(abandonné) (( i'll never be good enough )) ✧ – thalarkin – (( nsfw ))

i'll never be good enough · wilhuff tarkin x thalassa tarkin (au - nsfw)

“Take a hit, shoot me down, shoot me down. I will never hit the ground, hit the ground. Playing dead, I'll never do. Gotta keep an eye on you. Patience is wearing thin, paper thin. Promises broke again, what a sin. But it only feeds my energy. So don't expect no sympathy. Smoke, fire, it's all going up. Don't you know I ain't afraid to shed a little blood. Smoke, fire, flares are going up, flares are going up. ▴ ( white flag -- bishop briggs) ✧  @Wilhuff Tarkin




Cette soirée atteint assez vite le sommet de l’effervescence. Les coupes de champagne coulent à flot depuis des heures, passant de main en main, par des serveurs en uniforme dans l’immense salle de bal du manoir Motti. Les Motti. Une très ancienne famille aristocratique, proche de l’entourage de l’Empereur en personne. Les Motti sont des adorateurs de Sheev Palpatine, à son plus grand désarroi. Elle, Thalassa Motti. Héritière et loin, de très loin, de partager les idéaux véhiculés par la doctrine impériale. Thalassa aspire à une galaxie en paix. Une galaxie soudée, non oppressée ou tyrannisée comme elle l’est depuis maintenant un an. Déjà un an que Palpatine est monté au pouvoir, et voilà qu’il sème la terreur sur son passage. Thalassa est inquiète, tout comme d’autres aristocrates qui dissimulent leurs angoisses aux yeux des partisans fanatiques de l’Empereur. Elle ignore à qui se fier exactement. Cette soirée, dans le manoir de sa prestigieuse famille, est un moyen de cerner les plus puissants et d’obtenir des confessions de leur bouche, sous l’influence d’alcool et de petits fours à la composition recherchée. Les langues se délient toujours grâce à quelques gorgées de champagne, ou bien d’alcool un peu plus fort. Mais pour ce dernier cas, elle réserve son meilleur whisky à l’invité de marque, le célèbre Wilhuff Tarkin. Il est invité ce soir. Pour l’occasion, elle a revêtu sa plus belle robe. Longue, vaporeuse, fluide. De couleur vert émeraude, de manière à mettre en valeur la couleur auburn de certaines mèches de cette belle chevelure brune, qui ondule en cascade sur l’une de ses frêles épaules. Un gigantesque et très flatteur dos nu met sa chair légèrement satinée en valeur, à quiconque se trouve derrière elle. Thalassa Motti observe chaque visage connu – des petits groupes se sont formés dans la grande salle de réception du domaine familial. De temps à autres, ses yeux dévient de certains au lustre en cristal qui se trouve au-dessus de leurs têtes. C’est toutefois le visage de Wilhuff Tarkin qui l’occupe depuis le début de la soirée. Toute la soirée. Il n’est pas loin, et tous les deux sont accaparés par d’autres convives.

Il ne cesse de l’observer, stoïque entre deux officiers impériaux de haut grade. Elle les a déjà vus ensemble à plusieurs reprises, mais elle ne parvient jamais à se remémorer leur nom. Elle déduit d’un bref coup d’œil sur leurs insignes l’importance qu’ils revêtent pour l’Empire galactique. Des moutons dociles, qui obéissent aux moindres de ses caprices ou de ceux de l’Empereur Palpatine. Comme ils peuvent l’écœurer. Ces officiers en uniforme, qui se complaisent dans leur auto-suffisance, dans tous ces faux-semblants. Ils se croient au-dessus des mondes, des peuples, des lois. Ils commandent et tous obéissent. Ils massacrent et tous les applaudissent. Ils ordonnent et tous les portent aux nues. Ils la dégoûtent. Thalassa Motti porte pour chacun d’eux un dégoût véritable, tâché par le sang versé des innocents. Elle les côtoie depuis des années, gravitent dans les plus hautes sphères du pouvoir impérial, du fait de son nom et de son argent, mais elle n’en a épousé aucun. Épouser un officier impérial, qui que ce soit, est pour elle une aberration, une trahison, un reniement total de ses valeurs et de ce pourquoi elle ne cesse de se battre dans le plus grand secret. Se marier à l’un d’eux… Thalassa préfère ne pas y penser. Elle a pourtant déjà eu des invitations, mais les a toutes déclinées en prétextant avoir le cœur ailleurs. Son cœur est bien ailleurs et ne se trouve pas dans l’Empire, mais de l’autre côté de la frontière, dans la résistance. Thalassa est la première de sa famille à avoir développé des idéaux si pacifistes et empreints d’innocence. Les Motti sont et ont toujours été de fervents alliés de Sheev Palpatine – voilà sans doute pourquoi cette couverture frôle la perfection. Voilà pourquoi elle ne peut être soupçonnée de trahison sans preuves formelles. Voilà pourquoi on lui donnera toujours le bon Dieu sans confession.

Il la suit des yeux, partout où elle va, à qui elle consent de sourire ou avec qui elle accepte de converser. Elle a beau fuir son regard, tout chez le Grand Moff Tarkin éveille un feu ardent. Elle fait mine que ce regard perçant ne l’atteint pas et qu’il est adressé à une autre femme, mais c’est bien elle qu’il observe le plus furtivement possible. Elle lui répond alors, avec une intensité similaire, mais pour d’autres raisons que les siennes. Ce n’est pas de la séduction, c’est de la curiosité. Thalassa désire comprendre ce qui l’attire autant chez elle. Elle ignore qu’il est au courant de tout. Pour ses plus honteux secrets, et pour ses conversations avec des agents rebelles. Elle est elle-même une source infiltrée parmi les plus grands. Thalassa Motti est une vendue aux yeux des impériaux, bien que ces derniers l’ignorent encore. Elle ne croit pas aux idéaux de Sheev Palpatine, mais à une paix universelle revendiquée par la cause rebelle. Elle y croit si fort, qu’elle prend d’innombrables risques pour assurer la chute d’un régime totalitaire, aux balbutiements de sa gloire. Cela ne fait qu’un an que l’Empire galactique est proclamé, tous les idéalistes de la galaxie espèrent encore pouvoir intervenir à temps, avant que des centaines de vies entières ne soient piétinées sous leurs bottes parfaitement cirées. Elle est une source d’informations, un puits abondant et précieux pour la résistance.

Perdue dans ses pensées, focalisée sur le mouvement des lèvres du Grand Moff dans sa direction, ce sont les gloussements des autres épouses qui l’interpellent. Ces jeux de regards particulièrement furtifs ne leur ont pas échappé, et elles s’en amusent par ennui ou morosité. Parfois, par jalousie. « Wilhuff Tarkin est un célibataire très convoité… » fait remarquer sa voisine de droite, un peu trop portée sur le champagne hors de prix. « Vous auriez tort de repousser ses avances. » Thalassa acquiesce d’un sourire comblé par l’optique d’être l’objet de toutes les convoitises d’un homme aussi important au sein du glorieux Empire. Elle ne l’est pas, en vérité. « Et vous êtes encore jeune, mais plus pour longtemps, ma chère. Vous devriez profiter de la popularité due à votre âge parfait. » en renchérit une autre – toujours aussi superficielle, et légèrement acerbe. Thalassa feint de ne pas avoir décelé la très légère pique proférée en sa direction, pour prendre congé d’elles sur-le-champ. Thalassa est jeune, certes. Elle vient d’avoir trente ans. (elle est censée avoir 46 ans mais comme elle n’est toujours pas mariée, c’est un peu étrange, donc hop, je change sa date de naissance grâce aux forces mystiques des AU) Puisqu’elles désirent tant un mouvement de sa part, sans croire un seul instant que l’héritière Motti en soit capable, elle leur donnera insatisfaction. Thalassa s’excuse poliment, en attrapant une seconde coupe de champagne que lui tend l’un des serveurs élégamment vêtu pour l’occasion. Elle échange sa coupe vide contre une pleine déposée sur le plateau en argent, avant de disparaître d’un pas confiant et d’une démarche des plus gracieuses vers le Grand Moff et ses hommes.

« Grand Moff Tarkin. » salua-t-elle avec l’esquisse d’un rictus amusé. Thalassa jette ensuite un regard appuyé à l’officier de droite, puis celui de gauche. « Messieurs… » Hautaine, le menton fièrement levé, elle s’attend à pouvoir imposer sa présence auprès du Grand Moff avec un charisme naturel et singulier. Ce qui porte rapidement ses fruits. Les officiers, charmés par sa beauté, son élégante robe vert émeraude, ses bijoux éclatants de lumière, ou par son audace, inclinent tous poliment leur tête vers elle. « Veuillez m’excuser. Je vous dérange probablement en pleine conversation… » Qu’elle imagine tout à fait passionnante. Thalassa fronce légèrement les sourcils, en leur jetant un regard faussement peiné. Elle ne l’est pas, elle est même fière d’interrompre leurs discussions macabres sur le sort de la galaxie et l’asservissement des populations récalcitrantes. « Je désirerais absolument m’entretenir avec vous sur un sujet de la plus haute importance, si cela ne vous ennuie pas. » Que cela l’ennuie ou non – qu’importe. Elle est bien décidée à jouer de tous ses atouts, ce soir, jusqu’à une certaine limite, bien entendu. (non y aura aucune limite) Le Grand Moff détient des informations capitales sur les prochaines opérations concernant la planète Bastion. La résistance a besoin à tout prix d’en apprendre plus. Thalassa est la mieux armée – elle est sur place, appréciée et apparemment, désirée par le Grand Moff en personne. Quelques confidences, probablement dans une volonté de se vanter ou de faire jouer son égo particulièrement viril, est selon elle, chose aisée à obtenir. C’est en tout cas ce qu’elle croit. Tarkin ne se laissera probablement pas aveugler par ses paroles suaves, et ses battements de cil répétés, maintenant que les masques tombent à leurs pieds.

Désormais seuls, l’aristocrate se penche vers lui, pour venir faire tinter son verre de cristal à moitié plein contre le sien. Elle songe d’ailleurs à le resservir au plus vite, afin d’assurer un manque de vigilance au maximum. « Pardonnez mon audace, Gouverneur, mais j’avais terriblement envie de discuter avec vous. Seuls. » souffle-t-elle, ses lèvres se courbant en un sourire qui se veut enjôleur. Son dernier mot, Thalassa le prononce un peu plus suavement que le reste de sa phrase. « J’ai cru remarquer certains regards. » Loin de vouloir le mettre mal à l’aise en soulignant le fait d’être au courant de son « attirance » à son égard, Thalassa confesse aussitôt, dans un murmure chaud au creux de son oreille : « Sachez qu’ils sont tous réciproques me concernant. » Son sourire s’allonge de plus belle. Un sourire pétillant, bien blanc et attirant. Respectant la distanciation entre leurs corps encore froids, son souffle se répand alors timidement sur sa joue, et ses lèvres demeurent éloignées. Thalassa ne fera rien. Elle ne fera que suggérer, qu’effleurer, dans l’espoir de séduire toutes ses pensées et d’en faire ce que bon lui semble. Elle ne perd pas de temps. Tarkin doit être flatté, même brossé dans le sens du poil, pour être capable de se laisser aller aux confessions et anecdotes croustillantes.

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Wilhuff Tarkin est impatient d’en finir. Cette petite sauterie ne l’amuse pas plus que toutes ces autres auxquelles il s’oblige à assister. Tout est affaire de paraître, de réputation à asseoir et entretenir, mais tandis qu’il s’abreuve de quelques coupes de champagne et serre quelques mains, la seule intention du Gouverneur est de déserter ses lieux et de trouver une autrement plus confortable et agréable solitude. Il n’y laissera cependant rien paraître, pas si l’on se fie à l’attitude qu’il adopte auprès de ses pairs. Evoluant d’un cercle social à un autre – tous distingués et aristocratiques, il s’autorise même quelques traits d’esprit qui lui valent l’approbation de son auditoire (du moins est-ce ainsi qu’il fait le choix de l’interpréter). De temps à autre, son regard se perd dans l’assistance, et agrippe celui d’une jeune femme au charme ravageur, dont il est difficile – pour ne pas dire impossible – de ne pas constater les charmes dès lors que l’on décide de poser les yeux sur elle. L’un et l’autre accaparés par d’autres convives, leurs regards semblent s’aimanter de façon presque accidentelle. Ce n’est pas tout à fait vrai. Tarkin recherche la présence et l’attention de cette jeune femme envoutante, plus qu’il ne daignerait l’admettre auprès de quiconque attendrait la moindre confession de sa part. Thalassa Motti est, indéniablement, une femme magnifique, et ce n’est certainement pas une chose qui aura échappé à l’homme qui peine largement à se concentrer sur les bavardages des quelques impériaux qui lui tiennent la jambe, et qui n’ont guère grand-chose de pertinent à lui apprendre, à vrai dire.

A l’heure où l’on s’interroge sur sa vie personnelle, lui qui n’est toujours pas marié à son âge, Tarkin répond bien souvent qu’une telle indiscrétion frôle l’indécence, la vérité est qu’il n’a jamais vraiment envisagé la moindre vie maritale. Il a tendance à le concevoir, littéralement, comme une corde que l’on s’attache volontairement au cou… Une perte de temps que de consacrer, même très partiellement, sa vie à quelqu’un d’autre. Mais le temps passe et la question se pose de plus en plus. Outre le fait que cela permettrait peut-être de faire taire pour de bon les déplaisantes rumeurs qui commencent à lui coller la peau, la faute à son train-train de célibataire endurci, n’aurait-il pas envie de s’assurer une descendance ? Il n’en sait trop rien… Tout ce qu’il sait, c’est que s’il doit se choisir une épouse parmi toutes ces aristocrates insipides qui pour certaines espèrent lui faire de l’œil afin de bénéficier de son aura et de son influence bien connues, il choisira celle qui jusqu’alors ne lui a fait aucune avance et qui pourtant sait troubler ses rêves les plus indécents depuis le jour où ses yeux se sont posés sur elle pour la première fois. Thalassa incarne, à ses yeux, un idéal. Et comme tout idéal, il se doit d’être conquis. Alors pourquoi pas par lui, n’est-ce pas ?

L’insistance de ses regards ont apparemment porté leurs fruits. Thalassa finit par se diriger vers lui, de son élégant pas alerte, et tout le séduit, depuis son attitude jusqu’au ton de sa voix, tandis qu’elle les salue, lui et ses interlocuteurs, avant de lui tendre une coupe de champagne qu’il accepte d’office avec un fin sourire de connivence. Non, il ne la dérange pas le moins du monde en pleine conversation. Bien au contraire, Wilhuff sera plus que ravi de se soustraire à la déplaisante compagnie de ses interlocuteurs pour pouvoir se focaliser sur la seule présence de la jeune femme qui était d’ores et déjà la seule à exister pour lui dès l’instant où elle s’était retrouvée dans son champ de vision quoi qu’il en soit. Une apparition divine, parfaite en tout point. Qu’en aurait-il à faire encore, de tous ces hommes qui cherchent à lui tenir la jambe, quand il peut à la place discuter plus longuement avec elle.

"Pas le moins du monde", affirme-t-il pour assurer à Thalassa qu’elle ne les dérange absolument pas ni ne les interrompt en pleine conversation. "Nous en avions fini. N’est-ce pas, messieurs ?"


Ce n’est pas vrai du tout, ils étaient au contraire engagés dans l’un de ces interminables débats qui aurait pu durer bien plus longtemps encore. Raison de plus pour y couper court. Ces messieurs n’insistent pas. Outre le fait qu’il serait particulièrement malvenu que de discuter les ordres du gouverneur Tarkin, une sorte de connivence toute masculine. Ils lui laissent le champ libre en quelque sorte, et Wilhuff pense pouvoir entendre leurs messes basses d’ici, mais il n’en dit rien.

A présent, ils sont seul à seul, et c’est naturellement que le gouverneur se sent flattée d’entendre sa maline interlocutrice lui affirmer qu’elle avait eu terriblement envie de discuter avec elle, seul à seul. Tarkin ne dément pas ni ne s’excuse quand Thalassa observe avoir pu observer certains regards, qui ne lui auraient pas été indifférents. Il en avait été convaincu, oui (parce qu’il a un ego de la taille du mont Everest, donc forcément).

"Il me serait difficile de nier mon inclination à votre égard, mademoiselle Motti. Vous devez probablement souvent l’entendre, mais vous êtes de ces femmes qui ne sauraient passer inaperçue." Le comble pour une espionne, peut-être, mais en réalité, Thalassa Motti fait parfaitement son travail, car Tarkin n’y voit que du feu, il ne s’imagine pas un seul instant ce que peuvent être les intentions sous-jacentes de son interlocutrice. Il est conquis, pour le moins subjugué, et si elle veut obtenir quoi que ce soit de sa part, elle ne devrait pas avoir tant de difficultés que cela à parvenir à ses fins. Rarement – jamais, en vérité – une femme ne lui a fait tant d’effet. En quelques regards, en quelques mots, elle est capable d’abattre des barrières qu’il avait toujours pensé impénétrables. "Vous devez connaître ce manoir comme votre poche, je me trompe ?" suggère-t-il après s’être permis de détailler son interlocutrice du regard, d’une manière qui ne dissimulait pas grand-chose de ses intentions. "Que diriez-vous de nous conduire dans un endroit plus isolé ?"

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Wilhuff Tarkin et Thalassa Motti s’attirent comme des aimants. Oh, elle sait quel est son devoir. Elle doit le séduire pour obtenir des réponses, et non pas tomber amoureuse de lui. Il en est hors de question. Il n’est pas son genre d’homme. (si c’est tout à fait son style) Elle saura lui opposer une fin de non-recevoir au bon moment. Elle n’ira pas jusqu’à se compromettre avec un tel fasciste de l’espace. Elle ne l’aimera pas. Elle ne savourera en aucune manière chacun des moments passés en sa compagnie. Elle ne prendra aucun plaisir à trinquer sa coupe de champagne, de l’emmener dans un lieu désert, de lui soutirer toutes les informations possibles entre deux baisers brûlants et quelques coups de reins bien placés contre la paroi glacée et bien dure d’une colonne du manoir familial des Motti. Lorsqu’il lui affirme qu’elle ne le dérange « pour le moins du monde », son cœur fait un bond étrange dans sa poitrine. Elle ne s’est pas trompée. Wilhuff Tarkin est bien heureux qu’elle vienne troubler ses discussions avec d’autres officiers impériaux. Ils se sont observés à distance depuis le début de la soirée, leurs regards brûlants dévisageant le visage de l’autre en quête d’une émotion à laquelle se raccrocher. Ils désirent tous les deux se prouver que cette attirance est vraie. Ils se cherchent discrètement, dans le plus grand secret. Pour Tarkin, c’est sans doute innocent, mais pour Thalassa Motti, c’est une question de vie ou de mort. Elle doit séduire le Grand Moff. Le seul homme extrêmement puissant dans tout l’Empire, après l’Empereur Palpatine en personne.

« Ne la niez pas, je vous en conjure. » souffle-t-elle avec malice, en dardant sur lui une attention presque compulsive. « Vous me plaisez ainsi. Savoir que vos… inclinations vous poussent à m’observer aussi ostensiblement éveillent en moi un sentiment d’intense fierté. Vous êtes un homme très convoité dans tout l’Empire. Toutes les femmes de ce monde espèrent capter ne serait-ce qu’un regard de votre part… Et c’est pour moi que vous adressez tous vos regards brûlants. » chuchote Thalassa d’une voix suave, en lui offrant un large sourire charmeur. Elle penche doucement sa tête vers son oreille, pour lui marmonner de la suivre vers l’autre côté de la salle. Thalassa Motti porte sa coupe à ses lèvres, afin de se délecter du goût pétillant de son alcool, avant de glisser l’une de ses mains sous le bras du Grand Moff. « Je vous en prie. » lui propose-t-elle aimablement en réponse à sa requête. Wilhuff Tarkin désire en apprendre davantage sur ce manoir, il est donc de son devoir d’hôte de marque que de s’y plier. Une esquisse de sourire séducteur toujours au visage, elle profite de leur proximité pour enrouler ses doigts fins et parfaitement manucurés, vernis d’un très beau rouge sang contre le coude de l’impérial, par-dessus son costume élégant. « Je me vois dans l’obligation de satisfaire votre curiosité, Gouverneur. » Avec joie, même. Ils se dirigent ensemble vers un corridor donnant sur un long et interminable couloir en pierre, avec une vue grandiose sur les jardins du domaine. De vastes étendues d’arbres, de rosiers parfaitement taillés, de fleurs exotiques de différentes couleurs, de bancs en pierre, et même d’un petit temple composé d’une alcôve, au fond des jardins.

Elle l’encourage à se laisser guider quelques minutes par sa démarche lente et aérienne, de tout simplement lui faire confiance. Elle compte le conduire vers un endroit tout à fait charmant, un petit coin de paradis au calme, dans les jardins. La brise d’air fraîche fait légèrement virevolter les mèches ondulées de sa coiffure compliquée, très élégante. « Il fait un peu frais. » fait-elle remarquer, en s’accrochant plus fermement au bras chaud du Gouverneur. Thalassa s’en sert comme d’un prétexte. Elle se découvre étrangement… apaisée, au bras du Grand Moff. Il dégage une aura d’autorité et de sagesse qui lui donne le sentiment d’être sous bonne garde. Elle est protégée, sous sa coupe. Elle devrait pourtant le craindre plus que tout, car c’est un ennemi. Elle devrait frémir d’effroi à l’idée d’effleurer quoi que ce soit qui lui appartienne. Elle devrait… Oui, elle devrait. Elle ne le fait pas. Elle aime ça. Cette sensation de toute puissance, de fermeté et de paternalisme. « J’ai grandi dans ce manoir et joué dans ces jardins, enfant… » Une bouffée de nostalgie envahie la jeune aristocrate. Quelle honte. Lorsqu’elle repense aux idéologies véhiculées par ses parents, elle en a tout bonnement la nausée. La famille Motti fait partie de celles qui défendent bec et ongles l’Empire galactique. Thalassa est le vilain petit canard de ces nobles partisans à la doctrine impériale. « J’y ai passé mes plus beaux étés. Vous ne pouvez malheureusement admirer la beauté de ces jardins… » déplore-t-elle en levant les yeux vers la nuit noire, couverte d’étoiles et de planètes discernables au loin, mais de la taille d’une poussière céleste. Une lune pleine et ronde les surplombe, d’un blanc nacré. C’est si beau, si romantique. Si… isolé, surtout. Personne à des kilomètres, et plus ils s’enfoncent dans les jardins, moins ils risquent d’être troublés dans leurs échanges.

« J’avais… un endroit en particulier qui me tenait très à cœur. » Une petite serre construite dans un mélange de verre et de pierre blanche, située non loin de là. Alors qu’ils s’en approchent, les doigts de Thalassa renforcent leur emprise sur la veste de Tarkin. Elle soupire un peu lascivement, peut-être trop pour réussir à dissimuler ses intentions impures. Il risque de se faire des idées. Ne le doit-il pas, finalement ? Encore maintenant, Thalassa est partagée entre le fait de plonger ou de rebrousser chemin. Elle craint d’aimer beaucoup trop la compagnie de Wilhuff Tarkin pour réussir à le poignarder de sang-froid au nom de son idéologie utopiste.  « On y cultive des espèces de plantes et de fleurs particulières. Ma mère est passionnée par la botanique. » Entre autres choses… « Nous serons à l’abri. Il fera moins froid. Ne pensez-vous pas ? » Est-ce qu’elle doit… lui faire comprendre le sentiment de sérénité qu’il est le seul depuis des années à lui faire éprouver à cet instant ? Oui… Thalassa s’en sent capable. Lentement, elle dépose sa tête contre son épaule, en se collant encore plus à lui, sur le chemin de la serre. Elle frissonne un peu exagérément pour lui trouver une raison de justifier cette recherche de chaleur corporelle. Les arbres et les rosiers jonchent les allées pavées de blocs de pierre, de taille et de forme similaire. Les jardins sont parfaits. Bien entretenus et fleuris, sans fausse note. Comme le manoir Motti. Tout chez les Motti transpire l’ordre, la discipline et le luxe, que ce soit en ce qui concerne les biens appartenant à cette puissante famille noble ou par les fonctions prestigieuses occupées par leurs membres depuis des décennies. Des valeurs véhiculées par l’Empire. Voilà pourquoi on aime citer le nom « Motti » comme une valeur sûre, dans les milieux les plus aisés et les plus puissants.

« Grand Moff Tarkin… » appelle-t-elle, pour regagner son attention. « Cet endroit est-il suffisamment isolé à votre goût ? » Sourire éclatant, regard en coin, Thalassa Motti est plus séductrice que jamais, à la faveur de la pleine lune. Thalassa a beau nier le fait que ses intentions ne sont toutes pas nécessairement… honorables et vouées à la cause rebelle, son corps semble se réjouir sans aucune gêne de cette récente proximité avec le Grand Moff. Il la complimente et elle se pâme. Le pire dans tout cela, c’est qu’elle se dupe elle-même. Elle n’a pas besoin de jouer la comédie de manière excessive.  Elle est sincèrement et viscéralement flattée, même touchée par les paroles mielleuses de Tarkin. Ses compliments ont comme un goût de miel en bouche. Thalassa rit chaudement, amusée par les propos de l’homme qu’elle entend séduire « au nom de la cause rebelle ». Quelle prétexte. Elle peut vouloir mentir à qui accepte bien de l’entendre, elle peut être prise au sérieux par n’importe qui, mais elle ne peut continuer à se fourvoyer sur ses véritables sentiments. Sur ce désir qui la pousse vers lui. Son ennemi. Wilhuff Tarkin est l’ennemi juré de la résistance. Wilhuff Tarkin doit être son ennemi. Wilhuff Tarkin est son ennemi. Plus elle pense cette phrase, et plus Thalassa veut se convaincre que celle-ci comporte une once de vérité. C’est un jeu dangereux que de vouloir séduire par intérêt ou pour une noble cause une personne qui nous attire le plus sincèrement du monde. Qui nous attire même plus que tout au monde… Thalassa pense naïvement être suffisamment forte pour faire la part des choses, pour ne pas plonger tête la première dans une idylle romantique. Elle en aura des regrets, c’est certain. Elle se retrouvera forcément à la croisée des chemins, désireuse de le satisfaire, tout en devant remplir ses missions. Elle est persuadée que le poids de la culpabilité ne viendra jamais remettre en question ses engagements.  Pire encore, qu’elle ne sera jamais tentée par sa définition du « côté obscur » mais elle sombrera, inévitablement, à ses côtés. Plus il s’imprégnera d’elle, plus ses nobles idéaux lui sembleront loin, si loin… Et plus elle sera sujette à la tromperie, à la trahison. Jouer un double jeu. Servir les intérêts du Grand Moff envers et contre tout. Non. Il ne faut pas. Un simple sourire en coin de la part de Wilhuff Tarkin et là voilà qui en oublie les raisons mêmes de sa présence dans les plus hautes sphères des mondanités impériales.

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Non, Wilhuff Tarkin ne niera pas son inclination à l’adresse de Thalassa Motti, et pour cause, en matière de conquêtes, qu’elles soient spatiales ou féminines, le Grand Moff n’a pas pour habitude de faire dans la dentelle. Non pas qu’il soit brusque ou commette l’erreur – toujours fatale – d’aller trop vite en besogne, mais il sait se fixer des objectifs et trouve toujours un moyen ou l’autre de parvenir à ses fins. Non, il ne cachera pas son attirance, d’autant qu’il la devine réciproque. Il y a quelque chose dans le regard brûlant que cette sublime jeune femme lui adresse qui le trompe et pourtant ne trompe pas. Ils se veulent, tous deux, et pour cette raison, ils ne sauraient s’embarrasser trop longtemps de la compagnie de convives encombrants. Tarkin retient chacun des mots que la jeune femme lui adresse non sans une grande satisfaction. Il lui plaît, elle le lui fait comprendre à sa manière. Oui, en effet, il est un parti admirable, naturellement convoité au sein de l’Empire, mais à quoi bon rendre à toutes ces femmes leurs regards insistants quand il est plus plaisant de toiser celle qui prétend, de son côté, fuir ce même regard. Tout dans l’attitude sensuelle et charmeuse de Thalassa le séduit, et il ne va certainement pas se contenter, cette nuit, de quelques politesses échangées. Non, cette nuit, il entend rentrer dans le vif du sujet.

Elle accepte de le conduire en un lieu plus isolé, et par conséquent, le gouverneur consent à se laisser entraîner à travers une série de couloirs et de corridors menant aux superbes jardins du domaine. Tarkin esquisse un sourire en coin, voyant Thalassa se saisir du prétexte de la chaleur ambiante pour saisir son bras et se presser davantage contre lui. Oui, en effet, il fait un peu frais et une brise légère vient caresser leur visage et leur nuque, mais ce n’est pas cette sensation revigorante qui fait doucement frissonner le Grand Moff… Non, c’est bien la proximité de cette jeune femme à la beauté plantureuse, à couper le souffle, qui le fait se sentir plus vivant que jamais, comme il n’avait rien éprouvé de tel depuis bien longtemps. Thalassa lui fait la conversation, elle lui parle de son enfance, des endroits qui lui plaisent le plus au sein de ce jardin qui, aux yeux de Tarkin, ont surtout le mérite de les éloigner de plus en plus de l’événement mondain duquel ils ont fait le choix de s’isoler. Bientôt, le brouhaha des conversations n’est plus qu’un murmure, puis se mue en silence… Et dans ce décor nocturne et, il faut le dire assez romantique, Tarkin a presque le sentiment qu’ils sont tous deux seuls au monde.

Thalassa le conduit jusqu’à une charmante petite serre, dans un recoin des jardins. Les espèces de plantes cultivées là lui importent bien peu, à vrai dire, mais l’idée de s’enfermée en un lieu à l’écart de tout lui plaît immensément. Les émotions, moins qu’innocentes, qui le traversent sont de celles qu’il contient tout en se laissant conduite à l’intérieur. Il fait mine de balayer l’espace d’un regard vaguement intéressé quand Thalassa capte son attention. Ce « Grand Moff Tarkin » prononcé du bout des lèvres anime le moindre de ses sens.

« Cela conviendra parfaitement », confirme Tarkin après avoir détourné les yeux du décor ambiant pour répondre à la question de son hôtesse pour plonger immédiatement son regard dans le sien, les prunelles aimantées aux siennes. Oui, cet endroit est parfait… intime. Personne ne sera en mesure de les trouver ici. Ils pourront bien faire tout ce qu’ils désireront, sans que personne n’en ait la moindre idée, le moindre début de soupçon. « Comment vous sentez-vous ? »

Il se rapproche doucement d’elle et la couve d’un regard à la fois intéressé et… étrangement tendre, à bien y regarder… Doucement, ses mains glissent depuis ses épaules nus le long de ses bras, sous le prétexte de la réchauffer, mais cette friction tentatrice n’a bien sûr pas tant vocation à la réchauffer qu’à faire naître en elle quelque chose de certes tout aussi brûlant, mais de néanmoins plus insidieux… De cette chaleur qui prend sa source au plus profond de soi, attisée par ces désirs que l’on n’ose pas toujours formuler, et qui portant nous façonnent.

« Je regretterais que vous preniez froid par ma faute », ajoute-t-il d’un ton enjôleur. Il se trouve si près d’elle à présent qu’elle peut sentir son souffle se déposer sur son visage pour chacun des mots qu’il prononce, toujours de cette voix diablement séductrice qui est la sienne. « Vous n’imaginez pas combien il m’est difficile de résister à l’envie de vous embrasser. »

Oh, il n’y résistera pas longtemps, mais il n’a pas l’intention de lui arracher ce baiser de force. Non, Tarkin veut l’entendre de sa part, il veut qu’elle le lui quémande.