Si la vie d'Amy n'était plus faite d'aventure en tout genre, à devoir parcourir le temps et l'espace pour découvrir différentes planètes, elle restait bien remplie. Elle avait souvent l'impression de mener plusieurs vies en même temps - ce qui ne l'empêchait pas de regretter le temps de ses aventures dans le TARDIS, trouvant dans sa vie actuelle une sorte de routine qu'elle détestait. Pourtant, elle essayait de garder la tête haute et de ne pas trop s'en plaindre. Pendant des années, depuis la naissance de sa fille pour être plus précise, la jeune femme avait été dans une sorte d'état second, vivant dans la crainte permanente qu'on lui prenne cette enfant comme on lui avait pris la première. Si elle n'était pas encore totalement guérie, les choses commençaient à aller mieux depuis l'accident de Rory - elle avait enfin pu ouvrir les yeux et se réveiller.
Aujourd'hui, après avoir déposé un dernier baiser sur le front de sa petite fille qui restait avec son père, Amy avait un rendez-vous dont elle ignorait la finalité. Enfin, on lui avait évidemment expliqué globalement ce que l'on attendait d'elle - sinon, elle n'aurait pas pris la peine de se déplacer - mais elle n'était pas bien sûr malgré tout. Sa mission du jour consistait donc, semblait-il, à conseiller un écrivain sur elle ne savait quoi, en revanche. D'après les quelques informations qu'elle avait pu obtenir, il était tout nouveau dans le milieu. Amy se souvenait de ses débuts en tant qu'écrivain - parce que, comme toujours, Amy avait eu tellement de vies différentes en une seule qu'elle avait cumulé et changé de métiers un nombre incalculable de fois, touchant un peu à tout - et elle savait l'importance d'être bien accompagnée et bien conseillée. C'était un monde difficile dans lequel se lancer tout seul pouvait paraître effrayant sans avoir quelqu'un pour obtenir les réponses aux questions que l'on se posait - enfin, peut-être se trompait-elle totalement et que cette personne n'avait pas besoin d'elle pour ce genre de choses, mais pour des questionnements bien précis ?
Qu'importe, elle n'allait plus tarder à le découvrir de toute façon. Comme prévu, elle s'était rendue dans une sorte de petit salon de thé, qu'elle ne connaissait pas, pour ce rendez-vous. Déjà installée à sa table, pianotant sur son portable pour prendre des nouvelles de sa fille, Amy n'avait plus qu'à attendre l'arrivée de cet écrivain en herbe pour connaître les raisons précises de sa venue ici, ce qui ne devrait, normalement, plus être très long.
Ce monde était étrange, mystérieux, Henry avait toujours du mal à comprendre ce qu'il faisait ici, comment il était arrivé ici et pourquoi diable quelqu'un avait décidé de tous les embarquer dans cette ville avec aucune explication à la clé. Le jeune homme était arrivé très déboussolé comme tout ceux arrivant dans ce monde mais même après 4 années ici, il n'arrivait toujours pas à se défaire de ce sentiment, il n'y avait rien à faire, ça partirai probablement jamais pas tant qu'il ne retrouvera pas ses proches et qu'il comprendra tout ce bordel dans lequel il est fourré. Et ces 4 mêmes années, n'ont pas eu l'effet escompté, le jeune Prince n'a toujours pas retrouvé quelqu'un de sa famille, pas de Béa, pas de Princesse Catherine ou de Grand maman qui serai reine, car ici il n'y avait pas de royauté. Ce qui était le plus dur pour lui c'était l'absence d'Alex, il l'avait aimé au premier regard il y a fort longtemps et aujourd'hui il se retrouvait seul, sans l'amour de sa vie, sans celui qui faisait battre son cœur. C'était bien trop long et sans saveur sans lui. Pour autant, Henry ne pouvait pas se laisser aller, dans un monde où il n'est plus prince, ça lui permettait de se concentrer sur lui même, même si il aurai aimé que cela se passe autrement, mais il n'avait pas vraiment le choix, c'était comme ça. Alors il avait reprit des études de littérature anglaise afin de se concentrer sur le métier qu'il aurai voulu faire si il n'était pas né dans un contexte de sang royal. Il avait expliqué ça à sa sœur et à Alex aussi, comme quoi sans ça, il serai devenu écrivain. Alors c'est ce qu'il a fait, il est devenu ce qu'il souhaitait être, il avait le genre littéraire qu'il voulait écrire, du romantisme, de la poésie et un peu d'aventure mais depuis qu'il travaillait sur son premier livre et bien c'était le néant, aucune source d'inspiration, page blanche, à vrai dire ce n'est pas qu'il n'avait pas d'idée au contraire il en avait des tas mais il ne savait pas comment commencer son romain, c'était là tout le problème.
Elle était journaliste et écrivaine, des livres pour enfants certes, mais elle avait déjà eu l'occasion de débuter un livre, elle avait de l'expérience, de ce qu'on lui avait dit c'était la meilleure pour l'aider dans ses démarches d'où ce rendez vous dans un petit salon de thé, en pleine après-midi, Henry avait terriblement besoin de conseils parce qu'il était perdu, au sens figuré comme au sens propre, il était perdu dans ce monde si étrange et dont les limites sont comme invisibles. Certaines choses ne changeaient pas à travers les différents univers, c'est pour ça qu'une petite année après son arrivée, ici, le jeune blond avait décidé de monter sa fondation pour les droits LGBT et tout comme par chez lui, il avait le soutien de certaines personnes, de pas mal de personnes d'ailleurs. C'est ce que le panneau du bus lui fit ressentir en cet instant, oui Henry avait du prendre le bus pour se rendre au salon de thé, chose qu'il n'avait jamais prit, dorénavant il n'avait plus de garde rapprochée. Lorsqu'il entra dans ce petit salon, il fut tout de suite imprégné de cette chaleureuse douceur du coin, il remarqua une jeune femme à une table un peu plus loin, elle correspondait au signalement d'Amy Pond, la femme qu'il devait rencontrer, alors passant une main sur son costume pour le lisser encore une fois, il se rendit à sa table afin de la saluer. "Bonjour, vous êtes bien Mademoiselle Pond ? Je suis Monsieur Fox-Mountchristen." Lui lança le blondinet avec un sourire de tout ce qu'il y a de plus correct, déjà avec un nom pareil et un outrage ainsi, il ne passait pas inaperçut.
Alors qu'elle attendait patiemment l'arrivée de son rendez-vous, la jeune femme était en train de discuter avec son mari, par sms, pour prendre des nouvelles de leur fille qui était restée avec lui. Mais à l'instant où Amy avait entendu une voix s'adresser elle et avait senti une présence juste devant elle, elle avait rapidement posé son téléphone sur la table et avait relevé les yeux. Poliment, elle s'était levée et avait tendu la main dans la direction du jeune homme afin de la lui serrer. « Enchantée. » Répondit-elle simplement, un sourire aimable sur les lèvres. Ce n'était pas un nom très commun, mais dans un monde comme celui-ci, rien ne l'étonnait plus, ou presque, et c'était un nom inconnu à ses yeux - il devait donc être débutant débutant, on ne lui avait pas menti sur ce point, pourquoi l'aurait-on fait, de toute façon ? Ou, elle ne le connaissait tous simplement pas. Amy ne pouvait pas connaître tous les écrivains de cette île. « Techniquement, Madame Williams. » Admit-elle en souriant. En effet, si elle était mariée à Rory et si elle portait son nom, elle signait ses livres et ses articles de son nom de naissance, donc il n'avait pas totalement tort. « Mais appelez-moi Amy. » Pas même Amélia parce que personne ne l'appelait jamais ainsi. Puis, autant installer une ambiance agréable, à l'image du lieu, et oublier ces formalités si elle devait l'aider. « Je vous en prie, installez-vous. » Pour accompagner ses mots, elle avait désigné le siège face à elle d'un geste de la main, avant de se rasseoir elle-même.
S'ils étaient là, c'était pour quelque chose de précis. Amy n'avait pas particulièrement envie de perdre de temps - non pas parce que ce rendez-vous l'ennuyait, au contraire, elle appréciait plutôt rendre ce genre de services - mais parce qu'elle avait hâte de rentrer chez elle pour retrouver sa fille. Cette dernière avait beau ne plus être un tout petit bébé, Amy avait toujours beaucoup de mal à se séparer d'elle - comme si, à tout instant, il pouvait toujours lui arriver quelque chose. Alors, sans perdre trop de temps en bavardages inutiles, elle avait ajouté : « Vous commandez quelque chose ? Je vous l'offre ! » En étant dans un endroit comme celui-ci, il aurait été dommage de ne rien commander et de ne rien goûter, mais peut-être n'en avait-il pas envie ? Peut-être était-il trop stressé pour manger quoi que ce soit ? - Après tout, ce n'était pas simple de parler de son travail à une inconnue, alors, elle pourrait le comprendre parfaitement, même s'il ne semblait pas particulièrement stressé. Bref, qu'importe, pour sa part, Amy commanderait quelque chose. Elle travaillait toujours mieux le ventre plein. Et puis, c'était toujours beaucoup plus agréable. « Alors, dites-moi, pourquoi vouliez-vous me rencontrer ? » Autant en venir directement au coeur du sujet, non ? Après tout, ils étaient là pour ça, pas pour bavarder bêtement.
Henry en était à ses débuts de sa carrière d'écrivain, il n'avait pas encore toutes les astuces ni toutes les connaissances pour écrire un bon livre. Avant d'arriver dans ce monde, il n'avait encore jamais pensé à comment écrire quelque chose qui serai lu par beaucoup de personnes, non pas qu'il n'avait pas d'idées, mais il ne savait pas par où commencer, c'était la première page qui était plus compliquée pour lui. Il avait déjà écrit quelques chapitres par ici par là, mais le début c'était le cas de le dire, la page blanche. Alors il savait qu'il avait besoin d'aide, outre ses anciens camarades de sa promo à la fac et les professeurs qu'il a eu, il avait besoin de l'aide de quelqu'un d'extérieur, quelqu'un qui connaissait ce que c'était d'avoir des difficultés à débuter un livre. Et c'est comme ça qu'il était tombé sur la société pour qui travaillait Amy, c'était une journaliste et également une écrivaine, donc elle devait avoir toutes les cartes en main. Lorsqu'il la trouva assise à une table, il préféra lui demander quand même si c'était bien elle, au cas où et se présenter par la même occasion. Avec le nom qu'il portait il n'allait clairement pas passé inaperçu, elle lui sourit en retour en insistant sur son nom de famille qui en était un autre. "Enchanté Madame Williams, Amy je veux dire. Et vous pouvez m'appeler Henry." Lui répondit le jeune blond avec un sourire avant de venir s'installer en face d'elle comme elle l'y invite à faire. Il ne savait pas grand chose d'elle, mais elle lui était déjà fort sympathique et bien élevée, le genre d'éducation qu'Henry avait lui aussi reçu.
Avant de commencer à évoquer le vide du sujet, Amy lui demanda ce qu'il voulait boire, et lui informa par la même occasion que c'était elle qui offrait les boissons. "C'est très gentil de votre part, merci. Je vais prendre du thé, un thé vert à la menthe et un muffin au chocolat." Coutume britannique, qu'il ne perdait pas même à des kilomètres de son chez lui, et puis il adorait le thé donc si il pouvait en prendre, il en prendrait, sans parler du fait qu'il est bien plus normal de travailler l'estomac plein. La jeune femme devait avoir le même mode de fonctionnement puisqu'elle le lui avait proposé. On aurai pu penser qu'Henry serai stressé par l'entrevue mais au contraire, il était content de pouvoir avancer son projet, c'était pour une bonne cause donc il était plutôt calme et transparent, il sera tout à fait honnête concernant ce qu'il cherchait. "Et bien je suis écrivain depuis peu, enfin j'ai terminé mes études et j'aimerais lancer mon premier livre, j'ai des idées tout ça, la dessus il n'y a pas de problème." Tout d'un coup, il se dit que c'était peut être idiot voire bizarre de ne pas savoir comment commencer un livre mais il reprit tout de même la parole, il ne voulait pas qu'Amy perde son temps avec lui. "Pour tout vous dire, je ne sais pas par où commencer."
Pour commencer, ils échangeaient les présentations d'usage, comme lors de n'importe quelle rencontre, et ils décidaient de s'appeler par leur prénom - c'était beaucoup plus simple de cette façon et bien plus convivial, également. A son invitation, il s'était ensuite installé face à elle. Il ne restait plus qu'à commander quelque chose - qu'elle précisait payer - pour pouvoir commencer à entrer dans le vif du sujet, sans plus de temps perdu. « Je vais prendre la même chose ! » Ajouta-t-elle, appréciant particulièrement le thé et les muffins. Elle avait donc passé la commande et avait commencé à s'intéresser à ce qui l'avait poussé à la contacter.
Henry lui exposait donc la situation. Sa situation. Être écrivain, ce n'était pas facile - sinon, tout le monde deviendrait écrivain, n'est-ce pas ? Il était parfois difficile de démarrer, parfois difficile de se diversifier, d'autres fois de se trouver un style ou encore de trouver suffisamment de rebondissements... Bref, il y avait tout un tas de choses qui pouvaient compliquer l'écriture. Il en était à son tout premier livre - ce qui rendait les choses plus compliquées encore, évidemment, puisqu'il n'avait aucune expérience à laquelle se raccrocher. « Vous ignorez comment commencer votre livre ou comment commencer à poser vos idées sur le papier ? » Les deux choses étaient complétement différentes. On ne commençait pas toujours par le début, bien au contraire. « Ne vous forcez pas, c'est le plus important. Commencez par écrire ce qui vous vient, peu importe ce que c'est. Des idées, des prénoms, des lieux, des descriptions, des croquis... N'importe quoi. » Poser ses idées, c'était la première chose à faire. « Quel genre de livres voulez-vous écrire ? » Parce que ça aussi, c'était important. « Je peux vous demander quelles études vous avez faites ? » Peut-être n'était-il pas du tout littéraire à l'origine, et même si ça ne changeait pas grand-chose - en dehors d'une potentielle marche à suivre qu'il n'aurait pas acquise - mais Amy était curieuse - et elle posait beaucoup trop de questions, ici.
Le fait que ça soit son interlocutrice qui proposa de payer était fort sympathique, ce qui pouvait en dire long sur elle, après les présentations effectuées entre les deux, ce qui serait plus simple de s'appeler par leurs prénoms respectifs plutôt que par des monsieur et madame, Amy commanda deux tasses de thé avec deux muffins au chocolat, elle avait apparemment les mêmes goûts culinaires que lui. Puis ils commencèrent à parler du sujet en question, le fait qu'Henry avait commencé l'écriture de son tout premier livre et que malheureusement il bloquait déjà. Ca le rendait un peu fou cette situation, peut être qu'il était bizarre, peut être que ce n'était pas normal de ne pas avoir la première idée. Mais au contraire, la jeune femme paru le comprendre et le rassura sur le fait que cela arrivait à tout le monde. Elle lui demanda avec une plus grande précision où était réellement le problème. "Je dirai comment commencer le livre." Henry se devait d'être le plus sincère que possible, transparent sur ce qu'il n'allait pas, il avait plein d'idées en têtes mais par où commencer, ça c'était le trou noir, enfin la page blanche.
Amy lui donna alors un bon conseil, celui de poser ses idées, n'importe lesquelles, n'importe quoi, tant qu'il les écrit quelque part, c'est en réalité la chose la plus importante du début. Et même si ça n'a aucun sens, c'est juste la notion de mettre les choses au claires, cependant Henry est tellement perfectionniste qu'il trouve ça trop bordélique. "Oui c'est une très bonne idée et j'ai déjà commencer à faire ça mais voyez vous j'ai l'impression que ça fait plus bordélique qu'autre chose, que ça ne me mène nulle part." Il avait cette forte impression de tourner en rond. "Le genre narratif comme le roman." Lui répondit il lorsqu'elle lui demanda quel genre littéraire il comptait écrire, il avait toujours aimé la poésie, il pourrait en utiliser dans son romain mais pour autant il ne savait pas encore en écrire, lui ce qu'il voulait c'était écrire quelque chose de nouveau, une histoire qui donne envie d'être lue. "J'ai fait des études en littérature anglaise à l'Université d'Oxford. Et en arrivant ici j'ai fait un master dans le même domaine." La dessus il était bien, plus que bien, il était dans le même domaine que sa mère là où elle est devenue la première princesse à obtenir un doctorat, c'était limite une tradition familiale. Alors qu'on leur apporta la commande, Henry reprit "Je me met probablement la pression parce que c'est un rêve que je suis en train de réaliser." En tant que Prince d'Angleterre, il n'avait pas pu écrire un livre comme il le souhaite, peut être que si il n'avait pas été envoyé dans ce monde, il aurai fini par faire vraiment ce qu'il voulait.
Être écrivain ne s'improvisait pas, évidemment, mais il n'y avait rien d'anormal à se retrouver en difficulté. On pouvait avoir les idées. On pouvait avoir le talent. On pouvait écrire merveilleusement bien. On pouvait avoir ce petit truc en plus qui nous rendait particulier et unique. On pouvait tout avoir, mais pas la première idée, le premier mot, l'inspiration pour commencer. Des tas de choses pouvaient l'expliquer. Certains n'étaient pas doués pour commencer, pour trouver l'accroche parfaite. D'autres avaient du mal à organiser la multitude d'idées et à faire les choses une à une. D'autres, encore, avaient du mal à se concentrer et se lancer, mais étaient inarrêtables une fois lancés. Certains avaient peur ou ne se faisaient pas suffisamment confiance. Chaque situation était unique et il ne fallait, parfois, que le petit déclic pour tout arranger.
Amy n'avait pas la science infuse, ni la solution miracle. Chaque écrivain fonctionnait à sa façon. Amy avait la sienne et pouvait la partager. A lui, ensuite de l'adapter à sa façon de faire et à son caractère. Son premier conseil était donc de poser ses idées. Au début, on avait souvent beaucoup d'idées et il n'était pas rare de voir ces idées partir dans tous les sens, ne pas s'organiser, se perdre. Difficile alors de trier, de faire des choix, de savoir par où commencer. Les poser clairement aidait. En tout cas, Amy fonctionnait ainsi et ça fonctionnait plutôt bien. « Je comprends, ça ne correspond pas à tout le monde. » Le côté bordélique ne dérangeait pas Amy qui s'y retrouvait toujours dans son bazar organisé, mais peut-être n'était-ce pas son cas et elle le comprenait. « Peut-être qu'il faut organiser cette mise à l'écrit... Avec des catégories, des sortes d'annexes, des notes organisées en fonction du sujet... » Elle réfléchissait à voix haute, donnant les idées à mesure où elles venaient. Peut-être fallait-il qu'il organise cette prise de notes ? Une page, un bloc, pour chaque idée ? Pour chaque thème ? « Ou peut-être faudrait-il trouver une façon de faire complètement différente ? Nous allons y réfléchir. » Et trouver ce qui lui correspondrait le mieux.
Pour cela, il lui semblait important d'essayer de le comprendre. Amy lui posait donc quelques questions. Il fallait qu'elle arrive à le cerner et à cerner ce qu'il voulait faire. Elle apprenait donc qu'il souhaitait se lancer dans un roman et qu'il avait fait des études de littérature. Ce n'était tout de même pas rien. Elle hocha donc la tête et écouta la suite. « C'est toujours difficile de réaliser son rêve. On a peur de le voir échouer ou de voir que, finalement, ce n'est pas tout à fait comme on l'espérait. » Les choses devaient bloquer à ce niveau-là. Enfin, en tout cas, ça paraissait plus que probable aux yeux d'Amy. « Le problème vient peut-être de là. Vous n'écrivez pas juste pour écrire, vous écrivez parce que c'est un besoin, une envie... Et vous voulez, naturellement, bien faire, ne pas vous tromper, ne pas regretter. » Des écrivains se retrouvaient écrivains sans la véritable passion et sans le rêve, simplement parce qu'ils avaient un talent naturel et les idées. Ils n'étaient pas forcément mauvais, mais c'était toujours différent de se retrouver à écrire par la force des choses ou parce que c'était une chose dont on avait toujours rêvé. « C'est effrayant de se lancer dans l'inconnu, plus encore quand il s'agit de se lancer dans quelque chose dont on rêve depuis toujours, mais si vous ne réussissez pas à passer ce cap, les choses risquent d'être toujours difficiles. Il faut se lancer pour voir son rêve s'accomplir. Et même si ça ne fonctionne pas au début, vous réessayerez encore et encore jusqu'à ce que ça fonctionne. » Elle ne cherchait pas à le décourager, bien au contraire. Elle disait les choses comme elles étaient, pas toujours agréables, mais elle le faisait pour lui, avec douceur et gentillesse.
Henry avait besoin d'aide pour se lancer parce que personne ne l'avait fait avant, dans son monde, l'aider à réaliser son rêve parce qu'il ne pouvait tout bonnement pas, en tant que Prince ce cas là lui était impossible mais aujourd'hui il avait cette chance de pouvoir écrire comme il le souhaite, de mettre ses idées sur feuille et d'écrire le roman dont il a toujours voulu. Cependant c'était difficile parce qu'il ne savait pas comment écrire le livre, il ne savait pas par quoi commencer, ce n'était pas les idées qui manquaient au contraire mais par quoi débuter son ouvrage c'était une autre paire de manche. D'où sa demande à laquelle Amy allait l'aider, était déjà en train de l'aider puisqu'elle lui conseilla de mettre ses idées, de les poser sur papier même si ça pouvait paraitre désordonné, à ça il lui avait répondu que c'est ce qu'il avait fait cependant son côté trop carré lui empêchait de faire plus, trouvant que ça n'allait nul part. La jeune femme comprenait tout à fait ce qu'il pouvait ressentir, ce n'était pas donné à tous de fonctionner ainsi, le jeune homme acquiesça ses paroles d'un sourire, même si il devait le faire, il le ferait avec une autre approche surement. Elle lui donna ensuite plusieurs idées d'organisations qu'il prit soin de noter sur un carnet pour quand il sera devant la plage avec son stylo. "Une catégorie pour chaque idée, ou chaque thème même je vois, ça me parle plus. Je pourrai très bien noter tout ce qui me vient à l'idée comme une sorte de carte mentale et relier les idées entre elles par la suite." Lui répondit il avec un sourire, si il organisait ses idées sous forme de catégories avec plusieurs parties pour ensuite les développer, il était persuadé que ça pourrait grandement l'aider. Lui qui appréciait visiter le musée la nuit, pour être tranquille, mais surtout pour pouvoir admirer l'organisation de chaque œuvre, se retrouvait dans l'organisation de ses idées, il devait simplement arriver à les transparaitre sur papier. "Je pense que nous sommes sur la bonne voie." En tout cas, la rouquine était prête à l'aider afin qu'il trouve la meilleure méthode lui convenant et pour cela elle devait apprendre à le connaitre sur certains points.
Il lui parla donc de ses études et de ce qu'il voulait écrire comme livre, en lui expliquant qu'il se mettait surement la pression pour pouvoir réaliser son rêve qui pour le moment lui paraissait lointain, même si il savait déjà qu'il pouvait compter sur Alex pour le soutenir la dedans. Amy comprenait que la notion de rêve était difficile d'accès dans ce genre de situation parce qu'en réalité, il y a cette petite voix qui menace de tout faire foirer, Henry avait peur de ne pas faire comme il fallait, et le problème était bien évidemment là. "Oui c'est tout à fait ça malheureusement, j'ai tellement peur de ne pas réussir que je me bloque l'esprit sans vraiment m'en rendre compte...c'est frustrant à la fin, imaginez que je sois nul en tant qu'écrivain." Parce qu'il ne s'est jamais lancé la dedans parce qu'il ne pensait pas pouvoir le faire, faire parti de la royauté ça change la donne, ça change beaucoup de choses et il est important de faire important à de nombreux points, même si ce n'est pas le même cas que pour sa sexualité, ça revient au même de se dire que pendant longtemps il n'avait pas eu vraiment le choix, avant que sa vie ne change du tout ou tout. Amy lui expliqua, le rassura même, que c'était normal d'avoir peur de se lancer dans l'inconnu, dans quelque chose qu'on ne connait mais il faut le faire pour ne pas avoir de regrets, pour ne pas tourner en rond, il faut se lancer dans l'aventure car sinon ça sera toujours difficile pour la suite des choses et puis si on a l'habitude de réaliser un rêve alors il faut y aller. Les choses pouvaient paraitres dur à entendre pour Henry parce qu'il n'y arrivait pas, mais il savait pertinemment que c'était tout à fait ce qu'il fallait, ce qu'il devait entendre, Amy lui expliquai cela avec la meilleure douceur qu'il fallait, parce que oui il le fallait pour avancer et devenir un bon écrivain. "Oui vous avez raison, je dois réussir à passer le cap mais vous savez ce n'est pas simple, comme tout le monde vous me direz mais avant d'arriver dans ce monde, je n'aurai jamais pensé que je pouvais réaliser mon rêve, j'étais prince d'Angleterre et cette idée n'était pas encore possible alors aujourd'hui me dire que je peux faire ça me fait prendre conscience que c'est maintenant ou jamais." Lui répondit Henry, se confiant sur son passé de prince qui n'était pas celui d'un prince charmant, qui n'était pas un choix non plus. "Vous avez toujours voulu devenir écrivaine ?" Lui demanda soudainement le blondinet.
Amy prenait son rôle au sérieux. A sa façon, avec ses conseils, elle tentait de lui donner quelques astuces afin de l'aider à résoudre ses problèmes pour commencer son roman. Chacun avait sa méthode personnelle, bien sûr, mais elle pouvait lui donner des pistes qu'il adapterait ensuite à sa façon pour en faire sa méthode tout à lui. Par exemple, si le côté désordonné ne lui plaisait pas, Amy lui proposait de ranger ses idées par thème, par catégorie, par ce qu'il voulait. Trier, noter, ça pouvait aider certains à se repérer, à voir ce qui était en trop, ce qui manquait, ce qui était compliqué, ce qu'il restait à faire. Cette idée semblait davantage lui convenir. Il semblait être un homme organisé et il avait besoin de cadres, ce qu'elle pouvait parfaitement comprendre, même si elle était plutôt tout le contraire en règle générale. « Exactement. Et à force d'essais, vous adapterez cette méthode jusqu'à ce qu'elle vous convienne. » Parce que les choses ne marchaient pas toujours du premier coup, il fallait parfois essayer, persévérer. Mais il lui semblait qu'il avait désormais une bonne base à exploiter.
Afin de mieux le connaître - ce qui pouvait toujours s'avérer utile de cerner le personnage afin de mieux le conseiller - elle lui posait quelques questions, notamment sur ses études et sur ses envies d'écrire. Elle le connaissait encore très peu et se trompait peut-être totalement, mais elle avait l'impression que son blocage venait de la possibilité qu'il avait d'écrire ce livre qu'il avait toujours voulu écrire. Son rêve était à portée de main et il était effrayé. Effrayé que ce ne soit pas comme il l'avait imaginé. Effrayé que les choses ne fonctionnent pas comme il l'avait imaginé. Effrayé par son propre rêve. Amy connaissait ce sentiment et elle n'avait, malheureusement, pas de solution magique.
Il confirmait ce qu'elle pensait. « Et imaginez que vous soyez incroyablement doué ? » Ou qu'il n'était qu'un écrivain ordinaire. Ni incroyable, ni pitoyable, juste un bon écrivain ? Elle ne pouvait pas le savoir et lui non plus. Mais il n'y avait qu'en essayant qu'il saurait. « Il n'y a qu'en essayant que vous saurez. Et si vous vous révélez être mauvais, eh bien, au moins, vous aurez essayé et vous n'aurez aucun regret. » Parce que oui, il y avait un risque pour qu'il ne réussisse pas, il ne fallait pas le nier. Elle n’était pas là pour le déprimer ou le décourager, bien sûr, mais pour lui faire prendre conscience que l'important était qu'il se lance pour ne jamais avoir de regrets.
La peur de l'inconnu était normale, il fallait juste oser la dépasser. Encore une fois, elle n'était pas là pour le démoraliser, mais pour lui dire la vérité avec bienveillance et un sourire toujours accroché aux lèvres. Elle était là pour le pousser, pour le conseiller. Il avait besoin de se lancer une bonne fois pour toutes. Besoin de s'essayer, même s'il se trompait. Parce que s'il se trompait, il pouvait réessayer encore et encore, mais s'il ne se lançait jamais, il resterait bloqué pour toujours.
Henry, face à toutes ces remarques, avait fini par se confier sur sa vie et sa situation. D'une oreille attentive, Amy l'écoutait. Elle n'avait pas n'importe qui face à elle : un prince - et elle n'en doutait pas une seule seconde, elle avait conscience des multiples univers et origines des gens qui se trouvaient dans ce monde. Un prince dont ce rêve n'aurait dû être, pour toujours, qu'un rêve inaccessible. « Si j'avais su que je discuterais avec le prince d'Angleterre, j'aurais fait un effort. » Ne put-elle s'empêcher de plaisanter pour détendre l’atmosphère. « Alors, justement... La vie vous offre la chance de réaliser votre rêve. Elle vous donne cette... liberté dont vous aviez besoin. A vous de la saisir et d'en faire quelque chose. » Souffla-t-elle avant d'ajouter : « Vous savez quoi ? Je ne vous connais pas, mais j'ai confiance en vous. Je sais que vous en êtes capable. » Ça ne valait peut-être pas grand-chose, mais elle le sentait. Elle sentait que cet homme avait quelque chose de particulier, ce petit plus nécessaire aux bons et aux grands écrivains.
« Je ne crois pas. » Avoua-t-elle avec franchise, en fouillant sa mémoire, alors qu'il la questionnait sur son travail d'écrivain. « A vrai dire, j'ai l'impression d'avoir eu mille vies avant celle-ci. » Et quelque part, c'était un peu le cas. « Je viens d'une toute petite ville en Ecosse, je rêvais d'autre chose, mais j'avais l'impression que ce n'était pas possible, et j'ai rencontré un homme qui a changé ma vie. Il m'a permis de visiter des endroits merveilleux, de rencontrer des êtres fantastiques, de faire des choses incroyables... C'est peut-être de là que vient cette envie de raconter des choses... » Cet homme, pas celui qu'elle avait épousé, mais celui qui était devenu son meilleur ami, lui avait ouvert l'esprit et lui avait permis d'avoir ces mille vies qu'elle aimait tant. « J'ai eu des petits boulots et j'ai été mannequin dans cette autre vie. Aujourd'hui, je suis journaliste et écrivaine. Alors, vous voyez, à l'origine, rien ne m'y prédestinait. » Déjà tellement de vies en si peu d'années. « Je crois que c'est la vie que j'ai menée qui a fait de moi une écrivaine... » Terminait-elle dans un haussement d'épaules parce que ce n'était qu'une hypothèse, à vrai dire.
Henry était quelqu'un de très méticuleux, de très organisé, et ce même dans sa vie de tout les jours, voilà pourquoi il avait du mal avec le simple d'écrire ses idées en plein désordre, d'où le fait qu'il avait besoin d'aide et Amy semblait être la personne idéale pour ça et en tout cas c'était ce qui se déroulait puisque son premier conseil fut très favorable pour lui. Il avait déjà au moins une piste, écrire ses idées sous forme de cartes mentales avec des thèmes et des catégories pour pouvoir l'aguiller mieux. "Oui je dois persévérer et ne pas me décourager." Et il finira par y arriver, mais c'était toujours plus facile à dire qu'à faire parce qu'il était tellement perfectionniste que le simple fait de ne pas avancer l'agacer au plus haut point mais comme la jeune femme le disait si bien, à force d'essais c'est comme ça qu'on y arrive. Amy lui posa ensuite quelques question afin de mieux le comprendre, de mieux saisir le blocage et elle comprend bien vite d'où ça venait. Le blondinet avait peur de ne pas réussir à écrire son livre, à atteindre son rêve, qu'il a attendu pendant si longtemps et qu'il ne croyait pas possible. Maintenant que ça l'était, il se mettait grandement la pression pour que tout soit parfait mais il avait tout simplement peur de merder quelque part et que en réalité ça montrait qu'il n'était pas un bon écrivain. La jeune femme le rassura sur le fait qu'il devait tenter pour savoir si il était un bon ou un mauvais écrivain et elle avait totalement raison, si il n'essayait pas, il finirait par avoir des regrets et ce n'est clairement pas bon de vivre avec des regrets. "Oui...je sais que vous avez raison. Le plus important dans tout ça enfaite c'est que j'arrive à me lancer." Et il devait y arriver parce que c'était ce qui comptait pour lui, qu'il atteigne cet objectif qu'il a tant convoité et abandonné lorsqu'il était prince.
Amy ne le dévalorisait pas au contraire, elle tentait de lui ouvrir les yeux, elle l'aidait à y voir plus clair et à ne pas regretter. Elle lui donnait les bons conseils, toujours souriante et le déclic finirait par se faire. Lorsqu'il lui expliqua qui il était avant d'arriver ici, la rouquine eu une petite remarque qui le fit rire à son tour. "Oh ne vous inquiéter pas pour ça." Personnellement il s'habillait avec classe mais il n'accordait pas autant d'importance à comment les autres s'habillaient. Ce qu'elle lui dit ensuite lui redonna un élan de confiance, déjà elle avait confiance en lui même si elle ne le connaissait pas et elle avait raison, on lui offrait l'opportunité d'être libre et de faire ce qu'il veut alors autant la saisir en plein vol et de faire de sa vie un choix et non une contrainte. "Merci de me faire confiance, je sais que je vais finir par y arriver mais ça sera long, quand on a été habitué à s'effacer, c'est plus difficile de sortir dans la lumière." Mais il était confiant, il devait l'être pour lui, pour Alex, il se devait d'être lui même et il avait déjà commencé à l'être avant d'arriver dans cette ville. Puis il se montra curieux sur son histoire à elle, comment elle était devenue écrivaine et son histoire était bien originale. Elle avait vécu tant de choses avant de devenir ce qu'elle était, rien ne prédisait son avenir, elle ajouta que peut être c'était la vie qu'elle avait menée qui l'avait amenée à devenir écrivaine. "Wahou je vois effectivement. C'est grâce à cet homme que tout a changé, ça vous a permit de voir de belles choses. Vous avez eu un sacré parcourt avant d'arriver à ce que vous êtes devenu aujourd'hui. Et vous êtes heureuse ?" Lui demanda Henry avant de prendre une gorgée de son thé.
Ecrire n'était pas simple. Si ça l'était, n'importe qui pourrait le faire sans aucun effort et alors le métier d'écrivain perdrait sans doute toute sa valeur ? N'importe qui pouvait écrire, bien sûr, mais écrire quelque chose avec du sens, des émotions, quelque chose de profond, de parlant... Non, ce n'était pas donné à tout le monde. Alors, il devait persévérer. Essayer. Si le talent n'était pas inné, le travail permettait à tout le monde de l'acquérir. Amy en était persuadée. Alors, à sa façon, elle tentait de l'encourager et de le conseiller. Elle était ici pour cette raison, après tout.
Par curiosité, peut-être, mais par nécessité surtout, Amy lui posait diverses questions à propos des raisons de son blocage. Pour l'aider, c'était nécessaire. Elle devait mieux le connaître et le comprendre. Il lui expliquait donc que voir son rêve devenir accessible était compliqué à gérer. Elle le comprenait. Lorsqu'un rêve n'était qu'un rêve, il était beau. Lorsqu'un rêve devenait réalité, on craignait d'être déçu ou de ne pas réussir. Sauf que pour savoir ce que l'on valait en tant qu'écrivain, pour savoir ce que valait son rêve, il fallait se lancer, essayer. Ça ne fonctionnerait peut-être pas, et c'était difficile à accepter, évidemment, mais ce serait pire encore de ne jamais se lancer et d'avoir des regrets. « Vous y arriverez. » Confirma-t-elle pour se montrer rassurante, mais persuadée d'avoir raison. Elle sentait qu'il était fait pour ça. Au moins, pour essayer.
En discutant, ils en arrivaient à discuter de ce qu'ils étaient avant d'arriver ici. Il lui fit part, alors, de son statut un peu particulier. Amy, toujours avec cette envie de détendre l'atmosphère, plaisantait à ce sujet. Si le rendez-vous était sérieux, Amy détestait par-dessus tout se prendre au sérieux et ne pas détendre l'atmosphère - n'en déplaise à ses interlocuteurs, mais heureusement celui-ci le prenait bien. Par la suite, elle répétait sa confiance en lui. Même si elle ne le connaissait pas, elle laissait parler l'avis qu'elle s'était fait de lui. C'était comme une sorte de certitude, d'instinct. Peut-être se trompait-elle, mais elle était sûre d'une chose, d'une chose à propos de laquelle elle ne se trompait pas : il était libre, il avait la chance de pouvoir essayer et il devait le faire. Il n'avait pas le droit de laisser passer sa chance. « Bien sûr, mais ce ne sera qu'un défi supplémentaire à relever pour vous. » Le temps qu'il prenait à relever ces défis n'avait finalement que peu d'importance. Ce qui importait plus que tout était qu'il y aille à son rythme, sans se rajouter de pression inutile - il semblait en avoir déjà suffisamment comme ça.
Puisqu'il l'avait interrogée à ce sujet, Amy avait évoqué sa propre histoire, ses mille vies, avant d'arriver à celle qu'elle menait actuellement. Jamais elle ne s'était réellement destinée à une carrière d'écrivaine. Sa vie l'y avait menée, voilà tout. L'homme face à elle réagissait, montrait son étonnement face à la vie qu'elle avait pu mener et mettait les mots juste sur ce qu'elle avait vécu. Il avait compris l'essentiel, l'importance que le Docteur avait eu pour elle. A sa question, ce fut à son tour d'être surprise. Elle le fixait alors un instant, réfléchissant au degré de sincérité qu'elle devait mettre dans cette réponse - non pas qu'elle veuille lui mentir, mais elle n'était pas certaine elle-même de la réponse à donner à un inconnu. Et, en même temps, elle ne se voyait pas répondre à sa question qu'au travers de son métier d'écrivaine parce qu'elle était un tout et qu'elle était écrivaine grâce à la vie qu'elle avait menée et qu'elle menait aujourd'hui. « J'ai retrouvé presque tous mes proches... » A l'exception de sa fille, pour les plus importants, ce qui était un manque important, évidemment, mais une absence dont elle avait l'habitude depuis toujours. « Je suis mariée, j'ai une adorable petite fille... » Qui était un véritable miracle, un vrai cadeau du ciel puisqu'elle n'était pas censée pouvoir avoir d'autres enfants. « Des amis merveilleux et un travail que j'affectionne tout particulièrement. » Résuma-t-elle dans les grandes lignes. « Si l'on oublie le fait que l'on se retrouve dans une ville dont on ne sait rien, » mais sur laquelle elle menait de grandes recherches - et qui lui avait apporté autant de bonheurs que de malheurs, « on peut dire que je suis heureuse. » Soufflait-elle, son regard perdu dans le vague un instant. « Même si toutes ces aventures me manquent énormément. Je n'ai jamais été une grande adepte de la routine et... Je dois avouer que mon bonheur n'est pas tout à fait complet. Heureusement, je peux voyager à travers ce que j'écris. » C'était une consolation quelque part, une façon pour elle de continuer à voyager à travers le temps et l'espace, même si ce n'était que par l'imagination.
Henry se souvenait de cette nuit de réveillon où il avait évoqué son rêve de devenir écrivain avec Alex, le simple fait de pouvoir croire en ça était si important que dans les moments de doute, il s'y accrochait mais jamais il n'avait pensé pouvoir le réaliser alors aujourd'hui alors qu'il était si proche de réussir, la pression était bien trop là pour lui rappeler à l'ordre, il avait forcément peur d'échouer et de comprendre que ce n'était pas pour lui. Cependant Amy avait raison, il devait y croire et ne pas se décourager, écrire quelque chose de censé, de vrai avec des émotions n'était pas donné à tout le monde mais l'ancien prince sentait qu'il était fait pour ça, qu'il avait un tat de choses à raconter, à écrire, ses précieuses histoires qui n'avaient encore jamais quitté ses pensées. Il avait surement besoin d'entendre des encouragements de la part d'une personne comme son interlocutrice qui savait ce que c'était d'avoir le syndrome de la plage blanche, qui avait un tat d'histoires à raconter, elle savait ce que c'était d'atteindre un but auquel on ne pensait pas pouvoir y parvenir. Il avait besoin de ses conseils pour avancer et se donner d'avantage de courage qu'il ne possède déjà en lui. Amy lui avait donc posé quelques questions afin de comprendre son ressenti et pourquoi il bloquait, finalement elle l'encouragea encore plus, persuadée qu'il allait y arriver. "Oui merci. Enfin je l'espère." Lui répondit il avec un petit sourire qui se voulait tout de même confiant avant de porter sa tasse à ses lèvres afin de se réchauffer un peu. Puis ils se mirent à parler de leurs passés respectifs, de ce qu'ils étaient avant, ce qui n'était pas anodin pour le jeune homme et qui donna matière à rire à la jeune femme. Qu'elle détende ainsi l'atmosphère ne le dérangeait pas du tout, au contraire, ça lui permettait de se détendre lui même et de lâcher un peu la pression concernant l'écriture de son livre. Henry lui confia alors que malgré la joie et l'engouement pour la chose, ce n'était pas simple de sortir ainsi en pleine lumière, habitué d'ordinaire à se cacher et à ne pas jouir pleinement de sa liberté. C'était encore une question de confiance en soi, il acquiesça les paroles de son interlocutrice, il savait qu'elle avait raison, c'était un défi supplémentaire mais qui serai peut être plus aisément à franchir. "Oui finalement le résultat sera le même, celui attendu." Ajouta le blond avec un fin sourire comprenant le sens du moment.
Naturellement le sujet tourna sur la vie de la jeune femme qui avait eu un sacré parcourt, un tournant dans sa vie, un homme qui a changer cette dernière, elle a vécu tant de choses qui l'ont amenée à devenir écrivaine, c'est par la force des choses et des évènements vécus que parfois le destin s'impose à nous. Le jeune blond n'hésita pas une seule seconde à lui demander si elle était heureuse, même si c'était peut être, c'était même déplacé surtout qu'ils ne se connaissaient que depuis peu mais il eu un élan de curiosité concernant la vie d'Amy et si après tout ça, comme elle se sentait réellement et surtout dans un monde comme celui ci où au final ils ne connaissent que peu de choses, pour ne pas dire rien. Elle prit un instant avant de répondre, lui énuméra tout ce qui était important pour elle et malgré le peu d'informations qu'elle possédait de cette ville où ils étaient coincés pour être honnête, elle se sentait heureuse en fin de compte. "Je suis content d'entendre ça, ce n'est pas simple tout les jours de vivre ici alors si vous avez avec vous les personnes que vous aimez c'est presque le plus important." Lui répondit il avec un sourire, c'était bien plus aisé de vivre dans un monde dont on ne connait rien non pas seul mais avec ses proches et qui plus est avoir un travail qui nous rendait heureux c'était encore mieux, la dessus il était d'accord avec la jeune femme. Elle lui avoua tout de même que la routine ce n'était pas pour elle et qu'heureusement elle pouvait voyager à travers les livres et ses écrits. "Je comprends qu'après tout ce que vous avez vécu, ne plus pouvoir voyager doit vous manquer. C'est là une chance que nous pouvons en changer le cours, du moins une partie." Heureusement que leur liberté entravé ne se limitait pas à leurs imagination d'écrivain.
Écrire n'était pas facile. Tout le monde pouvait écrire quelque chose, mais tout le monde ne pouvait pas avoir un résultat convaincant. Touchant. Écrire était un métier. Une passion, certes, mais un métier également dans leur cas. Ce n'était pas simple d'oser se lancer, au risque d'échouer, au risque d'être déçu. C'était un risque qu'il n'était franchement pas facile de prendre parce qu'il fallait être capable d'assumer la suite. Mais elle l'encourageait à le prendre parce que ça valait le coup. Tout valait toujours le coup quand il s'agissait de réaliser ses rêves. Amy en était persuadée. Il fallait simplement accepter de relever ce défi, avec les risques qu'il comportait, mais aussi les difficultés. Il fallait accepter l'échec. Il fallait accepter de devoir recommencer encore et encore. Ce n'était pas un rêve facilement accessible, mais c'était un rêve qui valait le coup.
Ils avaient évoqué, à force de discussion, leur passé. Amy avait appris des choses au sujet du jeune homme, d'où il venait et des difficultés pour lui de croire que son rêve pouvait se réaliser. Elle avait fait au mieux pour l'encourager, pour l'écouter et le conseiller. Il venait d'un milieu où il semblait impossible de voir ce genre de rêves se réaliser, alors il n'y avait rien d'étonnant à le voir aussi perdu. Puis la discussion avait dérivé sur la vie d'Amy et sur son passé. Sans trop se retenir, elle avait donc expliqué qu'elle avait retrouvé des gens qu'elle aimait et qu'elle était heureuse, mais qu'une partie d'elle-même serait toujours en manque de ces voyages qu'elle faisait avec cet homme qui avait changé sa vie, son meilleur ami, cet alien venu d'une autre planète. Après avoir connu l'univers, comment se contenter d'une seule et unique ville ? Elle ne pouvait cependant pas dire qu'elle n'était pas heureuse. Elle avait sa fille, son mari, ses amis... Elle avait sa vie. Elle en était heureuse. Vraiment. Simplement... Simplement, il lui manquait et lui manquerait toujours ce petit quelque chose qui ne la faisait pas entrer dans cette routine qu'elle détestait par-dessus tout. « Oui, j'ai eu beaucoup de chances. » Elle aurait pu se retrouver seule dans un monde inconnu et les choses auraient été beaucoup plus difficile, après tout. « Vous êtes seul dans ce monde ? » Demanda-t-elle par curiosité. Ils ne se connaissaient pas, mais se posaient des questions plutôt personnelles. Peut-être parce qu'ils partageaient une passion commune ? Quelque chose qui les rapprochait ? « Je ne sais pas si je supporterais de ne plus pouvoir voyager à travers mes livres. » Il la comprenait, il comprenait son besoin de voyager, de s'échapper, alors elle en profitait pour confier son point de vue. Elle en parlait parfois avec Rory, mais il aimait cette vie et il avait parfois du mal à comprendre et accepter son besoin de s'évader. Alors en parler avec un inconnu qui ne la jugeait pas lui faisait du bien. « Puis, qui sait, peut-être qu'un jour, nous pourrons de nouveau quitter cet endroit ? » Elle l'espérait. Et, en même temps, cette perspective l'effrayait. Et si sa fille ne pouvait pas venir avec elle ? Si elle perdait de nouveau le Docteur et tous ses amis ? Qu'importe ce qui arrivait, il y avait des choix et des sacrifices à faire. Rien n'était jamais facile ou donné dans la vie.
Le jeune homme appréciait qu'Amy l'encourage à réaliser son rêve, à persévérer, à lui donner le petit quelque chose qui lui ferai aller de l'avant, non pas qu'il manquait d'inspirations et qu'il n'était pas prêt à écrire son livre mais il était tout simplement perdu. Perdu et angoissé à l'idée de ne pas réaliser ce pour quoi il est là, parce que vu d'où il vient, avec la famille qu'il a, devenir écrivain était quelque chose qu'il ne pensait jamais toucher du bout des doigts et maintenant que c'est réalisable, il a peur de ne pas réussir. Mais son interlocutrice lui a redonné confiance en lui, en lui donnant des mots clés, des choses qui pourront lui permettre par la suite de poser toutes ses idées sur feuille, de commencer son livre, celui qu'il a tant rêvé d'écrire et il sait qu'il va y arriver, dorénavant il le sent, c'est son moment. Ils avaient ensuite discutés de leurs vies d'avant, avant qu'ils arrivent dans cet univers et découvert certaines choses sur leurs passés respectifs. Amy avait vécu beaucoup de choses, d'épreuves qui l'avait forgé et qui avait fait qu'elle était devenue écrivaine par la force des choses, Henry était content de savoir qu'elle avait pu retrouvé sa famille, ce qui lui permettait de survivre, de vivre pleinement sans regret parce qu'elle n'était pas seule même si il comprenait qu'il lui manquerait toujours quelque chose, ce petit plus de pouvoir voyager, ce qui n'était malheureusement pas possible dans cette ville. "Oui de la chance, même si je suis plus porté à croire que c'est choisi." Elle était chanceuse mais le jeune homme, qui lui aussi avait la chance d'avoir retrouvé l'un de ses proches, pensait que c'était écrit, ils étaient destinés à ne pas être seuls comme d'autres en arrivant ici. "Non j'ai moi aussi retrouvé l'un de mes proches, mon petit ami est avec moi ici. Honnêtement je ne m'imagine pas être sans lui." Se retrouver du jour au lendemain dans un endroit inconnu dénué de tout repère, c'était ce qui arrivait à beaucoup d'entre eux et le jeune homme se sentait reconnaissant de ne pas avoir subi ce traumatisme.
L'ancien prince comprenait le point de vue de la jeune femme concernant son besoin de s'évader, elle lui expliqua même ne pas pouvoir supporter l'idée de ne plus voyager dans ses livres, c'était quelque chose d'essentiel pour un écrivain de pouvoir passer de monde en monde ainsi qu'a travers les âges, se retrouver ici et en être privé c'était l'une des pires choses pour un personne ayant la passion de la lecture. "Je penses qu'en tant qu'écrivain, il est difficile de ne plus pouvoir faire ça." Lui confia t'il parce qu'ils se comprenaient et partageaient la même passion. "Je l'espère aussi vraiment." Oui il espérait pouvoir rentrer chez lui mais une part de lui n'y croyait pas, que c'était simplement possible parce que certains avaient essayé, pourquoi ça changerait ? "Mais j'ai l'impression que ça sera jamais possible..." Ajouta le blondinet, non pas qu'il était pessimiste, mais il était juste réaliste.
Si Amy était là pour lui donner des conseils en tant qu'écrivaine avant tout, ils avaient rapidement changé de sujet pour évoquer leur vie passée. C'était venu naturellement. Après tout, ce qu'ils avaient été, ce qu'ils avaient vu, ce qu'ils avaient vécu faisaient partie intégrante de leur vie d'écrivain. Sans écrire sur ce qu'ils avaient vu ou vécu, il y avait toujours une part, même presque invisible, de soi dans ses écrits. C'était donc un point important, en réalité. Plus encore quand votre passé posait problème et vous empêchait d'écrire ce que vous vouliez écrire.
Amy avait également évoqué sa vie, ses regrets et ses chances, ce qu'elle avait pu être et ce qui lui avait permis de devenir l'écrivaine qu'elle était aujourd'hui. Elle avait eu de la chance dans ce monde. Après avoir vécu seule un court moment, elle avait retrouvé les siens peu à peu. Elle avait même pu fonder sa propre famille, ce qui était parfaitement impossible chez eux. Alors, les voyages dans le temps et l'espace lui manquaient terriblement, mais elle avait conscience, en même temps, de la chance qu'elle avait eue contrairement à d'autres. « Vous pensez que nous avons tous une sorte de destin et que les grands moments de nos vies sont écrits à l'avance ? » S'interrogeait-elle, sans aucune moquerie, après sa réflexion. « Ou vous pensez que quelque chose ou quelqu'un choisit tout pour nous ? » Elle était curieuse de comprendre et voir sa façon de penser. Ce garçon semblait fascinant par bien des aspects et elle se découvrait l'envie de le connaître, de voir le genre d'homme qu'il était pour imaginer l'écrivain qu'il serait - même si c'était parfaitement subjectif.
« Je suis heureuse pour vous. » Amy était sincère, elle était heureuse de savoir qu'il n'était pas seul dans ce monde. Être seul n'était jamais facile en arrivant dans un monde inconnu. A plusieurs, avec les gens que l'on aimait, les choses paraissaient tout de suite beaucoup plus surmontables. Amy n'aurait pas supporté sa vie ici sans ses proches. Elle était privée de ce qui la rendait le plus heureuse, en dehors des siens, les voyages... Alors si elle avait été privée de ses proches en plus de tout... Non, jamais elle n'aurait pu le supporter, c'était une évidence. Heureusement, il lui restait également l'écriture. L'écriture lui permettait de voyager, de rêver, de s'évader. Ce n'était pas la même chose, mais c'était la meilleure façon pour elle de le faire, de continuer, malgré les limites que cet endroit leur imposait. « Ce serait presque comme nous empêcher de respirer, » souffla-t-elle en souriant, voyant dans tout cela un vrai besoin, presque vital, comme celui de respirer.
Amy lui confia ensuite qu'elle aimerait rentrer chez elle. Elle aimerait et, en même temps, elle perdrait de nouveau le Docteur et n'aurait toujours pas la possibilité de voyager... Elle perdrait aussi ceux qu'elle avait appris à connaître et aimer dans ce monde... Alors, est-ce que ça valait véritablement le coup en y réfléchissant bien ? « J'ai déjà vu des miracles de ce genre s'accomplir... Il suffit parfois d'un peu de patience et de personnes douées pour résoudre des mystères. » Combien de mystères impossibles à résoudre avait-elle résolu avec le Docteur ? Mais après toutes ces années, même si tous les Docteurs réunis n'avaient pu trouver de solutions... peut-être était-ce parce qu'il n'y en avait pas. Tout simplement. Qu'ils étaient condamnés à rester dans ce monde. « Si je devais me montrer tout à fait franche, je ne pense pas non plus que nous réussirons un jour... Mais si les gens que nous aimons sont ici, n'est-ce pas le plus important finalement ? » Certainement que si, dans le fond. « Et qui sait si notre monde existe encore. » Ils avaient peut-être été conduit ici pour cette raison... Qui sait, après tout, puisque personne n'avait de réponses à leurs nombreuses questions.