La vie de Nicolas est loin d'être tout repos. Ce n'est pas rare qu'il se retrouve blessé, voir gravement blessé lors d'une mission. Que ce soit dans son boulot de mercenaire ou de détective privé. Surtout qu'il aime frôler et jongler avec le danger. C'est un peu comme si ça lui apportait de l'adrénaline et qu'il aimait ça. Mais à force de jouer avec le feu, on finit par se bruler.

Quelques jours plus tôt, il avait frôlé la mort dans un affrontement avec cette créature qu'il traque depuis des mois. Une chose à l'allure humanoïde, mais plus grande, plus forte et avec une technologie qui semble plus avancé, dont celle de pouvoir se rendre invisible. Des morts, elle en laisse sur son passage. La police enquête, mais lui aussi, il veut le trouver, il veut le tuer, ce truc ou plutôt cette chose qui est capable de penser et de réfléchir tel un humain. C'était quoi... sa troisième rencontre avec elle... Et cette fois-ci, elle avait bien failli le tuer. De multiples coupures sur tout le corps, mais surtout l’abdomen avait été transpercé de part en part par l'arme de cette chose. Bon, Nicolas n'avait pas rigolé non plus en blessant la créature.

Le sourd avait fuit pour se réfugier dans un quartier malfamé de la ville, dans un premier temps, il ne voulait pas que le monstre le trouve pour le finir. Avec le sang qu'il perdait en abondance, il avait faillit y passer. Par chance, dans la maison abandonnée qu'il avait trouvé, une jeune femme blonde l'avait aidé, Himiko Toga. Les soins étaient loin d'être ceux d'un docteur, mais au moins, son hémorragie était passé. Des heures qu'il n'a pas compté plus tard, il était rentré chez lui.

Sauf que voilà, depuis trois jours, il se sent mal, sa blessure semble mal cicatriser. Ce n'est pas la faute de Toga, mais il faut dire que les conditions dans lesquels elle l'a soigné était loin d'être optimum et qu'il n'a pas prit non plus d'antibiotique après. Forcément... ça n'aide pas et une infection a débuté. Fièvre, douleur, nausée, il a bien été forcé d'aller à l’hôpital. Warwick et Alex étant occupés ailleurs, il n'a ni voulu les prévenir, ni les déranger.

A l’hôpital... se faire comprendre est hélas compliqué pour lui. Vu son état de fatigue, il a nullement l'envie de parler, ça lui prend beaucoup d'énergie et personne ne comprendrait vu qu'il n'aurait pas la force et la patience d'articuler. Quant à écrire, ce n'est pas non plus ce qu'il préfère. Alors, il gesticule, il signe dans l'espoir qu'on veuille le comprendre, mais ici personne ne semble comprendre le langage des signes. Une infirmière essaie de le calmer, il lit sur ses lèvres, mais on dirait qu'ils sont tous idiots. Nicolas était prêt à faire demi-tour, rentrer, trouver un doc ou même voler une pharmacie pour trouver un quelconque médoc qui puisse l'aider à combattre l'infection... En partant vers la porte de sortie, il se sent vaseux et manque de s'écrouler... Il faut d'urgence quelqu'un qui puisse le comprendre. Voulant déranger Warwick, il se rend compte qu'il n'a pas prit son portable... C'est vraiment pas son jour !

Devant se rendre à l'évidence, Nicolas n'était vraiment pas en état et ça risquait d'empirer à chaque heure qui passait. Il ne peut pas blâmer Toga qui l'avait soigné. Elle avait fait de son mieux et de toute manière, c'est lui qui ne voulait pas aller à l’hôpital et qui lui avait demandé de l'aider. Pourtant, voir un vrai médecin vu la gravité de sa blessure aurait été bien plus judicieux. Sauf que Nick est comme ça et venir à l’hôpital en étant à moitié éventré... ça va forcément éveiller beaucoup de questions, choses qu'il ne voulait pas. Le détective avait déjà un peu trop l'habitude de fouiner dans les affaires de la police. Chris Redfield aurait surement apprécié venir et l'interroger pour lui faire cracher le morceau. Eh bien, non, ça ne s'était pas passé comme ça. Quoi que... maintenant, vu qu'il s'est retrouvé forcé d'aller à l’hôpital se sentant trop mal, il imagine qu'on va lui poser des questions. Le sourd verra plus tard pour régler ça. En priorité, il lui faut des soins et surtout des médicaments, surement des antibiotiques pour chasser l'infection avant qu'elle ne contamine tout son corps et ne le conduise vers une mort certaine.

Vu la lenteur du personnel, découragé, il tenta de partir. Si personne ne veut l'aider, il se débrouillera seul. Hors, il faillit tomber tellement ses forces diminuaient. C'est là qu'une flopée d'infirmières et infirmiers accoururent pour lui porter secours. Bonne nouvelle, dans le lot il y avait cet homme qui commença à signer, enfin quelqu'un qui connait le langage des signes, c'est miraculeux ! Il s'était présenté et lui avait indiqué qu'il le reconduisait dans le box, là ou on devrait l'examiner. Nick hésita et finit par le suivre, aidé par le personnel. Une fois installé, il se sentit mieux allongé, ça tournait beaucoup moins d'un coup. Naturellement, l'infirmier voulait des explications. Faut toujours tout expliquer, n'est-ce pas assez visible ? Il fait une infection. Grognant légèrement, il finit par signer à son tour. "Je m'appelle Nicolas Brown. J'ai une blessure qui doit s'infecter. Donnez moi ce qu'il faut et je rentre." Court et simple, il n'a pas envie de s'étaler. Il a dit le minimum et ça suffit pour comprendre son cas. En voyant la blessure, ils verront que c'est très rouge et infecté. Tout ce qu'il demande, c'est un médoc qui chasse l'infection et puis voilà. Nico ne compte pas rester à l’hôpital, comme ça, il ne prendra pas la place d'une personne ayant besoin de soin. C'est un dur, il peut rester au calme chez lui en prenant les médocs et libérer un lit à l’hôpital.

En venant à l’hôpital, Nicolas n'avait pas eu l'intention d'y séjourner. Il voulait simplement qu'on lui file des médocs pour qu'il se sente mieux et basta, ce n'était pas bien compliqué à comprendre, non ? Mais le problèmes des hôpitaux et du personnel c'est que souvent, on ne fait pas ce qu'on veut. Faut toujours que les gens dramatises. Okay, il est loin d'être en grande forme, mais le médicament fera son boulot, alors ça ne sert à rien qu'il reste, non ? Dans son monde, il imagine que personne n'aurait voulu s'occuper d'un Indexé. On lui aurait donné de quoi le soigner et demandé de partir immédiatement... et encore c'est seulement si on l'aurait laissé entrer. Au mieux, il serait allé voir le doc, qui lui aurait fait le nécessaire vu qu'il n'avait pas peur de s'occuper des gens comme lui, pas comme le reste de le population. C'est pas toujours facile d'être différent. Sauf peut-être ici, on dirait que tout le monde se fiche pas mal de ça. En même temps, personne n'a l'air de venir de Ergastulum.

L'infirmier était en train de voir avec une autre infirmière ce qu'il fallait faire. Nick n'avait pas envie de se concentrer pour lire sur leurs lèvres, alors il se contenta d'observer le plafond en espérant qu'ils se dépêchent afin qu'il puisse déguerpir d'ici. Enfin, celui qui parlait la langue des signes débuta les soins. C'était pas hyper agréable, mais ça va, Nicolas est un garçon costaud, il en faut plus pour lui faire vraiment mal. Se contentant de légèrement grimacer et grogner, il fut tout de même bien heureux une fois tout ça terminé. Bon, il peut c'en aller maintenant ? Eh bien non ! C'est à croire que c'est une blague ! Druig lui annonça qu'il allait devoir rester toute la nuit en observation. Brown se redressa un peu trop brutalement sur le brancard, causant une douleur là ou il était blessé. Rapidement, il se mit à signer pour informer son mécontentement. "Non, hors de question que je reste ici. Je rentre chez moi !" Qui pourra le retenir ? Au pire, il signera une décharge comme ça l’hôpital n'aura pas à se sentir coupable s'il lui arrive quoi que ce soit dans les heures et jours qui suivent. D'ailleurs, il commença à se rapprocher du bord du lit, histoire de montrer et confirmer son envie de déguerpir.

Quant à expliquer ce qu'il s'était passé, hors de question qu'il le dise. Déjà, s'il contente la police, ça risque d'être ennuyeux pour Nicolas. Sans être un criminel, il est connu pour empiéter sur les affaires qui ne sont pas les siennes. Alors dire qu'il s'est battu avec le terrible écorcheur qui sévit en ville depuis presque un an... non ! Car il compte bien l'affronter de nouveau et gagner cette fois-ci. "Ça ne regarde pas la police, ni vous. Je suis détective privé, il m'arrive de devoir me défendre." Encore une fois, il signe ça assez vite avec des gestes assez brutes pour montrer qu'il ne compte pas revenir sur son désir de partir, ni même celui de s'exprimer sur la raison de son état. Le mot "défendre" n'était pas tellement juste, vu qu'il s'agit plus "d'attaquer", mais il peut très bien transformer la vérité, cet homme n'en saura rien. Enfin, il se lève en attrapant sa veste. Sa tourne toujours un peu, mais il est trop fier pour avouer qu'il ne se sent pas bien. On lui a donné son médicament, maintenant, il veut se tirer d'ici.

Ce genre de lieu, ce n'est pas fait pour notre Crépusculaire. Il n'aime tout simplement pas ça. Et puis rester ça donnait l'impression d'être faible et être faible c'était être une cible. Plutôt partir rapidement que ceci ne fasse pas de lui la victime de l'attaque de qui que ce soit. Dans son état, il ne serait pas capable de bien se défendre, son corps étant largement trop faible. Quoi que... il pourrait utiliser ses médicaments, ça boosterait son corps, mais en prendre en grosse dose, c'est à chaque fois l'overdose et mettre sa vie en danger. Ça ne serait pas la première fois qu'il le fait... Globalement, Nick est un inconscient à ce niveau là, mais ça ne le dérange pas et ça ne lui fait pas peur non plus.

L'infirmier ne semblait pas d'accord pour le laisser partir. Bien sûr... Comme s'il allait lui accorder le droit de lui donner des ordres... Même si ce n'est qu'une nuit, il ne veut pas. Rentrer, c'était plus important, pour être là bas, chez lui et garder un œil sur Alex, s'assurer que personne ne viendra lui faire du mal ou la capturer une fois de plus. L'écorcheur en avait après lui et ils se reverront, c'est une certitude.

Quand il parla de police, il refusa de manière plus catégorique. Si la police vient dans l'histoire, il va se retrouver dans le pétrin s'il doit raconter son histoire. Franchement, il a nullement envie de voir Chris Redfield débarquer ici pour lui poser des questions sur son état de santé. Histoire d'affirmer ses "paroles", il se leva pour partir. Okay, c'était surement là une mauvaise idée, car son corps était faible et que les vertiges lui rappelèrent qu'il ferait mieux de poser son cul sur le lit et de se coucher. Mais non, trop de fierté pour le faire. Druig s'interposa, lui aussi il a un caractère fort, pas du genre à lâcher se garçon. Ça aurait pu occasionner un beau combat ou une belle complicité, mais ce n'était pas le lieu et il n'était pas en état. En dépit des vertiges, il pousse l'infirmier qui ne faisait que son travail et pensait à la santé de Nick. Quelques pas et voilà qu'il commença à zigzaguer, le sol semblait se dérober sous chacun de ses pas. Son état n'était vraiment pas glorieux. Tout semblait tourner autour de lui, quelques étoiles et puis... plus rien le néant ! Nicolas venait de s'effondrer sur le sol inconscient.

A force d'être têtu voilà ce qui arrive, on se fait encore plus de mal. C'était justement le cas pour Nicolas qui à force de vouloir partir venait finalement de s'évanouir. L'infection était déjà là, il devait avoir un début de fièvre et son corps trop faible ne pouvait plus lutter. Du repos, c'est ce qu'il lui fallait et surtout du temps pour les médicaments puissent faire effet. Ce fut donc le vide intersidéral pour lui, aucun moyen de savoir ce qu'il s'était passé, il se réveilla bien plus tard, dans la nuit ou peut-être le lendemain, il n'en avait aucune idée. Toujours est-il qu'il se trouvait dans un lit d’hôpital, dans une chambre de ce lieu qu'il avait cherché à quitter. Super, ce qu'il avait cherché à tout prit à fuir, voilà qu'il s'y trouve. Un léger grognement mécontent s'échappa de sa gorge alors qu'il se redressa pour s'asseoir. Vous avez deviné le programme, il comptait bien quitter cette chambre et rentrer chez lui sans parler ou prévenir qui que ce soit. Hélas, il constata bien assez tôt que sa main gauche était prisonnière d'une paire de menotte attaché à la barre du lit. Ah ben voilà la cerise sur le gâteau... Si les menottes étaient autour de son poignet, la police devait être là, en tout cas, elle avait été prévenu. Nick n'avait rien à leur dire, tout ce qu'il voudrait c'est rentrer et fin de l'histoire. La manière dont il avait eu ses blessures ne regardait que lui. L'écorcheur était déjà recherché par la police, mais c'était la proie de Nicolas depuis que ce monstre avait attaqué Alex.

Voilà que l'infirmier entra dans la chambre, tenant un plateau repas dans les mains qu'il déposa sur la petite table roulante et haute qui pouvait se placer au dessus du lit pour les patients. La bouffe n'avait pas l'air génial, une sorte d'assiette de purée, une viande non identifié et d'autres trucs qui n'était pas très ragoutant. Bref, de la bouffe d’hôpital... C'est avec ça qu'il voulait soigner des patients... faudrait qu'il change de chef ! Nicolas regarda l'infirmier de son regard neutre et blasé, il pourrait lui en vouloir, mais à quoi bon. Il signa pour expliquer qu'il allait mieux que ça commençait à guérir. Tant mieux, plus vite ça sera guéri, plus vite il pourra reprendre sa traque contre cette créature humanoïde aux dreadlocks étranges. Comme il l'avait pressenti, la police était bel et bien là. Un petit tic nerveux sur le visage montra que ça ne lui plaisait pas du tout. Cependant l’infirmier était prêt à les faire partir en échange de la vérité. En quoi ceci allait l'avancer ? C'est si intéressant que ça de savoir comment les patients se sont blessés ? Sauf que pour le moment, Nick ne pouvait pas répondre, sa main attachée l'empêchant de pouvoir signer correctement. Mais s'il le détache, Druig prendrait le risque qu'il puisse s'échapper aussi. Quoi qu'il en soit, il ne parlera pas et ne signera pas tant qu'il se trouve dans ces conditions. Il ne manqua pas de montrer sa main en tirant un peu sur les menottes pour qu'elle fasse du bruit sur le métal ou elles étaient attachées. Alors que va choisir l'infirmier ? de faire confiance à Nicolas, ce qui est plutôt risqué vu qu'il a déjà essayé de fuir une fois, il pourrait recommencer, plus encore avec la police devant la porte de sa chambre...

Attaché au lit d’hôpital, ce n'était pas trop la situation qu'il espérait. En même temps, il ne savait pas du tout à quoi s'attendre. C'est à peine s'il se souvenait qu'il était tombé dans les pommes. Sa mémoire est flou, mais ça doit être du à la fièvre causé par l'infection. S'il était dans un lit, c'est qu'il n'avait pas été bien et qu'on l'avait ramassé par terre quelque part, où, c'est une énigme pour lui, ici ou à l'extérieur... La réponse n'a que peu d'importance.

Le moins cool dans tout ça, c'était sa main menottée à la barre du lit. Visiblement, le personnel de l’hôpital avait téléphoné à la police. Cela était ennuyeux, plus encore d'apprendre que des agents attendaient derrière la porte pour l'interroger. Nicolas n'avait rien a raconter à la police, s'il le fait, il les aura sur le dos et franchement, non merci. Cependant, l'infirmier était d'accord pour faire partir la police, à condition -parce qu'il y en a toujours une- qu'il accepte de lui parler. Tant qu'il aura la menotte, il ne pourra pas signer correctement, hors de question de lui demander de parler, ça serait trop long et compliqué à expliquer ainsi pour lui.

Le tour de passe-passe de Druig, il l'ignore, c'est comme s'il ne vit rien, mais quand il le détacha, il n'eut aucune envie de partir, fait presque exceptionnel. Sagement assit sur le lit, il ne bougea pas et se massa le poignet quelque peu endoloris par le métal des menottes. A présent, c'était à lui, son histoire allait devoir être raconté. Il pourra se passer de certain détail et dire juste ce qu'il faut. "Je suis détective privé et mercenaire. Je traquais un criminel et nous nous sommes affrontés. Le combat n'a pas vraiment été de mon côté, ni du sien." Tout ceci avait été signé avec ses mains, c'était la vérité, sans les détails les plus intéressants. Ce criminel, c'est un tueur en série que la police traque aussi. Les journaux ont même baptisé ce tueur "l'écorcheur" du fait de son modus opérandi, qui est d'écorcher les victimes. Une manière très horrible de tuer et parfois il faisait pire. Ce tueur, il l'avait croisé une fois avec l'agent Chris Redfield qui le traquait aussi. Nicolas l'avait poursuivi une autre fois alors qu'il avait kidnappé Alex. La particularité de ce tueur, c'est qu'il n'a rien d'humain, non pas par ses actes et sa cruauté, mais réellement, c'est un monstre. Il est plus grand qu'un humain, plus costaud, une peau plus grise, des sortes de Dreadlocks et un visage... qui n'a rien d'un visage, le tout caché derrière un masque et un sang vert fluo. "Je me suis battue il y a quelques jours. Je me suis soignée seule et voilà la résultat," explique une fois de plus avec les mains. Sauf que ce n'est pas lui qui a prodigué les soins, mais une jeune femme qu'il avait croisé. Ce n'était pas sa faute si ça c'était infecté, quoi qu'il arrive, il aurait mieux fait d'aller à l’hôpital. "C'est tout !" ajoute-il en quelques gestes. Si Druig avait lu les journaux au cours des derniers mois, il avait surement lu un articles ou même entendu parler de ce serial killer inarrêtable.

Enfin libéré des menottes, il massait sa peau qui avait été endolori par ce métal trop serré. Ceci ne devrait pas nécessiter de pansement ce qui était une bonne chose, en même temps, il ne s'était pas débattu ce qui aurait pu rendre les choses plus grave. Sur le petit meuble à coté du lit, une lampe lui permettait de mieux voir sa peau marquée, un peu de pommade et ça devrait vite passer, il ne demandera rien pour ça, il doit avoir ça chez lui. Toute de même, ça serait bien des menottes plus confortable, pourquoi pas avec un peu de laine autour pour que ce soit tout doux et moins agressif. A présent, il devait parler et il n'avait pas spécialement envie de toute expliquer à Druig. Bien que son infirmier soit sympa et bienveillant, tel un chien comme le Saint-Bernard, il préférait taire certain détail. Il expliqua donc qu'il s'était battu avec quelqu'un et que le résultat n'était autre que sa venue ici, rien de bien extraordinaire au final.

Tout en regardant l'infirmier, il prit la bouteille d'eau en plastique qui avait été déposé sur la petite table sur roulette pour se désaltérer un peu. C'est qu'il avait soif avec tout ça. L'homme comprend donc que ça n'avait pas été facile pour lui, ce qui est vrai. Les combats contre ce monstre sont loin d'être évident, un adversaire redoutable. Sa venue ici était soit disant la bonne décision, ce n'est pas comme s'il avait le choix. C'est toujours mieux que de trouver un morceau de papier manuscrit au bout de son doigt de pied à la morgue dans quelques jours. Nicolas est peut-être inconscient, il risque souvent sa vie, mais est toujours parvenu à rester en vie. Chose qu'il espère bien continuer ainsi.

Il pensait que l'interrogatoire allait être fini, qu'il allait pouvoir partir sans que la police n'affiche sa tête sur le trombinoscope des criminels du coin... c'était sans compter la curiosité ou vivacité d'esprit de Druig pour une nouvelle question. Ce n'était pas un âne, il lisait les journaux et se renseignait un minimum sur ce qu'il se passait en ville. Inévitablement, il avait entendu parler de l’écorcheur, ce tueur en série qui sévissait depuis plusieurs mois déjà. Mentir, c'était ce qu'il avait prévu, mais la dernière phrase était là pour l’inciter à dire la vérité. Ce dernier grogna légèrement. Il s'empara du biscuit qui était à coté de la bouteille d'eau et l'engouffra puis se mit à signer. "Lui ou un autre fou furieux, qu'est-ce que ça change ?" demande t'il. Il n'avait pas envie qu'on lui fasse la morale. Le danger il connait et il n'a jamais eu peur de mettre sa vie en jeu. "C'est surement lui et ce n'est pas la première fois que je l'affronte." Il ne pouvait pas être plus honnête que ça. Par trois fois ils se sont croisés, donc deux affrontements. Le premier, il avait kidnappé Alex, l'histoire était donc devenu personnel, d'où se troisième affrontement. La première fois, il avait fuit, ça n'avait pas été un vrai combat. "J'ai pas besoin qu'on me protège. La prochaine fois, je l'aurais !" précise t'il avec de la détermination dans le regard. Il espérait que Druig ne fasse pas tout un cinéma. Il n'est pas un vase en porcelaine, il est un indexé, plus fort qu'un humain lambda, ce qui lui valait d'ailleurs une forme de rejet là d'où il venait. "Vous allez pas prévenir la police ?" demande t'il pour s'assurer de ne pas être "trahi" par l'infirmier.

Même si ça ne l'enchantait pas plus que ça, Nicolas avait raconté ce qu'il s'était passé. Cette traque qu'il menait contre l'écorcheur. Oui, il savait que ceci été dangereux, mais ça le sera de toute manière pour quiconque le traquait. A la différence d'un simple flic, Nick n'était pas un simple humain. Sa nature d'Indexé le rendant bien plus fort et redoutable qu'eux. Son endurance, sa force, ses réflexes, sa rapidités, c'étaient décuplés chez lui, pire encore s'il prend ses médicaments, enfin... médicament faisant office de drogue s'il en prenait en grande quantité. C'est d'ailleurs pour ça qu'il avait un rang de A/0 dans son monde, il était un peu biaisé, mais sa surconsommation de drogue pour les combats le rendait plus fort. Bon, c'est un détail qu'il se gardera d'indiquer à l'infirmier, il n'avait pas besoin de tout savoir. En dehors de Worick et Alex, personne ne savait pour ce qu'il était. De toute manière, ce monde ne connaissait pas les Indexés, donc ça ne posait pas de réel problème.

Druig semblait s'inquiéter pour lui, mais que ça soit lui ou ses amis, ça ne changeait rien. Quand Nick avait une idée en tête, il devenait une tête de mule. Au moins, en voyant son état s’aggraver, il était venu à l’hôpital, un bon réflexe, non ? Du coup, sur le fait de finir à la morgue, il haussa les épaules, sa vie était déjà plus courte que celle d'un humain lambda et il se fichait un peu de mourir. Son sort viendra, tôt ou tard, comme tout le monde.

Au moins, l'infirmier avait comprit une chose, le dissuader ne servira à rien. Nicolas continuera sa traque, cependant, il attendra d'aller mieux. Il n'était pas fou, dans son état, il n'aura aucune chance de gagner contre ce monstre. Alors afin de rassurer son interlocuteur, il hocha la tête de manière positive pour indiquer qu'il fera attention. Bon... ce n'était pas vraiment garantie, mais si cela permettait d'avoir la paix, tant mieux.

L'homme lui assura qu'il ne dirait rien, il attendait cependant de voir pour en être certain. Accorder sa confiance n'était pas vraiment son fort et ça pouvait se comprendre. "Est-ce que je dois prendre des médicaments ?" signe t'il histoire de savoir ce qu'il lui faut avant de partir. Peut-être même que Druig devra lui donner avant qu'il ne parte. Vu son état, ça ne serait pas étonnant qu'il doive continuer des antibiotique durant quelques jours, pour être sûr que l'infection ne revienne pas. Après ça, il pourra surement partir. En douceur, il se leva du lit, il en avait marre d'être assit dessus et ses jambes avaient besoin de se dégourdir. Sa forme n'était pas vraiment là, les jambes semblables à du coton, mais ça aurait pu être pire. Au moins, il tenait debout, juste qu'il n'ira pas courir un marathon aujourd'hui, ça tombe bien, ce n'était pas prévu au programme pour le moment. "Si un jour, je suis blessé, je peux venir vous voir ?" questionne t'il avec ses mains. Avoir quelqu'un pour l'aider, le soigner et ne pas poser de question ou du moins, qui évitera la police, ça pourrait lui être utile...

Le mercenaire n'avait pas l'intention d'attendre une éternité ici, surtout si la police avait l'intention de le cuisiner. Le mieux était de partir rapidement, surtout si Druig était partant pour l'aider. Il avait une chance, il n'en aura peut-être pas deux. En plus, il avait bien assez de problèmes avec la police pour devoir passer un interrogatoire et raconter comment il avait eu ses blessures. Ceci ne regardait que lui et ce monstre contre qui il s'était battu, c'était sa proie à lui, il ne voulait pas que des agents de police puissent avoir cette chose avec lui. Bon, ça avait l'air mal barré pour eux depuis plusieurs mois déjà. Seul Nick avait eu l'occasion de l'affronter à plusieurs reprises et ça ne s'était pas toujours bien terminé.

Conscient de son état, il demanda tout de même s'il devait prendre des médicaments. Druig lui donna l'ordonnance qu'un docteur avait déjà préparé. Dessus, il y avait toutes sorte de médicaments, des antidouleurs, des antibiotiques... bref, de quoi lui rendre la vie plus facile et moins douloureuse les jours à venir, le temps qu'il cicatrise. Ça devrait le faire. Son corps a tendance à guérir assez rapidement, surement un avantage d'être un Indexé. Il prit le papier qu'il plia pour glisser dans la poche de sa veste, sur le chemin du retour, il fera un arrêt par la pharmacie pour acheter tout ça.

L'infirmier lui recommanda de revenir si jamais il ne se sentait pas bien. Le fera t'il ? Ceci reste à voir, mais il doute que ça puisse aller plus mal, il a reçu les bons soins et à ce qu'il faut niveau médicament pour éviter une nouvelle infection, du moins, en logique. Afin de rassurer l'homme, il hocha la tête de manière positive, pour lui faire comprendre qu'il ne laissera pas trainer si jamais ça ne va pas. Mieux encore, Druig était prêt à venir pour l'aider si besoin. Pas sûr qu'il fasse appel à lui, mais c'était bon à savoir. Sincèrement, l’hôpital est un lieu qu'il préfère éviter, c'est... disons que ce n'est pas son endroit favoris. Il tendit son téléphone pour qu'il puisse y enregistrer son numéro de téléphone, c'était plus simple que de l'avoir sur un papier qu'il finira surement pas perdre voir même oublier. Au moins, dans son téléphone, il le retrouvera facilement. Une fois tous ça fait, il enfila sa veste, il était temps pour lui de rentrer. "Merci Druig," signe t'il à l'aide de ses mains, il devait bien ça à cette personne. Sans lui, il se pourrait qu'il soit à deux doigts de se faire embarquer au poste de police. Une fois les policiers gardant la porte partie, il en profita pour quitter les lieux. Nick était en meilleure santé, bien qu'il doive encore se ménager, au moins pendant quelques jours et bien suivre son traitement pour retrouver la forme au plus vite. Dès qu'il ira mieux, il reprendra sa traque de cette créature !