(abandonné) (( you wanna see if i bleed )) ✧ – thalarkin –

you wanna see if i bleed · wilhuff tarkin x thalassa tarkin (nsfw)

“It's just a little red wine, I'll be fine. Not like I wanna do this every night. I've been good, don't I deserve it? I think I earned it, feels like it's worth it. In my mind, mind. Twisted reality, hopeless insanity. I told you I was okay, but I was lying. ▴ ( dancing with the devil -- demi lovato) ✧  @Wilhuff Tarkin




« Ce soir. » Thalassa ment, si elle prétend ne pas avoir éprouvé un doux frisson extatique, jusqu’au bas de ses reins, à la simple lecture de ce petit mot doux. C’est mal, très mal, car elle le sent dans un état de détresse monstrueux, mais elle en a intérieurement jubilé. C’est malsain, mais elle aime lorsqu’il fait acte d’autorité. Elle a adoré. Elle a même relu plusieurs fois ce message, en devinant la légère fossette qui se dessine au coin de sa joue, lorsqu’il s’agace de quelque chose. Si séduisant. Cet homme, son Grand Moff, est un vrai Dieu. Elle en est folle, complètement obsédée. Compulsivement amoureuse. Lorsque sa mâchoire se contracte. Ce soir. Wilhuff est hors de lui. Ce soir. Elle le sait. Wilhuff est son mari. Peu importe le fait qu’ils soient séparés par deux écrans, elle est encore capable de discerner ses coups de sang de ses colères froides. Et là, ce n’est pas une colère comme toutes les autres. C’est quelque chose de bien plus grave encore. Jamais, il ne lui a parlé ainsi. Il l’a déjà sermonnée, en plusieurs décennies de mariage, quoi de plus étonnant ? Mais là – il y a quelque chose qui l’a profondément troublée, que ce soit dans ses allusions sordides que dans la manière qu’il a eu de couper court à la discussion. Quoi qu’il en soit, quelle que soit la chose abominable que Wilhuff semble lui reprocher – sa manière de lui ordonner de tout arrêter, d’en reparler ce soir l’a malgré elle excitée. Son petit cœur s’est emballé si fort dans sa poitrine. Thalassa aime son mari. Elle l’aime profondément, et encore plus lorsqu’il se montre aussi – autoritaire, condescendant, puissant et macho. Le stéréotype parfait du mâle alpha. Thalassa est loin d’être l’une de ces féministes. Elle aime son couple tel qu’il est. Elle est de la vieille école, d’une très ancienne aristocratie. L’homme domine, l’homme prend, l’homme exige. Et là, Wilhuff exige le silence de sa part jusqu’à ce soir. Elle n’a pas insisté, de peur de le mettre encore plus en colère. Parce qu’il est en colère. Elle le sait. Même s’il ne l’a pas verbalisé, elle le sent. Il ne lui répond pas comme d’habitude. Sa colère doit être immense. Pour qu’il ne prenne pas même la peine de lui expliquer les raisons de ses frustrations par messages, alors qu’il ne voit aucune difficulté à le faire en temps normal, en dit long sur l’ampleur des reproches qui s’annoncent…

Elle quitte assez tôt son club de lecture, situé dans les plus beaux quartiers de l’île. Le club de lecture est une extension du Country Club, un club haut de gamme et privé, dédié aux personnalités riches. L’abonnement annuel et tout bonnement inaccessible au commun des mortels. Les têtes sont toutes les mêmes. Ils se retrouvent tous, bavassant sur leurs vies ennuyeuses de rentiers et de rentières. Thalassa côtoie le gratin, tel que le couple allemand, dont Amora, l’épouse du chirurgien le plus en vue de l’île est la présidente d’honneur de leur petit club de lecture. Un club de lecture dont l’objectif est, non seulement de discuter des bestsellers de l’année, de parler ragots autour de cocktails fortement alcoolisés. Thalassa apprécie beaucoup Amora, cette ancienne mannequin. Une aristocrate, comme elle. Du moins, c’est ce dont l’allemande se persuade, et Thalassa ignorant tout de sa véritable identité, ne peut que croire sur parole. Dans ce club, il n’y a pas que des personnalités de sa classe sociale. Il y a également des nouveaux riches, comme cet Orson Krennic. Thalassa est bien médisante à son sujet depuis le retour de son dévoué mari – elle qui s’est abandonnée durant six longs mois entre ses bras, de manière suffisamment régulière pour qu’ils s’interrogent sérieusement sur la qualification de leur relation. Orson a eu pour habitude de passer des nuits chez elle, et même de déposer des affaires – au grand malheur de sa colocataire, Pansy Parkinson, qui n'a jamais bien apprécié ce grand vantard égocentrique. Le comble, c’est qu’elle l’a sincèrement apprécié. Orson a représenté un point d’ancrage durant trois ans. Rival de son tendre époux, Krennic a été… la voie de la facilité, son moyen quelque peu tordu de retrouver un peu de son mari. Une part de Wilhuff est en lui. En couchant avec lui, en sympathisant avec lui, elle eut l’impression… d’être de retour chez elle, dans son monde. D’être plus proche de Wilhuff Tarkin que jamais. Cela marcha principalement parce qu’Orson n’a jamais su la vérité. Thalassa est bien consciente d’avoir abusé de sa vulnérabilité, de son ignorance de leur véritable monde. Orson, amnésique, fut un ami. Un confident, même. C’est pourquoi leur relation est désormais d’une rare et étrange complexité. Ils se sont quittés comme amants en bons termes et sont restés de proches amis. Même encore maintenant… Aujourd’hui… Elle sait qu’il a retrouvé ses souvenirs – ils en ont discuté. Krennic n’a pas cherché à lui mentir. Il a admis n’avoir jamais rien eu contre elle, malgré la relation chaotique qui le lie à son époux – bien au contraire, d’ailleurs, pour avoir déjà essayé de la charmer dans leur monde. Ils se sont promis de garder cette histoire pour eux, dans l’optique d’un retour probable de Wilhuff Tarkin. Ni Krennic ni Thalassa n’ont d’intérêt à ce que l’ex-Grand Moff apprenne la vérité. Thalassa risque son mariage et l’homme de sa vie. Krennic risque tout bêtement… la vie.

Alors… Pourquoi a-t-il tout foutu en l’air ? Thalassa l’ignore, Krennic n’a pu lui dire. Il ne le peut tout simplement pas, malgré l’estime qu’il porte à la femme de son pire ennemi, cela fait partie de son plan. Elle fait partie de son plan. Elle l’a senti étrange, toute l’après-midi. Elle a perçu des coups d’œil insistants de sa part, une étrange lueur dans les yeux, qu’elle n’a su identifier. Pendant une fraction de seconde, elle s’est même imaginé qu’il puisse la désirer de nouveau. Impossible. Elle lui dira non, de manière catégorique. Depuis que Wilhuff est de retour, jamais plus elle ne s’abandonnera dans ses bras. Elle a beau se leurrer et se voiler la face, en disant que c’est le désespoir et la pitié qui l’ont conduite une première fois à entretenir ce genre de rapports – Orson Krennic est un très bel homme, séduisant et… proche de son mari, de la pire des manières. Elle l’a utilisé, au tout début, tout comme là actuellement, il l’utilise comme instrument de sa vengeance. Elle a abusé de sa confiance, de son amnésie pour savourer l’image d’un mari déchu et disparu en flirtant avec celui qui fut son pire ennemi. Elle s’en est finalement fait un ami, alors que le but principal a toujours été de se rappeler Wilhuff dans les bras de son ennemi de toujours. Orson le sait, et ne lui en porte pas grand mal. Après tout, il a adoré ces moments entre eux. Avec le recul, c’est une petite revanche sur tout ce que lui a fait Wilhuff Tarkin. Il s’est tapé sa femme. Sa femme est une amie. Maintenant, elle est un moyen de le poignarder. Cela lui fait un semi-cas de conscience – Galen le rend trop laxiste et sentimental… Une part de lui sait que c’est malhonnête de sa part, mais Thalassa ne l’a-t-elle pas été non plus, au début de leur relation sur cette île, en lui cachant tant de vérités ? Il se sert de leur histoire pour briser Wilhuff Tarkin. Une histoire qui a compté à ses yeux, quoi qu’il en dise – le Orson amnésique a chéri ces moments, et déploré que Thalassa décide d’y mettre un terme. (peut être que Galen aurait préféré qu’il se tape Thalassa plutôt que sa fille, va savoir)

Alors qu’elle termine un Martini avant d’abandonner les membres du club pour rejoindre son époux, une ombre s’approche dans son dos, à quelques mètres d’une immense bibliothèque. Orson. Elle soupire. « Orson, on en a déjà discuté. Je ne parlerai pas de toi à… Tu sais qui. » Depuis le retour de Tarkin, il frôle littéralement la paranoïa. Il veut savoir si Tarkin dit la vérité. Il craint également qu’elle ne le trahisse et ne révèle à Tarkin que lui aussi, se souvient de tout. Thalassa ne trahira ni l'un ni l'autre. Krennic garde également tous ses secrets. Elle ne peut prendre ce risque. Elle ne le peut... car Krennic se mettra forcément en représailles à parler de leur liaison. « Thalassa. Tu sais bien ce qu’il se passera si tu lui racontes quoi que ce soit sur… ma complète lucidité. » Bien sûr qu’elle le sait. Il racontera tout. Elle s'agace, vexée qu'ils en soient arrivés à quelques menaces déguisées. On ne fait pas ce genre de choses entre amis. Orson est terrifié. Elle le sent bien. Terrifié que son plan tombe à l'eau. Terrifié que Tarkin l'agresse de nouveau. Elle aussi l'est, mais pour des raisons bien différentes... « Tu te mettras autant que moi en danger, tu serais bien idiot de jouer ce coup-là. Nous savons tous les deux très bien ce qu'il désire te faire. Tu n'as donc rien appris de sa part depuis Scarif ? Reste loin de lui, c'est le seul conseil que je peux te donner, Orson. » cingle-t-elle un peu trop froidement, ce qui semble même le surprendre, compte tenu de l’expression furtive dans ses yeux. Cette brutalité soudaine, qui ne lui ressemble pas, le trouble. Elle ne s’est jamais énervée devant lui. Elle a toujours été digne, d’une incroyable douceur, malgré sa voix glacée et son tempérament hautain. « Pardonne-moi, Orson. » Elle se calme aussitôt, et le couve d’un regard compatissant, qu'elle accompagne d'une légère caresse sur le dos de sa main. Une bienveillance susceptible de mettre Wilhuff Tarkin hors de lui. Une bienveillance entre deux amis et anciens amants. « Wilhuff est incapable de comprendre, voilà pourquoi il ne saura jamais… Pour nous deux. Ou… pour toi. Garde simplement tes distances, veux-tu ? » Krennic hausse un sourcil, et se fond en un rire un peu niais. Il vient caler son épaule contre le coin de la porte, face à Thalassa, bien décidé à ne pas la laisser s’échapper si vite. « Tu parles de nous deux ? » Cela lui semble sans doute absurde qu’elle veuille prendre ses distances quant à leur relation, mais Thalassa le désire par « loyauté » envers Wilhuff, maintenant qu’il est de retour dans sa vie. Elle ne lui dit toutefois pas la vérité, heurtée par l’air légèrement peiné qu’elle découvre dans le fond de ces yeux bleu océanique. « Non, Orson… Bien sûr que non, cela ne nous concerne pas… Tu pourras toujours me trouver. Sans qu’il ne le sache. Ici, dans ce club. Avec du monde autour de nous. » Pour mieux brouiller les pistes. Cacher une amitié est un fait aberrant en soi – mais l’amitié en question est la pire de toutes, c’est comme pactiser avec le Diable en personne, aux yeux de Wilhuff Tarkin.

Elle prend son sac et dépose son verre, mais il lui prend l’un et attrape l’autre entre ses doigts épais, délicats. Il n’a pas encore terminé avec elle. « Tu me manques, Thalassa. » souffle-t-il à voix très basse, penché vers son visage et apparemment d'humeur nostalgique, tout en lui jetant une attention presque… touchante. Elle comprend naturellement qu’il n’y a absolument rien de sexuel dans cette démarche, ils ont dépassé ce stade depuis deux ans maintenant, quoique, ce n'est pas toujours vrai. Ses regards sont quelques fois un peu insistants pour un vulgaire ami, mais l'un comme l'autre n'ont jamais vraiment déterminé de règles à cette relation compliquée. Il leur est parfois arrivé, au cours de soirées un peu arrosées, alors en couple un peu plus sérieusement avec Jyn, d'outrepasser avec elle les limites de leur amitié, soi-disant, en mémoire du bon vieux temps. (AVANT GALEN JE PRÉCISE) En période de doute, de détresse émotionnelle, particulièrement. Jyn n'a eu de cesse de le juger, elle au moins... Elle a toujours compris. Orson a besoin de sa présence, assez réconfortante. Surtout maintenant. Depuis des jours, son cerveau est en ébullition. Galen est partout. Galen et sa trahison. Galen et tous ses mensonges depuis treize ans. Orson traverse des choses compliquées, il n’a jamais eu quelqu’un d'autre à part Galen à qui parler ou se confier. Wilhuff Tarkin ne compte pas. Wilhuff Tarkin l'a berné durant trois longues années sur cette île. Thalassa... fut son amie, lorsque Galen ne l’a pas été, lorsque Galen n'a pu l'être. Dans les moments de distance entre eux, les secrets, ou bien encore au moment de l’officialisation de sa liaison avec Jyn. Il a besoin d’elle. D’une certaine manière. Cela la touche, malgré elle. Derrière sa froideur apparente et son port altier de digne héritière d’une illustre maison aristocratique galactique. Thalassa acquiesce en silence, en comprenant que les choses doivent désormais être clarifiées entre eux. Elle lui fit signe de la suivre jusqu'à l'extérieur du club, discrètement. Arrivée devant la portière de sa voiture, elle pénètre à l'intérieur. Une très belle Mercedes-Benz E 350 marron cuivré. Une fois tous les deux installés, elle cherche à trouver les bons mots pour gentiment se débarrasser de lui, au moins pour ce soir. Orson insistera, elle a maintenant connaissance de son monde de fonctionnement. « On ne peut plus se voir comme avant, tu comprends, Orson ? Les choses sont différentes, maintenant… C’est risqué à plein de niveaux pour nous deux. Il ne doit rien savoir. Il ne doit même pas savoir que nous avons été amis en son absence. Ou que nous le sommes parfois encore. » insiste-t-elle en posant sa main sur la sienne, alors que le reste du club se trouve à discuter et échanger des coupes de champagne dans un coin de la pièce. « Parfois ? » Il grimace, mais elle élude complètement sa réaction. Il n'est pas l'heure de parler d'eux, ou de leur amitié. Wilhuff l'attend. Plus tard. Elle prend son volant couleur crème dans les paumes de ses mains pour calmer ses nerfs. « Demain. On déjeunera ensemble au restaurant du club, cela passera pour un rendez-vous d’affaire pour les autres clients... Je sais que nous devions dîner ensemble ce soir pour discuter de ces étranges phénomènes, mais… » Krennic la coupe alors brutalement, la bouche entrouverte, dans une tentative de la convaincre de le suivre : « Tu vis avec lui tous les jours depuis qu'il est revenu, ce n'est pas comme si... Tu peux bien m'accorder une heure ou deux heures de ton temps ? Je connais un restaurant très discret. Tu ne peux vraiment pas rester ? Il faut que je te parle de quelque chose, c'est important. » Galen. Galen l’a trahi. Galen l’a mis sans dessus dessous. Il n’a personne d’autre à qui en parler. Personne à qui confier le récent retour de tous ses souvenirs et de toutes les conséquences que ce dernier implique désormais pour lui. Il n’a jamais cru que sortir et coucher avec son meilleur ami puisse bouleverser à ce point toute une dynamique bien rodée. Ils ne se considèrent plus vraiment comme des amis. C’est compliqué. Il y a des choses qu’il ne peut plus dire avec lui – bien qu’il n’a jamais été, de toute manière, un modèle d’honnêteté et de transparence au cours de leurs trente ans d’amitié. « Il veut me parler. Je ne sais pas ce qui lui prend, tout à coup… » Krennic se doute des intentions de Wilhuff, mais reste de marbre. Il se mord la lèvre inférieure, dérangé par ses propres actes. Il doit lui dire, mais… S’il le fait… Il compromettra tout son plan. Il doit faire payer Tarkin, il doit le blesser, même si cela doit créer des dommages collatéraux. Elle comprendra. Krennic en est persuadé. Il s'expliquera avec elle, elle ne lui en voudra que quelques jours. (non mais il a fumé lui, c'est comme galen, vas y je tue ta femme, je kidnappe ta fille et je détruis ta vie, c'est pas grave, tu m'en voudras que quelques semaines, redevenons bff) Sa haine est telle qu’elle supplante toutes ses loyautés, toutes ses amitiés. Le pire, c’est que nul être au monde n’est protégé de cette quête frénétique de vengeance – pas même Galen Erso. L'ex-impérial ne lâchera jamais sa haine. Il n'en restera qu'un, entre lui et Tarkin. Même pour les beaux yeux de Galen Erso. Il détruira Wilhuff Tarkin. Tout le monde comprendra. Galen, Thalassa, tout le monde. Ce n'est que de bonne guerre. (non ça c'est cutler) « Je comprends. » rétorque Krennic, en détournant les yeux, un peu agité. Il se doute de ce que veut Wilhuff Tarkin, mais il préfère garder le silence. Il n'insiste pas pour cette raison, mais Thalassa ne voit rien. Elle ne sait pas jusqu'où la haine d'Orson envers Wilhuff est capable d'aller, ou bien encore tout ce qu'elle peut emporter sur son passage. Elle ne lit pas entre les lignes, persuadée qu'il cesse ses avances dans le seul but de la préserver, alors qu'il a tout simplement des choses à se reprocher. Il fuit son regard, les conséquences de ses actes. Une part de lui est morte de honte, l’autre, au contraire… se réjouit de la suite. Krennic jubile intérieurement, fier d'être parvenu à planter un coup de canif dans le cœur froid et cruel de Wilhuff Tarkin. Pendant qu’il la laisse partir, Thalassa Tarkin se trouve à deux mille lieux de se douter qu’elle court droit dans un guet-apens.

Elle observe silencieusement Krennic quitter sa voiture et refermer la portière, un peu trop sèchement à son goût. Il est en colère. Bien sûr qu'il l'est, il n'a pu avoir ce qu'il a réclamé. Orson Krennic est comme un enfant capricieux. Elle soupire, agacée, et vérifie dans le rétroviseur que personne ne l'a vu s'en aller. Ce n'est pas qu'elle frise la paranoïa, mais on ne sait jamais. La crainte d'être surveillée, épiée de toutes les manières lui prend les tripes depuis le retour de Tarkin dans sa vie. Soulagée, Thalassa enclenche presque immédiatement le moteur de sa voiture de luxe pour retourner au manoir de son époux. Il va être dix-neuf heures bientôt, l’heure du rendez-vous. Au cours des nombreux arrêts sur son trajet, elle ne peut s'empêcher de farfouiller dans l’une des poches de son imperméable Burberry, pour regarder les dernières notifications de son Iphone. Wilhuff ne lui a toujours pas répondu. Elle lui a pourtant envoyé un adorable « Je t’aime. ». Ce n’est pas comme s’il répond assez souvent à ses attentes, surtout lorsqu’il est question de sentiments. Il ne lui répond jamais, à dire vrai. Wilhuff ne lui a jamais déclaré son amour – une chose qui lui pèse depuis des années… Mais là, c’est pire que tout. D’habitude, il lui répond quelque chose, sans lien avec sa déclaration, mais quelque chose. Il ne la laisse pas dans le silence, même s’il ne lui retourne jamais ses affections. Le fait qu’il l’abandonne dans un silence plein de reproches et d’amertume lui brise le cœur, en plus de l’angoisser toute l’après-midi. Une fois arrivée, garée et entrée dans le hall d'entrée marbré, son premier réflexe est de confier son manteau à l'une de leurs domestiques et de vagabonder dans l'immense demeure luxueuse. Le bruit de ses talons résonne avec autorité entre les murs froids. Sa démarche est reconnaissable entre mille. Gracieuse, ferme, distinguée et prétentieuse. « Wilhuff ? » appelle-t-elle, d’une petite voix discrète, tout en poussant la lourde porte en cuivre pour laisser glisser son corps menu à l’intérieur. « Tu es déjà rentré ? » précise la sulfureuse aristocrate, une pointe d’appréhension dans le soin de sa voix. Maintenant qu’elle se trouve sur les lieux (du crime), Thalassa Tarkin confesse volontiers avoir certaines craintes sur les intentions de son illustre époux… Une forte appréhension paralyse tout mouvement chez elle. Et si… Et si… Et s’il sait tout ? Tarkin a-t-il vraiment pu apprendre pour elle et Krennic ? Tous les détails sordides ? Non… Qui peut bien lui avoir dit ? C’est un secret qu’elle partage avec Orson. Orson ne lui a rien dit de tel. Ce doit forcément être une autre raison. Elle inspire une profonde bouffée d’air pour se donner le courage de refermer la porte et de franchir le hall d’entrée, élégamment décoré d’un mobilier de style ancien et hors de prix.

« Wilhuff ? » s’amuse Thalassa, en essayant de détendre l’atmosphère anormalement pesante dans le salon. Elle entre alors dans la pièce faiblement éclairée, mais elle ne le trouve pas. Arquant un sourcil, la jeune femme décide de faire volte-face et de vérifier l’heure sur l’écran tactile de son smartphone. Il est forcément en retard, ou dans la cuisine, probablement à leur préparer de délicieux cocktails. Oui, elle fantasme. Wilhuff prépare sans doute son discours pour l’incendier pour une cause superflue et inutile. Que peut-il bien fabriquer d’autre ? Elle soupire et se sert du vin rouge, bien épicé dans un large verre en cristal, tout en le sirotant sur le chemin du fond de leur salon. Une cheminée en pierres grises trône, majestueuse et brûlante. Thalassa observe son reflet dans les quelques flammes qui jaillissent de brises récemment allumées. Elle suppose alors qu’il doit être dans le manoir, sans doute à travailler dans son bureau, et ne cherche pas à troubler sa quiétude – ce qu’elle déteste lorsqu’il la néglige. Quelques minutes de répit et de réflexion s’imposent désormais. Seule, livrée à ses doutes et ses incertitudes, Thalassa Tarkin envisage le pire. Elle en arrive à la même conclusion. Wilhuff a-t-il retrouvé Garoche, et pour une raison surprenante, en semble particulièrement courroucé ? Ce ne peut être par rapport à Krennic… Comment peut-il le savoir… Ils ont fait un pacte. Orson ne peut avoir fait preuve d’une telle inconscience dans le seul souci de se venger de Tarkin. Il ne peut avoir été aussi bête. (bah si)

you wanna see if i bleed · wilhuff tarkin x  @Thalassa Tarkin  (nsfw)

Face à Orson Krennic, Tarkin avait su conserver un semblant de contenance. Dévoiler ses faiblesses à ses ennemis était une erreur. Se laisser rattraper par son orgueil ou par ses bas instincts était une faiblesse. Wilhuff Tarkin a toujours estimé valoir mieux que cela, et il a entendu le prouver tandis qu’il écoutait celui dont il faisait mine d’être l’ami (non sans que la chose lui soit particulièrement éprouvante au passage) évoquer de façon crue et désagréable l’état de sa liaison avec Thalassa, la manière dont cette dernière s’apprêterait, semble-t-il, à le quitter pour celui qui non, ne lui ressemblait pas, au mieux était une version plus déplorable et vulgaire de lui-même. Au moment de proposer à Thalassa de régler avec elle ses comptes, il se promet de ne faire preuve d’aucune intransigeance. Il s’est montré trop… coulant, avec elle, au moment d’accepter son retour sous son toit. Cette dernière estimera peut-être qu’il manque singulièrement de démonstrations d’affection qu’elle estime valables à ses yeux, mais Tarkin, pour sa part, est loin de se ranger à cette opinion, il estime au contraire faire preuve auprès de son épouse d’une tolérance et d’une largesse d’action qui frôlerait presque le sentimentalisme mièvre. Certes, il en aura mis, du temps, pour accepter qu’elle lui revienne, certes, il ne lui a jamais dit directement qu’il l’aimait, mais s’il a fini par accepter son retour, s’il est entré en contact avec elle, c’est qu’elle lui avait fait ressentir ce quelque chose qu’il continue de considérer comme indigne : le manque profond de quelqu’un d’autre, le désir puissant pour une autre personne. De l’amour. Wilhuff Tarkin aime son épouse, et c’est là l’une de ses plus grandes faiblesses, de celles qu’il redoute que l’on retourne un jour contre lui, comme il soupçonne déjà Krennic de le faire plus que largement en vantant ses exploits sexuels avec son épouse en se permettant de l’agiter sous son nez à la manière d’un trophée. N’est-ce pas également ce qu’elle est pour lui aussi ? Un trophée, une gravure de mode qu’il prend plaisir à exhiber à son bras pour asseoir sa réputation et sa position sociale ? Elle l’est… mais elle ne l’est que partiellement. Thalassa est, en réalité, tant de choses à la fois. Elle est cet oxygène dont il avait estimé à tort pouvoir se priver. Elle est l’intelligence, le charisme, la beauté… Elle est tout ce qu’il peut désirer chez une femme… raison pour laquelle l’imaginer dans les bras d’un autre, devoir se figurer, qui plus est, son ennemi le plus détestable caresser sa peau lisse, embrasser ses lèvres fines, s’approprier chaque parcelle de son corps… C’est beaucoup trop. Orson Krennic paiera pour cela. Et Thalassa Tarkin également, ça ne fait aucun doute.

Avec elle, il aurait tendance à se montrer trop… conciliant. Il se sent capable de lui adresser un pardon trop facile au prix de quelques battements de cils seulement, mais il n’est pas question de laisser passer ce qu’il considère comme ni plus ni moins que la pire des trahisons. Thalassa devra payer. Il ne la quittera pas – il en serait bien incapable même s’il le décidait –, mais il est certain en revanche qu’il lui fera payer chèrement… Il s’assurera qu’elle comprenne que l’on ne peut escompter être la femme du Grand Moff Tarkin et ne pas en assumer les conséquences – toutes les conséquences. Tous les moyens qu’il trouvera à sa disposition seront bons pour le lui rappeler très sûrement. Elle lui appartient, elle aime lui appartenir, et si elle veut que cela continue d’être le cas, elle doit accepter que cela se fasse sans la moindre condition ni la moindre réserve, parce qu’il l’aime plus que tout, tout simplement. Dans le silence de sa luxueuse demeure, un verre de whisky à la main, tranquillement installé dans sa bibliothèque personnelle, il patiente. Il l’attend. Et quand il entend du mouvement depuis l’entrée et entend le ton de sa voix, il n’esquisse aucun mouvement pour la rejoindre. Il pense discerner comme un filet d’anxiété dans le ton de sa voix, et ça lui plaît, ça lui plaît même immensément. Il trouve un plaisir malsain, oui, dans le fait de l’angoisser et de la torturer psychologiquement, d’une manière à ce point insidieuse (un bon gros connard). Quand enfin, elle pénètre la pièce faiblement éclairée, après l’avoir cherché dans les autres pièces du manoir, il pose sur elle son regard le plus sévère. Ses yeux la transpercent de mille éclairs tandis qu’il repose son verre sur le bois massif de son bureau. Il n’esquisse aucun autre mouvement, il ne se relève pas pour la saluer ou l’accueillir, il n’enlace pas sa taille fine, il n’embrasse pas ses lèvres dont il sait le goût délicieux, probablement coloré qui plus est du vin rouge dont elle tient un verre entre ses mains.

"Ton club de lecture s’est bien passé ?" l’interroge-t-il ce qu’il y a de plus froidement. Il prononce ces mots avec un mépris évident pour la manière dont elle occupe ses journées ou en tout cas prétend les occuper. "Comment va ce cher Orson ?" reprend-t-il, son regard la passant au crible si bien qu’il semble oublier de ne serait-ce que cligner les yeux. "N’essaie pas de m’endormir ou de tourner autour du pot. Je sais ce qu’il y a entre vous. Je n’avais que des soupçons jusqu’alors, mais Krennic s’est fait un plaisir tout particulier à me… narrer vos exploits indécents." Une moue dégoutée déforme son visage en même temps qu’il prononce ces mots en particulier. "Tandis que je remuais cette île de fond en comble dans l’espoir de te retrouver…" Menteur. Putain de menteur. "Tu te prélassais dans les draps de ce… sinistre abruti, telle une vulgaire catin. Je te pensais plus distinguée." Il prononce chacun de ces mots d’un ton particulièrement cinglant. Il tient à lui témoigner l’ampleur de sa révulsion, en cet instant. "Tu ne t’es pas contentée de me tromper, tu as choisi le pire amant possible, et non contente de vouloir ostensiblement m’atteindre, tu te permets de le fréquenter encore, sous mon nez…" Il marque une pause, celle-ci est bien sûr calculé. "Je ne sais plus quelle valeur accorder à notre mariage à présent."

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“It's just a little red wine, I'll be fine. Not like I wanna do this every night. I've been good, don't I deserve it? I think I earned it, feels like it's worth it. In my mind, mind. Twisted reality, hopeless insanity. I told you I was okay, but I was lying. ▴ ( dancing with the devil -- demi lovato) ✧  @Wilhuff Tarkin




Lorsqu’il se décide à apparaître, son cœur bondit de joie. Comme à chaque fois qu’ils se retrouvent. Thalassa s’approche spontanément de lui, et vient glisser ses lèvres pulpeuses dans le creux de son cou, pour y déposer un baiser chaste. Un baiser qui veut dire « Bonsoir, mon amour ». Un baiser que Wilhuff Tarkin refuse obstinément de lui accorder. Comme une statue ou un comédien de figuration, il reste planté devant elle, le regard assombri par des émotions qui lui échappent encore. Que lit-elle donc dans le fond de ses orbes glacés ? Thalassa demeure stoïque face à lui. Il ne dit rien. Il l’observe au contraire avec insistance, les lèvres pincées, la moue boudeuse et le regard perçant. Wilhuff Tarkin est étrange, très étrange. Il ne prend pas ses hanches dans ses mains puissantes, pas plus qu’il ne l’embrasse dignement. Enfin, le voilà qui se tient sous ses yeux. Thalassa remarque presque immédiatement que quelque chose cloche chez lui. Il n’est pas… dans son état normal. Wilhuff Tarkin est anormalement plus froid qu’en temps normal. Il dissimule le profond malaise qui l’assiège quelques minutes, le temps de dévoile son jeu, carte par carte. De la manière la plus cruelle qui soit. Pas une seule seconde, Thalassa n’imagine que son mari a découvert la sordide vérité entre elle et Orson Krennic. Pas un instant. Orson ne lui a rien dit. Orson s’est bien gardé de confesser s’être laissé aller aux provocations de Wilhuff Tarkin en révélant la vraie nature de leurs rapports depuis leur arrivée sur l’île mystérieuse. Ne sachant rien, est incapable de se préparer au choc brutal qui risque de pulvériser sa dignité, son égo, son amour. Toute sa confiance est à deux doigts de se fracasser contre le mur, comme une statue de cristal. « Wilhuff, tu étais ici depuis tout ce temps ? » l’interroge-t-elle, stupéfaite. « Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? » Thalassa fait un pas dans la gigantesque bibliothèque personnelle de son respectable et puissant époux. « Tu te caches de moi, Wilhuff… » marmonne-t-elle d’une voix caressante, en essayant de calmer le contentieux qui les oppose. Elle effleure sa joue du bout de ses doigts, dans le sens des aiguilles d’une montre. Cette tendresse excessive et clairement affichée trahi les lourds soupçons qui pèsent que ses activités extra-conjugales.

Voilà qu’enfin, Tarkin sort de ce silence pesant pour briser tous ses espoirs. La vérité éclate enfin. A demi-mot. « Ton club de lecture s’est bien passé ? » Thalassa ignore pourquoi, mais cette phrase lui fait l’effet d’un coup de blaster à l’estomac. Elle perçoit toute la frustration et l’amertume qui envahissent l’esprit de Wilhuff Tarkin. Elle sent bien qu’il s’apprête à lui faire des reproches. Elle lit son dégoût dans le son de sa voix, sa froideur dans le bleu acier de ses orbes vicieux et cruels. Wilhuff Tarkin sait. « Comment va ce cher Orson ? » Son cœur explose, tout comme sa retenue. Elle relâche brusquement son étreinte de la joue de Tarkin, se reculant même de quelques pas dans l’immense bureau privé de l’ancien Grand Moff. « Que… Wilhuff, c’est… » bafouille Thalassa, pour la première fois véritablement sans voix. Sans excuses, sans dignité, sans classe. Il y a comme un black-out qui s’opère dans sa tête. « Ce n’est pas ce que tu crois. » affirme-t-elle d’une voix forte, pleine d’une fausse confiance. Elle essaie non pas de convaincre Wilhuff, mais elle-même, que les choses vont s’améliorer. Qu’il n’est pas encore trop tard pour eux. Leur histoire est si belle, elle mérite de vivre pour toujours. « Orson n’est pas… C’est un membre du club, rien de plus. Un ami, parfois, mais… » Mensonges. Certes, Orson est membre du club. Certes encore, c’est un ami. Mais Orson Krennic n’est son ami que depuis peu. Orson Krennic a été son amant par le passé. Pourquoi mentir, Wilhuff sait tout. Comme il lui conseille de ne pas se moquer de lui, l’ex Grand Moff lui rappelle que l’intéressé a soigneusement pris le temps de lui narrer leurs exploits indécents. Comment a-t-il pu ? Son souffle se coupe soudainement, la laissant haletante devant Tarkin. La lame figurative qui perce son cœur se fait plus tranchante, plus insidieuse. La trahison vient de l’un des protagonistes de l’histoire. La trahison est causée par un ami. Un goût amer en bouche, Thalassa Tarkin en veut profondément à Orson Krennic pour avoir brisé leur vœu de silence. Ils se sont pourtant promis de n’en parler à personne, et encore moins à Wilhuff Tarkin. « Je… » Inutile de se vautrer en mensonges vains et futiles, lui a-t-il fait remarquer. Thalassa s’empêche de mentir. Au lieu de cela, elle baisse la tête. Coupable. Les larmes lui montent facilement aux joues, alors que les propos de Wilhuff se font plus tranchants et cruels. Lady Tarkin trouve le courage de faire entendre sa voix. Wilhuff attend des réponses, des explications pour ces actes ignobles. Elle, qui a toujours frôlé la perfection, pour l’avoir même incarnée à maintes reprises, dévoile toutes ses imperfections et ses faiblesses. Prise la main dans le sac. « Je ne te mentirai pas. Je te le promets. » Erreur. Je ne te mentirai plus est la formulation appropriée à la situation. « Tu avais des soupçons… Comment, Wilhuff ? Depuis quand ? » s’emporte Thalassa, presque malgré elle. La femme du Grand Moff est horrifiée de découvrir que son mari n’ignorait rien de sa relation particulière avec Orson Krennic. « Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ? » Pourquoi elle puisse apaiser ses craintes parfaitement justifiées… « C’est du passé. Je te le promets sur tout ce qui m’est cher, c’est du passé, Wilhuff… Je ne t’en ai pas parlé plus tôt, parce que tu… tu venais tout juste de revenir… Tu serais forcément reparti sans un regard pour moi. Tu m’aurais abandonné, si tu avais su pour moi et Orson… Si tu… tu connaissais tout de moi… et de mes erreurs. » Orson… Elle ose en plus de cela l’appeler par son prénom devant lui. « J’ai été faible, Wilhuff. Tu me manquais tant, et il s’est montré… présent. » Ce n’est pas une excuse, mais c’est un début d’explication ? Thalassa n’ose pas le confronter dans les yeux, tant la honte l’accable. « Je t’en prie, non. Ne remets pas en cause notre mariage. Jamais, je ne… Jamais je ne te ferais du mal. J’ai tout arrêté… Lorsque tu es revenu, nous n’étions déjà plus amants. J’ignore ce qu’il t’a raconté, mais il n’a jamais été question de continuer… notre liaison avec toi à mes côtés… » implore-t-elle, en levant finalement ses beaux yeux couleur ambre vers les siens. « C’est toi que je veux dans ma vie, Wilhuff. » Une larme roule au coin de sa joue. Une pauvre petite larme désespérée. Wilhuff la confronte au pire moment de sa vie. Elle craint si fort d’être repoussée… que son mariage se termine ce soir. Sans marchandage possible. Ne pouvant croire que son histoire est sur le point de s’achever, Thalassa s’empare de son avant-bras avec force pour le garder tout contre elle. L’aristocrate pose ensuite ses yeux noisette dans l’acier de ceux de Tarkin, en espérant hypnotiser ses pensées par son charme. « Je suis prête à faire n’importe quoi pour te garder. Je me ferais pardonner, quoique tu m’imposes. Je t’aime plus que tout. Je t’en prie. Je t’en supplie, Wilhuff. Ne me fais pas une chose pareille. Ne nous fais pas… Ne nous fais pas cela… » Pour le garder, Lady Tarkin est vraiment prête à tout. « Pardonne-moi, quel qu’en soit le prix… » Thalassa le paiera. Wilhuff n'a que le choisir. Quel qu'il soit. Elle endurera tout pour ses beaux yeux d'acier.

you wanna see if i bleed · wilhuff tarkin x  @Thalassa Tarkin  (nsfw)

Ce n’est pas ce que tu crois… Il n’y a pas sentence pire que celle-ci. Si ce n’est pas ce que l’on croit, alors il est rare que ce ne soit pas pire. Mais en l’occurrence, Wilhuff Tarkin ne se contente pas de croire. Il sait. Certes, il ne prend pas pour argent comptant toutes les provocations d’Orson Krennic, car il n’oublie pas le fait que ce dernier est capable de mentir aussi bien qu’il respire… mais il sait qu’une vérité au moins a émergé de leur terriblement désagréable conversation, une vérité indéniable, et que Thalassa a tout intérêt à assumer si elle ne veut pas subir de sa part des foudres plus grandes encore que celles qui déjà la menacent. La regarder s’empêtrer dans de vains mensonges, prétendant que Krennic ne serait qu’un ami (ce qui serait déjà de trop, au passage), décuple sa colère. Il ne supporte rien dans ce qu’elle est en train de dire, pas plus le mensonge ostensible qu’elle lui adresse que la manière dont elle l’évoque par son prénom… Orson Krennic devrait être au mieux un étranger pour elle, au pire un ennemi. Certainement pas un ami, et encore moins un amant. Tarkin pourrait la laisser poursuivre, la regarder s’enfoncer encore davantage pour, au moment de donner l’impression de lui tendre le bras, la garder prisonnière du bourbier dans lequel elle se sera elle-même fourrée, mais il ne le fait pas. Pas par indulgence, mais par colère. Il a besoin de la confronter, ici, maintenant, tout de suite, à ce qu’elle a fait de plus innommable. Il veut la voir réclamer son pardon à genoux, ici et maintenant, sans que cela suffise forcément à ce qu’elle l’obtienne, parce que c’est la moindre des choses compte tenu de l’humiliation qu’il estime avoir subie.

Il peut voir son regard changer, à présent qu’elle a compris qu’elle ne pourrait pas se dérober à son jugement ni à ses foudres. Il se montrera tranchant, cruel, il se montrera intransigeant, méchants dans ses actes et dans ses paroles, et il lui fera admettre qu’elle l’aura amplement mérité. Voilà à présent qu’elle prétend qu’elle ne lui mentira pas… Elle devrait plutôt dire qu’elle ne lui mentira plus, mais Tarkin ne relève même pas. Il ne relève pas, parce qu’il ne la croit pas le moins du monde. Elle lui a déjà trop menti. Elle lui a encore menti quelques secondes auparavant, comment pourrait-il encore, par conséquent, se fier à la moindre parole sortant de ces charmantes lèvres ?

"Est-ce que ça à la moindre importance ?" réplique froidement quand Thalassa lui demande d’où sont venus ses soupçons, et depuis quand il les nourrit. "Tu veux savoir comment pour t’éviter d’être prise la main dans le sac la prochaine fois ? Toutes mes excuses, ma chère épouse, mais ça n’arrivera pas. Ton emportement est au mieux déplacé, au pire irrespectueux. Mais tu n’es plus à une marque d’irrespect près, n’est-ce pas ? A se demander si tu m’as seulement respecté un jour…"

Bien sûr, Thalassa serait en réalité en droit de pointer du doigt la manière dont, avant même les aveux de Krennic, il avait commencé à caresser ses propres soupçons. Elle pourrait lui reprocher les espions engagés par ses soins pour épier les moindres de ses faits et gestes, mais elle n’est pas en position de pouvoir… et Tarkin refuse catégoriquement qu’elle le soit encore. Son regard se fait assassin quand elle lui demande pourquoi il ne lui en a pas parlé. N’aurait-elle pas dû être la première à passer aux aveux ? Elle en a eu l’opportunité, et elle ne l’a pas fait. Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même si, à présent, il lui faut assumer les conséquences de ses actes.

C’est du passé peut-être, mais que ce soit du passé, c’est déjà trop. Non seulement, Tarkin n’en est pas totalement convaincu, s’il doit se fier aux discours excessifs de Krennic, mais en plus, cette histoire est loin d’être conclue puisque Thalassa continue de fréquenter son amant, ancien amant, qu’importe, assidûment, et comme si de rien n’était. Rien ne peut excuser cela, absolument rien, ni sa faiblesse, ni le fait que son pire rival ait été présent au bon moment. Qu’elle se serve de lui et de son absence comme prétexte pour justifier ce qui ne peut pas l’être est encore bien pire à ses yeux que si elle lui confessait une faiblesse réelle pour Krennic, une faiblesse qu’il ne devine quoi qu’il en soit que trop bien.

"Tu as raison sur une chose et une seule, Thalassa. A présent que je sais tout de toi, et de tes erreurs, pourquoi ne t’abandonnerais-je pas ?" Il marque une pause. "Si tu avais vraiment tout arrêté, tu aurais rompu tout contact avec lui, tu ne l’as pas fait", reprend-t-il d’une voix ferme. "Tu m’as pris pour un idiot, un aveugle. Vous l’avez fait tous les deux. Je pensais pourtant que toi, au moins, tu avais du respect pour moi." Il marque une pause, calculée, dramatique. "Mais je me trompais. Je ne suis pas uniquement déçu, Thalassa, je suis hors de moi. Je ne peux plus te croire quand tu dis m’être dévoué. Je ne peux plus te croire quand tu me dis que tu m’aimes."

Il la fixe longuement. Contre toute attente, son discours a beau être des plus catégoriques, Wilhuff Tarkin n’a pas la moindre envie de voir son épouse disparaître de sa vie, il n’a envie ni de la perdre, ni de divorcer… Et c’est un constat déroutant pour lui, qui aurait pu choisir de se débarrasser du problème comme l’on arrache un pansement. Il réalise en cet instant, au moment de constater qu’il serait bel et bien capable de pardonner à Thalassa (mais pas sans la faire ramer, n’exagérons pas), l’ampleur de la faiblesse qu’il a pour elle. Fou d’elle au point d’accepter l’inacceptable, d’excuser l’inexcusable.

"Quel prix serais-tu prête à payer, dis-moi ? De quoi faudra-t-il que je te prive pour punir ton irrespect ? Crois-tu seulement être en mesure de faire quoi que ce soit qui puisse être susceptible de réparer la confiance que je plaçais en toi ? Et mon honneur, que tu as si négligemment bafoué ?"