Sujet aléatoire - Ambrose & Wanda

« Je n'en sais rien, pour être tout à fait franc. » Malheureusement pour eux. Les choses auraient été beaucoup plus simple, autrement. « Il y a plusieurs solutions. Soit nous réussissons à le convaincre que nous voulons l'aider et il nous fera comprendre ce qu'il veut. Soit nous devrons le deviner nous-même en cherchant des indices. Soit, ce qu'il veut, c'est nous faire du mal et, dans ce cas, nous devrons nous débarrasser de lui. » Encore fallait-il espérer que cela soit possible. Mais, pour l'instant, difficile de dire quelle hypothèse était la bonne. Toutes pouvaient avoir un fond de vérité, après tout, puisqu'ils ignoraient tout.

L'idée de Wanda n'était pas stupide, bien au contraire, même. « C'est une excellente suggestion. Peut-être que c'est notre magie qui l'attire. Peut-être en a-t-il besoin pour gagner en puissance ou pour sortir d'ici. » Il fallait alors espérer qu'il n'essaie pas de les tuer pour s'approprier cette magie.

Il fallait déterminer comment procéder, s'y tenir, essayer. Si ça ne fonctionnait pas, il fallait trouver un autre plan et réessayer. Encore et encore, jusqu'à trouver le bon plan. La bonne solution. Il ne fallait jamais baisser les bras, c'était la seule certitude qu'il avait. « Ne dis pas ça, chacun ses domaines et ses connaissances. » Se dénigrer n'aidait pas, au contraire. Perdre confiance en soi pouvait être dangereux et réduire nos capacités. Mieux valait éviter, donc. « Tu as raison, la violence n'est pas la solution. Pas encore, tout du moins. » Peut-être seraient-ils obligés d'y avoir recours à un moment ou un autre, mais pas pour le moment. Il y avait d'autres solutions à tester d'abord, tout espoir n'était pas encore perdu.

Si les insinuations de Wanda l'intriguaient, à propos de son comportement face à ces agressions, Ambrose préférait se concentrer sur l'essentiel et ne pas se montrer curieux, pour le moment. « Nous allons essayer de l'attirer dans une pièce. Un endroit qui nous paraît calme, rassurant. Nous nous installerons et nous essayerons de lui parler, de lui montrer que nous sommes prêts à l'aider, à nous comporter en amis. Nous verrons, déjà, s'il accepte de nous parler et d'être dans la même pièce que nous. » Puis, ils aviseraient en fonction de ce qui fonctionnait ou non. « Tu as visité la maison, une idée de la pièce qui conviendrait ? » Parce que lui, à part se retrouver coincé dans une chambre, il n'avait pas visité grand-chose.

Face aux paroles du jeune homme, Wanda devait avouer que ça faisait beaucoup de possibilité, mais au moins, elle les connaissait toutes désormais et pouvait donc l’aider au mieux pour découvrir la vérité sur cette entité. La sorcière se demandait si leurs magies respectives avaient pu amener l’esprit à les amener ici ou à savoir qui ils sont. Ambrose semblait comprendre cela et elle devait avouer qu’elle se demandait si l’esprit leur voulait du mal pour ça ou pas. Cependant, la rousse avait plusieurs questions, espérant que Ambrose en ait les réponses. Seulement, elle devait avouer que n’y connaissant rien sur les esprits, elle n’était absolument pas utile. Il indiqua l’inverse, mais fut attentive à ses paroles.

Je dirai le salon. Il y a un canapé et des fauteuils qui sont en mauvais état, mais ça reste sans doute le meilleure endroit.

Toute la maison était en piteux état, mais à choisir, c’était sans doute là qu’ils pourraient être le mieux. Se passant une main sur le visage, elle soupira doucement.

J’espère que de toutes les options que tu as proposées, parler est ce qui fonctionnera le mieux.

Elle n’avait pas vraiment envie d’en venir aux mains ou d’utiliser ses pouvoirs. Elle le ferait si cela était nécessaire, mais elle espérait vraiment que ça ne soit pas le cas.

Allons-y.

Allant ouvrir doucement la porte, elle attendait un peu avancer d’avancer pour retourner au rez-de-chaussée. Elle reste silencieuse, n’osant pas parler au cas ou cela puisse irriter l’esprit qui s’en prendrait à eux directement. Elle ne pu s’empêcher de jeter un œil vers la porte d’entrée, mais elle se ravisa et alla dans le salon. C’était vieux et poussiéreux, mais ça restait définitivement le meilleur endroit. Se tournant vers le canapé, elle regarda Ambrose, avant de prendre place et de poser les mains sur les genoux, espérant que montrer ses mains et avoir une posture droite serait vue comme non menaçante par l’esprit.

Prêt ?

La première chose à faire était de comprendre les souhaits de l'esprit qui hantait cette maison. S'ils savaient ce que cet esprit voulait, ils avaient une chance de pouvoir s'en sortir. Sans information, à l'aveugle, il était particulièrement difficile de faire quoi que ce soit. Pour commencer, Ambrose proposait de trouver un endroit reposant, tranquille, où ils pourraient tenter de communiquer avec l'esprit afin d'obtenir des réponses à leurs questions. Si cet esprit attendait quelque chose d'eux, peut-être se livrerait-il plus facilement s'ils s'adressaient directement à lui, calmement, en se montrant amis ? Si l'esprit refusait, ils trouveraient autre chose.

D'un signe de tête, il acquiesça à l'idée et se dirigea vers le salon, prudemment. Pour le moment, l'esprit n'attaquait plus, mais il était préférable de rester sur ses gardes. « Je l'espère aussi. Vaincre un démon, c'est une chose, vaincre un esprit, c'est une chose totalement différente. » Puisqu'ils n'étaient pas sur le même plan physique, les choses se compliquaient naturellement. Alors, quelque part, à choisir, il aurait presque pu préférer un démon à un esprit.

Arrivés dans le salon, dans le calme, ils s'installèrent tous les deux. Wanda sur le canapé, Ambrose sur un fauteuil, juste en face. Wanda restait calme, droite. Elle avait une posture qui inspirait la confiance, qui montrait à l'esprit qu'elle n'avait rien à cacher. Ambrose prit la même, mais se pencha légèrement en avant. Ils n'avaient pas de matériel pour communiquer avec l'esprit, mais ils feraient au mieux. « Nous devrions nous tenir les mains. Nous n'avons ni bougies, ni matériel, ce qui risque de compliquer les choses, mais je me dis que, peut-être, nous dégagerons suffisamment d'énergie pour espérer obtenir quelque chose. » Ce n'était qu'une supposition, une fois encore, mais il fallait bien tenter, expérimenter, des choses.

Après avoir pris une grande inspiration, Ambrose s'était éclairci la voix. Il fallait y aller. « Esprit de la maison, est-ce que tu m'entends ? » Sa voix portait et résonnait dans cette grande maison silencieuse. Face à l'absence de signe, il avait repris : « Nous sommes là pour t'aider, nous ne te voulons aucun mal. Nous souhaitons seulement savoir ce que tu veux pour pouvoir te venir en aide. Si tu nous entends, et si tu es d'accord, manifeste-toi. » Sa voix était claire, précise. Elle ne tremblait pas et dégageait quelque chose de rassurant. Il fallait simplement espérer que l'esprit réponde favorablement à leur demande.