Retrouvaille amnésique [PV Henry Mills]

C'était mercredi et pour être précis, début d'après-midi, je venais de terminer mon boulot où j'avais essentiellement fait de l'administratif et j'avais dit à Mary-Margaret que j'allais aller la chercher sur son lieu de travail afin que l'on passe un moment en extérieur tous les deux. Je n'aurais jamais pensé quand même ce qui allait m'arriver alors que je marchais dans Baker street pour me diriger vers l'école ou travaillait mon épouse.

Au loin sur l'autre trottoir, il y avait un petit garçon qui marchait dans la même direction que moi, et même de dos, je le reconnaissais... Ma fille m'avait dit qu'elle l'avait retrouvée, Henry, mon petit-fils cependant, on n'avait pas encore pris le temps de s'organiser quelque chose pour que je le revoie d'autant plus que ça se ferait sûrement avec Regina ce qui était loin de m'enchanter, mais soit ... Je verrai bien au moment voulu et me faire ma propre opinion sur la mairesse de Storybrooke.

Une chose était certaine, c'est que j'avais l'opportunité de lui adresser la parole même si je savais qu'il ne se souvenait de Regina de ce fait, qu'est-ce qu'il en était des autres habitants de Storybrooke ? Je décidai de tout de même aller le voir de ce fait, je changeai de trottoir tout en accélérant le pas et lorsque je fus non loin de lui, je posai une main sur son épaule et dis :

- Henry ?

S'il y avait une flagrante différence entre la vie à New York et celle dans cette ville, c'était évidemment la présence de la magie et de formes de technologie au-delà de ce que le jeune garçon connaissait. Mais basiquement, la ville lui semblait offrir le même genre d'opportunité que New York, sauf qu'on ne pouvait pas en sortir. Et à New York, sa mère lui avait souvent répété qu'il ne fallait pas suivre les inconnus et qu'il fallait se méfier d'eux car certains pouvaient être dangereux. Dans ce monde, au début, presque tout le monde lui était inconnu, mais ce n'était plus le cas désormais et il avait un certain nombre d'adultes en qui pouvait avoir confiance.

L’homme qui venait de s'adresser à lui alors qu'il se rendait dans une boutique de BD ne faisait pas partie de ces adultes qu'il avait déjà eu l'occasion de rencontrer. Il vaudrait sans doute mieux l'ignorer ou s'enfuir en courant mais Henry n'en était pas sûr. Il avait peut-être une bonne raison de lui adresser la parole, même s’il aurait mieux valu qu'il passe par sa mère si c'était par elle qu'il le connaissait. Il préféra rester à bonne distance, même s'il avait décidé de lui donner une chance. Ce qu'il ne voulait surtout pas, c'était lui donner une occasion de le kidnapper, Si jamais c'était dans ses intentions.

« Vous êtes qui ? Comment vous connaissez mon prénom ? Vous avez entendu un de mes copains le dire et vous l'utilisez pour me mettre en confiance ? Je vous préviens. ma mère est très douée en magie. »

Il était persuadé que Emma ne lui en aurait pas voulu d'utiliser le fait qu'elle était sorcière pour décourager les gens de le kidnapper. Il ne savait pas si ce serait efficace, mais ça le serait certainement davantage que de prétendre qu'il pouvait se défendre lui-même avec ses petits poings fragiles. Un jour, il saurait se battre, mais il n'en était pas encore capable et il ne valait mieux pas compter sur ça pour décourager d'éventuels trafiquants d'enfants. Il y avait beaucoup réfléchi car il se méfiait depuis que Sarah lui avait avoué avoir manqué de se faire kidnapper.

Ce que pensait Emma au sujet de l'amnésie d'Henry se confirma, il ne se rappelait pas de moi non plus puisqu'il me demanda qui j'étais. Alors qu'il me posa encore plusieurs questions, notamment de savoir comment je connaissais son prénom, je réfléchis à ce que ma fille m'avait dit. Cette dernière m'avait de dire à mon petit-fils que j'étais le père de sa mère. Néanmoins, comme elle n'est pas sûre de lui parler de sa vie à Storybrooke tant qu'il est dans cet état.

- Je m'appelle David et je suis le père de ta maman, Emma, répondis-je tout simplement.

La jeune Swan m'avait dit de lui dire la vérité, ce que j'avais fait cependant, je ne savais pas comment ce dernier allait réagir. Il fallait bien le reconnaître, avec la malédiction que l'on avait vécue, le jeune Mills pourrait penser que j'ai l'âge de sa mère alors qu'allait-il penser si je lui disais que j'étais son grand-père ? Probablement me prendre pour un fou alors, j'ajoutai :

- Je sais que ça pourrait paraître bizarre, mais à quoi ça me servirait de te mentir ? Et puis comment je connaîtrais ton prénom et celui de ta mère ?

Ce n'était pas encore l'âge de cet homme qui rendait Henry sceptique. Il avait pu constater que certaines personnes arrivaient de zones temporelles différentes et donc à des âges en dépit du bon sens. S’il était vraiment le père d’Emma Swan, il était possible qu'il vienne d'une époque passée où Emma était bébé et que ce soit la raison pour laquelle il était si jeune. Ça ne surprenait pas Henry, pas dans cette ville extraordinaire où le monde semblait devenir complètement fou malgré une apparente cohérence. Les origines diverses et variées offraient la possibilité de quelque chose d'étonnant, aussi étonnant qu'un jeunot qui lui disait être son grand-père.

Mais là où Henry avait plus de mal à le croire, c'était qu'il était orphelin de père et que sa mère lui avait toujours expliqué qu'elle était orpheline, elle aussi. Elle ne lui avait rien caché de la dureté des foyers en lui expliquant que c'était pour cette raison qu'elle avait voulu le garder, afin de lui éviter de devoir lui aussi en passer par ces endroits sordides. Elle n'avait pas confiance en son rôle de mère mais elle avait fait cet effort là pour lui et il ne pouvait pas dire le contraire, il avait apprécié cet effort au-delà de tout et l’avait rapidement rassurée sur le fait qu'elle était une mère excellente. En revanche, cet homme continuait de lui inspirer de la méfiance.

« Si ce que vous dites est vrai, comment ça se fait qu'elle m'a toujours dit qu'elle était orpheline ? Elle n'a jamais su qui étaient ses parents, alors comment je peux être sûr que vous l’êtes vraiment ? De même, si vous la connaissez, vous l'avez peut-être manipulée. »

Il ne fallait pas croire. Henry n'était pas né de la dernière pluie. Les arguments de cet homme sur les raisons de le croire n'allaient pas faire davantage mouche sur le garçonnet qui était déterminé à ne pas s'en laisser compter. Un homme qui l'abordait dans la rue en prétendant être un membre de la famille c'était un red flag dans le monde de la sécurité de l'enfance sur lequel on l'avait alerté dès qu'il était entré à l'orphelinat. Dans ce monde où les origines des gens étaient plus mystérieuses les unes que les autres, il ne fallait faire confiance à personne.

« Ca, ça ne veut rien dire, hein ! C'est facile de se renseigner sur les gens et de découvrir leurs noms et leurs prénoms. C’est la base. Tous les escrocs font ça. »

Je me doutais que ça allait pas être simple comme Henry était amnésique pour le moment et le fait que je sois aussi jeune, ça n'allait pas jouer en ma faveur. Ce dernier me demanda alors pourquoi Emma lui avait dit qu'elle était orpheline, enfin, c'est selon sa vie à New-York. Ma fille n'avait jamais su qui était ses parents, en conséquence, je comprenais pourquoi mon petit-fils doutait de moi.

Il est clair que s'énerver ne servirait à rien, surtout dans un tel cas, je ne pouvais pas non plus rester sans lui répondre. Je réfléchis alors pendant quelques minutes, la jeune Swan m'avait dit de dire la vérité au jeune Mills, est-ce que je devais continuer sur cette lancée ? Probablement que oui...

- Je sais que c'est un peu dur à croire Henry, répondis-je. Pourtant, ce n'est que la vérité, ta grand-mère et moi avons dû abandonner ta maman alors qu'elle venait à peine de naître.

Je marquai une pause, je ne savais pas si je pouvais lui parler de Storybrooke parce qu'il fallait bien le reconnaître, la ville ne se trouvait sur aucune carte de l'Amérique. Et la forêt enchantée dans tout ça ? J'aurais préféré quand même que sa mère soit avec moi en ce moment même. Le garçonnet me sortit de mes pensées en laissant sous-entendre que je suis un escroc. Dans un sens, j'étais fier de mon petit-fils au moins, j'avais la preuve qu'il ne partirait pas avec un inconnu facilement, mais bon...

- Henry, je sais que c'est dur à croire, lui répondis-je, hésitant. Il faut tout de même que tu saches qu'il y a eut des phénomènes magiques qui expliquent certaines choses.

Henry avait appris à ne pas croire spontanément tout ce qu'on lui disait, parce qu'il avait appris que ça pouvait être dangereux. Il trouvait quand même ça fort que cet homme prétende être son grand-père si ce n'était pas vrai. On pouvait en inventer beaucoup, de bobards, pour convaincre un enfant de vous suivre lorsqu'on était quelqu'un de dangereux. Mais prétendre qu'on était son grand-père était tellement énorme que le jeune garçon trouvait cela un peu gros pour être seulement une tentative d'enlèvement. Après tout, il pouvait bien lui accorder le bénéfice du doute pendant une minute.

« Et pourquoi ça ? Vous n'aviez pas les moyens de l'élever ? Vous dites que c'est compliqué, mais je ne suis pas idiot. Je suis capable de comprendre les obligations que peuvent avoir une famille. Il suffit de m'expliquer. »

L'homme essayait aussi de le convaincre qu'il y avait des phénomènes qui pouvait expliquer la différence d'âge. Mais encore une fois, ce n'était pas ce qui paraissait le plus bizarre aux yeux du jeune garçon. Il y avait eu tant de personnes arrivées à une époque différente des autres membres de leur famille que cela pouvait facilement s'expliquer et que ça ne choquait pas le jeune garçon. Ce qu'il avait du mal à savoir en revanche, c'était si l'homme disait la vérité ou s'il mentait en prétendant être de sa famille. Il était bien renseigné, mais ça ne voulait rien dire.

« Bien-sûr que vous pouvez l'expliquer. Il y a plein de personnes qui ont l'âge de leurs enfants ici. C'est la ville qui fait ça. »

Au fond, peu importait qui était cet homme. Ce qui comptait, c'était de savoir ce qu'il voulait. À moins qu'il ne lui demande de le suivre quelque part, il n'y aurait certainement pas à se poser beaucoup de questions sur qui il était vraiment. Il serait un peu plus sceptique s’il prétendait que sa maman lui avait demandé de le récupérer, mais de base, il n'avait aucune raison de se poser la moindre question sur ce qu'il convenait de faire. Il fronça les sourcils et le regarda de haut avec un regard interrogateur.

« Grand-père ou pas, vous attendez quoi de moi ? »

Je disais la vérité à Henry au plus, il voulait des explications supplémentaires sur les raisons qui nous avaient poussé Mary-Margeret et moi à abandonner sa mère. Je devais bien avouer que j’hésitais à lui parler du monde d’où je venais ainsi que de Storybrooke. Emma m’avait bien dit qu’elle ne savait pas si celui lui raconterait déjà tout de sa vraie vie.

- Henry, c’est Compliqué, lui répondis-je, hésitant. Il y a des choses qu’il est préférable que ça soit ta maman qui te l’explique. Tout ce que je peux te dire, c’est que ça n'a rien avec le manque d’argent ou quoi que ce soit d’autre…

Il avait raison sur un point, cette île était spéciale et il pouvait y avoir des choses incohérentes comme à Storybrooke vis-à-vis du monde enchanté. Après tout, c’était grâce à mon petit-fils que l’on avait retrouvé la mémoire, alors pourquoi ça ne marcherait pas avec le jeune Mills ? Il fallait juste trouver la bonne méthode pour y parvenir et surtout être patient !

- Henry, allons boire un chocolat chaud et tu pourras demander un supplément de cannelle ? Lui proposai-je. On pourrait mieux discuter à ta table, qu’en penses-tu ?

Même si cet homme avait l'air sincère et même s'il était effectivement son grand-père, Henry ne pouvait s'empêcher de se demander pour quelle raison il avait abandonné sa fille. Mais il avait beau insister, il ne voulait rien dire, comme s'il y avait un secret honteux derrière cet abandon. Pourtant, il affirmait que sa mère pouvait le lui expliquer. Henry ne savait pas qu'elle était au courant. Il avait toujours pensé qu’elle ignorait tout des raisons qui avait fait qu'on l'abandonne, mais peut-être qu'elle avait fini par l'apprendre et qu'il n'était pas encore au courant, surtout s'il l'avait reconnue depuis ses trois dernières années.

« Ma mère est donc au courant ? Et elle n'est plus fâchée contre vous pour ça ? »

Il n'était pas encore tout à fait sûr de ce qu'il devait croire, mais il était vrai que cet homme avait dans la voix des accents de sincérité et de plus, une part de lui était convaincu qu'il pouvait lui faire confiance. Il ne pouvait pas s'arrêter complètement d'être méfiant, mais il n'avait pas l'air de de lui mentir. En fait, il semblait quelque peu surpris du degrés de méfiance de celui qu'il disait être son petit-fils. Henry avait beau se méfier, il fallait reconnaître que si ce type voulait vraiment le kidnapper, il s'y prenait comme un manche, ce qui n'était pas vraiment un argument en faveur de cette théorie.

Il lui proposa d'aller boire un chocolat chaud avec une pointe de cannelle, et cela lui confirma au moins qu’il connaissait sa mère. Il ne connaissait personne d'autre qui en mettait dans son chocolat chaud. Il décida finalement qu'il pouvait se permettre d'accepter de passer un moment en compagnie de cet homme qui prétendait être son grand-père dans la sécurité d'un endroit public, compte tenu du fait qu’il n'était pas vraiment crédible en kidnappeur d'enfant. Le risque était minimal et il était plus curieux qu'autre chose de cet individu.

« D'accord faisons ça. »

La situation n’était pas simple et je ne savais pas ce que ma fille avait déjà dit à Henry sur notre passé. Je ne préférais pas en dire trop en sachant qu’il ne se souvenait de rien. Bien que je lui dise que c’était mieux que ça soit Emma, qu’il lui en dise davantage, le jeune Mills me posa des questions. Qu’est-ce que je devais lui répondre ? J’attendis quelques minutes pour juger ce que je pouvais lui dire.

- Emma est au courant de tout, lui répondis-je. Ça n’a pas été simple dans les débuts, mais je pense que ce n’est pas à moi de te le raconter en détails.

Il voulait savoir également ce que j’attendais de lui, cependant je remarquai que nous étions observés à rester planté là. Je lui proposai donc d’aller boire un chocolat chaud pendant que nous discutions, ce que mon petit-fils accepta. Je voulais en même temps le rassurer en parlant de la cannelle que seul sa mère et lui mettait dans leur boisson.

Nous nous rendîmes dans un petit café qui ne se trouvait pas loin de là où on était et une fois à l'intérieur, je dis :

- Choisi nous une table Henry, lui dis-je. Je vais aller commander nos boissons.

Je me dirigeai vers le comptoir, je commandai un chocolat chaud avec de la cannelle pour le fils d’Emma et un café pour moi.

Si ce type disait la vérité, et Henry s'en assurerait dès qu'il serait rentré dans les détails, il était donc son grand-père. Un grand-père qui avait abandonné sa mère quand elle était un bébé. Mais à nouveau, s'il disait la vérité, elle lui avait pardonné. Ce qui était étrange, c'était que toutes ces vérités à propos desquelles il devait lui faire confiance allaient à son avantage. C'était facile de faire croire tout et n'importe quoi quand la personne n’avait pas l'autre version des faits. C'était pour cette raison que Henry demeurait dubitatif et se refusait à croire aveuglément ce que l'homme prétendait.

« Oui, elle voudra sûrement m'expliquer sa version des fais. Aucun doute là-dessus. »

L'avantage d'aller boire un verre quelque part pour faire plus ample connaissance, c'était que c'était un lieu public et que si quelque chose ne se passait pas bien, il pouvait toujours hurler. Le second avantage, c'était que l'homme aurait plus de mal à raconter des bobards sur un long moment. Henry allait donc certainement pouvoir savoir s'il disait vraiment la vérité. Il avait l'air un peu pataud et gauche pour raconter des craques, mais c'était peut-être une ruse et il préférait continuer d'être méfiant jusqu'à ce que quelqu'un qu'il connaisse puisse lui confirmer son identité, comme sa mère par exemple.

« Okay je m'installe. »

Mais il n'était pas né de la dernière pluie. Il savait très bien que c'était dangereux de boire un verre dans lequel on avait pas vu ce qui était mis. Quand son prétendu grand-père pausa un chocolat couvert d'une très tentante cannelle et un café sur la table, Henry le regarda avec suspicion. Il lui faisait un minimum confiance parce qu'il ne semblait vraiment pas doué si son but était de le kidnapper, mais il ne pouvait s'empêcher de se rappeler les instructions de sa mère pour éviter qu’il ne lui arrive quelque chose. Il était donc tout particulièrement décidé à ne prendre aucun risque.

« Tu veux bien boire une gorgée de mon chocolat, s'il-te-plaît ? »

Henry poserait sûrement des questions à sa mère, mais ça ne m’inquiétait pas puisque j’avais dit la vérité. Je lui proposai d’aller boire un verre, ce qu’il accepta et ça sera plus simple pour discuter selon moi. Mon petit-fils était très méfiant parce qu'il ne savait pas qui j’étais à cause de son amnésie. Un lieu public devrait probablement le mettre plus à l’aise.

Le jeune Mills suivait tout de même mes instructions une fois à l’intérieur du café, le temps que j’aille prendre notre commande. Je le rejoignis quelques minutes plus tard pour m’asseoir en fasse de lui. Je ne m’attendais pas que l’adolescent me demande de boire à son chocolat chaud comme s’il avait peur que je l’empoisonne. Je pris sa tasse et souffler dessus légèrement avant de boire une gorgée comme Henry me l’a demandé.

- Tu vois Henry, tu peux le boire sans aucune crainte.

J’espérais tout de même instaurer un climat de confiance entre nous, il allait sûrement me poser d’autres questions. Il y avait des choses que je ne pouvais pas me permettre de dire comme l’existence de la forêt enchantée.

- Est-ce que tu voudrais savoir d’autres choses qui te permettrait de confirmer que Je fais bien partie de ta famille ?

Henry était peut-être d'un naturel trop méfiant, mais il ne voulait pas faire confiance à quelqu'un qu'il ne connaissait pas, simplement parce que celui-ci prétendait être de la famille. Il se pouvait totalement qu'il soit en train de dire la vérité mais il était aussi possible que ce soit un mensonge. Il ne pouvait être sûr de rien et il avait donc décidé de se méfier. l'homme n'avait pas l'air bien méchant, mais on ne pouvait pas vraiment dire que les gens dangereux se reconnaissaient au premier coup d'œil. Faire preuve de prudence était donc généralement une bonne chose.

Il eut exactement le même comportement quand il lui apporta quelque chose à boire. Il adorait le chocolat à la cannelle mais il n'était pas question d'en boire s'il n'était pas certain que ça ne lui ferait aucun mal. Il avait donc demandé à cet homme de le goûter devant lui et il n'avait pas hésité. Le fait qu'il le fasse de cette façon, sans aucune hésitation, tendrait à prouver qu'il était sincère, D'autant plus qu'il fallait se montrer tout particulièrement inoffensif pour réagir aussi aveuglément. Ce n'était peut-être pas totalement sécurisé, mais ça plaidait carrément en sa faveur.

« Merci, je suis rassuré effectivement. Je suis désolé mais je préfère faire attention. Je ne crois pas que ma maman aimerait ça s'il m'arrivait quelque chose. »

Il semblait réellement tenir à lui prouver qu'il était bel et bien de la famille. Henry commençait à le croire. Il n'avait pas l'air très doué pour raconter des histoires et il ressemblait vraiment à un gentil et innocent individu qui ne ferait pas de mal à une mouche. Il savait peut-être se défendre, mais il ne le montrait pas vraiment. Il le faisait peut-être exprès pour ne pas lui faire peur, Cela dit. Henry aurait bien voulu en connaître plus sur l'origine de sa famille et sur les raisons qui avaient poussé cet homme à abandonner sa mère. Mais il savait qu'il ne pourrait pas tout lui dire.

« Des questions, j'en ai plein, mais si vous ne voulez pas me dire certaines choses parce que vous pensez que c'est à ma mère de le faire, ce que je trouve assez logique en soi, vous n'allez pas pouvoir répondre à beaucoup de questions. Mais vous accepteriez peut-être de me parler de qui vous êtes maintenant ? Vous faites quoi depuis que vous êtes dans cette ville ? »

Il commençait à me croire, du moins Henry le faisait sous-entendre, je comprenais aussi sa méfiance. Ce dernier n’avait pas tort, ma fille ne supporterait pas qu’il arrive quelque chose à son fils. Notre famille avait vécu des abandons d’enfant puisque nous avions dû le faire avec Emma et cette dernière le fit avec mon petit-fils.

- C’est une bonne chose, Henry. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Il vaut mieux se méfier de ceux que l’on ne connait pas.

Bien que mon petit-fils commençait à me croire, je lui proposai de lui poser différente question afin de le mettre davantage en confiance. Il en avait plein, mais il savait que je ne pouvais pas répondre à tout, alors le jeune Mills préfère en savoir plus sur moi. Il n’y avait rien de mal à parler de ma vie passé sur cette île puisque c’était totalement différent de l’univers d’où l’on venait.

- Je m’appelle David comme tu le sais déjà et je suis PDG d’une agence de sécurité appelée Nolan Sécurity. J’ai retrouvé récemment ta grand-mère qui s’appelle Mary-Margaret et toi, qu’est-ce que tu deviens ?

S'il était vraiment son grand-père, comme il le prétendait, il était évident que la sécurité de Henry serait sa priorité. C'était pour ça que le garçonnet trouvé particulièrement convaincant que l'homme le félicite de se montrer si méfiant. S’il se montrait paranoïaque, il pourrait prétendre que l'homme faisait ça pour endormir sa méfiance mais la vérité, c'était qu'il n'avait détecté aucun signe de danger et qu'il ne voyait pas pour quelles raisons cet homme voudrait tellement lui faire du mal au point de prétendre être son grand-père et de chercher à le connaître ainsi.

Il ne s'agissait peut-être pas de lui mais d'obtenir des informations sur sa mère ou quelque chose de ce genre, mais il y avait un moment où il fallait offrir un minimum de confiance dans la mesure oui il ne semblait pas que la personne soit malveillante. sinon, autant ne plus chercher à rencontrer qui que ce soit. Ils étaient dans un lieu public et à priori, sa boisson n'était pas droguée. Il n'y avait donc aucune raison de s’angoisser pour le moment et il valait mieux profiter de cet instant et voir ce qui allait se passer. De toute façon, il n'avait pas l'air bien menaçant.

« C'est exactement ce que ma mère dit toujours. Elle a envie que je me fasse des amis, bien-sûr, mais elle veut que je sois vigilant. Je suppose que c'est encore plus vrai ici, où il y a des gens dont on ne sait pas à quel point ils peuvent être dangereux, vu qu'on vient tous d'endroits divers et variés. »

Une société de sécurité, voilà qui parlait à Henry. Après tout, sa mère et la cliente de celle-ci faisaient ce métier aussi. Ça ne pouvait pas être dans la même entreprise puisque celle de sa mère n'engageait que des femmes, mais ils faisaient quand même le même métier. Le nom de sa grand-mère le perturba et il lui rappela une étrange conversation qu'il avait eue à l'école quelque temps auparavant avec une femme de ce prénom là. Mais ça ne devait pas être sa grand-mère, elle était complètement allumée et elle n'avait pas l'air d'avoir conscience de la réalité.

« Ma mère bosse aussi dans une société de sécurité, avec la déesse Artemis. Elle a envoyé une de ses employées protéger notre école. Je sais pas pourquoi. En tout cas, c'est bizarre, j'ai rencontré une femme qui s'appelle Mary-Margaret, mais elle était pas très nette. Elle m'a dit que ma mère venait d'un conte de fée. Mais mon monde à moi, il est ordinaire, limite ennuyeux pour les gens d'ici. Ma mère et moi, on vient d'un monde où les gens ne se transforment pas en grenouille », expliqua-t-il raisonnablement.

Ma fille avait bien élevé Henry, on ne pouvait pas dire vraiment que c’est Regina puisqu’il ne se souvenait pas d’elle. Je disais ça, mais c’était compliqué tout de même à comprendre vu la situation, est-ce que c’était celle d’Emma ou bien de la méchante reine ? J’espérais quand même de la situation allait s’arranger, j’approuvai d’un signe de tête lorsque Henry dit qu’il devait encore plus se méfier des gens sur cette île.

- C’est certain, tu as tout de même réussi à te faire des amis ?

Mon petit-fils me dit que sa mère faisait le même métier que moi, il ne m’apprenait rien bien évidemment puisque j’avais déjà revu Emma. C’est alors que le jeune Mills me parla de Mary-Margaret, elle était donc ici. Je fis un visage étonné et en même temps inquiet, mon épouse avait dit une chose qui ne fallait pas qui n’est autre que nos origines.

Je me trouvais dans une impasse, j’avais promis à la jeune Swan de lui rien dire et de l’autre, je n’aimais pas mentir. Mary-Margaret lui avait dit ce qui était la réalité normalement, mais que Henry ne se souvenait pas pour le moment.

- Mary-Margaret est mon épouse, mais je ne l’ai pas retrouvée en ce qui me concerne. Est-ce que tu en as parlé à Emma de ça ? Si oui, qu’en pense-t-elle ?