Revenge is an act of passion; vengeance of justice. Injuries are revenged; crimes are avenged.
Encore une journée si peu remplie pour un homme comme moi, toujours dans le besoin d'action ou au moins de faire autre chose que de rester enfermé chez moi... Il est bien malheureux que je n'avais aucune envie de me balader sur le port et ainsi observer les bateaux sur la côte, ni même de me rendre aux divers points d'affaires derrières lesquels je me cache si bien pour remporter l'argent dont je n'ai finalement presque pas besoin. Non, j'étais destiné à pourrir au sein même de ma demeure pour la journée simplement parce que j'étais las de cette situation, de cette île sur laquelle je me trouvais maintenant depuis trop longtemps à mon goût. Les années avaient défilées à une vitesse folle et pourtant je n'avais pas eu l'impression d'avoir réaliser quoi que ce soit, d'avoir changé les choses... Rien. J'étais pris d'une nostalgie qui ne me plaisait guère, comme si Edmond essayait désespérément de me dire de lâcher prise, de laisser toute cette histoire derrière moi. Mais Edmond... Comment peux-tu oublier tout ce que l'on t'a fait subir ? Comment peux-tu imaginer dépasser ces tourments ? Tu es bien trop naïf... Je soupirais quelque peu alors que j'étais installé sur le balcon du manoir, scrutant l'horizon avec une once de désespoir. J'étais apprêté, comme chaque jour et si j'avais l'impression que cette journée serait des plus classique, une petite voix me chuchotait qu'aujourd'hui serait différent, que je ne serais pas aussi seul que je pouvais le penser. Et cette petite voix n'avait que rarement tort.
Mes mains tournaient les pages du journal quotidien avec une certaine lassitude, j'appréciais me tenir au courant de ce qui pouvait se passer sur cette île et je devais bien avouer être toujours intrigué par ce maire mystérieux qui semblait tirer toutes les ficelles. Il était assez intelligent pour passer entre les mailles de mon filet et ça avait tendance à quelque peu m'agacer. Les journalistes curieux ne manquaient d'ailleurs jamais de faire des articles des plus suspicieux ou adoratifs sur celui-ci. Un mouvement au dehors attira cependant mon regard, relevant les yeux du papier que je tenais. Une silhouette au loin, devant la grille qui me protégeait de mes ennemis. Bien que c'était à une certaine distance, je pouvais déceler ce qui se tramait, vaguement. Et c'était surtout Jacopo qui m'avait envoyé un message, court et efficace car il savait à quel point je n'aimais pas cette méthode de communication. Jacopo était mon fidèle serviteur depuis de longues années et bien qu'il puisse faire peur au premier regard à cause de son manque de pilosité intégral ou encore de son visage dur, il était un de mes plus proche confident. Je savais que je pouvais lui confier ma vie. Sans aucune hésitation.
Je me levais alors, prêt à accueillir cet invité imprévu alors que Jacoppo l'accompagnait à l'intérieur du domaine. Un magnifique jardin surplombait le manoir, une immense demeure pour un homme bien seul comme moi. Le message qu'il m'avait envoyé paraissait assez clair sur les intentions de l'homme. Un certain Monsieur Osborn s'était présenté, avec un des mouchoirs que je confie aux rares personnes que j'ai pu aider et qui me font entièrement confiance. Je me doutais alors de la raison de la venue du jeune homme. Alors que Jacoppo ouvrit la grande porte d'entrée, invitant Harry à entrer et à patienter dans le hall d'entrée tout aussi impressionnant que le reste du manoir. Celui-ci s'en alla d'ailleurs, sachant pertinemment que je préfère traiter ces affaires seul.
—Monsieur Osborn... Que me vaut le plaisir de cette visite impromptue ?
Lançais-je d'une voix assez haute alors que je sortais de l'ombre, encore au dessus des escaliers en marbre. Mon regard se posait sur mon invité attendant dans le hall, un léger sourire sur mon visage. S'il était là pour une affaire de vengeance, je ne pouvais qu'être heureux car cela changeait de mon quotidien assez morose. Ma main serrée sur ma canne, je descendais alors les escaliers avec un rythme pourtant soutenu jusqu'à rejoindre cet homme. Je plissais légèrement les yeux, à la recherche visuelle du mouchoir dont il semblait être en sa possession. J'étais bien curieux de savoir comment il se l'était procuré mais la politesse d'un hôte passait avant cette curiosité.
— Je vous souhaite la bienvenue dans mon humble demeure.
Pas si humble que ça, parce que la décoration reflétait ma fortune, une fortune que je ne cachais aucunement d'ailleurs. Un comte ne pouvait se montrer pauvre, du moins pas d'apparence. D'un geste de la main, je lui présentais une pièce adjacente au hall dans laquelle nous pouvions nous diriger.
— Que puis-je vous servir à boire ?
Bien que j'avais déjà ma petite idée, je préférais lui demander avant toute chose. Je ne savais pas à quel point il était impatient ou non mais j'aimais faire les choses dans l'ordre et m'assurer que la personne que j'avais en face de moi était de confiance et non pas un ennemi dissimulé. La paranoïa était encore bien présente en moi.
Il y avait mille façons de se venger de Spider-Man. Mille façons de le détruire lentement. Mille façons de le voir souffrir comme il l'avait fait souffrir. Depuis huit mois qu'il était ici, dans cette ville, Harry avait imaginé tout ce qu'il était possible de faire pour se venger, pour lui infliger la même douleur que celle qu'il avait ressentie en découvrant son père mort. Il pouvait le tuer, purement et simplement bien sûr, mais ce ne serait pas assez. Ce serait trop rapide et trop direct pour un être comme lui. Avant de mourir, lentement, à petit feu, il devait payer pour ce qu'il avait fait. Il devait souffrir. Comprendre ses erreurs. Expier ses fautes. Il devait assumer que derrière son masque de super-héros se cachait un monstre. Derrière l'image du type parfait, sauveur de l'humanité, se cachait un tueur. Il n'était pas celui qu'il prétendait être et Harry comptait bien montrer son véritable visage au monde.
Alors, oui, Harry avait songé à bien des tortures. A bien des façons d'en finir. Cependant, un problème de taille persistait - et c'était peu dire. Pour appliquer n'importe quelle vengeance, il lui fallait une victime... Et sa victime était introuvable. Pas de traces de l'araignée. Pas de traces de Parker. Mais il était là, Harry en était sûr... Il le sentait. Il le savait au plus profond de son âme. Il se faisait peut-être discret, tout simplement ? Par peur des représailles ? Parce que d'autres voulaient lui faire la peau et qu'il n'était pas capable d'affronter l'ensemble de ses ennemis en même temps ? Harry s'en moquait. Il le trouverait, qu'importe le trou dans lequel il s'était réfugié.
A force de recherche et d'acharnement, un nom lui était parvenu. Une connaissance, au courant de ses recherches, lui avait indiqué qu'un homme serait peut-être prêt à l'aider. Harry n'avait pas posé davantage de questions. Il n'avait ni demandé s'il devait songer à des contreparties, ni s'il devait tourner la chose d'une façon ou d'une autre, il s'était simplement précipité chez cet homme. Huit longs mois... Il n'avait plus envie de perdre la moindre seconde. Il avait été accueilli par quelqu'un surveillant la propriété - une si belle propriété vue de l'extérieur... un homme qui semblait avoir tant d'argent ne devait certainement pas en exiger en échange des services qu'il rendait, alors qu'espérait-il ? C'était certainement un peu tard pour se poser la question, maintenant qu'il était là. A cet homme, Harry avait expliqué la situation, avant de présenter le mouchoir qu'il avait en sa possession, preuve de ce qu'il avançait, de ce qu'il savait.
Après s'être expliqué sur les raisons de sa présence, l'homme l'avait accompagné jusqu'à l'immense demeure. Harry patienta sagement dans le hall que le propriétaire se montre, dans le plus grand des silences. Ce dernier se présenta plutôt rapidement et, du haut de ses escaliers, s'adressa à Harry. « J'ai une affaire urgente à régler et il semblerait que votre aide puisse m'être plus que précieuse. » Répondit Harry tandis que l'homme s'approchait de lui. Inutile de perdre du temps, autant aller droit au but. « Merci de me recevoir. »Humble n'aurait pas été le terme employé par Harry pour décrire la demeure dans laquelle il se trouvait actuellement. Elle respirait l'argent de tous les côtés. A tel point qu'Harry ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'un homme comme lui, qui semblait ne manquer de rien, pouvait retirer des affaires qu'ils faisaient avec ceux qui avaient besoin de son aide.
Sans un mot de plus, Harry avait suivi le propriétaire jusqu'à une autre pièce où il lui proposa à boire. « Je prendrai la même chose que vous. » Harry n'allait pas faire son difficile et n'avait pas particulièrement envie de perdre de temps. Il avait l'impression d'attendre sa vengeance depuis une éternité. Une éternité qu'il n'avait pas envie de voir se prolonger. Une éternité qu'il voulait voir prendre fin rapidement. Il savait qu'il ne fallait pas se précipiter pour ne pas faire d'erreur, mais c'était plus fort que lui. Il voulait Parker, et vite. « Pardonnez cette visite surprise, j'étais impatient de vous rencontrer pour que nous puissions faire affaire. » Souffla-t-il en posant le mouchoir qu'il possédait sur une table, juste devant lui.
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Edmond Dantès
▿ Ton univers : Le Comte de Monte-Cristo
▿ Date de naissance : 13/10/1987
▿ Age : 37
▿ Métier : Agent maritime le jour, vengeur et justicier au crépuscule.
▿ Quartier : Autour de la ville
▿ Côté cœur : Pour aimer l'autre, ne faut-il pas d'abord s'aimer soi-même et guérir les blessures de son cœur ?
Revenge is an act of passion; vengeance of justice. Injuries are revenged; crimes are avenged.
L'homme qui se présentait à moi semblait assez jeune, au moins une dizaine années en moins que ma personne et je devinais assez facilement la raison de sa venue. En réalité, peu de personnes se présentaient ici pour le plaisir ou pour une visite de courtoisie... Il avait une certaine présence et mon instinct me poussait à penser qu'il était issu de bonne famille au vu de son allure. Mais les traits tirés du jeune homme montraient aussi un certain stress ou du moins, son visage était marqué par la vie et ce qui avait pu lui arriver. Si la raison de sa visite me semble clair, j'étais assez curieux d'en savoir plus. Je ne pus m'empêcher d'afficher un léger sourire, presque de fierté, lorsqu'il entra directement dans le vif du sujet en suggérant que mon aide serait précieuse. Il ne semblait pas vouloir perdre de temps mais la vie m'avait appris que tout arrivait à celui qui sait attendre. J'acquiesçais cependant d'un geste de la tête lorsqu'il me remercia de le recevoir. S'il était avide de demander mon aide sans réellement savoir qui j'étais, moi j'avais besoin d'en savoir davantage sur lui mais je ne voulais pas précipiter la situation pour autant. Raison pour laquelle je l'invitais à me rejoindre dans le salon afin d'avoir une discussion plus posée.
Je haussais un sourcil alors qu'il me dit vouloir prendre la même chose que moi. C'était peut-être anodin pour lui mais une telle proposition me plongeait pourtant dans un choix cornélien. J'acquiesçais une nouvelle fois avant d'attraper deux verres destinés à recevoir de l'alcool. Je lui présentais vaguement avant de les poser sur la petite table installée au milieu des divers canapés et fauteuils.
—Deux verres de Scotch alors.
J'aurais bien été tenté de sortir une bouteille de vin mais je n'étais pas certain que mon invité en soit friand et le Whisky avait tendance à facilement délier les langues bien qu'il ne semble pas en avoir besoin. Alors que j'attrapais la bouteille d'un alcool hors de prix, mon regard se perdit sur le mouchoir qu'il venait de déposer sur la table. Un sourire en coin, je le pris dans ma main libre en observant un court instant mes armoiries brodées dessus. Il venait donc bien pour ce que je pensais. Bien, ça risquait d'être intéressant et d'enfin m'enlever de ce quotidien plus qu'ennuyeux.
—Je vois que vous côtoyez les bonnes personnes...
Avançais-je avant de l'inviter à s'asseoir, rangeant le mouchoir dans une de mes poches. Je m'installais alors face à lui, servant les verres à tour de rôle. J'étais intrigué par le fougue de mon invité, curieux de connaître le sujet exact de sa venue. Je déposais alors la bouteille sur la table avant de m'installer plus confortablement dans le fauteuil, posant mon regard brillant sur lui.
— Dîtes moi tout Monsieur Osborn... De qui voulez-vous vous venger avec tant d'impatience ?
Il était forcément là pour ça, il voulait de l'aide pour assouvir une vengeance. Si je ne savais pas encore de quel ordre tenait celle-ci, j'étais au moins sûr d'une chose : il semblait prêt à tout pour parvenir à ses fins. Et j'admirais cette ténacité et le fait qu'il accepte d'avoir de l'aide d'un parfait inconnu. Bien entendu je ne comptais aucunement lui soutirer de l'argent, j'en avais déjà bien trop. Les raisons pour lesquelles j'accepterais, ou non, de l'aider dépendraient de son histoire, de son vécu et à quel point il avait pu vivre une injustice telle que celle d'Edmond. Mais le comte offrait ses services, à conditions qu'ils rentrent dans mes critères de justice. Je ne lâchais pas du regard le jeune homme, attendant patiemment qu'il m'explique mais je préférais alors ajouter quelques mots.
— N'hésitez pas à parler, ce qui sera dit en ces lieux restera en ces lieux, quoi qu'il advienne.
Mon regard et mon ton étaient des plus sincères, même s'il advenait que je ne pouvais pas l'aider, je ne comptais pas trahir sa confiance, encore moins en sachant qu'il avait été guidé jusqu'ici grâce à ce mouchoir. Ce mouchoir, symbole d'une aide que j'ai déjà fourni par le passé. Il pouvait me faire confiance mais ce n'était pas toujours évident, ça je le comprenais que trop bien...
En d'autres circonstances, Harry aurait peut-être été plus patient. Moins direct. Mieux élevé. Mais en ces circonstances, il se sentait pressé par le temps. Un temps qu'il trouvait déjà bien trop long. Un temps qu'il avait l'impression de perdre inutilement depuis tous ces mois. Il savait pourtant qu'il ne fallait pas se précipiter au risque de faire une erreur. Il savait qu'il ne devait pas le presser au risque de l'agacer, de le voir refuser tout aide, mais c'était plus fort que lui. Seule sa vengeance comptait. Il en oubliait tout le reste.
Son interlocuteur faisait le choix de leur servir du Scotch. Harry hochait simplement la tête, légèrement, pour lui signifier que c'était parfait, tout en sortant un mouchoir de sa poche. Pas juste un mouchoir. Pas n'importe quel mouchoir. Celui qui prouvait à cet homme qu'Harry n'était pas là par hasard. Celui qui permettrait de discuter de la suite plus rapidement. « Certaines de nos relations communes semblent être de très bon conseil, en effet. » rétorqua Harry tout en s'asseyant à l'invitation de l'homme. Ces relations lui avaient permis de rencontrer cet homme, normalement capable de lui venir en aide, elles ne pouvaient alors qu'être bonnes... A condition qu'il ne se soit pas fait piéger, évidemment.
Silencieux, Harry observait l'homme s'installer face à lui. Il attrapait le verre qui venait de lui être servi pour faire tourner le liquide à l'intérieur, en attendant d'être invité à raconter son histoire - il devait faire preuve d'un peu de patience, mais il était capable de supporter quelques minutes ajoutées à tous ces longs mois. Son interlocuteur savait parfaitement ce qu'il faisait là - le mouchoir était une preuve plus que suffisante et un message clair - et il ne perdait pas de temps, une fois installé, pour lui demander en quoi consistait cette vengeance. Tandis qu'Harry cherchait par où commencer, l'homme lui promit que rien ne sortirait d'ici. Il pouvait donc tout dire. Dans les moindres détails, sans risque. Et, dans le pire des cas, s'il était trahi, il savait où le trouvait... Ce ne serait qu'un nom supplémentaire sur sa liste des gens dont il devait se venger. « De l'homme qui a tué mon père. » Il commençait par le plus simple. Le plus évident. L'information principale. « Il se fait passer pour une sorte de super-héros dans un costume d'araignée, mais c'est un meurtrier et il doit le payer. » Evidemment, quel fils laisserait la mort de son père impuni ? C'était sa dernière chance de rendre son père fier de lui, il ne la louperait pas. « Le problème est que... je suis incapable de le retrouver, malgré mes recherches. » Il fallait donc espérer que cet homme, en plus d'accepter de l'aider à se venger, ait les ressources nécessaires pour retrouver Parker dans cette ville immense.
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Edmond Dantès
▿ Ton univers : Le Comte de Monte-Cristo
▿ Date de naissance : 13/10/1987
▿ Age : 37
▿ Métier : Agent maritime le jour, vengeur et justicier au crépuscule.
▿ Quartier : Autour de la ville
▿ Côté cœur : Pour aimer l'autre, ne faut-il pas d'abord s'aimer soi-même et guérir les blessures de son cœur ?
Revenge is an act of passion; vengeance of justice. Injuries are revenged; crimes are avenged.
Je voyais en ce jeune homme une certaine fougue d'une jeunesse pourtant meurtrie, une jeunesse qu'on lui avait volé par ses traits tirés sur son visage et cet air en colère, une colère profonde et ancrée en lui. Même si je suis de nature curieuse, j'aime prendre mon temps quand il s'agit de ce genre de travail. Mais je n'étais en rien étonné de voir que mon invité ne partageait pas cette patience qui me définissait en même temps, avait-il vécu plus de 10 années enfermé en prison, à patienter pour enfin sortir et se venger ? Probablement pas. Mais tout venait à temps quand on prenait le temps d'attendre et de tout préparer... Même si quelques incidents pouvaient tout faire exploser d'une minute à l'autre. Je me montrais transparent avec lui, lui promettant que rien ne sortirait de ces lieux et je comptais bel et bien tenir cet engagement de toute façon, il avait aussi l'avantage de me rencontrer chez moi et donc de savoir où me trouver s'il voulait m'ajouter dans les personnes dont il voulait se venger mais il n'y avait aucun risque que ça se passe.
Confortablement assis, j'attendais qu'il m'explique la raison de sa venue et surtout de qui il voulait se venger avec tant de vigueur. Silencieux à mon tour, c'était à lui de parler et il commença alors, d'entrée de jeu en me révélant la mort de son père. Oh... La perte d'un parent pouvait être si douloureux, l'espace d'un instant je me remémorais l'état de choc dans lequel j'avais été en apprenant le décès de mon père, mort de tristesse et du deuil de son fils perdu... Mort dans l'injustice la plus silencieuse et tue. Mon visage reste pourtant fermé à tout sentiment même si mes mains se crispent l'espace d'un court instant avant que je me redresse un peu, venant attraper mon verre afin de pouvoir tenir quelque chose, physiquement. Un homme avait donc tué son père... Et la suite m'étonne un peu plus lorsqu'il me parle que cet homme se fait en plus passer pour un super héros. A cela, je ne peux m'empêcher d'avoir un léger rire plein d'amertume.
—Un super-héros...
Avais-je répété à voix basse, plongé dans une réflexion alors que j'essayais d'établir des connexion et d'y voir plus clair dans cette histoire. Un super-héros meurtrier ? Voilà une situation des plus ridicules, n'était-ce pas là le crédo des héros ? De vouloir la justice tout en épargnant même les plus viles et tortionnaires ? Je le laissais finir, ressentant un certain désespoir lorsqu'il précise ne pas avoir réussi à le retrouver. Mon regard plongé dans le contenu de mon verre que je tournais dans ma main, je finis par relever les yeux vers Harry, prenant une gorgée de ce Whisky bien plus fort que dans mes souvenirs, heureusement que mon passé de marin m'aidait à ne presque rien ressentir et ce même si le contenu me brûle la gorge. Je soupire un instant sans perdre le jeune homme du regard.
—C'est une histoire assez rocambolesque vous que me racontez là... Je pense avoir besoin de plus d'informations.
Que je tranche avec une certaine sincérité. Oui j'aidais les âmes en peine mais je voulais aussi savoir si la vengeance était juste. Je ne prétendrais pas être un héros mais je devais être certain de ses intentions.
— Dites moi, si ce n'est pas trop douloureux bien entendu, dans quelles circonstances est mort votre père ?
Le sujet n'est sûrement pas facile à aborder mais j'ai besoin d'en connaître davantage afin d'avoir mon idée. Bien entendu, je le croyais quant à la mort de celui-ci, il n'y avait aucune raison de mentir mais savoir les circonstances de sa mort pouvait aussi me donner quelques idées quant à façon d'aborder la vengeance. Je ne suis pas vraiment du genre à simplement tuer un homme...
— Je vois votre envie de vengeance brûler dans vos yeux, Monsieur Osborn mais ne pensez pas que je me contenterais de tuer ce meurtrier. La mort est bien trop rapide et éternelle. Il y a bien d'autres façons de se venger, bien plus... Satisfaisantes.
Un léger sourire s'affiche sur mon visage alors que je viens encore une fois porter mon verre à mes lèvres avant de le poser sur la table et me relever pour me diriger vers la fenêtre du salon, me mettant à regarder dehors et en lui tournant le dos un instant.
— Je peux vous aider à le trouver si tant est qu'il se trouve ici. Il paraîtrait que certains habitants d'univers ne soient jamais amenés ici... Cependant, mes sources m'ont déjà informé de la présence d'un homme qui semble à peu près coller à votre description. Comment s'appelle votre super héros araignée au juste ?
Que je lui demande avant de me tourner pour le regarder une nouvelle fois, un air songeur sur mon visage. J'avais encore beaucoup de questions mais je les réservais pour plus tard. Je devais avouer que la colère de Harry semblait être plus profonde que de simplement venger son père, la lueur dans son regard me poussait à penser que l'on partageait certaines choses. La vengeance était encore plus difficile quand elle est dirigée vers quelqu'un qu'on a un jour aimé ou en tout cas qu'on a apprécié. J'en savais quelque chose.
Raconter la mort de son père. Donner des détails alors qu'il ignorait tout. Évoquer son histoire et avouer ses échecs à venger son père. Ce n'était pas facile. Ce n'était jamais simple d'avouer ses faiblesses et ses défaites. Son père n'avait jamais été fier de lui. Il n'avait jamais été assez bien pour lui. Moins bien que Peter. Moins bien que ses espérances. Moins bien que tout. Il n'était même pas capable de tuer le meurtrier de ce dernier. Comment pouvait-il espérer le rendre fier ? Parker lui avait été livré sur un plateau et il avait faibli. Il n'avait pas été capable d'aller jusqu'au bout. Aujourd'hui, il le regrettait. Il le regrettait et il était obligé de dévoiler ses faiblesses, ses échecs, pour obtenir de l'aide de la part d'un parfait inconnu.
Tout naturellement, il avait évoqué, en premier lieu ce super-héros, ce qui faisait naître une réaction chez son interlocuteur. Ce super-héros, adulé par beaucoup, qui n'avait de super-héros que le titre. Il avait commis tellement de catastrophes, était responsable de tellement de morts... Comment pouvait-il encore oser se présenter comme un super-héros alors ? Peut-être n'osait-il plus... après tout, il n'avait pas entendu d'histoires à propos d'un super-héros araignée dans cette ville - mais il oubliait un peu trop vite que cette ville vous faisait voir et entendre ce qu'elle voulait. Peut-être se faisait-il discret ?
Maintenant qu'il avait fini son histoire, ses yeux ne quittaient plus ceux de son interlocuteur. Il attendait une réponse, un avis, des questions. N'importe quoi qui prouvait qu'il le prenait au sérieux et qu'il comptait bel et bien faire quelque chose. Aux questions, il s'y attendait. Il se doutait que cet homme n'allait pas se jeter à corps perdu dans une lutte sans connaître tous les détails de l'histoire, sans déterminer si les choses étaient justes ou non. Oui, à tout cela, il s'y attendait. « Je ne sais pas grand-chose. Il a déposé le corps de mon père dans notre salon. Son corps était... il s'est acharné contre lui. Il l'a blessé à de multiples reprises, il l'a torturé pour je ne sais quelle raison. » C'était ainsi qu'Harry voyait les choses après avoir vu le corps mutilé et mort de son père, déposé par l'araignée, dans leur salon. Le corps blessé, abîmé, sur lequel il s'était acharné jusqu'à ce qu'il rende son dernier souffle. « Je ne souhaite pas le voir mourir. Pas trop vite, en tout cas. Il doit souffrir. Souffrir comme il a fait souffrir mon père et comme il m'a fait souffrir. » Rétorqua-t-il avec colère et détermination, alors que son interlocuteur lui expliquait qu'il ne lui infligerait pas la mort, que bien d'autres façons permettaient une vengeance d'autant plus satisfaisantes. « Je suis ouvert à vos suggestions. Je vous écouterai. L'important est qu'il paie pour ce qu'il a fait. » Alors il était prêt à ne pas le tuer. A le torturer. A torturer son esprit. A le détruire petit à petit. A le voir souffrir, perdre tout ce qu'il avait. A le voir sombrer. A le voir chuter, tomber si bas qu'il ne pourrait s'en relever. Il était prêt à tout cela pourvu qu'il obtienne une vengeance satisfaisante. Une vengeance qui conviendrait à son père. Qui effacerait cette douleur et cette colère qui le détruisaient.
Tandis que l'homme avait déposé son verre sur la table basse pour se lever et regarder par la fenêtre, Harry prit une nouvelle gorgée du sien tout en l'observant silencieusement. « Il est ici. Je le sens. » Ou il l'espérait tout du moins. Parce que s'il n'était pas ici alors que lui resterait-il ? S'il ne pouvait accomplir la mission qu'il s'était fixée, venger son père, comment pourrait-il avancer et passer à autre chose ? La colère l'animait, le dévorait, depuis si longtemps qu'il ne savait plus être autre chose et la perspective de rester ainsi éternellement, sans pouvoir passer à autre chose, lui était insupportable.
Il lui avait donné cet espoir. Des sources qui auraient déjà évoqué un homme ressemblant à la description vague qu'Harry avait faite. Son attention était toute dirigée vers cette information. Son coeur accélérait. Il jubilait à l'idée de voir sa vengeance arriver plus vite que prévu, oubliant la déception possible et probable qui l'attendait. « Il se fait appeler Spider-man. » Répondit-il, crachant son nom plus qu'il ne le prononçait. « Mais sa véritable identité est Parker. Peter Parker. » Ce nom-là, plus que son identité de super-héros, il le crachait. Il le maudissait juste en le prononçant. « Chez moi, c'était un photographe minable, mais j'ignore s'il a continué dans cette voie... Passionné par la science, plutôt doué, même. » Devait-il lui reconnaître au moins cela. « Peut-être serait-il important de préciser également qu'il était mon meilleur ami depuis toujours ? » A cet aveu, Harry avait baissé les yeux. Trahi par la personne en qui il avait le plus confiance. Par son frère de coeur. Par cet homme pour qui il aurait été prêt à tout. C'était peut-être pour ça que la chose était encore plus difficile à digérer ? Parce qu'il s'était fait avoir. Parce que la trahison était la pire des douleurs.
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Douce vengeance (harry)
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