Une lune rouge et puis la vie change, le jeune blond n'avait pas compris ce qui s'était passé, à vrai dire personne ne savait le grand mystère qui planait autour de ce monde, comment des personnes venant d'univers différents étaient arrivés ici, il y avait pas mal de questions qui tournait dans la tête de Peeta et comme la plupart des gens, les réponses ne venaient pas. Ca faisait près d'un an et demi que le jeune homme se trouvait là, depuis qu'il avait été séparé de sa famille, Katniss et ses enfants. Le temps était passé depuis la fin des Hunger Games, leurs plaies avaient cicatrisées mais jamais ils ne pouvaient oublier. Jamais Peeta pourrait oublier ce que le Capitole lui avait fait, l'avoir torturer et lui faire croire des choses, retournant son cerveau pour qu'il haïsse Katniss, celle qu'il avait toujours aimé. Avec Haymitch, les deux jeunes gens avaient écrit un livre sur les Hunger Games, rempli de souvenirs, des bons comme des mauvais, qui étaient bien plus présents, pour ne jamais oublier et pour assurer un meilleur avenir aux générations futures, pour leurs enfants. C'était justement une chose qu'ils feraient lorsque ces derniers seraient plus âgés, apte pour comprendre ce que leurs parents ont vécus. Comme quoi ils s'étaient tous battu pour la révolte et ils l'avaient remporté, avec de nombreux dommages au passage, malheureusement. Peeta et Katniss s'étaient retrouvés, s'étaient mariés et avaient eu deux adorables enfants, il en aura fallu du temps car Peeta a été dur à convaincre par peur de ce qui pourrait se passer. Mais voilà, le jeune homme avait été arraché à sa vie devenue paisible et envoyé dans cette ville. Il avait ouvert une boulangerie, en souvenir de sa famille, car n'ayant pas fait d'études, il ne savait pas quoi faire d'autre, et puis il ne fallait pas oublier que Peeta était arrivé dans ce monde dans son corps de 29 ans alors qu'en réalité il se rapprochait de la quarantaine. Le blondinet cherchait en vain ses proches, jamais il ne s'arrêterait, quoi qu'il arrive, la solitude se n'était clairement pas pour lui.
Sa boulangerie c'était tout pour lui, il y passait le plus clair de son temps, en même temps, que faire d'autres dans une ville dont on ignore tout, et puis ça lui permettait de voir du monde, il se sentait donc moins seul, à côté de ses tâches quotidiennes comme préparer le pain, de bonnes pâtisseries, de jolies gâteaux décorés par ses soins, il s'attelait aussi à faire de jolies petites pentures qu'il exposait dans sa vitrine, il en vendait quelques unes parfois quand le client en voulait. Peeta n'était peut être pas dans une association ou dans un groupe de parole, mais depuis quelques mois il aidait l'un des orphelinats de la ville, en leur apportant des petits pains ou bien des pâtisseries. Un employé de ce dernier était venu une fois à sa boulangerie et depuis il raffolait de ses petits pains au chocolats et en discutant à plusieurs reprises avec lui lorsqu'il revenait à la boulangerie, le blondinet eu l'idée de venir au refuge afin d'aider un petit peu, ces pauvres enfants n'avaient pas de famille en arrivant dans ce monde, soit parce qu'ils étaient trop jeunes pour vivre seuls, soit parce qu'ils cherchaient encore leurs proches. Peeta se mettait à leur place et ne pouvait pas ne pas penser à ses enfants, il imaginait que si c'était eux ici à leurs places, ils auraient bien aimé que quelqu'un les aide à aller de l'avant, à voir la vie sous un joli œil, un meilleur temps.
Aujourd'hui donc, le jeune boulanger se rendit à l'orphelinat afin de donner ses petits pains aux pépites de chocolats qu'il avait préparé toute la nuit, il mettait un point d'ordre à ce que tout soit parfait pour les enfants. Se garant dans le parking du bâtiment avec sa petite camionnette, Peeta passa la porte battante de l'orphelinat avec un petit sourire, accompagné de ses deux grands plats de petits pains qu'il portait des deux mains, pour ne rien faire tomber. Il se rendit donc à la réception de l'orphelinat et aperçut une jeune fille qui ne devait avoir pas plus de 15 voire 16 ans. "Bonjour, je m'appelle Peeta Mellark, je suis boulanger, je pourrai voir un responsable s'il te plait ?" Lui demanda le jeune homme avec un petit sourire, il se demanda si elle travaillait ici en tant que bénévole ou si au contraire elle faisait partie du groupe d'enfants de cet orphelinat.
Ophélie - 15 ans À quinze ans, Ophélie était une jeune fille réservée, à la chevelure brune et aux yeux perçants derrière des lunettes un peu trop grandes pour son visage. La nuit avait été courte et agitée, marquée par des souvenirs douloureux, des rêves troublants, et un sentiment d'angoisse. Ses cheveux étaient en bataille, et elle portait un pyjama d'une éternelle simplicité, assorti de son éternelle écharpe en laine.
L'orphelinat, dans la douce clarté du petit matin, était calme et endormi. La plupart des résidents étaient encore sous leurs couvertures, rêvant de mondes lointains.
Les couloirs résonnaient de murmures étouffés et des lumières douces qui avaient éclairé le chemin d'Ophélie. Les sols cirés luisaient d'un éclat froid, et chaque pas qu'elle avait fait avaient résonné légèrement.
A cette heure-ci, seule la cuisine était active et éclairée. Mais malheureusement, personne n'aurait laissé Ophélie aider en cuisine. Sa maladresse est pathologique. Elle est soumise à une rééducation sévère depuis son arrivée mais les progrès qu'elle fait son désespérément lents ...
C'est malheureux, elle aurait aimé partager la compagnie de quelqu'un ...
Dans le salon commun, une petite télévision diffusait des clips musicaux, mais Ophélie, assise dans un coin sur un vieux canapé, ne prêtait pas vraiment attention à la musique. Ses doigts nerveux jouaient avec les coutures de ses gants en cuir, une manie qu'elle avait depuis longtemps. La solitude régnait autour d'elle, amplifiée par son sentiment de ne pas tout à fait appartenir à ce lieu.
Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit doucement et un adulte entra. Aux yeux de la presque-enfant qu'elle était entré, il était âgé. C'était le boulanger du quartier, portant avec précaution des plateaux de viennoiseries fraîches.
Le visage d'Ophélie s'illumina à cette vision. Un visage amical et la promesse de viennoiseries fraiches qui vont rompre la monotonie du petit déjeuner, c'est exactement ce qu'il fallait pour égayer la matinée de l'adolescente.
- Bonjour, monsieur !
A t'elle répondu à l'homme après s'être levée et avoir rajusté ses lunettes trop grandes.
Elle est restée un instant interdite devant la question de celui-ci. Il veut voir un responsable ? Il fallut quelques instants à l'adolescente pour en arriver à la conclusion :
- Il y a du monde en cuisine ! Vous voulez que j'aille voir ?
Dernière édition par Ophélie Artémis le Lun 25 Déc - 0:59, édité 1 fois
Si ses enfants se trouvaient ici, Peeta aimerait qu'ils soient chouchoutés, qu'on s'occupe bien d'eux, qu'ils ne manquent de rien en attendant que l'un des parents reviennent et apparemment c'était le cas de cet orphelinat. Le jeune homme avait entendu que du bien de cet endroit, il savait de source sur que les enfants étaient bien traités, heureux même, même si pour certains le temps commençaient à se faire long, leurs parents leurs manquaient bien sur, c'était normal et Peeta espérait vraiment qu'ils puissent retrouver leurs familles. A son arrivée ici, en se réveillant sans sa famille, il avait bien sur fait le tour des orphelinats, au cas où Flynn et Rose s'y trouveraient, et après avoir ce qu'il pouvait faire, il ne restait que la tristesse et la sensation horrible d'avoir été déçu, non pas déçu du travail accompli par les bénévoles des orphelinats non loin de là, mais déçu de ne pas pu avoir retrouver ses enfants. L'espoir était important dans ce monde et chaque personne le perdant était une personne dont il manquait beaucoup de choses, le jeune homme ne voulait pas perdre espoir, il ne pouvait pas se le permettre, pour sa famille, pour Katniss, il finirai bien par la retrouver à un moment donné ou à un autre, pourquoi les autres personnes vivant ici retrouvaient ses proches et pas lui, ça serait bien trop injuste et l'injustice est bien trop connu dans sa vie, il devait changer ça.
Arrivé à l'orphelinat pour leur apporter un bon lot de viennoiseries, le jeune blond espérait tomber sur un responsable, peut être celui qu'il avait eu au téléphone la semaine dernière, cependant lorsqu'il pénétra dans le bâtiment, ce dernier était un peu désert, il était surement encore tôt pour que tout le monde soit debout, seule la cuisine avait l'air d'être allumée avec du personnel à l'intérieur, plus la jeune fille assise dans le petit salon que Peeta avait décidé d'embêter, enfin de de déranger pour un renseignement. "Bonjour, excuse moi de te déranger, je n'avais pas remarqué qu'il était si tôt." Lui répondit alors le jeune boulanger, il était tellement absorbé par ce qu'il faisait qu'il ne remarquait jamais l'heure à laquelle il débarquait quelque part, que ce soit hyper tôt le matin ou hyper tard le soir. Mais il était là donc autant en profiter, il demanda donc à la jeune pensionnaire si il pouvait voir un responsable, d'abord elle le regarda sans bien comprendre ce qu'il souhaitait puis elle lui parla des cuisines. "Ah oui je veux bien s'il te plait." Il posa ensuite ses deux plateaux sur le bureau de l'accueil en attendant que la jeune fille revienne, il observa autour de lui et l'endroit avait l'air assez chaleureux, lui rappelant des petits moments de nostalgie dans son chez lui après la révolte. Il fut sorti de ses pensées lorsque la jeune fille revient vers lui, seule. "J'imagine qu'ils sont tous occupés mais que quelqu'un arrive bientôt ?" Supposa Peeta avec un petit sourire.
Ophélie - 15 ans L'adolescente lève-tôt a simplement souri et hoché la tête. Elle n'avait pas l'air importunée par cette visite pré-matinale, bien au contraire.
- Il parait que vous vous levez très tôt dans les boulangeries
Une remarque qui n'amène pas particulièrement de commentaire. Elle hoche la tête vivement lorsque le visiteur confirme son souhait qu'elle aille voir en cuisine. Un rôle de messager et de coursière, ca lui va très bien ! Quelle catastrophe pourrait-elle bien causer en chemin ?
- D'accord !
Elle se détourne avec enthousiasme vers le couloir du fond de la salle, manquant toutefois de déraper avec ses chaussons à semelles lisses sur le carrelage un petit trop glissant. La coordination n'a pas l'air d'être le point fort de la jeune. Elle laisse l'homme seul pendant un moment, avec pour seule compagnie les clips musicaux que regardaient l'adolescente sur l'écran télé. De la musique générique commerciale, insipide dans le fond mais calculée pour rester dans la tête. Les chorégraphies mises en scène ont quelque chose d'hypnotique ...
L'adolescente en pyjama finit par revenir après un temps relativement court.
A sa mine déconfite et au fait qu'elle revienne seule, l'homme devine sans peine la réponse qu'elle va lui apporter. Une moue traverse son visage alors qu'elle remonte ses lunettes avec ses mains étrangement gantées.
- Madame Placard n'est pas là ce matin, je crois qu'elle est malade. Ils sont débordés en cuisine ...
Un air vaguement coupable passe sur le visage de l'adolescente qui finit par expliquer, après quelques secondes de silence.
- Je les aurais bien aidés mais je n'ai pas le droit ...
Ce dernier point semble contrarier la jeune fille plus qu'elle ne semble vouloir l'admettre. Elle reste un instant à se dandiner sur place devant l'homme, indécise sur ce qu'il convient de faire. Elle a une vague compréhension que l'hospitalité et les règles de bienséances exigent qu'on ne laisse pas un visiteur en plan. Mais elle ne sait pour ainsi dire pas quoi faire. Elle reste là pendant de longues secondes, laissant un blanc s'installer alors qu'en fond sonore la musique commerciale continuait d'être diffusée. Et puis soudain une idée semble lui venir.
- Sinon .. heuh ... on peut porter les plateaux au réfectoire ... ? C'est là bas qu'on prendra le petit déjeuner tout à l'heure !
Voilà une idée qui semble lui plaire. Une idée en entrainant une autre, elle affirme.
- Il y a une machine qui fait de l'eau chaude si vous voulez, pour attendre.
Ni Madame Placard ni personne d'autre ne verra un inconvénient si elle propose une boisson chaude à leur bienfaiteur, elle en est certaine. Un café soluble n'est peut-être pas le comble du raffinement aux yeux d'un adulte qui possède des standards. C'est malheureusement le seul café dont ils disposent ici. Et ils s'estiment tous déjà heureux d'en avoir !
Dernière édition par Ophélie Artémis le Lun 25 Déc - 0:59, édité 1 fois
C'est vrai que dans son métier, Peeta avait l'habitude de se lever aux orors, et par moment ça lui arrivait d'oublier que tout le monde ne faisait pas la même chose que lui cependant la jeune fille qui était, il y a encore quelques minutes assisse sur un fauteuil du salon, n'avait pas l'air d'être dérangé bien plus que ça, elle avait apparemment l'habitude de se lever tôt. "Oui c'est un peu l'obligation du métier mais ça ne me dérange pas du tout, je ne dors pas beaucoup à vrai dire et toi alors tu es très matinale d'ordinaire ?" Lui répondit le jeune homme avec un petit sourire, c'était quelqu'un de lève tôt non pas seulement parce qu'il était boulanger mais c'est surtout qu'avec ces cauchemars, ça ne lui laissait que peu de répit et ça c'était comme ça depuis qu'il avait participé aux 74è Hunger Games. La proposition de la jeune fille fut accepté par ce dernier et elle fit un petit tour en cuisine pour vois si quelqu'un pouvait s'occuper de lui, laissant le libre champ à Peeta afin de regarder autour de lui et bien sur son regard tomba sur les clips musicaux à la télévision, chose qu'il n'avait pas dans le district 12, c'était toujours bizarre d'ailleurs de pouvoir en avoir une, il y avait bien sur les grands écrans qui retransmettait les jeux mais c'était bien différent.
Lorsqu'elle revient seule, Peeta comprit qu'il ne verrai pas quelqu'un tout de suite, elle lui expliqua alors que la responsable était malade, de ce fait ils étaient débordés en cuisine, en soit ça pourrait arriver mais elle lui dit ça avec un petit air étrange comme si elle se sentait responsable de quelque chose. "Oh je vois, bon ce n'est pas grave, je peux attendre que quelqu'un se libère." Lui répondit le jeune blond avec un petit sourire avant de reprendre, ne comprenant pas pourquoi elle avait l'ai mal à l'aise. "Pourquoi tu n'as pas le droit ?" Un petit moment de silence s'installa ensuite entre les deux, la plus jeune ne sachant surement pas quoi faire, ce qui était normal, elle reprit alors la parole et proposa de déposer les plateaux de pâtisseries dans le réfectoire. "Très bonne idée allons y." Lui répondit le blondinet tout en prenant les plateaux, s'avançant en direction du lieu dit. "Oui pourquoi pas, ça nous réchauffera, vu le temps de dehors." Une bonne boisson chaude pour se réchauffer avec ce temps glacial n'était pas de refus, alors qu'ils marchaient ensemble, Peeta reprit la parole. "Tu t'appelles comment au fait ?"
Ophélie - 15 ans Trois secondes de silence accueillent la question du boulanger sur les horaires de levers de Ophélie. Elle triture pendant un instant une de ses boucles brune du bout de son index ganté avant de répondre d'un ton assez prudent.
- Pas toujours ...
Quand ses souvenirs et ses rêves lui fichent la paix, elle dort comme un bébé. C'est une ado, elle est donc capable de fainéanter au lit jusque plus de midi si on la laisse faire. Elle sait très bien qu'elle va cruellement manquer de sommeil et que suivre les cours aujourd'hui sera une vraie épreuve de volonté pour elle. Mais évidement, les insomnies, ca ne se maîtrise pas. Ne voulant pas passer pour une délinquante ou une jeune fille rebelle, elle justifie.
- Je ... ne réussissais pas à dormir, monsieur.
Un sourire hésitant étire ses lèvres un court instant alors qu'elle lève un regard incertain vers l'adulte. Est-ce que l'homme pourra comprendre ce qu'elle veut dire par là ... ? Beaucoup de gens ont du mal à trouver le sommeil dans cette ville. Ce monde étrange ne fait rien pour assurer la tranquillité d'esprit de ses habitants.
Un air vaguement gêné passe sur le visage d'Ophélie quand l'homme lui demande pourquoi elle n'a pas le droit d'aider. Elle regarde un instant le bout de ses pieds chaussés de pantoufles roses passablement délavées avant de se dandiner d'un pied sur l'autre et finalement murmurer.
- J'ai une Ataxie ...
Quelques secondes passent avant qu'elle croit nécessaire d'ajouter sur un ton de justification.
- Ca veut dire que je suis ... maladroite. Mais je vous assure que ce n'est pas de ma faute.
Plaide t'elle, comme si il elle tenait absolument à convaincre son interlocuteur de sa sincérité. Elle ne sait peut-être pas encore que les adultes sont moins cruels que les enfants qui ont une propension à aimer se moquer de la moindre faiblesse qu'ils perçoivent.
- Je travaille dur pour m'améliorer.
Ce qui est plutôt vrai. Même si à la réflexion, elle aurait pu profiter de son lever matinal pour faire des exercices de coordination plutôt que de larver devant la télévision ... Elle avait la tête ailleurs, vous comprenez.
Elle trottine donc après être revenue de la cuisine et emmène de bon cœur l'adulte jusqu'à la salle de restauration qui n'est vraiment pas loin. Il s'agit d'une salle commune tout ce qu'il y a de plus banal. Linoleum au sol, tables et chaises de cantine, murs blancs. Quelques posters colorés viennent un peu égayer les lieux qui autrement seraient très austères. Elle est pour l'instant plongée dans l'obscurité, éclairée par un bout de couloir qui mène aux cuisines d'où proviennent les échos lointains de vaisselle et d'activité humaine.
- Installez vous monsieur, je vais chercher votre café !
Une table collée au mur qui doit servir occasionnellement de buffet accueille en effet une machine à café comme on en voit des certains hôtels ou restaurants. C'est loin d'être le haut de gamme et la machine accuse un âge certain mais ses voyants s'allument de bonne grâce quand l'index ganté d'Ophélie presse ses touches. Un voyant orange commence à clignoter pendant que l'appareil émet un bloblottement, preuve que la machine commençait à chauffer. Il faut quelques instants encore pour que la lumière de stabilise et que Ophélie puisse prendre une tasse, la placer avec précautions sous la machine et appuyer sur le bouton voulu pour déclencher la distribution d'un liquide noir. Les cafés de restauration collective ne sont jamais exceptionnels mais au moins ils sont vite préparés. Elle prend la tasse à deux mains et avec un luxe de précautions et une lenteur d'escargot, elle revient l'apporter à l'adulte à qui elle sourit finalement avec une once de fierté une fois sa tâche accomplie. Madame Placard le lui a bien appris : Une jeune fille bien élevée se DOIT de tenir compagnie à ses invités. Ophélie compte bien essayer de faire honneur à cet enseignement en s'asseyant en face de l'homme et en se lançant le premier sujet de conversation qui lui vient par la tête.
- Vous étiez boulanger aussi ... ?
La formulation doit paraître un peu étrange et la jeune fille semble le comprendre. Elle grimace et reformule sa phrase.
- Je veux dire. Vous étiez boulanger aussi dans le monde d'avant ... ?
Dernière édition par Ophélie Artémis le Lun 25 Déc - 0:59, édité 1 fois
Ne pas dormir beaucoup pour Peeta c'était un peu normal avec son métier et ses cauchemars, mais pour une jeune fille ce n'est pas normal à par si elle aussi a des soucis. Lorsqu'il lui posa la question, elle ne répondit pas de suite, cherchant probablement ses mots, ne voulant pas trop que Peeta pense à mal, elle ajouta très vite un peu plus de détails à sa réponse. Enfaite, Ophélie était un peu comme lui, du genre à ne pas beaucoup dormir, probablement à cause de problèmes personnels, quand une insomnie vous tient c'est compliqué de s'en défaire et ça il pouvait très bien comprendre. "Oh je peux comprendre, la vie n'est pas si facile que ça lorsqu'on se retrouve loin de chez soi, tu es ici depuis longtemps ?" Finit il par lui demander, peut être que son problème d'insomnies était du à ça, c'était compliqué de savoir en réalité parce que c'était tellement différent d'une personne à l'autre même si le même sujet, celui de comment il se retrouve ici, comment revenir chez soi, revenait souvent au tableau. Ils s'étaient donc entendus sur le fait que le boulanger attendrait que quelqu'un se libère pour voir directement avec lui. Même si ça pouvait prendre un certain temps, il se trouvait en bonne compagnie, même si à cet instant la jeune fille était mal à l'aise concernant le fait qu'elle n'avait pas le droit d'aider en cuisine. Lorsqu'il lui demanda plus d'explications, elle lui expliqua avoir une ataxie, comme il la regardait avec un air d'incompréhension, elle ajouta qu'elle était naturellement maladroite, ce qui expliquait qu'elle ne pouvait pas faire certaines tâches à l'orphelinat. Un petit sourire s'afficha sur le visage du jeune homme avant qu'il ne réponde. "Ah d'accord, ne t'en fais pas, ce n'est pas grave tu sais." Ajouta Peeta lorsqu'il senti qu'Ophélie avait honte de sa maladresse, en aucun cas elle ne devait ressentir ça, surtout que ça arrivait à tout le monde et clairement il n'était pas là pour la juger. "Si tu en as conscience c'est bien mais tu n'as pas à en avoir honte, vraiment pas, on a tous une petite faiblesse." Tenta t'il de lui expliquer avec des mots simples pour une adolescente, elle devait surement penser que ce n'était pas le cas pour tout les adultes, que la moquerie existait aussi chez eux.
Les deux jeunes se mirent donc en route direction le réfectoire pour que Peeta puisse poser ses plateaux et se réchauffer un peu. Arrivé sur place, le jeune homme prit place sur l'une des chaises se trouvant l'une des longues tables de la salle, une petite salle modeste avec tout ce qu'il faut pour le déjeuner, le repas du midi et celui du soir, en soit l'essentiel. Ophélie revint quelques minutes plus tard en prenant soin de ne pas faire tomber la tasse de café bien chaude qu'elle tenait entre ses deux mains puis elle la posa sur la table. "Merci beaucoup." Lui répondit le blondinet tout en prenant la tasse dans les mains, soufflant dessus avant de prendre une petite gorgée parce que oui c'était effectivement très chaud. Reposant la tasse devant lui, il l'observa la jeune fille s'assoir en face de lui et lui faire la conversation, un petit sourire s'afficha sur le visage de Peeta, il avait très vite remarquer que son interlocutrice avait une certaine éducation et c'était bien de voir ça surtout dans un monde comme le leur. Elle lui posa donc la question par rapport à son travail, question qu'elle reformula pour plus de précision. "Oui tout à fait, c'est le métier que mes parents faisaient alors j'ai toujours vécu dans une boulangerie, enfin j'ai toujours été dans cette ambiance là et puis avec le temps c'est devenu plus un choix qu'une obligation." Une passion même, ça avait été compliqué au début dans les districts parce qu'ils n'avaient pas vraiment le choix de métier, après la révolte ça avait changé et c'était une bonne chose, ça avait permit à Peeta de s'épanouir réellement, cependant il se voyait mal parler avec une ado de 15/16 ans de son monde détruit, de l'horreur des jeux et de tout ce qu'il y a avec alors il reprit la parole avec un demi sourire. "Et toi alors, c'était comment dans ton monde ?"
Ophélie - 15 ansLa jeune fille est reste la bouche entrouverte pendant quelques secondes, indécise, avant de répondre d'un ton incertain.
- Et bien ... heuh ... je suis arrivée en même temps que tout le monde. Enfin je crois.
Quelques secondes de silence filent avant qu'elle précise avec une grimace et en se dandinant de gêne.
- Vous savez. Avec la Lune ... ?
A sa connaissance, aucun orphelin n'a été apporté depuis. Tout le monde s'est retrouvé débordé et pris au dépourvu lors des premiers mois de changement. Le temps que tout le monde retrouve un semblant de repères et de normalité. Tous les mômes sans famille ont été collectés à ce moment là et placés dans des centres comme celui-ci. Il est rarissime que les effectifs changent. Il y a bien eu une ou deux adoption ou un ou deux drame depuis, mais bon. Contrairement à ce genre d'établissement qu'on voit dans les mondes "normaux", celui dans lequel elle vit est d'une stabilité exemplaire ...
Le gentillesse et la patience de l'adulte semblent avoir raison de la timidité de la jeune fille qui finit ainsi attablée avec lui, devant une tasse de mauvais café qu'elle s'est préparé pour elle également. Visiblement, elle n'a pas l'intention d'essayer de se recoucher malgré l'heure trop matinale. Elle risque de piquer du nez en classe mais sans doutes n'a t'elle pas le choix ...
Elle a donc commencé à faire la conversation avec lui. Elle l'interroge sur son métier et écoute la réponse avec curiosité. C'est difficile d'imaginer à quoi ressemble le monde adulte pour qu'un de on âge, mais visiblement elle essaye.
- Vous devez vous lever très tôt aussi alors.
Un choix de carrière qui serait peut-être à envisager pour elle un jour. Dans l'hypothèse où bien sûr elle serait forcée de rester ici loin de ses parents. Elle continue de cultiver l'espoir déraisonnable que bientôt, tout redeviendra à la normale et qu'elle repartira à Anima, au milieu de sa famille. Les psychologues qui la suivent sont impuissants à lui faire abandonner l'idée que la séparation est provisoire. Elle persiste malgré tout le mal que peut lui faire cet espoir possiblement mal placé. Les anxiolitiques ne sont pas de trop pour l'aider à gérer l'angoisse que cette situation génère en elle. Et visiblement ils ne suffisent pas pour la faire dormir jusqu'au matin ...
Bien sûr, reparler de "chez elle" fait remonter en elle tous ces sentiments. Ses yeux se brouillent un instant de larmes contenues et elle répond d'une voix un peu tremblante.
- C'est très beau chez moi.
Elle refuse de parler au passé.
- Le monde est fait d'îles qui flottent en l'air et sur laquelle les villes sont construites. La mienne s'appelle Anima et les objets y sont animés ...
Son monde parait absurde aux oreilles de tous ceux qui l'écoutent. Personne n'a jamais entendu parler d'un monde où les îles flottent autour d'une grande orbite vide au milieu d'une atmosphère. Beaucoup des soignants d'Ophélie sont convaincus qu'elle divague et que les souvenirs qu'elle prétend avoir sont des divagations causées par le traumatisme de la séparation. Pourtant jamais l'adolescente n'est jamais revenu sur ses paroles, peu importe la quantité de fois qu'on a essayé de lui faire comprendre que ses souvenirs n'étaient peut être pas très fiables ou le nombre de gens qui montrent ouvertement qu'ils n'en croient pas un mot.
Chaque personne dans cette ville est arrivé en même temps, après cette lune rouge, plus rien et un bon réveil dans un autre monde. Peeta avait découvert cette vérité quelques semaines après son arrivée, mais ce qu'il comprenait pas c'était comment c'était réellement possible sachant qu'ils ne se retrouvaient pas tous au même moment, tout ça était déjà étrange et en plus on rajoutait tout les petits mystères de cette ville, ce n'était à rien y comprendre. "Oui après cette lune rouge on est tous arrivés ici, ce que j'ai encore du mal à saisir d'ailleurs. Mais je voulais parler de ton arrivée à l'orphelinat." Lui répondit le blondinet avec un petit sourire, il n'avait pas être précis dans sa question, après tout il ne connaissait pas son âge et ne savait pas qu'elle était arrivée dans ce monde mineure et donc envoyé directement dans cet établissement. Ca ne devait pas être simple tout les jours pour les personnes travaillant dans cet orphelinat, ils avaient beaucoup d'enfants à charge et ils étaient important de s'occuper d'eux, jusqu'à ce qu'ils puissent retrouver leurs familles respectives.
Désormais au réfectoire, assis à une table pour papoter tandis que le responsable de la cuisine finissait son histoire avant de voir Peeta, ce dernier parla avec Ophélie de sa vie d'avant, de comment il est devenu boulanger, et comme la jeune fille fit la remarque, c'était un métier où il devait se lever tôt. Chose qu'à force, il s'était habitué surtout qu'il lui arrivait encore de faire des cauchemars avec ce qu'il s'était passé, après ce qu'il a subi et vécu durant ces années de Hunger Games. "Exactement mais on s'y fait à force et puis ça ne me dérange plus tu sais." Lui répondit le jeune homme avec un sourire avant de lui retourner la question pour qu'elle lui parle de son chez soi, chose qu'il regrette de suite lorsqu'il remarque les larmes dans ses petits yeux, c'est dur d'être loin de chez soi mais encore plus pour ses orphelins qui n'ont pas leur famille avec eux et qui sont très jeune pour vraiment comprendre ce qui se passe. Peeta est adulte et il n'y comprend rien. "Je suis désolé Ophélie, je ne voulais pas te rendre triste." Lui énonça le blond avec une petite moue, puis elle lui parla de son monde d'origine, avec une certaine joie de le décrire, et de ce qu'elle lui explique, cet endroit a l'air vraiment magique, avec des choses qui volent, d'autres qui bougent. Peeta n'a pas besoin de preuves pour la croire, il vient d'un monde où le chaos régnait, ou des jeux étaient organisés afin de réduire des populations et de punir les gens de ce qui avait été fait il y a de nombreuses années. Alors oui peut être que certaines personnes ne croient pas la jeune fille mais ce n'est clairement pas le cas du jeune boulanger en face d'elle. "Wahouh ça a l'air incroyable, j'ai entendu certaines personnes parler de leur monde mais le tien a l'air particulièrement beau et doux. Je comprend que ça te manques." Finit il par répondre avec un fin sourire avant de boire son café légèrement refroidis.
[quote="Ophélie Artémis"]Ophélie - 15 ans - Ah ... oui
Avait dit Ophélie avant de se gratter l'arrière de la tête. (Une méthode peu efficace quand on manque d'ongle au bout du gant, mais ca ne semble pas faire tiquer l'adolescente).
- Et bien ... je suis arrivée quelques jours après. Je ne sais plus trop combien de temps. Les adultes étaient perdus aussi, mais ils ont regroupé tous les enfants qu'ils ont pu trouver. D'abord dans des gymnases puis ils ont trouvé cet endroit qui semblait ... parfaitement convenir.
Un bâtiment qui avait été fait pour l'accueil de jeunes, visiblement. Comme beaucoup de choses en ville. Ophélie s'est toujours fait l'image qu'ils avaient été tous été introduits dans une ville vide comme on introduit des fourmis dans ces fausses fourmilières faites de tubes plastique. Quelque chose ou quelqu'un doit les regarder d'au dessus et s'extasier de voir tous ces petits hommes prendre possession des lieux et y mener un semblant de vie.
Ce sont évidemment des pensées qui font du mal. Le genre de pensées qui empêche de dormir qui empêchent de dormir et poussent les jeunes filles à se lever si tôt et à trainer devant la télé à une heure déraisonnable. Peu de gens en ville ne sont pas tourmentés par une chose ou une autre. Il faut dire qu'après plus d'un an, beaucoup commencent à se dire que ce qui avait commencé comme une mauvaise expérience provisoire commence à devenir cruellement long. L'espoir d'un retour chez soi s'étiole et le lourd processus d'acceptation et de deuil commence.
Parler de son passé est triste, bien sûr. L'adolescente adresse un sourire douloureux à l'homme qui essaye maladroitement de lui témoigner sa sympathie. Tout en serrant entre ses mains sa tasse de café chaud, elle le rassure d'une voix qui manque peut-être un petit peu d'assurance mais qui semble sincère.
- Ce n'est pas grave monsieur.
Il parait que verbaliser les choses est une étape importante vers la guérison. Parler c'est important. Être capable de mettre des mots sur ce qu'on vit et ce qu'on ressent. Alors Ophélie parle volontiers de son monde.
- Oh oui. Il ne ressemble pas à beaucoup d'autres.
Au point que certains thérapeutes doutent même qu'il ait vraiment existé. Ils soupçonnent Ophélie, non pas de mentir, mais de voir son esprit se convaincre de choses qui ne sont pas vraies suite aux traumatismes de la séparation et celui, plus ancien, de son "accident de miroir". Une autre histoire incroyable qui laisse les professionnels de santé perplexes. Ceux qui essayent de soigner Ophélie sont pétris de bonnes intentions mais ils se heurtent à une Ophélie entêtée qui refuse de d'envisager la possibilité que tout ce qu'elle raconte ne soit pas réel. Tout ce qui existait à Anima paraissait plus simple. La vie était plus tranquille. Personne ne parlait de conflits ou de guerre. Les seuls sujets de préoccupation étaient de connaître les derniers potins sur ce que faisaient ou ne faisaient pas les voisins. (Un sujet d'intérêt qui déjà semblait lointain et futile aux yeux d'Ophélie mais qui absorbait toute l'attention de ses soeurs et de sa mère.). Bref, c'était une vie tranquille.
- Et vous, monsieur, vous venez d'où ? Vous étiez déjà boulanger ?
Ce n'était clairement pas simple cette situation, surtout quand après cette lune rouge, tout le monde débarque dans ce monde et il faut d'abord penser aux enfants. Parce qu'eux sont encore plus seuls qu'on ne peut imaginer, ils se retrouvent destitués de tout ce qu'ils connaissent comme les adultes mais en bien pire, ce sont des enfants, comment ils pourraient réagir et s'occuper d'eux même sans leurs parents, sans leurs enfants. Heureusement des personnes ont su comment s'occuper d'eux et agir vite pour créer des orphelinats et prendre soin de ceux qui en ont besoin. Peeta ne sait pas comment il réagirai si ses enfants avaient été envoyés dans cette ville avant lui, seuls, sans aucun moyen de savoir si ils vont bien, il ne pourrait pas supporter de ne pas savoir comment ça se passerait, mais heureusement il saurai qu'ils seront probablement aidés et envoyés dans un orphelinat de la ville. D'ailleurs c'est ce qu'il avait tenté de faire, les chercher dans les orphelinats de la ville, mais en vain. "Heureusement qu'il y a des personnes qui se sont occupés de vous, enfin de tout les enfants." Lui répondit il avec un petit sourire. C'est encore moins simple pour eux de s'habituer à leurs vies ici, loin de tout leurs repères, loin de leurs familles, déjà que pour Peeta c'est très étrange de se retrouver dans un monde dont on ne connait rien, éloigné de sa famille, ne comprenant pas ce qui se passe même après une année ici, la perte de l'espoir s'agrandit de plus en plus et pour un adulte s'est déjà assez compliqué alors il n'imagine même pas ce qui se passe dans la tête d'un enfant.
Parler de sa vie d'avant rend un peu triste Ophélie, ce qui gêne un peu le blondinet se sentant un peu coupable pour ça alors il s'excuse pour ça, mais la jeune fille ne lui en veut pas au contraire c'est comme une bonne chose de parler de son passé, il faut aller de l'avant, ils n'ont pas vraiment le choix en réalité, parce qu'ils n'ont pas choisi d'être ici, d'arriver tous dans ce monde, du jour au lendemain, ce sont des choses qui ne s'expliquent pas malheureusement alors autant se concentrer sur l'avenir. "Ce n'est pas facile mais parfois d'en parler ça fait du bien." Il n'était pas le plus qualifié pour parler de ça, ce n'était pas un thérapeute mais il parlait en connaissance de cause. Le monde d'Ophélie avait l'air vraiment incroyable, il donnait carrément envie de le visiter, encore faudrait réussir à partir d'ici. Ophélie avait l'air vraiment fière de son monde et Peeta ne pouvait que la comprendre lorsqu'on a la chance de pouvoir connaitre une des merveilles du monde. "Effectivement, c'est presque une chance." Son monde à lui est bien différent, la paix subsistait depuis peu de temps en fin de compte avant que le blond soit envoyé ici. "Oui j'était déjà boulanger avant d'arriver dans cette ville, c'est un métier familiale, une tradition même, j'ai toujours été attiré par la talent culinaire des pâtisseries." Lui répondit avec un sourire avant de reprendre. "Cependant mon monde était bien différent du tien, avant que la paix ne soit réellement présente, c'était un monde hostile et dangereux." Il ne voulait pas lui faire peur et Ophélie n'était qu'une jeune fille après tout, trop jeune pour entendre ce genre d'histoire.
Ophélie avait fait de son mieux pour entretenir la conversation. Ce n'est pas son fort mais l'homme en face d'elle rendait les choses plus faciles. Peut-être que la tranquillité matinale aidait aussi à ce qu'elle se sente plus disposée à s'ouvrir qu'en temps normal, quand elle est entourée de jeunes gens de son âge. Elle avait souri fait un signe de la main quand il lui avait affirmé que parler des choses difficiles fait du bien. Ce n'était pas le seul adulte à lui dire et Ophélie avait fait beaucoup de progrès et d'effort pour verbaliser ce qu'elle avait en elle. La douleur ressentie à l'évocation de ses souvenirs est devenue douce amère avec le temps. Elle n'était plus aussi cuisante qu'avant ...
Le boulanger parlait de son métier. Il avait dit qu'il avait suivi une tradition familiale en devenant boulanger et l'idée fit monter un sourire aux lèvres d'Ophélie.
- Vous aviez des recettes de famille alors ... ? Que vous faites encore aujourd'hui ... ?
Ophélie allait ajouter quelque chose quand soudain, la porte battante qui sépare la cuisine de la salle commune s'ouvrit. Une dame d'un certain âge vêtue d'un tablier et d'une charlotte fit son apparition. Madame Placard. Une femme aux cheveux blancs et aux premiers abords revêches et acariâtre, qui cachait en fait un coeur en or et un réel soucis pour le bien être des jeunes de l'institut.
- Ah, vous êtes là m'ssieur Mellark. Z'allez bien ? Pardonnez mon r'tard. C'est la merde en cuisine. On a quelqu'un de malade.
Elle tapotait avec nervosité sur le paquet de cigarettes qu'elle tenait en main. Visiblement elle était surmenée au point d'avoir décalé sa pause clope et les symptômes du manque commençaient à poindre.
- Vous êtes sûre que vous voulez pas que j'...
Madame Placard se hâta de couper Ophélie avant de la laisser finir.
- Non non, ma chérie. Tu sais bien. T'as déjà bien aidé, merci. T'es un ange.
Elle avait passé une main affectueuse quoique un peu rude dans la tignasse emmêlée de la jeune fille. Le visiteur pouvait sentir que la femme embaumait un curieux mélange d'odeurs de tabac, de parfum et cosmétiques bon marché et d'odeurs de cuisine encore toutes fraiches. Elle avise les paniers de viennoiseries posées dans un coin et s'exclame.
- Ah vous avez apporté vos plateaux.
La sévérité naturelle de son expression s'efface alors qu'un semblant se sourire effleure ses lèvres peintes d'un rouge épais.
- Ca fera plaisir aux petits. C'est bien gentil de vot' part.
Ses doigts maigres se resserrent sur son paquet de cigarette. Le manque est réel. Elle regarde en coin Ophélie et rajoute, d'un ton sévère.
- Toi, gamine, tu d'vrais quand même essayer de dormir un peu plus ...
Mais son ton s'adoucit légèrement devant la contrition évidente de la jeune.
- Mais j'vois que t'as bien pris soin de notre invité. C'est bien.
Elle tousse, soulageant ses poumons encombrés par les excès de nicotine avant de revenir vers l'homme assis.
- Je dois vous signer quelque chose ?
Traçabilité, tout ça ... ce monde s'encombre des fois de démarches administratives idiotes. Par chez elle, les choses étaient plus simples, on s'encombrait de moins de chichis.
- Vous fumez ? Moi je vais m'en griller une dehors.
Elle tapote son paquet d'un geste entendu avant de regarder en coin Ophélie. Madame Placard fume comme un pompier mais elle a toujours dit à ses pensionnaires : "Vous mettez jamais à essayer la clope, tas de petits cons. Croyez moi, ca apporte rien de bon". On peut imaginer qu'elle parle en connaissance de cause.
La jeune fille conversait avec Peeta de façon fluide, tranquillement, elle acquiesça ses dires lorsqu'il fit remarquer que parfois parler des choses d'avant, de son passé, de son monde d'avant, ne peut faire que du bien. Avec le temps les choses deviennent plus faciles, moins compliquées même si pour autant il est difficile d'oublier certaines choses du passé. Peeta lui parla ensuite de sa famille, de son métier de boulanger, comme quoi c'était une tradition familiale, qu'il en était fier, Ophélie se mit alors à sourire à sa réponse, lui demandant au passage si il avait des recettes familiales. "Oui bien sur, des recettes traditionnelles que je présente encore dans ma boulangerie, ça me rappelle mon monde." Moment de nostalgie en repensant au District 12, à ses bonnes pâtisseries traditionnelles qu'on ne retrouve que chez lui. Mais avant qu'il ne puisse en dire plus, la porte battante de la cuisine s'ouvrit alors sur une femme, d'un certain âge, vêtue d'une charlotte et d'un tablier, elle s'excusa pour son retard en expliquant que c'était la cohue dans la cuisine à cause d'un absent. "Bonjour, pas de soucis, ne vous en faites pas. Ophélie m'a tenu compagnie. Je suis désolé d'apprendre que vous avez un absent." Lui répondit le blondinet avec un petit sourire de compassion, il savait ce que c'était que d'être surchargé de travail.
Ophélie proposa une nouvelle fois son aide mais Madame Placard déclina son offre avec un petit geste affectueux un peu maladroit, cette femme avait l'air fort sympathique se fit remarquer le boulanger et avait cette aura des gens de cuisine, mêlant plusieurs odeurs différentes en même temps. Elle lui parla alors des plateaux de viennoiseries qu'il avait ramené en les pointant du doigt. "Oui c'est exact." Lui répondit il avec un sourire, la sévérité de son visage se radoucit lorsqu'elle le remercia pour les enfants, il ne pouvait qu'être content de pouvoir rendre les enfants heureux rien qu'avec de bons petits pains au chocolat. Madame Placard remercia la jeune fille pour s'être bien occupée de Peeta mais elle la congédia, gentiment parce qu'elle devait un peu plus dormir puis elle se tourna vers le blondinet. "Oui s'il vous plait, tenez." Il lui tendit alors un papier certifiant qu'il avait apporté de la marchandise, pour autant elle était gratuite et c'était juste de la formalité pour sa comptabilité à lui. Le jeune homme avait pas mal remarqué le côté nerveux de la dame de cuisine, tapotant plusieurs fois son paquet de cigarettes, l'odeur lui venait de là, il fut néanmoins un peu surpris lorsque cette dernière lui proposa de fumer avec elle, dehors bien sur, mais Peeta ne fumait pas. "Non merci je ne fume pas." Puis il se tourna vers Ophélie avec un sourire. "Je te remercie d'être rester avec moi." Oui elle avait été gentille de lui tenir compagnie, elle aurait pu le laisser attendre seul.
Ophélie - 15 ans Quelques instants avaient suffit pour que la cantinière sorte un bic de son tablier et signe les papiers nécessaires. Traçabilités. Comptabilité. Duplicata. Clope neuve déjà glissée entre ses lèvres peintes de rouge tant l'appel de la nicotine se fait pressant, elle avait marmonné entre ses dents.
- Des papiers partout. J'suis trop vieille pour ces conneries.
Madame Placard vient probablement d'un autre temps et d'une autre époque où la machine à écrire mécanique et le télégraphe étaient les instruments les plus technologiquement évolués ... Les choses allaient moins vite à cette époque et c'était très bien comme ça.
- J'vous abandonne. Merci pour les gosses. Au plaisir d'vous revoir Mellark.
Un très bref sourire avait plissé les rides de son visage avant qu'elle ne reparte. Avare de mots, elle n'avait pas le temps de tergiverser davantage. Elle avait filé d'un pas pressé vers la porte de service à l'arrière du bâtiment où elle allait selon toute vraisemblance s'adonner à son addiction.
Son départ avait laissé de nouveau Peeta en face de l'adolescente insomniaque qui continuait de le regarder avec des yeux agrandis par les grosses lunettes qu'elle portait sur le nez. Celle ci adressa à l'homme un sourire incertain.
- Je vous en prie. Ca ne m'a pas dérangée.
Au contraire ... avoir un peu de compagnie pour la distraire de ses cogitations déprimantes avait été plus que bienvenu.
Malgré les admonestations de la vieille dame et sa fatigue visible, elle n'avait visiblement pas l'intention de retourner se coucher. A quoi bon ? L'heure du réveil des autres jeunes se rapprochait de toutes manières. Les couloirs ne tarderaient pas à se peupler de jeunes qui se battront pour l'accès aux salles de bains et le réfectoire sera bientôt pris d'assaut.
Comprenant que l'homme en face d'elle allait sûrement bientôt repartir maintenant qu'il avait fait sa livraison et bu son café, Ophélie hésite, jette un coup d'oeil du côté des viennoiseries et demande.
- Est-ce que vous pensez que ... je peux déjà en prendre un ... ?
Elle sait que dès que le premier de ses camarades sera levé et verra le plateau de viennoiserie installé, ca sera la ruée. La rumeur se répandra comme une trainée de poudre et le buffet sera pris d'assaut en quelques instants. Ophélie n'a pas du tout le caractère pour s'imposer au milieu d'une pareille empoignade.
Peeta remercia Madame Placard pour avoir signé le papier qu'il récupéra et plaça dans sa poche, c'était de la paperasse et parfois c'était relou, surtout quand on n'a pas l'habitude mais c'est tout aussi important que le remerciement de la femme pour avoir apporté des croissants et chocolats pour les enfants. "Je vous en prie, ça me fait plaisir." Lui répondit le blond avec un sourire, si il pouvait aider ainsi, il le ferai. Elle les laissa alors, surement en train d'organiser la journée dans les moindres détails sans la personne absente, du moins pour le moment, elle se dirigea vers l'une des sorties de secours pour pouvoir aller fumer. Le jeune homme se tourna ensuite vers la jeune fille qui était toujours là. "Tant mieux alors." Lui répondit il lorsqu'elle lui assura que ça ne lui avait pas dérangé de rester, elle était vraiment toute mimi et puis elle avait l'air d'avoir besoin elle aussi d'un peu de compagnie, si elle était réveillée si tôt c'était bien pour quelque chose.
Les plateaux de viennoiseries désormais dans le réfectoire, posés sur la table pour le buffet du petit déjeuner, faisaient de l'oeil à la jeune fille qui les regardait depuis un petit temps déjà. Lorsqu'elle demanda à Peeta si elle pouvait en prendre un, il n'était pas étonné qu'elle lui pose cette question. "Mais bien sur, c'est toi et tes camarades après tout." Lui répondit il avec un sourire avant de reprendre la parole en regardant son téléphone, il était bientôt 8 heures et il devait bientôt repartir à la boulangerie. "Les autres vont bientôt se lever. Tu t'es fais des amis ici ?" Peut être que ça ne le regardait pas, peut être qu'elle n'avait pas envie de lui parler de ça mais le blondinet se disait qu'elle avait peut être besoin d'être un peu plus comprise, après ce qu'elle lui avait raconté sur son monde d'origine, il comprenait que ça ne devait pas être facile pour elle tout le temps si personne ne la croyait. "Si tu as besoin la prochaine fois, tu pourra passer à la boulangerie si tu veux." Finit il par lui proposer avec un sourire.
L'autorisation accordée arrache un timide sourire à l'adolescente qui se lève donc, en profite pour débarrasser sa tasse vide, et va se saisir d'un pain au chocolat. Elle revient à sa place, l'interruption n'a duré que le temps que Peeta consulte son téléphone et constate que mine de rien, l'heure avait avancé.
L'adolescente mord dans la viennoiserie avec reconnaissance alors que l'homme, disposé à prolonger encore un peu la conversation, lui demande si elle se fait des amis. La question fait avoir un vague haussement d'épaules chez l'intéressée qui lui répond quelques instants plus tard, après avoir fini sa bouchée.
- Ca dépend. J'imagine qu'on a tous vécu plus ou moins la même chose ici ... ?
Elle a du mal pourtant à accepter l'idée que ces enfants si différents d'elle puissent être considérés de près ou de loin comme une espèce de fratrie au sens large. Elle a déjà des frères et soeurs. C'est juste qu'ils sont loin. Chaque enfant présent dans le centre porte avec lui un lourd bagage émotionnel et c'est du coups pas évident pour tous de créer des liens. Ophélie fait partie des plus solitaires et réservées. Dans sa tête "ca ne sert à rien" de trop se lier puisque tout peut se perdre en une journée ... le temps d'une lune rouge. Mais tout ca, ce sont des notions difficiles à expliquer à un adulte qui pose la question avec une bienveillante innocence. Alors plutôt que de s'étendre, Ophélie préfère dire.
- Ca peut aller.
Ce n'est pas un gros mensonge. Presque une petite vérité. Elle est isolée mais ca peut aller. Elle n'est pas malheureuse ni même harcelée. C'est sans doutes l'essentiel. Pas très loquace sur le sujet, elle donne pour le coups assez peu de matière à répondre au pauvre Peeta. Dialoguer avec des jeunes, c'est difficile. Entre des capacités sociales en cours d'acquisition, des réponses monosyllabiques et un écart générationnel qui se fait sentir, il faut des fois un peu ramer pour réussir à entretenir la conversation. Heureusement, il y parvient en éveillant l'intérêt d'Ophélie en mentionnant l'idée qu'elle se déplace à la boulangerie. Un peu surprise, elle reste hébétée une seconde avant d'avaler sa bouchée de petit pain et demander.
- Pour vrai ... ?
Elle semble à la fois intriguée et séduite par l'idée, bien qu'incertaine sur la faisabilité de la chose à bien des égards.
- Genre pour ... vous aider à porter les plateaux ... ?
Ce qui est faisable sur le principe. Si la boulangerie n'est pas trop loin. En bus ou à pied.
- Madame Placadard serait d'accord ... ?
Demande t'elle avec incertitude. La vieille dame se montre vigilante, particulièrement envers les filles sous sa garde. Il faut dire qu'elle est un peu de la vieille école de ce point de vue. Les garçons ont le droit de se promener seuls jusqu'à pas d'heure (ou presque) mais pensez vous que les filles disposent des mêmes privilèges ? Evidemment que non ... Il faudra du coups négocier l'autorisation. L'argumenter. Considérer si le trajet se fait en bus, sur une ligne sûre, en plein jour. Ce genre de choses.
Dernière édition par Ophélie Artémis le Ven 19 Avr - 10:10, édité 1 fois
Lorsque la jeune fille se lève pour prendre une petite viennoiserie préparé par Peeta, ce dernier en profite pour lui demander si elle s'est fait des amis, non pas qu'il ne pense pas ça possible mais elle a l'air d'être une personne réservée et même timide, alors il espérait qu'elle ne soit pas trop malheureuse, déjà qu'elle se trouvait sans ses proches. Sa réponse interloque légèrement le jeune homme, il était complètement d'accord avec elle sur le fait qu' se retrouver dans un orphelinat veut forcément dire qu'ils ont tous quelque chose en commun, un certain passif qui peut les lier, une sorte de grande fratrie cependant elle n'a pas vraiment l'air d'être convaincue par ses propres paroles. "Tu n'as pas l'air convaincue par ce que tu dis. Je peux comprendre que ce n'est pas simple tout le temps. Pas simple de se retrouver loin de sa famille." Même si il était plus vieux qu'elle, il comprenait tout à faire ce qu'elle pouvait ressentir, cependant à la différence, se lier d'amitié avec d'autres personnes de ce monde a l'air d'être plus important pour lui que pour elle alors qu'elle est jeune, peut être que la solitude lui convient mieux. "Tu préfère peut être la solitude face à certaines personnes qui pourraient se montrer fausses avec toi." Malheureusement c'était parfois le cas, d'où l'envie de ne pas se faire des amis pourtant Peeta persiste à penser que ça lui ferai du bien, mais ce n'est pas à lui d'insister la dessus, il n'est qu'un inconnu pour elle.
Ophélie se montre d'un coup enjouée lorsque le blondinet lui propose de passer à la boulangerie, à l'occasion, bien sur vu son âge, il ne compte pas la faire travailler, mais peut être que le fait de sortir de l'orphelinat lui ferait du bien et lui permettrait de voir autre chose. Elle a même du mal à le croire en premier lieu alors il ajoute avec un sourire. "Bien sur, ça te permettrait de voir autre chose. Oui pour ça ou pour ce qui te plaira, pour voir du monde même, un peu comme un stage." Lui répondit il lorsqu'elle lui demande un peu plus de détails sur ce qu'elle pourrait faire à la boulangerie. Bien sur il y aurai certaines choses à vérifier comme le trajet ou même il pourrait venir la chercher avec l'accord de Mme Placard. "Je ne sais pas, j'espère, après tout ça te ferai une petite expérience du monde du travail. Je peux lui demander si tu es d'accord ?" Bien sur il ne ferai rien sans l'accord de la vieille dame, mais il espérait qu'elle accepte, ça serait une bonne chose pour Ophélie. "Cela sera la journée mais pas trop tôt ni trop tard, à des horaires normales." Parce qu'il ne comptait pas l'exploiter non plus, elle était encore jeune.
Ophélie - 15 ans Bouche pleine, Ophélie hausse les épaules un instant et baisse un peu le regard. Dire que vivre loin de sa famille n'est "pas simple" est un euphémisme. Mais se plaindre ne sert malheureusement pas à grand chose. Tous les jeunes de cet institut se retrouvent hélas dans la même situation. Pleurer pour ça ne sert plus à grand chose, ils l'ont tous déjà compris. Chacun gère la perte à sa manière, comme il le peut. Certains se montrent insolents, multiplient les bêtises et sont en quête d'attention permanente. D'autres collent les adultes, quels qu'ils soient, effrayés d'être une fois encore arrachés à leurs proches, quand bien même il ne s'agirait que de la pauvre madame Placard qui s'occupe déjà d'une horde de mômes.
Et il y'en a des comme Ophélie, qui se renferment sur eux même. L'adulte propose une explication qui fait avoir une moue infime à l'adolescente.
- Peut être oui ...
Il voit juste. Il y a sans doutes la peur d'être blessée ou déçue par les autres. Mais elle hasarde une deuxième explication.
- Ou peut-être que ...
Elle hésite un moment et triture nerveusement une mèche de ses cheveux décoiffés.
- Je crois que ... j'ai pas vraiment envie de manquer à quelqu'un si on me prend de nouveau ...
L'aveu lui fait avoir une petite moue. Elle détourne le regard un instant et se console en mordant dans une nouvelle viennoiserie. Heureusement que la proposition faite de passer à la boulangerie est là pour lui mettre un peu de baume au coeur.
- Un stage ... ?
Répète t'elle après que l'homme lui ait expliqué de quoi il en retournait. L'idée semble la séduire, suffisamment pour considérer sérieusement l'idée au moins et qu'un vague sourire apparaisse sur son visage. C'est sans doutes dans le domaine du possible, si ils en parlent à Madame Placard. Pourtant, quelques menus obstacles sautent aux yeux de la lycéenne.
- C'est que ... enfin. Vous n'avez pas peur que ... vous savez, avec ma maladie ... je fasse des bêtises ... ?
Et puis il y a bien sûr les horaires d'école et les cours de rééducation auxquels elle assiste. Mais ca c'est encore secondaire. Ophélie ne fait pas grand chose de son temps libre. Ses hobbys consistent à lire, travailler ou s'abrutir de clips musicaux. Des activités qu'elle est amplement capable de remettre à plus tard.
Certaines personnes se refermaient sur elle même après tout ce qu'elles ont vécues, Ophélie faisait probablement parti de ces personnes là. Elle avait probablement besoin de temps pour se sentir mieux et il n'y avait que la solitude qui pouvait l'y aider. Elle faisait de la peine au jeune homme même si c'était le cas pour tout les enfants de l'orphelinat, encore une fois être loin de sa famille c'était compliqué. "Je comprends ta peine Ophélie." Lui répondit il avec une petite moue, il voulait la réconforter le plus. La jeune fille rejoint ensuite l'avis de Peeta sur la question mais ajouta une seconde hypothèse, même si elle était un peu hésitante sur la question, elle ne devait pas avoir l'habitude de donner ses propres avis, Ophélie avait l'air d'être une enfant timide en premier lieu. En réalité et ce qui était bien fondé en fin de compte c'est qu'elle ne voulait pas manquer à quelqu'un si elle devait une nouvelle fois s'en aller. "Oui pour ne pas souffrir de nouveau." Il comprenait totalement ce qu'elle pouvait ressentir et personne ne pouvait lui en vouloir de vouloir se protéger.
La lycéenne était contente de la proposition de Peeta même si elle ne comprenait pas tout ce que ça voulait dire, de ce fait il lui donna un peu plus d'explications. "Oui tu sais c'est une période de formation dans une entreprise que tu peux faire au collège ou au lycée." Lui répondit il avec un petit sourire lui donnant un peu plus de détails pour qu'elle comprenne mieux. Il fallait juste avoir l'autorisation de Mme Placard ce qui ne devait pas être trop compliqué mais apparemment il y avait autre chose qui perturbait la jeune fille. "Ta maladie ? Ophélie, ta maladresse ne doit pas t'empêcher de vivre tu sais." Lui énonça le blondinet avec une once de bienveillance. "Peut être que ça t'aiderai même à être moins maladroite." Plus elle y faisait attention, plus il y avait de risque que ça continue. Dans tout les cas il ferai en sorte que ça n'ai pas d'impact sur ses heures de cours, elle était jeune et devait s'instruire donc il n'interférait pas la dedans.
C'est difficile à cet âge là de se projeter dans l'avenir, surtout dans un monde aussi dément que celui dans lequel ils ont tous été plongés. Pourtant, la perspective du stage laissait entrevoir un chemin possible. Une voie différente qui briserait la route bancale sur laquelle Ophélie marchait et qui menait elle n'aurait su dire où. Sortir un peu de sa coquille. Essayer quelque chose de nouveau, d'un petit peu plus manuel et social.
Que risquait t'elle hormis perdre un peu de temps ? Décevoir monsieur Peeta peut-être ... ou se décevoir elle même si elle échouait au bout du compte. Mais est-ce que ca n'aurait pas été pire de ne rien essayer du tout ... ?
- D'accord
Avait elle alors fini par trancher, après quelques secondes d'un long silence méditatif.
- Je veux bien qu'on en parle à madame Placard.
Elle avait l'intention de faire valoir à la dame que l'activité extra-scolaire serait bonne pour elle et n'allait pas affecter ses résultats scolaires. Ophélie était une élève assidue dont les résultats ont toujours été excellents, ce qui est rare chez les jeunes fréquentant les orphelinats ...
L'agitation qui avait commencé à se faire entendre dans les couloirs de l'institution avait continué de grandir. Elle se manifesta de manière soudainement plus concrète quand une des porte battante s'ouvrit et laissa entrevoir les premiers autres adolescents fraichement réveillés qui presque tous s'exclamèrent.
- Il y a des petits pains !
Certains, pas tous, prirent le temps de saluer l'adulte. Mais d'une manière générale, tous se précipitèrent pour s'assurer d'avoir leur part. En quelques minutes, le mot avait fait le tour de l'établissement et une joyeuse cohue s'était formée dans la salle, bousculant quelque peu la conversation entre Ophélie et Monsieur Mellark. Une des femmes de service avait fait son apparition dans la salle, commençant à arbitrer les partages et à présider à la distribution du petit déjeuner, ce qui n'était pas une mince affaire au vu de la turbulente jeunesse qu'elle devait régenter.
Lorsque Peeta proposa à Ophélie de venir faire un stage d'observation à sa boulangerie, cette dernière ne répondit pas de suite même si il était clair qu'elle enjouée de la nouvelle, elle avait simplement peur qu'avec sa maladresse, cela ne soit pas possible, ni qu'elle aie le temps de pouvoir venir et qu'on lui laisse le faire fut son âge. Mais après plusieurs arguments convaincants de la part du blondinet, la jeune fille accepta avec joie. Peeta lui précisa qu'il demanderait l'avis de Mme Placard tout de même et elle accepta, elle était contente de pouvoir sortir de l'orphelinat et faire autre chose, de rentrer dans le monde des adultes. Bien sur ça lui faisait peur, ce qui était normal ça serait tout nouveau pour elle, elle avait peut être la peur que ça se passe mal mais le jeune homme savait que ça allait bien se passer alors il la rassura avec un sourire. "Je suis content que tu acceptes. Ne t'en fais pas, ça va bien se passer et puis ça ne changera pas tes résultats scolaires." Il ne voulait pas la mettre à l'aise ou quoi au contraire il voulait l'aider à s'aventurer dans le monde des adultes même si elle était encore jeune et que l'avenir était incertain mais autant essayer quelque chose de nouveau. "Oui je peux lui en parler aujourd'hui si tu le souhaites." Lui demanda t'il avec un petit sourire.
En peu de temps, le réfectoire fut envahi par une horde d'enfants qui venaient prendre leurs petits déjeuners, laissant la conversation entre Ophélie et Peeta en suspension, ou peut être qu'elle était terminée. Le jeune homme était content de voir que ses pâtisseries plaisaient à tout le monde. Il eu un petit sourire en les voyant se jeter sur les plateaux, une partie lui avait tout de même adressé un petit bonjour avant de se rassasier. Une des femmes de service arriva à son tour dans la salle pour s'occuper des enfants et des adolescents et surtout pour les surveiller au cas où. "Bon je vais devoir te laisser, merci pour la conversation Ophélie." Lança le jeune boulanger en direction de la jeune fille, il était temps pour lui de retourner travaillé. Il avait été content de faire sa connaissance et il était sur qu'ils allaient se revoir, en plus de sa venue à la boulangerie, il reviendrai probablement à l'orphelinat pour apporter des plateaux déjeuners.