[Terminé] Elle va le payer ⚝ Nicolas

La vengeance de Mary était devenue une véritable obsession. L’ancienne reine souhaitait plus que tout se venger de sa cousine, elle souhaitait s’en protéger et protéger son petit garçon. Elle était dangereuse, il n’y avait pas de doute là-dessus. Elle faisait semblant d’être amnésique pour mieux piéger Mary, c’était certain. Comment oublier tout le mal que l’on avait pu faire ? Comment oublier le nom de la femme que l’on avait condamné à tant d’années de prison ? Comment oublier que l’on avait privé une mère de son fils pendant plus de vingt ans ? Tout cela était impensable, impossible, Mary refusait d’y croire et elle était prête à tout pour faire avouer la vérité à Elizabeth. Prête à tout pour assouvir sa vengeance, prête à tout pour la faire souffrir comme elle l’avait faite souffrir par le passé. Mary ne pouvait pas vivre sereinement en sachant que sa cousine était proche d’elle, dans la même ville qu’elle. Elle était dangereuse et pouvait révéler son vrai visage à tout moment, elle pouvait s’en prendre au petit James, il n’y avait pas de pire moyen pour faire souffrir Mary que de s’en prendre à son enfant. Elle devait tout faire pour l’en empêcher, même si pour cela elle devait faire le pire, après tout, ce ne serait pas la première fois.

Comme bien souvent depuis des mois Mary avait eu une réunion avec ses hommes de mains. Ce genre de réunions servait à ce que Mary donne de nouvelles directives, mais également à l’informer des moindres faits et gestes de sa cousine. Des personnes avec qui elle était entrée en contact, ses patients, ses déplacements… Tout, absolument tout. Sa cousine était surveillée sans aucune interruption, même la nuit, des hommes planquées devant chez elle. Ils devaient être présents à n’importe quel moment, ils devaient l’empêcher de nuire à Mary ou à son enfant. Ils étaient également là pour essayer de la piéger, faire en sorte qu’elle se trahisse elle-même d’une quelconque façon, montrant que son amnésie était bel et bien une pure invention. Mais cette fois-ci, un nom en particulier était sorti de la bouche d’un des hommes présents à cette réunion : Nicolas Brown. Mary ne connaissait pas cet homme, mais il s’agissait apparemment d’un mercenaire et d’après les dire, il pouvait être très utile à Mary.

C’est pourquoi Mary s’était rendue, sans attendre, avec deux de ses hommes rencontrer ce Nicolas Brown à son agence. Elle ne voulait pas lui confier quoi que ce soit sans l’avoir vu de ses propres yeux, sans avoir eu de contact avec lui. Elle était bien trop méfiante pour cela et les deux hommes qui l’accompagnaient étaient simplement une précaution, là pour protéger l’ancienne reine. Mary était arrivée au bureau du mercenaire, un lieu pas très accueillant d’après elle, mais cela avait de toutes façons très peu d’importance. Mary avait demandé à ses hommes de rester ici, mais de se tenir prêts à intervenir en cas de besoin, elle n’avait décidément plus aucune confiance en l’espèce humaine, du moins, avec ceux qu’elle ne connaissait pas. Mary avait manifesté sa présence en attendant que quelqu’un vienne vers elle pour qu’ils puissent enfin discuter.

Cet après midi là, il était à l'agence, enfin agence... il habite au même endroit avec les autres. Ça évite de cumuler deux loyers et évite le temps de trajet inutile pour se rendre au boulot. Nick et Warwick ont toujours fait comme ils voulaient avant et ce n'est pas aujourd'hui qu'on va leur dicter des règles. Vu qu'il n'y avait personne et qu'il n'avait pas de mission particulière pour le moment, il avait décidé de prendre une douche, histoire de se sentir propre, même s'il n'était pas sale, et de se sentir mieux. Sourd comme un pot, il ne pouvait pas entendre que quelqu'un venait d'entrer. Ce n'est qu'en sortant de la salle de bain, torse nu qu'il remarqua que quelqu'un était là, dans la pièce principal à attendre. Lui avait encore sa serviette sur sa tête, se séchant les cheveux encore humide. Il regarda cette inconnue. Une femme, l'air classe, pas trop le type de personne qui traine dans le coin. A la voir, elle pourrait être une cliente de Warwick, après tout c'était souvent les femmes riches ou en recherche d'un homme attentionné qui se payé les bons services du gigolo. Sauf que son comparse n'est pas là aujourd'hui et que chaque cliente qu'il a lui téléphone avant de passer. Par déduction, elle venait donc pour un service autre que ceux que le borgne peut apporter.

Nicolas se fichait d'être torse nu, il n'a jamais eu de problème de nudité ou ce genre de chose. "Peux vous aider M'dam ?" a t-il baragouiner du mieux qu'il pouvait avec sa voix. Il aurait bien signé, mais il doute que cette femme puisse comprendre le langage des signes. Elle l'aurait sans doute regardé sans rien comprendre. Certes, sa voix n'était pas très clair, son articulation laissait à désiré, mais c'était largement mieux que quand il dit quelques mots à Warwick. Oui, quand ce sont des clients potentiels, il fait des efforts. Et puis, ce n'est pas comme si le blond était là pour faire la traduction ou parler à sa place. La jeune femme va vite comprendre qu'il est sourd et que cet handicap lui empêche de parler normalement, du moins comme le ferait une personne entendante. Mais il se débrouille, il peut lire sur les lèvres à la perfection, ce qui lui permet d'avoir une conversation avec quelqu'un. Il pourrait aussi écrire ses réponses sur un papier, mais il ne le fait jamais. En même temps, ce n'est pas comme s'il était très sociable. Entre son handicap et sa nature d'Indexé qui lui ont valu d'être rejeté par la société d'où il vient. Les choses sont compliqués.

Mary était déterminée à nuire sa cousine, à la détruire, à lui faire avouer la vérité. Elle n’avait pas le droit d’oublier ce qu’elle lui avait fait vivre jamais. Elle devait souffrir comme elle avait fait souffrir Mary par le passé. Elle devait être le plus loin possible de son fils, James ne devait pas être en danger, jamais, Mary ne le permettrait pas, elle était prête à tout pour protéger son enfant. Pour cela, elle avait engagé des hommes de main, des personnes qui traquait sa cousine sans relâche, elle allait craquer un jour ou l’autre, mais Mary devait se montrer plus rusée encore. Elizabeth avait bien compris qu’elle était suivie, elle avait bien compris ce que Mary était en train de faire, alors elle devait trouver un petit quelque chose en plus. Cette petite chose en plus devait être subtile, Elizabeth ne devait se douter de rien pour se laisser tomber dans le piège. Mais que pouvait faire Mary pour cela ? Elle réfléchissait jusqu’à ce qu’elle entende le nom de Nicolas Brown, cet homme pouvait lui être utile, alors sans perdre une seconde, elle était allée à sa rencontre.

En entrant dans ce qui devait être l’agence de ce monsieur Brown, Mary était face à des lieux vides, personne ne semblait être là, déjà que l’ambiance n’était pas chaleureuse. Peut-être s’était-elle trompée d’endroit. Mary regardait cependant ce qui l’entourait, quand elle entendit des bruits de pas et une voix masculine. En se retournant, elle aperçu un homme torse-nu, les cheveux encore humides, une serviette les essuyant. Par réflexe Mary avait détourné les yeux, juste l’espace de quelques secondes, ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’elle voyait un homme aussi peu habillé. « Je suis désolée de vous… déranger. Je cherche Nicolas Brown. Est-ce que, par hasard, vous sauriez où je peux le trouver ? » De toute évidence, elle venait de le déranger, pour elle, il n’y avait pas de doute, il ne s’attendait sans doute pas à voir une personne en train de patienter, sinon il n’aurait peut-être pas débarqué dans cette tenue. Enfin, Mary n’en savait rien et puis dans le fond cela l’importait peu, elle était là pour voir ce fameux Nicolas et elle était pressée de le rencontrer. Mary n’espérait qu’une seule chose : qu’il ne s’agisse pas de l’homme qui se trouvait face à elle. Il ne ressemblait pas à ce que ses hommes lui avaient décrit, un homme sérieux et appliqué dans son travail ne se baladerait pas habillé d’une simple serviette dans ses bureaux de travail.

Le problème de vivre au même endroit que son lieu de travail, ça peut créer des situations non prévu. L'agence se trouve au rez de chaussé, c'est là que les clients se présentent. Mais il y a aussi une salle de bain en bas et c'est celle que Nicolas avait choisi histoire que ça ne fasse pas la queue tous les jours dans une seule salle d'eau. Du coup, alors qu'il sortait de sa douche, il était habillé bien entendu, c'est juste qu'il n'avait pas encore mit de T-shirt. En même temps, il ne pensait pas voir quelqu'un débarquer aujourd'hui. Certes, ils ont des clients, mais ils ont tendance à téléphoner avant de venir pour prendre rendez-vous et c'est Warwick qui gère tout ça. Donc, il se retrouva nez à nez avec cette inconnue qui ne pouvait être là que pour une question de boulot. En plus de ça, c'est lui qu'elle cherchait, ceci le fit froncer légèrement le sourcil gauche, en général, quand on le demande lui, c'est bien plus que pour un simple service de l'agence et ça peut aller jusqu'à l'élimination d'une cible. Il leva sa sa main pour lui montrer d'attendre une petite seconde, juste le temps qu'il prenne la chemise qui trainait sur une chaise pour l'enfiler. Voilà, au moins il était habillé à présent, il ne voudrait pas gêner cette femme, même s'il avait bien remarqué qu'elle évitait de le regarder quand il était à demi-nu.

Toujours sans parler, il lui fit signe de prendre place sur l'une des chaises devant le bureau et lui passa derrière ce dernier pour s'asseoir dans le fauteuil qui s'y trouvait. "Ché moi, Nicolas Brown." Le sourd avait parlé le plus distinctement possible, mais ça reste une tâche toujours un peu compliquée. Les sons ne sont pas tous justes, mais pour quelqu'un qui n'a jamais entendu de sa vie, c'est un effort conséquent de réussir à parler. "En quoi puis-che vous aider ?" ajoute-il. Pour l'heure, il ne parlait pas de son handicap, tôt ou tard, elle finirait surement par le remarquer et sa manière de parler n'est pas vraiment naturelle non plus.

Mary était arrivée à l’agence pour rencontrer ce fameux Nicolas Brown, elle ne connaissait rien de lui et préférait le voir en vrai pour lui confier une mission, si Mary le jugeait capable de le faire. L’accueil fut original, puisqu’elle avait été accueillie pas un homme torse-nu, apparemment, il sortait de la douche. Cette situation dérangeait Mary, elle avait reçu une bonne éducation, elle était autrefois reine, alors elle ne trouvait pas cela normal d’être en présence d’un homme pas entièrement habillé, même s’il ne portait juste pas de haut. Enfin, l’homme prit une chemise avant de l’enfiler, Mary n’allait plus avoir besoin de détourner le regard. Elle était là pour une raison bien précise et elle ne devait pas l’oublier, elle devait voir ce fameux Nicolas Brown, elle n’avait pas de temps à perdre avec cet homme, alors sans perdre plus de temps, elle lui avait demandé où le trouver. Il s’agissait apparemment de lui, Mary ne l’avait absolument pas imaginé comme cela, elle espérait en tous cas, qu’il était sérieux dans son travail, parce que se promener torse-nu sur son lieu de travail, ce n’était pas quelque chose de sérieux, pas pour Mary en tous cas. Mary s’était assise, comme lui avait demandé l’homme qui se trouvait face à elle. « Enchantée. » Mary ne se présentait pas à son tour, elle n’avait pas envie de donner son identité, pas avant d’avoir parlé avec cet homme, savoir si elle pouvait avoir confiance en lui. Elle se méfiait de tout et de tout le monde, personne ne pouvait lui en vouloir, avec ce qu’elle avait vécu et avec sa cousine qui traînait dans les parages, elle avait le droit d’être méfiante. « Des personnes m’ont parlé de vos… capacités. Ils m’ont dit que je pouvais venir vous voir pour vous confier une mission. Je ne connais pas grand-chose de vous, je ne sais pas si vous êtes habilité à ce genre de mission, mais je me suis dit que ça valait peut-être le coup de venir vous voir en personne pour vous en parler. » Mary souriait à l’homme, pas d’un sourire amicale, plus d’un sourire professionnel, elle n’avait pas d’autre chose que de se montrer courtoise et polie avec cet homme, enfin c’était ce qu’elle pensait du moins et puis elle était comme cela. « Avant de commencer à vous parler de quoi que ce soit, j’aimerais savoir si nous sommes seuls en ce moment même ? Enfin, est-ce que d’autres personnes peuvent nous entendre ? Ensuite, vous travaillez seul ou en groupe ? Quand on vous confie des missions, peu importe le genre et l’importance de cette dernière, mais est-ce que vous en parlez à votre entourage, à des personnes qui travaillerez avec vous ? Gardez-vous des preuves, des choses qui pourraient se retourner contre vos clients ? » Tout un tas de questions, mais Mary était prudente, tout simplement. Elle ne voulait prendre aucun risque et avec toutes ces questions, elle voulait voir comment allait réagir cet homme, voir ce qu’il allait répondre...

Cette femme était là pour du travail, enfin donner du travail et visiblement c'est lui qu'elle cherchait. Si c'est à lui qu'elle s'adresse, il s'attend à devoir faire une basse besogne qui doit être fait discrètement. Du genre tuer quelqu'un, c'est un peu l'une de ses spécialités. A moins qu'il ne doive aller tabasser quelqu'un pour récupérer l'argent qu'il doit ? Quoi qu'il en soit, ça reste du sale boulot, mais ça ne le dérange pas, c'est un mercenaire, il fera ce qu'on lui demande à condition d'être payé.

Elle commença à lui poser une flopée de questions. Elle semblait inquiète que quelqu'un d'autre puisse entendre cette conversation. Visiblement, elle désirait savoir s'ils étaient seuls ici ou si une oreilles indiscrètes pourraient passer dans le coin et capter les choses horribles qu'elle lui demandera de faire. Sincèrement, il trouvait ça très louche, qu'est-ce qu'elle va commanditer ? Même pour un meurtre il n'est pas sur que quelqu'un prendrait autant de précaution. Cette affaire n'est pas net et là il se demande s'il doit accepter, mais ils ont besoin d'argent et elle va surement être du genre généreuse, surtout si elle veut que ce soit bien fait. En plus de ça, vu son "inquiétude" qui se transmet via le nombre incalculable de question, il voit en elle une sorte de stress voir même de la paranoïa. "Collaborateur dehors, seront pas de retour avant pluchieurs heures," commence t-il à dire avec un certain effort d'articulation bien que tout ne soit pas parfait. "Che travail seul pour chertaine michion. Sinon avec mes collaborateurs. Ils chont dignes de confiance." C'est pas son genre de se laisser dicter la loi par quelqu'un d'autre. S'il veut travailler avec Warwick parce qu'il juge qu'il en a besoin, il le fera. Pour l'heure, il ne compte pas mêler Alex à l'histoire, mais si elle peut l'aider ou jouer un rôle, il se peut qu'il aille la voir. "Ché quoi ché questions ? Vous avez peur ? Chi vous avez un sale boulot à me donner, ché pour cha que vous êtes là. Che chuis pro, pas mon genre de parler." Est-ce qu'elle avait remarqué sa manière de parler qui était bien différente d'elle. Ses intonations n'ont rien à voir et sont différentes du commun des humains. Il fit quelques gestes avec les mains, signant quelques choses qu'elle ne pouvait pas comprendre, mais juste histoire de lui faire prendre conscience qu'il avait un handicap certain. "Pas de chousi pour la discrétion. Pouvez me faire confianche." Encore faut-il qu'elle accepte de travailler avec un handicapé. Elle pourrait douter de ses capacités. En général, c'était toujours Warwick qui parlait avec les gens, ça permettait d'oublier que lui n'est qu'un sourd et ainsi éviter de perdre la confiance des clients. Pourtant, il n'a jamais raté un boulot que ce soit une livraison ou une élimination. "Ché quoi votre problème ? Vous voulez que che tue quelqu'un ?" demande t-il de but en blanc. Autant aller droit au but. Il était sérieux et n'avait pas non plus envie de passer sa journée à devoir parler, car il déteste faire ça, ceci demande beaucoup d'effort et de concentration pour y parvenir.

Mary était venue ici pour confier une mission à cet homme, ce fameux Nicolas Brown. Elle n’avait pas envie que tout le monde l’entende parler. L’ancienne reine avait appris à toujours être prudente, peu importait la mission, si elle était dangereuse ou non, elle devait toujours rester discrète. Moins de personnes étaient au courant, mieux s’était, car elle pouvait être mieux discrète et moins en danger à son tour. « Si ce sont des personnes avec qui vous avez l’habitude de travailler, si vous pouvez leur faire confiance, alors il n’y a pas de problème pour moi. » Il pouvait travailler en groupe, ça importait peu, beaucoup préférait travailler avec d’autres personnes, ses hommes le faisaient. Mary voulait simplement s’assurer que ce monsieur Brown ne travaillait pas ou ne confiait pas de mission à n’importe qui. Si sa réponse n’avait pas convaincu la brune, elle serait allée voir ailleurs, elle aurait confié sa mission à quelqu’un d’autre, sans aucune hésitation. « Je suis désolée si je vous parais méfiante, mais j’ai toujours appris à me méfier de tout le monde. Alors oui, en effet, j’ai peur de confier une mission à une personne que je ne connais pas, mais j’ai l’impression de pouvoir vous faire confiance. » Mary souriait sincèrement à l’homme qui se trouvait face à elle. Mary allait d’ailleurs reprendre la parole avant que l’homme ne fasse des signes étrange avec ses mains. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Était-il fou ? Était-ce une façon pour lui de s’exprimer ? Cela avait-il un rapport avec son étrange façon de parler ? Mary n’avait encore jamais vu quelqu’un faire ce genre de chose avant aujourd’hui, alors oui, ça l’étonnait un peu. « D’accord, alors je vous fais confiance. » Après tout, la brune avait confiance en l’homme qui lui avait recommandé d’aller le trouver, elle ne savait pas comment il le connaissait, mais ça importait peu, elle pouvait lui faire également confiance dans ce cas. « C’était quoi tous ces signes que vous faisiez avec vos mains il y a quelques secondes ? » Mary s’interrogeait, rien de plus normal. Elle disait avoir confiance et bien vouloir lui confier sa mission, mais elle n’avait pas envie de travailler avec un fou qui se mettait à gesticuler étrangement sans raison. « Non, il ne s’agit pas de tuer quelqu’un. J’ai besoin de vous pour faire parler quelqu’un. Tous les moyens sont bons, ce n’est pas à moi de vous dire comment faire, je vous laisse faire à votre manière. » Manière douce ou manière forte, tout ce qu’elle voulait c’était faire avouer Elizabeth, dans un premier temps en tout cas, elle voulait ensuite se venger et faire souffrir cette femme qui l’avait tant de fois blessé, jusqu’à l’enfermer pendant de très longues années, avant de la conduire à la mort. « Vous voyez, cette personne m’a fait beaucoup de mal dans le passé. C’est très difficile à expliquer, mais elle a toujours fait en sorte de me faire souffrir, elle s’est réjouit de la mort de mon époux, parce que tout cela l’arrangeait, elle a essayé à de nombreuses fois de m’assassiner, elle a comploter de nombreuses fois contre moi, ma famille ou mes proches, elle s’est jouée de moi trop souvent et le pire dans tout cela, c’est qu’elle s’en ai prit à mon enfant, elle m’a privée de lui pendant très longtemps. Aujourd’hui, j’ai besoin d’obtenir réparation, elle dit avoir tout oublier, mais je ne peux pas y croire. Il faut la piéger, lui faire dire ce qu’elle refuse de dire, elle doit avouer, laisser paraître des choses qui montre qu’elle n’a rien oublié. » Mary était très affectée par ce passé douloureux et elle ne s’en cachait pas. C’était d’ailleurs la première fois que ses yeux ne fixaient pas l’homme face à elle, ils regardaient autour de lui, sans jamais ne se poser sur son visage. Elle se sentait mal en parlant de tout cela et sa posture et son attitude si assurées venaient de disparaître en une fraction de seconde. Malgré les apparences, Mary était quelqu’un de très sensible, qui se cachait derrière une carapace et quand elle parlait de son passé, de son défunt époux, de son enfant, de sa famille… la femme d’affaire, laissait place à la jeune fille qu’elle était encore en sortant du couvent.

Cette Mary Stuart... elle avait l'air très méfiante, le genre hyper pointilleuse qui ne laissera rien au hasard. LE fait qu'elle s’inquiète des personnes avec qui il travaille... jusqu'à maintenant, personne ne lui avait demandé s'ils étaient dignes de confiance. Il faut dire que tout le monde connaissait le duo de Worick et Nick à Ergastulum avant. On faisait toujours appel à eux, mais ici c'est différent... personne ne les connait et il faut qu'ils se fassent un nom et c'est loin d'être facile quand on voit que cet endroit est si différent. Finalement, Mary était d'accord voir même rassurée s'il considérait que ces collaborateurs sont digne de confiance. Le jeune homme ne se justifiera pas plus, ça lui va comme ça, le reste ça reste son problème, non ? Comme elle le disait, elle était méfiante et pour lui ça cache quelque chose, mais ce n'est pas son affaire d'enquêter sur elle. L'important au final, c'est qu'elle puisse croire que Nicolas est la bonne personne et qu'elle soit rassurée.

Visiblement, elle ne devait pas connaitre la langue des signes vu ce qu'elle lui demanda. Il arqua un sourcil, en général, tout le monde connait "visuellement" la langue des signes, certes sans rien y comprendre, mais pour elle, il avait juste gesticulé sans que ceci n'ait de sens. "Che chuis chourd ! Ch'est la langue des chignes." dit-il un peu trop rapidement et son articulation était donc assez médiocre sur ce coup là. Mais son handicap n'était pas le cœur du problème, n'est-ce pas.

Ce qui importait pour Nick à présent est de savoir ce qu'elle attendait de lui. Il imagina qu'elle voulait qu'il s'occupe du cas de quelqu'un. Mais non, ça ne sera pas un meurtre. Sa mission sera uniquement de faire parler une personne. C'est tout ? Sur le papier c'est simple, mais c'est loin de l'être. Au final, il aurait préféré qu'elle demande un assassinat, c'est plus facile et ça se règle d'un coup de katana. Mary expliqua que la cible lui avait fait beaucoup de mal par le passé et il pouvait facilement deviner qu'elle devait détester cette personne. Mais cette histoire devait aussi la ronger, car elle ne le regardait pas directement, détournant le regard. Cette histoire lui semble bien plus profonde que ce qu'elle veut bien lui dire juste comme ça. En gros, il doit la faire parler, lui faire avouer ce qu'elle a fait. Pendant qu'elle ne regardait pas, il se gratta la tête, c'est loin d'être une mission pour lui ça. Faire parler les gens... c'est pas vraiment la capacité première du mercenaire, lui il a plus tendance à les faire taire pour toujours... Ici, ils ont besoin d'argent et leur réputation n'est pas assez importante pour avoir des clients tous les jours. Alors... vu la stature de cette femme, ces vêtements, sans oublier les gardes qui l'accompagne, c'est surement une personne ayant de l'argent et de l'argent ils en ont besoin. "Ok," dit-il à la demoiselle. "Che la ferais parler. Mais si elle vous ment, cha prendra du temps pour que che la fasse parler." Nicolas ne sait pas encore de quelle manière il va s'y prendre. Mais ça risque d'être long et difficile. "Vous allez devoir me donner les info sur la chible !" Plus il en sait, plus il aura de chance de la trouver et de réussir sa mission.

Pourquoi cet homme faisait-il des gestes avec ses mains ? Mary ne comprenait pas bien ce qu’il essayait de faire, n’ayant jamais vu quelqu’un faire cela avant lui. C’est pourquoi elle lui avait posé la question. « Oh… D’accord. » Il était sourd, pourtant, il comprenait tout ce qu’elle avait dit depuis le début. Peut-être qu’il arrivait à lire sur les lèvres… Enfin, là n’était pas la question, il arrivait à la comprendre, c’était le principal. Qu’il signe avec les mains n’était donc pas un signe de folie, donc Mary n’avait pas à s’en faire pour cela. Le fait que le brun n’entende pas bien expliquait certainement le fait qu’il ait une façon de parler assez différente des autres.

Mary avait besoin qu’il fasse parler Elizabeth. Il avait le droit d’utiliser les méthodes qu’il voulait, elle s’en fichait totalement. Mary voulait des réponses, rien de plus. Pour le moment en tout cas, elle ne savait pas ce qu’elle allait décider une fois qu’elle aurait les informations nécessaires. Même si Nicolas pensait certainement avoir besoin de se salir les mains, il n’allait pas le faire tout de suite. Il allait être très bien payé, c’était sans doute ce qui comptait pour lui. « Je vous fais confiance, prenez le temps qu’il vous faut pour la faire parler. » Elle n’avait pas d’autre choix que de lui faire confiance. Elizabeth n’était pas facile à amadouer, il allait avoir beaucoup de travail pour la faire parler, mais le principal, c’était de la faire parler, peu importe les méthodes et le temps que cela allait prendre. « Elle s’appelle Elizabeth Tudor, elle est psychologue à Baker Street Avenue, je pense que vous la trouverez assez facilement. Elle est méfiante, très méfiante, elle ne se confie pas facilement. Elle n’a pas de famille, je ne sais pas si elle a des amis proches. Elle a pour habitude d’aller déjeuner au Central Perk. Elle ne sort pas beaucoup, elle se contente d’aller au travail, d’aller déjeuner, puis de rentrer chez elle. Je ne sais pas si tout cela vous est utile. Je ne sais pas quelles informations sont importantes pour vous. » Mary connaissait beaucoup de choses sur sa cousine, elle avait de nombreuses informations, des dossiers remplies de ses habitudes, de tout ce que les hommes qui la suivaient avaient trouvé sur elle. « Oh… J’ai une photo d’elle, je suppose que vous pouvez en avoir besoin pour ne pas vous tromper de cible. » Mary avait pensé à emmener une photo de sa cousine, elle était habituellement dans un de ses dossiers, mais elle avait pensé que cette photo pouvait être utile. La brune prit alors son sac, avant d’y fouiller quelques instants pour en sortir la fameuse photo et la tendre à Nicolas.

Les gens ont toujours tendance à être un peu surpris et à avoir l'air mal à l'aise quand ils apprennent qu'il est sourd. Lui il s'en fiche, ça l'amuse même de voir parfois le comportement des gens. Mary ne montra pas trop qu'elle était surprise, mais dans le fond elle devait se poser un tas de questions, comme chaque personne qu'il rencontre. Mais ça, il s'en fiche, il a toujours ignoré les gens et ce qu'ils peuvent penser de lui.

Histoire d'en savoir plus et parce que l'information c'est le nerf de la guerre, il demanda à la cliente si elle avait des choses à lui dire à propos de la cible. Car chercher sans rien savoir, ça complique pas mal les choses. Ainsi, la cible se prénommait Elizabeth Tudor, une psychologue. Elle lui donna l'adresse d’où elle travaille et même là ou elle a l'habitude de manger. Eh bien, il ne pensait pas forcément à ce genre d'information. On dirait qu'elle a déjà pas mal cherché de son coté. Visiblement, elle n'a pas un train de vie trop ordinaire. Elle travaille, elle déjeune, elle rentre chez elle. C'est assez simple et il devrait pouvoir la trouver quoi qu'il arrive assez facilement. Dans un premier temps, il pense se faire passer pour un client, ça sera plus simple pour l'approcher, mais le fait qu'elle soit psy ça reste bien embêtant. Comme s'il avait besoin d'une psychanalyse... Histoire qu'il puisse le reconnaitre, elle lui sortit une photo de la fameuse Elizabeth. Plutôt jolie, jeune, mais pas vraiment son genre. "Che vais faire des rechercheu sur elle. Puis ch'irais la voir." confit-il en posant la photo sur le bureau. "Chavez vous si elle a quelqu'un qui l'a protège ?" demande t-il. Mary avait plusieurs gorilles, qu'est-ce qui lui dit que ce n'est pas le cas pour sa cible ? Car si elle a un protection rapprochée, ça risque de compliquer les choses pour lui, alors le savoir sera un atout. Pour le reste, il l'approchera et il verra si ça marche. "Quelle informachion voulez-vous qu'elle avoue abcholument ?" Mary avait expliqué que Elizabeth lui avait fait du mal, mais ça l'aiderait de savoir en priorité ce qu'elle doit avouer. Car il doit bien la faire parler et pour ça c'est plus facile quand on à les bons indices.

« D’accord. » Nicolas disait qu’il avait besoin de faire quelques recherches avant d’aller trouver Elizabeth. Cela voulait dire qu’il n’allait pas aller la voir tout de suite, que Mary allait devoir patienter encore un peu. Mais ce n’était rien, elle attendait déjà depuis longtemps, elle pouvait encore se montrer patiente un temps. Nicolas avait sans doute besoin de trouver des informations que Mary n’avait pas fourni, il avait aussi sans doute besoin de temps pour trouver une approche… « Personne ne la protège. » Mary en était plus que certaines. Elle faisait suivre sa cousine depuis des mois, elle connaissait tout de sa vie de ses habitudes. L’ancienne reine faisait cela simplement pour protéger ses arrières. Elle avait peur que sa cousine ne lui tende un piège de nouveau. Peur qu’elle puisse s’en prendre à son petit garçon ou à elle-même. Elle avait besoin de se savoir protéger, en sécurité. Il n’y avait qu’une seule chose qu’elle n’avait pas encore réussit à obtenir : la vérité. Mais Nicolas devait essayer de la faire parler, et il allait réussir, il devait réussir. Mary ne supporterait pas un nouvel échec à ce sujet. « Comme vous l’avez compris, Elizabeth et moi-même avons un passé commun. Elle m’a fait beaucoup de mal. Le problème étant qu’elle dit n’avoir jamais vécu cela, elle dit ne pas me connaître. Elle simule une amnésie que je sais fausse. En parlant avec elle, j’ai pu apercevoir quelques signes de mensonges, mais à moi elle ne dira rien. En revanche, elle pourrait peut-être finir par vous parler. » C’était ce qu’elle avait pour le moment le plus besoin. Mary voulait qu’Elizabeth avoue ses crimes passés. Elle ne savait pas encore si elle voulait réellement la faire payer pour tout ce qu’elle avait fait, mais elle avait besoin de ses aveux pour continuer à vivre plus ou moins sereinement. Elizabeth avait déjà eu de drôle de réaction pour une amnésique qui ne se souvenait nullement de son passé. Mary se souvenait tout particulièrement de la réaction qu’avait eu sa cousine le jour où elle l’avait rencontré dans ce monde. Quand elle avait compris qui elle avait en face d’elle. Ou encore quand Mary avait prononcé le nom de Gideon Blackburn. Sa cousine n’avait rien oublié de tout cela, elle jouait simplement un jeu, mais il devait prendre fin et vite.

La mission allait être nettement plus simple si la cible n'a pas de protection, mais la faire parler pour qu'elle avoue ce qu'elle doit dire ça risque de se compliquer. On ne peut pas dire que Nick soit le type le plus loquace du monde, il suffit de demander à Alex. Au pire, il pourra demander de l'aide à Worick, son ami sait parler aux femmes et il y a plus de chance pour qu'il parvienne à gagner la confiance de la cible. Enfin ça reste à voir. Pour l'instant, il va dans un premier temps voir comment il peut l'approcher, essayer de trouver des informations sur elle, surement l'observer et la suivre pour voir ses habitudes. Ensuite, il passera à l'action et tentera de lui parler dans un second temps, mais chaque chose en son temps. Bruler les étapes ça ne sert à rien. Mary voulait des réponses, elle voulait la vérité et pour ça Elizabeth devra parler. Il fit oui de la tête, histoire de faire comprendre qu'il fera ce qu'il faut. Pour le moment, il pense plus à la torture et la violence, mais les techniques de son ancien monde ne seront peut-être pas aussi évidente ici. Alors, il va devoir faire réfléchir à son plan d'action. "Che la ferais parler. " Ce n'est pas le genre de Brown de rater une mission.

Il prit un formulaire qui était dans le bureau et le donna à la demoiselle. Il lui fit signe qu'elle devait le remplir. Ce sont juste les informations de base, son nom, prénom, adresse et comment la contacter. S'il doit lui faire des rapports, c'est tout de même mieux d'avoir un numéro de téléphone ou une adresse e-mail. Par contre, quand est-ce qu'il aura des informations... ça il l'ignore, ça va dépendre d'Elizabeth et s'il parvient à gagner sa confiance assez rapidement. Mais il doute que ce soit si facile que ça. Si Mary n'a pas réussi, elle ne se livrera surement pas au premier inconnu qui passe. Il lui fit signe de savoir s'il y avait autre chose à savoir. Sinon, il ne voit pas ce qu'il peut dire de plus. Il a les informations, il va pouvoir commencer le boulot.

Le rendez-vous touchait à sa fin. Mary avait donné toutes les informations nécessaires. Nicolas savait où la trouver, il savait également à quoi elle ressemblait, il savait également qu’elle n’avait aucune protection… Il était facile d’atteindre Elizabeth, elle était psychologue et Nicolas n’allait sans doute pas avoir trop de mal à trouver une solution pour l’approcher. Quand le brun avait repris la parole pour dire qu’il allait faire parler Elizabeth, l’ancienne reine avait acquiescé, ne pouvant s’empêcher de se dire qu’enfin, elle était proche du but. Peut-être que ce mercenaire allait réussir à la faire avouer pour de bon, Mary n’attendait que cela.

Mary devait apparemment remplir un formulaire afin de fournir quelques informations à son sujet. Elle n’aimait pas laisser de traces quand elle faisait ce genre de chose, elle était très méfiante et savait très bien que tout pouvait toujours se retourner contre elle, mais elle n’avait sans doute pas le choix. De toutes façons, il fallait bien que Nicolas puisse la contacter en cas de besoin, qu’il puisse la mettre au courant de son avancement… La brune prit donc stylo et formulaire pour remplir les quelques informations qui étaient demandées, prenant soin de lire le moindre mot qui se trouvait sur le formulaire. Elle ne tenait pas à se faire avoir en remplissant et signant n’importe quoi.

Une fois les documents remplis, Mary avait remercié Nicolas pour le travail qu’il allait faire pour elle. Puis sans attendre plus longtemps, la brune s’était dirigée vers la porte du cabinet, afin de quitter les lieux et de rentrer chez elle poursuivre ses affaires.