Cambrioler des maisons c'était plutôt facile. Suffisait de rester plusieurs jours à observer les aller et venus des personnes y vivant pour se donner une idée de leur rythme de vie. Une fois qu'on a grosso-modo le plan en tête, c'est facile de trouver un moment pour s'y introduire et prendre ce qu'on veut. Sauf que ça ne rapporte pas toujours énormément.

Cette fois-ci, Chobei avait décidé de s'attaquer à autre chose, une entreprise. Cela faisait des semaines qu'il observait, il était même entrée à l'intérieur se faisant passer pour un client pour mieux voir comme c'était. C'est une Poste qui voulait voler. Mine de rien, ça brasse pas mal de d'argent, entre les gens qui viennent pour faire peser leurs courriers et colis avant envoie, l'achat des timbres et des cartons... Bref, ça brasse pas mal et visiblement l'argent n'est transportés à la banque qu'une fois par mois. Forcément, il savait quel jour ça devait être apporté. Il allait donc intervenir la veille pour récupérer son butin. La sécurité semblait réduite. Juste quelques caméras, mais ça il en faisait son affaire.

Ainsi, il attendit la fermeture. Quand l'employé qui fermait quitta l'endroit il le bouscula en mode "sans faire exprès", s'excusant, mais en ayant profité pour lui faire les poches et récupérer les clefs de la poste. Voilà comment il réussit à entrer quasi de suite à l'intérieur tout en fermant à clef derrière lui. Il ne lui restait plus qu'à trouver le coffre. En fouillant, il découvrir le bureau du directeur, derrière un tableau, coup classique, se trouvait le dit coffre fort. A présent, il faut juste réussir à l'ouvrir. Ce directeur ne semblant pas bien malin, il était presque certain que le code devait être dans le coin, noté quelque part. Suffit de s'adapter et d'essayer de penser comme ce type et le tour sera joué !

Notre brigand espérait que ça allait être un petit jackpot ce soir. S'attaquer à autre chose qu'une maison de particulier était vraiment très différent. Mais l'avantage de La Poste c'est qu'il y a forcément de l'argent. Les gens viennent pour poster leurs lettres et colis et il faut bien payer tout ça. Ce coffre fort qu'il venait de trouver dans le bureau lui rapportera, il l'espère un petit pactole. Ça ne sera surement pas mirobolant, mais suffisant pour tenir quelques temps.

Concentré, il devait voir comment ouvrir ce coffre sans le code. En arrivant ici, Chobei avait appris à utiliser les différents systèmes. Celui ci n'était pas très élaboré, pas un coffre très perfectionné qu'il devrait pouvoir ouvrir. Dans un premier temps, il posa son oreille contre ce dernier et bougea la petite manivelle ronde pour faire tourner les chiffres. Il devait se concentrer sur les sons qu'il entendait qui pourrait indiquer quand il tombe sur le bon cran pour partir en arrière. Un premier laissa un petit "clic" se faire entendre, il tourna dans l'autre sens jusqu'à de nouveau entendre ce petit son. Alors qu'il allait faire ça une troisième fois, une voix ce fit entendre dans la même pièce que lui. C'était mauvais signe.

La voix indiqua être de la police et il voulait qu'il obtempère. C'était mal connaitre notre cher Chobei. "J'obéis à personne !" lance t'il de manière très claire. D'ailleurs, il se tourna sans mettre ses mains sur la tête pour voir ce flic. "Si tu veux un conseil, dégage de là, ça vaudra mieux pour toi." Un petit avertissement qui ne sera surement pas respecté de la part de ce flic. "J'ai du boulot, fout moi la paix," Le jeune Chobei se retourne pour se concentrer de nouveau sur le coffre, sans être inquiété le moins du monde. Cependant ses sens étaient aux aguets des fois que le policier cherche à faire quoi que ce soit.

Chobei aurait dû se douter que personne n'allait l'écouter. Les flics sont du genre à faire du zèle et ne rien lâcher. Tant pis, ça ne sera pas sa faute si les choses se passent mal. "Tu peux toujours parler, avant de m'embarquer, faudrait déjà réussir à me chopper," lance t'il comme si s'était un défi. Notre voleur n'est pas un débutant et il aussi récupéré une bonne partie de ses capacités, donc il ne craint pas grand chose.

Il finit de vider le coffre, mettant ce qu'il y avait dedans dans un sac à dos noir. C'était loin d'être le coffre d'une banque, mais les quelques liasses de billets représentaient une belle somme d'argent.

Le flic réitère sa demande, ce à quoi Chobei répond par un magnifique doigt d'honneur. Clairement ça voulait dire qu'il n'allait pas obtempérer sur ce coup là. Prenant son temps, il ferme le sac et le met sur son dos. "Foutez le camp, j'me casse d'ici maintenant." En disant ça, il s'approche d'eux, d'un pas normal et sans avoir l'air menaçant. Pourtant, il était aux aguets, prêt à répliquer rapidement s'il le fallait. Il était quasi sûr qu'on ne le laisser pas passer, mais ça ne se passera pas comme ça, on ne le retiendra pas.

Inutile d'essayer de convaincre Chobei d'une manière ou d'une autre. Obéir à une tierce personne ne fait pas parti des choses qu'il "sait" faire. Il n'obéit qu'à lui même et la seule personne qui pourrait être capable de le raisonner, c'est Toma, son frère. Hors ce dernier n'était pas là, alors, il fera ce qu'il veut. C'est pas non plus son genre d'avoir une vie rangée et honnête, alors voler le contenu d'un coffre dans une poste fermée, c'était tout à fait normal. On dirait que le flic ne savait pas quoi faire en voyant que Chobei se fichait pas mal de ce qu'il pouvait lui ordonner.

Une fois qu'il eut récupéré ce qu'il voulait, il se dirigea vers la sortie. Ouais, les flics ne lui faisait pas peur. Il veut sortir, il y arrivera. Alors qu'il se rapprochait de la sortie, le policier décida enfin de jouer son rôle. Aza l'esquiva dans un premier temps avec un certain sourire. "Oh, ça veut faire quoi ? Me stopper ?" demande t'il avec le regard rieur. Ouais, c'était intéressant quand il y avait de l'action. "C'est pas aujourd'hui que vous allez m'attraper, vous devriez vous faire à cette idée." Il pourrait attaquer, mais il n'en avait aucun intérêt. Au contraire, il se contentait juste d'esquiver tout en se dirigeant vers la sortie qui n'était plus qu'à quelques mètres.

"Ça tu peux pas le savoir le flic ! En tout cas, je compte pas me laisser attraper !" assure t'il avec un petit sourire sûr de lui. Il a connu bien plus coriace que ce type par le passé, il ne lui fait pas peur, en fait rien ne lui fait peur. Même s'il se faisait attraper, il s'adaptera et trouvera un moyen de s'échapper. Alors, il continuait d'esquiver, ayant plus ou moins compris comment son adversaire se défendait. Pas besoin de se fatiguer à contre attaquer. Tout ce qu'il voulait, c'était l'épuiser et ensuite se tirer. "Laisses tomber, tu te fatigues ! Tu reviendras me voir le jour où tu seras à un meilleur niveau," le nargue t'il sans le moindre détour. Ouais, ça allait potentiellement l'énerver, mais ce n'était pas grave. Peut-être que ça allumera une flamme qui va le pousser à aller un peu plus fort et se bouger les fesses. Dommage pour lui, il n'était plus très loin de la sortie et même s'il tentait d'attraper le butin, Chobei le tenait fermement. "C'est ça que tu veux ? Tu veux une part ? Fallait demander ? Là encore, comme pour le narguer, il plonge sa main dans le sac, sort une petite liasse de billets qu'il balance à la figure de l'homme. Oui, c'était de la moquerie, mais c'était bien mérité, non. A présent, il avait atteint la porte, la liberté lui tendait les bras.

Est-ce qu'il le jugeait ? Peut-être bien. Chobei c'est pas le genre de personne qu'on peut impressionner et encore moins le type d'homme qui se laisse impressionner par un autre. C'est une tête brulée, une petite teigne et ça personne ne pourra le changer. Il est sûr de lui, sans peur et sans reproche et s'adapte absolument à tout. Ce monde ne lui a pas posé de problème, pas plus que la précédente île super dangereuse sur laquelle on l'avait envoyé. N'importe où il se retrouve, il est comme un poisson dans l'eau. "Crois moi, j'en ai vu bien assez sûr toi pour savoir que t'es pas de taille contre moi." Difficile de gagner contre quelqu'un qui maitrise la Tao.

Histoire de le piquer un peu au vif, voilà qu'il n'hésite pas à lâcher une part du butin en lançant des liasses de billet au sol. Ceci n'a pas l'air de plaire au jeune flic, mais ça, il c'en contre fiche. Il sourit l'air amusé. Et la question le fait même rire. Qu'est-ce qui lui dit que Chobei est une mauvaise personne ? Ouais, c'est un brigand, depuis presque toujours, mais la vie ne lui a pas laissé le choix. Il aurait dû faire quoi ? Se laisser abattre, tuer, devenir un esclave pour des gens riches ? Nan, il a décidé de vivre par ses propres moyens. "Le bien et le mal c'est qu'une question de point de vue. Juste parce que je vole, ça fait de moi une mauvaise personne ? Bon sang, tu penses bizarrement mon gars. Faut arrêter, faut évoluer et voir plus loin que le bout de ton nez." Lui, avait surement eu une belle vie, une enfance classique et aimante ne manquant de rien. Tout l'inverse de Chobei et de son petit frère. Comment comparer ça ? Alors forcément, il s'imaginait être bon et lui mauvais. C'était tellement puérile comme type de pensée. "Tu devrais me trouver généreux de te filer de l'argent. Looser !" lance t'il alors que l'autre s'approchait. Ça l'amuse de le voir espérer pouvoir le chopper. Aza recule et passe par dessus une voiture en glissant sur le capot. "Je crois que notre rencontre se termine ici !" Sur ses paroles, il lui tourne le dos ouvertement pour partir.