Comme bien souvent, Anna avait quitté le refuge, où elle avait rendu visite à sa soeur, bien tard. Beaucoup trop tard. La nuit était déjà tombée depuis un long moment, maintenant. Le temps avait été plutôt agréable. Enfin, jusqu'à présent. Brutalement, le vent était monté. Anna, qui n'avait rien d'autre qu'un gilet fin sur les bras, commençait à frissonner. Sans hésitation, la jeune femme avait donc décidé d'accélérer un peu le pas. Il était préférable de rentrer au plus vite. Pire encore, en quelques secondes à peine, le ciel s'était couvert d'épais nuages et la pluie s'était mise à tomber. Au départ, Anna s'était contentée de soupirer. Puis, lorsque la première goutte de pluie avait touché sa peau, elle s'était mise à crier. C'était quoi, cette plaisanterie ? La pluie brûlait ! Ce n'était ni une impression, ni une hallucination. La deuxième goutte le lui avait confirmé.

La jeune femme tentait tant bien que mal de se protéger de cette maudite pluie, mais c'était mission impossible. Heureusement pour elle, une voix l'interpella. Sans la moindre hésitation, Anna s'était mise à courir vers cette vieille cabane de bois, là où la jeune fille semblait s'être abritée et l'avait appelée. Aussitôt entrée, l'inconnue avait refermé la porte derrière elle, pour les protéger un peu plus de la pluie. Anna observait ses mains et ses bras, brûlés par ce qui tombait à l'extérieur. Elle ignorait ce qui lui permettait de ne pas se mettre à pleurer, tant la douleur était à la limite du supportable. « Je... Je crois que ça va, je me suis abritée à temps. Ce n'est rien de grave. » Enfin, ça aurait pu être pire, elle en avait parfaitement conscience. « Grâce à toi, merci. » Souffla-t-elle. Après tout, si cette dernière ne l'avait pas appelée, peut-être n'aurait-elle pas remarqué cet abri et peut-être aurait-elle dû subir davantage cette pluie acide. « Et toi, tout va bien ? » Elle s'était mise à l'abri avant Anna, mais ça ne voulait pas dire, pour autant, qu'elle n'était pas blessée ou qu'elle n'avait pas reçu une quantité importante de pluie. « Tu sais ce qui se passe, toi ? » Parce qu'Anna, non. D'où venait cette pluie ? Comment pouvait-elle brûler ? Peut-être que la jeune femme avait vu quelque chose avant d'entrer dans cette cabane, quelque chose expliquant la situation actuelle, quelque chose qui pourrait expliquer ce qui était en train de se passer ? Peut-être n'était-ce pas une situation inhabituelle pour elle ?