Travailler ou s'amuser ? | Ron

Et une journée de boulot terminé, Ron avait hâte de rentrer, il s’était un peu ennuyé aujourd’hui, il y avait pratiquement eu aucun client, et se faire la conversation tout seul, ce n’était pas trop son truc. Il avait dû gérer la boutique seul, aucun collègue n’était disponible, il avait trouvé le temps long. Quand il rentra chez lui, il croisa sa fille, beaucoup de jeunes aimaient sortir, s’amuser, mais apparemment sa fille n’était pas comme ça. « Bonjour ma chérie, ça s’est bien passé et toi ? » Il n’était pas dupe, retourner travailler ? Elle n’avait pas vraiment l’air motivé. « Il est tard Rose, repose-toi ou amuse-toi, lâche un peu les devoirs, tu sais ça ne va pas gâcher ton avenir. » Ronald de ce côté-là, était l’opposé de sa femme, il ne voulait pas que sa fille passe son temps à travailler sans profiter de sa jeunesse. « Puis tu es déjà une bonne élève tu sais, pas besoin de trop en faire.» Heureusement que sa femme n’était pas là pour l’entendre il passerait sans doute un sale quart d’heure. « Tu me rappelle ta mère, tu sais qu’elle a été jusqu’à utiliser un retourneur de temps pour assister à tous ses cours, heureusement qu’elle a fini par laisser tomber certaines options. » Il faut dire qu’autant étudier n’était pas la solution, pour sa part, il n’aurait pas tenu, il avait déjà eu du mal avec ses cours de bases, inutile d’en rajouter d’autres. Il avait encore d’autres anecdotes à raconter à ses enfants, peut-être qu’elle les connaissait, mais ce n’était pas grave. « Quelque chose te préoccupe ? » Il s’inquiétait pour sa fille, c’était normal, puis il avait l’impression qu’il s’était passé quelque chose, oui Ron savait se montrer observateur, il ne faisait pas tout l’idiot.

« Toujours les devoirs, tu sais ce n’est pas forcément le plus important. » Ce n’était pas qu’il était un cancre quand il était à l’école, mais c’est sur qu’il ne passait pas des heures sur ses devoirs. C’est sans doute pour ça qu’il avait parfois de mauvaises notes, mais il avait quand réussi à obtenir ses BUSE, du moins quelques-unes, ce n’était pas rien. Ronald venait de lui mentionner l’histoire du retourneur de temps. « Je peux te dire qu’elle n’aurait pas tenu des années comme ça. » D’ailleurs il se demandait comme Hermione avait réussi à fonctionner comme ça pendant des mois, il fallait reconnaître qu’elle était impressionnante.

« Une mauvaise et c’est tout, à ton avis j’en ai eu combien dans ma vie ? Et pourtant ça ne m’a pas empêché de m’en sortir. » Evidemment sa femme avait dû faire la morale à Rose, autant profiter pendant qu’elle n’était pas là. « Ta mère est un peu trop sérieuse, mais tu sais elle ne t’en voudra pas si ce n’est pas parfait. C’est juste qu’elle s’inquiète pour ton avenir. » Peut être qu’il devrait en parler à sa femme, mais ça risquait de finir en dispute. « Il faut que tu fasses ce qui est le mieux pour toi, c’est bien de travailler, mais tu as le droit de t’amuser aussi surtout à ton âge. » Il n’était peut-être pas le meilleur pour donner des conseils, mais il voulait que sa fille soit heureuse. « De quoi parle ton devoir ? » Il n’était pas sûr de pouvoir être utile, mais il s’intéressait à ce que sa fille faisait, puis ce serait peut-être l’occasion de partager un moment père/fille. Les enfants grandissaient trop vite, il avait l’impression qu’ils allaient bientôt quitter la maison.

« Par chance ta mère n’est pas là pour m’entendre. » Il regarda autour de lui comme s’il s’attendait à voir Hermione sortir de nulle part. Après tout vu ses talents sa femme pourrait très bien se servir d’une potion d’invisibilité ou d’un sort. Ce n’était probablement pas le cas et au pire, il avait décidé de prendre le risque d’être contre l’avis de son épouse, après tout ce ne serait pas la première fois.

« N’exagère pas, ta mère est sévère concernant les notes, mais elle n’irait pas jusqu’à jeter sur l’un de nous. » Non sa femme n’était pas du genre à utiliser la magie comme ça, sauf si un jour il la poussait à bout, mais ce n’avait jamais été aussi loin. « Après ce n’est pas parce que tu aurais une mauvaise note que tu rateras ta vie, tu te mets trop de pression, je discuterai avec ta mère à propos de ça. » S’il arrivait à prendre son courage à deux mains il le ferait, peut être qu’il devrait la charmer avant. Une petite sortie en amoureux, quelque chose de romantique, quand il voulait il en était capable. De plus il savait se montrer affectueux, il trouverait bien un moyen de ne pas déclencher un drame.

« Je n’ai absolument rien compris, trop difficile pour moi, mais d’après ce que tu dis tu as l’air de bien t’en sortir. Il faut juste que tu te fasses confiance, arrête de douter de ce que tu as fait, te connaissant je suis sûr que c’est très bien. » Le manque de confiance en soi, Ron connaissait ça, il faut dire qu’il avait vécu au sein d’une famille nombreuse, il était le meilleur ami d’un des sorciers les plus célèbres de leur monde. Il avait souvent été dans l’ombre des autres et l’avait parfois mal vécu. Puis une fois adulte il avait évolué, il était reconnu pour ce qu’il était vraiment.

« Normal je suis le père le plus cool du monde. » Oui les chevilles ça allait, c’est juste qu’il avait confiance dans les choix qui faisaient concernant ses enfants. Il était toujours là pour les soutenir, c’était le père cool, sans doute à peu trop par moment, mais bon ça faisait un équilibre avec Hermione. « Je t’aime ma puce. » Il ne disait jamais non à un câlin de sa fille, il avait encore du mal à se dire que ses enfants étaient déjà grands, il faut dire que lui et sa femme avait rajeuni de quelques années, pas mal de choses bizarres s’étaient produits. Comme tout il s’y était fait, mais heureusement qu’il avait retrouvé ses pouvoirs. « Je me demande comment je pourrais parler à ta mère sans me prendre un mauvais sort de sa part. » Il n’avait pas oublié ce qui s’était passé lors de leur sixième année, à l’époque, il n’avait pas compris pourquoi elle avait réagi de la sorte. Par la suite, il avait compris que c’était de la jalousie. Il faut dire qu’il avait appris qu’elle avait embrassé Viktor Krum et peu de temps après, il était tombé dans les bras de Lavande. Cela n’avait pas été sa meilleure idée, mais bon comme toujours, tout s’était arrangé avec le temps et un passage proche de la mort pour lui. « Puisque tu as presque fini tu peux lâcher ce devoir et t’amuser avec ton père ou alors sortir et t’amuser avec tes amis, je ne me vexerai pas tu sais. » Il aimerait qu’elle s’amuse un peu aussi, qu’elle profite de ses jeunes années, bon lui aussi était jeune, mais il avait sans doute plus de responsabilités qu’elle, notamment celle d’être parent, ce qui n’était pas facile tout les jours, même s’il ne changerait ça pour rien au monde.

« Merci de ta confiance, si je ne reviens pas d’ici deux jours, tu pourras lancer les avis de recherches. » Non sa femme n’irait pas jusqu’au meurtre, il disait ça pour rire, par contre il pouvait très bien se faire disputer comme un enfant. Utiliser les bons mots c’était compliqué, il espérait ne pas se prendre une rafale d’oiseau dans le visage. Cependant pour ses enfants, il serait capable de faire n’importe quoi. Il était convaincu qu’il pouvait faire comprendre à sa femme que Rose avait besoin de se détendre et ne pas passer sa vie dans les études. « Je ne suis pas bon dans ces trucs de jeux vidéo, je préfère les échecs. » Au moins il aurait une chance de gagner, il avait bien le droit de mettre une raclée à ses enfants de temps en temps, et il était pratiquement imbattable aux échecs. Il avait appris à ses enfants à y jouer dés qu’il a pu. Lui aussi pouvait apprendre des choses intéressantes à ses enfants. Il n’hésitait pas à leur raconter comment il avait triomphé de cette épreuve lors de sa première année à Poudlard. A force Hugo et Rose devait connaître cette histoire par cœur, comme beaucoup d’autres. Il alla chercher le jeu d’échec et l’installa. « Quand on aura la version sorcier, tu vas adorer. » Il n’en était pas si sûr, mais lui il avait toujours préféré la version sorcier, normal, il n’avait pas connu autre chose à l’époque. « Es tu prête à perdre Rose, car je ne te laisserai aucune chance. » Il fallait bien montrer qui était le meilleur, il n’y avait pas forcément beaucoup de domaine où il arrivait premier, donc autant en profiter. C’était pour ça qu’il n’avait pas choisi les jeux vidéo.

« C’est normal que tu adores les échecs tu as hérité de quelques gènes de ton père. » Il en était fier, de toute façon il aimait ses enfants qu’importe leurs qualités ou leurs défauts, bien sûr il voyait bien que Rose avait hérité beaucoup de Hermione, il n’avait rien contre ça. Cependant il veillait à ce que sa fille prenne un peu de temps pour elle, qu’elle profite de ses jeunes années. « Tu es bien sûr de toi ma petite ne soit pas si confiante. » Si elle croyait pouvoir le battre, elle se trompait, du moins c’est ce qu’il se disait. Il savait qu’il ne fallait pas la sous-estimer, après tout c’était lui qui avait appris à jouer. Peut être que l’élève surpasserait le maître. En tout cas Rose bougea son premier pion et Ron fit de même, au début c’était plutôt calme. Il surveillait la moindre faille, en tout cas la partie allait sans doute durer. Est-ce qu’il devait la laisser prendre un de ses pions pour qu’il puisse le faire un son tour sachant que ça la mettrait en difficulté ? « Alors que ce que tu vas faire ? Je dois avouer que tu te débrouille bien. » Sa fille avait retenue toutes ses leçons, pour une fois qu’il avait pu lui enseigner quelque chose, d’habitude c’était plutôt le rôle de sa femme. « Réfléchis bien car une seule erreur et je gagne. » Il ne bluffait pas, il ne pouvait s’empêcher de la conseiller, même si sa fille le battait, il s’en ficherait, il était tellement content de pouvoir jouer avec quelqu’un.

« Alors je suis l’un des meilleurs ? Tu en connais d’autres ? » Est-ce que sa fille jouerait aux échecs avec d’autres personnes ? Pas qu’il était jaloux, il fallait bien que Rose s’entraîne, mais il ne serait pas contre un duel contre un joueur aussi expérimenté que lui. Cela permettrait de mesurer son niveau actuel. Est-ce qu’il pouvait mieux faire ? Cela dépendait de son adversaire, il pouvait être surpris.

« Je le sais toujours réfléchir, c’est dans tes gènes, tu as dû hériter ça de ta mère. » Ce n’est pas qu’il ne réfléchissait pas, mais Ron pouvait parfois parler ou agir sans réfléchir. Par exemple si on le provoquait il pouvait démarrer au quart de tour. C’était arrivé souvent face aux Serpentard, notamment Malefoy. « Bien joué, je ne l’ai pas vu venir. » Il était fier de sa fille, est ce qu’il allait la laisser gagner pour autant ? Non il y avait surement un moyen de la contrer. Il observa le plateau avec attention, Rose avait raison une seule erreur et elle gagnait la partie. Soudain, il trouva la solution et se mit à sourire. Il bougea sa pièce et le tour était joué. « Contre échec, tu as failli m’avoir. » Il ne se venterait pas, il avait plus d’expérience que sa fille, ce n’était pas comparable. « En tout cas tu t’améliores, bravo, les parties sont très intéressantes avec toi. » En effet faire une partie avec quelqu’un qui n’y connaissait rien n’était pas passionnant, donc il était content d’avoir une adversaire à sa taille. Heureusement qu’ils n’avaient rien parié, après pas sûre que faire des paris avec sa fille soit très bien vu du point de vue de Hermione, donc autant ne pas prendre de risque.

« Les échecs ne sont pas appréciés à leur juste valeur. » Pour Ron, c’était un de ses jeux préférés, depuis son enfance. Pourtant les gens en le rencontrant aurait sans doute du mal à le croire, mais il avait déjà fait ses preuves. Lui aussi avait quelques talents, tout ne se trouvait pas dans les livres et forte heureusement, car ouvrir un livre, pour lui c’était parfois une tâche compliquée, tout le contraire de sa femme et sans doute de sa fille.

Cette gamine avait de la ressource, il avait failli perdre, mais non il s’en était sorti, il avait le droit de donner une bonne leçon à sa fille. Hors de question de finir toujours dernier, surtout dans un domaine qu’il maîtrisait. « Oh tu ne voulais pas me faire de peine ? Tu crois me faire croire ça ? Tu as juste été battu par le maître des échecs en personne. » Il était peut-être un peu trop sûr de lui, mais il se savait à son avantage. Il avait quand même le droit de se vanter un peu, il n’en avait pas souvent l’occasion. « Ta mère ne va pas rentrer tout de suite, puis elle comprendra que tu as le droit à une pause. » A force de raisonner comme ça, c’est lui qui allait se faire disputer par sa femme. Au pire il trouverait le moyen de se faire pardonner, c’était comme ça depuis des années, depuis leur rencontre en fait. « Tu préfères abandonner ton père que tu aimes tant pour tes devoirs, je ne sais pas comment je dois le prendre. » Bien sûr, il n’était pas très sérieux. « Sache que je n’ai pas besoin de tricher pour te battre. » Il en était sûr pour le coup, peut être que ça finirait par lui jouer des tours.

« J’en fais trop ? Tu pourrais faire plaisir ton père et reconnaître son talent quand même. » Ah cette enfant grandissait trop vite à son goût, c’était sa petite princesse, il avait quand même une bonne complicité avec elle. Il s’entendait très bien avec son fils aussi. Peut être qu’il redoutait le jour ou sa fille partirait, d’ailleurs est ce qu’elle fréquentait des garçons ? Il le saurait non ? A moins qu’elle ne lui dise pas, il doit bien avouer que c’est le genre de chose qui le travaillait. Il se souvenait que Ginny avait quand même du succès à l’époque avec les garçons, peut être que sa fille se serait pareil. Du moment qu’elle ne s’éprenait pas d’un Malefoy ça lui allait, mais bon il ne pourrait pas toujours la retenir.

« Tu es d’accord pour que ta mère me tue ? Je m’en souviendrais. » Bon d’un côté c’est vrai que c’est lui insistait pour continuer la partie. Puis les échecs, ça faisait aussi travailler le cerveau, ce n’est pas comme s’ils jouaient à ces espèces de machines qu’ils appellent consoles de jeux vidéo, ah les moldus et leurs inventions. Eux ils n’avaient pas ça chez eux et ils ne s’en portaient pas plus mal. En tout cas sa femme avait une sacrée réputation, il devrait peut-être l’emmener quelque part pour qu’elle se détende, genre un spa, ça c’est une bonne invention des moldus, il n’avait jamais essayé, mais il était prêt à le faire pour sa femme. « Merci de reconnaître que je suis un fin stratège. » La partie continuait et c’était quand même assez serré, peut être que Ron fatiguait ou que sa fille s’améliorait. « Je préfère la version sorcier » Même si certain la trouvait barbare, lui il trouvait que c’était plutôt cool.