Chérie je suis rentré feat Romione (terminé)

 Fin de journée pour Ronald, il pouvait rentrer chez lui, les ventes s’étaient enchaînés à la boutique et son patron était satisfait de son travail. Les farces et attrapes des moldus étaient amusantes, mais ça ne vaudrait jamais celle des sorciers aux yeux de Ron. Cependant, lui-même était actuellement sans pouvoir depuis un peu plus de trois ans, il avait dû s’y habituer. Il savait conduire une voiture aussi, mais quand même c’est dommage qu’elle ne puisse pas voler et se rendre invisible. Il avait peut-être perdu sa magie, mais pas sa famille et la famille c’est sacré.  A un moment de la journée, il avait trouvé le moyen de bloquer son téléphone, il ne savait même pas comment il avait fait son compte, cet engin était trop bizarre, résultat, il était inutilisable pour le moment. Ce n’est pas comme s’il s’en servait beaucoup, mais quand même, puis il n’avait pas osé demander d’aide, de peur d’être ridicule, car apparemment savoir se servir d’un téléphone pour quelqu’un de son âge c’était la base. Déjà qu’il pouvait paraître bizarre aux yeux de certaines personnes, inutile d’en rajouter une couche. Il franchit la porte de la maison ou il vivait avec sa femme et ses enfants, d’ailleurs, il avait l’impression que Rose et Hugo étaient toujours de sortie, d’un côté ils sont jeunes. « Hermione, je suis rentré. » Il entra dans le salon et c’est là qu’il vit sa femme, il s’approcha d’elle et l’embrassa. « Ta journée s’est bien passé ? » Si quand il avait onze ans, on lui avait dit qu’il finirait avec elle, il aurait rigolé, la vie est étrange, mais bon, il ne s’en plaignait pas. « Ce fichu truc a cessé de fonctionner, je n’y comprends rien. » Il lui tendit, à force, elle devrait être habitué avec lui, au désespoir, un bon reparo et le problème serait réglé, nostalgie quand tu nous tient.

Confortablement installée dans le canapé du salon, des copies entre les mains, Hermione profitait du calme de la maison pour corriger ses copies. Les enfants étaient absents, comme bien souvent. Ron travaillait. Cette vie était particulière pour eux. Loin du monde qu'ils avaient connu autrefois, ils se retrouvaient à jouer la parfaite petite famille de moldus. Si Hermione avait déjà connu ce genre de vie lorsqu'elle était très jeune, Ron cherchait toujours à s'adapter depuis trois ans qu'ils étaient ici. Il se débrouillait plutôt bien, mais il lui arrivait encore d'avoir du mal avec certaines choses. La magie manquait beaucoup à Hermione, également. Il était tellement plus simple de se servir de sa baguette et d'un sort pour faire certaines choses. Pourtant, aujourd'hui, il avait fallu apprendre à se débrouiller autrement. Sans magie.

Mais la jeune femme se rassurait comme elle le pouvait. Si pendant longtemps elle avait cru ses pouvoirs disparus à jamais, elle avait appris que certaines personnes les retrouvaient avec le temps. Ne voyant pas pourquoi elle serait privée de cette chance, elle attendait avec impatience que son tour arrive. Avec impatience et appréhension. L'idée qu'elle puisse avoir perdu de sa puissance, de ce qu'elle avait appris la perturbait bien trop souvent lorsqu'elle songeait au retour de sa magie. Pourquoi se stresser d'une chose sur laquelle elle n'avait aucune maîtrise ? Une chose pour laquelle elle ne pouvait rien et dont elle ne saurait rien jusqu'au moment de retrouver ses pouvoirs ? C'était inutile, mais Hermione s'inquiétait sans cesse, son besoin de toujours faire au mieux, d'être parmi les meilleurs ne l'ayant jamais abandonnée, même en vieillissant.

Perdue dans ses pensées, son regard s'était perdu sur la même copie depuis une dizaine de minutes. Elle n'était même pas capable de dire ce qu'elle était en train de lire, parce qu'elle n'en savait rien. Ce fut la voix de Ron qui la sortit de ses réflexions, la faisant sursauter au passage. A peine entré dans le salon, il s'approcha d'elle pour l'embrasser. Cette vie banale qu'ils menaient l'amusait toujours à chaque fois qu'elle y pensait et elle en voyait un des exemples les plus flagrants, à ses yeux du moins. « Comme d'habitude. » Rien d'exceptionnel. Tranquille. Ennuyante, parfois, peut-être. « Et la tienne ? » demanda Hermione à son tour, en déposant ses copies sur la table basse pour se concentrer sur son mari qui lui tendit son portable. Un sourire amusé - et moqueur - prit place sur ses lèvres tandis qu'elle l'écoutait se plaindre de ce fichu truc. « J'ignore comment tu fais pour le bloquer en permanence ! Ça relève presque de l'exploit, Ron. » Ce n'était quand même pas si compliqué ! Elle s'était bien habituée à ces appareils qui lui restaient quelque peu étrangers, alors pourquoi pas lui ? Peut-être parce que ce monde lui restait totalement étranger, contrairement à elle ? « Ce serait plus facile avec une baguette et un sort, n'est-ce pas ? » Se moquait-elle de lui ? Totalement ! Elle bidouilla bêtement le téléphone quelques secondes et lui tendit de nouveau. Comme à chaque fois, ce n'était rien. Simplement Ron ne semblait pas avoir la patience pour tout apprendre et tout comprendre de cet appareil. Et Hermione commençait à avoir l'habitude de lui régler ces petits soucis. « Heureusement que les enfants s'en sortent mieux que toi. » Ne put-elle s'empêcher d'ajouter, toujours dans le but de taquiner Ron.

« Oh la mienne, quelques ventes, on a pas mal d’amateurs de blagues. » Qui n’aimait pas piéger gentiment un ami ou un ennemi, quoique pour l’ennemi, ce n’était sans doute pas de la gentillesse. Après la boutique vendait des choses qui n’étaient pas considéré comme dangereuses, le seul danger était de mettre de mauvaises humeurs la victime, mais au fond, c’était sans doute l’un des buts recherchés. « Au lieu de me critiquer, aide-moi, ce n’est pas ma faute si cet engin de malheur se met à disjoncter dés que je m’en sers, ce n’est pas fiable ce truc, je n’y suis pour rien. » Pour le coup Ron faisait preuve de mauvaise foi, mais il ne comprenait toujours pas pourquoi ça se bloquait. Heureusement que sa femme était là pour lui venir en aide, que ce soit dans la technologie moldu ou en magie, elle le surpassait, il l’avait compris depuis longtemps et il ne pouvait pas faire grand-chose contre ça. Par contre il savait qu’il était meilleur qu’elle pour tenir sur un balai c’était mieux que rien. « Oui tout à fait avec ma baguette je m’en sortirai mieux et je compte bien retrouver ma magie. » Il était déterminé, même si ça faisait déjà trois ans. Mais attends une minute, elle se moquait de lui ? Bon tant pis, il savait qu’il avait l’air ridicule, mais bon il ne changerait pas, il était comme ça. « Ils s’en sortent mieux car tu les as bien formés, tu as vécu les onze premières années de ta vie en tant que moldu, c’est normal qu’ils apprennent de toi. » Lui c’était un sans pur, il n’avait connu que ça, même son père qui étudiait les objets moldus n’y comprenait pas grand-chose. « Tu vois avec la magie, la vaisselle se ferait toute seule, le linge serait propre en un clin d’œil et on pourrait aller d’un endroit à un autre rapidement. Reconnait que ça te manque de ne plus être une sorcière. » Lui il ne voyait que des avantages à la magie, un gain de temps, peut être qu’il ferait mieux d’arrêter de ressasser le passé, mais c’était difficile.

A la réponse de Ron, à propos de sa journée, la sorcière se contenta de sourire. Ron avait trouvé un métier qui lui plaisait, un métier dans lequel il semblait s'épanouir. Malgré l'absence de ses pouvoirs, il était heureux et Hermione ne pouvait que s'en réjouir. En revanche, excepté pour le travail, Ron ne s'adaptait pas parfaitement à la vie de moldu. Il semblait réticent à tout ce que ce monde pouvait offrir, n'attendant qu'une chose : récupérer sa magie. Hermione aussi n'attendait que ça. Néanmoins, elle voyait un avantage à vivre dans deux mondes : celui des moldus et celui des sorciers. Ils n'en tireraient que des avantages, si Ron se décidait à faire un véritable effort. « Ron, si tu sais lancer des sorts et préparer des potions, je ne vois pas pourquoi un malheureux téléphone portable te résisterait. » Rétorqua Hermione en soupirant, avant d'attraper ce fameux téléphone. Il y avait quand même plus compliqué en magie que de se servir d'un malheureux téléphone. S'il était capable de préparer une potion, de jeter un sort, de tenir sur un balai, il était capable de se servir de cet appareil - au moins pour ses fonctionnalités de base. « Même si tu retrouves ta magie, il va bien falloir que tu t'habitues à ce monde. Si tu faisais un petit effort, tu verrais qu'il n'est pas si mal. » Ron ne voulait pas faire d'efforts, selon Hermione. Il se focalisait sur le fait que ce monde n'était pas le sien et rejetait alors tout ce qu'il offrait. Pourtant, quelque chose lui disait qu'ils étaient là pour un bon moment, alors Ron n'aurait pas d'autres choix que de faire des efforts à la longue.

Parce que la situation amusait la jeune femme, elle ne put s'empêcher de se moquer de lui, lui rappelant comme ses enfants étaient plus doués que lui pour tout ça. « Ils s'en sortent mieux parce qu'ils ont envie d'y arriver, contrairement à toi. Si tu faisais un minimum d'efforts, tu pourrais te débrouiller toi aussi. » Le monde des moldus n'était pas si compliqué pour peu qu'on s'y intéressait réellement et qu'on ne se contentait pas de vivre en pestant contre lui en permanence. « Tu sais bien que ça me manque autant qu'à toi. » Soupira Hermione, après lui avoir rendu son téléphone, alors qu'il évoquait la magie. Hermione adorait être une sorcière, adorait posséder ses pouvoirs. Néanmoins, elle n'oubliait pas le monde dans lequel ils vivaient aujourd'hui. Et si elle comptait bien récupérer sa baguette et toute sa magie, elle aussi, elle comptait s'adapter pour vivre comme une sorcière dans un monde moldu parce qu'ils n'avaient pas le choix. « Mais même lorsque nous récupérerons nos pouvoirs, on devra continuer notre vie dans ce monde, Ron. » Dit-elle en soupirant avant de lui attraper la main. « Alors tu dois t'y habituer. Tu dois faire un effort pour apprendre à te débrouiller ici. C'est comme lorsque tu apprenais un nouveau sortilège ou une nouvelle potion, il te suffit de t'entraîner et d'essayer. » Avec des efforts, il n'y avait pas de raisons pour qu'il n'y arrive pas. « Quant aux tâches ménagères, je dois t'avouer que j'ai plutôt hâte de retrouver mes pouvoirs pour ça. » Avoua-t-elle, avec un clin d'oeil et un sourire, pour lui donner raison, malgré tout. « Ce monde n'a pas que des défauts, je te le promets. » Tout paraissait plus long, plus compliqué, mais il y avait des avantages, il devait juste apprendre à les remarquer.

« Parce que ce téléphone me déteste, voilà le problème. » Oui il parlait comme si ce truc avait une conscience, mais honnêtement, il n’y avait qu’avec lui que ça se bloquait, ça ressemblait à du sabotage ni plus, ni moins. « Ma baguette je lui fais confiance, pour les potions, c’est gentil, mais tu sais bien que ça n’a jamais été mon réel point fort, mais merci de m’encourager. » Il n’avait pas forcément un très bon souvenir des cours de potions, il faut dire que Rogue n’était pas tendre avec eux, après il avait quand même réussi à obtenir son examen, comme quoi rien n’était perdu. C’est sûr que la meilleure restait Hermione, ça il ne pourrait pas le contester, d’ailleurs il avait bien apprécié quand elle lui laissait voir ses devoirs. Ah Poudlard tant de souvenirs mémorables, heureux comme malheureux, il ne se souvient pas avoir eu une seule année normale dans sa scolarité.

« Mais je fais des efforts, j’apprends toutes les astuces des moldus. » Même s’il ne les retenait pas toute, mais sa femme avait raison, magie ou pas, il devait s’habituer, c’est ce qu’il faisait depuis trois ans et il n’était pas si malheureux que ça, au moins ici il ne semblait pas y avoir de mage noir menaçant leur vie. Même s’il y avait d’autres types de criminels, ce monde est plein de surprises.

« En tant qu’épouse bien aimée, tu pourrais m’encourager un peu au lieu de m’enfoncer. » Il était sûr qu’elle faisait ça pour l’embêter, bien sûr, ça ne le dérangeait pas tant que ça, après toute la chamaillerie c’était leur quotidien depuis leur entrée à Poudlard, mais c’est parce qu’ils tiennent l’un à l’autre, c’est un signe d’affection. « Tu verras on récupérera notre magie et tu pourras à nouveau lancer des sorts et exceller dans ce domaine. » Par la même occasion prouver qu’elle était meilleure que lui, c’est ça qui était drôle, il était un sang pur et elle une née moldu et pourtant ça a toujours été la meilleure élève de leur année sans doute. « Oui je sais qu’on est là pour un moment, ça fait bien longtemps que je l’ai compris, je crois que je suis destiné à apprendre tout de toi. » Qu’est ce qu’il ferait sans elle, il ne savait pas. « Ah tu vois les tâches ménagères sans magie c’est cruel, j’avais raison. » Il était tout fier de lui, Hermione qui lui donnait raison sur ce point. « Je le sais, au moins on est en famille. » Tout seul, il n’aurait pas tenu.

Lorsque Ron affirma que ce téléphone le détestait, Hermione leva les yeux au ciel. Il était pire qu'un enfant. Un enfant qui refusait de faire de véritables efforts en accusant tout et tout le monde. Si ce téléphone se bloquait sans cesse, ce n'était pas parce qu'il détestait Ron personnellement, simplement que Ron était incapable de s'en servir comme il fallait. Comme Hermione le disait si bien, s'il était capable de fabriquer une potion - même s'il n'était pas spécialement doué, il pouvait le faire - ou utiliser sa baguette pour lancer un sort, utiliser un téléphone portable était largement dans ses cordes - pour le peu qu'il le veuille sincèrement. « Tout n'explosait pas à chaque fois que tu tentais une potion, donc tu te débrouilles. » Avait-elle ajouté, amusée, avant de poursuivre : « Un téléphone, c'est beaucoup plus facile à utiliser qu'une potion à faire. » Rétorqua la jeune femme pour conclure, persuadée d'avoir raison et qu'il s'agissait surtout d'un manque d'effort de la part de son mari.

Néanmoins, Ron continuait de prétendre le contraire : des efforts, il en faisait. Hermione ne disait pas le contraire - enfin si, elle l'avait dit, mais elle ne le pensait pas vraiment. S'il ne faisait aucun effort, tout serait bien plus difficile. Il n'en faisait juste pas assez. Il attendait avec impatience que ses pouvoirs reviennent et se persuadait que sa vie serait plus facile alors. Même avec ses pouvoirs, ce qu'il semblait oublier, c'était qu'il vivrait toujours dans ce monde. Alors, il devait s'y habituer malgré tout. « En tant qu'épouse, je t'encourage ! » Corrigea la jeune femme, avant de nuancer son propos : « Mais en tant que meilleure amie, je me moque de toi ! » Parce que c'était si amusant de se moquer gentiment de lui. Ils avaient toujours fonctionné ainsi, mariés ou non, Hermione ne comptait pas changer ça. « Peut-être que je ne suis plus aussi douée. Après si longtemps... » Soupira-t-elle. C'était l'une de ses plus grandes peurs à chaque fois qu'elle songeait à sa magie. Hermione était douée et elle ne se cachait pas pour le dire ou le montrer, au risque d'en agacer plus d'un. Mais après trois ans, son niveau allait forcément être différent, non ? Et si elle n'était plus douée ? Ron avait réussi à l'inquiéter. Alors elle essayait de continuer leur conversation sur la magie, sans penser à sa propre magie et à ce qu'elle était devenue. « Tout apprendre de moi ? Et je gagne quoi, en échange ? » Rétorqua la sorcière, préférant ne pas penser à ce qu'il avait dit d'abord. Elle ignorait s'ils étaient là pour toujours, mais cette pensée l'angoissait. Ce monde n'était pas horrible, mais avait-elle envie de vivre dans cet endroit éternellement ? Avait-elle réellement envie de faire de sa vie d'autrefois un lointain souvenir ? Encore une fois, Hermione préférait penser à autre chose, alors elle donna raison à Ron à propos des tâches ménagères. Pour elles aussi, Hermione rêverait de récupérer sa magie. Ce n'était pas ce qu'elle préférait dans le monde des moldus, bien au contraire. La fierté de Ron la fit rire et, avant de répondre, elle vint se blottir contre lui. « Tu ne crois pas que les raisons qui nous poussent à récupérer nos pouvoirs font de nous des fainéants ? » Demanda-t-elle en riant. Évidemment, ce n'était pas les seules raisons les poussant à les récupérer, mais elles étaient celles qu'ils mettaient en avant à cet instant. « Je n'aurais pas pu vivre ici sans les enfants et sans toi. » Confirma-t-elle aux mots de son époux. « Mais je me sentirai plus en sécurité avec ma magie... » Souffla-t-elle, toujours contre lui, beaucoup plus sérieuse tout à coup. « Sans, nous n'avons aucun moyen de nous défendre et on ne sait pas qui peut se trouver dans cette ville et qui peut retrouver ses pouvoirs avant nous. » Un véritable danger pour eux si certains sorciers malintentionnés venaient à les retrouver ou à trouver les enfants. « Et, avec nos pouvoirs, peut-être comprendrons-nous ce qui nous est arrivé. » Ajouta-t-elle dans un léger haussement d'épaules.  

« C’est surtout que mes potions ne prenaient pas la bonne couleur, heureusement que Rogue ne nous les faisait pas boire. » Traumatisé par son professeur de potions ? Il ne fallait peut-être pas exagérer, pendant six années, il avait survécu à ces cours-là, puis quand le professeur avait le dos tourné, il y avait toujours le moyen de s’entraider un peu, bon malheureusement ça n’aidait pas toujours mais autant se planter à plusieurs que seul. « Pour le téléphone ça c’est toi qui le dis, je n’en suis pas convaincu. » Il pouvait être têtu lui aussi, c’était peut-être pour ça que pendant leur adolescence, il lui était arrivé de faire la tête à Hermione pendant des jours, alors qu’il n’avait pas forcément raison, mais bon inutile de lui préciser maintenant, c’était le passé, ça faisait des souvenirs, des bons comme des moins bons.

« Je trouve que tu te moques un peu trop de moi en tant que meilleure amie. » Est-ce que c’était comme ça quand ils étaient jeunes ? Bon ils le sont encore, disons plutôt quand ils étaient à Poudlard, il se souvenait bien des prises de têtes. Il se souvenait de leur première rencontre, cette fille qui dés le début lui tapait sur le système et finalement qu’il a fini par épouser, comme quoi tout était possible. « Ne te fiche pas de moi, c’est dur à moi de le dire, mais tu es la meilleure sorcière que j’ai connu, même moi qui vient d’une famille de sorcier, je n’ai jamais réussi à te battre. Sauf en Quidditch, mais bon c’est parce que ça ne s’apprends pas dans des livres. » Il n’était pas un mauvais joueur au contraire, c’était juste le manque de confiance en lui qui le faisait échouer. Il avait compris qu’il pouvait s’en sortir sans potion de chance, il devait juste croire en lui. « Tu gagnes ma reconnaissance et mon soutien, c’est beau non ? » Il en profita pour déposer un baiser sur ses lèvres. « Fainéant, non on veut juste de la facilité. » Bon elle n’avait peut-être pas tort, mais c’était surtout une question d’habitude. « Ne t’inquiète pour la sécurité, je te protégerai et je protégerai nos enfants. » Ron serra sa femme dans ses bras, histoire de confirmer ses propos. « Tu sais ça fait trois ans et on est toujours vivant, c’est peut-être moins dangereux que notre monde à nous. » Jusqu’’à présent il ne leur était rien arrivé de grave, il fallait voir le bon côté des choses. « Je ne sais pas Hermione, d’après les rumeurs, il y a des gens avec de la magie, mais ils sont toujours ici, peut être qu’on doit attendre de voir. » De toute façon, ils n’avaient pas le choix.

« Dommage qu'il ne te les faisait pas boire, tu voulais dire ? » Le taquina-t-elle. En réalité, Hermione n'avait jamais été à l'abri d'une erreur et elle n'aurait pas apprécié devoir boire l'une de ses potions ratées. Rogue avait mauvaise réputation, mais heureusement pour eux, il n'avait jamais eu cette idée. « C'est justement parce que je le dis que tu dois le croire. » Assura-t-elle, sans le moindre doute. Son téléphone ne lui voulait aucun mal personnellement, son téléphone n'était pas plus difficile à utiliser qu'autre chose à condition de faire les efforts nécessaires. Non, vraiment, Hermione était sûre d'elle sur ce coup - comme sur beaucoup de coups, d'ailleurs.

« Et je trouve que tu as beaucoup de choses à me reprocher en tant que meilleur ami. » Elle se moquait de lui, évidemment. Elle savait qu'il plaisantait et ne prenait pas les moqueries d'Hermione au sérieux. Ça avait toujours été une sorte de jeu entre eux. Un jeu amusant qui les avait parfois conduits à se disputer plus sérieusement et à se faire la tête lorsqu'ils étaient adolescents. Aujourd'hui adultes, heureusement pour eux, ils avaient davantage tendance à simplement rire des plaisanteries de l'un et l'autre.

Hermione doutait de ses capacités. Si, la plupart du temps, elle pouvait paraître sûre d'elle, Hermione avait toujours plus ou moins douté de ses capacités. Sorcière dans une famille humaine, elle avait toujours travaillé plus que les autres pour prouver sa valeur et être la meilleure. Néanmoins, ces trois ans passées sans magie lui faisaient craindre d'avoir perdu de ses talents. Et si elle n'était plus aussi douée qu'elle avait pu l'être ? Si les mots de son mari la rassuraient, ils ne suffisaient pas à la convaincre totalement. « Tu dis ça parce que je suis ta femme. » Elle ne le pensait pas vraiment. Ron était sincère et ne se privait jamais pour dire ce qu'il avait à dire, alors il devait être sincère cette fois-ci aussi - en partie du moins. Elle-même ne nierait pas être l'une des meilleures sorcières de sa génération, elle n'était pas du genre à faire preuve de fausse modestie, mais aujourd'hui, cette affirmation n'était peut-être plus valable. « Ce n'est pas parce que ça ne s'apprend pas dans les livres que ce n'est pas un talent à souligner. » Pourquoi devait-il se dénigrer en permanence ? Qu'importe si le quidditch ne s'apprenait pas dans les livres, non ? L'important était qu'il était doué pour ça - une fois qu'il avait pris confiance en lui. « Tu devrais prendre confiance en toi, Ron. » Souffla-t-elle, soudainement particulièrement sincère. Elle n'avait jamais aimé voir Ron se sous-estimer de la sorte. Il n'était peut-être pas le sorcier le plus doué, mais il avait de nombreuses qualités et il avait été d'une aide particulièrement utile à de nombreuses reprises. « Tu es un bon joueur de Quidditch, tu es un bon sorcier, tu es un bon père, tu es un homme bon et tu es un excellent mari. » Assura-t-elle, un sourire rassurant aux lèvres, en venant poser sa main sur sa cuisse pour la serrer légèrement dans un geste réconfortant. « C'est suffisant. Pour l'instant. » Souffla-t-elle après avoir reçu un baiser, lorsqu'il lui parla de reconnaissance et de soutien.

Mêlant sujets sérieux et sujets légers, ils en arrivaient aux raisons qui les poussaient à vouloir récupérer leurs pouvoirs. Pour la contredire, il prétexta qu'ils n'étaient pas fainéants à penser au ménage qui se ferait tout seul, mais plutôt à voir l'utilité des choses. Hermione haussa les épaules. C'était une façon de voir les choses, après tout. Puis, revenant sur un sujet beaucoup plus important et sérieux, Hermione évoqua ses craintes face à la perte de leurs pouvoirs dans un monde inconnu. Quels dangers pouvaient les attendre ici ? En trois ans, il n'y avait rien eu de particulier, mais qui sait ce qui se tramait chez ceux qui avaient déjà redécouvert leurs pouvoirs ? Hermione et Ron avaient quelques ennemis qu'elle n'espérait jamais retrouver, mais elle n'oubliait pas que tout semblait possible - surtout après s'être réveillée dans un monde inconnu, comme par magie, avec plusieurs années en moins. Pour la rassurer, Ron vint la serrer dans ses bras. Si Hermione profitait de ce contact, qui avait un côté rassurant, elle n'était pas pleinement convaincue qu'il puisse les aider. Ce n'était pas ses capacités qu'elle remettait en cause, ce n'était pas un manque de confiance en lui, mais simplement sans pouvoir face à un sorcier armé d'une baguette en état de marche, il était impuissant. Il fallait être réaliste. « Justement, en trois ans, ils ont eu le temps de se préparer et s'ils ont récupéré leurs pouvoirs, ils pourront bientôt passer à l'attaque. » expliqua la jeune femme, avant d'ajouter : « Je t'aime et je te fais confiance, mais soyons réalistes, aucun de nous ne fera le poids face à un sorcier qui a récupéré ses pouvoirs. Alors promets-moi de toujours être prudent ! » La promesse ne valait pas grand chose puisqu'il pouvait être prudent et être attaqué, mais elle la rassurerait. Un peu, elle l'espérait. « Ce monde était peut-être sûr au début, mais maintenant que n'importe qui peut espérer récupérer sa magie, je n'y crois plus. » Elle était sincère et réaliste. Sans pouvoir, ce monde ne représentait pas vraiment de danger pour eux. Désormais, si les pires mages de leur univers récupéraient leurs pouvoirs avec de mauvaises intentions, ils étaient fichus. Hermione espérait les récupérer, elle aussi. D'une part pour se protéger et protéger sa famille, mais aussi pour espérer comprendre ce monde et leur arrivée mystérieuse. « Attendre. J'ai l'impression de ne faire que ça. » Dit-elle en affichant un sourire, lassée par la situation, mais toujours debout et prête à affronter tous les dangers pour Ron et ses enfants.

« Je suis sûr qu’il aurait bien voulu, mais c’est surtout qu’il n’avait pas le droit. » Et heureusement, d’accord Rogue avait peut-être fait des bonnes choses, mais en tant que professeur ça n’avait pas été la joie pour Ron, même si ce n’était pas lui qui en bavait le plus. « Mais tu n’as pas toujours raison. » Ah sa miss je sais tout, il avait beau l’a trouvé insupportable au début de la première année, au final ça lui donnait un certain charme, mais il ne serait sans doute jamais d’accord concernant le sujet du téléphone.

« Parce que tu ne mes fais jamais de reproches toi ? » Après tout pendant leur scolarité, ils n’étaient pas rares que les deux se disputent et se fassent la tête pendant des jours. Aujourd’hui c’était plutôt des taquineries, même si comme dans tous les couples, ils pouvaient se disputer, mais Ron restait quelqu’un de très affectueux malgré tout, maladroit, disant des choses qu’il ferait mieux de ne pas dire, mais quiconque le connaissait savait que c’était naturel. « Oui tu es ma femme, mais je le pense et c’est normal que je sois là pour te rassurer. » Il ne dirait pas ce genre de chose sans le penser. Peut être qu’il devrait prendre sur lui et ne pas se plaindre de ne plus avoir de pouvoir, de ne pas savoir utiliser toute la technologie disponible. Il n’était de toute évidence pas le seul à avoir du mal à vivre sans sa magie. « Tu dis ça parce que je suis ton mari ? » Oui il lui retournait sa propre question, peut être qu’il se dénigrait et que ce n’était pas bon non plus. « C’est toi qui me donnes confiance. » Seul, peut être qu’il penserait ne pas être capable de se débrouiller. « Bah dis donc, tu ne manques pas de me complimenter aujourd’hui. » Cela lui réchauffait le cœur et il se sentait mieux, c’est vrai qu’il ne se débrouillait pas trop mal, il s’entendait bien avec ses enfants, même si parfois, il avait du mal à les suivre, ils grandissaient trop vite à son goût. Bientôt si ça se trouve, ils quitteraient la maison.

« Tu me connais je suis toujours prudent, en trois ans, est-ce que je me suis mis en danger ? Non, donc il n’y a pas de raison que ça arrive maintenant. » Il n’était pas du genre à se jeter dans le danger sans aucune raison, il s’était déjà rendu dans la forêt interdite, c’était dangereux, mais c’était pour avoir une chance de sauver Poudlard et les victimes du Basilic. C’est vrai qu’il avait souvent suivi son meilleur ami, il s’en était attiré des ennuis. « Essaye d’être optimiste, contentons-nous de continuer notre vie sans penser à ce qui pourrait arriver. » Inutile de vivre dans la crainte, puis ils ne seraient sans doute pas les premiers visés. « Tu es sans doute plus patiente que moi. » Lui ne l’était pas forcément, il fallait arrêter de douter, d’avoir peur, tout devrait bien se passer.

A la réponse de son mari, à propos de Rogue, Hermione se mit à rire. Elle n'allait pas le nier. Elle était persuadée, elle aussi, que Rogue aurait adoré leur faire boire leur potion autrefois, mais heureusement - ou malheureusement - il n'en avait pas le droit. « J'ai toujours raison, Ron. » Souffla-t-elle avec détermination, son regard se plantant dans le sien. S'il y avait une pointe d'humour, elle était plus ou moins sérieuse, persuadée d'avoir raison - si ce n'était tout le temps, au moins la plupart du temps.

« Je ne te reproche jamais rien, je mets en avant ce qui ne va pas pour te conseiller et t'aider à faire mieux. » Rétorqua la sorcière en tournant les choses à sa faveur, amusée. « C'est pour ça que je t'aime. » Parce que s'il avait quelque chose à dire, il le disait, au risque de déclencher une dispute. S'il devait la rassurer, il était là pour le faire. Hermione pouvait toujours compter sur lui, pour lui dire les choses et pour l'aider quand elle en avait besoin. Il ne la décevait jamais. « Arrête de te moquer de moi Weasley ou tu vas avoir des problèmes. » Souriante, un doigt accusateur en sa direction, la jeune femme observait son mari qui se moquait gentiment d'elle en retournant ses propres questions contre elle. Elle tentait, à son tour, de le rassurer et de lui dire une vérité qu'il méritait d'entendre pour arrêter de se dénigrer sans cesse. « Je ne fais que te faire comprendre ce que tu es vraiment, pour que tu vois qui tu es réellement. » Elle n'aimait pas forcément être aussi sentimentale, mais parfois, c'était une chose nécessaire. Ron avait un manque de confiance en lui incroyable, parfois. Il était nécessaire de lui rappeler quel bon sorcier, quel bon père et quel bon mari il pouvait être. Elle ne lui montrait que l'image qu'elle avait de lui et si ça lui permettait d'avoir un peu plus confiance, tant mieux. « Tu as raison, on a dû me lancer un mauvais sort pour que je devienne soudainement si gentille. » A croire qu'elle ne le complimentait jamais ! Pas autant, en réalité, il avait sans doute raison d'en faire la remarque, mais, parfois, dire les choses faisait du bien.

Il était vrai qu'en trois ans, Ron était resté plutôt prudent. Néanmoins, les choses semblaient changer et évoluer en ville, ce qui n'était pas pour rassurer la jeune femme. Elle refusait de voir son époux en danger. Des pouvoirs semblaient de retour et la magie, que tous croyaient définitivement perdue, était de retour. Il fallait alors redoubler de prudence. « Je sais, mais fais attention à toi Ron. Je t'aime trop pour te perdre. » Parce que Ron était plutôt prudent, mais pour la protéger ou pour protéger les enfants, il était capable de réagir de manière impulsive, sans réfléchir au danger. Et ça, elle ne pourrait pas le supporter. Dans ce monde, plus que n'importe où ailleurs dans l'univers, elle avait besoin de lui. « Optimiste ? Facile à dire, difficile à faire. Mais, je vais essayer. Je te le promets. » Ce n'était pas facile d'imaginer continuer sa vie ici sans crainte, en sachant que la magie était de retour et que les sorciers ayant de mauvaises intentions pouvaient être de retour, eux aussi, prêts à se venger. « Ça ne fait qu'une chose supplémentaire où je suis meilleure que toi, n'est-ce pas ? » Plaisanta la jeune femme, tendrement blottie contre lui.

« Oui Miss je sais tout, je m’en souvient » Ils ont passé leur adolescence ensemble, il savait comment elle était. Il se souvenait à quel point ça avait pu l’énerver, même s’il n’avait pas hésité à la défendre face à d’autres. Comme en troisième année, ou Rogue avait fait une réflexion à Hermione, et Ron était intervenue, ça lui avait valu une retenue, mais il n’avait rien regretté.

« Tu n’es pas professeur pour rien. » Il se demandait ce que les élèves pouvaient penser de sa femme, il était sûr de ses capacités, après est ce qu’elle était sévère avec eux ? Possible, c’est vrai qu’il pourrait lui poser la question si elle souhaite en parler. « Je t’aime aussi. » Même si ça a pris quelques années pour qu’ils se rendent compte de ses sentiments et pourtant il avait bien ressenti de la jalousie lors de la quatrième année. A l’époque ce n’était un gamin de quatorze ans qui ne connaissait rien à l’amour et qui essayait de trouver une excuse pour faire des reproches à Hermione qui était allé au bal avec Krum. En y pensant, Ronald s’était conduit en idiot ce soir-là. Ils ne faisaient pas que se chamailler heureusement. « Des problèmes, je crois qu’on en a eu des tas au fil du temps. » Des problèmes, des ennuis, c’était chose courante dans le monde des sorciers, en fait c’était devenu banal au fil des années. Se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment, ils avaient eu de la malchance, heureusement que ça c’était arrangé. « Ce que je suis vraiment ? Un mari et un bon père qui fait rire tout le monde, ça me correspond ? » Il lui arrivait de sortir de bonnes blagues pour détendre l’atmosphère. « Ce n’est pas possible tu es capable de contrer n’importe quel sort. » L’une des meilleures sorcières de leur génération, il était sûr de ne pas être le seul à penser ça.

« Je finis toujours par m’en sortir. » Il avait failli mourir par le passé, mais ce n’était pas sa faute s’il avait bu une boisson empoisonnée, ce n’était même pas lui qui était visé. « C’est simple d’être optimiste, regarde on est ensemble, on a Hugo et Rose, je trouve qu’on s’en sort plutôt bien. » Il ne sait pas comment il se serait senti s’il n’avait pas eu ses enfants avec lui, il l’aurait sans doute mal vécu, la famille c’était sacré chez lui. « Il y a bien des domaines, ou je suis le meilleur, tu ne pourras jamais me battre aux échecs. » C’était un professionnel dans ce domaine, ça leur avait sauvé la vie et il en était fier, au moins il pouvait s’en vanter. Ils étaient blottit l’un contre l’autre, profiter de ce moment à deux.

Ron faisait sourire Hermione. C'était bien souvent le cas lorsqu'ils discutaient, même lorsque la discussion était sérieuse, Ron avait toujours le mot pour rire ou pour rassurer, sans jamais oublier tout le sérieux qu'il pouvait y avoir. Parce qu'elle se permettait quelques remarques - comme bien souvent - Ron lui avait assuré qu'elle n'était pas professeure pour rien. Son métier qui déteignait sur elle, dans sa vie privée ? Non, Hermione aurait simplement dit qu'elle était elle-même. Toujours à vouloir donner des conseils, même à ceux qui n'avaient rien demandé, toujours à vouloir remarquer des choses qui n'allaient pas pour les changer. « Beaucoup trop, j'ai l'impression. » Répondit la jeune femme lorsque Ron lui avait affirmé qu'ils avaient eu des tas de problèmes au fil du temps. Il était vrai qu'ils avaient eu le droit à un nombre incroyable de problème au fil de leur scolarité, entre eux, dans la vie en général... Ils attiraient les problèmes comme n'importe qui. Un miracle, qu'ici, ils n'avaient encore rien eu de particulier à affronter. Ou n'était-ce que du répit avant que tout le malheur du monde ne s'abatte sur eux ?  

Ils profitaient de ce moment calme. Ils évoquaient rapidement leur vie ici, ce qu'ils pouvaient y rencontrer ou ce qu'ils espéraient pour l'avenir. La conversation avait mené Hermione à complimenter Ron sur ce qu'il était. Il avait cette tendance à se dévaloriser et Hermione n'aimait pas ça. « C'est une définition parfaite. » Répliqua la sorcière en tournant le visage vers lui, un sourire attendri sur le visage. Il était un bon mari. Il était un bon père. Il faisait rire tout le monde. La définition ne pouvait être plus parfaite. En revanche, lorsqu'il venait à la décrire, elle, elle se mettait à sourire. Hermione manquait de confiance en elle et en ses capacités - malgré ce qu'elle laissait penser à première vue - mais elle savait être une bonne sorcière, malgré tout. « Sans pouvoir, il est plus difficile de contrer un sort. » répondit-elle sur le ton de la plaisanterie, après la réflexion de Ron.

« On s'en sort toujours jusqu'au jour où... La chance n'est pas de notre côté. » Hermione avait confiance en Ron et en ses capacités, mais elle refusait de le voir se mettre en danger inutilement. La chance ne pouvait pas être, éternellement, de leurs côtés. Ils avaient survécu à tout, mais, un jour, peut-être, ne serait-ce pas le cas. Il suffisait d'une erreur, d'un mauvais jour, d'une seconde d'inattention pour que tout s'arrête définitivement. Et Hermione ne supporterait pas de perdre cet homme qu'elle aimait tant. « C'est vrai, pour l'instant, on s'en sort bien. » Admettait Hermione lorsque son mari lui affirma que c'était simple d'être optimiste puisqu'ils étaient tous ensemble. « Je me demande juste combien de temps ça va durer. J'ai un mauvais pressentiment Ron. » C'était peut-être complètement stupide, mais ce sentiment que les choses allaient changer était profondément ancré en elle. Difficile de ne pas s'en soucier. Les sorciers retrouvaient leurs pouvoirs. Les bons comme les mauvais. Il fallait forcément prendre ça en compte.

Et, comme depuis le début, ils passaient d'un sujet sérieux et oppressant à un sujet détaché et amusant. Alors lorsque Ron lui affirma qu'elle ne le battrait jamais dans certains domaines, comme aux échecs, la sorcière se mit à rire. « Tu ne t'es jamais dit que je te laissais être le meilleur pour éviter de te faire de la peine ? » Ce n'était pas vrai. Ron était doué, mais l'embêter en le faisant douter, il n'y avait rien qui pouvait l'amuser davantage à cet instant afin d'oublier tout ce qu'elle craignait depuis quelque temps.

« Je pense qu’on avait le don de se retrouver toujours au mauvais endroit au mauvais moment. » Se retrouver dans le mauvais couloir, il faut dire qu’une fois c’était la faute de l’escalier, à croire que c’était le destin. Puis parfois c’était volontaire, comme lors de leur deuxième année, ils s’étaient rendus en pleine forêt interdite, mais il fallait bien sauver Hermione et leur camarade et éviter les futures attaques. Quand c’était pour sauver ses proches, Ronald n’hésitait pas à prendre des risques, même à faire face à ses propres peurs, ce n’était pas un Gryffondor pour rien. Bien sûr comme n’importe qui il avait des peurs, sa plus grande phobie c’était les araignées, la preuve c’était la forme que prenait l’épouvantard face à lui.

« Une définition parfaite, tu parles vraiment comme une prof. » Quand il se dévalorisait au moins elle faisait de son mieux pour lui prouver qu’il avait des qualités, ils formaient un bon binôme. Ils étaient différents, mais se complétaient de bien des manières. « Peut-être, mais jusqu’à présent, depuis notre arrivée ici personne ne nous a lancé de sort. » Il fallait toujours voir le bon côté des choses, cela voulait dire qu’ils n’avaient pas croisés de mauvais sorciers ou alors ils n’avaient plus de pouvoirs non plus.

« Profitons de cette chance tant qu’elle dure. » Qu’est ce qu’ils pouvaient faire d’autres de toute façon. « Un mauvais pressentiment ? Tu veux en parler ? Peut être que ça te ferait du bien. » Ce n’était pas bon de garder tout pour soi, c’est sûr que Ron était sans doute le plus détendu des deux, il l’avait toujours été, même si lui aussi avait parfois des inquiétudes.

« Bien sûr, tu crois que je vais te croire, à Poudlard tu n’avais pas ce problème pour montrer que tu étais meilleur que nous. Honnêtement je ne te vois pas jouer au Quidditch. » Non sa femme n’était pas faite pour ce sport, même s’il serait curieux de voir ça, mais bon dans ce monde ça semblait impossible. Puis ça risquerait de dévoiler le secret du monde magique à des moldus c’était bien trop risqué.

« Je pense que l'on attire juste les ennuis. » Parce que ce n'était pas possible autrement ou, alors, ils étaient peut-être vraiment très malchanceux. Au point d'attirer les ennuis chaque année, c'était presque un miracle qu'ils soient encore en vie après tout ça. « On ne lutte pas contre notre destin. » Avait-elle fini par supposer dans un haussement d'épaules. Parce qu'il s'agissait clairement de leur destinée. Ce n'était pas juste le hasard. Ce n'était pas juste se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Ils étaient destinés à attirer le malheur et les problèmes sur eux. De véritables aimants à ennuis. Heureusement qu'ils avaient toujours su s'en tirer plus ou moins bien. « Je sais, je parle comme la parfaite professeure que je suis. » Souffla-t-elle avant de rire face à la répétition de sa réflexion. Elle parlait comme une professeure parce qu'elle était professeure, tout simplement, mais elle aimait entendre Ron lui dire ce genre de choses.

Parce qu'il lui avait fait une réflexion à propos de ses capacités à contrer un sort, elle lui avait répondu que, sans pouvoir, la chose était compliquée, quand bien même elle était douée. « Ça, tu n'en sais rien. Tu ne t'es, peut-être, rendu compte de rien du tout. » En réalité, elle pensait comme lui. Il fallait voir le bon côté des choses et penser que personne, jusqu'à présent, ne leur avait lancé un mauvais sort, mais Hermione aimait l'idée de contredire son époux à chaque fois qu'il lui était possible de le faire. « Ce n'est pas grand chose... » Soupirait-elle tandis qu'il lui offrait la possibilité de se confier à propos de son mauvais pressentiment. « Simplement, certains retrouvent leurs pouvoirs et... Tant que ce ne sera pas notre cas, on ne pourra pas se protéger ou protéger les enfants. » Il ne s'agissait que de peurs naturelles pour une mère, amplifiées par le fait que certains mauvais sorciers pouvaient s'en prendre à eux alors qu'ils étaient sans défense. « Et... Je ne sais pas, j'ai l'impression que les choses vont changer. J'ai l'impression qu'on ne sera plus en sécurité très longtemps. J'ai... l'impression qu'il va se passer quelque chose sans pouvoir dire quoi. » Peut-être n'y verrait-il que des inquiétudes sans fondement, mais, au moins, elle s'était confiée à lui comme elle le faisait la plupart du temps.

Malgré ses craintes et ses inquiétudes, la jeune femme tentait de garder un peu d'humour et de plaisanter avec Ron. Elle ne voulait pas gâcher cette soirée en ne parlant que magie, crainte et retour de pouvoirs. « Peut-être que je suis devenue raisonnable avec le temps et que je ne cherche plus à te montrer, à tout prix, que je suis meilleure que toi dans tous les domaines. » Plaisantait la sorcière, en souriant, tendrement blottie contre lui. « Mais tu as raison. Le Quidditch, c'est ton truc à toi, pas le mien. » Après tout, chacun son domaine, n'est-ce pas ?

« Le nombre de point qu’on a pu faire perdre à Poudlard, enfin parfois c’était injustifié. » Notamment quand leur professeur de potion prenait un malin plaisir à favoriser les élèves de sa maison et à retirer des points aux autres pour des motifs absurdes, du moins selon le point de vue de Ron et il était sûr de ne pas avoir été le seul à voir remarquer ça. « Le destin, mais au moins, on a eu le droit à notre propre carte de chocogrenouille, c’est flatteur. » Être considéré comme un héros, recevoir de la connaissance, il n’y avait rien contre ça, d’ailleurs à l’époque du tournoi, il était devenu populaire, à cause de l’épreuve du lac. Bon d’accord il avait peut-être exagéré sur certaines choses, mais bon pour une fois, il n’avait pas été seulement le meilleur ami du célèbre Harry Potter.

« Hermione, d’autres sont dans notre situation, ne t’inquiète pas pour Rose et Hugo sont grands, ils sont débrouillards et ils éviteront les ennuis. » Du moins il l’espérait, c’est vrai que Ronald était plutôt le parent cool, lui-même se conduisant parfois comme un grand enfant. Il avait confiance en Rose et Hugo, puis il gardait quand même un œil sur eux, ça restait ses enfants, normal de vouloir les protéger. Aux dernières nouvelles, leurs enfants n’avaient pas d’ennemis. « Ma chérie tu te poses trop de questions, arrête d’imaginer le pire, moi je pense qu’au contraire quelque chose de bien va se produire. » Il devait se montrer optimiste pour elle, pour qu’elle évite de s’imaginer de mauvaises choses qui pourraient se produire.

« J’aime quand tu dis que je suis meilleur que toi dans un domaine, je devrais utiliser ces trucs pour enregistrer. » Enfin le temps qu’il comprenne comment ça marche, il sera trop tard.

Aux souvenirs des points perdus pour leur maison lorsqu'ils étaient à Poudlard, Hermione s'était mise à sourire. Malgré les problèmes, ces années faisaient partie de ses plus belles années. Elle y avait rencontré son meilleur ami et celui qui allait devenir son mari et le père de ses enfants. Elle n'aurait pas aimé vivre cette vie autrement, même si elle avait été mouvementée. « Heureusement qu'on en regagnait toujours. » Ajouta-t-elle, en souriant. Sinon, ils auraient bien souvent perdu. « J'en suis plutôt fière, je dois l'avouer. » Rétorqua la jeune femme lorsque Ron évoqua leur propre carte de chocogrenouille. Ils avaient eu une certaine importance dans le monde des sorciers et elle en était fière.

D'autres étaient dans leur situation, évidemment, mais ça ne l'empêchait pas de stresser pour ses propres enfants. Ils étaient tout pour elle et elle craignait de les savoir en danger parce qu'ils ne possédaient plus de pouvoirs pour se défendre. Puis, elle, elle se sentait inutile sans pouvoir. Inutile et incapable de protéger les gens qu'elle aimait. « Et toi, tu ne t'en poses pas assez. A t'écouter, il ne peut jamais rien arriver de grave ou de dangereux. Le danger est partout autour de nous Ron. Nos enfants n'ont peut-être pas d'ennemi, mais nous en avons eu et toucher à nos enfants, c'est nous atteindre. Nous devons rester sur nos gardes. » Elle s'agaçait un peu face au trop-plein de confiance dont Ron faisait preuve. Elle ne voulait pas spécialement le voir paniquer en permanence, mais elle aimerait qu'il se montre davantage prudent et concerné. « De toute façon, il n'y a pas grand chose à faire à part attendre. » Il pensait que quelque chose de bien aller arriver. Elle pensait que quelque chose de mal aller arriver. Ils n'avaient plus qu'à attendre et voir ce qui allait se passer. Ils n'allaient pas le deviner à l'avance, c'était malheureusement impossible.

Puis, ils avaient parlé du Quidditch. Hermione admettait, pour une fois, qu'elle était moins douée que lui dans ce domaine. Malheureusement pour elle, elle ne pouvait pas exceller partout, elle devait bien en laisser aux autres. La réflexion de Ron l'avait fait rire. « Ces trucs pour enregistrer ? Tu ne connais même pas le nom et tu espères pouvoir t'en servir ? Puis, encore faudrait-il que tu puisses me le faire répéter. Autant te dire franchement que ce n'est pas prêt d'arriver. » Hermione s'amusait souvent du manque de connaissances de Ron à propos des objets moldus, jamais avec méchanceté, toujours pour plaisanter.

« On en regagnait toujours ? Je ne suis pas si sûr, mais notre cinquième année ne compte pas, avec Ombrage et sa fichue brigade. » Ces serpentard qui s’amusaient à retirer des points à tout va, cette année là n’avait pas été la joie. Que ce soit pour les élèves ou leurs professeurs, en réalité aucune de leurs années à Poudlard n’a été parfaite, les ennuis n’étaient jamais loin. « J’en suis fier aussi. » Il ne s’était pas gêné pour montrer à tout ceux qu’il croisait sa carte de chocogrenouille, il n’y avait pas de mal à se vanter un peu, mais bon ça s’était avant de finir ici.

« D’accord restons sur nos gardes, mais tu me connais, je suis celui qui dédramatise les choses, c’est ma manière de fonctionner. Et c’est pour ça que c’est bien que tu sois celle qui rappelle les éventuels dangers qu’il peut avoir. » Pour le coup il essayait de se rattraper un peu, peut être que sa femme avait raison et qu’il ne se posait pas assez de questions. Une chose est sûre, il ne laisserait personne touché à sa famille, avec ou sans baguette il était prêt à se battre. Adolescent, il l’avait déjà prouvé, en voulant combattre Malefoy qui osait manquer de respect Hermione, ça lui a valu de cracher des limaces pendant des heures, pas son meilleur souvenir. Ronald était quelqu’un de gentil, mais si on touchait la corde sensible il pouvait démarrer au quart de tour. « On peut toujours tenter de retrouver nos proches, si ça se trouve ils sont en ville. » Si ça se trouve ils tomberaient sur eux au hasard.

« Bah quelqu’un saura bien m’indiquer comment m’en servir, tu sais j’ai rencontré pas mal de moldu en ville. C’est un avantage pour toi que je n’y connaisse pas grand-chose en technologie. » Au final de la journée s’était bien passé pour le couple et demain, une nouvelle journée commencerait.