all the other kids with the pumped up kicks (ft. Charles)

All the other kids with the pumped up kicks

Murderers are not monsters, they're men. And that's the most frightening thing about them. --  feat.  @Charles Lee Ray   "

La revanche était un mobile fréquent. Lui-même l’avait utilisé pour justifier la barbarie dont il avait pu faire preuve à Woodsboro, bien que celui-ci soit rapidement devenu bancal. Venger sa mère en s’en prenant à celle qu’il considérait comme étant responsable de ses malheurs était une chose, s’en prendre à sa fille pour lui faire payer ses erreurs en était une autre. Et que dire des nombreux innocents qui avaient finalement seulement été là au mauvais moment au mauvais endroit, ignorant que simplement se trouver dans le même établissement qu’un dérangé en quête d’une soi-disant justice exercée par ses soins ?

Au cours des quelques années de vie sur cette île, il serait faux de prétendre que ses pulsions d’antan s’étaient éteintes. Plus d’une fois, la tentation de passer à nouveau à l’action s’était faite ressentir — ces derniers temps plus fréquemment encore. Bien que n’ayant encore jamais agi en solitaire jusque-là, l’absence de son éternel acolyte le contraignait à revoir ses méthodes. Son dévolu s’était finalement jeté sur un gars de l’université : bien que ce ne soit pas particulièrement un critère à ses yeux en temps normal, le fait que celui-ci représente l’archétype de l’abruti et que peu de monde soit susceptible de le regretter avait joué en sa défaveur. Ignorant encore l’efficacité des forces de l’ordre ici bas et compte tenu des avancées technologies majeures survenues au cours de ces vingt dernières années, il lui fallait se montrer précautionneux au moins le temps de tâter le terrain. Sauf que, manque de bol, le type en question avait disparu de la circulation avant même qu’il n’ait eu le temps de s’en charger, laissant le (futur) récidiviste quelque peu en reste. Laissant davantage place à l’improvisation, il avait voulu se rabattre sur une seconde cible… avant de devoir battre en retraite. Bien que peu doué pour gérer sa frustration, certainement aurait t-il accepté cette seconde défaite avec une certaine touche d’amertume mais sans trop s’y retourner si ces deux victimes n’avaient pas eu un étrange point commun : la présence d’un homme en particulier, à plusieurs reprises dans les parages au cours de certains de ses repérages. Homme qu’il avait naturellement commencé à traquer en retour pour en savoir davantage, raison l’ayant amené aujourd’hui au magasin de jouet auquel il l’avait vu plusieurs fois se rendre.

Étant lui-même ce que l’on pourrait considérer de type louche, Billy estimait avoir de l’expérience lorsqu’il s’agissait de les identifier et une chose était sûre : le jeune homme se trouvant actuellement sous ses yeux en était une parfaite illustration. Bien que visiblement sur son lieu de travail et par conséquent dans son élément, celui-ci dégageait une aura quelque peu… dérangeante. Ce qui, par définition, le rendait intriguant aux yeux du Loomis. Il allait pourtant devoir déployer ses talents d’acting pour réussir à l’approcher sans risquer d’encourir trop de risques, juste dans le cas où le type représenterait un danger immédiat — et surtout parce qu’à en juger aux directives qu’il semblait donner aux différents employés croisant sa route, celui-ci possédait certainement une position hiérarchique suffisante pour le mettre à la porte sans même répondre à ses questions s’il le souhaitait. Pour quelqu’un réfutant la thèse du hasard, esquisser un échec aussi cuisant comporterait indéniablement une grande part de frustration. Aussi, il vint attraper l’un des premiers jouets qui lui passa sous la main tout en semblant digne d’intérêt : un traditionnel faux paquet de chewing-gum à électrochoc. Un prototype vieux comme le monde et qui avait pourtant réussi à transcender les générations au point de réussir à tirer un sourire sincère au brun, occurrence rare, avant qu'il ne se dirige vers l'homme retenant son intérêt.

« C'est une boutique d'une ampleur impressionnante que vous possédez là pour quelqu'un d'aussi jeune, Charles. » Commença t-il, conscient que la flatterie était un moyen souvent radicalement efficace pour réussir à lancer la conversation avec quelqu'un. « Vos journées doivent être bien chargées... » Mais pas suffisamment que pour t'empêcher d'empiéter sur mes plates-bandes, s'empêcha t-il pour l'instant de rajouter en dépit du son de sa voix qui signifiait que le fond de sa pensée n'avait pas été exprimé. Conscient qu'il allait certainement devoir y mettre un peu plus d'investissement pour réussir à véritablement happer son attention, il fouilla un instant dans sa poche de sa main libre pour en sortir une photo du jeune homme pour lequel il s'était initialement déplacé. « Auriez vous du temps pour discuter dans un endroit un peu plus confidentiel d'une... connaissance commune ? »

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