(Terminé) [UA Villaneve] Dinnertime with Mother.

Dinnertime with Mother

feat. Villanelle

Effectivement, ce qu'Eve voulait, c'était Villanelle. Et elle l'avait toujours voulue. Ce n'était pas une affirmation qu'elle pouvait contester et elle n'en avait d'ailleurs aucune envie. Et Eve avait d'ailleurs besoin de l'assurance de Villanelle, de la manière si brute qu'elle avait d'affirmer les choses, pour que son esprit accepte avec autant de facilité ce qui n'était rien de plus qu'une évidence.

Elle était dans son lit, nue, et venait de faire l'amour avec Villanelle. C'était une information vertigineuse. Mais c'étaient des sensations, des souvenirs exceptionnels. Eve contempla son amante et se remémora brusquement un souvenir qui appartenait à son ancienne vie, celle qu'elle avait eue avec Niko. Elle se souvenait de l'instant qui avait suivi sa première fois avec lui. Elle se souvenait du sentiment de désillusion qu'elle avait alors vécue en s'apercevant que l'amour qu'elle avait alors consumé n'avait pas gagné en intensité après leurs ébats. Et elle fut frappée par la nette différence qu'il y avait entre Villanelle et Niko. Avec Villanelle, c'était tumultueux. C'était sublime. Avec Niko, c'était... Bien. Tendre. Mais ce n'était pas suffisant.

Ce qui n'empêcha pas Eve de hausser les sourcils d'un air dubitatif.

- Tu crois que c'est si simple ?

Oui. Sans doute. Elle était même persuadée que Villanelle croyait bien que c'était si simple. Seulement Eve... Eve se posait trop de questions. Elle l'admettait volontiers.

- Et qu'est-ce qu'on fera ensemble, hein ? On fuira le pays ? Pour aller où ? Et puis... T'en es où toi, avec les Douze ? Tu travailles encore pour eux ? Tu crois qu'ils te lâcheront comme ça ? Tu penses que Carolyn me lâchera si elle apprend que je t'ai bien revue ? C'était la première à me dire que t'étais de retour...

Ce qui, d'ailleurs, la laissait profondément songeuse. Elle ne savait pas comment Carolyn était ainsi au courant de tout, tout le temps. Mais c'était une qualité qu'elle aurait profondément admirée si elle ne l'agaçait pas autant.

En dépit de tous les arguments qu'elle avançait, Eve savait pourtant que sa voix n'était pas aussi ferme que ce qu'il aurait fallu. Elle savait que son regard n'était pas aussi sévère qu'elle l'aurait souhaité. Au contraire. Elle dévisageait son amante sans agressivité mais avec une tendresse proche de l'adoration, avec un fond de douleur dans le regard. Comme toujours, elle paraissait à la fois tourmentée et subjuguée par la simple présence de Villanelle.

Une pensée intrusive fit naître un sourire au coin de ses lèvres. Ce sourire se mua en rire, qu'elle contint en ricanement joueur.

- Ce serait tellement plus simple si tu te contentais de m'enlever.

Dinnertime with Mother.

feat. Eve

Quand Eve lui demande si elle s’imagine bel et bien que les choses sont si simples, Villanelle se contente de répondre par un haussement d’épaules, parce que oui, c’était le cas. A ses yeux, ce n’est pas difficile. Elle ne sait pas se mettre à la place d’Eve, pas de ce point de vue-là, elle n’arrive pas à comprendre l’ampleur de ses tourments, ni même à admettre que les questions que se posaient celle qu’elle convoitait depuis si longtemps pouvaient être plus que légitimes. A ses yeux, tout est limpide, clair comme de l’eau de roche : elles s’aiment et elle se veulent. Qu’est-ce qu’il pourrait bien leur falloir de plus ? La réponse, à ses yeux, est on ne peut plus simple : rien du tout. Les choses sont parfaites telles qu’elles sont, pas la peine d’en rajouter, pas la peine d’en discuter. Oui, elles doivent vivre ce qu’elles ont à vivre sans plus se soucier de rien… Mais voilà qu’Eve l’assaille immédiatement de questions que Villanelle, de son côté, n’a pas la moindre envie d’entendre.

Ce qu’elles feront ensemble ? Quelle importance ! Elles vivront au jour le jour, voilà tout. Elles s’aimeront, elles ne se soucieront de rien ni de personne, elles inventeront leurs propres règles, et elles ne s’inquièteront plus de quoi que ce soit. Fuir le pays, pourquoi pas ? Elles pourraient aller n’importe où, après tout, où qu’elles aillent, Villanelle estime avoir les moyens de vivre avec eux. Pour les Douze, c’est une autre affaire, elle n’a pas envie de parler de ça avec Eve dans tous les cas… Puis quant à Carolyn… Elles s’en fichent, non ? Est-ce qu’Eve ne le voit pas ? Il n’y a qu’elles qui comptent.

« Tu te poses trop de questions, Eve », réplique d’office Villanelle, du ton le plus convaincu du monde. « On s’en fiche des Douze, de Carolyn et de je sais pas qui d’autre. »

Y a qu’elles qui comptent. Elles et personne d’autres. Les autres, s’ils doivent se mettre en travers de leur chemin, eh bien… Eh bien c’est très simple : elles se débarrasseront des problèmes au fur et à mesure qu’ils se présenteront. D’accord, Eve se pose peut-être trop de questions, mais il est évident que, de son côté, Villanelle ne s’en pose définitivement pas assez… quelle importance ? Elle est convaincue de savoir ce qu’elle a fait. Elle veut juste vivre pleinement ce qu’il y a entre elles sans envisager l’impossibilité de ce qu’elles partagent.

« Tu veux que je t’enlève ? Il suffisait de le demander », répond Villanelle avec un sourire. « Tu veux aussi que je laisse une note menaçante pour que ce soit plus crédible ? » Elle le dit très sincèrement. « Si on fait ça on va partir à ta recherche plus vite que prévu… Et je risque d’avoir à tuer pas mal de tes anciens collègues. Mais c’est pas un souci, pas vrai ? »

Dinnertime with Mother

feat. Villanelle

La désinvolture de son amante était par moments charmante. En cet instant, elle avait le don d'irriter Eve, qui fixa Villanelle avec une certaine dose de sévérité et de réprimande dans le regard.

- Et toi tu t'en poses pas assez.

Fort heureusement, en prononçant ces mots, elle se rendit compte que c'était, malgré tout, une réaction exaltante qu'avait eue Villanelle. Dans cette réaction, elle interprétait ce qu'elle-même n'osait formuler, pas même en pensées. Qu'il était hors de question qu'elles soient séparées. Et ça... C'était un point sur lequel elles se rejoignaient enfin. Le point de non-retour était franchi, Eve le savait. Plus besoin de prétendre... Plus besoin de lutter. Alors, son air buté se mua en sourire attendri.

Sa suggestion d'enlèvement n'était qu'une plaisanterie, bien sûr - vraiment, Eve ? - mais une fois de plus, la réponse de Villanelle la prit au dépourvu. Eve écarquilla d'abord les yeux d'un air alarmé avant de lever les mains comme pour la dissuader de poursuivre.

Si, par le passé, Eve avait pu considérer que les meurtres de Villanelle étaient comme des lettres d'amour plus exaltantes et plus déroutantes, elle n'avait en revanche aucune envie que ses anciens collègues pâtissent de sa fascination macabre. Sauf Hugo, peut-être. Mais ce n'était certainement pas lui qui s'inquiéterait de la disparition d'Eve. Quoiqu'il en soit, ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle plongea avec insistance son regard dans celui de la Russe et s'exprima avec sérieux :

- Ce ne sera pas nécessaire.

Elle savait que la jeune femme pouvait parfois être très littéral. Ce qui était l'un de ses traits de caractère qu'Eve trouvait fascinant, mais il était temps de faire preuve d'un peu plus de... Sagesse ? Non, elle-même n'y croyait pas. Le simple fait de songer à partir avec elle était un manque criant de sagesse. Mais de... Retenue ? Oui, sans doute. Eve avait trop souffert de la séparation et de la manière dont les choses s'étaient terminées la dernière fois pour risquer de laisser désormais la moindre chance au hasard.

Sur une impulsion, Eve prit le visage de Villanelle entre ses mains et l'attira à elle pour capturer ses lèvres, lui offrant un baiser appuyé qui, elle l'espérait, savait lui signifier ce qu'elle ressentait si intensément que c'en devenait douloureux.

- Je veux être avec toi. Tout le temps. Mais j'ai besoin de temps pour faire les choses bien, tu comprends ? Laisse-moi quelques jours et... On partira ensemble. Ou on restera à Londres et on trouvera mieux que cet appart', souffla-t-elle contre ses lèvres.

Dinnertime with Mother.

feat. Eve

Villanelle ne saurait nier qu’avec beaucoup de mauvaise foi (mais ce n’est pas un souci pour elle que d’en faire preuve, il faut bien le dire) qu’elle ne se pose effectivement pas suffisamment de questions. C’est vrai, mais par moments, les questions sont plus handicapantes d’autres choses. Elles vous éloignent de ce qui compte vraiment. A force de s’interroger sur tout et sur rien, on fait du surplace constamment, et Villanelle ne peut pas accepter cela. La tueuse a besoin de s’assurer qu’elles partiront, vite et bien, et ensemble surtout, et il est vrai qu’une part d’elle ne sait que se convaincre du fait que les questionnements d’Eve pourraient les éloigner de cet objectif. Et si, à force de se poser trop de questions, Eve en revenait à la conclusion qu’elle ne voulait pas être avec elle ? Qu’il ne fallait pas qu’elles soient ensemble ? En occultant ces questions, Villanelle voulait s’assurer qu’Eve ne changerait pas d’avis, qu’elle resterait à ses côtés quoi qu’il en soit… mais comment être sûre, en fin de compte, que ce serait bel et bien le cas ? A ce sujet, elle ne peut avoir aucune forme de certitude. Sa seule certitude, en cet instant, c’est Eve, et le fait qu’elle veut être avec elle. Elle a besoin d’entendre qu’elle est, en retour, la seule certitude qu’Eve possèdera jamais.

Et c’est très sérieusement, oui, que Villanelle était prête à enlever Eve si ça pouvait être la seule solution aux problèmes de cette dernière. Tout du moment qu’elle peut avoir l’assurance que pour la suite, il n’y aura qu’elles. Tous les moyens sont bons, à ses yeux, même les plus extrêmes, surtout les plus extrêmes, vraiment… Parce que ce qu’elle attend d’elles s’épargne de toute concession et de tout compromis. Elle esquisse un fin sourire malgré tout quand Eve lui assure qu’un tel manège ne serait pas nécessaire.

Un léger frisson traverse l’échine de Villanelle au moment de sentir les mains d’Eve sur son visage, et ses lèvres tout contre les siennes. Ce nouveau baiser possède une intensité neuve, que Villanelle savoure à sa juste valeur. Elle apprécie plus que jamais ce baiser appuyé qui lui donne le sentiment de compter plus que personne d’autre à ses yeux. Ce baiser qui lui donne le sentiment d’exister au-delà de tout le reste. Et c’est ce qu’elle veut. Egoïstement, elle veut que le monde d’Eve ne gravite plus qu’autour d’elle, et elle seule, dorénavant.

Chaque parole d’Eve a le don de la rassurer plus qu’elle ne s’imaginait avoir besoin de l’être. Villanelle aussi veut être avec Eve, tout le temps. La suite lui déplaît davantage, en revanche. Qu’est-ce que ça veut dire, faire les choses bien ? Non, elle ne comprend pas. Ou du moins si, elle comprend, mais elle n’a aucune envie de comprendre, en réalité. Parce que pour elle, tout devrait couler de source spontanément, sans avoir besoin de ce genre de compromis.

« Quelques jours », répète Villanelle d’un ton peu convaincu. « Comment je peux être sûre que tu vas pas changer d’avis ? »

Dinnertime with Mother

feat. Villanelle

Les réticences et les doutes de Villanelle, Eve les comprenait sans même avoir besoin de les entendre. Parfois, la compréhension silencieuse entre elles était telle qu'Eve se surprenait à songer qu'il devait il y avoir une forme bien singulière de télépathie là-dessous. Ou, tout simplement, une connaissance de l'autre qui dépassait les limites de l'entendement.

A dire vrai, ces doutes, elle aurait pu les avoir, elle aussi, si les rôles étaient inversés. Elle les avait d'ailleurs eus tout au long de ces dernières années, chaque fois qu'elle avait cru comprendre la nature du lien qui les unissait toutes les deux. Chaque fois qu'elle avait cru faire des progrès conséquents dans son approche de la tueuse. Mais cette nuit-là... Cette nuit-là, elles avaient franchi toutes les dernières limites derrière lesquelles elles auraient pu se réfugier. Ce n'était pas uniquement son corps qu'Eve avait offert à Villanelle, non... C'était elle dans son entièreté. En se pliant à ses désirs impétueux, elle lui livrait son coeur. Du bout des lèvres, elle formulait et répondait à toutes les questions qui demeuraient. Eve avait transmis du bout des doigts chacune des émotions contradictoires qui continuaient de la tourmenter. Elle s'était mise à nue, dans tous les sens du terme.

Et c'était bien pour cette raison qu'elle ne voulait pas accepter que cette soirée s'achève sur une telle méfiance de la part de son amante. Eve observa cette dernière avec une franche affection, ne s'embarrassant plus de faux-semblants ou d'aigreur de façade.

- Après tout ce temps j'admets enfin ce que tu rêves d'entendre. Et je t'ai offert ce que je t'ai toujours refusé. Tu crois vraiment que je peux faire un retour en arrière aussi facilement ?

Très délicatement, comme si elle craignait de heurter la jeune femme, elle caressa sa joue droite avant d'y laisser sa main. Elle se servit de ce contact pour diriger le visage de Villanelle vers le sien et ancrer son regard au sien.

- C'est allé trop loin. Je ne changerai pas d'avis, mais si tu veux vraiment que ça marche... Il va falloir me faire confiance.

Elle lui offrit un sourire bref mais qui se voulait rassurant. Enfin, après quelques secondes de silence, elle se redressa et reprit avec légèreté :

- T'as qu'à continuer de me stalker si c'est trop dur pour toi.

Dinnertime with Mother.

feat. Eve

Non, Eve ne peut pas revenir en arrière, pas en pensées, du moins, elle est allée trop loin. Elle a en effet accordé à Villanelle tout ce que cette dernière a toujours attendu d’elle. Est-ce pour autant qu’Eve se sent complètement rassurée ? Pas le moins du monde, non, car quand bien même Eve lui a dit tout ce qu’elle rêvait d’entendre, même si elle s’était offerte à elle, corps et âme, cela ne signifie pas qu’elle ne se laissera pas gagner par le regret, cela ne signifie pas que tout soit acquis. Au fond, après tout de temps passé à se tourner autour, à alterner le rôle du chat et de la souris, elle n’arrive pas à croire que ce puisse être à présent fini.

Elle n’arrive pas à croire que tout puisse s’arrêter là à présent. Oui, elle a obtenu beaucoup de la part d’Eve, et c’est pour cette raison qu’elle s’inquiète à présent de voir ses espoirs soient dorénavant déçus. Si Eve devait rebrousser chemin, Villanelle le prendrait à coup sûr très, très (très) mal. Et à l’évidence, le sort d’Eve pourrait bien en dépendre – mais Villanelle ne le confessera pas directement à la principale concernée, bien sûr. Parce qu’elle veut qu’Eve la choisisse pour elle au mépris de tout le reste, sans sentir influencée ou menacée.

Elle savoure la caresse des doigts d’Eve sur sa joue comme si c’était l’attention la plus douce et la plus tendre qu’elle ait jamais eu à son adresse. Oui, les choses sont allées trop loin, mais Villanelle continue de croire qu’Eve pourrait faire le choix de revenir en arrière si elle le décidait. Pas facilement, ça non, mais si elle était de nature à choisir la solution de facilité, ça se saurait. Alors oui, la confiance sera la clé, mais Villanelle doit bien avouer que non, pour le moment, elle ne fait pas totalement confiance à Eve. Et elle pense aussi que, de son côté, Eve n’a pas tout à fait confiance en elle, et elle n’envisage pas de le lui reprocher : Villanelle est impétueuse et imprévisible, normal de ne pas vouloir se fier trop facilement, trop simplement à ses dires et à sa manière de penser.

Villanelle est tentée de mentir à Eve en prétendant qu’elle lui fait totalement confiance, mais lui adresser une confiance feinte lui paraît être une marque d’affection bien moindre en comparaison de la sincérité qu’elle veut à présent lui promettre : son honnêteté, c’est très certainement l’offrande la plus significative qu’elle soit en mesure de lui accorder.

« Tu pensais que j’avais l’intention de m’arrêter de le faire ? » répond Villanelle avec une légèreté équivalente quand Eve suggère qu’elle continue de la stalker. « Mais ça ne me demandera pas tant d’efforts quand je serais constamment avec toi », reprend-elle avec un sourire en coin. Elle marque une pause. « Bon. Je te crois. »

Dinnertime with Mother

feat. Villanelle

C'était une évidence, il y avait encore bien trop de non-dits et de discussions qu'elles devaient avoir avant de pouvoir se faire pleinement confiance. Mais quelques heures plus tôt, Eve n'aurait jamais pensé pardonner celle qui lui avait tiré dessus - quelques heures plus tôt, elle était comme toujours dans un profond déni quant au fait qu'elle avait déjà pardonné Villanelle. A mesure que la nuit s'étendait, Eve avait la sensation que s'ouvrir à la jeune femme était une affaire de plus en plus simple. Comme si la semi pénombre était l'environnement idéal pour que ces deux femmes acceptent, enfin, de communiquer en mettant un instant de côté les conflits violents qui gouvernaient leur relation.

Eve ne pouvait pas promettre que dès le lendemain matin, elle ne se défilerait pas. Mais elle savait, en revanche, que sa détermination à essayer de mettre de côté ses réflexes de fuite et de déni était sincère. Nul doute que ses défauts referaient leur apparition tôt ou tard, et que les désaccords seraient encore nombreux entre elles. Elle s'en fichait. Villanelle, durant tous ces mois d'absence et de séparation, lui avait manqué. Viscéralement. C'était la seule certitude qu'elle retenait en cet instant.

La brune parut satisfaite que Villanelle, pour le moment, la croie. Elle acquiesça doucement, comme une manière de reconnaître l'effort accompli par son amante. Elle continua de caresser sa joue du bout du pouce durant quelques instants de contemplation. La nuit rendait la jeune femme plus belle encore. L'absence de lumière révélait toute la complexité de son regard et tous les angles de son visage. Eve voulut l'embrasser et ne jamais séparer leurs lèvres.

Au lieu de ça, elle se pencha et colla son front au sien dans une intimité assumée.

- Niko est toujours intouchable. C'est non-négociable, souffla-t-elle.

S'emballait-elle un peu en formulant déjà ses limites ? Sans doute, mais c'était un point qui lui tenait à coeur. Le traumatisme de Niko était réel, et Eve souffrait trop de le voir dans cet état par sa faute. Niko n'avait aucun besoin d'être un dommage collatéral.

Son message ayant été délivré, elle recula et s'étendit, tendant un bras pour lui signifier de la rejoindre. C'était une proposition particulièrement intime de sommeil à deux.

- Viens-là. Je suis crevée.