what is it - steve

J’étais restée plus tard à l’université pour travailler. La période d’examen touchait à sa fin, c’était bientôt le temps pour moi de me reposer, mais j’avais en tête de finir des recherches sur une oeuvre qui me tenait à coeur. Sans trop de surprise il s’agissait de Jane Austen, et je devais admettre que je trouvais toutes ses oeuvres tellement passionnante. J’avais hâte de pouvoir les lire encore et encore. Cela faisait de moi une jeune femme follement amoureuse des histoires d’amour, rien d’étonnant lorsqu’on me connaissait. Mais j’en avais strictement rien à faire, parce que je voulais me plonger durant des heures dans ses histoires passionnantes. Elles l’étaient. Alors ce soir, j’étais restée un peu plus tard à l’université et lorsque je décidais de retrouver mon appartement et mon lit adoré. Il faisait déjà nuit dehors. Peu envieuse de prendre les transports, je marchais dans la rue, ma musique dans mes écouteurs et j’avançais sans faire de vague. C’était une habitude que j’avais pris, celle de ne pas me faire remarquer parce que je voulais pas que les gens me remarquent. J’avais toujours fonctionné de cette manière. D’ordinaire, je pouvais être invisible aux yeux des gens, mais parfois les gens pouvaient se montrer désagréable. Très désagréable d’ailleurs. Ce fut le cas ce soir, pour une raison que j’ignorais, un groupe de jeune homme avait décidé de m’embêter. De m’embêter. Et je ne voulais pas que ce soit le cas.

Je ne savais pas quelle mouche les avait piqué. Je ne comprenais pas pourquoi ils voulaient absolument me parler, m’embêter. L’un d’eux se rapprochait dangereusement de moi, et je tentais de rester calme. Les mots, aussi douloureux pouvaient-ils être, glissaient sur moi, car je refusais de m’y attarder, mais ce n’était pas aussi simple que cela. J’avais envie de hurler, de me défendre, de leur prouver qu’ils étaient inappropriée, mais je n’y arrivais tout simplement pas. Je me dépêche, bien conscience qu’ils sont en train de me suivre. Je refuse de me laisser submergée par la panique, même si je le suis depuis le début. J’entends les insultes concernant mon poids, et je maudis le monde entier d’être encore restée sur le physique. Je n’avais rien fait, absolument rien fait pour mériter cela, mais apparement ils en avaient décidé autrement. J’accélérais le pas, ne me rendant absolument pas compte que je m'approchais d'un quartier plus animé. et bien tant mieux. Je ne voulais pas qu'ils puissent savoir où j'habitais du coup, je devais aller dans un endroit, un endroit neutre. J'entrais dans la première boutique que je croisais, refermant la porte, légèrement essoufflée de ma marche rapide. Je me retournais et voyais un jeune homme, qui devait surement travailler ici. Je souriais timidement.

« Bonsoir. »

Poliment avant de m'avancer vers les rayons. Je n'avais aucune idée de quoi il s'agissait. ça ressemblait vaguement à des livres, mais il n'y avait aucune page ce que je trouvais bien dommage. Je regardais une boite, la secouant afin de comprendre à quoi ça pouvait servir, je devais surement avoir l'air idiote, mais je n'étais pas encore capable de sortir de là et de poser la question à la personne qui travaillait là.