Ébène. (Alucard) [\!/ TW VIOLENCE]

Lisière de Mirkwood, Lockwood Hill
≈ 01h40 am, @Alucard Hellsing.

Finalement, traîner aussi tard le soir avait eu raison d'elle.
Finalement, ce qu'elle savait être une très mauvaise idée depuis le début, l'avait rattrapée au moment où elle s'y attendait le moins...
C'est drôle, tout de même, comme les gens peuvent facilement sentir lorsqu'ils sont face à quelqu'un de vulnérable. Et à ce moment précis, elle l'était, vulnérable. Il y avait ce type quelconque qu'elle avait rencontré dans un petit pub pas très loin de Mirkwood. Une personne assez ordinaire, qui, de prime abord semblait assez inoffensive. Un peu timide, un peu pataud mais suffisamment généreux pour l'abreuver toute la soirée. Une aubaine, hein ? Sans doute la pire de ses décisions, oui. La pire de tes conneries... Rares étaient les fois où Fenris s'était trompé sur le compte de quelqu'un, rares étaient les fois où son instinct n'avait pas su fonctionner au moment où elle en avait le plus besoin. L'alcool avait probablement son rôle à jouer là-dedans mais, quoi qu'il arriverait, quoi qu'il se passerait ce soir, c'était bien l'unique et dernière fois qu'elle se laisserait aussi facilement berner.
Alors donc, d'une soirée relativement calme, - presque ennuyante passée avec un bougre qu'elle croyait sans cervelle - Fenris était passé à son total extrême : se retrouvant perdue au beau milieu de nul part, encerclée par une bande de 5 énergumènes dont les intentions mauvaises pouvaient aisément se lire sur leurs visages. N'étant pas de celles qui s'écrasaient facilement, la louve avait bien évidemment opposée résistance, allant même jusqu'à mordre l'un des bras de ses assaillants. Malheureusement pour elle, ses mâchoires étaient bien moins puissantes qu'autrefois et, un coup de poing en plein dans la figure suffit à lui faire lâcher prise. Qu'est-ce qu'ils voulaient déjà ? De l'argent ? De la drogue ? Du sexe ? Un peu de piment dans leurs vies merdiques à souhaits ? Si les pensées de Fenris s'étaient déjà grandement troublées avec le contact du poing fermé contre sa joue, elles devinrent encore plus défaillantes au moment où une lame froide et contondante transperça son flanc gauche. A quel moment avait-il sorti son couteau ? A quel moment as-tu perdu à ce point le contrôle, idiote. La femme hurle, pousse un cri déchirant que ses agresseurs s'empressent de surjouer. Elle se fait un peu malmener, la brune, désormais poussée à droite à gauche comme un ballon que des enfants se passent en riant. Relayée au statut d'un vulgaire jouet, elle s'écrase finalement contre le sol, le trou béant laissé par l'arme ne cessant de se vider. Quelques hurlements à son égard, quelques ordres claqués avant que finalement elle ne soit saisie et remise debout. Elle titube, cherche un point d'appui tout en tentant vainement de contenir le sang qui s'écoule jusqu'à ce que, dans un nouveau râle d'agonie, elle ne termine par s'effondrer à genoux. Eux, s'en fiche pas mal, et on lui annonce même le début d'un nouveau jeu. Un jeu auquel elle va devoir survivre, un jeu dans lequel elle va devoir faire preuve de finesse et de rapidité. Mon cul. Une partie de chasse ? Bah voyons. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité....

« Allez. Cours, petite souris. » Si fuir n'avait jamais fait partie de ses habitudes, il fallait bien admettre qu'en cet instant, Fenris était en très mauvaise posture. Seule, faible et blessée. Faire face à ses assaillants et goûter à une mort sans doute inévitable ne lui faisait pas peur mais, l'idée même de disparaître dans cet univers sans peut-être aucune possibilité de revenir un jour n'était clairement pas envisageable pour elle. Alors elle se redressa, malgré cette douleur horrible qui lui scié l'abdomen, malgré toute la haine et toute la rage qu'elle avait envers ses 5 hommes. Il était hors de question qu'elle meurt ici, dans cette forêt, sans ne serait-ce l'avoir revu, elle, au moins une fois. Fenris se mis à courir, aussi vite qu'elle le pouvait, boitillant maladroitement en direction de la lisière de la forêt sombre qui menaçait d'engloutir quiconque pénétrerai en son sein. « Cours. » Son agresseur principal venait d'essuyer le sang de sa lame contre le pan de son t-shirt, observant la jeune femme s'éloigner de lui et de sa petite bande. Où comptait elle aller cette cinglée ? Est-ce que, réellement, elle pensait pouvoir s'en sortir aussi facilement ? Un rictus mauvais se dessina à la commissure de ses lèvres et, après avoir fait signe à ses acolytes d'avancer à sa suite, se dirigea vers la pauvresse qui tentait toujours de s'enfuir. « C'est ça, petite souris. Essaye de t'enfuir. » Fenris bouillonnait, fulminait de rage. Une rage si folle et si dévorante qu'elle aurait pu la faire s'embraser quasi instantanément. Si seulement elle pouvait rétorquer, si seulement elle pouvait tous les tuer.... Mais ce corps... ce corps était si fragile, si faible.. si... inutile qu'à peine la seconde lignée d'arbres franchies, elle s'effondra une nouvelle fois sur le sol tel un poids mort qui chute d'une grande hauteur, à bout de forces, à bout de souffle. Ainsi donc, voilà comment Fenris allait mourir. Pas ici. Tuée par de simples mortels. Pas comme ça.. Le corps endoloris elle se recroquevilla sur elle même, gémissant de douleur et de colère tandis que, plus loin, elle pouvait entendre leurs rires. Gras, prétentieux et insolents. Maudits soient les Hommes. Qu'ils brûlent tous dans les flammes d'Hela. Que son courroux soit terrible et qu'elle fasse déferler sur ce monde une fureur que jamais encore aucun des 9 royaumes n'avait connue... qu'ils meurent, tous autant qu'ils étaient.
Mais... alors qu'elle sentait son heure approcher. Alors qu'elle s'imaginait déjà partir, une puissante et violente douleur transperça son corps, du sommet de sa tête, jusqu'au au bas de ses chevilles. Un courant électrique si brutal qu'il vint secouer son frêle petit corps tout en lui arrachant un hurlement terrifiant. Et, tandis que le flot d'électricité se rependait au travers de ses membres, une chose d'inattendue, d'inespérée ce produit. Ses pâles mains couvertes de sangs devinrent soudainement noires et puissantes. Ses fines jambes nues se changèrent en masses imposantes et velues. Elle se métamorphosait, se transformait en cette créature qui l'avait toujours représentée. Enfin. Elle revenait. Enfin. Fenris ressuscitait.

Si le loup aurait pu sourire, il l'aurait aisément fait. Car, plus son corps redevenait lui même, plus les 5 hommes s'approchaient. Ils riaient toujours, plus fort encore depuis qu'ils avaient entendus le hurlement qu'avait poussé cette jeune femme dont ils pensaient avoir scellé le sort. « Où est-ce que tu te caches, petite souris ? » Petite souris, oui... Fenris avança d'un pas, contemplant avec une immense joie ces griffes si meurtrières qui ne demandaient qu'à être une fois encore souillées de sang frais. Elle s'extirpa de la forêt de toute sa superbe, un grognement rauque et ténébreux emprisonné entre ses crocs. Les rôles étaient inversés désormais et il y avait bien trop longtemps qu'elle n'avait pas chasser.
Les humains étaient tout d'abord restés figés en découvrant l'imposante bête sortie de l'épaisse forêt noire. Mais, bien rapidement, leurs instincts de survie prirent le dessus et ils se mirent tous à courir dans la direction opposée. Tous, excepté celui qui avait poignarder la jeune femme un peu plus tôt et qui semblait complétement tétaniser par la peur. Fenris grogna, ouvrant sa gueule tout en contemplant de haut ce qui allait devenir son prochain repas. « CoURs, PeTitE SoUrIS. CoURs. » C'était la première fois que Fenris parlais sous forme lupine, la première fois qu'elle parvenait à s'exprimer autrement que par des grognements rauques et caverneux. L'homme au couteau se décida enfin, lâchant d'ailleurs son arme avant de détaller comme un petit lapin apeuré. Fenris, de ses pupilles flamboyantes observait la scène avec contemplation, se remémorant alors toutes ces belles années où elle avait tant endiguer l'effroi dans l'esprit des gens. Quel bonheur que d'entendre à nouveau ces cris de terreurs. Quel bonheur que de voir à nouveau l'épouvante dans les yeux de ses futures victimes. Elle s'étira, la louve, prenant le temps de bien réveiller chaque partie de ce corps qu'elle n'avait cessé d'espérer. Enfin, elle revivait. Enfin, elle redevenait elle même. Comme tout cela lui avait manqué...

Elle s'élança à la poursuite du groupe, les rattrapant avec facilité du fait de ses 4m de hauteur passées. Sautant ensuite par dessus eux, Fenris atterrit à l'entrée de la forêt Nord, unique accès à la route depuis la clarière dans laquelle ils se trouvaient. « AllOnS aLLOns. VoUS n'ALLez tOUt dE MêME pAS Me QUitTEr maINTeNAnT ? » Sa voix n'avait plus rien d'humain et ressemblait désormais à un mélange entre grognements et murmures semblables à ceux des défunts que l'ont entend dans les films. Les 5 hommes hurlaient, suppliant la bête de les épargner, s'excusant pour tout ce qu'ils avaient fait. Pathétiques. Certains - dont les réactions semblaient plus éveillés que celles des autres - avaient déjà fait demi-tour et s'éloignaient désormais de l'autre côté, en direction du cœur même de la forêt noire. D'un coup de patte meurtrier, l'imposante bête décapita l'un des moins rapide qui d'ailleurs semblait être celui qui l'avait tout droit mené dans ce guet-apens. Dommage, elle l'aurait bien gardé un peu plus en vie celui-là.
Après avoir contemplé la tête valser et s'écraser sur le sol dans un bruit sourd, elle repris sa course à la suite des 4 autres. La clarière dans laquelle ils se trouvaient été vaste, et si pour Fenris, il ne fallait que quelques enjambées pour rejoindre l'autre côté, pour les humains, le chemin était beaucoup plus long.
L'un après l'autre, elle vint mettre un terme à leurs vies. L'un après l'autre, les humains périrent. Tous, excepté le dernier. Lui, méritait un traitement bien spécial pour s'être monté aussi prétentieux et odieux. Elle joua avec lui un long moment, le faisant aller de gauche à droite, bloquant systématiquement le passage pour qu'il rebrousse chemin. En plus d'être complétement apeuré, Fenris voyait bien qu'il s'essoufflait, que ses jambes flagellaient et que bientôt, il abandonnerait. Et c'est ce qui arriva. Quelques secondes à peine après. L'homme s'effondra à genoux, suppliant l'immense créature de le pardonner, encore une fois. Il pleurait, et à en juger l'odeur, c'était même uriné dessus. Fenris le contempla un moment, observant avec dédain cette pauvre chose qui s'aplatissait devant elle, cherchant par tous les moyens possibles et inimaginables de s'attirer les faveurs de la louve en face de lui. Il proposa de l'argent, du pouvoir, allant même jusqu'à déclarer qu'il pouvait lui offrir de quoi se nourrir pendant plusieurs lunes. L'offrande de dizaines, de vingtaines de personnes de son espèce en échange de sa piètre et misérable vie, à lui. Fenris lâcha un gargouillis semblable à un rire tout en s'approchant du moustique qui ne cessait de pleurer entre ses pattes. Il était temps d'en finir. Il était temps de mettre un terme à cette vie abjecte et toutes ces jérémiades. Elle s'approcha, ouvrant sa gueule béante, le laissant contempler ses canines aiguisées. Il hurla comme encore jamais il n'avait hurler. Hurla jusqu'à ce que finalement plus aucun son ne retentisse dans la clairière, rien, hormis le craquement de ses os dans la gueule du loup. Elle le mâchouilla quelques secondes à peine avant de le recracher, visiblement dégoûtée.
Pourri.
Jusqu'à la moelle.

@Alucard Hellsing,

La frénésie la guette, elle se sent soudainement prise d'un regain d'espoir et de férocité : enfin, Fenris redevenait elle. Résurrection parfaite à un moment des plus opportuns. Sans doute une sorte "d'auto défense" de son métabolisme soudainement menacé d'une mort proche et inévitable.
En cet instant elle aurait voulu courir, hurler à la lune, sauter au travers de cette clairière où étaient désormais réparties les carcasses encore fumantes de ceux qui l'avait sous estimée. Pauvres humains, pauvre race primitive, à toujours se croire au dessus de tout... Elle grogne un peu, joue - de quelques coups de pattes - avec la tête arrachée de sa dernière victime. Ennuyants. Ennuyeux. Tellement plus intéressants de leurs vivants, lorsqu'ils hurlaient et courraient dans tous les sens comme de vilaines petites souris prises au piège. En y repensant, peut-être aurait elle du patienter un peu plus avant de les achever si précipitamment... Peut-être aurait elle du faire durer encore plus longtemps le plaisir, que de les voir à ce point démunis face à cette splendide et imposante bête qui s'était élevée au dessus d'eux... Et d'ailleurs, la chasse avait été si douce, si inespérée que la louve n'avait même pas conscience d'avoir été tout ce temps observée..
Et l'ombre, tapis dans l'obscurité, ne tarda pas plus longtemps à se présenter...

Si l'odeur de mort qui enveloppait l'homme s'avançant dans la clairière aurait pu lui mettre la puce à l'oreille bien plus tôt, Fenris se contenta de l'observer et de le détailler avec curiosité. Si il avait effectivement été le spectateur d'une scène comme celle qui venait de se passer ici et qu'il osait quand même approcher c'est que, soit il était complètement fou, soit qu'il ne craignait pas de mourir. Et Fenris, malgré ses presque 5m de hauteur savait pertinemment que les gens de cette seconde catégorie étaient les plus dangereux - pour en avoir côtoyer et combattus énormément par le passé. Elle reste néanmoins impassible, la louve, jusqu'à ce qu'il ne s'approche un peu trop à son goût et qu'elle se mette à grogner. L'homme, continuant son avancée sous une lune pleine scintillant dans ses yeux couleur écarlate n'a pas l'air d'en tenir compte. Bien au contraire même, puisqu'il était désormais en train de lui tourner autour comme un vautour le ferait autour d'une potentielle proie, jaugeant son intérêt et probablement la difficulté qu'il aurait, ou non, à la chasser. Cependant, cet humain - bien qu'elle doute qu'il en soit vraiment un - ne présentait aucune forme d'animosité quelle qu'elle soit. Pire encore, il semblait même réellement impressionné et fasciné par cette immense bête dont l'humanité avait définitivement quitté le corps. Au moins pour un temps. Les humains font généralement de bien piètres repas. Et, de toute ma vie, jamais ne n'en avait goûté de si écœurants.. Sa voix semblait moins graveleuse mais gardait néanmoins cette résonnance étrange et morbide qui lui était propre. Fenris ne savait pas vraiment pourquoi elle lui avait répondu. Ne savait pas ce qu'il y avait de si excitant dans le fond de ce regard flamboyant qui l'observait sans relâche, pour qu'elle daigne lui accorder ne serait-ce qu'un peu d'importance. Et elle aurait effectivement pu lui sauter à la gorge, à lui aussi. Mais.. aussi singulier que cela puisse paraître, le culot et l'audace dont cet homme venait de faire preuve, avait grandement attiser sa curiosité...

Sa proposition la fit à la fois frissonner et à la fois grogner légèrement plus fort. Jouer, avec elle ? Qui était il donc pour se permettre d'être aussi léger - presque désinvolte, face à un loup de cette taille ? Et la réponse à cette question ne tarda pas d'arriver puisque, déjà, il commençait à mettre de la distance entre eux, se dirigeant vers la première lignée d'arbre afin de disparaître derrière celle-ci.
La première chose qu'elle remarqua fût cette rangée impressionnantes d'yeux rougeoyants. La seconde, l'odeur forte et beaucoup plus présente de mort, qui l'accompagnait toujours. Ne pouvant s'empêcher de rouler des yeux face à cette apparition des plus théâtrales - lui rappelant un peu celles de Loki - elle comprenait maintenant, pourquoi, cette créature s'était montrée aussi détendue depuis le début. Je vois... Qu'elle souffle bassement tout en observant le corps de l'homme achever sa métamorphose en quelque chose de beaucoup sombre et cauchemardesque. Jamais encore Fenris n'avait vu de bête semblable à celle qui s'imposait désormais face à elle, malgré tous les voyages et tous les massacres...
Ses babines se retroussent légèrement tandis qu'elle hume l'air de sa truffe noirâtre pendant que lui, recommence à se rapprocher, mettant définitivement un terme à la distance entre leurs deux corps. Hm.. Je dois bien admettre que le spectacle est presque autant exquis de mon côté. Qu'elle siffle entre ses crocs tandis qu'une langue épaisse et noire glisse le long de son encolure. Attention avec celui-là. Tu risquerais une indigestion. Ajoute la louve tout en venant coller sa tête contre celle de la seconde créature, s'y frottant légèrement afin de s'imprégner davantage de son odeur tout particulièrement exaltante et enivrante. Je suis curieuse de savoir ce que tu es. C'est à ton tour de se mouvoir autour de lui, maintenant. Formant un cercle bien plus petit qu'il ne l'avait fait, néanmoins, cherchant sciemment un maintenir un certain contact entre eux deux. Qui, tu es. Fenris vint se réinstaller face à lui, s'asseyant à quelques mètres de sa gueule béante dont les dents semblaient presque aussi bien aiguisées que les siennes. Et surtout.. pourquoi nos chemins ne ce sont pas croisés plus tôt. Qu'elle ajoute sous le ton de l'humour quoi que parfaitement sérieuse. Même sous sa forme humanoïde, il dégageait ce petit quelque chose particulier qui aurait, sans doute, pu attiser la curiosité de la jeune femme, qu'elle soit louve, ou non.

@Alucard Hellsing,

Fenris n'était pas vraiment convaincue. Les êtres humains, des challenges ? Hm. Rares avaient été les fois où elle avait été confrontée à eux en dehors de cette île mais, depuis qu'elle était ici, elle voyait sa condition humaine comme une malédiction plutôt qu'un véritable challenge. Fenris détestait cette forme, détestait tout ce qu'elle pouvait ressentir depuis que cet aspect lui avait été imposé.. Aussi, par définition, elle détestait les humains et tout ce qu'ils représentaient - même si ça avait toujours plus ou moins été le cas. Néanmoins, le fait qu'elle puisse désormais reprendre sa forme animale lui avait, sans équivoque aucune, regonfler le cœur de hargne et la rendait particulièrement euphorique. Avide de sang, de chasse et de guerre... plus que jamais.

Elle ricane tout en roulant des yeux. Il a l'air un peu imbu de lui-même cet Alucard et elle n'est pas certaine d'apprécier cela. Mais, en même temps, il a le mérite d'attiser sa curiosité. Il a le mérite de réveiller en elle ce goût pour la vie, pour la mort. Elle aurait presque envie de lui sauter dessus, de le mordre et de le tuer. Parce qu'il était fascinant autant qu'il était agaçant - et ça ne faisait que quelques minutes seulement. Sans doute en avait elle les capacités, d'ailleurs, bien qu'elle ne connaisse pas encore celles de ce trublion hormis son impressionnante métamorphose. Forme qui lui plaisait tout particulièrement, d'ailleurs. Chaotique, imposante, ténébreuse. Et par Hela, qu'elle aimait ça.
La réponse à ses questions, en revanche, la laisse sur sa faim. Mais il ne semble pas disposé à tailler le bout de gras dans l'immédiat... Ou du moins, pas dans son sens figuré en tout cas. "Fenris." Qu'elle répond une fois à nouveau installée face à lui, ses yeux verdoyants allant d'une paire à l'autre des siens. Elle hoche la tête à la fin de sa phrase. Pas autant plu ? Entretués ? Peut-être bien... Mais la soirée n'était pas finie, pas vrai ? Et il avait l'air tout aussi imprévisible qu'elle, peut-être même pire encore. Cette pensée lui arracha un rictus, d'ailleurs, tandis qu'il vint mordre son cou avant de partir en courant. Qui diable était il pour autant jouer avec elle ? Pour oser autant de désinvolture, autant de familiarité ? Fenris avait du mal à cerner cette chose, quoi qu'elle pouvait être. Sa forme animale n'avait rien d'habituelle tout comme celle qu'il avait pu arborer juste avant, celle aux traits plus humains. Quoi que, là encore, la louve avait des doutes sur le fait qu'elle soit réellement humaine... Alors, il y avait cette part de méfiance, cette petite voix, à l'intérieur de sa tête qui voulait la mettre en garde.. Mais à quoi bon vouloir raisonner un Loup d'Asgard lorsqu'il est à l'apogée de sa puissance. A quoi bon vouloir raisonner une femme qui, jusque là, ne s'était plus sentie vivante depuis cinq longues années... Elle ignorait si cette métamorphose serait définitive, elle ignorait si elle pourrait en jouir pendant plusieurs heures alors.. elle voulait en profiter, au mieux. Et cet homme ou plutôt.. cette chose, face à elle, semblait tout particulièrement conditionné à lui faire passer la meilleure des soirées. Et puis, pourquoi pas, après tout. Pourquoi ne pas transgresser un peu les règles.. Pourquoi ne pas se laisser aller, quelques heures au moins. Et si tout devait se terminer dans le sang alors, soit. La nuit n'en serait que plus extatique, n'est-ce pas ?

Elle bondit, la louve, fait trembler le sol sous ses pattes énormes qui foulent désormais l'herbe tâchée de sang et jonchée de morceaux de corps. Une chasse, hum ? Cela pouvait être amusant. Intéressant. Excitant, même. Surtout en compagnie d'un être aussi intriguant et alléchant que cette mystérieuse créature.
Sous sa véritable forme, Fenris n'avait jamais réellement eue besoin de se nourrir pour survivre. La plupart de ses massacres n'étaient que les réponses aux ordres de sa maîtresse ou pour assouvir ses pulsions meurtrières. Pulsions qu'elle s'était grandement efforcée de contenir depuis que son chemin l'avait conduite ici, sur cette île. Mais la bête était libre, désormais. La bête était lâchée. Et elle avait faim. Faim de supplications et de hurlements. Faim de tueries et de sang...
Il ne lui fallu pas longtemps avant de rattraper son compagnon de soirée venant à l'instant de franchir l'épaisse barrière d'arbres protégeant les abords de la forêt. Une fois à sa hauteur, elle vint lui rendre sa morsure, attrapant l'oreille du chien pour la croquer sans la moindre douceur. Un faible rictus dévoilant ses canines aiguisées glissa le long de ses babines tandis qu'elle vint humer l'air à son tour, cherchant à sentir quelque chose capable de faire office de partie de chasse. Retrouver ses sens aiguisés était, tout comme retrouver sa véritable forme, une vraie bénédiction. "Quel bonheur que d'être à nouveau soi-même." Pensa-t-elle à voix haute, donnant un coup d'épaule au chien courant toujours à ses côtés avant de lui grogner légèrement dessus. Elle était tellement enivrée par l'excitation de ce moment que son stoïcisme habituel avait complètement disparu, laissant place à cette louve qui, autrefois, ne s'autorisait à se lâcher qu'en présence de sa seule et unique. Mais Hela n'était pas là. Et.. plus les semaines s'écoulaient, moins Fenris pensait la revoir un jour. Si la nouvelle vague d'arrivages lui avait redonné un peu d'espoir, toutes ses années à la chercher sans relâche l'avait rendue amer, transformant peu à peu son amour inconditionnel pour sa maîtresse en un détestable fardeau.

Elle s'arrêta, brusquement. Ses pensées soudainement coupées par une odeur affriolante, au loin. Levant la truffe au ciel, humant de nouveau cette brise qui soufflait doucement elle tendit l'oreille, écoutant avec grande attention les voix qui s'exclamaient à plusieurs mètres sur la gauche. Du gibier. Un groupe assez conséquent, d'après ce qu'elle pouvait entendre.
Fenris ignorait les méthodes de chasse d'Alucard, comme elle ignorait l'envergure de son appétit. La plupart du temps, elle n'avait pas pour habitude de ce montrer très discrète, de faire profil bas et d'y aller à pas feutrés, bien au contraire. Ses assauts étaient en règle générale assez directs et frénétiques, d'autant plus que là, elle n'avait d'ordres à recevoir de personne. Aussi et sans plus attendre, elle s'élança en direction de la cohue, toutes griffes dehors, prête à faire un carnage sans le moindre ménagement.

Ils étaient une vingtaine environ. Jeunes et moins jeunes, tous rassemblés dans ce coin de forêt pour fêter quelque chose vraisemblablement. Quel destin tragique de ce retrouver là, au mauvais endroit, au mauvais moment. "Que le fête commence." Gronda la louve en s'élançant à travers les bois, jaillissant au milieu de la foule tel un cauchemar terrifiant qui réveille de la pire façon qu'il soit. Jouer, jouer à tout prix. Entendre les pleurs et les cris. Lire, le désespoir sur ses visages auparavant tellement rayonnants. Voir cette joie s'éteindre dans les regards, laissant place à quelque chose de grisant et d'encore plus excitant...

@Alucard Hellsing,

Envirée par les hurlements, la louve imposante s'abandonne à ses plus bas et cruels instincts. Elle tue, pour le plaisir, ne prend même pas la peine de dévorer cette chaire qu'elle découpe de ses crocs aiguisés. Le goût est infâme, de toute façon, gâché par un alcool premier prix et contaminé par cette humanité qui la rebute tant. Une chance qu'elle n'eut nullement besoin de ses corps pour se sustenter car ce que pouvait apporter l'un d'entre eux n'aurait probablement pas été suffisant. Fades, sans saveurs, submergés par la crainte et le désespoir. Néanmoins, Fenris devait bien reconnaître qu'ils offraient un divertissement des plus plaisants. Hurlants, fuyants, prêts à tout pour s'échapper, loin, quitte à piétiner leurs frères et leurs sœurs. Pathétiques. Primitifs. Et dire que c'était elle, la bête dans tout cela...
Contrairement à son compagnon de jeu, la louve ne laissa aucune chance, déjà las de leurs hurlements tout aussi fades que leurs odeurs. Les géants de Jotun lui manquait. Les elfes de noirs de Svartalfheim encore plus.. Car il n'y avait pas meilleures saveurs au monde, si ce n'était les Asgardiens eux même. Mais rien de ceux qu'ils avaient massacrés n'avaient de fumets aussi délicats, aussi parfumés et raffinés. Alors elle poussa un grognement de mécontentement, secouant sa tête afin d'en dégager les quelques viscères qui s'y étaient perdues tout en tournant la tête vers celui qui semblait beaucoup plus s'amuser qu'elle. Alucard. Curieuse créature. Fascinante, belle, terrifiante, assoiffée. Fenris l'observa, un moment, le contempla se repaître de ces humains et jouer avec eux comme un chat le ferait avec des souris. Cruel et vicieux, il les tourmentaient en leur offrant l'espoir d'une échappatoire juste avant de contempler cet espoir disparaître dans le fond de leurs yeux. Fenris l'aimait déjà beaucoup, cette créature, qu'importe ce qu'elle pouvait être.

L'une des meilleures que j'ai passée ici en tout cas, c'est indéniable. Déclara t-elle après l'avoir rejoint, s'asseyant à ses côtés. Parce qu'elle devait bien l'admettre, retrouver sa véritable apparence se trouvait être le meilleur des moments qu'elle avait pu vivre jusqu'ici. Même sa rencontre avec Loki n'avait pas été aussi exaltante et excitante. Si j'avais su qu'il fallait simplement être aux portes d'Helheim pour recouvrer ma forme originelle... je me serai jeter du haut d'une falaise plus tôt. Fenris rit, ou du moins le gargouillement qui s'échappa de sa gueule semblait vouloir y ressembler. Car elle l'aurait fait. Vraiment, fait. Mourir ne lui faisait pas peur, ne l'avait jamais effrayée, d'ailleurs. Quant bien même elle ne se trouvait plus dans le royaume d'Asgard en compagnie de sa chère et tendre Hela. Elle n'avait jamais craint le baiser de celle-ci, car, dans cette vie ou dans une autre, Fenris avait toujours su qu'elle la retrouverait.
Cependant, la louve devait bien admettre que le destin ce jouait particulièrement d'elle ici bas, dans cette ville, sur cette île.. Maudite soit-elle. Il avait fallu qu'elle soit proche de la mort, il avait fallu qu'elle agonise, qu'elle perde espoir pour qu'enfin... son apparence lui soit rendue.

D'où viens tu, Alucard. Gronda t-elle entre ses crocs, levant le museau vers la lune qui brillait haut dans le ciel. Ton.. espèce m'est inconnue. Et pourtant, Fenris en avait vu, des choses. Elle en avait rencontré, des peuples. Mais ça.. Cette chose.. cette créature semblant tout droit provenir des flammes d'Helheim... jamais encore elle n'avait croisé la route de l'un de ses semblables. Était ce une sorte de monstre, de démon propre à Midgard ?