L’automne. Cette saison où la nature abandonnait ses couleurs vives pour des teintes plus ternes. La frondaison des arbres se déclinait en une multitude de coloris, qui passaient de l’or au pourpre, formant ainsi un véritable patchwork qui s’étendait à perte de vue. Des nuances ardentes et mélancoliques qui révélaient toute la magnificence de la nature. Au fil des jours, les arbres se dépouillaient silencieusement de leurs feuilles colorées, qui voltigeaient au gré du vent jusqu’au sol. Cet acte évoquait la fin d’un cycle. La sève des arbres abandonnait les branches et se stockait à la base du tronc, leur permettant ainsi de passer l’hiver.
Dylan, avachi sur son canapé, se languissait des rayons du soleil qui pénétrait la fenêtre de son appartement légèrement entrouverte. Une légère pluie faisait remonter les effluves automnaux jusqu’à ses narines. C’était un mélange de pétrichors mêlés à l’odeur des feuilles en décomposition qui jonchaient le sol de la cour où était situé son logement. Un long soupir d’aisance s’échappa de ses lèvres. Depuis, son séjour à la colonie de Hackett's Quarry, il avait appris à profiter des plaisirs simples que lui offrait la vie. Depuis cet incident, une simple respiration était devenue un privilège. À ce souvenir, une angoisse vint enserrer sa gorge, le plongeant dans un léger malêtre. Certes, il avait survécu à ce voyage dans l’horreur, mais cette survie avait un coût. Les traumatismes, qu’il avait vécus, ont à jamais marqué son esprit au fer rouge. Ses maux continuaient de le tourmenter, de constamment le lacérer. Indéniablement, certaines situations, même anodines, lui provoquaient des crises de panique qu’il maitrisait difficilement.
Refusant de sombrer dans cette spirale infernale, Dylan se redressa mollement et traina les pieds jusqu’à la salle de bain. La fraicheur de l’eau sur son visage le ramena sur terre, chassant quelque peu ses chimères. Long soupir accompagné d’un bref regard sur son téléphone. Dans une heure, Samantha se présentait à son domicile pour découper des citrouilles pour Halloween. Rien n’était prêt… Comme à son habitude, il avait choisi de flâner - une flânerie qui s’était soldée par une remontée de ses tourments. Difficilement, Dylan parvint à s’extirper de son appartement pour rejoindre au plus vite un centre commercial où il serait possible de trouver les bricoles dont il avait besoin. Fort heureusement pour lui, il parvint à récupérer quatre citrouilles et quelques éléments décoratifs pour les agrémenter au besoin. Une vingtaine de minutes avant l’arrivée de Sam… Il devait se dépêcher ! Sans plus trainer, il s’élança sous la pluie, les bras chargés.
Quatorze heures, il franchit la porte d’entrée de son immeuble. Plus que quelques mètres ! L’ascenseur l’engloutit pour le recracher au deuxième étage. Samantha n’était pas encore arrivée. Bonne nouvelle pour le retardataire ! Une fois à l'intérieur de son appartement, une seule créature se permit de le juger de ses pupilles émeraude. Assis sur le comptoir de la cuisine, Schrödinger, son chat, fixait son propriétaire avec sévérité. « Je sais… Pas la peine d'en rajouter. » Souffla-t-il, coupable. En guise de réponse ? Un simple miaulement réprobateur. Maladroitement, il déposa ses courses sur le plan de travail. Mécontent d’être dérangée de la sorte, la créature détala, courroucée. « Ne le prends pas comme ça. » Sa voix calme tenta d’apaiser l’aigreur du chat, mais rien n’y fait… Ce félin avait un sacré caractère ! Interrompu par la sonnerie de son appartement, il redressa brusquement la tête. Pile à l’heure, comme à son habitude ! « Quelle drama queen, ce chat. »
Dylan s’empressa de lui ouvrir la porte. « Salut, Sam ! » Son corps se mut légèrement, l’invitant à entrer. « Comment vas-tu ? Ça fait un bail ! Les études ? Hmm... Ou alors... » Un rictus amusé se dessina sur son visage. « J'ai probablement loupé un épisode un peu plus conséquent ? » Minauda-t-il goguenard. Pour accentuer davantage son propos, ses paroles furent accompagnées d’un clin d’œil. Samantha pouvait aisément deviner le sujet sur lequel s'aventurait Dylan : les amours. En parallèle, il la débarrassa de sa veste et l’accrocha à l’arrière de sa porte. « Tout est dans la cuisine. » Il marqua une légère pause. « Ouais... Ouais... Coupable. Je m'y suis pris à la dernière minute. » Grommela-t-il dans sa barbe.
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Dernière édition par Dylan Lenivy le Dim 3 Nov - 13:50, édité 1 fois
Samantha Giddings
▿ Ton univers : until dawn.
▿ Date de naissance : 21/08/2000
▿ Age : 24
▿ Métier : en première année de master en sciences vétérinaire.
▿ Quartier : hogwarts place.
▿ Côté cœur :
There's darkness in the distance from the way that I've been livin' but I know I can't resist it. Oh, I love it and I hate it at the same time, you and I drink the poison from the same vine. Oh, I love it and I hate it at the same time, hidin' all of our sins from the daylight.
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : iwbys
▿ Avatar : Florence Pugh
▿ Copyright : harleystuff ; bangbangstuffsworld
▿ Disponibilités rp : indisponible (5/3)
▿ Autre(s) compte(s) : Tyrell & Rhaenyra & Fallon & Aníbal & Ryan & Kenzi & Fallon & Billy & Darlene & Ágata & Saray & Christian & Leonard
À la base, Sam n’avait absolument rien planifié pour Halloween. Considérant avoir déjà vu bien assez de choses horrifiques pour le restant de ses jours au cours d’une seule soirée, cela faisait désormais la quatrième année qu’elle faisait totalement l’impasse sur les traditionnels bals et autres festivités horrifiques initialement destinés à honorer la mémoire des morts bien que cette signification semblait oubliée de longue date par la majorité des gens s’y rendant. Ça avait son cas durant des années, jusqu’à ce que les personnes avec qui elle avait l’habitude de passer ce jour et pratiquement tous les autres ne décèdent ou disparaissent elles-mêmes toutes dans des circonstances pour le moins… atypiques. Combien d’Halloween n’avait-elle pas passés chez les Washington ? Combien de films d’horreur tous plus glauques et gores les uns que les autres Josh ne s’était-il pas amusé à leur montrer, conscient qu’il serait le seul à dormir sur ses deux oreilles une fois ceux-ci finis ? Pas étonnant, avec le recul, lui souffla vicieusement son esprit, ce qui lui fit esquisser une grimace. Bien qu’elle sache que rester éternellement rattachée à son passé ne soit pas une manière saine de combattre son traumatisme, celle qui s’était retrouvée contre son gré à la place de Final Girl était convaincue que les années et la rancune accumulée à l’égard de son ancien ami ne suffiraient jamais à lui faire totalement oublier tous les bons moments qu’elle avait pu passer à ses côtés et d’une certaine manière, elle se haïssait un peu d’être aussi nostalgique. Ou sentimentale, bien que son amour-propre ait beaucoup plus de mal à l’admettre.
L’invitation de Dylan, aussi anodine puisse t-elle être en apparences, avait sonné comme une nouvelle occasion de reprendre sa vie en mains. De gommer un lien de plus qui la rattachait à son passé, tout simplement. Aussi, en dépit de la pointe d’appréhension qu’elle avait naturellement ressentie, il lui avait finalement fallu bien peu de temps pour l’accepter. Objectivement, le streamer était certainement la seule valeur sûre qu’elle puisse compter dans sa vie bien que considérer quelqu’un comme tel ne fasse plus partie de ses habitudes. Les déceptions avaient été bien trop violentes autrefois que pour redevenir pleinement la personne confiante et peut-être un peu naïve qu’elle avait autrefois été mais l’étudiante devait bien le reconnaître : le jeune homme s’était hissé à une place qu’elle n’avait plus laissé personne atteindre depuis des années maintenant : celle d’ami. Bien qu’elle ait réussi à accrocher avec l’une ou l’autre âme vaguement compatible avec ses propres croyances sur les chaises de l’amphithéâtre, celles-ci ne restaient finalement que de simples potes ou collègues de travail bien que l’opportunité de passer du temps en leur compagnie lui soit plus aisément offerte qu’avec le chevelu. Tout comme elle, il avait vécu des choses que tout le monde ne comprendrait ou n’écouterait simplement pas — et tout comme elle, il en garderait les traces pour le restant de ses jours. Au fil du temps, elle en était arrivée à la conclusion que, peu importe ce que l’avenir leur réserverait, ils auraient au moins certainement l’occasion de s’entraider à guérir pour un bout de chemin et c’était tout ce dont elle pouvait avoir besoin actuellement.
En voyant l’heure avançant dangereusement sur l’horloge suspendue au mur, la jeune fille se décida enfin à délaisser le lit sur lequel elle était en train de flâner en s’auto-convainquant que la matière supposée être étudiée finirait par lui rentrer en tête sans qu’elle n’ait besoin de réellement la lire. S’empressant d’aller se préparer, elle prit toutefois le temps de faire un crochet par le supermarché pour aller y chercher une bouteille de spritz sans alcool avant de finalement se diriger vers l’appartement où elle était attendue, ne tenant surtout pas à arriver à la bourre.
Une fois le doigt sur la sonnette, l'invitée n'eut qu'à peine le temps de respirer que la porte s'ouvrit devant elle, dévoilant celui à qui elle était venue rendre visite. Aussitôt, un sourire simplement heureux s'infiltra sur ses traits : l'occasion était peut-être un peu délicate de prime abord, mais elle n'en restait pas moins heureuse de le voir. « Hey, Dylan ! » S'exclama t-elle en retour, ne se faisant pas prier pour s'infiltrer dans son appartement plutôt que de rester à l'extérieur bien que le couloir ait déjà accaparé tout le mérite de l'avoir secourue de la pluie. Fidèle à lui-même, il ne se faisait pas prier pour s'engouffrer dans les sujets les plus personnels de sa vie à peine arrivée. En guise de réponse, elle se contenta d'abord de lever les yeux au ciel, laissant ouvertement sous-entendre d'emblée que sa suggestion était totalement irrationnelle. « Encore et toujours les études avant le reste. Et surtout avant c'que tu peux imaginer, obsédé. » Pour appuyer davantage ses mots, elle vint enfoncer légèrement son index contre son épaule dans un geste faussement punitif. Un simple petit souffle amusé lui échappa lorsqu'il confessa ne pas avoir tenu l'organisation qu'il s'était lui-même fixé de prime abord, particulièrement peu surprise de constater quelque chose qu'elle avait déjà soupçonné. « Ce n'est pas bien grave, ce sera probablement un peu moins le bazar de le faire directement là-bas. Enfin, j'crois. » Au moins, ils auraient directement les éviers et ustensiles divers à portée de main si nécessaire, après tout. Une fois tous deux dans la cuisine en question, elle désigna d'ailleurs d'un signe de tête la bouteille qu'elle tenait toujours à la main. « Je ne savais pas trop ce que je pouvais ramener que tu serais susceptible de boire et je refusais catégoriquement de venir les mains vides, du coup j'ai... un peu improvisé. » Lançant un regard au liquide orangé, elle reposa ensuite celui-ci sur son interlocuteur. « Mais si c'est ignoble, ne te rend pas malade non plus ! Je ne serai pas vexée et je n'ai moi-même aucune idée du goût que ça peut avoir. »
DYLAN&SAM
Dylan Lenivy
▿ Ton univers : The Quarry
▿ Date de naissance : 19/07/2000
▿ Age : 24
▿ Métier : Streameur et étudiant à l’université, il suit un Bachelor en Physique
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : Take me back
to the time
when you first
told me
your name.
Dylan ne put s’empêcher de sourire à sa réaction - comme à son habitude, la curiosité de ce dernier fit son effet. Quelque peu dramatique, son visage se para d’une légère grimace. « Quelle femme violente ! » Marmonna-t-il en massant légèrement l’endroit où son doigt avait fait pression. Fort heureusement pour lui, il ignorait tout de l’accident au chalet des Washington et à la violence dont avait fait preuve Samantha à l’égard de Josh… Un terrible coup de batte de baseball porté à la tête. « Moi, obsédé ? Moi ? » Une fausse indignation accompagnait ses mots. « Ma question était innocente… Elle n’avait aucune arrière-pensée. Aucune. » Peu connu pour ses talents d’acteur, personne ne croyait en cette défense bancale, à commencer par lui. Au regard réprobateur de son amie, Dylan leva les mains au ciel. « Ça va… Ça va ! » Soupira-t-il. « J’avoue mon crime. Peut-être que j’avais quelques arrière-pensées en m’aventurant sur ce chemin. » Pour souligner l’importance de ses intentions, ses deux index se levèrent. « Mais ! C’était simplement de la curiosité. » Avoua-t-il, souriant. « Comme tu semblais occupée… En tant que meilleur ami, je me suis dit : voilà, elle a pris son envol… Elle a grandi si vite. » Pour accompagner ce semblant de fierté, il effaça d’un revers de la main des larmes fictives. Dylan, éternel comique, en faisait constamment des caisses pour amuser la galerie. Pas à mal, loin de là. Depuis les incidents de Hackett’s Quarry, il prenait davantage soin de ses proches… Sans doute, dans l’espoir, de soulager sa culpabilité ou de retrouver un semblant de normalité après ces évènements traumatisants.
Femme pragmatique, Sam ne vit aucune opposition à faire la découpe des citrouilles dans la cuisine. Mentalement, Dylan la remercia, cela lui évitera de longues heures de ménage à ramasser les entrailles de ce fruit et les pépins que Schrödinger aura promenés ici et là dans l’unique but de se divertir. « Moins le bazar ? Je ne suis pas sûr… Mais en tout cas, j’éviterai de retrouver des graines un peu partout dans mon appartement. » Son regard balaya les environs à la recherche du coupable, mais, toujours de mauvaise humeur, son chat demeurait introuvable. « Tu sais comment est Schrödi… Donnez-lui un truc ridicule, il s’amusera pendant des heures. Offrez-lui des jouets à vingt dollars, il s’en foutra. » Exaspéré par le comportement de son animal de compagnie, un léger soupir s’extirpa de ses lèvres. Malgré les bêtises et le comportement médisant de cette bête, Dylan ne changera, ô grand jamais, d’équipe. Les chiens avaient la fâcheuse tendance de lui rappeler ces abjectes créatures…
Interpelé par la bouteille de soda sous son bras, Dylan fronça les sourcils. « Sam ! » Légère réprimande amicale. « Merci, mais tu sais très bien que tu n’étais pas obligée. » Dylan ne s’intéressait pas particulièrement à ce genre de civilité… Ce n’était pas le genre de la maison. Sa tête se tourna vers elle. « Il n’y a qu’une seule façon de le savoir. » Bien décidé à mettre un goût sur ce liquide orange, il extirpa de son étagère deux verres et les disposa sur le comptoir. Afin d’éviter toute éclaboussure, ses doigts dévissèrent avec précaution le bouchon. L’odeur, bien qu’assez chimique, ne lui déplut pas particulièrement. Elle était assez proche de celle du Fanta. « L’odeur, ça passe. » Doucement, il remplit les deux verres à moitié et lui tendit le sien. « J’espère ne pas mourir ici et maintenant… Tu devrais peut-être goûter en premier. On ne sait jamais… Les empoisonnements ne sont pas si anodins, n'est-ce pas ? » Plaisanta-t-il. Son sourire moqueur fut accompagné d’un clin d’œil. « A nous. » Dylan trinqua avec sa meilleure amie avant de boire d’une traite son verre. Le liquide acidulé lui arracha une vive grimace. « C’est… » Il eut du mal à contenir un frisson. « On dirait du pamplemousse… Ou du citron ? » Après cette violente agression, une note plus douce et légèrement sucrée lui arriva en bouche. « En vrai ? Ça va. Ce n’est pas si mauvais, non ? »
Déposant son verre et le soda un peu plus loin, il extirpa toute l’attirail nécessaire pour éventrer et vider les citrouilles. « Ah… Attends. » Dylan abandonna quelques instants la cuisine pour se munir d’un épais feutre noir. « Ca pourra toujours nous être utile. » Il marqua une légère pause, vérifiant par la même occasion s’ils avaient tout ce qu’il fallait. « Je crois qu’on est bon. Alors, Sam… Tu as déjà une idée précise de ce que tu veux faire ? »
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Samantha Giddings
▿ Ton univers : until dawn.
▿ Date de naissance : 21/08/2000
▿ Age : 24
▿ Métier : en première année de master en sciences vétérinaire.
▿ Quartier : hogwarts place.
▿ Côté cœur :
There's darkness in the distance from the way that I've been livin' but I know I can't resist it. Oh, I love it and I hate it at the same time, you and I drink the poison from the same vine. Oh, I love it and I hate it at the same time, hidin' all of our sins from the daylight.
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L'éternel penchant entre le dramatique et l'ouvertement chochotte de son hôte lui fit esquisser un rictus amusé bien que ses yeux se levèrent en direction du plafond. « Et ça aura l'audace de se qualifier comme étant le sexe fort... » Ce type d'interactions légères et sans prise de tête lui faisaient encore plus de bien qu'elle ne le réalisait. Ayant eu tendance à s'éloigner naturellement des gens depuis l'incident du chalet par manque de confiance et d'intérêt à leur égard, pouvoir retrouver une personne de son âge avec lequel elle pouvait se permettre de plaisanter ou même simplement discuter était une excellente opportunité pour elle de renouer avec le genre humain. « Duh. Je suis presque sûre qu'une certaine personne ne croirait pas une seule seconde à ce type de défense si elle était présente... » Quoi que pour le peu de fois où elle avait aperçu Ryan, la réaction la plus évidente émanant de lui aurait probablement été un simple mouvement dubitatif de sourcils qui aurait cependant été suffisant pour en dire long. Après avoir laissé échappé un léger rire face à ses mots, son amie reprit son sérieux pour hausser les épaules. « Non, en réalité, ce n'est pas au goût du jour. » Pour avoir partagé avec son interlocuteur son point-de-vue sur les événements de Blackwood Mountain, elle ne doutait pas qu'il comprendrait totalement sa décision de se tenir à l'écart de ce type de relations. Lui avait réussi à se faire une place dans son cœur parce qu'il avait prouvé d'emblée qu'il ne risquait jamais de la voir autrement que comme une simple amie et c'était précisément ce qu'elle recherchait : une relation où elle ne s'attacherait pas plus que nécessaire et dans laquelle aucun espoir d'ambiguïté n'était permis. D'une certaine manière, on pouvait toutefois considérer qu'elle avait déjà trahi sa première résolution en le laissant se hisser à la place de meilleur ami — place privilégiée qu'elle ne s'était pas attendue à attribuer à qui que ce soit depuis la perte d'Hannah.
L'atelier quasi improvisé dans la cuisine ne la dérangeait pas le moins du monde : bien qu'étant une psychorigide de l'organisation au point où tout aurait probablement été prêt depuis la veille si elle avait été aux commandes, s'adapter de sorte à faciliter un minimum la vie de son ami ne risquait pas de la défriser. La manière dont celui-ci sembla toutefois balayer les environs du regard lui laissa aussitôt deviner vers qui se portait la majorité de ses soupçons « Que tu crois. Hormis s'il a interdiction formelle de mettre une patte dans la cuisine, j'ai un peu de mal à imaginer qu'il se tienne autant à carreaux que tu ne l'espère. » D'autant plus qu'en connaissant le principal concerné, même une ordonnance restrictive adressé à son encontre ne l'aurait de toute façon pas empêché de n'en faire qu'à sa tête. Tel maître... « Vois ça du bon côté des choses : au moins, il est économique. A sa façon. Et tu peux faire d'une pierre deux coups lorsque tu achètes quelque chose pour toi : tu lui laisses simplement l'emballage et tu en fais le plus heureux des chats. » Bien qu'à titre personnel, ce soit précisément l'une des raisons pour lesquelles elle resterait éternellement une fervente défenderesse de la cause canine : l'ingratitude naturelle de la gent féline n'était pas sa tasse de thé.
Loin de réellement se soucier de sa reprise de volée, la dénommée Sam se contenta de lui faire un léger signe de la main comme pour lui intimer de rester calme. « Crois moi : je le sais mais je déteste aller quelque part les mains vides. » Sa mère lui avait beaucoup trop martelé le crâne durant son enfance avec ce type de convenances que pour réussir à s'en défaire aussi aisément, d'autant plus que ça faisait toujours bonne impression. « Il est vrai que, même en tant que marraine non officielle, je n'ai absolument aucune envie d'hériter de Schrödi s'il t'arrive quelque chose alors peut-être devrai je me dévouer... » En sachant qu'elle aurait probablement été la prochaine à se dévouer pour reprendre le félidé et lui éviter l'austérité et le stress d'une cage de refuge en plus de vouloir honorer la mémoire de son ami dans de pareilles et tragiques circonstances, ce type de remarque émanant d'elle était probablement risible. « À nous. » Surenchérit t-elle avant de trinquer, s'accordant plus de temps que son acolyte pour analyser le liquide contenu dans son verre en prenant une petite gorgée de celui-ci. Le goût qui se répandit soudainement dans sa gorge fit aussitôt raidir l'ensemble de sa mâchoire, clignant difficilement des yeux face à un tel assaut aigrelet. « C'est... ouais. Ça fera probablement le taf pour aujourd'hui mais que je ne risque pas de me jeter à l'assaut du rayon pour aller en rechercher de sitôt. » Ou plutôt, un peu plus sincèrement : qu'elle ne risquerait probablement plus de toucher à son verre durant l'ensemble de sa visite à moins que sa gorge ne s'assèche si violemment qu'elle n'aurait pas d'autre choix. « Disons que c'est le type de boissons dont j'ai un peu de mal à saisir l'invention elle-même. S'infliger ce goût pour ne même pas avoir l'occasion de finir torché à l'arrivée comme avec l'original ? Meh. »
Décidant de l'imiter, elle vint déposer son verre à côté du sien tout en le laissant sortir le nécessaire pour leur activité du jour, acquiesçant sagement à l'apparition du feutre dans l'équation : toujours plus pratique que de se lancer complètement à l'aveugle, effectivement. « J'ai brièvement été regarder des idées de design sur Pinterest avant de partir et je dois reconnaître qu'il y en avait un inspiré d'une momie qui me plaisait bien. Ca n'avait pas l'air trop compliqué en plus, à condition de savoir estimer l'écart entre chaque strie... » Pourtant, son niveau presque complètement nul en activité manuelle de ce style lui laissait d'ores et déjà présager le pire : elle avait toujours été une catastrophe ambulante en cours d'arts plastiques au point où, plus d'une fois, son professeur pourtant grand fan de l'abstrait n'avait jamais réussi à comprendre ce que son élève avait désespérément tenté de représenter. « Et toi ? » Ses yeux s'attardèrent un instant sur la citrouille se trouvant la plus proche du jeune hommes, son expression se faisant à nouveau plus moqueuse. « Tu devrais peut-être songer à une forme au moins vaguement féline. Ca ferait peut-être office d'offrande pour réussir à apaiser le tigre de Sumatra qui erre dans ton appartement... »
DYLAN&SAM
Dylan Lenivy
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▿ Date de naissance : 19/07/2000
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Contrairement aux autres membres de la gent masculine, Dylan n’avait jamais eu cette prétention. Pour lui, naitre femme ne s'apparentait pas à une faiblesse. Pour lui, la diversité des talents et des compétences chez les individus, indépendamment de leur genre, doit primer et être reconnue. Malheureusement, les stéréotypes des rôles de genre prolifèrent encore aujourd’hui, même si progressivement les choses parviennent à changer. « Je n’ai jamais affirmé quoique ce soit sur ça… » Rajouta-t-il avec un léger sourire. Lors des évènements de Hackett’s Quarry, Dylan s’était la plupart du temps réfugié derrière Kathleen quand Ryan n’était pas dans les parages. En même temps, avec une main en moins, les chances de survie s’amenuisent rapidement. Dès qu’elle évoqua son petit ami, ses yeux se levèrent au ciel, sachant pertinemment la réaction que ce dernier aurait eue face à une défense aussi bancale, il l’avait habitué à mieux. « Ryan lit en moi comme dans un livre ouvert, c’est plutôt facile, non ? » Souligna-t-il. Même s’il n’était pas très expressif, Ryan aurait su transmettre son émotion sur le sujet. Dans son esprit, il imaginait sa mine dubitative le détailler. À cette image, il étouffa un rire. Au rappel du célibat de Samantha, sa main gagna son épaule pour la réconforter. « Tu as toute la vie devant toi… Laisse-toi le temps. » Après plusieurs séances de confessions sur leurs traumatismes respectifs. Dylan n’ignorait pas qu’avec les incidents survenus dans sa vie, les relations affectives et amoureuses n’étaient plus perçues de la même manière. Fort heureusement pour lui, Ryan n’avait jamais tenté de leur nuire…
Même s’il s’y était pris à la dernière minute, la cuisine ressemblait à un véritable atelier de découpe. L’unique antagoniste demeurait introuvable. Sam avait raison. Si son chat avait décidé de faire une connerie, ce n’est pas son autorité approximative qui allait l’empêcher d’agir de la sorte. Quelle plaie… Songea-t-il. Il haussa les épaules et continuait de scruter les environs à la recherche du concerné. « Ce chat est véritable emmerdeur quand il s’y met. Tout ça parce que j’ai eu le malheur de déposer le sac de course à côté de lui. Plus aigri que lui ? C’est impossible. » Un long soupir s’extirpa de ses lèvres. « Il se vengera… Ce n’est qu’une question de temps. » Impossible d’oublier, les précédentes vengeances. La céramique de sa douche s’en souvenait encore, tout comme lui. « Attends, attends. » Dylan fut surpris de la voir défendre son chat. « Tu es en train de défendre Schrodi où j’hallucine ? » In extrémis, il réprima un rire, mais un sourire narquois étira le coin de ses lèvres. « Alors là… Si on m’avait dit qu’un jour Samantha Giddings défendrait la cause féline… Wouah, je suis ému. » De manière théâtrale, son pouce essuya ses larmes imaginaires. « Désolé, c’est l’émotion. » Renchérit-il. N'arrivant pas à digérer une telle nouvelle, il s’appuya sur le plan de travail. « Je ne sais pas quoi dire. C’est trop. J’ai besoin d’un petit moment. » En faisait-il trop ? Absolument, il s’amusait d’elle. Au bout de quelques secondes, un rire s’éleva. « C’est ta formation de vétérinaire qui te fait revenir sur tes propos ? C’est adorable. Toi et Schrodi, qui militez ensemble pour un objectif commun. C’est beau. » Face à l’attitude de Sam, il leva les mains vers le ciel. « J’en fais trop ? Ouais, j’en fais trop. » Il marqua une pause et poursuivit. « T’as pas tort… Un chat économique... Mais quand tu veux lui faire plaisir et qu’il ignore allègrement ton cadeau. J’avoue que ça me reste en travers de la gorge. »
Reconnaissant de son geste, Dylan acquiesça et lui offrit un sourire. Pour faire honneur à son hôte, il s’empressa de les servir, mais les propos sur l'avenir de son chat lui firent hausser un sourcil. « Il y a cinq minutes, tu étais prête à le défendre envers et contre tous… Et maintenant, tu refuses de t’occuper de mon animal ? Quelle indignité ! Je comprends mieux son aigreur du jour, pauvre animal. » Dylan refusait catégoriquement qu’elle abandonne son chat dans un refuge ou qu’il soit saisi par la fourrière, s’il venait à lui arriver malheur. « Je vais devoir officialiser ton statut. » Rajouta-t-il avec un rictus espiègle, elle n’y échappera pas. Sans aucun problème, il ingurgita ce liquide. Son regard s’attarda sur Sam, qui peinait avec l'amertume du liquide. Raide comme un piquet, elle ne partageait pas le même avis que Dylan, c'était sûr ! « Ne t’en fais pas ! Je sais que j’ai un palais de doberman. J’ai du Coca, si tu préfères. » Il refusait catégoriquement de laisser son invité dans un tel inconfort. « Sam ! Soit indulgente avec nous… Mon traitement ne me permet pas une consommation d’alcool. Après, si tu veux, y reste de la bière de la dernière fois. » De mémoire, une ou deux bouteilles de bière devaient trainer dans son réfrigérateur. « C'est comme tu préfères. »
Trêve de bavardage, la découpe allait pouvoir commencer. « Tu as le post sous la main ? Pour des raisons évidentes, la découpe risque d’être assez compliquée pour moi. Avec un peu de chance, je me lacère le bras. Avec beaucoup de malchance, je me sectionne la main. » Pour son bien et pour celui de Ryan, il valait mieux laisser son unique main intacte. La perte de la première les avait suffisamment bouleversés. « Hm… Ce qu’on pourrait faire ? Tu les coupes, je les vide, on dessine nos motifs et on finit par la découpe finale ? » De son côté, Dylan n’avait pas d'idée spécifique… Sur le chemin du retour, il avait recherché quelques motifs, mais n’avait rien trouvé de concluant. « Les trucs basiques. » À sa proposition, il fronça les sourcils et leva les yeux au ciel. « Très drôle ! Enfin… Quoique… On pourrait essayer de couper une citrouille en forme de tête de chat ? Non, trop compliqué… Il suffit d’une erreur pour que mon tigre de Sumatra te saute à la gorge. Je n’aurais jamais la force de rivaliser avec un tel fauve. » Avoua-t-il avec une mine désolée, avant de rire. « Puis, pourquoi pas ? On a trois mains de disponibles. Quel est le risque qu’on échoue ? » Demanda-t-il avec une pointe d’humour.