Minuit. L’heure du crime dirait certain, mais pour toi, c’est l’heure de la course. Tu ne peux pas encore concourir avec ta propre voiture, alors tu le fais pour un gosse de riche qui a fait des yeux doux à ses parents bourré de fric et qui s’est fait payer un bolide sans savoir l’utiliser à sa juste valeur. Tu y a quand même mis ton grain de sel en boostant un peu plus le moteur et en rajoutant un réservoir au protoxyde d’azote. Tu as passé un deal avec le gamin. Il te prête sa voiture pour tes courses et en échange, tu partages tes gains avec lui. Jusqu’ici, tu as toujours réussi à lui rendre sa voiture dans un état acceptable mais tu lui a bien fait comprendre que l’on ne gagné pas ce genre de courses sans prendre de risque. A-t-il bien compris ce que cela pouvait signifier ou pas ? Tu n’en avais aucune idée, mais comme il encaissait sans sourciller l’argent que tu lui ramenais, tu partais du principe qu’il acceptait le bon comme le mauvais de cet arrangement.
Tu n'appréciais pas de devoir dépendre de quelqu’un pour vivre ta passion, mais tu n’avais pas encore assez de fric pour monter la voiture de tes rêves. Ton boulot de palefrenier te permettait d’avoir un toit sur la tête et un salaire officiel. Tes transports sous le manteau pour des malfrats bien connus, t’apportaient un complément de salaire en liquide, mais pas encore assez pour vivre ton rêve. Tu utilisais chaque somme gagnée pour acheter, de manière plus ou moins légale des pièces de voiture que tu assemblais, dès que tu avais un peu de temps libre, dans le calme d’une ville maison en ruine, à la frontière du domaine où tu travaillais.
Mais pour l’heure, tu avais une course à gagner. Tu te focus le drapeau que tient une fille en short et brassière qui s’est placée devant les voitures alignées et qui va vous donner le départ. Quand celui-ci s’abaisse, tu fonces droit devant, gardant un œil sur les autres voitures. Tu prends tous les risques dans les virages. Le bruit des moteurs vrombissant envahis les rues du quartier que vous traversait. Tu attends d’être dans la dernière ligne droite pour lancer le Nos et passer la ligne d’arrivée en tête au grand dam du deuxième qui te suit de très très près.
Tu repasses la voiture a son proprio, lui donne sa part de tes gains et te diriges vers une tête brune qui n’a pas quitté ta voiture du regard pendant la course ?
« Hey Gamine. Ce faisait un bout de temps que je ne t'avais pas vu. Tu cours ce soir ou t’as le temps de venir manger un truc ? »
Demandes tu en lui ébouriffant les cheveux, comme tu le fais souvent, au risque de te faire râler dessus car tu la décoiffes.
« C’est moi qui paye bien sûr. La soirée a été fructueuse. »
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