Sujet aléatoire - Ambrose & Wanda

Ambrose frissonnait et tentait de se réchauffer les mains en les frottant l'une et l'autre. Lorsqu'il avait quitté son travail, la pluie commençait à peine et le vent se levait tout juste. Il avait alors estimé qu'il pouvait largement parcourir les presque trente minutes qui le séparaient du bâtiment où il travaillait de son appartement. Lourde erreur, semblait-il. En un temps record, le vent s'était levé pour devenir violent comme il l'était rarement. La pluie, accompagnée d'un violent orage, n'arrangeait pas les choses. Il était impossible d'y voir correctement, même pour un piéton. Les pots de fleurs et les poubelles qui traînaient à l'extérieur chutaient et se brisaient sur le sol. Les quelques rares voitures s'arrêtaient sur le bas-côté pour attendre la fin de la tempête - mais cette ville était capricieuse et personne ne savait combien de temps il allait falloir être patient. Ambrose, après un énième frisson, les pieds dans l'eau qui inondait les trottoirs, et incapable de se diriger en sécurité, décida de trouver un endroit où s'abriter. Mieux valait être prudent et ne pas prendre de risques inutiles - n'était-ce pas ce qu'il répétait sans cesse à Sabrina, après tout ?

Dans cette rue, il ne semblait y avoir aucune boutique où s'abriter. Il n'y avait que des maisons. Ambrose se voyait assez mal toquer à la première porte venue et demander à s'abriter chez un inconnu, alors il se força à faire quelques enjambées supplémentaires. A sa grande surprise, sans qu'il ne l'ait jamais remarqué avant aujourd'hui - mais il n'avait pas le temps de se poser la moindre question - son regard se posa sur une vieille bâtisse, entièrement délabrée. Les volets ne tenaient plus en place, les vitres étaient brisées par endroit... Une maison abandonnée, sans le moindre doute. Il s'avança donc et toqua, au cas où, mais il n'avait obtenu aucune réponse. Le jeune homme se décida alors à tourner la poignée pour ouvrir. C'était ouvert et la porte s'ouvrit dans un grincement sinistre qui fit frissonner le sorcier pourtant habitué aux pires horreurs. L'ambiance était digne des meilleurs films d'horreur.

L'intérieur confirmait les doutes du jeune homme : la poussière et les toiles d'araignée trônaient un peu partout - autant qu'il pouvait le voir dans le noir complet qui régnait ici, en tout cas. Ça lui importait peu, il n'était pas là pour inspecter les lieux, simplement pour se réchauffer et attendre la fin de la tempête. Alors, pour commencer, il avait retiré sa veste et il tentait de l'essorer dans un coin de la pièce afin qu'elle puisse sécher le plus rapidement possible, ce qui était certainement peine perdue, mais il fallait bien faire quelque chose pour commencer.

Cette ville était vraiment étrange. Wanda avait pu en découvrir un peu au fil des années, mais ce soir, elle ne s’était pas attendue à être piégé dans un orage. Elle aurait pu tenter d’utiliser ses pouvoirs pour se protéger, mais le vent était violent elle n’était pas encore assez sûre d’elle pour les utiliser convenablement. Après tout, elle ne voulait blesser personne, donc elle mit les mains dans les poches de son manteau, tentant de rentrer chez elle. Malheureusement ça n’était pas aussi simple. Il ne semblait pas y avoir d’endroit pour qu’elle puisse se mettre au sec. Avançant malgré tout, elle pouvait sentir l’eau qui s’était insinué entre sa veste et son haut. Si elle continuait à rester sous la pluie, elle finirait par tomber malade.

Les yeux plissés, elle regardait autour d’elle et remarqua un endroit qui pourrait peut-être faire l’affaire. La demeure semblait déserte et elle tourna doucement la poignée. Elle fut surprise quand la porte s’ouvrit. Elle avait pensé que malgré tout, elle n’aurait pas pu y entrer. Passant la porte, elle la ferma rapidement derrière elle pour que le vent ne s’enfouisse pas dans la demeure. Seulement, quand elle se retourna, elle ne pu s’empêcher de lâcher un cri. Elle n’avait pas du tout vu qu’il y avait quelqu’un d’autre et elle fixa le jeune homme qui se tenait plus loin.

Oh je suis désolée. Je ne pensais pas que cette maison était habitée. Je voulais juste trouver un abri.

Elle espérait que l’homme n’allait pas la mettre dehors, mais elle ne se voyait pas non plus rester s’il ne le voulait pas.

Accepterez-vous de me laisser rester quelques minutes le temps que l’orage se calme s’il vous plaît ?

Entourant son corps de ses bras, elle commençait à frissonner, sentant que l’eau ruisselait le long de son dos.

Puisque la tempête régnait en maître sur la ville, Ambrose avait dû trouver refuge dans cette vieille maison inhabitée - il lui semblait, en tout cas. Alors qu'il tentait d'essorer sa veste trempée par la pluie, il fut surpris d'entendre la porte d'entrée s'ouvrir. Il s'était retourné calmement, prêt à expliquer au propriétaire des lieux les raisons de sa présence ici et à expliquer qu'il n'était pas dangereux. Pourtant, il n'eut le temps de ne rien dire que la personne qui était entrée s'était mise à crier. De surprise, sans doute. Dans un geste réflexe, sa veste dans une main, Ambrose avait levé les bras devant lui en signe d'apaisement. Mieux valait se montrer prudent et éviter les gestes brusques, dans ce genre de situation.

Aussitôt, la jeune femme s'excusa, précisant qu'elle ne pensait pas cette maison habitée et qu'elle voulait simplement trouver un abri. Et, presque aussitôt, elle lui demanda s'il acceptait qu'elle reste quelques minutes, simplement le temps de voir l'orage se calmer au-dehors. La pauvre semblait morte de froid et aussi trempée que lui. Même s'il avait été le propriétaire de cet endroit, jamais il n'aurait pu lui demander de partir dans ces conditions. « Oh, n'ayez aucune crainte, je ne vis pas ici. » Affirma-t-il afin qu'elle ne s'inquiète plus d'être mise dehors. « Tout comme vous, j'ai été surpris par l'orage et j'ai trouvé refuge dans cette maison. Elle semble inhabitée, alors c'était l'endroit idéal. » Expliqua-t-il, comme s'il avait besoin de justifier sa présence ici en de telles circonstances. « Nous pouvons attendre ici tous les deux, je doute que quiconque vive ici. » Reprécisa le jeune homme, un sourire aux lèvres - bien qu'il devait être plutôt difficile de le deviner à cause de l'obscurité. « Je m'appelle Ambrose et vous ? » Après tout, s'ils étaient coincés ici pour un bon moment, autant faire connaissance et engager la conversation, ce serait toujours plus agréable ainsi que chacun posté de son côté, dans le plus grand des silences.

Il est vrai qu’elle avait été surprise. Elle ne s’était pas attendue à trouver quelqu’un dans ce lieu. Elle avait posé un jugement trop hâtif, mais elle préféra s’expliquer tout de suite. Elle ne voulait pas commettre d’impair et elle parla rapidement pour ne pas se retrouver dehors d’un coup. Cependant, l’homme lui expliqua qu’il n’habitait pas là. Elle en fut surprise, mais elle resta attentive à ses propos. Elle fut donc rassurée de pouvoir trouver refuge dans ce lieu. Même s’il n’était pas des plus accueillants, il ferait au moins l’affaire pour ne pas être plus trempée qu’elle ne l’était déjà.

Merci beaucoup.

Elle esquissa un léger sourire. Face à sa question, elle reprit finalement la parole.

Enchanté Ambrose et je m’appelle Wanda.

Se frottant les bras pour essayer de se réchauffer, la jeune femme regarda autour d’eux.

Je dois vous avouer que je ne savais même pas qu’il y avait cette maison dans ce quartier. Pourtant j’y passe régulièrement, mais c’est encore une nouveauté dans cette ville parfois étrange.

Elle reporta son attention sur le jeune homme.

Vous savez s’il y aurait de quoi se réchauffer peut-être ?

Elle ne savait pas depuis combien de temps il était là, donc il avait peut-être déjà fait un tour.

Ambrose était heureux, quelque part, de ne pas se retrouver seul dans cette vieille maison, en pleine tempête - même s'il était désolé que quelqu'un se retrouve dans cette situation, comme lui. Pas que cette vieille maison abandonnée lui faisait peur - il lui en fallait plus pour l'effrayer après tout ce qu'il avait vécu - mais la situation était toujours plus agréable à vivre à deux que seul et puis le temps lui paraîtrait sans doute moins long ainsi. « Enchanté, Wanda. » Ajouta-t-il alors que la jeune femme s'était présentée. Ambrose n'avait jamais rencontré tant de gens que depuis qu'il était dans ce monde - ce qui s'expliquait forcément par le fait qu'il n'avait pas passé des décennies enfermé chez lui et qu'il n'était pas limité à la seule communauté des sorciers pour ses rencontres. Mais il devait avouer aimer tout particulièrement sympathiser avec les autres, comme il le faisait, même si le faire en d'autres circonstances était d'autant plus agréable.

La jeune femme, qui semblait morte de froid, lui expliqua alors qu'elle n'avait même pas connaissance de cette vieille maison dans ce quartier qu'elle fréquentait pourtant régulièrement. A vrai dire, Ambrose non plus. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il passait dans cette rue, mais jusqu'à présent, il ne l'avait jamais vu - ou alors, il n'y avait jamais fait attention ? Non, à ça, il n'y croyait pas vraiment. « Il semblerait, en effet, que cette ville ait des dons particuliers pour jouer à faire apparaître et disparaître les lieux à sa guise. » Admit-il, en souriant. Combien de fois n'avait-il pas retrouvé une rue, pourtant certain de son chemin ? Combien de fois s'était-il retrouvé à tourner en rond sans raison ? Combien de fois des lieux semblaient être apparus de nulle part, comme sortis mystérieusement de terre ? Finalement, toutes ces particularités ne l'étonnaient plus - elle l'avait si peu étonné, en réalité, en y pensait bien. « Je vous aurais bien proposé ma veste, mais elle est trempée. » Affirma-t-il, désolé. Il avait froid, mais moins qu'elle, lui semblait-il, alors il était désolé de ne pas pouvoir l'aider en lui prêtant une couche de vêtement supplémentaire. « Je n'ai pas encore eu le temps de fouiller cet endroit, mais peut-être que l'on trouvera des couvertures ou de quoi allumer un feu ? » Une cheminée serait l'idéal, mais il y croyait assez peu. Quelles chances avaient-ils de trouver une cheminée en état de fonctionner ? Non, ils devraient sans doute miser davantage sur des couvertures et même là, il fallait espérer avoir de la chance. « Vous venez ? » Demanda-t-il simplement avant de partir à la recherche de quelque chose pour se réchauffer, cherchant à savoir si elle préférait attendre ici ou le suivre.

L’homme lui faisant face ne semblait pas vouloir l’attaquer d’emblée, ce qui était une bonne chose. Ils en arrivèrent même à se présenter. Evidemment, elle resterait sur ses gardes, mais Ambrose semblait plus sensible à leur environnement qu’à attenter à sa vie. De son côté, elle était bien contente d’être dans un endroit qui allait l’abriter, mais de ne pas être seule était aussi une bonne chose. L’endroit n’était absolument pas accueillant, donc elle était un peu rassurée. Face aux paroles du jeune homme, la sorcière hocha doucement la tête. En effet, la ville avait apparemment un don pour faire ce qu’elle voulait, quand elle voulait. C’était étrange, mais la jeune femme n’avait aucun contrôle là-dessus. Pour l’instant, elle pouvait surtout contrôler le fait qu’elle avait besoin de chaleur et elle chercha à savoir si Ambrose avait une idée pour se faire. Face à sa question, elle hocha doucement la tête.

Ces deux idées me semblent parfaites.

Elle esquissa un sourire, faisant en sorte de ne pas claquer des dents. Evidemment, elle aurait pu tenter d’utiliser sa magie pour changer l’atmosphère, mais elle tentait encore de la maîtriser après l’avoir perdu depuis trois ans. Elle ne voulait pas non plus que Ambrose découvre cette partie d’elle, parce que la dernière fois, elle avait dû faire face à un tas de questions auxquelles elle ne voulait plus répondre. Sortant de ses pensées quand il reprit la parole, elle esquissa un sourire.

Je vous suis.

Marchant derrière le jeune homme, elle tentait de trouver quelque chose qui pourrait vraiment les aider. La demeure n’était pas dans un état particulièrement accueillant et elle continua de garder les bras contre elle, comme une façon de se protéger contre quelque chose qui pourrait les attaquer. Arrivant dans ce qui semblait être une cuisine, elle s’avança vers le plan de travail.

Il y a des allumettes ici.

Elle prit la boite et se retourna vers Ambrose.

Je ne sais pas si ça va nous aider, mais sait-on jamais.

Dans ce genre de situation, il n'y avait pas grand-chose à faire. Il fallait soit attendre patiemment que la situation se calme, soit tenter de s'occuper. Les deux compagnons d'aventure semblaient se décider pour la deuxième option. Plutôt qu'attendre des heures que la tempête passe, à grelotter de froid, ils allaient explorer cette maison à la recherche d'un moyen pour se réchauffer. Le seul fait de se déplacer et de chercher les aiderait déjà un petit peu, ce qui était toujours bon à prendre.

Cette maison n'avait rien de rassurant, c'était une évidence - même la demeure des Spellman paraissait particulièrement accueillante à côté de cet endroit - mais il fallait bien chercher. Puis, ce n'était pas cet endroit qui allait lui faire peur. Il avait connu tellement de choses et il était habitué aux choses jugées étranges ou surnaturelles - en tant que sorcier, quoi de plus normal ?

Ambrose, après lui avoir demandé si elle voulait l'accompagner, avait commencé à avancer à travers l'obscurité de la maison abandonnée. Il cherchait quelque chose pour les réchauffer. C'était leur priorité. Ils étaient trempés, il faisait froid. Se réchauffer était une nécessité, plus encore s'ils devaient être coincés ici pendant des heures. Rapidement, ils arrivèrent dans ce qui avait été une cuisine jusqu'à aujourd'hui - mais qui ne ressemblait plus à grand-chose actuellement. La jeune femme avait trouvé des allumettes. « Si elles sont encore utilisables, elles nous seront utiles. » Souffla-t-il, en souriant. Encore fallait-il trouver de quoi allumer - pour éviter d'enflammer toute la maison - et qu'elles ne soient pas humides, mais c'était une bonne trouvaille. « J'ai un vieux paquet de biscuits ouverts depuis ce qui semblerait être une éternité de mon côté. » S'amusa-t-il en sortant ce vieux paquet de biscuits d'un placard pour l'agiter devant lui, en souriant. Il déconseillait à quiconque d'essayer de manger ça.

« Oh, par contre, ça... » Souffla-t-il en sortant deux vieilles bougies. Elles avaient déjà été utilisées, mais ils pouvaient s'en servir encore un peu. « Bon, ce n'est pas l'idéal, mais si la situation dure, ça nous évitera d'être dans l'obscurité la plus totale. » Il ne disait rien, mais il pensait bien également à l'hypothèse où dans cette obscurité effrayante, il se cachait quelque chose, ils seraient bien heureux de pouvoir s'éclairer un minimum. « Allons voir à l'étage si on ne trouve pas les chambres, on y trouvera peut-être des couvertures. » Pour se réchauffer, toujours. « Nous continuerons le rez-de-chaussée, après. » Il y avait davantage de chances de trouver de quoi se couvrir - dans un sale état, peut-être, mais ils n'allaient pas faire les difficiles - à l'étage.

Les escaliers furent plutôt simples à trouver, malgré l'obscurité. Ambrose passa le premier et se retourna un instant, face aux grincements sinistres des escaliers. « Je ne sais pas vous, mais j'ai l'impression d'être dans un film d'horreur. » Il accompagnait sa phrase d'un sourire qui se voulait rassurant, qui voulait dire qu'il plaisantait, mais était-ce vraiment le genre de choses à dire lorsque vous étiez coincés dans ce genre de situations, sans rien savoir de son interlocuteur ?

Pouvoir trouver quelque chose pour les réchauffer était leur priorité et clairement, il n’y avait pas de chauffages. Si ça avait été le cas, elle aurait été particulièrement surprise. Au vu de l’état de la maison … Marchant à la suite de Ambrose, la jeune femme regardait autour d’elle, avant d’arriver dans une cuisine et d’y trouver des allumettes. Aux paroles de l’homme, elle hocha la tête doucement. Elle espérait que ces dernières n’étaient pas trop humides ou mouillées. Ambrose découvrit des biscuits et Wanda esquissa un sourire à ses paroles.

Tant qu’il n’y a pas de traces de dents de rongeurs, je prends ça comme une victoire.

Mais il sembla trouver autre chose, ce qui intrigua la rousse. Elle découvrit alors deux bougies qu’il venait de récupérer pour eux.

J’avoue que c’est bien mieux que les biscuits.

Oui, parce qu’elle pourrait sauter un repas sans problème. Mais il est vrai que la demeure ne donnait pas envie d’y rester dans l’obscurité la plus totale. A sa proposition d’aller à l’étage, elle croisait les doigts pour y voir quelque chose d’utile, comme les couvertures dont il venait de faire allusion. Le suivant à nouveau, elle s’arrêta dans l’escalier quand il se retourna vers elle. Levant la tête, elle fut attentive à ses paroles.

Pareil pour moi aussi.

A son sourire, il semblait dire cela, comme pour tenter de détendre l’atmosphère. La jeune femme décide de prendre cela de cette manière. S’il se révélait qu’il cachait bien son jeu pour ensuite s’en prendre à elle, elle n’aurait pas d’autre choix que d’utiliser ses pouvoirs. Pour le moment en tout cas, elle esquissa un léger sourire et le suivit pour arriver à l’étage. Elle prit sur la droite et ouvrit une première porte, criant sous le coup de la surprise quand quelques rats passèrent entre ses jambes. Elle posa une main sur son cœur et regarda vers Ambrose.

Désolé. La surprise et eux … ça n’était pas un bon duo.

Fermant les yeux pour calmer sa respiration, elle se repris, ouvrit les yeux et entra dans la pièce. Il s’agissait d’une salle de bain. Pas sûr qu’elle y trouve grand-chose. Mais, elle fit quand même un tour, ouvrant tiroir et placard. A part une veille bouteille de mousse à raser, un peigne et des médicaments qui n’avaient pas dates, mais qui ne devait plus être vraiment actif, elle soupira doucement.

Rien d’utile ici.

Elle se retourna et sortit de la pièce pour tenter de rejoindre Ambrose.

Dans la cuisine, Ambrose avait découvert un paquet de biscuits entamé, ce qui n'allait pas leur être d'une très grande utilité. Wanda, elle, y voyait des points positifs : puisqu'il n'y avait aucune trace de morsures de rongeurs, c'était une bonne chose. Cette idée amusa beaucoup Ambrose - dire qu'il avait eu une souris comme familier, Wanda n'aurait pas aimé la rencontrer. Il ne fit aucune réflexion, se contentant simplement de sourire et de continuer à chercher. Ses recherches servirent enfin à quelque chose puisqu'il découvrit, cette fois-ci, deux bougies. Elles avaient déjà été utilisées, mais elles pouvaient servir encore un peu. Ces bougies seraient bien pratiques s'ils devaient se retrouver plongés entièrement dans l'obscurité, dans l'hypothèse où la situation durait longtemps.

Les fouilles dans la cuisine étaient terminées pour le moment. Il fallait absolument trouver de quoi se réchauffer et, pour cela, Ambrose supposait qu'ils avaient davantage de chance à l'étage. Ils se dirigèrent donc vers les escaliers. Aux premières marches, le grincement fit frissonner le sorcier. Ce dernier, alors, ne put se retenir de faire une réflexion à ce sujet : tout ressemblait à un film d'horreur. Ce n'était évidemment pas la réflexion la plus intelligente à faire, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Comme il l'avait accompagnée d'un sourire, la jeune femme semblait le prendre ainsi et elle confirmait ses paroles, en souriant.

Arrivés en haut, Wanda entreprit d'ouvrir une première porte. Son cri de surprise et de peur fit sursauter Ambrose, qui ne s'y attendait pas. Ses yeux se posèrent alors sur des petits êtres en mouvement : des rats. « Ce n'est rien. Rien ici n'aide à garder son calme. » Tenta-t-il de dire pour la rassurer. L'ambiance, l'obscurité, la maison vide et délabrée, le temps à l'extérieur, les rats... Tout était fait pour effrayer et mettre mal à l'aise. Un sourire rassurant sur les lèvres, il attendit qu'elle semble aller mieux pour entrer dans la pièce voisine. Autant fouiller deux pièces différentes à la fois, ils gagneraient du temps. Il entra donc dans ce qui semblait être une chambre - la vue du vieux lit lui donnait un indice plutôt clair - et commença à fouiller. La pièce était étrangement vide. Un lit, avec un matelas, mais sans rien dessus. Une vieille commode. Des cintres pendouillant, vides, dans un vieux placard ouvert. « Wanda ? Tout va bien ? » S'assura-t-il au bout de quelques minutes. « Vous avez trouvé quelque chose ? » Il se retournait en entendant la porte s'ouvrir - alors qu'il ne l'avait pas fermée - pour la découvrir, en réalité, en train de se fermer. Wanda s'amusait-elle à lui jouer un sale tour ? Rêvait-il ? Peut-être qu'un courant d'air venait de la refermer ? « Wanda ? » Répéta-t-il alors une nouvelle fois, incapable de cacher l'inquiétude qui grandissait en lui.

Le début des recherches dans la maison donnait du cinquante-cinquante. Un peu de bien et un peu de mauvais. Il allait alors falloir aller à l’étage, pour voir s’ils pourraient trouver quelque chose qui pourrait les aider à avoir chaud dans ce lieu plein de courant d’air. Une fois à l’étage, elle ouvrit une première porte et fut surprise par des rats qui passaient entre ses jambes pour sortir de la pièce. Elle ne pu s’empêcher de lâcher un cri et heureusement Ambrose ne lui en voulait pas. Elle s’excusa malgré tout, mais il avait raison. Rien n’aidait à garder son calme dans ce lieu. S’occupant de la salle de bain dans laquelle elle se trouvait, elle laissa Ambrose faire sa propre visite des lieux et elle chercha, en vain, quelque chose d’utile. Soupirant doucement, elle se demandait s’ils allaient vraiment pouvoir trouver quelque chose d’autre que les bougies. Sortant de la salle de bain, elle regarda le couloir. Pas de bruit. Fronçant les sourcils, elle regarda à l’autre bout du couloir.

Ambrose ?

Pas de réponse. Avançant vers la pièce sur sa droite, elle essaya d’ouvrir la porte, mais rien ne se passa. Fermée à clé sans doute. Soupirant doucement, elle laissa une oreille traînée, mais elle n’entendait toujours rien.

Vous êtes toujours à l’étage ?

Peut-être était-il redescendu ? Non, ça n’avait pas de sens. Après tout, il était là encore quelques secondes auparavant.

Ambrose ?

Le fait de ne pas avoir de réponse ne l’aidait pas le moins du monde. Mal à l’aise, elle fixa les différentes portes qui longeaient le couloir. Hésitante, elle se rendit vers une nouvelle porte et essaya de l’ouvrir, mais elle cru entendre une voix plus loin.

Ambrose ?

Etait-ce le vent qui sifflait ou vraiment quelqu’un qui venait de parler ? Refermant les bras autour d’elle, Wanda devait avouer qu’elle n’en menait pas large du tout.

Cette maison semblait avoir été désertée depuis une éternité. Dans la chambre, il ne restait presque rien. Un vieux lit, un vieux matelas et une vieille commode. Ambrose restait pourtant optimiste et continuait de croire qu'il pouvait trouver quelque chose d'utile, quelque chose qui les aiderait. Il avait donc tenté de fouiller la pièce. Le dessous du lit, les tiroirs de la commode, l'intérieur du placard ouvert, les recoins... Tout, mais rien. Ses fouilles restèrent vaines. Il devait retrouver Wanda qui, il l'espérait, avait peut-être eu un peu plus de chances. Alors qu'il criait pour savoir si elle avait eu davantage de chance, il entendit la porte bouger. Quelqu'un - ou quelque chose - venait de la fermer. Evidemment, il s'imaginait un instant que la jeune femme était en train de lui faire une mauvaise blague et, en même temps, il n'y croyait pas un seul instant. Elle semblait bien trop inquiète pour prendre le temps de s'amuser ainsi. Non, si quelqu'un avait fermé la porte, c'était qu'ils n'étaient pas que tous les deux dans cette maison. Il y avait forcément quelqu'un d'autre. Ou, pire, peut-être, quelque chose.

Ses appels restèrent sans réponse, tout du moins jusqu'à entendre son prénom être prononcé par la jeune femme, à plusieurs reprises. Elle ne semblait plus être dans la pièce d'à côté, alors qu'il n'avait pas bougé. Peut-être était-ce elle, dans ce cas ? Peut-être avait-elle changé de pièce parce qu'il n'y avait rien d'utile dans celle où elle s'était trouvée en premier lieu ? Ou peut-être était-ce encore un sale tour de cet endroit maudit ? Sans perdre davantage de temps, le jeune homme s'était dirigé vers la porte qu'il avait tenté d'ouvrir, en vain. Il avait tourné la poignée à plusieurs reprises, mais elle ne s'ouvrait pas. Il était enfermé. Quelqu'un l'avait enfermé. Il se décida alors à frapper contre la porte pour signaler sa présence, tout en tentant de conserver son calme. « Wanda ? Je suis enfermé, ici. » Criait-il en espérant que si lui pouvait l'entendre, elle l'entendrait aussi et viendrait à son secours, en le localisant. « Wanda ? » Répétait-il en tambourinant toujours contre la porte.

Avec tout ce qu’elle avait vécu, Wanda n’aurait pas dû être aussi nerveuse. Quoi que … peut-être que c’était pour cela qu’elle l’était autant. Elle ne pensait pas que les démons pourraient la retrouver ici, pas après tout ce temps. Mais, si elle était dans cette ville que personne ne semblait réellement comprendre, peut-être aurait-elle dû faire plus attention. Se passant une main dans les cheveux, elle essaya de retrouver Ambrose. Il n’y avait pas de bruit en bas, pas de bruit à l’étage où elle se trouvait non plus. Etait-il vraiment partit ? Avait-il quitté la maison ? Elle était persuadée que non, mais au fond d’elle, elle ne voulait pas songer un seul instant qu’elle puisse être seule ici. Alors, elle continua de chercher, ouvrant les portes qui pouvaient l’être, jusqu’à entendre un bruit. Arrêtant de bouger, elle écouta avec plus d’attention, essayant de reprendre son souffle. Un bruit … puis un autre … quelqu’un cognait quelque part. Fronçant les sourcils, elle essaya de mieux repérer les coups. Retournant sur ses pas, la sorcière entendit alors son prénom.

Ambrose ?

Etait-ce bon signe ? Elle n’en savait rien, mais elle l’espérait fortement. C’est alors qu’elle arriva devant une porte fermée. Mais les coups venaient de derrière.

Ambrose ? Je n’arrive pas à ouvrir la porte, que s’est-il passé ?

Etait-ce vraiment lui ? Elle n’en savait rien, mais elle ne pouvait pas baisser les bras. Elle ne pouvait pas le laisser enfermé là-dedans. Hésitant, elle reprit la parole.

Recules un peu, je vais tenter d’ouvrir la porte.

Elle savait qu’utiliser ses pouvoirs pourraient dégénérer, mais elle n’allait pas laisser le jeune homme tout seul. Fermant les yeux, elle leva les mains, cherchant à former une sphère hex, avant d’ouvrir les yeux et d’abattra la sphère sur la poigner de la porte. Cette dernière s’ouvrit et elle la poussa un peu plus.

Ambrose ?

La situation était terrifiante. Dans cette ville, de nombreuses situations l'étaient, d'ailleurs. Au départ, tout semblait à peu près normal - pour autant que ça pouvait l'être dans cet endroit, une fois encore - puis il avait fallu qu'il se retrouve enfermé dans une pièce qu'il était en train de fouiller, dans l'espoir de trouver quelque chose pour se réchauffer. Wanda ne semblait plus être dans le coin et lui semblait incapable d'ouvrir la porte par ses propres moyens. Il était coincé.

Afin de se faire entendre et d'attirer l'attention de la jeune femme, Ambrose avait donc tambouriné contre la porte à plusieurs reprises en criant le prénom de sa compagne de mésaventure. Il lui semblait que le temps était devenu une éternité, mais qu'elle ne le retrouvait pas malgré tout. Enfin, après un temps infiniment long, il entendit la voix de la jeune femme qui l'appelait. Il ne fit que frapper plus fort pour l'aider à se diriger dans cette vieille maison abandonnée. « C'est moi, oui. » Répondit-il après qu'elle avait essayé d'ouvrir la porte en vain. Bien sûr, quelqu'un qui ne serait pas lui aurait répondu précisément la même chose pour l'inciter à lui venir en aide, mais que pouvait-il dire d'autre pour la convaincre ? Ils ne se connaissaient même pas, ce qui rendait les choses bien plus difficile, évidemment.

A la demande de Wanda, il s'était reculé et éloigné de la porte. Après un court instant, la porte s'était ouverte. Tout souriant, Ambrose s'était approché. « Je suis là. » Il soupirait de soulagement. « Merci beaucoup. » Il ignorait comment elle avait procédé, mais elle l'avait libéré et c'était tout ce qui comptait. « Nous ne sommes pas seuls ici. » Affirma-t-il, soudainement plus sérieux. Quelqu'un l'avait enfermé, ils n'étaient donc pas seuls dans cette maison. « On doit quitter cet end... » Son mot restait en suspend et ses yeux s'ouvraient en grand. Un bruit, venant du rez-de-chaussée, indiquait qu'il n'était pas possible de descendre pour le moment. Ils étaient donc coincés à l'étage. Et rien, de toute façon, ne leur permettait de dire qu'ils auraient été capable de sortir. La porte avait très bien pu être bloquée et la tempête faisait toujours rage dehors. « Je crois qu'on ne pourra pas sortir comme ça. » Rien n’était jamais simple ici, rien de surprenant alors, n'est-ce pas ?

Ne pas paniquer. C’était plus facile à dire qu’à faire, mais Wanda ne pouvait pas abandonner Ambrose dans ce lieu. Cette ville n’aidait pas à avoir confiance en qui que ce soit, mais elle se disait que Ambrose devait être toujours dans la maison. Après plusieurs tentatives pour le trouver, elle parvint à ouvrir la porte sur la pièce dans laquelle il se trouvait. La mutante ne voulait pas utiliser ses pouvoirs, mais visiblement elle n’aurait pas le choix. Alors, elle se concentra et parvint à ouvrir la porte, espérant y voir Ambrose derrière. Ce fut le cas et elle en fut soulagée. Elle hocha doucement la tête quand il la remercia et l’écouta rependre la parole. Face à ses propos, elle fronça les sourcils. Pas seuls ici ? Que voulait-il dire ? Quand il reprit la parole, elle entendit à son tour le bruit sous eux. Soupirant doucement, la jeune femme, regarda son partenaire à nouveau.

Quand tu dis que nous ne sommes pas seuls … tu veux dire que tu as vu quelqu’un ? C’est quelqu’un qui t’as enfermé dans cette pièce ?

Si c’était le cas, elle se disait que ses pouvoirs pourraient être un plus, mais elle ne voulait pas non plus les utiliser à mauvais escients. Cependant, si elle avait des pouvoirs, est-ce que Ambrose en avait aussi ? Wanda savait que dans la population de la ville, il y avait des humains tout à fait lambda, mais il y avait aussi des personnes avec des dons, pouvoirs et capacités impressionnants.

Ambrose ? Si cette maison ne nous laisse pas sortir. Aurais-tu … la capacité de faire quelque chose contre cela ?

Elle savait qu’elle restait assez vague dans sa demande, mais elle avait vécu dans un monde où même ses proches avaient peur d’elle et de ses capacités. Elle ne voulait donc pas faire peur à la seule autre personne présente dans ce lieu.

Je sais que certaines personnes ont des pouvoirs. Est-ce ton cas ? Est-ce que cela pourrait être utile au vu de notre situation ?

Il était sorti de cette pièce, c'était déjà une bonne chose dans leur situation. Heureusement que Wanda avait été là, sans quoi, il aurait pu rester ici longtemps. Et comme ils n'étaient pas seuls, l'idée de rester enfermé dans cette chambre ne l'enchantait pas tellement. Il n'avait pas la moindre idée de qui ou quoi se cachait dans cette maison et le danger pouvait être immense. Dans ce genre de situation, mieux valait ne pas être seul. Malheureusement, plus ils étaient, plus ils étaient nombreux à être en danger - c'était le principal désavantage - mais heureusement, plus ils étaient nombreux, plus ils avaient de chance d'être puissants et de s'en sortir en s'alliant.

Ambrose expliquait donc à la jeune femme qu'ils n'étaient pas seuls dans cette maison. Quelque chose l'avait enfermé, il en était certain. « Je n'ai vu personne. » Précisa-t-il pour répondre à sa question. Peut-être allait-elle croire qu'il délirait complètement à cause de l'ambiance angoissante qui se dégageait de cet endroit avec la tempête au-dehors, mais il ne pouvait pas lui cacher la vérité et faire comme s'il ne s'était rien passé. « mais je n'ai pas fermé la porte et je suppose que toi non plus. Elle était coincée... » Il cherchait ses mots, hésitait, parce qu'il craignait de ne pas être cru. « Alors, il y a forcément quelqu'un ici, avec nous. » Ce n'était pas une question ou une hypothèse. Même s'il n'avait vu personne, il était sûr de lui. Quelqu'un avait forcément fermé la porte.

Il était plutôt surpris par sa question parce qu'elle restait très vague. Trop vague. Elle avait quelque chose de précis en tête, il le sentait. Elle donnait donc des précisions. Elle connaissait l'existence des pouvoirs et de la magie. C'était une bonne chose et peut-être même en possédait-elle elle-même ? Ce qui serait évidemment un énorme plus dans leur situation. « C'est mon cas, en effet. » Affirma-t-il, avec une pointe de méfiance. Il ne révélait généralement pas aussi facilement ce qu'il était, mais leur cas était désespéré - et, à son tour, il restait vague, il ne précisait pas ce qu'il possédait et ne racontait pas qu'il était affaibli parce qu'il n'avait pas encore récupéré tous ses pouvoirs. En revanche, à cause de sa question, il ne pouvait pas s'empêcher de se questionner et de penser à un piège qu'elle lui tendrait. Et si tout ça était destiné à le pousser à révéler sa véritable nature ? Si elle n'avait rien de l'innocente qu'elle paraissait être ? « Et toi ? » Demanda-t-il alors, curieux de savoir si elle allait pouvoir l'aider et s'ils pouvaient s'allier pour sortir d'ici grâce à leurs dons ou si elle connaissait simplement l'existence de la magie sans posséder le moindre don.

Toute cette situation était étrange. Le lieu en lui-même, mais aussi le fait qu’ils aient été séparés d’un seul coup. Ambrose était persuadé qu’il y avait quelqu’un dans la maison, mais il n’avait vu personne. Seulement, aucun des deux n’avaient touché à la porte et elle s’était refermée seule. Il avait raison, quelque chose n’était pas normal. Face à ses propos, elle secoua doucement la tête. Non, elle n’avait pas fermé la porte. Soupirant doucement, elle devait avouer qu’elle n’aimait pas du tout cette situation. Elle n’avait aucun contrôle et surtout, ça lui faisait penser à toutes ces fois où elle avait été possédée par des démons qui l’avaient utilisé à leurs fins. Etait-ce un démon qui était présent ici ? Etait-ce une autre entité ? Elle n’en savait rien, mais il fallait qu’elle sache si Ambrose faisait partie des personnes ayant des pouvoirs. Elle en avait vu certains utiliser leurs dons et peut-être que dans leur situation actuelle, ça serait un plus. Elle pourrait aider, mais si Ambrose pouvait aussi le faire, ça serait clairement un plus à ses yeux. Quand il indiqua que c’était le cas, elle fut quelque peu soulagée. Puis, il lui retourna la tête et elle hocha doucement la tête.

C’est mon cas aussi.

Elle était un peu nerveuse de le dire, mais si ça pouvait les aider, autant le faire.

C’est comme ça que j’ai pu ouvrir la porte. Je n’aurai pas pu le faire sinon.

Le fixant, elle ne savait pas s’il voudrait en savoir plus ou s’il allait l’utiliser à ses fins, mais s’ils devaient sortir de là, elle se devait de tout faire pour quitter les lieux. Alors, elle leva sa main droite doucement et fit apparaître un début de sphère hex rouge dans sa main. Pour beaucoup, ça ressemblait à une flamme et quelque part c’était cela. Mais elle ne voulait pas trop montrer, car si la sphère devenait plus imposante, elle risquait de commettre des dégâts.

Ca pourra aider, mais je ne sais pas à quoi nous avons à faire et si ça sera efficace ou si ça servira vraiment.

Il suffisait d'être logique. S'il n'avait pas fermé la porte et si elle n'avait pas fermé la porte, quelqu'un l'avait logiquement fait. Ils n'étaient donc pas seuls. Quelqu'un ou quelque chose se cachait dans cette maison. Si ce quelqu'un n'était qu'un plaisantin, ils ne risqueraient rien. Ils auraient à subir quelques malheureuses blagues et, au pire, ils en sortiraient agacés. Si ce quelqu'un était malintentionné, les choses allaient être différentes. Ils allaient subir des attaques et ils risquaient, au pire, la mort.

Ils devaient donc se montrer extrêmement prudent. Wanda lui posa alors une question à propos de la magie en ville. Ambrose avait essayé de sous-entendre la chose, sans trop en dire, alors soit elle avait compris le sous-entendu, soit elle pensait comme lui : ce quelque chose pouvait être dangereux et la magie seule pouvait les aider. Avec méfiance, malgré tout, Ambrose avait répondu qu'il faisait bel et bien partie de ces gens qui possédaient des dons. Il n'en disait pas plus, ni sur sa puissance, ni sur le genre de dons qu'il possédait. Il se méfiait naturellement, qui sait ce que cette femme pouvait être en réalité. Elle pouvait parfaitement être responsable de tout ça et jouer la comédie à merveille.

Il lui retourna alors la question. C'était son cas à elle aussi et elle précisait même qu'elle avait ouvert la porte grâce à ça. Ambrose était resté silencieux un instant, se contentant de hocher la tête doucement de haut en bas. A deux, en possédant chacun des pouvoirs, il avait une chance. Petite ou grande, tout dépendrait de la potentielle menace, mais ils avaient une chance, au moins. Il n'avait rien ajouté, mais la jeune femme avait fait une démonstration de ses pouvoirs. Elle dégageait une sorte de flamme de sa main. Un sourire s'était aussitôt dessiné sur les lèvres du jeune homme. « En premier lieu, nous devons découvrir la menace, mais il y a de fortes chances pour que ça nous aide, en effet. » Commença-t-il, avant de reprendre, un peu plus bavard à propos de ses propres capacités, sans toutefois trop en dire : « J'ai perdu énormément de mes capacités en arrivant dans ce monde, mais je peux lancer un certain nombre de sorts. » Suffisamment pour se sortir de pas mal de situations. Il l'espérait, tout du moins. Il aurait été appréciable d'avoir la téléportation, mais quelque chose lui disait que ça n'aurait pas fonctionné de toute façon. « Vous possédez d'autres dons ? » S'interrogeait-il alors pour mettre toutes les chances de leur côté.

Parler de sa magie n’était pas quelque chose de simple, parce qu’elle pouvait se mettre en danger. Seulement, le jeune homme venait de lui dire qu’il avait aussi des capacités. Elle opta alors pour lui montrer un échantillon de ce qu’elle savait faire ou en tout cas, lui indiquer que sa magie l’avait aidé pour ouvrir la porte et montrer le sphère hex dans sa main. Il eut alors un sourire et elle hésita sur sa signification. Mais à ses propos, elle fut rassurée. Hochant la tête à ses propos, elle soupira doucement.

Vous avez une idée de comment ont peur repérer cette menace ?

Elle devait avouer qu’elle était rouillée, elle ne savait plus comment faire une telle chose. Peut-être que ça reviendrait au fil des minutes, mais s’il avait une idée, elle était preneuse. Lancer des sorts ? Etait-il un sorcier ? Un magicien ? Elle était intriguée, elle devait l’avouer.

J’ai perdu aussi mes capacités en arrivant en ville. Je n’en ai pas retrouvé beaucoup depuis par contre.

Quelque part, c’était ce qu’elle avait toujours voulu, pour s’assurer de ne faire de mal à personne. Mais elle en aurait bien eu besoin ici, dans cette maison. A sa question, elle hocha la tête.

Juste un autre qui me permet de puiser ma force dans la magie du chaos, mais cela veut dire que ça va prendre dans mes forces et risque de ma changer vers quelqu’un … que je ne veux plus être.

Fronçant les sourcils, elle ne voulait en effet pas trop utiliser sa magie. Si elle devait le faire, elle le ferait, mais ça serait clairement le dernier recours qu’elle souhaitait avoir.

Et vous ? A part vos sorts ? D’ailleurs, vous en avez beaucoup en stock ?

De son côté, elle en avait appris durant longtemps, mais elle ne savait pas s’ils seraient utiles ou en tout cas aussi utiles que ceux d’Ambrose.

« L'attirer, lui faire croire qu'elle peut nous piéger, alors que c'est nous qui la piégeons. » Murmura-t-il, en priant Satan pour que personne ne soit en train de les écouter, sans quoi, chacun de leur plan tomberait à l'eau. Ce n'était pas encore un plan précis, il devait y réfléchir plus en détail, mais c'était déjà un début. Une base. Quelque chose qui donnerait peut-être des idées à Wanda sur le comment faire ? En attendant, pour voir ce qu'ils seraient capables de faire précisément, ils échangeaient à propos de leurs pouvoirs. Ambrose expliquait donc qu'il avait perdu beaucoup de ses pouvoirs, mais qu'il pouvait lancer des sorts. Wanda semblait partager son problème. Elle avait, elle aussi, perdu de ses capacités sans les retrouver entièrement encore.

Ambrose, afin d'en savoir plus, s'interrogeait donc sur les dons qu'elle avait retrouvés, hormis celui qu'elle lui avait montré. Elle lui expliquait en posséder un deuxième et parlait de magie du chaos. Qu'était-ce que cela ? Rien de rassurant, à ce nom, mais peut-être n'était-ce qu'une fausse impression ? Après tout, il était un enfant de la nuit, un être qui avait vénéré le diable en personne et pourtant, il n'était pas un monstre qui faisait le mal en permanence et par pur plaisir. Bien au contraire. Les mots ne voulaient rien dire. Mais, aux traits de Wanda et à ses derniers mots, il comprenait néanmoins qu'il avait vu juste. « Alors, nous ferons en sorte que vous n'ayez pas à utiliser ce don. » Expliqua-t-il, en souriant pour se montrer rassurant. Il n'était pas question de la mettre dans une mauvaise posture où elle se retrouverait obligée d'être ce qu'elle ne voulait pas être. Ils trouveraient d'autres solutions.

Wanda lui avait alors retourné la question, à propos de ses dons. « Je n'ai récupéré que ma capacité à lancer des sorts. Ma téléportation nous aurait été bien utile, mais je ne les ai plus, malheureusement. Quant à mes autres pouvoirs... Inutile d'en parler puisque je ne les ai pas, de toute façon. » Des pouvoirs, il en avait possédé des tonnes, mais il n'avait rien récupéré en dehors de cette possibilité de lancer des sorts. Heureusement, il pouvait en lancer un nombre important. Ce qui était déjà un bon point pour eux. « Nous devrions redescendre et essayer de sortir. La créature nous en empêchera certainement. Nous ne l'arrêterons pas tout de suite, mais il nous faut voir ce qu'elle est pour pouvoir réfléchir à comment l'arrêter. » Expliqua-t-il alors qu'il avait réfléchi à un plan tout en discutant avec elle. Pour pouvoir arrêter cette chose, il fallait savoir à quoi ils avaient affaire. Pour cela, il fallait l'attirer, la forcer à se montrer et à agir. Ensuite, ils aviseraient et trouveraient un plan.

Aux paroles du jeune homme, Wanda fut surprise, car il semblait clairement avoir une idée de ce qu’il voulait faire, mais en même temps, c’était sans aucun doute la seule solution à leur problème. Hochant la tête pour dire qu’elle était d’accord, pour ne pas être entendue, elle expliqua ce qu’elle possédait comme capacité. Il apprécia ce que lui disait Ambrose et elle sourit également. Si elle devait puiser dans la magie du chaos, elle le ferait, mais elle préférait que ça soit leur dernière option. Demandant au jeune homme ce qu’il possédait comme dons, elle l’écouta avec attention. En effet, la téléportation aurait été d’une grande aide, mais ils devraient s’en passer. Face à ses paroles, elle acquiesça.

Vous semblez avoir l’habitude de faire ce genre de choses. Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou pas.

Elle eut un léger sourire, avant de prendre la direction des escaliers. Descendant doucement, elle regardait autour d’elle, espérant voir quelque chose, mais rien ne vint. Une fois en bas, elle se tourna vers la porte et reprit la parole.

Est-ce que nous devons essayer de sortir tous les deux ou un reste en retrait pour tenter de voir la créature ?

Wanda devait avouer que ça ne la dérangerait pas de servir d’appât. Les sorts d’Ambrose seraient peut-être plus utiles pour commencer que ses propres pouvoirs.

Je peux aller essayer d’ouvrir la porte et vous pourriez ainsi voir ce qui nous empêcher de sortir d’ici ?

La jeune femme jeta un œil autour d’eux, essayant de sentir si quelque chose était proche d’eux, mais il n’y avait que les meubles et du vide. Elle regarda Ambrose, attendant son feu vert s’il était d’accord avec sa proposition.

N'était-ce pas un triste constat que celui d'avoir l'habitude de vivre ce genre d'événements mystérieux ? Ambrose aimait l'aventure et l'action, mais il était vrai que cette ville avait mis ses nerfs à rude épreuve bien des fois. Sa vie d'autrefois, avant ce monde, n'était pas non plus de tout repos - surtout avec Sabrina et sa fâcheuse habitude de trouver des ennuis partout - mais les choses n'étaient pas exactement les mêmes. Autrefois, il faisait face à des dangers qu'il maîtrisait, ou qu'il pouvait expliquer, avec tous ses pouvoirs. Aujourd'hui, il était loin de tout ça. « Disons qu'entre ma vie d'autrefois et cette ville qui me met dans ce genre de situations assez régulièrement... C'est presque devenu une habitude, en effet. » Souriait-il, avec elle. Il était préférable de prendre ce genre de choses avec le sourire puisqu'il n'avait, de toute façon, aucun contrôle.

Les deux s'avancèrent alors vers les escaliers. Ils les descendaient avec toute la précaution du monde. Si cette créature s'approchait, ils la verraient. Arrivés en bas, Wanda se questionnait sur la marche à suivre. Son plan était certainement le meilleur à suivre. L'un servait d'appât, pendant que l'autre, sur ses gardes, observait la scène pour apercevoir la créature. « Soyez prudente. » D'ici, grâce à ses sorts, il pourrait la protéger si cette créature intervenait et s'attaquait à elle. Alors, c'était sans doute mieux qu'elle y aille, plutôt que lui.

La jeune femme y allait donc. Ambrose, de son côté, restait concentré. Il observait chaque détail, chaque mouvement. Se concentrer sur le bruit était presque impossible à cause de la tempête à l'extérieur, mais il faisait au mieux. « Wanda, attention ! » Avait-il crié alors que des objets commençaient à s'agiter un peu partout dans le hall. Ambrose faisait au mieux, mais il pouvait rater son coup et ne pas réussir à intercepter un objet à temps. « Il est invisible ! » Continuait-il de crier en se dirigeant vers la jeune femme pour la rejoindre. Mieux valait ne plus se séparer. « Soit il s'agit d'un esprit, ce qui ne m'étonnerait pas dans une vieille maison comme celle-ci... » Une maison hantée, serait-ce si étonnant ? « Soit il s'agit de quelqu'un ayant la possibilité de devenir invisible. » Mais, étrangement, Ambrose penchait davantage vers la première solution.

Elle comprenait ce qu’il voulait dire. Après tout, elle était une sorcière avec de grands pouvoirs et qui par le passé, avait fait face à des dangers également. Pas les mêmes qu’ici ou en l’instant présent, mais des dangers quand même. Elle avait été elle-même le danger aussi parfois. Mais ça c’était une histoire pour une autre fois. Descendant les escaliers doucement, elle restait sur ses gardes. Ils ne savaient pas ce qui pourrait arriver face à eux et à quel point ça pourrait leur faire du mal. Cependant, ils arrivent en bas sans encombre. Etrange … La sortie n’était plus très loin. Seulement, comme Ambrose l’avait dit, ça ne serait pas aussi simple de sortir de là. Proposant alors de servir d’appât, elle attendit l’avis du jeune homme, avant de hocher la tête quand il lui indiqua d’être prudente. Inspirant et expirant doucement, la rousse marcha vers la sortie.

Elle y allait doucement, faisant attention au moindre bruit ou mouvement, mais c’est uniquement quand Ambrose lui dit de faire attention qu’elle vit des objets prendre vie autour d’elle. Se tournant, elle leva les mains prête à se protéger ou à en découdre, mais les propos du jeune homme la surprirent. Invisible ? Ils étaient dans de beaux draps ! Ca n’allait pas être simple. En voyant le sorcier venir à ses côtés, elle l’écouta avec attention. Se baissant pour éviter un vase, elle l’entendit se briser sur le mur près d’eux.

Il faut qu’on se mette à l’abri !

Elle remonta les escaliers rapidement, allant dans une des chambres et fermant la porte derrière Ambrose. Ils étaient ensemble, c’était déjà ça. Soupirant doucement, elle se passa une main sur le visage.

Vous allez devoir m’en dire plus. Je n’ai pas eu beaucoup à faire à des esprits par le passé.

C’était plus des créatures démoniaques. Donc toutes les informations qu’il pourrait lui donner serait les bienvenues.

Les esprits peuvent vraiment faire bouger des objets de la sorte ?

Etant vraiment nouvelle dans ce domaine, elle ne pouvait pas dire le contraire.

Vous en avez déjà rencontré et battu ?

Ils cherchaient des réponses à leurs questions, ils en avaient. Leur plan avait parfaitement fonctionné. Se diriger vers la porte d'entrée avait éveillé l'esprit - parce qu'il s'agissait visiblement d'un esprit - qui se mettait à balancer toute sorte d'objet à travers la pièce. Par sécurité, Ambrose avait donc rejoint Wanda, afin de la protéger avec ses pouvoirs. Il était désormais préférable qu'ils ne se séparent plus.

Wanda avait raison, il devenait dangereux de rester là et il était préférable de se mettre à l'abri. Ensemble, ils rejoignirent donc l'étage à la hâte avant de s'enfermer dans une chambre. Ils gagnaient du temps, simplement. Cet esprit ne s'arrêterait pas là, c'était une évidence. Ce qui restait un mystère, en revanche, c'était le pourquoi ils étaient là et ce que cet esprit voulait d'eux.

Evidemment, Wanda s'interrogeait sur les esprits, leurs capacités et leurs possibilités. Ambrose n'était pas un spécialiste, mais il avait des connaissances. Il lisait énormément et avait déjà dû, en effet, en affronter. Cependant, dans ce monde, il semblait exister des magies de toute sorte, alors il était prêt à parier que c'était la même chose pour les fantômes, les esprits ou qu'importe le nom qu'on leur donnait. « J'en ai déjà rencontré. » Dans le genre pas trop méchant, mais particulièrement farceur, il avait par exemple rencontré les enfants d'une sorcière qui était en réalité des esprits qui s'introduisaient dans la maison des sorciers à certaines périodes pour faire de mauvaises blagues. Puis, il y avait d'autres types d'esprit. Ce n'était pas un domaine dans lequel il était un spécialiste - la mort était son domaine, pas l'esprit des morts - malheureusement. « Le problème, c'est que ce monde regorge de magies différentes. C'est très certainement la même chose pour les fantômes. Ce qu'ils ne peuvent pas faire dans un monde, ils peuvent peut-être le faire dans un autre. » tentait-il de lui expliquer, pour lui montrer les limites de ses connaissances. « Ceux que j'ai rencontrés par le passé pouvaient interagir avec les objets. » Affirma-t-il. « Si cette maison est hantée, peut-être que l'esprit a besoin de quelque chose ? Ou il peut très bien vouloir s'amuser... Pour pouvoir sortir, je pense que l'on va devoir découvrir ce qu'il veut. » En espérant que ce qu'il voulait, ce n'était pas leur mort.

La situation avait amené un nouveau tournant. La découverte de qui était dans la maison avec eux. Un esprit. Wanda devait avouer qu’elle n’était pas habituée à ce genre d’entité. Les conseils d’Ambrose pourraient donc être précieux. Face aux explications de ce dernier, elle comprenait qu’ils allaient sans doute devoir improviser. Mais quand il indiqua qu’il faudrait savoir ce que l’esprit voulait, Wanda fut surprise.

Vraiment ? Comment peut-on découvrir une telle chose ?

Evidemment, il y avait la solution évidente de tenter de parler avec l’esprit, mais elle ne savait pas si c’était faisable. De plus, cet esprit n’avait pas été particulièrement agréable avec eux depuis le début. Mais, elle ne baisserait pas les bras pour autant.

Est-ce que cet esprit a pu sentir nos magies ? Est-ce cela qui aurait pu l’attirer ?

Ils avaient deux types de magies différents, peut-être que cet esprit connaissait aussi la magie. Elle n’avait pas la réponse à cette question et elle devait avouer qu’elle n’aimait pas être aussi perdu qu’en cet instant.

Au moins on sait que tenter de partir n’aidera pas et je suis pour tenter de découvrir ce qu’il veut, mais tu as plus de connaissances que moi sur les esprits. Serait-il du genre à accepter qu’on puisse au moins être dans la même pièce que lui ?

Peut-être que Ambrose avait perçu quelque chose chez cet esprit, même si Wanda se disait qu’il l’avait surtout protégé.

Désolée, je ne suis pas très utile, mais c’est la première fois que je me fais agresser de cette façon et j’ai toujours eu tendance à répondre avec de la violence, ce que je ne souhaite pas faire dans ce cas précis.