Maladresse ▿ Alexander.

Les journées se ressemblaient presque toutes pour Anna. L'université, sa soeur, ses amis. En boucle. Encore et encore. Ce n'était pas qu'elle s'ennuyait, simplement elle aurait aimé parfois qu'il se passe des choses un peu plus... passionnantes ? Une vie tranquille n'était pas un mal, bien sûr, mais il fallait s'y habituer, s'y faire. La vie d'Anna avait longtemps été tranquille, autrefois, lorsqu'elle vivait à Arendelle. Puis elle avait découvert les pouvoirs d'Elsa et les choses s'étaient enchaînées à une vitesse folle, mêlant aventures et découvertes. Pour la plupart, si l'on omettait les pires moments, il s'agissait de bons souvenirs. Des souvenirs de ces moments où elle avait découvert la liberté, le monde extérieur, la joie de faire quelque chose.

Aujourd'hui, elle était coincée dans cette ville. La ville était bien plus grande que le château, cette prison lui donnait davantage de place, mais elle aurait aimé voyager, être libre, goûter à autre chose, à ce plaisir d'être ailleurs, de découvrir, de partir à l'aventure. A défaut de pouvoir le faire réellement, Anna tentait de découvrir le monde d'ailleurs, le monde d'autrefois, à travers ses études, à travers les livres ou la télévision. C'était une bonne façon de voir, d'apprendre, de découvrir et de comprendre. Et elle aimait ce qu'elle faisait. Elle aimait découvrir les merveilles d'un monde qu'elle n'avait jamais connu.

Anna prenait très à coeur ses études. Il n'y avait pas un cours où elle ne s'intéressait pas au moins un minimum. Certains l'ennuyaient plus que d'autres, bien sûr, mais elle essayait de se passionner pour tous de la même façon. Elle sortait d'ailleurs de l'un des cours qu'elle appréciait le plus et elle se précipitait hors de la salle, la tête dans les nuages, les bras chargés. Comme souvent, maladroite et complètement ailleurs, elle n'avait pas regardé devant elle et à peine eut-elle franchi le seuil de la porte de la salle de classe qu'elle entra en collision avec quelqu'un qui traversait le couloir. Elle se maudissait intérieurement - sérieusement, ça n'arrivait qu'à elle ce genre de choses, non ? - de ne pas avoir été plus prudente en quittant la pièce et de ne pas avoir regardé de chaque côté avant de se précipiter à l'extérieur. Mais maintenant, le mal était fait.

Ses cours s'étaient éparpillés un peu partout et il fallait qu'elle s'excuse de tant de maladresse, priant pour que ce type ne le prenne pas mal - parce qu'elle n'avait vraiment ni le temps, ni l'envie de se prendre la tête avec un étudiant désagréable qui ne comprenait pas que l'erreur était humaine et qu'il ne s'agissait que d'une malheureuse et innocente maladresse. « Pardon, je suis désolée. » Souffla-t-elle donc, en relevant les yeux vers lui. « Je suis sortie un peu trop rapidement de la salle et... Je ne vous ai pas fait mal ? » Il n'y avait pas grand-chose à dire, s'excuser, s'inquiéter et rien d'autre, même, en réalité.

Si Anna devait se définir en un seul mot, elle utiliserait le mot maladroite. Il arrivait à tout le monde de faire preuve d'un peu de maladresse, bien sûr, mais Anna avait la faculté incroyable de les enchaîner. Elle n'avait jamais aucun répit et ses proches non plus. Les inconnus n'étaient pas épargnés, malheureusement. Ce jeune homme, qu'elle venait de bousculer parce qu'elle n'avait pas regardé autour d'elle avant de quitter une salle de classe, en était la preuve vivante. Heureusement, il ne semblait y avoir rien de grave. Une simple collision et des cours éparpillés un peu partout sur le sol. C'était une chance quelque part. Une chance dans sa malchance. Anna enchaînait les bêtises, mais elles étaient rarement graves et elles avaient rarement des conséquences importantes ou graves.

Comme à son habitude donc - et très habituée, aussi - Anna présenta ses excuses en utilisant un autre de ses grands défauts : elle était bavarde. Trop bavarde. Elle s'excusait donc à plusieurs reprises, sans laisser le temps à son interlocuteur d'en placer une. L'homme, pourtant, ne semblait pas en colère et l'aidait même à ramasser ses cours en rassemblant, avec elle, les feuilles étalées par terre. Par politesse et parce qu'elle était sincèrement inquiète aussi, elle interrogea le jeune homme pour savoir si elle ne lui avait pas fait mal. Il ne lui répondait pas, mais il lui retournait la question. Anna s'apprêtait évidemment à protester et à répondre, mais elle avait été surprise par la fin de sa phrase. Comment connaissait-il son prénom ?

La jeune femme attrapa les feuilles qu'il lui tendait, tout en l'observant - sans doute un peu trop et un peu trop longuement pour ne pas paraître particulièrement étrange. Elle cherchait, à la hâte, le prénom de cet inconnu qui ne devait pas en être un s'il connaissait son identité. Connaissance ? Ami d'un ami ? Camarade de classe ? Étudiant avec qui elle partageait un cours ? Voisin de rue ? Pauvre victime qu'elle avait déjà bousculée par le passé ? Rien. Rien ne lui revenait. Un peu gênée, supposant donc qu'elle avait oublié cet homme qu'elle était censée connaître un minimum, elle souffla en se relevant : « C'est bien ça, oui. Anna. » Elle replaçait ses feuilles correctement dans ses bras pour éviter de les faire tomber à nouveau. « Et je vais bien. J'ai l'habitude de... ça. » Expliquait-elle en désignant d'un geste de la main la bousculade. « Je suis plutôt distraite, ce qui me rend maladroite. Ou plus maladroite encore que je ne le suis en temps normal, pour être tout à fait exacte. » Et bavarde aussi, mais ça, il avait dû le remarquer. « Je n'arrive pas à me souvenir de votre prénom, je suis désolée. » Souvenir, évidemment, puisqu'elle n'imaginait pas ne pas le connaître si lui la connaissait. « Nous sommes ensemble dans un cours ? » Supposait-elle, jugeant que cette hypothèse était la plus probable.

Anna avait un don particulier : elle était bien plus maladroite que la normale. Certains trouvaient ça attendrissant ou mignon, d'autres la maudissaient pour chacune de ses maladresses ou lui intimaient d'être plus attentive et de faire davantage attention - alors qu'elle n'y pouvait rien, la plupart du temps. Heureusement, cette fois-ci, elle était tombée sur quelqu'un de compréhensif qui ne lui hurlait pas dessus. Une chance.

Plus que compréhensif, il semblait même très gentil. Il n'hésitait pas à la rassurer et il l'aidait à ramasser ce qu'elle avait laissé tomber. L'anecdote du jeune homme la fit sourire et, aussitôt, elle ne put s'empêcher d'ajouter : « Ma maladresse m'a fait rencontrer un prince, à moi aussi. Sauf qu'il n'avait rien de charmant. » Elle souriait parce que cette histoire ne l'atteignait plus aujourd'hui et qu'elle avait depuis fait la rencontre de son véritable prince charmant, mais ce souvenir d'Hans réveillait parfois en elle des envies de le retrouver pour l'étrangler. Anna n'avait mis aucun sérieux dans sa voix, supposant qu'il verrait dans l'idée du prince une simple façon de parler comme elle imaginait que c'était également le cas pour lui et que, donc, ses mots ne soulèveraient aucune question supplémentaire à propos de son monde.

Ces histoires de prince l'intéressaient, mais elle était davantage intriguait par le fait qu'il puisse connaître son prénom. Elle n'arrivait pas à se souvenir de lui ou d'éventuels cours qu'ils partageraient, c'était donc assez perturbant pour elle - et gênant aussi, un petit peu. « Je suis désolée, je n'arrive pas à me souvenir de toi. » Avoua-t-elle, avant de se reprendre, supposant que ce genre de réponse pouvait être assez vexante - même s'il n'avait pas l'air facile à vexer. « Ce n'est pas que tu n'es pas du genre à retenir l'attention, c'est juste que... » Elle prenait un instant pour réfléchir, rougissant de sa bêtise et consciente qu'elle était juste en train de s'enfoncer un peu plus à chaque mot qu'elle prononçait. « Nous sommes beaucoup et comme tu ne partages pas tous mes cours, je n'ai sans doute jamais fait attention à toi. » C'était catastrophique, non ? Mais elle était gênée qu'il puisse connaître son nom alors qu'elle n'avait même pas souvenir de son visage alors, forcément, elle cherchait à se justifier - dommage qu'elle le fasse de la pire des façons. « Si on pouvait oublier les explications, ça m’arrangerait. » Ajouta-t-elle, en riant, partagée entre gêne et amusement. « Enchantée, Alex. » Ajouta-t-elle alors plus simplement et plus sérieuse, en lui offrant un sourire sincère. Il était préférable de se contenter de ces quelques mots, avant de faire pire que mieux.

Les deux finirent par se redresser et Anna récupéra les feuilles rangées et rendues par Alexander. « Merci. » Souffla-t-elle, en récupérant le tout. « Je vais éviter le café parce qu'il paraît que ça me rend plus insupportable encore. » C'était assez évident, non ? Le café l'énerverait plus encore et c'était vraiment une très mauvaise idée. « Mais je t’accompagne avec plaisir. Rien de meilleur qu'un bon chocolat chaud. » Puis ça la calmerait peut-être un peu, avant qu'il ne devienne fou parce qu'elle parlait beaucoup trop. « Je te dois bien un café, après tout. » Elle pouvait bien lui offrir un café après lui avoir foncé dedans, c'était la moindre des choses.

« Le mien a essayé de me tuer, alors même en creusant un peu... Difficile de découvrir une autre personne. » Répondit-elle en toute franchise, mais toujours en riant - ainsi, il interpréterait peut-être la réponse d'Anna comme une simple bêtise et non comme la réalité. Et si elle tentait de rire et de détendre l'atmosphère ainsi, en parlant de Hans, c'était parce qu'elle avait remarqué le sourire triste qui était apparu sur ses lèvres et qu'elle n'aimait pas ça.

Les présentations faites des princes charmants - ou non charmant, dans le cas d'Anna - la jeune femme tentait d'expliquer à Alexander pourquoi elle ne le connaissait pas alors qu'ils partageaient des cours. Evidemment, avec toute sa maladresse naturelle, Anna se perdit en explication et s'enfonça. Elle faisait pire que mieux, comme souvent - pour ne pas dire toujours. Ses explications, qui devenaient un vrai n'importe quoi, firent rire le jeune homme. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle-même se mettait à rire de sa bêtise et de sa maladresse. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle parle trop et qu'elle ne réfléchisse pas à ce qu'elle était en train de dire ? Heureusement pour elle, l'homme en riait, sans se moquer, et assurait qu'il n'avait pas besoin d'explications. Sa justification sur le pourquoi il retenait le nom de presque tout le monde et son clin d'oeil la firent sourire. Elle aurait pu être gênée, mais elle se sentait plus amusée qu'autre chose face à ce comportement. « Tout s'explique, alors. » Souffla-t-elle simplement, évitant de se perdre à nouveau dans d'interminables explications ou réponses.

Puis, elle aurait tout le temps pour se reperdre dans des réponses interminables puisqu'il lui proposait d'aller boire quelque chose. Invitation qu'Anna acceptait avec plaisir, même si elle précisait tout de suite qu'elle ne boirait pas de café pour ne pas être davantage insupportable. La réponse d'Alexander, ainsi que son sourire, l'amusait beaucoup. « Tu es donc ce petit diable sur mon épaule qui m'incite à être le pire de moi-même. » Le pire, c'était vite dit, mais la plus insupportable en tout cas. « Tu n'as pas peur de prendre la fuite si je deviens pire que maintenant ? » Plaisantait-elle, amusée et à l'aise avec ce jeune homme qui semblait être capable d'apprécier son caractère et ses pires côtés.

Alors, c'était parti. Après leur petit accident, Anna allait lui payer un café. Il le méritait bien, après tout. « Non, je ne sous-entendais pas que c'était ce que tu demandais... » Doucement Anna, inutile de repartir dans des explications de plusieurs kilomètres de long. « Juste, ça me fait plaisir. Comme je t'ai foncé dedans, tu m'as aidée à ramasser mes affaires... Tu mérites bien ça. » Précisa-t-elle avant d'ajouter en souriant. « Dis juste oui, ne m'oblige pas à repartir dans d'interminables justifications. S'il te plaît. »

Anna préférait rire de ce qui s'était passé avec Hans, désormais. C'était de l'histoire ancienne. Une histoire qui s'était bien terminée. Heureusement pour elle. « Le suivant n'a pas encore essayé de me tuer et, mieux encore, il semble m'aimer. » Enfin, il semblait. Elle ne l'avait pas vu depuis quatre ans et, en quatre ans, des tonnes de choses avaient pu changer pour Kristoff. « Alors, tu vois, je sais les choisir, parfois. » Précisa-t-elle, en souriant. Il était vrai qu'Anna était un peu trop naïve parfois - ce qui lui avait valu cette mésaventure avec Hans. Cependant, Kristoff était un homme totalement différent. C'était un homme bon, qui l'aimait sincèrement. Une erreur avant, sans doute, la meilleure décision de sa vie, n'était-ce pas une moyenne plutôt correcte ?

Comme à son habitude, Anna se montrait bavarde et s'emmêlait les pinceaux lorsqu'elle tentait de s'expliquer ou de se justifier. Beaucoup avaient tendance à trouver ça agaçant à la longue, mais lui semblait simplement trouver ça amusant. Peut-être qu'elle ne le ferait pas fuir, celui-ci ? Peut-être qu'il était suffisamment courageux pour supporter une Anna bavarde, surexcitée et maladroite, tant dans les mots que dans les gestes ? Il tentait alors de la rassurer, ce qui faisait sourire Anna. « Très bien, je vais être la plus insupportable des personnes pour te tester, dans ce cas. » Répondit-elle, amusée, alors qu'il assurait qu'il n'y avait aucune raison pour qu'elle le fasse fuir. Quant à sa réflexion sur la confiance en elle, Anna préférait ne rien ajouter. Anna ne manquait pas toujours de confiance en elle, parfois, elle se sentait pousser des ailes et faisait ce qu'elle n'aurait jamais imaginé faire. Cependant, lorsqu'il s'agissait de ses relations, tout était toujours un peu différent. La jeune femme était très ouverte, parlait facilement et riait pour un rien. Pourtant, après avoir vécu toute sa vie, presque, toute seule, elle craignait toujours d'être laissée, abandonnée et de se retrouver seule à nouveau. Perdre ceux qu'elle aimait n'était pas une expérience qu'elle avait envie de revivre. Pas plus que de vivre seule à nouveau. Alors, c'était l'une de ses plus grandes craintes.

Alexander lui avait proposé d'aller boire un café. Anna voulait l'inviter, mais il y avait eu un nouveau quiproquo. Elle le faisait parce qu'elle en avait envie, parce qu'elle pensait qu'elle le lui devait bien, mais jamais elle n'avait cru qu'il voulait qu'elle lui paye ce café. Alors, de nouveau, elle repartait dans ses longues justifications sans queue ni tête, avant de se stopper elle-même et de lui demander d'accepter pour la forcer à s'arrêter. « Ah oui ? Vraiment ? Tu n'as donc aucune pitié... » Plaisanta-t-elle, en se laissant embarquer par les épaules vers ce fameux café, comme s'ils étaient amis depuis toujours. « Et si tu me parlais de ton prince charmant ? » Demanda-t-elle, avec toute la curiosité du monde, à cet homme qu'elle ne connaissait même pas, comme s'il s'agissait d'une question à poser à un inconnu.

Après avoir évoqué Hans et son envie de la tuer, elle avait évoqué Kristoff qui, jusqu'à présent, n'avait pas essayé de l'éliminer. Il fallait espérer que les choses continuent ainsi - enfin, à supposer qu'elle finisse par le retrouver un jour ou l'autre. « Espérons que cela dure. » Souffla-t-elle en souriant. « Non, pas encore. » Elle gardait sa bonne humeur et son sourire, mais, à chaque fois, évoquer l'absence de Kristoff était toujours quelque chose de particulièrement difficile. Il lui manquait terriblement et plus les années passées, plus son absence devenait difficile à supporter. Elle aurait pu s'y faire, s'y habituer, mais ce n'était pas le cas.

Puisqu'il semblait vouloir la tester, Anna se promettait d'être plus insupportable que jamais. Il semblait imperturbable et prêt à tout endurer, ce qui l'amusait beaucoup. Elle ne le connaissait pas encore, mais elle était persuadée qu'ils pourraient vraiment bien s'entendre. Il avait ce petit quelque chose d'agréable, de sympathique qu'elle aimait trouver chez ses amis.

Anna se laissait entraîner par Alexander et sa bonne humeur. Son bras autour de ses épaules, elle l'écoutait raconter à quel point il était un être diabolique. « J'aurais dû me douter que derrière ce visage angélique se cachait un véritable démon. Le diable en personne, peut-être ? » S'amusait-elle, appréciant tout particulièrement cette complicité naturelle qui se créait entre eux sans qu'ils n'aient besoin de faire le moindre effort en un temps record.

Mais derrière leurs plaisanteries, il y avait des sujets bien plus sérieux - pour Anna et sa curiosité, en tout cas. Il avait évoqué son prince charmant. Maintenant, elle voulait tout savoir de lui. Vraiment tout. En quelques mots, il lui racontait donc certaines choses à propos de leur histoire. Anna écoutait tout avec un grand sérieux et elle hochait la tête de temps à autre, très concernée. « Avec ce que tu me racontes, il ressemble plus au méchant des contes de fées qu'au prince charmant, mais j'imagine que ce n'est qu'une impression. » Sinon Alexander ne se serait pas attaché à lui, n'est-ce pas ? Pas à ce point-là, en tout cas. Au reste, à leur titre ou leur place, elle ne réagissait pas comme si tout était tout à fait normal et habituel - et ça l'était en partie, pour elle. « Il ressemble à quoi ? » En réalité, ce n'était pas particulièrement important, ni même indispensable, mais elle aimait imaginer un visage aux personnages des histoires qu'on lui racontait. Alors, elle laissait sa curiosité parler encore et encore et elle posait ses questions. Nombreuses. « Ma soeur aurait pu être à la place de ton frère... » Ajouta-t-elle en riant. Elsa aurait très bien pu jouer ce rôle de princesse - ou de reine, dans son cas - qui semble se lier et prendre la fuite aussitôt. Il y avait des raisons à ça, ce n'était qu'une façade, mais elle l'imaginait très bien dans ce rôle et c'en était amusant.