idée du siècle, même pour Sophie qui en avait l'habitude. La chute qu'elle avait failli faire en était la preuve, mais plutôt que d'assumer son erreur, la rousse préférait voir le bon côté des choses : elle n'était pas tombée. Si elle avait su se rattraper, alors elle ne courrait, selon elle, pas le moindre danger. Chose qu'elle ne manqua pas de signaler à son interlocutrice une fois descendue de cet arbre.

Trop occupée à regarder le trou énorme qu'avait laissé une branche sur la robe de Sophie, cette dernière ne releva pas les yeux immédiatement. « Oh ce n'est rien ! Une aiguille, du fil et on n'y verra plus rien ! » En réalité, il allait surtout s'agir pour Sophie de jeter cette robe dans le fond de son armoire parce que jamais elle ne trouverait le courage de recoudre ça - si tant est qu'il était possible de la recoudre. Cessant de se préoccuper de sa robe, la rousse questionna l'autre femme à propos de son chat. Peut-être en avait-elle croisé un par ici ?

Sophie releva enfin les yeux et pour la première fois, elle put observer le visage de la jeune femme. Une impression étrange la frappa aussitôt. Ce visage... Il lui rappelait tant quelqu'un, quelqu'un qu'elle n'avait pas vu depuis bien longtemps, mais quelqu'un qu'elle avait cherché en vain. Tout un tas de sentiments étranges l'envahirent. Le doute, la peur de se tromper, la joie... Impossible pour Sophie de se contrôler. Elle réfléchissait à ce qu'elle devait dire ou faire, ne répondant même pas à l'offre de la jeune femme. Si Beau-Minon était important pour elle, les recherches pouvaient bien s'arrêter quelques minutes, le temps de comprendre si elle avait raison ou tort à propos de son interlocutrice.

La rousse n'osa rien dire, craignant la déception d'entendre un non sortir de la bouche de l'autre femme. Mais sans qu'elle ne s'y attende, ce fut elle qui prononça le prénom de Sophie. Alors, c'était vrai ? C'était vraiment elle ? La coïncidence serait trop grande autrement ! Ça ne pouvait être personne d'autre que Madeleine. Son instinct lui hurlait, son impression de déjà-vu était de plus en plus présente... Elle devait se faire confiance et accepter l'évidence. Alors sans même lui donner la moindre réponse, elle se contenta de se jeter dans les bras de sa soeur. « Madeleine ! Je suis si heureuse de te revoir ! » Lui souffla-t-elle, toujours dans les bras. Si elle se trompait, elle aurait l'air ridicule, mais il était impossible à ses yeux de se tromper. « Camille est là aussi. Je l'ai retrouvé peu de temps après être arrivée ici. Quelques mois. Nous t'avons cherchée partout, en vain. » Sophie ne pouvait retenir cette information plus longtemps. Camille était là. Elles étaient enfin réunies toutes les trois. Et si Camille et Sophie avaient longtemps été toutes les deux, elles avaient cherché Madeleine partout et ne l'avaient évidemment pas oubliée.

Sophie ne put s'empêcher de sourire à la réponse de l'inconnue à propos de sa robe. La patience... Si elle la connaissait réellement, elle aurait su que Sophie n'aurait, en effet, pas la moindre patience pour recoudre cette robe. Elle aurait aimé l'avoir. Peut-être même s'installerait-elle pour coudre, mais ça ne durerait pas plus de quelques minutes et alors la robe finirait au fond d'un placard. « Il faut dire qu'ici tout est si facile à changer. » Même si Sophie n'appréciait pas forcément cela, il fallait le dire clairement, dans ce monde tout était facilité par les nombreux achats qu'il était possible de faire. Les tissus n'étaient plus aussi chers qu'autrefois et les vêtements s'achetaient déjà cousus, un gain de temps incroyable qui poussait à racheter plutôt qu'à réparer.

Sophie ressentait une chose étrange en regardant cette personne. Quelque chose qui ne s'expliquait pas. Quelque chose qui n'avait aucune logique. C'était simplement un ressenti puissant, son instinct qui lui hurlait une vérité que sa logique refusait. Pourtant, ses doutes se dissipèrent presqu'aussitôt après avoir entendu son interlocutrice l'appeler par son prénom. Ça ne pouvait pas être un hasard, si ? Comment aurait-elle pu trouver le bon prénom ! Non, c'était elle. Alors comme pour confirmer, Sophie se jeta dans les bras de celle qu'elle supposait être Madeleine. Si elle se trompait, elle aurait l'air ridicule, mais elle était persuadée de ne pas se tromper.

Si au départ, ce geste d'affection sembla déstabiliser la jeune femme, elle lui rendit finalement son étreinte. Sophie était si heureuse. Elle ne put d'ailleurs pas attendre une seconde de plus avant de lui avouer que Camille était là, elle-aussi, et qu'elles n'avaient jamais arrêté de la chercher. Toutes leurs recherches étaient restées vaines et maintenant Madeleine était là, guidée par le hasard ou par le destin. « Tu ne nous perdras plus jamais maintenant. » promit Sophie, les yeux pleins de larmes, alors qu'elle n'avait pas la moindre maîtrise sur la situation. Pourtant elle voulait y croire. Les trois soeurs ne seraient plus jamais séparées. Elles avaient déjà mis bien trop de temps avant d'être réunies de nouveau.

Toujours dans les bras l'une de l'autre, Sophie fut attirée par un petit cri. Un enfant. Celui qui était dans la poussette de Madeleine, évidemment. Elle se détacha alors de sa soeur, s'essuya les joues inutilement et observa la petite fille. Camille était arrivée avec un enfant. Madeleine était peut-être mère elle-aussi. Les souvenirs de la rousse étaient bien trop flous pour toute cette période de sa vie. « C'est ta fille ? » Lui demanda-t-elle alors en s'accroupissant près de la poussette, cherchant à réveiller, en vain, le moindre souvenir. « Tu es seule avec elle ici ? » L'espoir fou que les autres puissent être avec Madeleine. Peut-être que pendant toutes ces années, Sophie était avec Camille et Madeleine était avec Paul, Jean, Marguerite et Léon... Peut-être même avec leur mère ! Après ce miracle - qu'elle devait à son chat toujours disparu - elle avait bien le droit de garder espoir.

Sophie promettait des choses qu'elle ne contrôlait pas, trop heureuse d'avoir retrouvé sa soeur. Bientôt, elles pourraient être réunies toutes les trois, comme autrefois. Sophie avait tellement hâte de voir ce moment arriver. Toujours dans les bras l'une de l'autre, Sophie fut interpellée par des petites plaintes provenant de la poussette que tenait Madeleine. Sophie se détacha alors de sa soeur, portant son attention sur la petite fille qui en réclamait et s'agenouilla devant elle pour la saluer. Comme pour Georges, voir ce petit visage n'évoquait rien chez Sophie. Pas le moindre souvenir, ce qui avait tendance à l'agacer fortement. Sophie releva donc les yeux vers Madeleine pour lui demander s'il s'agissait de sa fille. Ça paraissait évidemment, non ? Mais elle se devait de s'en assurer pour éviter de dire n'importe quoi ou de croire n'importe quoi. Et elle ne put s'empêcher de demander, également, si les autres étaient avec elle. Elle rêvait d'entendre que oui, que leur mère, que Jean, que Paul et tous les autres étaient ici avec Madeleine. Sauf qu'elle était seule. Elle avait été seule tout ce temps. Cette ville était injuste, choisissant pour eux qui se retrouverait seul et qui aurait la chance d'avoir un compagnon dans cette ville mystérieuse. « Enchantée Catherine. » Lança-t-elle alors à la petite fille, un sourire aux lèvres avant de se relever pour s'adresser à Madeleine : « J'aurais aimé que tu aies la chance de ne pas être seule durant tout ce temps. Enfin, n'oublions pas Catherine. » Ajouta-t-elle avec un sourire, posant de nouveau les yeux sur l'enfant. Heureusement, sans doute, qu'elle avait été là.

Presqu'aussitôt, un nouveau miaulement se fit entendre et Madeleine repéra le fuyard perché sur une branche. Voilà maintenant qu'il refusait de descendre parce qu'il avait peur ! Sophie poussa alors un long soupir, ajoutant : « Monter dans l'arbre c'est une chose, pouvoir en redescendre c'en est une autre ! » rétorqua Sophie sans trop savoir elle-même si elle s'adressait à Madeleine ou à son chat. « Je vais le chercher. » Si elle tenait beaucoup à son chat, elle aurait aimé pouvoir profiter des retrouvailles sans devoir passer son temps dans un arbre. Elle était si heureuse de retrouver sa soeur, mais ne pouvait même pas se concentrer sur elle. Sophie grimpa donc de nouveau dans l'arbre après s'être essuyée les yeux pleins de larmes avec le revers de sa main. Le chaton ne bougeait plus et se laissa attrapa sans la moindre difficulté. « Tu crois que tu pourrais l'attraper ? » Demanda-t-elle alors à Madeleine, n'imaginant pas comment finir de descendre de cet arbre avec un seul bras, l'autre étant pris par le chat. Assise comme elle le pouvait, se tenant comme elle le pouvait - donc autant dire que la position n'était pas agréable et pas sûre - elle tentait de se pencher pour que le chaton puisse être atteint par Madeleine sans trop de difficulté.

Sophie était si heureuse d'avoir retrouvé Madeleine et sa petite fille. Peu à peu, sa famille se reformait et elle ne pouvait en être plus heureuse. Avec de la patience, elle savait qu'elle les retrouverait tous. Jean, Paul, Léon et tous les autres devaient être là, eux aussi. A nouveau, ils formeraient une famille. A nouveau, ils seraient unis comme autrefois. Ils avaient tous beaucoup grandi et certains avaient certainement changé, puis il fallait ajouter les enfants désormais - ceux de Camille et Madeleine - mais Sophie était certaine qu'ils pouvaient reformer la famille qu'ils avaient été un jour.

Sophie n'avait aucun souvenir de cette enfant. Elle devrait apprendre à la connaître, avec le temps, comme elle avait appris à connaître Georges. La jeune femme s'était donc mise à la hauteur de cette petite fille qu'elle n'arrivait pas du tout à reconnaître malgré ses efforts. Elle avait beau forcer sa mémoire, rien ne fonctionnait. Ses souvenirs semblaient avoir disparu depuis si longtemps que rien ne pouvait les réveiller. Comment avait-elle pu oublier des choses aussi importantes ? Pourquoi cette maudite ville l'avait privée de tous ses souvenirs d'adulte ? Cela paraissait tellement injuste ! Et en même temps, elle avait la chance de tous les retrouver un par un, alors avait-elle réellement le droit de se plaindre ? Ne devrait-elle pas simplement se montrer reconnaissante du cadeau que cet endroit lui faisait, acceptant en échange ce qu'il lui avait pris ?

Perdue dans ses pensées, Sophie releva les yeux vers Madeleine lorsque cette dernière adressa une question à la petite fille. Sans avoir le temps de répondre quoi que ce soit et sans avoir plus de temps pour découvrir Catherine, un miaulement se fit entendre. Beau-Minon était bel et bien ici, coincé en haut de cet arbre, sauf qu'il ne se décidait à se montrer que maintenant. Non sans un petit commentaire, Sophie dût donc remonter dans cet arbre. Heureusement qu'elle n'avait pas peur, sans quoi ce pauvre chat aurait pu attendre longtemps. Sophie entreprit donc de monter de nouveau et, une fois en haut, attrapa le chat qui, étrangement, se laissa faire, n'opposant pas la moindre résistance. Le chat dans les bras, Sophie demanda à sa soeur si elle pouvait l'attraper puisqu'il lui semblait difficile de redescendre tout en le tenant dans les bras. Sans hésitation, Madeleine tendit alors les bras et Sophie, se penchant dans la position la moins confortable et la moins pratique qui soit, tendit Beau-Minon à Madeleine. Le chat fut alors rattrapé par Madeleine sans trop de difficultés, mais ce dernier commençait désormais à se débattre, assez peu heureux d'être maintenu alors qu'il était libre maintenant. Beau-Minon aurait, sans aucun doute, préféré être remis au sol pour se sauver de nouveau.

Sophie descendit alors de l'arbre à son tour et tendit les bras pour que sa soeur lui redonne le chat récalcitrant. « Donne-le, je vais le tenir. » Souffla Sophie dans un premier temps, ajoutant presqu'aussitôt, en voyant que son chat refusait de coopérer : « Peut-être que tu pourrais m'accompagner chez moi pour que je puisse le déposer ? Si tu as le temps bien sûr ! » Sophie ne se voyait pas garder l'insupportable bête dans les bras et elle n'avait pas la moindre envie de voir ces retrouvailles prendre déjà fin alors qu'elles n'avaient même pas eu le temps d'échanger réellement. Alors puisqu'elle n'était pas très loin de chez elle, le plus simple était qu'elles s'y rendent toutes les trois.

Après être de nouveau montée dans cet arbre pour récupérer Beau-Minon, après l'avoir donné à sa soeur et après être redescendue de cet arbre, Sophie récupéra le chat des bras de Madeleine. S'il s'était laissé attraper sans le moindre problème dans cet arbre, il ne semblait pas décidé à rester calmement dans leurs bras. Compliqué alors de le tenir et de le garder. A tout moment, il risquait de prendre de nouveau la fuite et Sophie n'avait aucune envie de repartir à sa recherche pendant des heures ou de passer sa journée à grimper dans les arbres.

Sophie tentait alors de le garder bien serré contre elle, mais le chaton continuait de se débattre. La réflexion amusée de Madeleine amusa également Sophie qui comprenait sans mal à qui elle faisait allusion. « Je n'ai plus mauvais caractère aujourd'hui. Je me suis assagie. » Ce qui était complètement faux. Sophie, bien qu'assagie et adoucie en grandissant, restait toujours la même personne : impatiente, boudeuse, têtue et impulsive. Décidément, il était vrai de dire que ce chat avait son sale caractère.

Comme elle ne pouvait garder le chat récalcitrant éternellement dans les bras, Sophie proposa que Madeleine l'accompagne chez elle. Ainsi elles passeraient davantage de temps ensemble et elles seraient au calme. Sophie venait juste de retrouver sa soeur, elle n'éprouvait aucune envie de déjà mettre fin à ces retrouvailles. Au contraire, elle espérait que ces dernières puissent durer des heures. Elles avaient tant de choses à se dire, à se raconter. Elles avaient tant de temps à rattraper. « Bien sûr qu'à partir de maintenant, nous serons réunis. Tu verras, on se retrouvera tous et tout sera comme avant. » Lança Sophie, enjouée et heureuse, tout en commençant à marcher pour arriver chez elle au plus vite, les griffures du chat n'étant pas des plus agréables. Sophie était de nouveau pleine d'espoir, certaine qu'ils se retrouveraient tous pour former la grande famille qu'ils étaient autrefois.

Son impatience grandissait d'en apprendre plus sur sa soeur, sur sa vie ici. Alors tout en quittant le parc pour rejoindre la rue où elle habitait, la jeune femme, toujours aussi bavarde, ne retenait pas ses questions : « Alors, parle-moi de ta vie ici ! » Elle avait hâte d'en apprendre davantage sur sa soeur, comme elle avait eu hâte d'en apprendre davantage sur Camille. « Et sur Catherine, dis-moi tout ce qu'il y a à savoir sur elle ! » Cette enfant faisait partie de sa famille pourtant elle était une parfaite inconnue aux yeux de Sophie. Trois ans à rattraper lui paraissaient énormes, mais pas impossible. Sophie était capable de poser un nombre incroyable de questions et bientôt elle aurait l'impression que ces trois ans n'avaient jamais existé.

Retrouvailles Sophie & Madeleine Alors que Sophie protestait, comme Madeleine s'y attendait sur le fait qu'elle n'avait plus aussi mauvais caractère qu'a l'époque, la jeune femme lui sourit tendrement, de manière complice: "Je sais, mais j'aime bien te taquiner" Elle ponctua ses paroles d'un petit clin d'oeil. La rencontre allait se poursuivre chez Sphie, au grand bonheur de la jeune maman. Ainsi, elle serait également plus au calme pour changer catherine, qui ne tarderai pas a en avoir grand besoin, tout en bavardant avec sa chère soeur retrouvée par miracle, sans parler du chaton qu'elle avait adopté, qui lui, semblait toujours débordant de vie. Décidément, lui et sa maitresse s'étaient parfaiterment bien trouvés.    Madeleine se réjouissait a l'avance des futur retrouvailles avec toutes la famille réunis, déja, avec Sophie, c'était comme si elles s'étaient quittés la veille, alors que la séparation datait déja de quelques années. La marche qui séparait le parc du foyer de Sophie se fit dans le calme, hormis l'agitation de beau-Minon et les babillages de Catherine, qui semblait d'humeur plus clémente qu'a l'acoutumée. Madeleine répondit avec joie aux question de sa soeur adorée: "Quand je susi arrivé ici, j'étais complétement perdu et seule avec Catherine. Ce n'était pas facile, d'autant plus qu'elle a du mal a s'adapter a la vie en ville. Mais j'ai apprit a vivre avec toutes les nouvelles invention et j'ai pu faire une formation d'assistante sociale. Je ne pensait pas travailler un jour, mais c'est ce que les femmes font ici, et quelque part, cela ne me deplait pas, j'aime ce metier et voire l'évolution des personnes que j'aide. J'ai même passé le permis de conduire. Ca change beaucoup des déplacement qu'on faisait a l'époque, avec nos calèches et nos diligences" Raconta-elle, préférant se focaliser sur les bonnes choses. Enfin, le fait de pouvoir se confier sur les difficultés de catherine a une personne de confiance était un véritable soulagement @Sophie de Réan made by lizzou – icons & gif by tumblr

HRP :

Evidemment qu'elle aimait la taquiner. Elles avaient passé leur enfance ensemble à faire ça, d'abord comme amies puis comme soeurs. A sa réponse et son clin d'oeil complice, Sophie se contenta de lui tirer la langue comme elle pouvait le faire autrefois. Sophie s'était assagie - ou croyait s'être assagie - mais elle restait la même gamine insupportable, capricieuse et boudeuse, têtue et impatiente, incontrôlable et n'en faisant qu'à sa tête. Simplement, ses bêtises étaient d'un autre genre et elle avait gagné en discrétion. Puis, et surtout, lorsqu'elle n'avait que Camille, elle ne pouvait se résoudre à faire trop de bêtises de peur de la voir s'agacer et s'éloigner à force. Camille avait longtemps été sa seule famille, elle ne pouvait pas la mettre en colère, mais ça ne l'avait jamais empêchée de faire un tas de bêtises, malgré tout.

Le chat s'agitant beaucoup trop, Sophie proposa de continuer leur conversation chez elle. Ce n'était pas trop loin et elles seraient tranquilles, elles pourraient profiter de leurs retrouvailles. Pour le plus grand bonheur de Sophie, sa soeur accepta. Les deux filles se mirent donc en route pour rejoindre la maison de Sophie. Cette dernière luttait tant bien que mal pour que le chat ne s'échappe pas tout en interrogeant sa soeur sur sa vie dans ce monde, incapable de rester silencieuse et d'attendre d'être chez elle pour l'interroger. La curiosité de Sophie la poussait à vouloir tout savoir sur Catherine et sur la vie de Madeleine ici. Bien sûr, il faudrait un certain temps avant de tout réapprendre l'une sur l'autre, mais les questions de Sophie montrait son impatience. Même si cette dernière était en train de se battre avec son chat qui se débattait, elle essayait d'écouter avec attention sa soeur. Comme elle l'avait déjà compris, Madeleine avait été seule avec sa fille dès le départ. Si rien n'avait été simple, elle avait fini par s'habituer au point de trouver sa voie et de commencer à travailler en tant qu'assistante sociale. Il était vrai que dans leur monde et à leur place les femmes ne travaillaient pas vraiment. Sur ce point, la vie de Sophie n'avait pas vraiment changé. Avant déjà, même si elle n'en avait plus vraiment de souvenirs, elle gérait son argent et ses affaires. Aujourd'hui, elle continuait. Madeleine précisa également qu'elle avait passé le permis de conduire. A ces mots, Sophie ne put s'empêcher de sourire, étonnée. Sophie n'avait jamais été capable de monter dans une voiture. Elle, elle regrettait leurs calèches et les diligences. Les voitures modernes l'effrayaient terriblement. « Tu as su t'adapter. » Souffla Sophie avec admiration et fierté. « Camille aussi a su s'adapter, ici. » Peut-être moins que Madeleine, mais elle tenait l'orphelinat comme personne et gérait davantage les nouvelles technologies - même si elle les évitait et n'était pas incollable sur tout.

Silencieuse un certain temps - Sophie pensive - elles arrivèrent chez cette dernière. Ouvrant la porte, elle posa le chat qui s'empressa de s'enfuir dans la maison avant de se pousser pour laisser sa soeur et sa nièce entrer. « Entrez ! » Souffla-t-elle, sourire énorme aux lèvres. « Je te sers quelque chose à boire ou à manger ? Et pour Catherine ? » Demanda-t-elle heureuse d'accueillir sa soeur chez elle. S'avançant vers le salon, elle désigna le canapé de la main. « Installe-toi, fais comme chez toi ! » Lança-t-elle, attendant de savoir si sa soeur voulait quelque chose. « J'ai des jouets qui appartiennent à Georges là-haut, tu veux que je lui descende ? » Sophie voulait qu'elles se sentent bien chez elle. Elle voulait qu'elles passent un bon moment, puis Catherine avait bien besoin de s'occuper pendant que les deux soeurs discuteraient, alors autant l'occuper agréablement.

Spoiler:

« Pas toutes... » Souffla Sophie lorsque sa soeur rétorqua que les nouvelles inventions étaient pratiques. Elles l'étaient sans doute pour certains, mais pas pour Sophie qui n'en appréciait pas la moitié. Sophie, sur bien des points, préférait son époque. Sur d'autres, elle trouvait ce monde bien meilleur. Un mélange des deux aurait été, à ses yeux, un mélange parfait. « Disons que... Ça pourrait être pire ! » Rétorqua la jeune femme dans un haussement d'épaules, en repensant à son arrivée ici. « J'essaie encore de m'habituer à certaines choses et je ne m'habituerai jamais à d'autres... » Elle ne savait pas trop comment décrire son arrivée ici, tout avait été plutôt compliqué en y pensant bien. « J'ai eu de la chance, je suis arrivée et j'avais cette maison, j'ai conservé l'héritage de mes parents et, surtout, j'ai retrouvé bien vite Camille... Mais disons que c'est... très différent. » Difficile de tout expliquer tant ses sentiments avaient été contradictoires et confus. Elle était heureuse de découvrir un monde où elle possédait davantage de droits et de possibilités, horrifiée de découvrir qu'elle était seule et qu'il lui manquait une partie de sa vie, surprise par la technologie et le monde moderne.  

Ses brèves explications terminées, la jeune femme invita sa soeur à s'installer et lui proposa quelque chose à boire ou à manger. « Tu veux vraiment que je nous prépare du thé ? » Dit-elle en riant, en se souvenant du thé que Sophie avait fait goûter à Camille, Paul et Madeleine autrefois. « L'eau du chat pour remplacer celle des chiens, ça t'ira ? » Elle ne pouvait s'en empêcher. Ses souvenirs là étaient heureux et lui rappelaient une époque perdue depuis bien longtemps. « Je vais préparer le thé, sortir les gâteaux et je m'occupe de faire chauffer du lait pour Catherine. Et, ensuite, j'irai chercher les jouets là-haut. » Après tout, elle avait un peu de temps puisque la petite fille dormait. Bien vite, Sophie se dirigea vers la cuisine, heureuse de ce moment qu'elle passait. Seule, elle réalisait enfin la chance qu'elle avait d'avoir retrouvé son autre soeur. Voulant bien faire, elle prépara le tout avec attention. Puis, pendant que l'eau et le lait chauffaient, la jeune femme se dirigea à l'étage pour descendre un bac contenant une partie des trop nombreux jouets que Georges avait ici. Les déposant près du canapé, la jeune femme retourna ensuite dans la cuisine pour faire plusieurs allers-retours et tout ramener. Le tout déposé sur la table basse, Sophie s'installa aux côtés de sa grande soeur. « Je te promets que le thé est bon, tu peux me faire confiance et le goûter. » Dit-elle, souriante comme jamais, tout en servant deux tasses. « Tu crois que Catherine sera du genre à faire autant de bêtises que nous ? » Le nous était, en réalité, un moi déguisé, mais elle aimait imaginer ses neveux et nièces insupportables et faisant plein de bêtises, comme elle. Elle passait déjà un temps fou à en apprendre à Georges, dès qu'il était avec elle. Si elle en avait l'occasion, elle ne manquerait pas de faire la même chose avec Catherine.

Les deux soeurs plaisantaient à propos de ce thé affreux que Sophie leur avait fait goûter à tous lorsqu'ils étaient enfants. Sophie, fidèle à elle-même, continuait de clamer que ce thé était bon et n'avait pas été apprécié à sa juste valeur simplement parce que ses amis avaient de mauvais goûts. Alors la réflexion de sa soeur à propos de l'eau du robinet avait fait rire la jeune femme. Sophie la préférait largement à l'eau des chiens, si elle devait se montrer tout à fait franche, mais elle préférait simplement sourire à cette réflexion, sans y répondre, refusant de lui donner raison. « Non, je vais me débrouiller, merci. » Avait répondu Sophie lorsque sa soeur lui avait demandé si elle avait besoin d'aide. Il n'y avait pas tant de choses à faire, elle pouvait bien se débrouiller toute seule pendant que sa soeur se reposait un peu.

Sophie avait donc pris le temps de tout préparer et de tout ramener dans le salon. Le thé déposé devant les deux soeurs, la plus jeune avait assuré qu'elle pouvait le boire en toute quiétude. Cette fois-ci, pas de mauvaises surprises, pas d'eau des chiens ou une autre bêtise de ce genre. Simplement, du thé. Bon. Normalement. Pas imbuvable, en tout cas. « Allez, bois ce thé avant de me vexer. » Avait-elle ajouté, amusée, tout en lui tendant une tasse contenant le liquide bien chaud. « Et parle-moi de Catherine. Je veux savoir tout ce qu'il y a à dire sur elle. » Parce qu'elle faisait partie de sa famille, mais elle était une parfaite inconnue pour la jeune femme. Elle avait envie de connaître sa nièce autant qu'elle connaissait son neveu afin d'effacer ces trois dernières années d'absence et faire comme si elles n'avaient jamais été séparées, toutes les trois.

De retour dans le salon, Sophie avait pu observer la mère et l'enfant s'amuser toutes les deux. Sophie ne connaissait pas encore cette enfant, mais elle savait qu'elle l'aimerait autant qu'elle aimait Georges parce qu'ils étaient tous les deux de sa famille. Les deux tasses de thé prêtes, Sophie avait insisté auprès de sa soeur pour qu'elle goûte enfin. Il était vrai que Sophie les avait habitués à du thé particulièrement mauvais, mais, cette fois-ci, il n'y avait ni eau des chiens, ni blanc à argenterie. Juste de l'eau et du véritable thé. Pour plaisanter, elle se montrait donc insistante auprès de sa grande soeur pour que celle-ci boive au plus vite, avant de la vexer. « Alors il ne peut être que bon. » Rétorqua la rousse quand sa soeur lui assura que le thé sentait bon. Sophie était une piètre cuisinière, néanmoins, elle avait appris à faire une chose aussi simple que le thé.

Alors que Sophie était déjà en train de boire le thé qu'elle venait de préparer, Madeleine avait déposé la petite fille à ses côtés pour faire de même. Souriante, Sophie observait Catherine qui la regardait avec curiosité et qui lui souriait. La jeune femme n'osait pas tellement lui parler ou la prendre dans ses bras, de peur de l'effrayer, et ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait. Alors, dans un premier temps, elle avait relevé les yeux vers Madeleine, afin de lui demander : « Alors ce thé ? Qu'en penses-tu ? » Puis, presque aussitôt, les yeux de Sophie s'étaient reposés sur la petite fille. Sophie tentait de se montrer rassurante, en lui souriant et en lui faisant un petit signe de la main pour la saluer. « Peut-être veut-elle de son lait tout de suite, non ? » Demanda-t-elle à la mère en désignant le lait qu'elle avait posé sur la table. « Elle te ressemble beaucoup. » Avait fini par ajouter Sophie en observant le sourire de la petite fille qui ressemblait tant à Madeleine.

C'était peut-être tout bête, mais Sophie était heureuse d'entendre sa soeur la complimenter sur quelque chose d'aussi simple à faire que du thé. Depuis toujours - et plus encore depuis qu'elle était dans ce monde - Sophie cherchait à montrer qu'elle était capable de bien faire les choses - même si elle continuait à faire un nombre incalculable de bêtises et d'erreurs, ce qu'il ne fallait pas chercher à comprendre. Lorsque ses soeurs étaient fières d'elle, même pour une chose banale et sans réelle importance, Sophie était heureuse. Elle ne voulait rien d'autre que les rendre fières d'elle et de ne pas les décevoir. « Merci. » Répondit-elle alors simplement, fière d'elle, tout en reposant sa tasse sur la table basse.

Et pour montrer comme elle était une tante dévouée et attentive aux besoins de sa nièce, Sophie s'empressait de demander à Madeleine si la petite Catherine désirait son lait tout de suite ou non. Puisque la réponse de sa soeur était positive, Sophie s'empressa de préparer ce qu'il fallait avec une grande précaution pour éviter d'en mettre partout. « Je la comprends, elle n'aime pas attendre... » Lança Sophie en observant la petite fille, un sourire amusé aux lèvres. Qui aimait attendre, après tout ? Tout le monde demandait sans cesse à Sophie de se montrer plus patiente, mais elle ne faisait que très rarement un réel effort à ce sujet. Alors, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'une si jeune enfant montre davantage de patience, c'était évident pour Sophie. « Un peu comme moi. Elle a hérité de mon impatience, tu en as de la chance. » Non. Si cette enfant était impatiente comme l'était Sophie, cette pauvre Madeleine n'en avait pas fini et Sophie la plaignait autant qu'elle en était amusée. « Surtout lorsqu'il s'agit de manger, n'est-ce pas ? » Sophie s'adressait tant à la maman qu'à l'enfant, essayant de créer un lien qui n'existait pas entre elles en s'adressant à la petite fille, même si la petite semblait plutôt timide.

Sophie était heureuse de recevoir un compliment de la part de sa soeur. Il n'y avait rien de plus important aux yeux de Sophie que de savoir que sa famille était fière d'elle, elle ne recherchait que ça. Elle avait fait beaucoup de bêtises tout au long de sa vie et elle les avait souvent déçus par son comportement, alors à chaque fois qu'elle faisait quelque chose de bien, elle appréciait tout particulièrement qu'ils le remarquent et lui signalent. « Il faut dire que malgré mes efforts, je ne méritais pas beaucoup de compliments, j'étais une enfant insupportable et je le sais. » Admettait-elle, pour une fois. Sophie avait toujours voulu bien faire, mais Sophie n'avait toujours fait que des bêtises. Elle faisait des efforts, réellement, mais cela ne suffisait jamais vraiment. Et, pourtant, aujourd'hui, elle était heureuse d'entendre ce genre de mots de la part de Madeleine. Elle aimait savoir que cette dernière la voyait différemment et était prête à rattraper tout le temps qu'elles avaient perdu toutes les deux. Après tout, rien n'importait plus que sa famille pour Sophie.

L'impatience de la petite Catherine lui rappelait étrangement la sienne. Cette idée amusait Sophie, qui s'imaginait cette pauvre Madeleine en train d'élever une insupportable petite Sophie. « Oh et attends qu'elle grandisse, elle te rendra folle. » Mais ça, Madeleine le savait déjà pour avoir grandi auprès de Sophie. Pour le moment, Catherine était encore jeune, mais en grandissant, elle montrerait son impatience par bien d'autres manières, notamment par des bêtises ou des crises de colère insupportables, enfin si elle ressemblait réellement à Sophie.

Alors pour éviter de contrarier la petite fille, Sophie se pressa à préparer son lait comme il le fallait. « Et voilà pour toi, Catherine. » Souffla tendrement Sophie en tendant le lait. « Je crois qu'on forme une bonne équipe, nous avons évité une crise. » S'amusa la rousse, en voyant que malgré l'impatience de l'enfant, elle restait plutôt calme.