Fuck you (Fuck you), fuck you very, very much Ft. Voxy

Jouer l'autruche ne lui permettra pas de venir à bout de Valentino, il a beau le savoir, Vox détourne obstinément son attention des écrans qui l'entourent. Il l’entend donc plus qu’il ne le voit, difficile de le rater alors qu'il se met autant en spectacle devant ses caméras, qu'il regretterait presque d'avoir installé dans ce genre de circonstances. Le son est au plus bas (il ne peut pas faire plus, malheureusement), mais il peut tout de même entendre ses geignements et ils lui arrachent un long soupir ennuyé lorsqu’ils se font plus fort, un signe que le papillon s’approche de plus en plus pour lui en faire part directement. Sauf qu’il n’a pas le temps pour lui aujourd'hui, il est occupé, lui, et si la situation n’est pas urgentissime, et elle ne l’est jamais, si elle ne risque pas de leur (le) nuire directement, il ne compte pas s’occuper de ses petits problèmes, cette fois. Surtout si c’est pour l'entendre se plaindre d’Angel ou d’une autre de ses putes capricieuses pour la énième fois. D’ailleurs, c’est bien pour ça qu’ils avaient finalement intégré un troisième V à leur logo, déjà emblématique. Pour ne pas s’entretuer qu’il aille l’embêter elle et pas lui. Et pourtant, c’est sa porte qui s’ouvre, s’envole presque sous cette entrée mélodramatique au possible, pour laisser place à cette furie. Si elle a su tenir le coup, ce n’est pas le cas de l’espoir qu’il avait de pouvoir se concentrer sur le chiffre d'affaires, désastreux, du tout dernier produit Voxtek, puisque lui s’envole au moment même où il pose les pieds dans son bureau.

Contrairement à lui, Vark sursaute. Après l'effet de surprise, l'hybride abandonne la place qu’il occupait aux pieds de son maître pour accueillir le nouvel arrivant en se frottant énergétiquement contre ses longues jambes. Si Vox ne savait pas qu’il allait devoir passer les prochaines heures à calmer un démon qui se perd dans l’irrationalité au moindre affront fait contre sa personne, cette vue aurait pu l’attendrir.

Ses yeux restent au départ collés sur les chiffres et statistiques qui ornent les documents jonchant son bureau, mais prétendre qu’il n’est pas là ne le fera pas partir plus vite. « Val. », par manque de choix et parce qu’il est littéralement sous son écran, lui montrant il ne sait quoi sur son téléphone, il les pose sur son partenaire, ennuyé. « Combien de fois je vais devoir te demander d’ouvrir cette porte normalement ? », demande-t-il en claquant sa langue contre son palais, sans pour autant s’attendre à une réponse de sa part.

Il faudrait, pour pouvoir lui répondre, écouter et s’intéresser à ce que les autres ont à dire, ce qui n’est pas le cas de Valentino, qui repart déjà dans sa tirade. Satan, pourquoi est-ce qu’il prend la peine de venir jusqu’ici si c’est uniquement pour s’écouter parler ? Pour le moment, il le laisse faire sans répondre, mais active mentalement son filtre anti-Val, qui lui permet de séparer l’inutile de l'un peu moins inutile.

Ce qu’il retient de tout son blabla, finalement, c’est que le problème vient de Velvette. Étonnant, quand on sait à quel point il s’est prit d’attache pour cette gamine récemment. « Darling. », sa main vient se poser sur celle qui serre son épaule, son pouce entame des mouvements circulaires, en espérant le calmer ne serait-ce qu'un peu. « Relax, c’est normal pour les gamines de son âge de... Disparaître ? », il se veut rassurant, la vérité c’est qu’il ne sait absolument pas ce qui est normal ou non à cet âge. « Retourne dans ton studio, baise un coup si ça t’aide à faire passer le temps, et avant que tu ne t’en rendes compte, elle sera de retour. », la nonchalance audible dans sa voix entre en contraste avec son faux sourire inquiet. C'est un bien mauvais jeu d'acteur, mais il n'arrive pas à se convaincre de prendre son histoire au sérieux. « Peu importe ce que tu as fait. », parce qu’il a beau ne pas le prendre au sérieux, il se doute bien que Valentino doit être l'unique responsable de son silence radio.