Plage de Racoon Square,
03h45 am, Sujet libre.

Allongée sur le sable blanc la jeune femme contemple l'océan qui s'étend au dessus de sa tête. Un océan de merveilles, immensité sombre parsemée d'une multitudes d'étoiles éclatantes. C'est encore plus beau vu d'ici. Car elle connaît très bien ce qu'il y a là haut. Elle connaît, pour y avoir longtemps errée, seule, perdue au beau milieu de cette superbe qui semble, vu de là, inaccessible et inoffensive. Amère ironie quand on sait qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas d'autre endroit au monde où elle souhaiterait se trouver. Là-bas, au moins, j'avais une chance de te revoir. Le cœur à l'intérieur de sa poitrine se tord de douleur, forcé de constater que tout ce qui se trouve là-haut - que son ancienne vie, n'est désormais plus que lointains souvenirs. Elle le sait, elle le sent. Cet endroit, cette ville... c'est désormais ça, sa vie. Mais, malgré tout, malgré ses doutes et ses pensées sombres, Fenris ne désespère pas. Car, même si elle ne se l'avouera jamais, elle voit tout ceci comme une nouvelle chance, une nouvelle vie, un nouveau départ. Dans l'espace, elle aurait sans doute péri - peut-être l'était elle déjà d'ailleurs - mais ici, ici malgré cette condition humaine déstabilisante, elle était vivante. C'était assez drôle, cette soudaine pensée. A croire que l'humanité prenait peu à peu le pas sur le loup. A croire que ce cœur, si froid et si impassible devenait chaque jours un peu plus malléable. Fenris mettait ça sur le compte de cette enveloppe charnelle, de cette condition. Elle cherchait toujours vainement à se convaincre que, si son désir de dévorer toute la Terre entière avait disparu c'était à cause, et uniquement à cause de l'humanité qui l'avait frappée sans qu'elle ne le veuille. A l'instar de ce corps, son esprit lui aussi avait été corrompu et devenait frêle et fragile. Mais la réalité était bien différente de tout cela et la solitude lui pesait bien plus que ce qu'elle ne voulait admettre. Car il n'y avait pas d'autre raison, pas d'autre coupable, pas d'autre partie de son cœur ou condition quelle qu'elle soit à blâmer. Rien que la solitude. Étouffante, coupable, inéluctable. La solitude et son entêtante obstination, peut-être. L'obstination de ne désirer qu'appartenir à Hela, de ne vouloir se lier qu'avec elle. Mais les Hommes - mais les chiens, ne sont pas fait pour vivres seuls et aujourd'hui, plus que n'importe quand, tu avais besoin d'un ami.

Laueee

Au vu de l'heure tardive, Fenris ne pensait pas à être rejoint sur cette plage par quelqu'un. Il ne faisait d'ailleurs pas particulièrement très chaud et, malgré le ciel clair, ce n'était pas l'un des temps les plus idéal pour une balade nocturne de la sorte. Pourtant, il y avait bien quelqu'un. Quelqu'un qui, d'ailleurs, manqua de lui marcher dessus tant ses pensées semblaient toutes aussi préoccupées que les siennes. Une aubaine que sa tête ce soit finalement décidée à se baisser et qu'il croise le regard de la jeune femme avant la collision. « Salut. » Elle ignore pourquoi, mais ces mots sortent presque inconsciemment de sa bouche et, tout de suite, elle se sent un peu mieux. C'était.. comme si un poids venait de disparaître de ses épaules. Comme si, le fait que son esprit soit désormais occupé venait de faire s'effacer tout ce à quoi elle avait pensé juste avant.
A croire qu'il tombait vraiment bien celui-là...

Il s'excusa un peu maladroitement, visiblement mal à l'aise et de l'avoir dérangée et d'avoir manqué de la piétiner. Après quelques minutes de réflexion silencieuse, Fenris esquissa un sourire tout en haussant légèrement ses épaules. « Quelque chose comme un long moment de solitude déprimant ? » Répondit elle, profitant de la lueur de la lune pour détailler plus minutieusement les traits du visage du jeune homme. Fen n'était pas vraiment du genre à livrer ses états d'âmes si facilement mais ce garçon semblait tout autant mal à l'aise est paumé qu'elle alors... « En réalité, je devrai même te remercier. » Elle se redresse sur ses coudes, l'observe toujours avec la plus grande des attention avant de finalement se reposer contre le sable sans rien ajouter de plus. Fenris ne savait pas vraiment quoi faire, ou quoi dire.. n'étant globalement pas très douée pour les interactions sociales. Mais, tout ce qui était sûr en tout cas, c'est qu'elle ne voulait plus être toute seule maintenant. « Tu peux te joindre à moi si tu veux. Le ciel est vraiment magnifique ce soir. » Proposa-t-elle d'une voix étonnamment douce, essayant au mieux de faire en sorte qu'il comprenne qu'il avait bel et bien le choix.

@Roxas Akebono

Laueee

@Roxas Akebono

Elle scrute un instant le jeune garçon, laisse glisser un sourire amusé - presque tendre, le long de ses lèvres habituellement si pincées et sévères. Il est mignon avec ses airs timides, quoi qu'un peu trop pour la louve peut-être, qui aurait quand même presque envie de le secouer, presque.
Il s'installe finalement, se décide à s'asseoir à côté d'elle. « Promis, je ne mord pas. » Qu'elle lance de façon frivole tout en souriant largement, laissant apparaître une belle rangée de dents blanches et parfaitement "normales". En d'autres temps, peut-être qu'il lui aurait simplement servi de repas d'ailleurs même si, à force de le regarder, Fenris le trouvait peut-être un peu trop fade, un peu trop maigrichon. Enfin, dans tous les cas, lointaine était l'époque où elle resplendissait sous sa superbe forme lupine et désormais, elle se contenter de mets humains et peu ragoûtants.
Une fois assis aux côtés de la demoiselle aux cheveux de jais, le garçon lève à son tour le nez vers le ciel, prenant un instant pour l'observer, le contempler, remarquer, enfin, à quel point il est magnifique. « N'est-ce pas ? » Elle surenchérit un peu car, effectivement, il n'y avait pas de plus beau spectacle que celui-ci. La maison. Sa maison. Cette maison, chère et tendre à son cœur. Cette maison qui lui manquait tellement.. « Vraiment ? » Fenris s'indigne presque, son ton trahissant même sa surprise. Ne pas regarder le ciel ? Était ce seulement possible ? Il était si beau, pourtant, si grand et resplendissant. « Lorsqu'il est clair comme celui-ci, c'est ce que je préfère. » Qu'elle enchaîne d'une voix plus douce, plus posée, presque mélancolique. La maison lui manquait, oh oui... « C'est de là-bas que je viens, justement. » Fenris sourit, pointant une des nombreuses étoiles loin, très loin dans le ciel. « Enfin, approximativement, je crois. » Sans doute beaucoup plus loin que ça, d'ailleurs. Peut-être même que d'ici, Asgard n'existait pas, n'avait jamais exister. « Et toi, tu viens d'où ? » Qu'elle demande, tournant la tête vers lui, ce même sourire étrangement doux accroché aux lèvres.