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Qui êtes-vous? "J'insufle dans ces quelques mots tout le venin et la détermination dont je suis capable, cherchant à ne pas laisser à mon otage la moindre occasion de se remettre de mon apparition surprise. Mais certaines choses ne sont pas aussi faciles à dissimuler par une voix tendue: par exemple, il est impossible d'ignorer le caractère laborieux de ma respiration lorque je tiens l'homme en respect, ma lame pressée contre sa gorge risquant à tout moment de faire perler son sang sur la chair au teint si similaire au mien. Ma chute a eu ses conséquences, et la douleur que je ressens m'est preuve à nouveau que je ne suis pas chez moi (ma grand mère a enchanté notre domaine, m'a-t-on dit, pour qu'aucun Addams ne puisse en blesser un autre sérieusement, et arbre ou non Ichabod fait partie de la famille). Quoi que je décide de faire, il allait me falloir agir au plus vite, je doute que mon état et la longue (?) marche pour arriver jusqu'ici m'épargne plus longtemps. Et montrer le moindre signe de faiblesse présentement serait simplement indigne de moi. Je ne doute pas être en mesure de faire mieux que ça..
Où suis-je?! Quelle diablerie avez-vous fait au Manoir?
Cette demeure semble dangereusement familière, malgré le fait que je n'y suis jamais entrée et l'idée même me donne le tournis: je veux rentrer chez moi, je veux retrouver mes parents, me battre avec mon oncle, torturer mon frère. Lorsque j'ai exprimé si souvent mon désir de fuir et disparaître, j'ai toujours gardé à l'esprit la possibilité de revenir et retrouver les miens. Ici... Je ne suis sûre de rien, tout semble si familier sans l'être, réconfortant tout en suintant de danger. Les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place dans ma tête et le résultat n'a rien de rassurant.
Et puis cet homme.
Cet homme qui a des traits si familiers, mais avec une nette différence, comme un vieil ami dont on aurait oublié l'apparence après une décennie séparés. Il y a quelque chose de risqué dans la familiarité de ses traits, comme si les enfers avaient pris les caractéristiques de mon père pour les afficher sur un autre visage, différemment. Ce concept même est quelque chose que je refuse d'accepter même si la vérité me saute aux yeux.
Vous allez tout me dire, et peut-être n'aurais-je pas à me débarasser de vous tout de suite, j'essaie de paraître dure et assurée, comme lorsque j'avais entravé Tyler pour me faire une joie de le torturer un peu et l'interroger. Mais ici, les choses sont différentes, et lorsque l'inconnu se met à bouger, je viens enfin à réaliser que, bien sûr, les choses n'allaient certainement pas être aussi simples. "
HRP:
Duel ou non, c'est toi qui vois lol. Navrée si c'est court, ça sera bien plus complet lorsque j'aurais tes actions vis à vis de quoi rebondir et étoffer, promis.
Je file dormir, je me réveille dans deux heures
Trad. titre: "Ici commence une nouvelle vie", La Vita Nuova, Dante Alighieri (1293)
andis que la lumière des chandelles dansait sur les murs du grand salon, je levais un regard surpris sur l'intrigante apparition qui venait de questionner l'air ambiant de sa voix chargée de défiance. Était-ce possible ? Une jeune femme, émanant une aura si similaire à celle de notre chère Mercredi, se tenait devant moi, sa présence enveloppée d'un mystère aussi épais que le velours des rideaux qui ornaient les fenêtres.
« Ainsi, Gate vous a laissée entrer… » C’était étonnant. Le portail du manoir avait tendance à trier les invités sur le volet. « Mais quelle charmante surprise nous avons là ! » m'exclamai-je, un sourire espiègle naissant sur mes lèvres.
Mon regard se posait sur elle comme le vautour pouvait le faire sur la pierre tombale du cimetière jouxtant notre propriété. Il y avait quelque chose de familier et de, pourtant, si différent… Je fis quelques pas vers elle, mon regard plongeant dans le sien, cherchant à déceler les secrets qui se cachaient derrière ses yeux sombres.
« Votre question est ô combien pertinente… permettez-moi de vous dire que vous vous trouvez au sein même du manoir Addams, un lieu où l'étrange et le merveilleux se côtoient en une harmonie parfaite»
Je marquais une pause, laissant mes mots imprégner l'atmosphère avant de poursuivre avec un ton plus mystérieux, presque conspirateur. « Alors, dites-moi, à present… vous qui ressemblez tant à ma fille bien-aimée… Qui êtes-vous ? et qu’êtes-vous venue faire chez moi ? »
Ma main droite attrapa tout naturellement une épée accrochée au mur. « Quiconque pénètre ici sans y être invité se doit de prouver son envie de rester ! » Je lui lançais une autre épée, avant de me mettre en garde.
« Seuls les vrais Addams peuvent comprendre ce rite d’accueil, alors… montrez-moi qui vous êtes et ce que vous valez ! »
Foi de Gomez Addams, je ne pouvais pas laisser passer une telle occasion de m’adonner à ma passion pour les lames. J’avais souvent croisé le fer avec mes enfants, par le passé, pour leur apprendre les finesses et les subtilités de ces arts tranchants, mais si cette demoiselle ressemblait à Mercredi, cela ne faisait pas d’elle une Addams pour autant. Je voulais en avoir le cœur net.
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Surprise ou non, il n'y a rien de charmant dans cette mascarade. Je réalise qu'il ne parle pas de moi lorsqu'il a dit "charmante", mais je me redresse légèrement lorsque le mot résonne à mes oreilles. Soft. Il y avait quelque chose de plus doux chez lui que chez l'homme que j'ai toujours connu, et ça me donne mal au coeur. Avant que je ne réalise ce qui se passe, il se sépare de moi et m'observe du regard alors que je le toise du mien, défiante jusqu'au bout. L'homme est adroit, je dois le reconnaître et la simplicité avec laquelle il se libère pour aller s'armer ne fait que croître mon agacement personnel: je n'ai pas l'habitude de faillir à quoi que ce soit et, présentement, ma gestion de la situation laisse à désirer. Il faut que je me reprenne, et que j'efface une bonne fois pour toute le sourire jovial qui déchire ses traits. Il y a quelque chose de si familier dans cette expression, j'ai envie de la ruiner pour les questions qu'elle fait naître en moi.
Il commence à faire les éloges de la demeure et moi je roule des yeux, l'homme faisant preuve d'une énergie que je ne connais généralement que de mon oncle. Mon père, lui, est plus sobre, moins extravagant.
Vous l'avez dit vous même, le Portail m'a laissée entrer. Un vrai Addams saurait qu'il n'y a pas âme qui vive dans les murs de cette demeure si le Manoir n'est pas d'accord. Je ricane au souvenir de cousins qui se sont aventurés dans les couloirs de la bâtisse pour finir engloutis dans un passage secret pour ne jamais en ressortir. Le Manoir est particulier quand il est question de visiteurs ou d'habitants, et personne dans le clan n'a jamais vraiment apprécié ces cousins là. Pas une énorme disparition, en soi.
Il décroche un fourreau de l'arsenal fixé au mur et en sort une épée avant de m'en envoyer une. Le choc du lourd métal me coupe le souffle un instant et je retiens de justesse un grognement plaintif. Mais je refuse de montrer le moindre signe de faiblesse et j'attrape l'arme avec autant de grâce que possible; quelque part, l'agacement qu'il engendre en moi fait taire mon inconfort, et je laisse l'adrénaline alimenter mes mouvements, comme je l'avais fait avec Crackstone. Au moins l'enjeu semblait moins mortel cette fois, même si l'honneur est de mise. Il adopte rapidement une posture de combat tout en continuant de parler. Parler, parler, parler... Il ne faisait que ça, et je patiente calmement qu'il ait terminé son petit discours. Pardon, je pensais que vous vouliez vous battre? J'ai presque envie de poser la lame au sol et m'accouder à la garde en baillant un bon coup, mais je ne peux me permettre cette arrogance. L'inconnu continue de parler, et si je l'écoute à moitié je me concentre surtout sur mon estimation du poids de l'arme dans ma main, à jauger d'une inspection rapide l'amplitude de mouvements qui m'est disponible, ainsi qu'une observation rapide de la disposition de la pièce. Il y a quelque chose de réconfortant dans la pénombre qui nous enveloppe presque, comparé à l'illumination de la salle d'armes à Nevermore.
À moins que vous ne préfériez le golf?
Je n'ai pas tout entendu de son monologue jusqu'à ce moment, mais lorsqu'il donne voix au sous entendu que je puisse apprécier le golf, je vois rouge. Je met un pied en avant et entame ma première attaque en gardant ce que je devine être une expression sévère sur le visage. Je n'ai jamais été le genre de personne à trop parler pour ne rien dire (contrairement à ce spécimen, de toute évidence), mais je ne doute pas que mon regard énonce clairement ce que je pense de sa dernière question. J'attaque et j'esquive, je pare et je riposte, le tout dans une danse létale qui rendrait fier mon propre père. Mon père... Mon nom est Wednesday Addams. Et j'ignore qui vous pensez être, mais vous n'êtes. Pas. Mon. Père, dis-je avec un souffle court, chaque mot appuyé d'une passe d'escrime avant d'exécuter un mouvement latéral unique au patriarche Addams et qu'il m'avait enseignée enfant. Un geste quasi impossible à esquiver, juste pour prouver que l'homme devant moi, si talentueux soit-il, ne pourra l'éviter et n'a donc rien de l'homme qui m'a élevée.
La violence de mon arrivée, la blessure qui a suivi et la détresse de la situation actuelle commence à me gagner et mes mouvements se font plus faibles, mais plus furieux, refusant quoiqu'il arrive de montrer la moindre soumission. Et même si je n'ai pas encore trouvé le moyen de mettre à bas l'imposteur qui se prétends maître des lieux, ça ne saurait tarder..
Admirable ! Quelle énigme fascinante pouvait ainsi amener cette jeune femme sous mes yeux, l’air aussi sombre que nos ancêtres, prête à croiser le fer, tandis que les bougies projetant leurs ombres fantomatiques sur les vieux portraits de nos aïeux, ajoutaient un air un peu macabre à notre confrontation.
L'heure était venue pour moi de révéler, peut-être, un secret longtemps caché ou simplement d'admirer l'adresse de celle qui prétendait être mon illustre progéniture. Sa stature, sa prestance, l’éclat sombre de ses yeux… tout en elle criait Addams, et pourtant, quelque chose dans son élan trahissait une énigme que seul un vrai duel pouvait élucider. « Bien sûr que le manoir t’a laissée entrer » , commençai-je en parant avec élégance sa première attaque, la lame sifflant à travers l'air chargé de poussière et de mystère. « Nos murs, aussi vieux et sages soient-ils, reconnaissent toujours un des nôtres… ou peut-être quelqu'un avec une histoire plus complexe. » Je fis un pas en arrière, évitant de justesse un autre de ses coups habilement dirigé, un sourire jouant sur mes lèvres.
En la voyant manier l’épée avec tant de grâce et de fureur, je ne pouvais m'empêcher de penser à tous les après-midi où j'avais enseigné à ma petite Mercredi l'art de l'escrime, chaque session se terminant par un éclat de rire ou une étreinte aimante, un contraste avec la tension palpable qui nous enveloppait maintenant.
« Ta technique est impeccable, » fis-je remarquer alors que nous tournions autour l'un de l'autre, nos lames créant une mélodie métallique. « Et ton esprit... Ah, ton esprit brûle avec la flamme d'un vrai Addams. D'où tires-tu cette passion, cette... cette ardeur? »
Je bloquais une autre attaque, celle-ci plus vigoureuse, reflétant la passion dans son discours et dans ses mouvements. La danse continua, nos corps se mouvant avec une synchronisation presque parfaite, chaque attaque et parade ajoutant à l'intensité du moment.
« Mercredi, » , prononçai-je ton nom avec une affection teintée de confusion, « pourquoi ce doute? Pourquoi cette colère? Ne vois-tu pas que tu es le reflet même de ce que j’ai toujours admiré? »
Puis, elle mentionna son nom avec une telle conviction que cela m'arrêta dans mon élan. « Wednesday Addams » , répétais-je, contemplant ton visage éclairé par la lueur incertaine des bougies. « Ce nom, lourd de tant d'histoires, de tant de souvenirs... Comment pourrais-je être autre que celui que tu cherches? »
Mais alors, une pensée me traversa, aussi rapide et tranchante que nos épées. « Mais qui, alors, serais-je si je n’étais pas ton père? Un spectre? Une illusion? Un test? » Je jouais avec l'idée, un sourire malicieux se dessinant sur mon visage. « Peut-être suis-je un test que tu dois passer, ma chère. Un défi pour prouver ta valeur non seulement comme une escrimeuse mais comme une Addams. »
Face à moi, j’étais sûr d’avoir ma fille. Un père sentait ces choses-là. « Ou peut-être... » continuai-je en parant un coup particulièrement astucieux, « est-ce toi qui me testes? Une Mercredi venant d'un avenir ou d'un passé lointain, s’assurant que le patriarche de la famille Addams reste vigilant et prêt à défendre notre héritage, peu importe l'étrange forme que celui-ci pourrait prendre. » C’est avec ces mots que j'invitai la danse à continuer, prêt à découvrir la vérité, quelle qu'elle soit, à travers le langage de l'acier et du feu que seul un véritable Addams pourrait comprendre et apprécier. Cette idée me faisait comme pousser des ailes. Au sens figuré, bien sûr, mais j’aimais assez la pensée que je puisse avoir devant moi une version de ma fille que je ne connaissais pas. J’avais déjà rencontré Mercredi, ma petite Mercredi, devenue adulte… mais ici, cette adolescente me semblait tout autant être ma fille, avec quelques années de puis par rapport au mariage de Fester et Debbie, mais ceci est une autre histoire.
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”Nos murs aussi vieux et sages soient-ils (...)” Je le laisse parler, l’homme appréciant de toute évidence le son de sa propre voix et friand d’expressions un peu trop dramatiques à mon goût. Il fait un pas en avant, je l’évite d’un mouvement de côté tout en laissant mon regard courir le long des murs qu’il vient de mentionner. Il y a un certain charme à la demeure, je ne peux le nier et si Lurch vient un jour à me retrouver ici pour me ramener à la maison je ne doute pas qu’il soit jaloux de la qualité des poussières marquant le mobilier. Mais le confort et la familiarité de l’environnement ne suffisent pas à me faire baisser ma garde, il y a indéniablement quelque chose de terriblement faux dans ce que je vois, quel que soit le lieu où je dépose mon regard. Nous croisons le fer pendant encore quelques instants, chaque passe plus élaborée que la dernière, jusqu’au moment où il se permet de complimenter ma technique. Mon père m’a enseigné à manier la lame dès l’instant où j’ai eu l’âge de tenir un fleuret et ma mère s’est empressée de partager toutes ses astuces apprises lorsqu’elle était capitaine de l’équipe d’escrime de Nevermore. Comme pour argumenter mes dires, j’esquive l’aîné d’un salto costal avant de faire siffler la lame et marquer sa main d’un jet carmin. Une blessure superficielle, malheureusement. Il y a quelque chose dans sa tenue qui me laisse deviner la vérité de ses paroles, et mes instincts résistent à mon envie de lui faire payer son affront. Quelque part… je sais qu’il dit la vérité, mais en même temps je ne suis pas en mesure de détailler l’entièreté du pourquoi du comment de notre situation.
Je n’ai jamais été l’enfant de trop de paroles, et pour tous les commentaires que l’adulte dirige vers moi je ne réagis que par des expressions faciales à peine dissimulées par l’effort de la danse mortelle que nous partageons. Quelle présomption, d’assumer que vous êtes la créature que je recherche, tout simplement. Il y a quelques heures je faisais tout pour ignorer les textos incessants d’Enid, à essayer de lire un compte rendu post-mortem perchée au creux d’une branche d’Ichabod dans le but d’échapper à la curiosité de ma mère et l’instant d’après… Je ne termine pas ma phrase, les égratignures marquant la chair de mon visage témoignant suffisamment de la chute dont j’ai été victime. Cet homme semble persuadé que je suis entrée dans le manoir pour le trouver, lui, apparemment sourd à l’idée que je ne puisse être qu’une adolescente perdue dans un environnement étrange, en quête d’un minimum de familiarité.
Je ne sais pas comment, mais l’homme était parvenu -au gré des feintes et attaques- à me faire parler. J’ai probablement dû lui parler plus à lui en l’espace de cinq minutes qu’à mon propre père en quelques semaines, depuis mon retour de Nevermore. Cette réalisation m’arrête un instant, perdue dans mes souvenirs et ce n’est que la morsure du métal froid contre ma tempe qui me ramène à la raison. Sérieusement? Qu’avaient donc mes opposants avec ce centimètre carré précis de mon visage, l’homme se prétendant être Gomez Addams ayant frappé à l’endroit exact où Bianca avait signé mon humiliation.
Si je suis là pour vous tester, alors je vous demanderais si Morticia est aussi habile avec une lame que l’est ma propre mère, parce que mon père, lui, aurait fait couler mon sang il y a bien longtemps s’il était à votre place. Vous êtes rouillé, ser Addams. Sa question vis à vis des spectres me fait prendre une pause, en revanche. Goody Addams avait été suffisamment immatérielle pour me sauver la vie, mais tangible assez dans certaines visions pour me bousculer, me pousser, m’attirer à la suivre. L’homme -que je refuse d’appeler Père- semble assez solide mais j’ignore si je peux faire confiance à ce que je ressens. Après quelques échanges supplémentaires, je parviens à le faire trébucher à l’aide d’un mouvement que m’a inculqué mon oncle Fester et le tomber en arrière, l’homme ne perdant jamais un instant pour jubiler de notre situation, s’amusant de notre altercation alors que je cherche à comprendre ce qui nous arrive. J’ai envie d’effacer le sourire de son visage, d’éteindre l’étincelle de malice de son regard, de…
J’ignore où je suis.
Je fais allusion à bien plus important que le manoir. Je suis consciente que, d’une manière ou d’une autre, je suis étrangement chez moi… mais en même temps je ne le suis pas du tout. Ma voix est plus faible, aussi, la vérité de cette proclamation ne nécessitant pas l’intensité verbale de nos échanges précédents. Juste une jeune femme, établissant un fait. La pointe de ma lame s’appuie contre la gorge de Gomez un instant de plus avant que je ne me retire et lui offre ma main pour l’aider à se relever, son éternelle bonne humeur me faisant frissonner d’agacement alors que je scrute dans son visage l’étincelle qui me ramènerait à mon Père à moi. C’est une idée curieuse, d’avoir une version si semblable et si différente à la fois d’un être que tu penses aimer (non pas que je ne lui avouerai jamais), tes instincts exigeant de toi que tu te protèges de l’inconnu mais la familiarité rétractant ta sauvagerie envers et malgré toi.
Et mon nom n’est pas Mercredi. Mon nom est Wedn…. Le ton crispé de ma voix, agacée comme je l’étais par son incapacité à me définir comme je le désire, est interrompu par une sensation qui devient de plus en plus familière au fil des épisodes qui s’emparent de moi. Mon dos se raidit, mon cou risquant de laisser échapper un “clac” alors que mes yeux sont attirés au plafond, mes sens soudainement pris d’une vision provoquée par le contact direct avec celui qui se prétend mon géniteur. Quelques images d’un père et de sa fille assaillent mon attention, si semblable à ce que j’ai connu, mais avec des visages différents et d’infimes différences.. Le récit d’un lien unique trouve écho sur un océan de possibilités, de la naissance de sa fille aux retrouvailles avec l’adulte, l’histoire des deux trouvant mirroir dans l’affection muette qui me rapproche du mien avant que soudainement tout devienne noir.
Ah, quelle confrontation exquise que celle qui s’annonçait entre nous deux. L’atmosphère du manoir, teintée de mystères et d’ombres mouvantes, ne faisait qu’ajouter à la poésie de cet instant. Les portraits de nos ancêtres semblaient observer avec une bienveillante curiosité, comme pour juger de notre dignité à perpétuer le nom des Addams.
Chaque coup d’épée, chaque feinte, résonnait dans la vaste salle, accompagnée par le cliquetis métallique de nos lames. La détermination de ma fille ne faiblissait pas, et je voyais en elle la même ardeur, la même passion que j'avais autrefois inculquées avec tant de soin. Mais il y avait aussi quelque chose de nouveau, une nuance d’incertitude qui m’intriguait profondément.
« Alors, ton père et ta mère t’ont bien formée, » constatai-je, parant une attaque avec une précision calculée. « Ils t’ont appris non seulement à manier la lame, mais aussi à réfléchir, à jauger ton adversaire. Admirable. »
Wednesday bondissait avec une agilité féline, ses mouvements calculés et fluides, marquant ma main d’une estafilade fine mais nette. Une goutte de sang perla, tombant sur le plancher poussiéreux du manoir.
« Une blessure superficielle, » remarquai-je avec un sourire en coin, sentant la brûlure agréable de la coupure. « »
« Mais efficace. Oui, ta technique est presque parfaite. »
Je me redressai, mon épée en position de garde, scrutant son visage avec intensité. Elle semblait perdue, comme cherchant des réponses au-delà du duel.
« Tu te demandes pourquoi cette mascarade, n’est-ce pas ? » continuai-je, d’un ton plus doux mais toujours empreint de ce mystère typiquement Addams. « Pourquoi te trouver ici, face à moi, dans ce manoir où tout semble à la fois familier et étranger ? Je te comprends, Mercredi. La confusion est le propre des énigmes les plus délicieuses. »
Elle hésita, et cette brève pause permit à mon esprit de divaguer un instant. Que se passerait-il si ce n’était pas seulement un test pour elle, mais aussi pour moi ? Une épreuve de notre essence même, de notre capacité à rester fidèles à ce que nous sommes malgré les caprices du destin. « Serais-tu ici pour juger de mon habilité, de ma vigilance en tant que patriarche des Addams ? » me risquai-je, esquissant une feinte suivie d’un coup d’estoc rapide. « Ou bien est-ce moi qui te mets à l’épreuve, cherchant à confirmer que le sang des Addams coule toujours aussi vigoureusement dans tes veines ? »
Nous dansions ainsi, nos épées comme des extensions de notre volonté, notre dialogue se mêlant aux entrechocs des lames. Le feu de cheminée projetait des ombres fantastiques, créant une toile mouvante sur les murs décrépis du manoir. « Ta confusion est légitime, » dis-je enfin, abaissant légèrement ma garde. « Le monde est vaste et plein de mystères. Parfois, il nous place dans des situations que nous ne comprenons pas immédiatement. Mais ce que je sais, c’est que tu es ici pour une raison. Peut-être pour découvrir quelque chose sur toi-même, ou sur moi. »
Elle me fit trébucher, utilisant une technique enseignée par Fester, et je tombai en arrière, riant de bon cœur malgré la situation. Sa lame se posa contre ma gorge, froide et impitoyable, mais je ne pouvais m’empêcher de sourire. « Bien joué, ma chère. Tu as tout pour être une Addams. Le doute, la force, l’esprit. Mais dis-moi, qui es-tu vraiment ? »
Elle retira son épée, me tendant la main avec une détermination nouvelle. Je pris sa main, me relevant avec une grâce retrouvée, prêt à poursuivre cette danse interminable de mystères et de révélations. « Que nous réserve l’avenir ? » continuai-je, mon regard plongé dans le sien. « Que cherchons-nous réellement, toi et moi ? Peut-être que cette quête n’a pas de fin, et c’est là toute la beauté de notre existence. L’inconnu, le non-dit, l’énigme perpétuelle. C’est cela qui fait battre le cœur des Addams. »
Je me penchai légèrement, mon sourire malicieux retrouvant sa place naturelle. « Je suis prêt à découvrir ces réponses avec toi, peu importe où cela nous mène. Car après tout, n’est-ce pas cela le véritable esprit des Addams ? L’aventure, l’inattendu, et la joie de chaque instant partagé dans cette merveilleuse folie qu’est la vie. »
Ainsi, nous continuions, nos esprits et nos lames en parfaite harmonie, prêts à affronter tous les mystères que ce monde étrange avait à nous offrir. Le manoir résonnait de notre présence, chaque coin, chaque recoin, semblant murmurer des secrets anciens, attendant que nous les découvrions ensemble, dans cette danse éternelle des Addams.
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Je me redresse aussi rapidement que je peux, avant de réaliser que tous mes efforts pour rester discrète sont en vain: Gomez est tellement englobé dans son monologue sur ce qu’est être un Addams qu’il ne réalise pour se demander pourquoi je me suis subitement faite plus raide qu’une table de torture. Les images s’évanouissent, congédiées dans un coin de mon esprit jusqu’à ce que je daigne deviner leur importance.
Bien jouée, ma chère, tu as tout pour être une Addams.
Au plus je l’écoute parler, au plus il m’est difficile de maintenir une impassibilité à toute épreuve. Je refuse de laisser cet énergumène proclamer être parvenu à m’arracher un soupçon d’émotion. Mon honneur n’y survivrait pas.
Écoutez-moi bien, Gomez, je ne suis pas ici pour tergiverser. Je n’ai pas à “être une Addams”, je suis une Addams. Si j’avais le moindre désir de philosopher sur la condition familiale, je serais restée à Nevermore. Je veux juste savoir où je suis… Je ne suis clairement pas chez moi alors la question demeure: quelle est cette diablerie et qui dois-je torturer pour avoir des réponses dignes de ce nom?
Le duel prend fin plus tôt que je ne l’aurais voulu, mais il est clair entre lui et moi qu’il ne risque pas d’y avoir un réel vainqueur à notre altercation. C’est similaire aux affrontements exercés avec mon propre père, ma mère ne manquant jamais un instant pour suggérer des points d’amélioration à notre technique: autant pour lui que pour moi, ce n’était pas toujours simple de vivre avec un ancien capitaine de l’équipe d’escrime de Nevermore. Je le toise du regard alors qu’il termine son dialogue, offrant l’opportunité de découvrir les mystères de l’univers en ma compagnie, sans que je ne ressente le besoin d’affirmer ou nier ses intentions. Qu’il croie ce qu’il désire, je sais qui je suis et qui je ne suis pas, mais si je suis condamnée à vivre en compagnie de cette expression exubérante de mon propre père le temps de rentrer chez moi, j’aurais pu vivre pire. Au moins le manoir semble a minima similaire à ce que je connais, même si Lurch aurait pu mieux faire avec le caractère insalubre.
Et qu’en est-il de Mothe.. de Morti.. de votre épouse? Il m’a fallu quelques efforts pour me souvenir que cette femme n’est pas ma mère, mais au moins tout autant pour me rappeler qu’elle pourrait très bien ne pas avoir le même nom par ici.
Je range les lames, fatiguée par l’effort mais têtue assez pour refuser de le montrer, avant de faire lentement le tour de la pièce et admirer les autres instruments de mort qui décorent la salle d’armes…. Au moins jusqu’à ce qu’une silhouette tombe du plafond juste devant moi avec un “HIYA!” imitant lamentablement une voix asiatique, me salue avant de faire des moulinets martiaux avec ses mains dans un vain effort de provocation avant de finalement fuir les lieux. Ses traits étaient indéchiffrables, même si le bandeau avec le mot “NINJA!” indiqué en majuscules ne laisse pas de doute quant à ce qu’il est supposé représenter. Je l’observe fuir avec une drôle de posture, avant de lentement tourner les yeux vers Gomez dans l’espoir d’obtenir une quelconque explication.
Ce n’était clairement pas Oncle Fester, trop petit. Oncle Maniak, peut-être? Vous en avez encore d’autres au plafond, ou peut-on passer aux choses sérieuses? Je ne précise pas si je parle d’araignées ou de membres de la famille, préférant que le doute plane sur la question.
Cette chère Wednesday… la voilà prise dans les rets d’un mystère digne des plus grandes histoires d’horreur ! Et quel honneur elle me faisait en me tenant tête, réclamant des réponses avec toute l’impétuosité de notre noble lignée. Mais je goûtais avant toute chose au plaisir rare de l’observer, elle, ma digne descendante, naviguant entre l’ombre et la lumière de ce manoir qui semblait être à la fois le sien et étranger… Ma fille… d’un autre monde, peut-être, en tout cas, d’un tout autre âge que ma petite Mercredi que j’avais retrouvée ici adulte et femme…
Je m’approchai d’un pas mesuré, le sourire aux lèvres, me délectant de ce moment de tension que seul un Addams pouvait pleinement apprécier. Le manoir, vaste labyrinthe de corridors obscurs et de pièces envoûtantes, semblait s'animer à chaque mot que nous échangions, comme s’il était lui-même une entité vivante, à l'affût de notre moindre geste. Les portraits de nos ancêtres, figés dans des expressions énigmatiques, nous observaient avec une curiosité silencieuse, leurs yeux semblant suivre nos mouvements à travers les âges.
Wednesday me demandais où elle se trouvait et qui elle devrait torturer pour obtenir des réponses… Ce qui me fit rire, évidemment. « Ah, cette détermination glaciale, cette flamme noire qui brûle en toi, voilà ce qui fait de toi une véritable Addams ! Mais, ma chère, parfois les réponses ne se trouvent pas par l’interrogatoire mais par l’observation patiente du mystère qui nous entoure. C’est dans le détail que résident les secrets les plus délicieux. »
Je m'arrêtai devant un ancien chandelier, ses bougies consumées à moitié, et l'allumai d’un geste théâtral. Les flammes vacillantes projetèrent des ombres dansantes sur les murs, créant un jeu de lumières et de ténèbres qui aurait fait frémir d'excitation n'importe quel amateur d'énigmes gothiques. Je te fis signe de me suivre, te guidant à travers un corridor aux murs recouverts de tapisseries représentant des scènes macabres. Des chevaliers aux armures dentelées, des sorcières au sourire narquois, et même quelques créatures infernales semblant surgir des enfers pour un bal grotesque. « Ah, Morticia… ma chère Morticia… » Ma dextre se posa instinctivement au niveau de mon cœur. Ma voix se fit nostalgique en réponse à sa question. « Mon aimée, ma douce Morticia, serait-elle ici, quelque part dans cette ville étrange ?» Je laissai planer un silence, le genre de silence qui devient palpable, presque suffocant, dans lequel chaque bruit, chaque souffle, semble prendre une importance démesurée. « Je continue à espérer qu’elle soit là où je ne l’attends pas. »
Je me retournai vers elle, un éclat de malice dans le regard. « Mais ne crains rien, Wednesday. Où qu’elle soit, Morticia veille sur nous, toujours prête à surgir de l’ombre pour semer un peu plus de chaos ou pour nous rappeler les valeurs d’une bonne vieille torture en famille. »
J’éclatai de rire, un rire qui résonna dans le couloir, rebondissant contre les murs comme une mélodie sinistre. Nous continuâmes notre exploration, jusqu’à ce que l'apparition soudaine de cet étrange individu – ninja ? – surgisse du plafond pour disparaître aussi vite qu’il était apparu. Quelle trouvaille ! Il y avait quelque chose de délicieusement absurde dans cette interruption, un détail qui ne pouvait qu’ajouter à l’ambiance surréaliste de notre situation. Je pris un instant pour savourer l'incongruité de la scène, avant de répondre à son interrogation.
« Oncle Fester ? Oncle Maniak ? Oh, il pourrait s’agir de n’importe qui dans cette maison, ma chère. » Je portai un doigt à mes lèvres, comme si j’essayais de résoudre une énigme particulièrement complexe. « Dans ce lieu où le réel et l’imaginaire se confondent, il ne serait pas surprenant de voir surgir des personnages de contes ou même des rêves les plus fous. Mais, rassure-toi, ce visiteur n’était qu’une distraction, un interlude dans notre quête de vérité. »
Je la laissai inspecter les instruments de mort qui ornaient la salle d'armes, chacun un chef-d’œuvre en soi, chacun avec sa propre histoire sanglante. Mon regard s’attarda sur une guillotine miniature, parfaite pour les petites décapitations de famille, et je me permis un sourire rêveur en pensant à tous les usages qu’elle pourrait avoir. « Les choses sérieuses, dis-tu ? » Je m’approchai, mon visage à quelques centimètres du sien, mon sourire s’élargissant. « Les choses sérieuses, ma très chère Wednesday, commencent dès que tu es prête à les affronter. Et ici, dans ce manoir, chaque recoin, chaque ombre, chaque murmure dans les ténèbres pourrait bien être une clé vers le mystère que tu cherches à percer.»
Je me redressai, posant une main sur l’un des portraits qui ornait le mur, le regard plein d’une intensité presque mystique. « Nous sommes dans un lieu où le temps et l’espace n’ont pas la même signification que dans le monde extérieur. Ici, les lois de la logique s’effacent devant celles de l’inexplicable. C’est ce qui fait tout le charme de cet endroit, et c’est aussi ce qui le rend dangereux… et si excitant. »
Je m’éloignai un peu, la laissant le loisir de réfléchir à mes paroles tout en continuant à explorer la salle. « Peut-être que la réponse que tu cherches ne se trouve pas dans un simple questionnement, mais dans l’acceptation de ce que ce lieu est : un terrain de jeu pour l’esprit des Addams. »
Je m’arrêtai devant une grande horloge qui semblait avancer à reculons, ses aiguilles remontant le temps plutôt que de le suivre. « Le temps n’est qu’une illusion ici, ma chère. Ce manoir, ce domaine étrange, semble être à la croisée de plusieurs réalités, où chaque porte, chaque passage pourrait t’emmener dans un univers différent. La clé est d’accepter cette incertitude, de savourer chaque instant de perplexité, et de se laisser guider par l’instinct… et peut-être un peu par la folie.»
Je me tournai vers toi, te fixant de mon regard perçant, comme pour percer les mystères qu’elle gardait si jalousement. « Ce manoir n’est peut-être pas exactement celui de ton enfance, mais tu y es la bienvenue, Wednesday. Tu es ma fille, d’un autre univers, d’une autre vie. Et ma chère Morticia te dirait très certainement exactement pareil : ce sont des choses qui se sentent. »
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Tu observes l'homme qui ne semble jamais manquer de discours à énoncer, s'exprimant avec un plaisir exubérant qui est à l'opposé total de tout ce que tu as un jour vécu. Ton père à toi est plus calme, non pas moins déjanté à sa manière, mais plus effacé dans son expression. Cet homme là, tu remarques, ne semble pas manquer d'inspiration s'il est question d'éclater en monologue poétique sur les vices et coutumes de cet univers mystérieux.
Tout ce que tu voulais, c'était une simple réponse; était-ce vraiment trop en demander?
Do you always seek simple answers?
L'écho des dires de Goody te revient en mémoire et tu ne peux réprimer un frisson d'agacement. Si l'autre énervé pouvait s'interrompre un instant et arrêter de te proclamer "une véritable Addams", peut-être arriverais-tu à des réponses un peu plus satisfaisantes.
Je n'ai pas le luxe d'avoir l'éternité devant moi, tu annonces d'une voix monotone lâchant enfin le brasier de l'affrontement et gagnant finalement le ton conversationnel. Et bien sûr, tu ne peux te permettre de trop traîner, Nevermore n'a peut-être clos que pour quelques mois mais la rentrée aura lieu tôt ou tard et avec elle, la promesse d'un nouveau mystère. Tu as déjà assez de t'exciter à l'idée d'avoir ton propre stalker, mais pour dépecer cette énigme là (ou le stalker, au choix) il te fallait rentrer chez toi. Revenir à Nevermore. Partager à nouveau ton logis avec la créature lupine la plus colorée que tu ais jamais eu à subir.
Tu ne l'admettras jamais, mais plus encore que ta hâte de revenir à l'académie, c'est la torture continuelle de la proximité d'Enid qui te manque le plus.
So many colours.....
Assez !, ta voix se lève à peine, mais tu comprends vite que si tu le laisses s'emporter tu n'en auras jamais fini: l'homme n'a eu de cesse de chanter les louanges du sang Addams, alors s'il devait se laisser aller à parler de Morticia? S'il possède autant de self-control que ton propre père, tu auras trouvé un moyen de rentrer avant qu'il ne reprenne ses esprits. Tu l'écoutes un instant parler de sa chère et tendre et si tu ne le lui dis pas, ton coeur se pince légèrement à imaginer tes parents séparés. Tu as vu ce que ça a donné lorsque ton propre père a fini derrière les barreaux, et aussi attachée que tu puisses être à ton indépendance, tu ne souhaiterais ça à personne, moins encore au duo qui t'a donnée la vie. Il y a différentes nuances de tortures, et ces deux là ne méritent certainement pas ça.
Je ne dirais pas non à un peu de chaos, cette demeure semble trop silencieuse. Mais sachez que je préfère de loin être celle qui tends l'embuscade, pas Morticia, c'en est devenu un jeu avec mon propre Gomez. Tu te retournes vivement, ta lame caressant de nouveau la gorge de ton "père" comme si tu cherches à prouver un argument, Et que les choses soient claires, je ne crains rien.
La fierté te fait dire ces mots, mais le doute s'empare de ton esprit. Ce n'est pas forcément de la peur qui t'étreint le coeur, mais plutôt une farouche détermination te résignant à résoudre l'énigme de ces circonstances. Tu baisses ton arme, faisant disparaître la dague dans l'ombre depuis laquelle tu l'as brandie avant de continuer à suivre l'homme qui semble mystérieusement heureux de te savoir "à la maison". Est-il si esseulé que la moindre présence dans le manoir lui fait perdre ses moyens? N'as-tu pas entendu quelqu'un discuter avec lui lorsque tu es arrivé, ou alors n'était-ce qu'un fragment de ton esprit épuisé? Curieux. Tu réprimes un soupir douloureux en avançant à la suite de l'homme fou, mais tu ne peux t'empêcher de laisser ton regard courir sur la longueur des couloirs, embrasser des yeux l'austérité macabre du manoir, cataloguer dans tes souvenirs les différences marquées ou plus subtiles séparant les deux demeures. L'un dans l'autre, tu ne peux nier que les gens vivant ici partagent le même esthétique que toi, même si leurs efforts semblent un peu moins raffinés à ton goût. Un peu plus bruts. Il te faut quelques secondes pour admettre que ça a son charme.
Vous êtes interrompus par un énergumène basculant du plafond, et le rire déployé de Gomez te fait sursauter, surprise que tu transformes presque aussitôt en un regard sévère adressé à l'adulte qui te guide dans son monde. Il parle, tu écoutes, et au plus ses mots se glissent à ton oreille au plus tu ressens le besoin d'étreindre le médaillon de ta mère, comme si le talisman pouvait offrir une once de clarté sur ce qui te semble -jusque là- absolument absurde.
Ce manoir n'est peut être pas celui de ton enfance, mais tu y es la bienvenue, Wednesday.
Tu ravales ta fierté avant de le fixer des yeux pour peser la vérité de ses mots, avant de finalement, imperceptiblement, adoucir ton regard avant de hocher la tête de manière toute aussi discrète. Tu n'es pas en état d'être trop exigeante et tu ne peux nier être curieuse par l'homme qui se tient devant toi, les mains sur tes épaules comme s'il t'accepte comme sa propre fille.
Merci. Lorsqu'il te proclame comme telle, sa fille, tu te permet un pas en arrière comme pour établir une certaine distance entre lui et toi. Même si dans le fond, tu comprends ce qu'il veut te dire, tu n'es pas nécessairement prête à l'entendre. J'ai déjà un... Est-ce que Mama garde un assortiment d'herbe et de baumes chez vous aussi? J'étais perchée dans les branches d'Ichabod lorsque j'ai fini ici.... sans lui.
Si tu te sentais capable de rougir, la couleur aurait empreint tes joues à cet aveu presque honteux. Mais le fait est qu'entre la chute, le trek jusqu'au manoir et le duel avec l'homme qui t'accueille à bras ouverts (littéralement!), tu ne dirais pas non à un baume pour alléger le tourment de tes muscles endoloris.
Tu peux presque entendre la voix d'Enid t'intimant de prendre soin de toi.
« Il y a tout ce qu’il faut. Sinon, une visite chez le chamane s’imposera. »
Cette chère Wednesday, si pleine de détermination, son regard perçant scrutant chaque recoin de ce manoir chargé de secrets. Je l’observais tandis qu’elle explorait la pièce, cherchant parmi les fioles et les flacons celle qui pourrait apaiser ses muscles fatigués. Elle bougeait avec une précision froide, comme une lame aiguisée, chaque mouvement mesuré et contrôlé, un écho de la rigueur qui caractérisait notre lignée.
Nous étions entourés d’une multitude de plantes séchées, de racines tordues et de poudres mystérieuses. L’air était imprégné d’un parfum mêlant la terre humide et les fleurs fanées, une odeur familière qui semblait réveiller en moi d’anciennes réminiscences de moments passés dans des jardins secrets avec Morticia, à concocter des potions et à murmurer des incantations.
Je m’approchai d’une étagère et pris une petite boîte en bois finement sculptée, un souvenir de nos aventures passées. « Morticia aurait été ravie de te voir ici, fouillant ses réserves avec une telle précision, » murmurai-je plus pour moi-même que pour elle, le sourire aux lèvres. L’atmosphère de la pièce semblait s’alourdir sous le poids de mes souvenirs et de mes pensées, mais aussi sous cette tension palpable qui flottait entre nous.
Il y avait quelque chose d’intangible dans l’air, comme si le manoir lui-même attendait avec impatience le prochain acte de cette étrange rencontre. Chaque ombre sur les murs, chaque craquement du plancher semblait conspirer pour créer une symphonie de mystères, une mélodie de l’inconnu. Je savais que ce lieu avait toujours été un terrain de jeu pour les esprits curieux et aventureux, et Wednesday, avec sa détermination implacable, ne faisait pas exception.
Je la regardai choisir un baume d'une teinte verte sombre, que j'avais vu Morticia utiliser à maintes reprises pour soulager divers maux. Un choix judicieux, évidemment. Elle avait l'instinct d'un véritable Addams, toujours à la recherche de solutions dans les recoins les plus obscurs. Le silence qui suivit son choix était lourd, presque assourdissant, comme si le manoir retenait son souffle, en attendant la prochaine action.
« Ce manoir, comme cette ville et comme cette île, est un lieu où le temps et l’espace semblent se plier à la volonté de ses habitants. Les couloirs changent, les portes apparaissent et disparaissent, tout comme les réponses que tu cherches.»
Mon regard se perdit un instant dans le vide, imaginant les innombrables histoires que ces murs avaient dû voir défiler. Je me retournai pour contempler les étagères remplies de vieux parchemins et de livres poussiéreux. Chaque tome semblait appeler à être ouvert, à révéler ses secrets enfouis depuis des siècles. Je passai une main délicate sur le dos d’un livre particulièrement ancien, son cuir craquelé révélant l'usure du temps.
« Ah, les mystères… n’est-ce pas là ce qui rend la vie si... exquise ? » Je repris mon exploration de la pièce, mes doigts effleurant les fioles et les bocaux. Je m’arrêtai devant une grande horloge qui semblait avancer à reculons, ses aiguilles remontant le temps plutôt que de le suivre. Un symbole parfait de ce lieu hors du temps.
« Peut-être que la réponse à ton désir de retour se trouve ici même, dans l’acceptation de ce que ce lieu est : un terrain de jeu pour l’esprit des Addams. »
La pièce se remplit d'un silence lourd, interrompu seulement par le tic-tac inversé de l'horloge. Je savais que dans ce moment de calme, Wednesday pesait chaque mot, chaque indice que le manoir pouvait lui offrir. Il y avait une sagesse dans son silence, une profondeur qui surpassait de loin celle de son âge apparent. Je repris ma place près de l'entrée, prêt à l'accompagner dans ses découvertes ou à la laisser partir si telle était sa décision.
« Quoi que tu choisisses de faire, je serai là. Que ce soit pour t'aider à naviguer dans ce labyrinthe de mystères ou pour te montrer la sortie vers ton monde d’origine. Après tout, que serait un Addams sans une aventure à vivre, un mystère à résoudre, ou un ennemi à torturer ?» Un sourire énigmatique se dessina sur mes lèvres tandis que je laissais mes mots flotter dans l’air, prêts à être saisis ou ignorés selon son désir. La scène était prête pour son prochain acte. Le manoir Addams, avec toutes ses bizarreries et ses mystères, n’avait pas encore révélé tous ses secrets…
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Je n’aurais pas besoin de consulter votre shaman. Merci. Ce n’est pas un manque de confiance qui te fait annoncer ça, mais plutôt une détermination à ne pas dépendre de qui que ce soit pour panser tes plaies: que Xavier t’aie amenée à l’infirmerie si tôt après ton arrivée à Nevermore n’a réellement été permis que par ton inconscience. Gomez continue de parler alors que tu sembles flotter d’un côté à l’autre de l’étagère couverte d’ingrédients divers, regrettant d’un soupir que Morticia ne soit pas là pour être témoin de tes actions. À la mention du nom de ta mère, tu interromps tes mouvements l’espace d’un instant, à peine une seconde ou deux, avant de continuer sur ta lancée, même si le regard vif de l’homme n’a pu manquer ton hésitation. Tu scannes la pièce d’un coup d’oeil rapide avant de finalement placer une sélection de plantes sur le plan de travail et te déplacer un instant pour récupérer un mortier et pilon.
Morticia pourrait probablement faire mieux, je compte déjà trois manières qu’elle pourrait dire d’utiliser pour améliorer la qualité de préservation de certaines herbes. J’imagine que ma Mère et votre épouse n’ont pas totalement les mêmes connaissances…, une fois encore, ce n’est pas dit à mal, même si tu ne peux t’empêcher de le fixer du regard comme si tu cherchais à souligner le talent de la femme qui t’as donné la vie plutôt que l’inconnue qui est mentionnée par le fou t’accompagnant.
Malgré tout, tu acceptes le compliment voilé lorsqu’il te l’offre, malgré le fait que n’arrives pas à totalement te relâcher en sa présence. Tu es moins sur tes gardes que lorsque vous avez croisé le fer il n’y a pas si longtemps, mais pour autant qu’il clame être ton “père d’un autre monde”, l’homme reste un étranger. Tu n’as jamais vraiment été douée avec les étrangers, il allait te falloir du temps pour apprivoiser celui-là; au moins, le sang commun qui coule dans vos veines allait devoir faciliter les choses, mais tu aurais donné n’importe quoi pour avoir droit à un minimum de familiarité. Pour autant que tu aies annoncé vouloir fuir ta famille, tes vrais parents, tu donnerais presque n’importe quoi contre l’opportunité de les retrouver et de les torturer à nouveau.
Soit.
Ce Gomez allait devoir faire l’affaire, en attendant.
Il se met à marcher dans la petite pièce, voguant d’une étagère à l’autre alors que tu restes occupée à broyer les ingrédients en une pâte odorante et continue toujours à parler. Franchement, tu n’as jamais autant entendu ton père parler et ça te surprend un petit peu. Ce qui te surprend moins, en revanche, c’est le ton philosophique qu’il semble garder à tout épreuve, peu importe sa situation. Pour aussi Addams qu’il soit, tu as du mal à concevoir que cet homme soit si serein à l’idée d’être séparé de son épouse: ton propre père n’a pas tenu douze heures en prison avant de ravir ta mère dès la seconde où elle a franchi le pas de la cellule.
Est-ce si mal de vouloir rentrer chez moi? Tu as du mal à croire les mots qui sortent de ta bouche, la vulnérabilité (faiblesse!) qui empreint tes mots et franchement tu n’attends pas réellement de réponse de la part de l’ainé, juste peut-être qu’il accepte aussi le fait que tu n’es pas forcément prête à accepter être coincée ici, loin des tiens, sans te battre pour y retourner. Ou philosopher sur ta nouvelle condition comme il semble si heureux de faire.
Tu étales la pâte sur ta blessure, et le contact de la mixture avec ta peau fait légèrement grésiller ta chair, comme si la concoction brûlait le mal à la source. Tu te permet un soupir de soulagement, en revanche, lorsque la tension dans tout ton être se relâche soudainement à l’apport des soins, et tu continues à traiter la plaie alors que Gomez s’arrête pour te faire face et prêter serment d’être là pour toi, quoi que tu décides de faire. Une fois encore, tu n’es pas surprise, ce trait de caractère semble être commun à toutes les versions de ton paternel. Tu apprécies le sentiment, et si l'homme est familier assez avec tes maniérismes, Gomez peut éventuellement deviner un léger sourire dans la tension de tes traits.
Tu le remercies, termine tes soins, avant de ranger soigneusement ce que tu as sorti et nettoyé le mortier et pilon pour dire que les outils sont prêts lorsque la maîtresse de maison en aura l’utilité. Les murs semblent vibrer d’anticipation lorsque tu termines ta tâche et te retourne vers le maître du manoir, comme si l’esprit de la demeure lui-même attendait de voir ce qui allait se passer ensuite.
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![[TERMINÉ] incipit vita nova Pt4w](https://zupimages.net/up/24/09/pt4w.gif)
Qui êtes-vous? "J'insufle dans ces quelques mots tout le venin et la détermination dont je suis capable, cherchant à ne pas laisser à mon otage la moindre occasion de se remettre de mon apparition surprise. Mais certaines choses ne sont pas aussi faciles à dissimuler par une voix tendue: par exemple, il est impossible d'ignorer le caractère laborieux de ma respiration lorque je tiens l'homme en respect, ma lame pressée contre sa gorge risquant à tout moment de faire perler son sang sur la chair au teint si similaire au mien. Ma chute a eu ses conséquences, et la douleur que je ressens m'est preuve à nouveau que je ne suis pas chez moi (ma grand mère a enchanté notre domaine, m'a-t-on dit, pour qu'aucun Addams ne puisse en blesser un autre sérieusement, et arbre ou non Ichabod fait partie de la famille). Quoi que je décide de faire, il allait me falloir agir au plus vite, je doute que mon état et la longue (?) marche pour arriver jusqu'ici m'épargne plus longtemps. Et montrer le moindre signe de faiblesse présentement serait simplement indigne de moi. Je ne doute pas être en mesure de faire mieux que ça.. ![[TERMINÉ] incipit vita nova 2334764349](/users/4014/19/95/08/smiles/2334764349.gif)
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