(Terminé) Professeur préféré [PV Remus Lupin]

Françoise ne savait pas que le professeur Lupin et elle pouvaient avoir autant les mêmes avis sur les choses et les mêmes conclusions face à certaines réalités. Il était le professeur qu'elle préférait, mais elle devait bien avouer qu’il avait gagné encore des points au cours de cette discussion. Dans un cas comme celui qu'il décrivait où une bande de personnes suivaient aveuglément et sans les discuter les ordres d'un chef qui voulait absolument le pouvoir et qui utilisait de mauvais moyens pour l'acquérir, elle avait toujours pensé qu'il y avait deux types de personnes. Les premiers le suivaient parce qu'ils avaient peur des conséquences en cas de refus et les autres parce que c'est véritablement ce qu'ils pensaient ou alors que cela pourrait leur permettre d'atteindre leurs propres objectifs.

Dans son monde, elle avait plutôt rencontré des personnes qui correspondaient à la seconde catégorie. Des personnes comme Bulldozer ou le prince d'Alpaga ne suivaient pas le Furet par peur ou parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix pour s'en sortir. Ils avaient envie de ce que ses plans pouvaient leur apporter même si elle faisait tout pour que ces plans n'aboutissent pas. Cependant, le Furet n’avait ni le désir ni les moyens de faire plier un maximum de gens à sa cause. Il préférait agir dans l'ombre avec un minimum d'alliés afin de ne partager le gâteau qu’en un minimum de parts. Ce n'était peut-être pas un comportement qui lui permettrait de contrôler le monde, mais cela lui suffisait.

« Je ne sais pas comment il serait possible de sécuriser des personnes qui se trouveraient dans ce cas, mais je suis sûr que ce serait un bon moyen pour réduire la force de frappe de certains dictateurs. »

En tout cas, la meilleure chose qu'elle pouvait souhaiter à tous ces sorciers qui s'étaient battus pour avoir enfin la paix, c'était qu'il puisse la savourer. Elle était totalement honnête, ce souhait avait aussi quelque chose d'un peu égoïste car il lui aurait été difficile de risquer de perdre celui qu'elle aimait comme un père. Et pourtant, il était certains que dans un tel cas, Ted et Andromeda se joindraient à la bagarre. Françoise, elle, ne pourrait rien faire puisqu'elle ne possédait même pas le moindre petit pouvoir magique. Ce genre de combat ne faisaient pas partie de ceux qu'elle était capable de mener même avec son profil de justicière.

« Je vous le souhaite à tous. »

Il n'était pas facile de s'adapter à de nouvelles technologies. Encore Françoise était-elle favorisée par la présence d'Ajax dans sa vie qui lui avait permis de faire un lien avec l'usage de certaines nouvelles technologies. Mais si elle était favorisée, ce n'était pas le cas de tout le monde. De toute façon, il y avait tellement d'origine et de périodes différentes représentées que la jeune fille ne se sentait absolument pas la plus mal lotie sur la question. Elle avait des amis pour qui la simple notion de télévision était déjà une découverte. Et encore était-il plus facile pour les jeunes de s'adapter alors que les adultes bien enracinés dans leurs habitudes avaient plus de mal à en changer.

« A dire vrai, je crois que nous avons encore de la chance. J'ai entendu dire que certains venaient d'époques ou d'endroits éloignés que la simple façon dont la ville était organisée était complètement ahurissante pour eux. »

Pour Françoise, mettre les personnes en sécurité afin qu'elles ne soient pas forcées de faire des choses qu'elles n'avaient pas envie de faire était une chose essentielle. Mais elle avait conscience que ce n'était pas quelque chose de facile et en réalité, elle ne saurait pas forcément s'y prendre pour monter quelque chose de sûr à ce niveau-là. La seule chose dont elle était absolument certaine, il devait être exister des choses mises en place dans ce contexte, rien que par exemple le programme de protection des témoins, dont on savait bien qu'il avait pu protéger des gens pourtant coupables qui acceptaient de témoigner contre leurs camarades.

Mais le professeur Lupin avait raison. C'était quelque chose de compliqué à mettre en place dont on ne connaissait pas toutes les conséquences. En plus, on ne pouvait pas maîtriser tout ce qui allait se passer. Pour faire simple, c'était une idée pleine d'espoir dont la mise en œuvre ne pouvait pas être faites n'importe comment ou par n'importe qui. Ce n'était pas une chose facile à accepter et Françoise devait admettre que c'était difficile pour son optimisme naturel d'avoir en tête que ce n'était peut-être pas réalisable, mais une part d'elle était assez réaliste pour l'admettre.

« Je dois avouer que, même si ce n'est pas facile, j'ai envie de garder ce genre de possibilités dans mon esprit comme un symbole d'espoir que les choses pourraient être meilleures. Je sais que c'est idéaliste mais, après tout, je suis encore une adolescente et je peux me permettre d'être un peu idéaliste, vous ne croyez pas ? »

Elle avait presque envie de lui parler comme un membre de la famille et finalement, c'était un peu ce qu'il était. Elle s’en rendait compte avec bonheur car elle ne demandait pas mieux que d'avoir un lien privilégié avec ce professeur en particulier. Elle avait le sentiment que le professeur Lupin était un homme d'une valeur au-delà des autres et elle devait reconnaître qui lui était précieux d'avoir quelqu'un comme lui parmi ses adultes de confiance. Elle ne pouvait peut-être pas tout lui dire, mais elle pouvait se confier à lui dans une certaine mesure et partager certaines des choses qu'elle éprouvait avec une sincérité qu'elle ne pouvait pas avoir avec tout le monde.

« Dans l'absolu, je dirais que la vie vous a clairement accordé une seconde chance, et en plus en vous permettant d'avoir avec vous un certain nombre de membres de votre famille. Je comprends que vous vous estimiez chanceux là-dessus. »

Qu'il s'agisse d'être une étudiante de Framboisy, ou la justicière Fantômette, Françoise avait toujours voulu rester optimiste. Elle pensait que se montrer solaire et essayer de voir le verre à moitié plein, c'était se permettre de bondir plus facilement vers le succès. Bien entendu, ce n'était pas parce qu'on était certain que les choses pouvaient bien se passer que tout se passait vraiment bien pour autant, mais elle avait appris qu'on n'aidait plus facilement les autres on leur offrant un sourire et en les faisant s'amuser quand cherchons alors démontrait les limites que la vie pouvait leur apporter.

C'était une philosophie qui semblait parfaitement convenir à son professeur et elle n'était pas loin de penser qu'il était du même acabit. De toute façon, c'était clairement l'impression qu'il donnait chaque fois qu'il faisait cours et c'était peut-être pour ça qu'il était devenu son professeur favori. Il n'y avait rien avec lequel elle puisse être aussi facilement en accord que ce genre de conception de la vie. Elle avait l'impression que la vie était plus belle avec ce genre de personne dans son entourage et il lui semblait pourtant qu'un reste de tristesse demeurait dans le cœur de son professeur. Mais elle n'était pas assez proche de lui pour lui en demander tous les détails et même avec quelqu'un de proche, elle laissait chacun exprimer ses souffrances de la manière qui lui convenait le mieux

« Je crois que c'est la meilleure philosophie de vie. C'est aussi le meilleur moyen d'aider les autres en s’efforçant de ne pas peser lourd sur leurs difficultés déjà présentes. »

Si elle avait déjà reçu des remerciements de la part de beaucoup de personnes pour les avoir écoutées et soutenues, il lui semblait que c'était la première fois qu'elle avait ce retour de la part d'un professeur. Cela dit, elle était heureuse que ce soit le Professeur Lupin qui ait cette façon de s'ouvrir à elle. Elle était persuadée que c'était parce qu'ils étaient quasiment de la même famille que cela se produisait et qu'il ne se serait jamais confié pareillement s'il n'y avait pas eu ce lien. Mais vu l'attachement qu'elle avait pour lui, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être heureuse de pouvoir lui apporter ce soutien.

« Je suis content de pouvoir apaiser un peu votre cœur, professeur. Puisque nous faisons, somme toute, partie de la même famille, je pense qu'il est important que vous sachiez que vous pourrez toujours compter sur moi si vous avez besoin de parler », affirma-t-elle avant de jeter un coup d'œil rapide à sa montre. « Je ne devrais peut-être pas trop tarder si je ne veux pas être en retard à mon prochain cours. Il est assez facile de perdre la notion du temps quand je discute avec vous. »

Ce n'était pas la première fois que Françoise se rendait compte à quel point son professeur et elle étaient sur la même longueur d'onde. Ils avaient la même logique, des valeurs similaires et une façon de se soucier des autres qui allaient dans le même sens. Finalement, il apparaissait logique qu’ils soient de la même famille quand on considérait simplement le fait qu'ils étaient capables d'aller dans le même sens à ce point. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'ils étaient d'accord sur tout, et heureusement, parce que c'était ce qui permettait d'avoir des échanges enrichissants. Mais ils avaient une façon de voir les choses suffisamment communes pour que leurs échanges soient fructifiants.

Elle avait toujours été persuadée que ce professeur était précisément celui qu'elle pouvait venir voir quand elle en avait besoin, pour parler et pour se confier quand c'était nécessaire. Mais elle n'aurait jamais pensé qu'il pourrait trouver du réconfort à lui parler et à se confier à elle. Pourtant c'était le cas et cela faisait chaud au cœur de l'adolescente. Elle avait la maturité et la force de caractère pour avoir clairement cette envie d'être là pour les personnes qui comptaient comme ce professeur qui était maintenant son beau-frère. Le fait qu'il puisse s'appuyer sur elle comme on le faisait généralement dans une famille était précieux au cœur de Françoise.

« Je le sais bien et je n'oublierai pas, c’est promis »

Elle avait toujours l'impression qu'elle pourrait passer des heures à discuter avec lui mais le temps passait et il y avait d'autres cours. Lui-même avait des cours à préparer. Il était donc temps pour elle de se sauver même si leur conversation lui avait fait du bien, tant sur le plan des échanges que sur celui du réconfort mutuel. Elle espérait avoir bientôt l'occasion de le rencontrer dans d'autres circonstances et notamment, au sein de la famille. Il allait faire partie des personnes qu'elles croiseraient à Noël et pour qui elle prévoirait forcément un cadeau. Il lui faudrait demander à sa sœur quelles étaient ses préférences car elle n'avait pas envie de se tromper.

« Merci. Il me tarde déjà d'être au prochain cours », lui répondit-elle, avant de quitter la salle de classe.