Sans trop savoir pourquoi, cette balade à cheval permettait à Mathilde de se confier. Elle se sentait libre, en confiance et en sécurité. Elle confiait alors les avantages qu'elle avait découvert en arrivant dans cette ville. Il y avait des avantages liés à l'évolution de la science et de la technologie, comme se soigner ou téléphoner, par exemple, mais il y avait également eu des évolutions sociales. Mère célibataire et non mariée, sa situation aurait été impossible autrefois. En gardant l'enfant, elle aurait été la risée de sa ville. Son nom aurait été moqué et affiché partout. Sa famille en aurait subi les conséquences. Déshonorée, elle aurait été rejetée de tous et traitée comme une moins que rien. Aujourd'hui, la situation paraissait presque banale. Les couples ne se mariaient plus forcément et des gens avaient des enfants sans se marier et sans vivre ensemble.
En effet, en quelques siècles à peine, le monde avait tellement changé. Il y avait encore bien des choses à régler, mais le constat était là. Le monde avait déjà bien changé. « Les gens sont étranges parfois et ont oublié le sens du mot merci. » Souffla-t-elle en se permettant un sourire. En effet, il avait bien agi et s'était fait crier dessus plutôt que remercier. C'était le monde à l'envers, ça - une chose dont Mathilde était tout à fait capable. « L'important est que vous avez bien agi. » Il avait empêché un accident, après tout. Ces gens qui ne savaient pas lever leurs yeux d'un téléphone, ça la dépassait complétement. La technologie avait ses bons et ses mauvais côtés, c'était une certitude.
« L'image, l'étiquette... Ça avait beaucoup trop d'importance. » Alors évidemment, comme il venait de le dire, leur esprit n'était pas assez ouvert. Mais Mathilde avait été comme ça aussi. Elle était très libre sur bien des sujets, mais l'étiquette avait son importance sur bien des points. Fière, hautaine, elle avait dû se montrer horrible avec bien des gens juste à cause de leur rang, comme elle avait dénigré Julien dans les premiers temps juste parce qu'il était pauvre. « J'ignore comment aurait été ma vie si j'étais restée chez moi... Mais je suis heureuse d'être ici. Je me sens libre. Et je peux avoir mon fils avec moi. » Des gens lui manquaient, mais elle appréciait cet endroit pour cette liberté, il fallait l'avouer. « Votre mère, vous l'avez retrouvée ? » Dans ce monde. Mathilde aurait aimé retrouver son père, son frère... Mais il n'y avait personne. « Vous seriez prêt à renoncer à cette liberté pour retourner chez vous ? » Demanda-t-elle par curiosité. Elle, elle l'ignorait, à vrai dire, parce qu'elle ne s'était jamais vraiment posé la question, mais elle supposait que non.
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Mar 14 Mai - 12:09
« Je pense que je l’aurai eu sur la conscience sinon ou alors la personne au volant aurait freiné à temps. » Dans ces moments là pas le temps de réfléchir on agissait à l’instinct et Arthur ne regrettait rien. Il avait peut-être sauvé une vie ce jour-là, est ce son action avait permis à cette personne de survivre ? Peut-être, il ne le saurait sans doute jamais. Dans son royaume, on ne risquait pas de faire renverser sauf si on se jetait devant des chevaux, mais généralement c’était rare d’avoir de la circulation comme on le disait ici.
« Je suis bien d’accord, puis il y avait la pression qu’on pouvait ressentir. » Encore plus quand on était fils unique. Sa mère qui voulait lui trouver une femme, il faut dire que c’était au moment ou tout le monde pensait que Juliette avait définitivement disparu. Le fait de devoir gérer le royaume et de manque de temps pour sa vie personnelle. Il en avait oublié son anniversaire de mariage, il s’en était voulu. Au final, il avait compris que c’était important de faire passer ses proches avant ses devoirs et qu’il avait bien le droit de déléguer certaines tâches. « Du moment que vous êtes heureuse, peut être qu’on devrait arrêter de se poser des questions. Je ne pense pas qu’un jour on rentrera chez nous. » Cela faisait des années qu’ils étaient ici, et rien n’avait laissé entendre qu’il y aurait un retour chez eux, les choses arrivaient sans doute pour une bonne raison. La vie n’était pas si terrible ici, juste parfois un peu déroutante. « Je ne l’ai pas revue. » Elle lui manquait, mais il se disait qu’elle allait bien où qu’elle soit. « Je ne sais pas honnêtement, je suis bien ici, mais peut être que certaines choses me manquent. » Ce n’était pas une question simple, il y avait des choses bien dans les deux mondes, puis il avait passé la majorité de sa vie dans un temps ancien, même si la modernité avait de bons côtés. « En tout cas, vous vous débrouillez bien. » Essayait il de dévier du sujet, il n’en savait rien, mais il voulait encourager la jeune femme.
Il était parfois difficile de savoir si l'on avait bien agi ou non, mais Mathilde pouvait affirmer que l'homme avait bien agi. Il avait évité un accident qui aurait pu être dramatique, même si la personne ne semblait pas capable de le reconnaître et de simplement dire merci - ce qui lui rappelait de très près une autre personne : elle-même.
Ils évoquaient leur monde et ses difficultés. Il y avait de bons côtés à cette époque qu'ils avaient connue, mais de bien mauvais également. L'étiquette et la réputation étaient ceux qui avaient été le plus difficile pour Mathilde puisqu'elles avaient failli tout lui prendre, même son fils. La pression dont parlait Arthur était également un des mauvais côtés. On attendait trop d'eux. Un comportement parfait et impeccable à chaque instant. Jamais une erreur ou un faux pas. Pourtant, Mathilde en avait commis. A trop lui avoir mis d'interdit, ne l'y avait-on pas poussé quelque part ? « Il est difficile de ne pas se questionner, de ne pas faire de comparaison. » Elle avait beau être heureuse, les comparaisons venaient naturellement, tout comme les questions à propos de cet endroit. « Nous n'en savons rien. Aucun de nous n'aurait pu prédire arriver dans un monde comme celui-ci du jour au lendemain, alors aucun de nous ne peut prédire ce qui se passera plus tard. » Ils pourraient très bien avoir la surprise, un jour, de changer de monde ou de retourner dans leur monde d'origine.
Après tout, même en étant heureux, il était parfois difficile d'accepter ce nouveau monde. Pas seulement à cause de ses nouveautés étranges, mais aussi à cause des gens qui nous manquaient, comme la mère d'Arthur. « J'espère que vous pourrez la revoir. » Disait-elle sincèrement, même si ce n'était pas son genre de se montrer sentimentale. « Je comprends. » Savoir ce que l'on préférait entre son monde et celui-ci était une question compliquée, mais puisqu'il semblait vouloir changer de sujet, Mathilde n'insistait pas. « C'est très gentil, merci. » Souffla-t-elle, avant de rester silencieuse un certain temps, à fixer l'horizon. « J'ai suffisamment abusé de votre temps, peut-être devrions-nous faire demi-tour ? » Encore une fois, c'était un comportement bien rare pour Mathilde, mais elle avait de quoi réfléchir après tout ce qu'ils s'étaient dit - et un sentiment de nostalgie et de mélancolie s'était emparée d'elle - et elle comprenait qu'elle était peut-être en train de déranger, finalement, même s'il ne le laissait plus paraître.
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Mar 9 Juil - 13:58
Mathilde avait raison, on ne pouvait s’empêcher de faire des comparaisons. Cela arrivait souvent à Arthur, surtout au début. Il faut dire que se retrouver du jour au lendemain dans un monde complétement différent ça chamboule. Cela le rassurait de voir qu’il n’était pas le seul dans ce cas-là. Dire que ça faisait plusieurs années maintenant, il avait parfois l’impression que c’était hier. « Oui c’est vrai, je me demande quand même comment ça a pu arriver, un mauvais sortilège jeté par un sorcier. » Le jeune prince n’était pas fan de la magie, il faut dire qu’il avait failli perdre beaucoup à cause de ça. Cependant il avait appris que les gens pratiquant la magie n’étaient pas tous de mauvaises personnes. Mais si c’était un mauvais sort, leurs vies devraient être horrible, mais pour sa part et sans doute pour beaucoup d’autres, ce n’était pas le cas. « Je pense qu’il ne faut pas chercher à deviner à ce qui pourrait se passer le lendemain. » Juste vivre au jour le jour, c’était la seule chose à faire.
« J’espère, je l’imagine débarquer d’un coup chez moi, ne pouvant s’arrêter de parler. » Sa mère était une femme extravagante qui n’en faisait qu’à sa tête, mais c’était une bonne mère, même si parfois il avait du mal à la comprendre. Les deux jeunes gens arrivaient quand même à passer d’un sujet à l’autre, à se confier, c’est fou comme les choses évoluent quand on apprend à s’écouter. « Comme vous le souhaitez, si vous êtes fatigué on peut rentrer, ce n’est déjà pas si mal pour en entrainement. » C’était plus qu’un entraînement, c’était un bon moment passé entre deux amis. Au final ils étaient presque sur la même longueur d’onde, sans doute dû à leur style de vie dans le passé.
Mathilde n'en croyait pas ses yeux, et refuserait sans doute de l'admettre si on le lui demandait parce qu'elle était bien trop fière pour cela, mais elle réussissait à trouver ce moment agréable et à discuter à peu près normalement avec cet homme qu'elle connaissait finalement si peu. Elle avait fait un bon choix en décidant de venir chez lui pour discuter un peu et en lui forçant la main pour faire du cheval. Ensemble, ils discutaient et se confiaient. Ils parlaient de cette nouvelle ville et de leur nouvelle vie. Ils se questionnaient également à propos de la façon dont ils étaient arrivés en ville. A l'hypothèse d'Arthur, Mathilde haussa les épaules et réfléchit un instant. Ils ne savaient rien des raisons de leur présence ici. C'était un mystère que personne encore ne semblait avoir percé. Bonne ou mauvaise chose, elle ne pouvait le dire. « A vrai dire, avant d'arriver dans cette ville, la magie n'était pour moi qu'une fable... Aujourd'hui, je vous répondrais... Pourquoi pas ? » Encore quelque chose qui avait changé pour elle depuis qu'elle était ici. Elle n'était plus fermée à l'idée que la magie ait pu l'amener ici en même temps que tous les autres. C'était encore une idée étrange, un sentiment particulier, mais elle était prête à le croire. Après tout, tout pouvait être possible dans un cas aussi étrange que le leur, non ?
Vivre au jour le jour. Peut-être que c'était la meilleure chose à faire. Peut-être qu'il avait raison, en fin de compte. A vrai dire, Mathilde n'en savait rien et se contentait de hausser les épaules, une fois encore, tout en y réfléchissant un peu plus en détail. Elle préférait changer de sujet et ne pas se perturber avec ces questions qui pouvaient être prenantes et impossibles à faire disparaître. Ils parlèrent donc de la mère d'Arthur. Elle lui souhaitait sincèrement de pouvoir la retrouver. Il lui partageait alors ce qu'il imaginait, les retrouvailles avec elle. A cette idée, Mathilde s'autorisait à sourire, imaginant à son tour cette scène familiale, pleine de bonheur. « J'espère pour vous que tout se passera de cette façon. » Riait-elle, en pensant à ses propres parents qu'elle aimait tant. S'ils étaient ici, elle était curieuse de savoir comment ils vivaient aujourd'hui, loin du monde aristocratique dans lequel ils avaient toujours évolué.
Mélancolique, pensive, après tout ce qu'ils venaient de se dire tous les deux, Mathilde proposait de faire demi-tour et de rentrer. Ce n'était pas tellement sa façon de faire, mais, cette fois-ci, elle en avait besoin. Elle avait besoin de rentrer et de se retrouver seule avec elle-même. Pour un temps. « Tout à fait. » Se contenta-t-elle de répondre, sans le reprendre pour le contredire en expliquant qu'elle n'était pas fatiguée. Elle n'avait aucune envie de s'étendre sur les sentiments qui l'avaient envahie suite à leur discussion. Elle n'aimait pas se montrer faible ou sentimentale, alors il n'était pas question qu'elle montre que leur conversation l'avait plus touchée qu'elle ne voulait le laisser paraître. « Si ma compagnie n'a pas été trop désagréable pour vous, nous pourrions peut-être remettre ça un jour ? » Elle n'avait pas été la pire version d'elle-même. Elle s'était même plutôt trouvée agréable, alors peut-être qu'il ne refuserait pas de partager un moment comme celui-ci une nouvelle fois, plus tard, un jour où il serait disponible ?
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Sam 24 Aoû - 13:48
« C’est bizarre chez moi c’était tout à faire le contraire, la magie était réelle et malheureusement utilisé à mauvais escient. » Il y avait eu tellement de souffrance de peur, à cause de ceux qui utilisaient la magie. Le père de Juliette en avait succombé suite à une attaque, Juliette elle-même avait été maudite, et Arthur avait réussi à l’aider à plusieurs reprises, aidés de leurs amis. D’un côté n’est pas grâce à la magie que le couple s’était finalement réuni ? Peut-être peut-être pas, au fond il avait toujours aimé Juliette, même si durant l’enfance ils avaient l’air de se détester, en fait c’était sans doute une manière de fuir à l’époque. Ils s’étaient bien amusés dans leur enfance, toujours à se faire des coups bas, quitte à se faire sermonner par leur parent respectif. En atterrissant dans ce monde il se disait que la magie avait totalement disparu, puis finalement des choses étranges se sont produites, il est même tombé sur des sorciers qui faisait le bien.
Rien ne se passe jamais comme prévu, mais c’était bien d’être en présence de quelqu’un d’optimiste, encore une facette qu’il découvrait chez Mathilde. Il allait de surprise en surprise avec elle. Le temps étaient passés vite, finalement ils firent demi-tour. « Oui ça me ferait plaisir, n’hésitez pas à me contacter, puis je vous présenterai Juliette. » Passer beaucoup de temps avec une autre femme ça pouvait faire courir des rumeurs, même si Arthur n’était pas infidèle. Il ne donnait pas forcément de cours particulier à ses élèves, il faut dire que c’était rare qu’un élève se pointe à l’improviste comme ça chez lui. Peut être qu’à l’avenir ça arriverait, il n’était pas contre, du moment que ce n’était pas constamment.
La magie était un aspect nouveau de ce monde. Un aspect mystérieux avec lequel elle apprenait encore à se familiariser. Heureusement, elle n'était pas partout autour d'elle, mais elle faisait partie de cet endroit, de ce monde et de ce qui arrivait. Arthur, contrairement à elle, venait d'un monde où la magie avait une place importante. D'un monde où la magie était réelle et mal utilisée. Elle ne pouvait qu'imaginer les dégâts d'une telle magie... et même là, ce n'était pas beau à voir. Mathilde préférait ne pas y penser, pour s'éviter des crises de panique.
Il était temps de rentrer. Mathilde n'avait pas imaginé passer un si bon moment, un moment agréable où elle discuterait calmement, sans avoir besoin d'être hautaine, fière et profondément agaçante, un moment où elle avait même pu se confier. Elle avait apprécié la compagnie d'Arthur et elle espérait voir l'expérience se renouveler, à condition qu'il ait supporté sa présence et son caractère parfois difficile, ce qui n'était franchement pas gagné d'avance. Et ça semblait être le cas. Il semblait l'avoir appréciée et ne pas l'avoir trouvée trop agaçante au point de ne plus jamais avoir envie de la revoir. Il proposait même de lui présenter sa femme, alors... « Je serais ravie de la rencontrer. » Un peu de compagnie ne pouvait décidément pas lui faire de mal. « Je vous recontacterai, oui. Je n'arriverai pas à l'improviste la prochaine fois, je vous le promets. » Souffla-t-elle en souriant, évoquant ce qu'elle avait fait aujourd'hui, débarquer et s'imposer sans y avoir été invitée. La prochaine fois, elle ferait l'effort de prévenir et de demander l'autorisation avant de débarquer comme si tout lui était dû. Arthur méritait bien ce petit effort de sa part.