Victims or villains?Abigail Hobbs hésitait, assise au bord de son lit, habillée et prête à se rendre à l'université. Elle tenait une carte entre ses doigts, cette même carte qu'elle avait songé à jeter à la poubelle de nombreuses fois sans jamais se résoudre à le faire. Au cas où. Et ce "au cas où" semblait la conforter dans son choix ces derniers temps. Car ce matin-là n'était pas le seul où elle hésitait. Cela faisait en vérité quelques semaines, depuis qu'elle avait pris la vie de son père, plus précisément, qu'elle hésitait à contacter cette femme mystérieuse rencontrée indirectement par le biais d'Hannibal.
Et c'était précisément parce que Margot Verger connaissait elle aussi Hannibal qu'Abigail n'avait pas fait mention de cette femme ni à Will, ni au psychiatre. Ce n'était pas tant par méfiance que par désir d'entretenir un semblant de jardin secret. La rencontre avec cette femme avait été inattendue, mais Abigail était suffisamment fascinée par le fait qu'elles semblent venir toutes deux du même monde pour renoncer à sa curiosité. Par ailleurs, Margot lui avait laissé ses coordonnées en cas de besoin...
Et Abigail n'avait sans doute jamais autant été dans le besoin que ces dernières semaines. Certes, elle avait le soutien de ses deux tuteurs et elle avait pu se confier à Harry, mais... Ces derniers temps, la tentation de faire part des bouleversements de son existence à une femme était de plus en plus forte. Car même si elle avait toujours été plus proche de son père, par nécessité, le manque de sa mère se faisait cruellement ressentir malgré tout.
De plus, la jeune femme était persuadée que Margot était une femme brillante. Et discrète. Leur conversation le lui avait démontré. Elle espérait pouvoir bénéficier de son avis, un avis extérieur qu'elle espérait sincère et sans demi-mesures. Elle ne soupçonnait pas la nature des liens qui unissaient Will et Hannibal à Margot, ni même ce que cette dernière représentait pour Alana. Pour elle, c'était une quasi inconnue, et c'était précisément cette forme d'anonymat qu'elle recherchait. Les confidences étaient toujours plus simples à exprimer lorsque l'on avait l'impression qu'elles pouvaient rester figées dans ce moment sans que l'on puisse en subir les conséquences. Elles étaient donc plus simples à exprimer à des personnes que l'on ne croisait que très peu, ou que l'on ne reverrait jamais.
Rassemblant suffisamment de courage et de besoin impulsif de se confier, Abigail saisit son téléphone portable et rédigea ses messages, qu'elle envoya avant de songer à pouvoir faire volte-face. Soudainement saisie de ce qui s'apparentait à une certaine forme de timidité, elle rangea son portable et fila en cours.
L'après-midi même, elle se rendait au parc, comme elle l'avait précisé dans le contenu de ses messages. :copyright:️ 2981 12289 0
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Sam 11 Juin - 22:29
Victims or villains?
feat. Abigail
Margot avait été surprise de recevoir le message que lui avait envoyé Abigail. Sans nouvelles d’elle depuis un moment, et elle-même accaparée et plus que largement par ses propres problèmes, elle avait fait passer cette rencontre du statut d’intéressante à anecdotique. Certes, elle avait trouvé de l’intérêt à cette jeune fille dont la singularité allait bien au-delà du fait de venir de son monde, mais puisque tout compte fait, elles n’avaient toutes les deux pas eu de raisons de se retrouver, les choses s’étaient arrêtées là, et elle avait songé que c’était peut-être mieux ainsi. Leurs points et leurs visions communs avaient eu tendance à l’intriguer, elle peut reconnaître néanmoins que cela aurait aussi pu les conforter dans l’idée qu’il était préférable qu’elles ne se revoient pas.
Mais donc, Abigail l’a contactée, et Margot n’a pas hésité un seul instant à répondre à son message et à venir au rendez-vous. Le caractère cryptique de son SMS ne pouvait par ailleurs que l’y encourager encore davantage. Elle est curieuse, et tout de même aussi un peu inquiète. De ce qu’elle a perçu de cette jeune femme, elle ne s’embarrasserait clairement pas à venir la trouver si elle n’estimait pas que c’était important. Elle ne veut par conséquent surtout pas prendre la chose à la légère. Les propres bouleversements de son existence ne doivent pas lui faire oublier ses engagements, même envers une simple inconnue. Qui plus est, c’est certainement – et cruellement – une distraction satisfaisante pour elle.
Arrivée au parc avec un très léger retard dont elle n’avait pas manqué de prévenir Abigail, elle cherche la jeune femme du regard, qu’elle ne tarde pas à repérer. Elle lui adresse un léger signe de la main afin de lui signaler sa présence avant de venir la rejoindre, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon. A ce stade, elle ne sait pas à quoi s’attendre, et pas davantage au moment de se retrouver en face d’elle.
« Bonjour Abigail. »
Elle tente de déchiffrer les traits de son visage, mais ils ne lui apprennent rien de l’ampleur de sa situation. Au mieux devine-t-elle qu’elle est préoccupée, mais elle ne pouvait pas vraiment en douter au vu de la nature de ses messages.
« Tu veux qu’on aille s’installer quelque part ? » Elle n’attend pas sa réponse pour reprendre la parole. « Dans tes messages, tu disais qu’il s’est passé quelque chose… »
Et elle devine que ce quelque chose doit être tout sauf anodin, suffisamment grave et impactant pour qu’elle ait ainsi jugé utile, peut-être même nécessaire de la voir et lui parler, elle qui n’est pourtant qu’une presque inconnue à ses yeux.
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Mer 22 Juin - 22:35
Victims or villains?Jusqu'au bout, Abigail douta. Elle savait, rationnellement, que Margot Verger n'avait aucun intérêt à retrouver une jeune fille rencontrée par hasard. Leur conversation avait été intéressante, leurs ressemblances et le fait qu'elles viennent du même monde avaient été déroutants. Mais elles étaient presque des inconnues l'une pour l'autre. Et même si c'était ce semblant d'anonymat qui avait encouragé Abigail à se tourner vers Margot, c'était également une excellente raison pour cette femme que de l'ignorer.
Le message qu'elle reçut en réponse des siens eut cependant le don de la rassurer légèrement. Abigail patienta, jusqu'à ce qu'une silhouette féminine s'approche. Les mains enfoncées dans les poches de sa veste, la jeune femme salua Margot d'un hochement de tête.
- Bonjour... On peut aller par là, si vous voulez.
Elle désigna l'un des chemins d'un signe de la tête, plus précisément le banc qui se trouvait à une vingtaine de mètres de là où elles se trouvaient. Mais elle resta sur place, soudainement incapable de ne serait-ce que songer à faire un pas. Elle était partagée entre l'envie de tout lui raconter, car elle pensait que cette femme était la seule à ne pouvoir tirer profit de ces informations, et la nécessité de garder ses secrets pour elle. Prudente, elle décida néanmoins de jouer la carte de la franchise tout en commençant par ne donner que très peu d'informations :
- Mon père est mort.
Ce n'était pas la première fois qu'elle prononçait ces mots, et comme à chaque fois, elle ressentait un curieux mélange de satisfaction et de tristesse. Mais très peu de culpabilité, ce qui l'avait beaucoup alertée durant les jours qui avaient suivi son parricide. Elle avait craint que cet acte ne fasse qu'un peu trop pencher la balance du côté d'une classification chez les monstres, et non chez les victimes ou les simples battantes.
Cette déclaration suffit à la motiver à emprunter le chemin qu'elle désignait un peu plus tôt, d'une démarche suffisamment lente pour permettre à Margot de la suivre ou au contraire, de changer d'avis. Pendant qu'elle marchait, elle reprit d'une voix plus basse :
- Et je vous ai demandé de venir parce que... Parce que vous aviez dit que je pouvais vous contacter si j'étais un jour en difficulté. Et... C'est le cas.
Ce n'était que prononcer l'évidence, mais Abigail cherchait à se donner du temps, le temps de trouver les mots justes et de faire le tri de ce qu'elle pouvait ou non lui révéler. :copyright:️ 2981 12289 0
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Dim 26 Juin - 17:46
Victims or villains?
feat. Abigail
Margot se contente de hocher la tête. Tout en fourrant les mains dans les poches de sa jupe, elle se met en marche aux côtés d’Abigail tandis qu’elles se dirigent vers un banc à quelques mètres de là. La jeune femme demeure intriguée. Elle est incapable de complètement ou convenablement décrypter l’attitude d’Abigail, qui en dépit de tout ce qu’elles se sont dit et de tout ce qu’elle a découvert à son sujet, reste un véritable puits de mystère à ses yeux. Finalement, après quelques secondes d’un silence que Margot n’avait pas cherché à rompre pour commencer, la jeune femme prononce trois mots lourds de sens. Son père est mort. Au moment d’entendre ces paroles, Margot s’interrompt un instant dans sa marche pour l’observer avec plus d’attention. Elle ne fait pourtant aucun commentaire particulier.
Dans de telles circonstances, les condoléances sont souvent considérées comme de mise, mais Margot n’en adressera pas à Abigail, tout comme elle ne voudrait pas qu’on lui en adresse le jour où son frère mourra enfin. Des félicitations seraient sans doute plus appropriées, encore faut-il qu’elle sache les circonstances réelles de ce décès. Quand elle reprend sa marche, Abigail lui explique ce qui a motivé l’écriture du message en premier lieu. Elle est en difficulté, à l’évidence… et Margot la croit sans mal quand elle l’affirme. Cela pourrait s’expliquer et s’interpréter de mille manières, bien sûr, mais en définitive, Margot, elle, se contente d’une seule et unique question, qu’elle formule à voix très basse afin de s’assurer qu’aucun passant alentours ne puisse capter leur discussion au vol et qu’Abigail sera la seule à entendre ce qu’elle s’apprête à dire.
« Tu l’as tué ? » demande-t-elle alors, au fond déjà convaincue de ce que sera sa réponse.
Il n’y a aucune forme particulière de jugement dans le ton de sa voix, et son engagement auprès d’elle n’a pas changé. Elle s’était promis, lors de cette singulière rencontre qu’avait été la leur, de lui venir en aide si elle le pouvait, et c’était bel et bien ce qu’elle a l’intention de faire, plus encore dans ces circonstances. Au-delà de la compassion que Margot ressent envers Abigail, elle doit aussi reconnaître qu’elle est envieuse. La jeune femme a réussi ce à quoi Margot, pour l’heure, n’est pas parvenue. Elle a tué son propre monstre – à moins bien sûr que Margot ne s’égare dans sa interprétation des faits à force de vouloir y accoler ses propres perspectives. Cependant, elle ne le pense pas, elle est assez certaine de ne pas se tromper, et de par l’attitude bienveillante dont elle fait preuve, elle veut laisser entendre à Abigail qu’elle peut lui parler sans redouter d’être jugée.
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Lun 18 Juil - 18:14
Victims or villains?Lorsque Margot posa sa question, Abigail fut convaincue qu'elle avait fait le bon choix en se tournant vers elle. Elle aurait été incapable de l'expliquer avec des arguments raisonnables, mais elle avait le pressentiment que toutes les deux, elles se comprenaient. Et que cette compréhension se passait de mots ou même d'une connaissance approfondie de l'autre. Elles en savaient suffisamment en sachant qu'elles venaient du même monde et que toutes deux nourrissaient des désirs d'homicide à l'égard d'une personne qui n'aurait pas dû inspirer de tels désirs.
Elle se demanda si la pause de cette femme était due à la surprise ou à l'envie. Un subtil mélange des deux, peut-être. Quoiqu'il en soit, Abigail voulut répondre avec franchise.
- Oui. Je ne pensais pas… Je ne pensais pas le faire.
Elle ne pensait pas en être capable. Mais elle l'avait fait, et c'était comme une fierté, pour elle, que de le révéler à Margot. Une fierté malsaine et sans doute mal placée, mais le mal était fait, n'est-ce pas ?
- Mais… Les choses se sont emballées et… C’est arrivé. Je lui ai planté un couteau dans la poitrine.
Abigail n’avait pas prévu de divulguer la manière dont cela s’était produit. La manière dont elle avait ôté la vie de son propre père. Elle savait que, par instinct de préservation, il était préférable de taire les détails d’un tel événement. Pourtant, le fait de placer des mots sur ce qu’elle avait fait, de ne pas s’embarrasser d’euphémisme ni d’omission était un acte profondément libérateur. Elle n’avait aucune raison de se fier à Margot ni de lui révéler ce qu’elle avait fait. Et pourtant, elle venait de le faire et d’en éprouver un véritable soulagement. Le détachement avec lequel elle s’était exprimée ne l’inquiéta pas. Il y avait quelque chose de grisant dans le fait de pouvoir aborder un sujet d’une telle gravité avec autant de froideur. Comme si c’était une preuve supplémentaire du semblant de liberté qu’elle retrouvait après s’être débarrassée de son père trop oppressant.
- La police traîne et la vente de la maison aussi. Je me demandais si vous connaissiez des gens qui… Je sais pas, pourraient faire en sorte d’accélérer les choses.
Elle n'aurait sans doute pas dû choisir une presque inconnue pour se confier. Mais Margot n'était ni un psychiatre trop manipulateur, ni un père de substitution trop émotionnellement impliqué. Et Abigail avait beau sincèrement apprécier la famille qu'elle était en train de former avec Will et Hannibal, elle trouvait une forme de réconfort dans le luxe d'un semi-anonymat. :copyright:️ 2981 12289 0
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Dim 24 Juil - 18:44
Victims or villains?
feat. Abigail
Avant même d’entendre la réponse d’Abigail, Margot est convaincue d’avoir vu juste. La jeune femme n’aura pas pris la peine de la contacter autrement : elle a voulu la voir parce qu’elle est venu à bout de ses pulsions les plus morbides : elle a tué le monstre qui hantait son existence. Et au-delà de la compassion sincère que Margot ressent à l’égard de sa jeune interlocutrice, le sentiment qui domine alors, c’est bel et bien la jalousie. Oh, comme elle voudrait être sa place. Mais son monstre à elle est encore bien vivant. Beaucoup trop vivant.
« Tu as bien fait », répond fermement Margot quand Abigail remarque qu’elle n’avait pas pensé agir ainsi.
Est-ce qu’elle regrette ? Va savoir, mais si tel doit être le cas, il faut qu’elle se dispense de ces regrets qui lui gâcheront l’existence. Garret Jacob Hobbs ne mérite certainement pas ses remords. Peut-être n’a-t-elle pas agi comme elle l’aurait voulu. A l’évidence, le meurtre n’a pas été prémédité, et cela change forcément bien des choses, mais ce qui importe, malgré tout, c’est qu’elle soit enfin libérée de l’emprise violente et toxique de son père qui avait pourri son existence. Oui, Abigail a bien fait. Certes, elle a du sang sur les mains : la belle affaire. Son père avait bien davantage. En agissant comme elle l’a fait, Abigail ne s’est pas seulement libérée, elle a aussi, très probablement, sauvé de nombreuses vies. S’il lui faut cela pour se sentir mieux, pour être en paix avec elle-même, pour accepter les horreurs commises, alors qu’elle se sente soulagée.
Les détails techniques, cependant, ont leur importance. Tant que la police n’a pas clôt l’enquête, il est tout à fait normal que, de son côté, Abigail ne parvienne pas à accéder à ce sentiment de clôture tant recherché. De même pour la vente de la maison de son père, qui ajoute une contrariété pour le moins concrète à la situation.
« Je verrai ce que je peux faire pour toi », répond Margot d’un ton rassurant.
Elle ne connaît personne en particulier, mais l’argent achète tout, et même si pour l’heure Margot dépend encore de son frère, elle peut tout de même intervenir en faveur de la jeune femme si elle le décide. Et c’est tout décidé.
« Où est-ce que tu vas aller maintenant ? Qu’est-ce que tu vas faire ? »
Pour Abigail, même si elle ne s’en rend peut-être pas encore compte, les possibilités sont infinies. Et si Margot peut l’aider à en mesurer toute l’ampleur, elle le fera sans la moindre hésitation.
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Mer 3 Aoû - 15:49
Victims or villains?Un sourire bref étira le coin des lèvres d'Abigail. Elle devinait que si Margot n'avait pas son propre monstre à tuer, elle ne serait sans doute pas aussi fermement convaincue qu'Abigail avait bien agi. Mais la jeune femme n'était pas surprise. Elles s'étaient étrangement comprises lors de leur première conversation, sans doute parce que, chacune à leur manière, elles avaient des monstres similaires à combattre. Abigail avait enfin réussi à se détacher du sien. Elle espérait sincèrement que la femme qui lui faisait face parvienne, elle aussi, à se libérer.
- Merci.
Difficile de savoir si elle la remerciait pour son aide ou pour sa compréhension.
La question la laissa songeuse. Un soupçon de méfiance l'incita d'abord à se taire, ou à éluder la question. Mais Abigail estima finalement que si Margot était à ce point prête à l'aider, elle lui devait bien un semblant d'honnêteté.
- Je suis chez mes pères adoptifs maintenant. Will et Hannibal.
C'était la première fois qu'elle énonçait cette information en employant ces termes. Pourtant, elle les avait déjà pensés à de nombreuses reprises. Et elle savait que c'était bien une telle relation qui l'unissait à Will et Hannibal. Elle se rendait pourtant compte que lorsque l'on avait tué son père naturel, ce n'était pas une phrase anodine. Mais avoir emménagé chez ces deux hommes était désormais une telle évidence, pour elle, qu'elle ne luttait plus contre cette situation. Elle se demanda si Margot comprendrait.
- Hannibal doit vraiment tenir au secret professionnel, il ne parle jamais de vous.
Et s'il l'avait fait, Abigail ne serait certainement pas là, à se confier à l'épouse de celle qu'elle avait défenestrée presque sans remords.
Elle joua avec un caillou qu'elle fit rouler sur le sol du bout du pied. Elle appréciait le silence, parce que c'était un silence qu'elle pouvait savourer tout en sachant qu'elle n'était pas seule. La présence d'autrui avait tendance à apaiser la douleur de ses anciennes culpabilités, celles qui revenaient la hanter occasionnellement dans ses cauchemars. Les victimes de son père... Et les siennes, par extension.
Abigail soupira avant de relever la tête pour reporter son attention sur le visage de son interlocutrice.
Margot réagit d’un simple hochement de tête quand Abigail la remercie de l’aide qu’elle est prête à lui apporter. A ses yeux, c’est tout naturel. D’une manière qu’elle ne saurait totalement expliquer, si ce n’est par ce que leurs expériences ont de commun, elle se sent sincèrement attachée à Abigail, suffisamment pour vouloir ce qu’il y a de mieux pour elle et pour lui assurer de l’obtenir si elle le peut. C’est aussi pour cette raison qu’elle veut s’assurer qu’elle ne manquera de rien et qu’elle pourra repartir du bon pied à présent qu’elle est débarrassée des démons – du démon – qui empoisonnait son existence… Elle ne s’était définitivement pas attendu à la réponse que la jeune femme lui apporte alors.
Ses pères adoptifs. Will et Hannibal. Bien sûr, elle parle des mêmes. Elle sait à peu près les rôles qu’ils ont joué dans son existence passée. Ceux qu’ils doivent jouer dans son existence présente avaient été plus floues, et face à la brutalité de cette information, Margot reste sans voix. Elle en a trop vu, trop su, trop entendu – par elle-même et par le biais d’Alana – pour envisager qu’Abigail puisse être réellement en sécurité auprès de ces deux hommes, et pourtant, quand la jeune femme évoque sa situation, quand elle esquisse sous ses yeux les contours de sa nouvelle vie, elle semble… sereine ? Ou pas loin. Et Margot a beau avoir jusqu’ici fait preuve d’une compréhension presque intuitive des décisions, des émotions et des choix d’Abigail, elle se heurte ici et maintenant aux frontières de cette même compréhension.
« Tu t’es donc débarrassée d’un monstre pour te jeter dans les bras de deux autres. Tu penses vraiment que c’est judicieux ? »
Son ton est plus perplexe que réprobateur, à vrai dire. Margot doute fort de comprendre. Et elle ressent à présent qu’il lui manque des données plus qu’essentielles. Elle l’observe un instant, et décide de ne rien commenter de plus. Tout ce qu’elle pourrait ajouter, qu’il s’agisse de conseils ou de mises en garde, paraîtrait bien superflu. Abigail est intelligente, elle sait ce qu’elle fait. Même si ses agissements sont, en l’occurrence, bien obscurs.
« J’ai mis fin à nos séances », se contente d’expliquer évasivement Margot quand Abigail note que le psychiatre ne lui parle jamais d’elle.
Etonnamment, Margot n’a définitivement aucun doute quant à la rigueur professionnelle dont est capable Hannibal Lecter quand il est question de respecter la confidentialité de ses patients… Ce qui, bien évidemment, n’occulte pas franchement ses autres tares.
« Il est toujours en vie », ajoute-t-elle au sujet de son propre monstre. « Mais plus pour longtemps. » Elle marque une pause. « Je suis partie, je ne vis plus avec lui. »
Ce qui veut dire que l’étau se resserre. Etrange tour du sort, c’est quand Margot déserte le repère du loup qu’Abigail semble y emménager de son plein gré.
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Mar 16 Aoû - 11:14
Victims or villains?La perplexité de son interlocutrice n'était pas surprenante. Abigail accueillit son étonnement avec calme, reconnaissant aisément que du point de vue de Margot, la situation était tout ce qu'il y avait de plus paradoxale. Elle s'était débarrassée de son bourreau pour emménager sous le toit de deux hommes qui avaient à plus d'une occasion démontré la violence de leurs habitudes - et qui avaient manifesté des envies de meurtre à son égard, sans parler du succès d'Hannibal à ce sujet. Et pourtant... Il n'y avait qu'auprès d'eux qu'elle se sentait à sa place. Parce qu'ils étaient les seuls à qui elle pouvait se confier en toute honnêteté, sans altérer la réalité, sans avoir à taire ses actes les plus monstrueux ni même la nature ou l'origine de ses cauchemars.
- Peut-être qu'on partage une certaine monstruosité, répliqua-t-elle avec cynisme.
Et peut-être qu'elle redoutait de se retrouver seule et démunie dans cet environnement qu'elle ne maîtrisait pas. C'était une forme de dépendance, bien sûr. Elle n'était pas dupe. Mais pour le moment, c'était, pour le bien de sa survie, la seule solution qui lui paraisse envisageable.
Elle hocha la tête en apprenant que Margot avait mis fin à ses séances avec Hannibal. Ce ne pouvait être qu'une excellente décision. Plus elle y réfléchissait, plus elle était certaine qu'aucun des patients d'Hannibal ne s'en était sorti indemne, que ce soit physiquement ou en termes de stabilité mentale.
Son regard se fit plus attentif au moment où Margot évoqua son frère. Le changement de sujet était bienvenue, et c'était une situation qui l'intéressait sincèrement : c'était, après tout, leur situation respective qui les avait rapprochées. La détermination de son interlocutrice impressionnait Abigail, qui eut un mince sourire.
- Et vous, êtes-vous en sécurité ?
Elle faillit ne rien ajouter et attendre patiemment la réponse, mais finalement, la curiosité l'emporta et Abigail attendit à peine, quelques fractions de seconde seulement, avant d'ajouter :
- Comment vous y prendrez-vous ?
C'était de la curiosité un brin malsaine, sans doute. Leur conversation n'était pas anodine, quoiqu'il en soit. Mais, tout comme elle-même s'était plu à imaginer mille et un scénarii quant à la mort de son père, elle supposait que Margot avait, elle aussi, imaginé plus d'une fois la manière dont elle prendrait la vie de son bourreau. :copyright:️ 2981 12289 0
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Sam 27 Aoû - 15:36
Victims or villains?
feat. Abigail
« J’en doute », répond simplement Margot, sceptique, quand son interlocutrice suggère non sans un certain cynisme qu’elle a peut-être en commun avec les deux hommes qui l’ont prise sous leur aile ne même monstruosité.
Margot, sans rien savoir de la jeune femme – et cette nouvelle information ne vient que prouver à quel point, en effet, elle en sait peu à son sujet –, reste convaincue de cela. Elle ne pense pas qu’elle fasse le bon choix en se réfugiant auprès d’Hannibal Lecter et de Will Graham. Elle se note mentalement d’en discuter avec ce psychiatre qu’elle avait fait le choix judicieux de ne plus consulter dernièrement. Une conversation à cœur ouvert au sujet d’Abigail lui semble plus que nécessaire dans les circonstances actuelles. Elle n’est pas du tout convaincue du discours de son interlocutrice, mais elle sait qu’elle ne parviendra pas à argumenter directement avec elle. Le mieux qu’elle puisse faire, c’est de la protéger à distance, et d’en discuter directement avec les principaux protagonistes de cette histoire, même si c’est, à l’évidence, prendre aussi des risques pour elle-même… Est-ce que cela fera une grande différence dans tous les cas ? Alana est déjà dans le collimateur d’Hannibal, et Margot ne serait par conséquent pas surprise de l’être aussi.
« Je ne serais pas en sécurité tant qu’il respirera », répond-elle quand Abigail s’enquiert de sa sécurité, ce que Margot a tendance à trouver à la fois charmant et ironique, car à l’évidence, Abigail peine à se protéger elle-même et attendrait que Margot y parvienne mieux qu’elle, ce qui n’est pas spécialement le cas. « Mais je ne suis pas seule. Je ne le suis plus. Ça fait une grande différence », reconnaît-elle ensuite avec une fine esquisse de sourire aux lèvres.
C’est la curiosité qui, ensuite, prend place dans leur échange quand Abigail lui demande comment elle a l’intention de s’y prendre. Margot ne compte pas lui reprocher son indiscrétion, bien au contraire, elle l’estime même bienvenue.
« Je n’en suis pas encore tout à fait certaine », répond-elle quand la jeune femme lui demande comment elle s’y prendra. Les possibilités sont nombreuses, et elle ignore encore que c’est l’urgence et des événements indépendants de sa volonté qui décideront finalement de sa manière de faire : pour l’heure, elle n’a pas d’opinion arrêtée sur la question, elle sait juste ce qu’elle ne veut pas, plus que ce qu’elle veut. « Puisque je l’ai déjà tué sans m’en souvenir, l’idéal serait sans doute de réitérer l’exploit de l’exacte même manière », résume-t-elle alors.
Elle peut bien déplorer la monstruosité d’Hannibal ou de Will, elle peut bien s’inquiéter de celle d’Abigail, mais en cet instant, alors qu’elle discute tranquillement de la manière de tuer son frère, Margot ne vaut sans doute pas beaucoup mieux.
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Sam 27 Aoû - 21:59
Victims or villains?Le scepticisme affiché ouvertement par Margot aurait dû rassurer Abigail. Si une femme comme Margot pouvait douter du fait qu'elle appartenait au clan des monstres, alors peut-être qu'Abigail n'avait rien à craindre quant à la violence de ses actes. Mais, là où l'ancienne Abigail, celle qui vivait aux Etats-Unis et qui venait tout juste de survivre à la monstruosité de son père aurait pu se soucier de rester du côté des victimes et non de passer de celui des monstres, la situation était toute autre désormais. Car, face au scepticisme de son interlocutrice, ce n'était pas du soulagement qu'Abigail ressentait, mais une volonté farouche de lui faire comprendre à quel point elle avait sa place auprès de Will et Hannibal. Butée, elle faillit bien lui lister tout ce qu'elle avait fait pour survivre aux envies dérangées de son père. Mais fort heureusement, elle songea immédiatement à ce qu'en penseraient ses pères adoptifs, et cela eut le don de l'inciter au silence. Mieux valait rester prudent. Elle ne se démenait pas pour échapper aux griffes de Freddie Lounds pour tout révéler à Margot, même si celle-ci était bien plus compréhensive et sympathique que ne l'était la journaliste.
Elle préféra donc rediriger la conversation sur Margot et l'interroger quant à son propre monstre. La réponse de la plus âgée ne la surprit pas. Elle ne connaissait pas Mason Verger, mais elle avait compris qu'il appartenait à cette catégorie de personnes que tout le monde estimait appartenir aux morts et non aux vivants.
- Ah, c'est pour ça que vous êtes partie. Parce que vous n'êtes plus seule, résuma Abigail tout en la regardant avec curiosité.
Elle voulut l'interroger davantage, mais c'était là l'interroger sans doute un peu trop directement sur sa vie personnelle. Et Abigail, qui n'était elle-même pas la plus bavarde des jeunes femmes, encore moins avec ses amis proches, ne se voyait pas imposer un tel interrogatoire à cette femme qu'elle estimait de plus en plus.
Intéressée par les intentions de Margot concernant la manière de tuer son frère, elle resta un instant songeuse avant de tenter d'obtenir quelques informations supplémentaires, pour le bien de sa curiosité.
Margot sait qu’il ne servirait à rien d’argumenter concernant Hannibal Lecter et Will Graham, ce n’était sans doute pas ce qui permettrait à Abigail de regarder la vérité en face… une vérité qu’elle connaît sans doute et a décidé d’accepter sans réserve, qui plus est. Alors, plutôt que de revenir sur ce sujet de contentieux, elle décide de garder ses réflexions pour elle et pour elle seule. Inutile de lui faire la morale à ce sujet. Si elle peut quelque chose pour empêcher deux nouveaux monstres d’avoir une emprise sur la jeune femme, ce n’est pas en la confrontant directement, et donc en la braquant, qu’elle obtiendrait quoi que ce soit, et elle le sait pertinemment.
Aussi, la conversation s’oriente tout naturellement sur le sujet d’un autre monstre, Mason. Margot affiche une légère esquisse de sourire, accompagné d’un léger hochement de tête quand Abigail remarque que c’est pour ça qu’elle est parvenue à partir, parce qu’elle n’était plus seule. Et c’est en effet le cas. S’il n’avait été question d’Alana, et de Morgan, elle n’aurait sans doute pas trouvé la force et le courage de partir, de s’éloigner le plus loin de Mason. Elle aurait probablement continué de vivre dans son ombre et de subir tous ses abus, convaincue du fait qu’elle ne pourrait rien d’autre. Dans cette vie comme dans la précédente, elle avait eu besoin d’Alana, de son épouse, de son pilier. Vouloir tuer Mason, de toutes ses forces, ne signifie pas qu’elle aurait été capable d’y parvenir sans le soutien inconditionnel de cette femme qu’elle a réappris à aimer avec une facilité déconcertante.
Mais rien n’est gagné, bien sûr. Ne pas être seule, c’est aussi accepter de mettre en danger ceux qui nous accompagnent, et Margot a tout à fait conscience de cet état de fait. Elle ne peut se permettre de rebrousser chemin, ce n’est plus envisageable, à présent, elle ira de l’avant avec Alana et Mason, mais rien ne sera acquis, rien ne sera gagné, tant que Mason Verger ne sera pas six pieds sous terre.
« Je regrette de ne pas m’en souvenir », souffle Margot sincèrement quand Abigail, avec une curiosité que son interlocutrice ne lui reproche pas, lui demande comment son frère est mort la première fois. « Notre ambition était de le noyer, c’est l’une de ses anguilles qui a fini le travail pour nous. Ça a sans doute été… brutal, et douloureux. A la hauteur de ce qu’il méritait d’endurer », résume-t-elle en ne pouvant se fier qu’à ce qu’Alana lui avait appris de la mort de Mason.
Elle aimerait pouvoir revivre cet épisode, parfois, elle a le sentiment que c’est le cas, mais c’est une pensée lointaine, fugace, qui lui échappe très rapidement. Car ce qu’elle veut prendre pour des réminiscences est sans doute bien davantage le fruit de son imagination.
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Ven 30 Sep - 22:30
Victims or villains?Abigail remarque que Margot n'insiste pas quant à sa désapprobation, et c'est un choix pour lequel elle lui est reconnaissante. Abigail connait déjà tous les arguments qui plaident en défaveur de sa décision. Mais elle ne veut pas écouter ces arguments. Parce que les raisons de rester avec eux, elles, lui semblent être plus nombreuses, et plus importantes. Avec Will et Hannibal, Abigail se sent certes parfois en danger... mais elle se sent avant tout à sa place. Elle trouve, auprès d'eux, une forme d'équilibre qu'elle expérimente pour la première fois. Et c'est quelque chose qui lui plaît, en dépit des monstruosités, et même alors que le souvenir de sa mort lui donne encore quelques cauchemars, à l'occasion. Mais bien moins que ne le font les souvenirs de ses anciennes victimes. Ou la vision du visage de son père, mort, par sa faute. Par sa main.
Abigail est donc reconnaissante pour le fait de pouvoir penser à autre chose, même si cette autre chose doit nécessairement être tout aussi sordide que ses propres préoccupations. Elle apprécie Margot, même alors qu'elles n'ont passé que si peu de temps à faire connaissance. Et elle l'apprécie autant parce que, d'un certain côté, elle a le sentiment qu'elle aussi, elle la comprend. Car leurs situations, certes différentes, ont cependant des points communs.
Elle l'écoute donc lui raconter la mort de son frère, et les détails qu'elle lui donne lui font hausser les sourcils. Voilà une mort peu commune. Très visuelle. Abigail imagine parfaitement l'horreur de la situation, ainsi que... la satisfaction de son interlocutrice. Ce n'est néanmoins pas le détail de l'anguille qui l'intrigue le plus que le choix de pronom employé par Margot. Abigail, qui oublie parfois de taire sa curiosité, même à ses propres dépends, ne peut résister à l'envie de l'interroger davantage :
- "Notre ambition" ? Vous n'étiez pas seule ?
Elle se doute bien que non. Déjà, parce que se débarrasser de son monstre, seule, ce n'est pas chose évidente. Elle le sait pour l'avoir vécu. Jamais elle n'y serait parvenue, même sur un coup de sang, s'il n'y avait pas eu Will ou Hannibal pour la soutenir et l'encourager. Elle suppose que cela vaut également pour Margot. Néanmoins, elle est curieuse quant au genre de personnes qu'une femme comme celle-ci accepte de mettre dans la confidence. :copyright:️ 2981 12289 0
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Jeu 13 Oct - 19:07
Victims or villains?
feat. Abigail
Margot n’a pas été bien précise dans ses explications… elle ne peut malheureusement pas l’être davantage sans se jouer d’attentes et d’espoirs, de fantasmes plus que de ce qui a été la réalité de faits occultés par les nouvelles circonstances. Puisqu’elle n’a eu que les paroles d’Alana pour lui décrire les circonstances de la mort de Mason, Margot pouvait s’imaginer absolument tout et n’importe quoi, elle n’était pas en mesure de se faire une idée véritable de ce qui s’est vraiment passé, de ce qu’elle a ressenti sur le moment, de ce qu’elle aurait jugé nécessaire de mettre en avant ou non au moment d’expliquer cet épisode.
Elle se contente de quelque chose de très factuel, et si c’est nécessairement frustrant à ses yeux, c’est mieux que d’enrober une réalité que de toute manière n’a plus grande importance dorénavant. Si l’histoire doit se répéter à nouveau, elle le fera à coup sûr d’une autre manière. Tout sera à reprendre en considération, tout sera, forcément, à revoir dans d’autres proportions. C’est quelque part tant mieux, elle pourra s’approprier ce moment, mais une part d’elle, celle qui doute fort d’être un jour en mesure de se réapproprier ses souvenirs, s’attriste tout de même de ne pas pouvoir se réapproprier en mémoire un événement à ce point marquant ou décisif.
Margot s’est exprimée de façon très concrète, sans beaucoup de détour. Elle n’a pas essayé d’occulter ni de minimiser certains fait. Par conséquent, elle n’a pas parlé du meurtre de son frère au singulier mais bel et bien au pluriel. Elle veut mêler Alana le moins possible à tout ceci, elle ne sait pas top si cette dernière serait en mesure de comprendre l’étrange amitié qui a fini par se nouer entre elle et Abigail (et elle ne croit pas si bien dire), mais elle ne peut pas ne serait-ce que la mentionner alors qu’elle tient un rôle bien trop important.
« Non, je n’étais pas seule. »
Margot envisage quelques instants d’interrompre ici son discours et de ne pas en dire davantage mais elle s’abstient finalement, il ne serait pas très juste ni très honnête de couper court à sa curiosité d’une telle manière.
« J’étais avec mon épouse. » Elle marque une pause. « Je le suis toujours, d’ailleurs. Même si, avant de la retrouver, j’ignorais même avoir été mariée », observe-t-elle non sans une certaine amertume, caressant distraitement le doigt dénué de la moindre bague où aurait dû se trouver son alliance. Avant qu’il ne meure, Margot voudrait être capable d’arracher à son frère l’aveu de ce qu’il aura fait de ce bijou… mais elle n’a pas beaucoup d’espoir à ce sujet, en vérité.
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Sam 22 Oct - 18:18
Victims or villains?Les silences qui occupent leur conversation auraient de quoi effrayer ou décourager de nombreuses personnes. Mais Abigail, qui n'est elle-même pas la plus bavarde des jeunes femmes, et qui aurait d'ailleurs tendance à mesurer tout ce qu'elle dit, préfère patienter avant de paniquer... Et laisser son interlocutrice s'exprimer. Si elle en a envie. Si elle en a besoin. Margot lui répond d'abord laconiquement, et Abigail est prête à l'accepter, se doutant que sa curiosité peut être malvenue, et se doutant qu'elle commence à s'intéresser au domaine de ce qui touche au privé. Mais à sa plus grande surprise, Margot lui donne plus de détails, et ceux-ci lui font écarquiller les yeux.
Le regard d'Abigail sur le mouvement de Margot, qui caresse distraitement cette zone dénuée d'alliance qui ne manque pas d'interpeller la jeune femme, qui hausse les sourcils d'un air interrogateur. Elle devine que ce n'est pas par choix, à en juger par l'expression de la plus âgée. Et elle devine, par la même occasion, que cette absence est liée à cette amnésie qu'elle semble admettre dans le même temps. C'est fascinant... et c'est tragique.
Celle qui lui fait face est donc mariée. Elle est surprise, et pourtant, à bien y réfléchir, elle ne l'est pas tant que ça. Ce semble être un fait courant, dans son entourage. Will et Hannibal puisent de la force l'un en l'autre... Et ce semble être le cas entre Margot et son épouse, également. Si elle se fie à ce qu'elle lui raconte, en tout cas.
- Votre frère vous l'a caché ? devine-t-elle doucement, avec ce qui pourrait ressembler à de la compassion. Il a pris votre alliance ?...
Elle connaît peu Margot, mais ce qu'elle sait d'elle lui fait étrangement de la peine. Pour sa part, elle estime que le fait de s'attacher de cette manière à quelqu'un n'est qu'un risque supplémentaire, une source de curiosité, peut-être, mais qui la laisse relativement indifférente. Mais... Elle sait que pour d'autres, c'est un lien important. De la plus grande importance, même, à en croire le modèle des quelques couples qu'elle connaît et ce que racontent la majorité des films et des séries qu'elle a pu voir. :copyright:️ 2981 12289 0
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Mar 25 Oct - 23:12
Victims or villains?
feat. Abigail
Elle hoche doucement la tête à la première question d’Abigail, et le sourire qu’elle lui adresse alors est coloré d’une certaine tristesse, alors qu’elle constate combien cette jeune femme peut être perspicace. Elle n’avait cependant pas vraiment douté de ces traits de caractère chez elle : intelligente, observatrice… mystérieuse… Il n’y a peut-être rien d’étonnant, au fond, à ce qu’elle ait ainsi attiré l’attention de Will Graham et Hannibal Lecter, voire peut-être même gagné leur cœur – pour peu qu’ils aient véritablement un cœur, bien sûr, ce dont Margot n’est pas totalement convaincu, mais ce n’est plus exactement le sujet de leur conversation, et sur ce point, la jeune femme a bien compris qu’elle ne serait pas en mesure de faire entendre raison à son interlocutrice, qui avait une vision très arrêtée de sa propre situation – sur ce point, Margot peut aussi sans mal la comprendre, c’est exactement son cas également.
« Il se souvenait de tout, il s’est arrangé pour que la mémoire me revienne le plus tard possible. »
Et il a réussi, car même encore aujourd’hui, Margot ne peut pas vraiment dire que la mémoire lui est revenue. Elle a décidé de croire Alana sur paroles, mais leurs souvenirs en commun demeurent hors de sa portée. Ce que sa mémoire n’a pas été en mesure d’effacer, en revanche, c’est la profondeur de ses sentiments à l’égard de celle qu’elle avait fait le choix d’épouser, et à l’adresse de leur fils. Les sentiments, les émotions, sont apparemment plus complexes à occulter ou à effacer que n’importe quel autre sentiment.
« Je suppose qu’il l’a jetée », ajoute-t-elle au sujet de l’alliance.
Ce n’est qu’une considération matérielle. Ce n’est pas grand-chose… si nécessaire, elle s’offrira une autre bague, avec l’argent qu’elle aura hérité de la fortune des Verger, aussitôt que son frère aura été effacé du tableau, mais cela reste, malgré tout, une pensée déplaisante, et qui ne manque pas de la hanter, de la troubler… Elle est symbolique, symbolique de la cruauté de Mason. Ce geste qui est peut-être le plus innocent de tous ceux qu’il a pu avoir à son adresse, réussit dans le même temps à être peut-être le plus cruel dont il aura jamais fait preuve à son adresse – les deux ne sont à l’évidence pas incompatibles, c’est une chose que les circonstances lui ont cruellement apprises, et à côté desquelles, à l’évidence, Margot ne peut passer.
« Il paiera pour ça aussi. »
Au nombre des crimes si nombreux qui lui vaudront de connaître un sort des plus cruels
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Ven 11 Nov - 9:29
Victims or villains?La jeune femme semble surprise au moment d'entendre Margot affirmer que son frère se souvenait de tout. Cette différence de traitement, de la part de la force mystérieuse qui les a tous menés ici, intrigue tout particulièrement Abigail, qui ne sait retenir un murmure :
- Vraiment ? C'est... fascinant.
Elle manque sans doute de délicatesse en l'exprimant à voix haute, mais à quoi bon taire ses pensées, elles qui se sont déjà avoué l'inavouable ? S'apercevant cependant que ses propos méritent d'être explicités, Abigail patiente un peu, puis ajoute :
- Moi, je me souviens de tout... Même de ma mort. Parfois, j'aimerais oublier... et d'autres fois, je redoute d'avoir oublié, comme vous, une partie de ma vie. Comme c'est étrange... que votre frère ait été épargné.
Ce détail en particulier continue de la rendre songeuse. Quelle cruauté. Quelle ironie. Un frère mort ressuscité qui avait en plus l'avantage des souvenirs, un ascendant en tous points. Abigail devrait sans aucun doute compatir, et elle le fait, un peu. Mais ce n'est pas l'émotion qui prime. La définition qu'elle donne à certains termes, tels que "coupable" ou "victime", n'est probablement pas la même que celle des personnes n'ayant jamais été témoin de l'horreur humaine. Et, si tout semble, de l'extérieur, désigner Margot comme une victime, Abigail aurait tendance à penser que cette femme n'est pas cantonnée qu'à ce rôle qui, pourtant, semble vouloir lui coller à la peau.
Mais, là encore, elle se trompe peut-être. Monstre ou victime, ou un subtil mélange des deux... Hannibal aurait certainement bien plus à en dire qu'elle-même ne saurait l'exprimer en des termes trop pauvres pour refléter la réalité de la chose.
- Je ne comprends pas l'intérêt du mariage. Mais... j'ai de la peine pour vous.
Elle prend le temps de s'interroger, brièvement, sur l'honnêteté de ses propos. Elle-même a parfois du mal à savoir si elle dit les choses par habitude et mimétisme, ou si elle est sincère. Ce qui est certain, c'est que sa voix est tout de suite plus ferme, plus assurée tandis qu'elle poursuit :
Ce n’est certainement pas le tact qui étouffe la jeune femme, c’est le moins que l’on puisse dire, mais Margot aurait tendance à apprécier la franchise d’Abigail, suffisamment pour ne pas la lui reprocher quand cette dernière pourrait bien sembler pour le moins déplacer, notamment au moment de considérer sa situation comme fascinante, exprimant probablement à voix haute le fond de sa pensée. Par certains aspects, elle ne sait qu’apprécier cette franchise brute et totale, et la privilégier à n’importe quoi d’autre. Elle a entendu suffisamment de mensonges pour toute une existence, alors elle préfère qu’Abigail lui parle franchement. D’autant plus qu’elle a raison, dans le fond. Tout ceci a bel et bien quelque chose de fascinant, surtout, bien sûr, d’un point de vue extérieur.
Abigail se confie en retour, elle lui apprend se souvenir de tout, y compris de sa propre mort. Comment reprocher à la jeune femme d’être tentée de tout oublier ? Du point de vue de Margot, l’amnésie est un sort terrible de ceux qu’elle prétendrait ne pas souhaiter à son pire ennemi si elle ne souhaitait pas tant que Mason en souffre lui aussi. Mais Margot ne peut prétendre savoir se mettre complètement à la place d’Abigail. Même si elle peut se trouver de nombreux traits communs avec elle, toutes les deux restent tout de même différentes par de nombreux aspects.
Margot n’a pas connu la mort, elle n’a pas été assassinée par quelqu’un en qui elle avait entièrement confiance, elle ne peut pas véritablement savoir ce que cela fait, et ce qu’Abigail a véritablement pu ressentir. Le plus ironique, en effet, est sans doute le fait que son frère, lui, ait été épargné par le sort qu’elle a rencontré elle-même. Il a eu plus de chances qu’elle à son retour ici. Il est revenu à la vie, il a retrouvé sa fortune et son domaine, il a conservé sa mémoire et un visage lisse et immaculé… S’il y avait une justice, elle serait bien incompréhensible si l’on devait prendre l’exemple de cette situation. Mais la justice est un concept abstrait, improbable, inexistant… quand on finit par l’admettre, on reconnaît que tout ceci n’a pas de sens, et c’est absolument tout ce qu’il y a à en retenir.
« Je n’étais pas sûre d’en comprendre l’intérêt – autre que financier –, même au moment de découvrir que j’étais mariée, mais certaines rencontres nous bouleversent profondément, et nous font faire des choses que l’on aurait jamais imaginées. »
Dans le cas de Margot, elle devinait que leur mariage avait dû bénéficier financièrement à leur fils et à plein d’autres motifs pragmatiques, mais elle est convaincue d’avoir épousé Alana par amour… et cette pensée est particulièrement agréable, à vrai dire.
« Lui faire payer au centuple, c’est mon intention. Même si pour cela, il faudrait sans doute le tuer plusieurs fois… » Elle sourit. « S’il nous faut changer de vie et de monde encore et encore et le tuer dans chacun d’entre eux… ce sera… éprouvant… mais satisfaisant pour cette seule raison. »
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Dim 4 Déc - 11:12
Victims or villains?L'intérêt pragmatique du mariage, elle peut le comprendre. C'est avec curiosité qu'elle l'écoute lui en apprendre davantage sur son mariage, puis ajouter que certaines rencontres avaient de quoi bouleverser même jusqu'à nos plus profondes convictions. Oui... ça, elle peut le comprendre. Son cas est encore à part, mais c'était bien sous l'impulsion d'autres personnes, de qui elle s'était rapprochée et à qui elle s'était liée, qu'elle avait commencé par exécuter ses crimes. Son père... puis ses autres pères. Il ne s'agit pas du même type d'amour, bien sûr, mais elle pense comprendre, ne serait-ce que théoriquement. Son fil de pensée lui fait nécessairement songer à son propre cas en termes de relations amoureuses ou sexuelles. Elle n'avait jamais eu le temps ni la liberté de s'interroger sur ces questions... n'en avait jamais ressenti le besoin, en vérité. Même l'amitié, elle ne l'avait finalement découverte, sincèrement, que sur cette île. Brooklynn, Harry... elle n'aurait jamais pu se lier d'amitié avec eux dans son ancienne vie. Et pourtant, ils étaient tous les deux importants pour elle, chacun à leur façon.
Revenant à l'instant présent, elle sourit en même temps que Margot lorsque celle-ci affirme que pour véritablement faire payer comme il se doit à son frère, il faudrait que celui-ci revienne à la vie. Encore et encore... pour se venger de lui, encore et encore. C'est une possibilité qui doit être séduisante, en effet. Abigail redoute, pour sa part, qu'il en soit ainsi au sujet de son père. Le tuer avait été... libérateur. Mais elle ne se sentait pas capable de réitérer cette expérience, qui avait été éprouvante, en bien des domaines.
- Vos désirs à l'encontre de votre frère sont terriblement violents.
Elle ne l'annonce pas comme un reproche, mais plutôt comme une forme de compliment teinté d'admiration.
- Je guetterai les gros titres des journaux. Si j'apprends un jour qu'il est mort... j'aurai une pensée pour vous, sourit-elle. :copyright:️ 2981 12289 0
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Ven 9 Déc - 19:00
Victims or villains?
feat. Abigail
Margot ne cherche pas à contredire sa jeune interlocutrice quand cette dernière lui fait remarquer que ses désirs à l’encontre de son frère sont terriblement violents. Ils sont à la hauteur des désirs terriblement violents que Mason a affichés à son égard, ils sont à la hauteur de la souffrance qu’il lui a fait subir, ils sont à la hauteur de tous les sévices qu’elle a dû endurer, ils sont à la mesure de toute la haine qu’il a si bien su lui faire éprouver pour lui. Une haine si profonde, si viscérale, ne peut s’exprimer que d’une manière à ce point brutale, il ne pouvait pas en être autrement, elle n’a jamais voulu qu’il en soit autrement par ailleurs. Sur ce point, elle s’est résignée, et de longue date, si bien qu’elle ne se souvient pas vraiment avoir un jour envisagé, peut-être, qui sait, de considérer toute cette situation d’un point de vue que l’on pourrait davantage considérer comme… pacifique, ou quelque chose dans ce goût-là… Mason récoltera tôt ou tard ce qu’il a semé. Margot a envie de croire dure comme fer en la loi du Talion… Cette dernière l’aide largement à supporter de la vie les circonstances les plus insoutenables et les plus évidemment terribles.
Elle sait qu’il n’y a pas réellement de reproche ou de jugement de valeur dans le discours d’Abigail. C’est une des choses que Margot apprécie le plus dans leur improbable relation : elles s’écoutent l’une l’autre, mais elles ne se jugent pas pour autant… bien sûr, il est difficile pour Margot de ne pas afficher ses réserves quand il est question d’Hannibal Lecter et de Will Graham, mais pour le reste, elles savent être réellement à l’écoute l’une de l’autre sans se montrer en rien excessives, sans laisser leur sentiment personnel ou leur opinion prendre le dessus. Sans doute parce que leur personnalité et leurs visions ne sont pas si différents, en fin de compte, en réalité.
« J’ose espérais que la nouvelle t’arrivera bientôt », répond Margot avec un fin sourire. « Et que personne ne m’aura ôté le privilège d’être responsable du meurtre en question. J’interdis à Mason de mourir d’une autre main que la mienne, même accidentellement. »
Le sourire qu’elle pose sur Abigail après avoir prononcé ces mots sordides est… étrangement… bienveillant. Elles pourraient probablement donner l’air, à distance, de discuter de la météo et de rien d’autre, l’on n’y verrait probablement que du feu.
« Je t’inviterai à fêter cela autour d’un verre le jour où ça arrivera. Je pourrais te présenter mon épouse, comme ça. Je pense qu’elle te plairait », avance-t-elle en manquant définitivement d’un certain nombre d’informations cruciales pour daigner s’exprimer ainsi.
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Mer 11 Jan - 19:26
Victims or villains?Plus leur conversation se déroule, plus la jeune femme se sent inspirée par les propos de son interlocutrice. Elle est admirative de cette volonté de fer, admirative de l'assurance avec laquelle Margot parvient à prononcer ces mots, là où elle-même, à sa place, tremblerait très certainement ou cèderait aux doutes, voire à la panique. Par le passé, c'était l'adrénaline qui l'avait empêcher de flancher, mais elle ne peut certainement pas affirmer qu'elle avait su garder son sang-froid au moment de commettre ses propres atrocités. Abigail se découvre des similitudes avec Margot, mais ces ressemblances s'arrêtent dans leur approche somme toute différente de l'avenir. Margot semble… prête à prendre son envol, n'attendre que cela, en vérité. Abigail, elle, recherche avant tout un abri, un foyer où elle trouvera l'aide et le soutien nécessaires à affronter cet avenir incertain dont elle ne saurait pas quoi faire, si elle était toute seule.
- Les hommes comme ça ne sont généralement pas ceux qui s'attirent la plus grande malchance. Je pense que le plaisir de sa mise à mort vous reviendra assurément.
Elle ponctue son hypothèse d'un mince sourire, qui s'efface pour céder la place à une expression songeuse. Fêter tout ceci autour d'un verre, cela reviendrait à commencer à faire beaucoup de secrets. Car comment présenter la chose à Will et Hannibal ? Leur dire qu'elle avait partagé tant de choses, en si peu de conversations, avec l'une des patientes du psychiatre ? Impossible.
Quant à savoir si son épouse lui plairait, Abigail aurait tendance à penser que les chances sont moindres, en vérité - et elle n'imagine pas à quel point elles le sont. Elle n'ose cependant pas contredire Margot, qu'elle considère avec une sympathie sincère.
- Je vous crois sur parole. Vous avez mon numéro, de toute façon. J'espère que la prochaine fois qu'il servira, ce sera pour m'annoncer la bonne nouvelle, et pas parce que j'ai besoin d'aide. L'avantage c'est que je ne devrais plus avoir ce genre de problèmes, maintenant, plaisante-t-elle doucement. :copyright:️ 2981 12289 0
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Dim 15 Jan - 11:44
Victims or villains?
feat. Abigail
Margot ne peut s’empêcher de commenter d’un sourire cynique le discours d’Abigail. Elle la trouve particulièrement lucide pour son âge, mais elle n’en est pas réellement surprise. Au vu de son histoire, c’est compréhensible, elle a été à la fois trop protégée pour s’adapter à certaines réalités de l’existence, et dans le même temps, elle a été exposée si tôt à la monstruosité humaine qu’elle serait très probablement capable d’écrire toute une dissertation sur le sujet.
Elle a raison, bien sûr, les hommes de la trempe de Mason ne sont pas ceux qui attirent à eux le plus de malchance… Dans sa vie précédente, déjà, elle avait eu le droit de le constater, et semble-t-il le privilège de lui prendre la vie… mais elle devine également que d’autres seraient capables de la devancer, ceux-là même qui avaient autrefois ouvert un terrain propice à sa vengeance… Elle agira mieux et plus vite, et ne fera pas de quartier, elle n’a tout simplement pas le choix.
« L’avenir nous le dira », se contente-t-elle de répondre pour ne pas partir victorieuse, quand bien même elle en restait en grande partie convaincue : oui, elle serait celle qui tuerait Mason. La question n’était même pas réellement de savoir comment, mais plutôt quand, car les jours et les mois s’égrènent, et la patience de Margot, mise à rude épreuve, commence à toucher à son terme. « Quant à toi… Tu n’as pas besoin de me contacter uniquement dans le but de réclamer mon aide, même si je serais toujours ravie de te l’apporter. »
Elle le dit avec bienveillance, elle le dit surtout parce qu’elle le pense. Margot se sent une certaine responsabilité vis-à-vis d’Abigail. Il est assez difficile d’en expliquer les raisons, mais elles sont là, bien réelles, et surtout, elles sont immuables. Le sort d’Abigail la concerne à présent, parce que Margot en a décidé ainsi, et elle n’a pas la moindre intention de la laisser tomber ou de se désintéresser de son sort sous le prétexte que les choses seraient plus simples de la sorte, il n’en est pas question.
« Si tu veux me parler, même de sujets qui n’ont absolument rien à voir, je serais contente de t’entendre. »
Margot devine qu’Abigail doit être très seule, chose à laquelle elle peut aussi aisément s’identifier, et elle n’est pas convaincue que les compagnies de Will et Hannibal soient les plus saines au moment de vouloir dépasser certaines craintes ou interrogations… Certes, certaines appartiennent peut-être au champ d’un secret que la jeune femme ne voudra pas se trahir, mais Margot veut surtout qu’Abigail conscientise le fait qu’elle puisse avoir quelqu’un vers qui se tourner si elle le désire, ou si elle en éprouve le besoin… Comme elle a su le faire en organisant ce rendez-vous, par exemple.
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Dim 12 Fév - 2:30
Victims or villains?La jeune femme ne doute pas une seule seconde du fait que l'avenir sera glorieux pour Margot. La détermination de cette dernière est telle qu'Abigail est tout à fait disposée à croire en sa réussite. Elle sait reconnaître la soif de liberté et la soif de sang qui l'accompagnent. Sous son calme apparent, Abigail décèle chez Margot une envie de vaincre qui n'est pas sans lui rappeler l'émotion brève mais intense qu'elle a ressentie au moment de commettre son premier meurtre. Elle espère que, contrairement à elle, Margot aura le temps d'apprécier ce sentiment de puissance qui ne manquera pas de la saisir lorsqu'elle parviendra à tuer son frère.
Toute à ses réflexions qu'elle était, elle se laisse surprendre par la remarque de Margot. Cette dernière semble sincère dans sa démarche de lui proposer... sa compagnie ? son écoute ? mais Abigail, par réflexe, manque de très mal réagir. Elle s'abstient toutefois, ne voulant pas perdre le respect de cette femme qu'elle considère comme une alliée, même si elle n'est pas encore tout à fait certaine qu'il s'agisse d'une bonne idée.
- C'est gentil de votre part, répond-elle donc maladroitement. Mais... je saurais pas comment faire.
Cet aveu lui demande un grand effort d'honnêteté, qui lui impose de détourner le regard si elle ne veut pas se retrouver à se liquéfier sur place, par gêne. Elle est même presque certaine que ses joues gagnent en couleur, pour ne pas rendre la situation plus inconfortable encore.
- Enfin... Ça vaut pour vous aussi, d'ailleurs.
Même si elle conçoit assez peu ce qu'une femme, certes jeune, mais tout de même plus âgée qu'elle et ayant, de plus, une vie de famille, pourrait trouver d'intéressant dans le fait de lui parler, à elle... Ou de l'entendre lui confier des choses plus personnelles encore, car ne nécessitant pas forcément d'aide active, juste de l'écoute, voire des avis. En somme, c'est une situation inédite pour Abigail, qui pense reconnaître de la sincérité chez Margot, mais qui a trop souvent eu l'habitude des comportements calculateurs et manipulateurs et qui se retrouve contrainte d'imaginer une réponse appropriée à cette proposition. Ni trop enthousiaste, elle suppose, ni trop froide, un équilibre qui n'est pas simple à trouver, pour elle. :copyright:️ 2981 12289 0
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Lun 13 Fév - 20:06
Victims or villains?
feat. Abigail
Margot adresse à Abigail un sourire empreint de sincérité et de sympathie. Elle n’a pas cherché à être particulièrement gentille, mais il est vrai qu’Abigail lui inspire une gentillesse très naturelle, qu’elle n’adresse pas à tout le monde. Dans ses relations humaines, elle est constamment sur la réserve, elle considère qu’elle n’a tout simplement pas le choix… Mais avec sa jeune interlocutrice, cette réserve s’efface bel et bien, car elle lui semble tout sauf utile ou nécessaire. Alors oui, Abigail peut dire bénéficier d’un véritable traitement de faveur, et un traitement de faveur qu’elle ne pense pas que l’avenir lui fera regretter.
« Je suis rarement gentille », affirme-t-elle avec un fin sourire. « En revanche, je suis toujours sincère. »
Elle le dit et le répète pour des raisons qu’elle estime d’importance. Margot, par réserve ou inquiétude, pourrait bien décider de ne pas s’adresser à elle. C’est même son intention la plus ferme et la plus absolue. Elle ne doit surtout pas hésiter à faire preuve d’audace et à la « déranger », parce qu’en vérité, elle ne la dérangera pas. Elle veut lui servir d’appui, de référence, sans doute parce qu’elle-même aurait aimé bénéficier d’un tel appui quand elle avait l’âge d’Abigail, et même plus tard. Il aura fallu sa rencontre avec Alana pour qu’elle trouve enfin cet appui en question, mais avant cela, Margot Verger manquait considérablement d’appui, et toutes les personnes vers lesquelles elle avait envisagé de se tourner représentaient naturellement des menaces potentielles – elle ne pouvait pas le permettre.
« Je n’y manquerai pas », affirme Margot avec un sourire franc quand son interlocutrice lui assure que cela vaut également pour elle, et qu’elle ne doit pas hésiter à la contacter si besoin.
Margot aurait tendance à dire qu’Abigail aura davantage besoin de son appui et de sa présence que l’inverse, mais elle ne peut pas réellement avoir la certitude que ce soit tout à fait vrai. Après tout, Abigail est parvenue à échapper au giron de son père quand, de son côté, elle peine à se débarrasser de l’influence de son frère. Certes, sa relation avec Will Graham et Hannibal Lecter laisse suggérer qu’elle n’est certainement pas au bout de ses peines et qu’elle a encore besoin d’appui….
Mais elle est peut-être, à l’heure actuelle, dans une meilleure situation qu’elle… Ou bien sont-elles dans une situation équivalente. Auquel cas, il se pourrait bien, en effet, que ce soit elle, la première, qui décide de parler avec la jeune femme, même si c’est pour ne pas lui dire grand-chose, même si ce n’est que pour parler de la pluie et du beau temps et rien d’autre.
Code by Laxy
Invité
Mer 22 Mar - 0:24
Victims or villains?La sincérité de Margot est une notion qu'Abigail peine à appréhender. Même en étant rassurée de la sorte par son interlocutrice, elle aurait tendance à se méfier naturellement. Mais la tentation de la croire sur parole est bien présente, et adoucit ses soupçons. Margot n'aurait aucun intérêt à lui mentir, moins encore à se montrer aussi sympathique avec elle. Alors, même si elle affirme qu'elle est rarement gentille, Abigail lui adresse un sourire, sans doute le plus simple qu'elle ait esquissé depuis des lustres. Il est plaisant de pouvoir discuter avec une personne qui connaisse une grande partie de ses secrets et qui ne soit ni son meurtrier, ni un étrange complice.
Et même si elle lui retourne l'offre, Abigail doit bien admettre qu'elle est très certainement celle qui sera le plus susceptible d'avoir besoin de l'autre. Margot, certes, ne s'est pas encore débarrassée de son monstre… Mais elle semble plus assurée, plus déterminée qu'elle-même ne l'était. C'étaient les circonstances qui l'avaient incitée à donner le coup fatal, c'étaient les encouragements de ses tuteurs qui l'avaient persuadée de s'engager sur cette voie aussi fascinante que dangereuse avec eux…
- Bien, fait-elle d'un ton amusé, décidément plus détendue qu'elle ne le pensait en présence de cette femme. Dans ce cas, je… ferai mieux de vous laisser, je crois…
Elle ne tient pas à lui attirer d'ennuis en la retenant plus longuement. Et elle-même estime que, pour ce jour-ci, elle lui a suffisamment tenu la jambe avec ses histoires. Elle avait une grande nouvelle à annoncer, et c'est chose faite. Il est temps pour elle, à présent, de passer à autre chose. Abigail espère ne pas avoir d'autre occasion de lui annoncer de drames, mais elle n'est pas naïve au point de penser que la vie sous le toit d'Hannibal et Will sera de tout repos, et n'entraînera pas son lot de situations aussi stimulantes qu'angoissantes. Mais… ces situations, elle n'est pas certaine de pouvoir les partager avec Margot, dont elle apprécie sincèrement l'écoute, mais qu'elle ne peut impliquer plus que cela dans ses histoires familiales, sous peine de trahir ceux là même qui la recueillent.
- À bientôt, j'espère.
C'est avec un sourire qu'elle prononce ces mots, y glissant tout l'espoir qu'elle a, pour Margot, d'apprendre la mort de son frère, que ce soit par les journaux ou de vive voix. :copyright:️ 2981 12289 0
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(terminé) Victims or villains? [Abigail & Margot]
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