If you want me to listen, whisper. [Alana & Margot]

If you want me to listen, whisper.

feat. Alana

« Considérons que c’est une première fois pour nous deux, dans ce cas », fait Margot avec un sourire au coin des lèvres. « Il n’est pas non plus dans mes habitudes de séduire mes psychiatres dans l’espoir d’un rendez-vous galant », reprend-elle, amusée.

En réalité, elle ne s’inquiète pas vraiment des intentions du docteur Bloom. Elle pense ces dernières transparentes, comme peuvent l’être les siennes également. De l’avantage de fréquenter une femme qui a été votre psychiatre… on ne peut que se présenter tel que l’on est véritablement. Et si, après cela, Alana est toujours suffisamment intriguée pour vouloir passer la soirée avec elle, alors c’est définitivement que Margot a tout réussi. Margot apprécie de se sentir privilégiée, elle apprécie l’intérêt tout particulier que son interlocutrice lui porte, de même qu’elle apprécie l’intérêt qu’elle-même lui porte. L’inquiétude et l’urgence ne dominent pas cet échange, contrairement à tous les autres. L’intérêt qu’y trouve Margot est d’un ordre bien différent, et c’est une chose qui lui plaît considérablement, profondément.

Après qu’elles aient passé commande, Alana se permet une observation et des questionnements tout à fait compréhensibles quand on sait tout de sa situation. Elle veut bien croire que son aplomb soit considéré comme surprenant. La jeune femme, dans cette situation, ne devrait peut-être même pas être en mesure de regarder ses interlocuteurs dans le blanc des yeux, mais Margot a appris de longue date à s’approprier le pouvoir où elle était susceptible de le gagner… en très peu d’endroits par conséquent, mais dans son rapport aux femmes, notamment, elle s’était toujours montrée conquérante. Elle estime que c’est la meilleure manière de faire. Elle n’a guère de temps à perdre, et elle sait le montrer, à sa manière. Ceci dit, il y a une différence notable entre Alana et la plupart de ses conquêtes, qu’elle ne s’explique pas tout à fait, mais qu’elle ressent complètement néanmoins.

« Je le suis plus encore que je ne l’ai été avec vous », confesse-t-elle avec un sourire. Un serveur vient leur apporter une bouteille de vin, qu’il leur fait goûter l’une et l’autre avant de les laisser de nouveau seules. « Je ne peux pas me permettre d’engager de vraies relations avec qui que ce soit. Ce serait trop… dangereux », suggère-t-elle. « En temps normal, je me passe de l’étape du dîner mais… j’aurais regretté de ne pas me laisser l’occasion de vous parler davantage. » Margot s’empare de son verre et le tend en direction de son interlocutrice. « Alors », demande-t-elle avec malice. « A quoi trinquons-nous ? »

Ce ne sont pas les suggestions qui manquent aux yeux de Margot, mais elle laisse tout de même à son interlocutrice le soin de décider de ce qu’elle estimera être le plus judicieux et le plus approprié.

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feat. Alana

« Parfaitement », se permet de répondre Margot avec une fine esquisse de sourire amusée quand la psychiatre observe, d’un ton badin, qu’elle doit probablement se sentir flattée d’être ainsi privilégiée.

Bien sûr, le ton de Margot répond à celui de son interlocutrice. Il ne revêt pas grand-chose de sérieux… pourtant, ses propos, eux, ne sont pas loin de l’être, ils se rapprochent même de ce qu’on pourrait considérer de plus remarquablement sérieux, en réalité. Oui, Margot Verger estime que son interlocutrice est une privilégiée, et elle a gagné ce privilège en étant simplement… eh bien, elle-même. Elle a rapidement intéressé et intrigué Margot, et en réponse à ceci, un rendez-vous tel que celui-ci avait semblé s’imposer, en dépit de ce qu’il revêtait de naturellement dangereux. Ou justement pour cette raison.

Margot pense deviner un certain trouble chez son interlocutrice au moment de lui apprendre qu’elle s’épargne d’ordinaire de dîner avec ses conquêtes et passe généralement directement à l’étape supérieure. Ce trouble, elle se l’imagine peut-être, mais Margot se plaît à l’imaginer inédit, et à croire qu’il lui est, à elle seule, destiné. Elle lève son verre de vin en même temps qu’Alana elle-même, son fin sourire toujours aux lèvres.

« A nos traitements de faveurs respectifs », confirme-t-elle, un fin sourire aux lèvres avant que de les tremper dans son verre de vin d’un excellent cru. Elle savoure sa texture et son goût, et s’amuse franchement de la question de son interlocutrice quand cette dernière commence à l’interroger avec une intensité à la fois séduisante et désarmante. Margot repose son verre sur la table. « Nous ne sommes plus dans votre cabinet, Alana. »

C’est la première fois que Margot appelle son interlocutrice par son prénom, reléguant le « docteur Bloom » aux oubliettes. Au vu des circonstances, cette appellation lui paraît autrement plus appropriée.

« Pour être honnête », reprend-t-elle, acceptant tout de même de répondre plus sérieusement à la question de son interlocutrice. « Je crois que je ne m’en souviens plus. J’ai parfois… l’illusion d’être en contrôle, mais ce n’est jamais tout à fait exact. »

Elle marque une pause le temps de reprendre une gorgée de son verre. Elle ne veut pas concevoir ce rendez-vous comme une prolongation de leur séance précédente, mais elle ne le conçoit pas ainsi, en dépit du caractère presque professionnel de cette question. Un rendez-vous galant avec une psy, c’est un défi, mais un défi agréable, cela oblige à plus de transparence qu’on en serait probablement capable par l’intermédiaire d’un inconnu rencontré sur un site de rencontres.

« Je me trompe si je suggère que vous nous n’avez pas l’habitude de ce genre de rendez-vous ? Laissez-moi deviner, vous êtes une carriériste, votre vie personnelle passe au second plan. » Elle sourit. « Est-ce la première fois que vous fréquentez une femme dans ces circonstances, Alana ? »

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feat. Alana

« Peut-être », se contente de répondre évasivement Margot, en détournant cette fois les yeux d’Alana au moment de devoir admettre que, comme bien souvent, l’analyse de son interlocutrice la concernant est particulièrement juste.

Même si c’est bien un discours de psychiatre que celui qu’elle vient de lui soumettre, Margot a néanmoins le sentiment que la curiosité qu’elle a affichée en cet instant n’avait pas tant pour but de la sonder que de la comprendre sur un plan différent encore. Et c’est un fait qu’elle ne peut effectivement pas nier, les aventures sans lendemain qu’elle a tendance à enchanter résultent de la volonté pour elle de reprendre un semblant de contrôle sur sa vie. Autant le dire sans avoir peur des mots, ce n’est pas toujours très efficace… Mais sur le moment, elle arrive toujours à se convaincre que ça l’est un tant soit peu. Ce qui n’est qu’illusoire a tout de même pour effet de la rassurer, et ce n'est pas rien… surtout quand, comme elle, on revient d’aussi loin. Elle préfère ne pas s’étendre sur le sujet, d’autant qu’elle ne saurait trop situer cette échange, ce rendez-vous, sur l’échelle de ses attentes ou de ses manipulations.

Ne s’intéresse-t-elle à Alana Bloom que dans cet espoir de reconquête d’un contrôle depuis longtemps perdu ? Serait-ce pour cette raison qu’elle se serait attaquée à un aussi gros morceau ? C’est bien possible, après tout… mais elle refuse de penser qu’il puisse ne s’agir que de cela. Elle le refuse même catégoriquement. Parce qu’il y a quelque chez cette femme de différent. Elle l’a séduite pour le plaisir de la séduire… elle veut continuer de la séduire pour une raison différente, en revanche, et qu’elle n’identifie pas totalement. Qu’est-ce qui lui plaît tant dans la compagnie d’Alana ? Peut-être le fait qu’elle sache tout de ses démons et soit capable de la regarder droit dans les yeux malgré tout. Oui, au fond, c’est probablement cela.

Margot affiche un sourire à la réflexion de la psychiatre quand cette dernière admet mieux gérer sa vie professionnelle que personnelle et sentimentale, raison pour laquelle elle aura obtenu ce rendez-vous dans le cadre de son travail, ce qui n’est probablement pas très conseillé… mais quelle importance, après tout, n’est-ce pas ?

La psychiatre ajoute qu’elle n’est pas la première femme à avoir attiré son attention, mais n’avoir jamais été en rendez-vous galant avec aucune d’entre elles. A ces mots, Margot se sent agréablement privilégiée. Cela ne lui arrive pas tous les jours non plus. Ce sentiment d’être un tant soit peu unique, même au nom d’un prétexte que l’on pourrait considérer comme terriblement futile.

« Vous êtes parfaite, Alana. J’ai juste une très bonne intuition », répond Margot quand la psychiatre suggère que si elle a été trahie d’une manière ou d’une autre par son attitude, ce dîner est peut-être un fiasco. « Et je devrais même ajouter que ce dîner est parfaitement à la hauteur de mes attentes. » Elle marque une pause. « Et si vous me parliez de vous ? Vous en savez tant sur moi, je crains fort que nos rapports n’en soient déséquilibrées. »

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feat. Alana

La désinvolture affichée de la psychiatre est une des choses que Margot découvre préférer chez elle. Elle y trouve une certaine forme de… séduction potentiellement involontaire, mais qui fonctionne particulièrement bien sur elle. Plus Alana Bloom fait mine de se désintéresser, plus elle intéresse Margot, qui est à présent suspendue à ses lèvres, au moment d’entendre son interlocutrice lui parler plus longuement d’elle, ainsi que Margot le lui avait demandé. Et elle lui parle alors, sans ordre précis, de toutes les informations qui lui viennent à l’esprit la concernant. Dans le désordre… des informations relativement anodines, mais qui ont leur intérêt.

Elle lui apprend préférer la bière au vin, ce qui n’est pas du tout le cas de Margot, qui ceci dit aura toujours préféré le whisky aux deux premiers. Elle a un chien, quand Margot, pour sa part, a toujours eu une préférence pour les chevaux. Et elle n’est pas douée pour parler d’elle. Contrairement à Margot qui s’est particulièrement bien prêtée à cette exercice en présence de son interlocutrice. Mais en même temps, elle l’avait fait dans le cadre particulier d’un cabinet psychiatrique, ce qui facilite évidemment les choses, mais déséquilibre largement leurs échanges à l’heure actuelle.

« D’accord », répond Margot quand Alana suggère que si elle veut en apprendre plus sur elle, elle devra l’interroger sur ce qui l’intéresse.

Ce n’est clairement pas pour déplaire à Margot qui ne trouve pas déplaisante, loin de là, cette inversion des rôles. Elle y prend même un certain plaisir, elle doit bien le reconnaître. Et elle croit son interlocutrice quand cette dernière affirme qu’elle lui répondra le plus sincèrement possible. Elle sait qu’elle n’a pas à redouter que ce ne soit pas le cas. Elle ne peut prétendre avoir tout compris de son interlocutrice, mais elle est à peu près convaincue de la sincérité de cette dernière en toute circonstance, et c’est sur ce point qu’elle se focalise avant toute chose, raison pour laquelle elle décide d’orienter sa question de la manière qu’il lui plaira.

« Parle-moi de ta famille, de tes parents… tu as des frères et sœurs ? »

C’est assez naturellement qu’elle oriente le sujet dans cette direction, et elle veut croire qu’il y a toujours beaucoup à apprendre d’une personne en se concentrant sur sa famille. Bien sûr, elle est biaisée par son propre exemple qui est clairement des plus marquants, mais elle estime tout de même que cela devrait lui permettre d’en découvrir davantage sur son interlocutrice qui reste un puits de mystère pour elle à l’heure actuelle.

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feat. Alana

Ce que ce doit être que d’avoir des frères avec qui l’on est susceptible de s’entendre, des frères qui ne vous auront pas considéré comme leur chose tout au long de leur existence. Ce semble aussi improbable aux yeux de Margot qu’elle sait sa situation fort heureusement exceptionnelle. Elle ne peut s’empêcher, en cet instant, d’envier son interlocutrice, quand bien même, en réalité, si elle devait choisir, elle s’abstiendrait d’avoir le moins frère ou même une quelconque sœur. Oh, quel bonheur cela aurait été d’être fille unique ! Mais ce sera probablement pour une autre vie… ou plus probablement encore, cela n’arrivera tout simplement jamais.

Elle n’est visiblement pas très attachée à ses parents, ce que Margot peut tout à fait comprendre. Elle n’a jamais été très proche des siens non plus, si bien qu’ils ont fini par importer pour elle au nom seul de la fortune qu’ils auraient potentiellement pu lui léguer si Mason n’avait pas été nommé comme unique héritier, en tant que mâle de la famille – ridicule. Ses parents n’avaient jamais été capables de la préserver de la cruauté de Mason. Pour cette raison, elle ne sera jamais capable d’éprouver le moindre attachement à leur égard – en aucune circonstance.

Alana est une solitaire, c’est ce qu’elle lui apprend, et le fait qu’elle daigne l’admettre si directement, sans prétendre autre chose, un discours qu’elle pourrait éventuellement considérer comme plus à même de lui plaire, cela joue beaucoup dans l’intérêt qu’elle lui porte d’autant plus. Son caractère solitaire, elle aurait probablement pu le deviner avant même qu’Alana ne lui en dise quoi que ce soit, d’ailleurs. Quelque chose dans son regard, dans son comportement, semble ne pas pouvoir la tromper à ce sujet. Et elle aime assez ce constat, qu’elle interprète comme une marque d’indépendance et d’autonomie, qui sont deux traits qui lui tiennent d’autant plus à cœur qu’elle ne peut malheureusement pas dire qu’ils la caractérisent en quoi que ce soit.

« Solitaire à quel point ? Tu n’as jamais partagé votre vie avec qui que ce soit ? » demande Margot entre deux gorgées de vin, s’autorisant à se montrer aussi curieuse qu’elle ne désire, et sans aucune forme d’hésitation.

Alana fait ensuite un constat sur ce dont elle a fait sa spécialité, admettant qu’elle l’a probablement fait dans l’intention de comprendre sa propre famille… Elle a en effet raison… il y a une obligation sociale à aimer sa famille, à s’entourer d’elle, comme s’il y avait plus de raison d’aimer ces individus qui ne sont jamais que des êtres humains avec, tout naturellement, leurs tares à n’en plus finir.

« Les familles se supportent parce qu’elles perdraient un trop grand patrimoine si elles ne faisaient pas cet effort – et je ne parle pas de patrimoine génétique », commente Margot en portant une nouvelle fois son verre à ses lèvres.

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feat. Alana

« Partager sa vie, si c’est avec la mauvaise personne, c’est sacrifier une partie de soi, tu as raison de veiller à ton indépendance », répond simplement Margot sans jamais cesser de scruter le regard de son interlocutrice… elle aime lire toutes les nuances qu’elle découvre dans ses yeux sombres.

Elle aime ce que chaque réponse qu’elle lui donne lui apporte de précision à son sujet. Alana Bloom est définitivement une femme fascinante. Sa soif d’indépendance est une chose à laquelle Margot peut aisément s’identifier, puisqu’elle éprouve précisément la même, même si, dans son cas, cette soif d’indépendance se retrouve entravée par des éléments extérieurs, qu’elle ne contrôle pas et n’est pas en mesure de maîtriser.

Elle ne sera jamais totalement indépendante ou autonome tant que son frère sera en vie. L’espace d’un instant, fugace, elle se demande ce que cela lui ferait de partager sa vie avec une femme telle que celle qui se trouve devant elle. Elle ne peut prétendre en savoir suffisamment sur elle pour deviner si elles seraient capables de vraiment s’entendre et de vivre en parfaite harmonie… Elle aime juste se l’imaginer, parce qu’elle trouve ça rassurant, parce qu’elle aime l’idée de vivre un jour ce genre de relation, avec elle ou n’importe qui d’autre, d’avoir accès à une relation de cette nature, qui semble évidente à certains, mais paraissent hors de sa portée à elle.

Elle trouve plus d’intérêt et de force à ces liens qui se créent quand ni le sang, ni la famille, ne s’étaient joints à la fête…  Ce qu’elle dit de la famille et de l’attachement que l’on peut avoir à cette dernière, elle le pense… Bien sûr, elle aurait probablement une autre vision si elle avait grandi au sein d’une fratrie plus épanouie, ou si ses parents avaient vraiment joué leur rôle auprès d’elle… mais on ne refait pas le monde avec des si… il ne sert à rien de songer à ce qui aurait bien pu se passer.

« La seule motivation que je pourrais avoir à mettre au monde un enfant à l’heure actuelle serait une motivation profondément égoïste – et encore, il faudrait que cet enfant soit un garçon », observe-t-elle sans détour quand Alana lui demande si elle n’a pas songé un jour à fonder une famille.

Elle n’arrive pas à s’envisager en tant que mère… pas dans les circonstances qui lui sont imposées… Mais la donne pourrait en réalité changer, si elle pouvait se retrouver en conditions de considérer la vie de famille comme quelque chose de véritablement… envisageable. Elle se réconcilierait peut-être avec l’idée de famille… mais cette préoccupation est loin derrière elle pour le moment.

« Et toi ? Tu voudrais te marier ? Avoir des enfants ? »

If you want me to listen, whisper.

feat. Alana

Margot hoche simplement la tête sans même baisser le regard quand Alana corrige son propos en lui faisant remarquer que ce qu’elle souhaiterait donc ne serait pas tant un enfant qu’un héritier. C’est en effet le cas, et elle ne compte pas en rougir le moins du monde. Elle veut croire que si elle avait un enfant, elle serait capable de s’en occuper et de lui offrir une enfance digne de ce nom, une enfance que Margot, elle, n’avait pas eu la chance de connaître, tombée sous l’emprise de son frère aîné presque dès le berceau, mais si elle doit contempler le fond de son cœur et analyser ses véritables désirs, elle peut reconnaître que le fait d’avoir un enfant, d’être mère pour être mère, ne l’a jamais réellement effleurée.

Alana, de son côté, admet ne jamais avoir spécialement envisagé la chose, sans pour autant y être complètement réfractaire. Elle fait partie de cette catégorie de personnes qui envisage qu’il faut le bon partenaire de vie pour prendre une telle décision… Margot pense être du même avis, mais tout comme elle n’imagine pas forcément qu’être mère soit un rôle taillé sur mesure pour elle, elle songe qu’être l’épouse, la fiancée, la compagne de quelqu’un ne l’est probablement pas davantage, même une femme aussi agréable, fascinante et séduisante que le docteur Alana Bloom. Elle pense le vouloir, oui. Mais elle estime aussi que c’est être lucide que d’admettre le fait que l’on n’obtient pas toujours ce que l’on désire, ce peu importe combien ce désir peut être fort… Ces plans, ces projets, ces perspectives, sont de toute façon contrariées par ce qui reste encore et toujours l’obsession de Margot : rien ne sera possible tant que son frère sera en vie.

Alana a raison, oui… c’est un sujet bien vaste. Et pour l’une comme pour l’autre, il apparaît comme très lointain. Alana lui est terriblement séduisante, plus que jamais lorsqu’elle lui affirme préférer s’intéresser au futur proche, voire très proche, initiant le sujet de ce qui les attendra non pas pour le reste de la soirée, mais pour cette nuit. Sur ce point, Margot est convaincue qu’elles sont absolument sur la même longueur d’ondes, toutes les deux, mais elle prend tout de même plaisir à évoquer ceci avec elle. En guise de préambule, pour ne pas dire de préliminaires.

« Eh bien… quand nous aurons fini de dîner… », commence-t-elle en laissant distraitement glisser son pied le long de la jambe de son interlocutrice. « Je te suggèrerais de m’emmener chez toi. Tu me proposeras probablement un verre afin de conclure la soirée en beauté, mais je te laisserai à peine le temps de le boire avant de t’embrasser et de te déshabiller. » Ses pieds remontent un peu plus haut, contre sa cuisse. « Comme j’ai très envie de toi, je ne te laisserai pas le temps de rejoindre ta chambre avant d’entamer quoi que ce soit. Ensuite… » Une esquisse de sourire malicieux étire ses lèvres. « … nous verrons bien. »

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feat. Alana

Il y a dans les yeux d’Alana une lueur d’avertissement. Sans doute devrait-elle s’arrêter là. Son but n’est certainement pas de mettre la psychiatre mal à l’aise, de l’embarrasser publiquement ou quoi que ce soit d’autre… Cependant, elle découvre également de l’amusement dans ses yeux, et elle le prend comme une invitation à ne pas retirer sa jambe tout de suite. Oui, elle lui fait clairement du rentre-dedans, mais en même temps, ni l’une ni l’autre ne vont prétendre qu’elles avaient eu une autre idée derrière la tête.

En effet, Margot se montre très directe… Elle a appris à articuler très immédiatement ses exigences. Bien sûr, en l’occurrence, son franc parler est aussi une manière à ses yeux de séduire son interlocutrice. Est-ce que cette dernière sera efficace ? Elle n’en sait rien, mais elle a la ferme intention, quoi qu’il en soit, de jouer la moindre de ses cartes. Elle a rarement désiré qui que ce soit comme elle désire Alana en cet instant.

« Dans ma situation, je ne peux pas me permettre de laisser quoi que ce soit au hasard », affirme-t-elle avec un fin sourire.

Ce n’est pas tout à fait vrai, en réalité… Oui, elle s’efforce en effet de ne pas s’en remettre au hasard, bien consciente du fait que tout ce qu’elle n’est pas en mesure de contrôler est susceptible de lui faire immensément de mal, mais ce n’est pas pour autant qu’elle est véritablement capable de garder le contrôle sur tout, loin de là. Au contraire… et cette situation, bien qu’elle prétende le contraire, ne fait pas exception en réalité, car au moment de rencontrer sa psychiatre un peu plus tôt dans la journée, elle ne s’était pas du tout imaginée qu’elles en seraient là, maintenant… preuve par l’exemple qu’elle est loin de vraiment tout maîtriser.

Margot affiche une moue légèrement déçue au moment de sentir les doigts d’Alana glisser à ses chevilles, non pour l’inviter à plus de lubricité, mais bien au contraire dans l’intention de calmer ses ardeurs. S’il n’y avait son regard, s’il n’y avait ses paroles, Margot s’en verrait probablement refroidie, mais étant donné les circonstances. La psychiatre l’exprime à sa manière, avec beaucoup plus de pudeur et de réserve qu’elle n’en fait preuve elle-même, mais pour un résultat similaire. Sa moue se change doucement en sourire.

« Et pourquoi ne pas y aller maintenant ? » suggère-t-elle en vidant presque cul-sec le contenu de son verre de vin. « Tout bien considéré, je n’ai pas vraiment faim », ajoute-t-elle avec une lueur de malice dans le regard.

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feat. Alana

Non, inutile d’attendre plus longtemps en effet. L’une comme l’autre se témoignent silencieusement leur impatience évidente, à grand renfort de regards sans équivoques et de sourires malicieux. Il est plus que temps, par conséquent, de quitter cet endroit pour se retrouver toutes deux dans un cadre plus intimiste. Oui, Margot aurait au moins pu attendre qu’elles aient partagé un bon repas, mais elle préfère se laisser porter par ses envies du moment et par ses intuitions. C’est un fait, elle n’a pas tant faim que cela, tout compte fait. L’appétit qui s’est éveillé en elle est de ceux qu’on ne saurait rassasier autour d’une table, même si un bon vin l’accompagne à loisir.

Elles ne tardent donc pas à payer leurs verres de vin et à quitter les lieux. Alors qu’elles quittent le restaurant, Margot baisse un regard satisfait sur le bras que Margot a glissé sous le sien pour la tenir par la taille et l’attirer à elle. Ce geste a quelque chose de délicieusement naturel, et qui ne saurait séduire Margot que davantage. Les voilà à présent face à face. Leurs regards s’entredévorent avec la plus évidente convoitise.

Margot prend plaisir à laisser Alana prendre l’initiative de leur inévitable premier baiser. Inévitable, oui, car il n’aurait su faire aucun doute, pour l’une comme pour l’autre, que cela arriverait bien vite, et Margot estime qu’elles se seront tenues sages bien trop longtemps. Ce baiser est… plus que largement à la hauteur des attentes de Margot. Elle savait qu’elle l’apprécierait, bien sûr, elle ne s’attendait pas, en revanche, à l’apprécier autant. Ses lèvres joliment peinturées, douces et charnues, semblent avoir été créées pour embrasser les siennes. Un baiser d’une légèreté de plume, puis finalement plus passionné, sans pour autant jamais oublier d’être tendre… Une tendresse à laquelle Margot n’a jamais été vraiment habituée. Et qu’elle apprécie pleinement en même temps qu’elle lui rend son regard, une lueur de malice illuminant son regard.

« Moi aussi », confesse Margot avant de l’embrasser de nouveau, ses lèvres comme aimantées aux siennes, après qu’Alana lui ait confié préférer ce dessert. Elle aussi, et largement.

Margot suit Alana jusqu’à la voiture de cette dernière. Une fois installée côté passager, elle laisse ses doigts courir le long de la chevelure sombre, la caressant distraitement non sans un certain plaisir très naturel. Il y a quelque chose de simple et de logique dans le fait de se retrouver aux côtés de cette femme des plus attirantes, et Margot en profite largement.

« On en apprend beaucoup sur une personne en se rendant chez elle. Je suis impatiente de te découvrir… dans l’intimité », souffle Margot, mutine et en même temps terriblement sincère.

If you want me to listen, whisper.

feat. Alana

« Il y a peu de chances », répond Margot avec un sourire sincère quand Alana suggère qu’elle pourrait avoir envie de fuir au moment de découvrir son chez-elle.

Il y a peu de chances, en effet, parce que la jeune femme en a vu d’autres. Elle ne pense pas qu’Alana Bloom puisse l’impressionner de ce point de vue après avoir vécu tant d’années dans le giron de son frère, sans même parler de l’entreprise familiale, qui l’a définitivement habituée aux pires horreurs. Non, elle n’est pas inquiète, en revanche, elle est vraiment curieuse. Elle ne pose cependant pas plus de questions tandis que la voiture de la psychiatre les conduit jusque chez elle.

Elle a envie de tout découvrir d’elle… Même si son lieu de vie l’intéresse moins, bien sûr, que cette femme à ses côtés, qu’elle trouve aussi belle que troublante et fascinante. Le silence qui les enveloppe n’a rien d’oppressant, Margot aurait même tendance à le trouver confortable… Pour elle, du moins, car il lui semble discerner quelques signes de nervosité chez son interlocutrice. Mais elle lui prouvera évidemment le contraire.

Quelques minutes plus tard, la voiture est garée dans une allée. Margot ne commente rien mais fait attention à tout tandis qu’Alana lui offre de découvrir sa demeure. Elle a pénétré l’antre d’une intellectuelle, ce point est de l’ordre de la plus stricte évidence. Elle aime constater que sa demeure n’est pas différente de tout ce qu’elle avait imaginé. Margot a très envie de faire attention à tout ce qui l’entoure, elle a encore plus envie de rejoindre la chambre d’Alana directement, mais elle a l’intuition qu’un verre avant de passer une chose sérieuse. Alana, dans son dos, les mains posées sur ses hanches, sait déposer des frissons le long de son échine. Cette femme sait lui faire un effet des plus terribles.

Avec un fin sourire aux lèvres, Margot se retourne afin de faire face à son interlocutrice. Elle prend le temps de la regarder dans les yeux pendant plusieurs longues secondes, avant d’embrasser ses lèvres avec gourmandise, mais aussi une certaine tendresse, cette tendresse que cette femme lui inspire tout naturellement. Elle l’embrasse longuement, ses mains glissant le long de son dos. Et ce n’est qu’après avoir pris tout le temps de goûter à ses lèvres une fois de plus qu’elle fait le choix d’un prétendu pas en arrière. Prétendu seulement, bien sûr.

« Tu as du whisky ? »

If you want me to listen, whisper.

feat. Alana

Un sourire malicieux étire les lèvres de Margot au moment de découvrir un certain trouble dans les yeux de sa psychiatre, qui ne la laisse pas indifférente. Margot sait être une belle femme. Dans son malheur, c’est la seule chose sur laquelle elle se sait avoir un certain pouvoir, un certain contrôle : elle est séductrice, et elle sait s’y prendre. Elle aime lire le désir dans les yeux de ses conquêtes, et sentir leur souffle se briser au terme d’un baiser un peu trop passionné… Mais dans le cas du docteur Bloom, il y a quelque chose de sensiblement différent : le trouble, Margot s’en rend de plus en plus compte et s’en étonne elle-même, est totalement partagé… Margot pourrait seulement se vanter d’avoir su attirer sa psychiatre dans ses filets et se contenter de cette affirmation pour ponctuer son quotidien autrement morne… Mais il n’est pas question que de son pouvoir de séduction sur cette femme. Ce qui se joue entre elles est autrement plus subtile… Autrement plus sensuel, également.

Elle met un terme, temporaire, à leur baiser, le temps d’obtenir d’elle un whisky dont elle n’aurait pas forcément besoin, mais qu’elle boira avec plaisir, et sans doute trop vite également tant il est évident qu’elles ont tout autant l’une que l’autre envie de passer à l’étape supérieure. Elle suit Alana du regard tandis que cette dernière lui sert un verre de sa boisson favorite. Elle récupère le verre que lui tend son interlocutrice et la gratifie d’un sourire en levant légèrement son verre dans sa direction, comme si elle s’apprêtait à porter un toast à son honneur. Mais à la place, elle ne prononce que quelques mots convenus.

« Je te remercie. »

Elle trempe ses lèvres dans son verre, le tout pour constater que l’alcool est délicieux. Alana doit être une connaisseuse, ou bien a-t-elle toujours de bonnes bouteilles en réserve afin de pouvoir les proposer à ses invités impromptus. Peu importe ses raisons, au fond. Margot apprécie plus que largement l’attention.

« Est-ce que nos choix en matière d’alcool sont révélateurs de notre personnalité ou n’est-ce qu’une accroche digne des pires magazines féminins ? » demande-t-elle sans vraiment attendre de réponse de sa part. « Mason a toujours affirmé que le whisky était une boisson d’homme et que je n’en buvais que dans l’intention de me faire passer pour ce que je n’étais pas. » Elle boit une nouvelle gorgée. « En tant que grand amateur de martini, lui-même devrait probablement se poser les bonnes questions », ajoute-t-elle avec un sourire amer.

Mais aborder un tel sujet n’est certainement pas la chose la plus sexy du monde. Margot finit son verre presque cul-sec et décide que le mieux est encore de ne plus parler du tout. Elle repose son verre et se rapproche d’Alana, plus décidée que jamais au moment d’emprisonner ses lèvres des siennes pour les embrasser le plus sauvagement du monde.

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feat. Alana

« Ça explique beaucoup de choses, dans ce cas », répond Margot avec une esquisse de sourire en coin quand sa belle psychiatre lui apprend que le whisky, plus qu’être une boisson masculine, serait avant tout la boisson idéale des disputes ou des nuits d’amour… et l’une comme l’autre de ces deux options ont définitivement de quoi plaire à la jeune femme qui est autant éprise du discours d’Alana qu’attirée par le rouge sur ses lèvres, qui lui donne envie d’y presser ses propres lèvres pour le faire disparaître.

Mason a évidemment tort d’associer le genre masculin à quoi que ce soit, et Margot le sait. Comme bien souvent, et presque malgré elle, Margot n’a pas su s’empêcher d’évoquer son frère. Cette idée ne lui plaît pas particulièrement, mais force lui est de l’admettre malgré tout, Mason Verger a une autorité si grande sur sa vie que tout ce qu’elle fait, même les moments de liberté pure qu’elle s’octroie tiennent en partie de l’acte de rébellion, complètement orienté à son encontre… Elle essaie de ne pas gâcher sa soirée en pensant à lui, mais quelque part, il y a quelque chose de résolument excitant à associer ses envies à la satisfaction de faire précisément ce qui révolterait son frère.

Elle aime chaque parole prononcée par Alana. Elle a envie de penser précisément la même chose de son côté. Oui, sa féminité n’est en effet pas incompatible avec son fort caractère, et Margot veut assumer autant l’un que l’autre avec toujours la même assurance… Ce n’est pas toujours simple, car Mason a de l’influence sur elle, et il a su à plus d’une reprise saper sa confiance en elle, mais Margot Verger n’en est pas moins une felle forte, qui ne s’en laisse pas compter… et qui sait obtenir ce qu’elle veut, quand elle le peut.

« Non… Je veux me réapproprier ce que je suis », confirme Margot, qui même dans la séduction, ne peut s’empêcher de jouer avec cette ligne fine qui font d’elles à la fois deux futures amantes et une thérapeute et une patiente.

Non, elle ne cherche pas à fuir ce qu’elle est, et Mason aura bien pu faire tout ce qu’il voulait, ce n’est pas pour autant qu’il pouvait espérer obtenir quoi que ce soit de sa part. Et ces mots prononcés, les mots ne sont plus utiles. Leurs lèvres se retrouvent avec envie, délice. Leurs langues s’étreignent, et Margot se fait dès lors toujours plus entreprenante. De ses lèvres, elle lui coupe le souffle, et ses doigts cherchent sa peau sous ses vêtements. Caresses baladeuses destinées à la faire frissonner.

If you want me to listen, whisper.

feat. Alana